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EN BREF... - Maroc Hebdo International

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M 01791 - 713 - F: 3,00 E<br />

3:HIKLRJ=VUXUUZ:?k@h@b@d@k;<br />

www.maroc-hebdo.com<br />

<strong>Maroc</strong> 15 DH - France 3 Euro - Belgique et Italie 3,90 Euro - Canada 5,95 $ - USA 6,25 $<br />

N°713 du 29 Sept. au 5 Oct. 2006<br />

Nos MRE ne seront pas représentés au Parlement.<br />

L’islamisme ravageur hypothèque le vote.<br />

Sarkozy a convaincu les sécuritaires marocains.<br />

NOTRE AMI<br />

SARKO


<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

L’ÉDITORIAL de Mohamed Selhami<br />

La France<br />

reconnaissante<br />

Au retour d'une guerre qui n'était pas la leur, les soldats<br />

coloniaux aspiraient à la liberté en guise de prix du sang,<br />

ils n'ont même pas eu la prime des sous.<br />

vaut tard<br />

que jamais”,<br />

“Mieux<br />

voilà un dicton<br />

bien à propos, surtout lorsqu'il<br />

est décliné par le ministre français<br />

délégué aux Anciens combattants,<br />

Hamlaoui Mekachera.<br />

Sauf qu'il est un peu tard pour<br />

la plupart de ces guerriers du deuxième type, aujourd'hui<br />

septuagénaires ou octogénaires; et trop tard pour<br />

beaucoup d'entre eux, morts pour avoir trop attendu.<br />

Il est vrai que, au front de la Deuxième Guerre mondiale,<br />

le salaire de la peur était le même pour tous, qu'ils<br />

soient d'irréductibles Gaulois ou de farouches tirailleurs<br />

ramenés du Maghreb, d'Afrique noire ou<br />

d'Asie. Mais, en valeur nominale, les soldats de l'empire<br />

colonial touchaient le<br />

tiers de ce que percevaient<br />

leurs compagnons d'armes<br />

de la métropole. Depuis<br />

son gel en 1959, ce tiers<br />

n'était plus que quelques<br />

poussières d'euros.<br />

Comble de l'outrecuidance,<br />

la pension des survivants et des veuves était calculée<br />

sur la parité du pouvoir d'achat des pays d'origine,<br />

c'est-à-dire indexée sur la misère des colonies<br />

ou d'ex-colonies. C'est là que le prix du sang n'était<br />

plus le même. Les tenants du pouvoir sous la IVème,<br />

puis la Vème république française n'ont pas jugé urgent<br />

de laver cet affront à la dignité humaine par une<br />

revalorisation des pensions squelettiques au profit de<br />

quelque 80.000 zombies revenant d'un enfer lointain,<br />

dont 34.000 marocains. Cela coûterait beaucoup trop<br />

au budget de l'État. Finalement, au crépuscule de leurs<br />

vies, les anciens combattants d'outre-mer, qu'ils aient<br />

été dans les tranchées de 1939-45 ou dans la jungle<br />

d'Indochine, verront leurs émoluments alignés sur<br />

ceux des Français de souche, devenus enfin leurs alter-egos.<br />

(voir articles de Loubna Bernichi et<br />

Majdoulein El Atouabi, pages 48 et 49).<br />

Bien que d'un genre syndical particulier, rarement<br />

une revendication a mis autant de temps pour être<br />

Indigènes dévoile la face refoulée<br />

d'une France indigne à l'égard<br />

de ceux qui ont contribué<br />

à construire son histoire.<br />

obtenue. Il aura fallu 61 ans et un film à succès sur<br />

le sujet pour que cette injustice d'un autre âge soit réparée.<br />

En fait, le mérite pour la levée de ce verrou<br />

complètement rouillé est à mettre au crédit du déclic<br />

provoqué par le film Indigènes, de Rachid Bouchareb,<br />

plutôt que sur le décompte d'une durée surréaliste.<br />

Tourné au <strong>Maroc</strong>, primé à Cannes, avec une interprétation<br />

magistrale de l'humoriste Jamal Debbouz,<br />

époustouflant de vérité naturelle, Indigènes dévoile la<br />

face refoulée d'une France indigne à l'égard de ceux<br />

qui ont contribué à construire son Histoire. Les séquences<br />

les plus poignantes du film n'ont d'égal que<br />

les images affligeantes de ces vieux baroudeurs croupissant<br />

dans les chambres étroites de leurs refuges et<br />

guettant la fin du trimestre pour empocher leurs poignées<br />

d'euros.<br />

Il est, cependant, regretta-<br />

ble que l'odyssée malheureuse<br />

de ces combattants<br />

d'infortune ait été réduite à<br />

une question de sous. Il y<br />

a de cela, évidemment,<br />

mais pas uniquement.<br />

Dans le débat qui a secoué<br />

la France, suite à la sortie du film, il y a eu de l'émotion<br />

populaire, généralement sincère, et de l'analyse<br />

politique où on nous a servi des vertes et des pas mûres.<br />

On a ainsi pu parler d'esprit de corps sous le feu<br />

et de fraternité d'armes entre tirailleurs indigènes,<br />

sans connotation péjorative nous susurre-t-on, et soldats<br />

franco-français. On a aussi exhibé des statistiques<br />

sur la parité des morts, cette fois-ci, pour dire<br />

que les premiers n'ont pas été plus que les seconds de<br />

la chair à canon. Rien que de l'égalité, de la fraternité<br />

et, surtout, la liberté de monter à l'assaut et risquer<br />

sa vie contre l'ennemi de nos pires amis colonisateurs.<br />

Presque rien n'a été balbutié sur la situation<br />

saugrenue de ces troupes coloniales embarquées dans<br />

une guerre qui n'était pas la leur, mais celle de leurs<br />

oppresseurs.<br />

Au retour, les soldats indigènes aspiraient à la liberté<br />

en guise de prix du sang. Ils n'ont même pas eu la<br />

prime des sous.❏<br />

3


Les MRE ne voteront<br />

pas aux législatives.<br />

La décision<br />

est sans appel. Les<br />

jeux sont faits. Rien<br />

ne va plus pour les<br />

postulants marocains<br />

d'outre-mer à<br />

quelques sièges à<br />

part sous la coupole<br />

délibérative du<br />

pays. C'est l'option<br />

retenue par les<br />

tenants du vrai<br />

pouvoir de décision<br />

dans la hiérarchie<br />

de l'État.<br />

Sur le conseil de<br />

Nicolas Sarkozy,<br />

ministre de<br />

l’Intérieur français.<br />

ÉDITO<br />

3<br />

ACTUALITÉ<br />

12<br />

13<br />

14<br />

16<br />

Indigènes<br />

Par Mohamed Selhami<br />

Nicolas Sarkozy<br />

18-21<br />

L’Association 2007 Daba se mobilise pour<br />

les législatives<br />

Le pari de la transparence<br />

Bucarest abrite le Sommet de la<br />

francophonie<br />

Les affaires en prime<br />

Un article du Matin annonce le report des<br />

élections<br />

Le scoop du Matin<br />

Un cursus d'excellence pour tirer l'université<br />

vers le haut<br />

Le master qui cache la forêt<br />

Liaisons suspectes<br />

Nos MRE ne seront pas représentés au Parlement. L'islamisme<br />

ravageur hypothèque le vote. Sarkozy a convaincu les sécuritaires<br />

marocains.<br />

POLITIQUE<br />

22<br />

23<br />

24<br />

25<br />

29<br />

Ismaïl Alaoui, invité de l'Association<br />

marocaine des anciens de Sciences-po<br />

La clarté du propos<br />

Mahmoud Archane élu au Conseil national<br />

de la Résistance<br />

Le ton du défi<br />

Course à la présidence de la Chambre<br />

des Conseillers<br />

L’UMP lorgne sur le perchoir<br />

La chronique de Mustapha Sehimi<br />

Immunité ou impunité parlementaire?<br />

La Cour d’appel ouvrira le dossier<br />

de la mauvaise gestion de Casa<br />

Justice pour Abdelmoughit Slimani<br />

MAROC HEBDO INTERNATIONAL - 15 e ANNÉE - N° 713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

4, rue des Flamants-Riviera- Casablanca — <strong>Maroc</strong> Internet: http://www.maroc-hebdo.com E-mail : mhi@maroc-hebdo.press.ma<br />

© Ph.DR


33<br />

38<br />

39<br />

43<br />

46-47<br />

52-53<br />

58<br />

Depuis son entrée au pays vers la<br />

fin des années 90, le narguilé fait<br />

un nombre croissant d’adeptes,<br />

surtout parmi la jeunesse. Pendant<br />

le ramadan, la pipe à eau devient<br />

même une institution. Reportage.<br />

Le <strong>Maroc</strong> de la Chicha<br />

50-51<br />

Depuis des années les patrons des principaux services<br />

de sécurité ont été changés. Signe d’une nouvelle<br />

gouvernance de l’ordre public.<br />

La sécurité, nouvelle formule<br />

ÉCONOMIE<br />

Les agents maritimes appellent au dialogue<br />

La manutention navale en péril<br />

Le CMC donne ses pronostics pour 2007<br />

Des prévisions optimistes<br />

Abdelhanine Benallou, directeur général de l'ONDA<br />

“Les aéroports, un espace de vie”<br />

Bank Al Maghrib sonne l’alarme contre les hausses des prix<br />

Vers la dévaluation du dirham?<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

© Ph.DR<br />

La première marocaine<br />

d’Indigènes a lieu le 3 octobre<br />

2006 au Megarama de<br />

Casablanca, en présence de<br />

Rachid Bouchareb et Jamel<br />

Debbouze. Un chef d’œuvre<br />

qui répare des oublis.<br />

Indigènes, un film pour<br />

l’Histoire<br />

Ahmed Tommmouhi se bat pour la révision de son procès<br />

Victimes d’une justice espagnole injuste<br />

Projets de transport urbain à Casa<br />

Le tramway supplante le métro<br />

Portrait de Farid Berrada, dirigeant de Colorado<br />

Un patron tout en couleurs<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph.DR<br />

© Ph.DR<br />

48-49<br />

26-28<br />

Journal d’informations générales<br />

www.maroc-hebdo.com<br />

Directeur de la Rédaction<br />

Rédacteur en Chef : Mohamed SELHAMI<br />

selhami@maroc-hebdo.press.ma<br />

Editorialiste : Abdellatif MANSOUR<br />

mansour@maroc-hebdo.press.ma<br />

Chroniques<br />

Maïssa BATEH<br />

maissa@maroc-hebdo.press.ma<br />

Mustapha SEHIMI<br />

sehimi@maroc-hebdo.press.ma<br />

Driss EL FAHLI<br />

fahli@maroc-hebdo.press.ma<br />

Rédacteur en Chef adjoint<br />

Majdoulein EL ATOUABI<br />

majdoulein@maroc-hebdo.press.ma<br />

Grand Reporter<br />

Loubna BERNICHI<br />

loubna@maroc-hebdo.press.ma<br />

Chef d’enquête : Aissa AMOURAG<br />

aissa@maroc-hebdo.press.ma<br />

Secrétaire Général<br />

Noureddine JOUHARI<br />

jouhari@maroc-hebdo.press.ma<br />

et Abdellah RAJY<br />

rajy@maroc-hebdo.press.ma<br />

Rédaction<br />

Mouna Izddine<br />

mouna.iz@maroc-hebdo.press.ma<br />

Seddik MOUAFFAK<br />

seddik@maroc-hebdo.press.ma<br />

Issam NAJATI<br />

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Mustapha TOSSA<br />

tél: 06 03 21 09 69<br />

fax: 01 45 77 17 45<br />

tossa@maroc-hebdo.press.ma<br />

Ali Bahaijoub (Londres)<br />

bahaijoub@maroc-hebdo.press.ma<br />

Assistante de Rédaction<br />

Samira TAKHAMAT<br />

samira@maroc-hebdo.press.ma<br />

Mise en pages & Photogravure<br />

Fatiha ABIDINE ZOUAK<br />

fatiha@maroc-hebdo.press.ma<br />

Ghizlane HMAICH<br />

ghizlane@maroc-hebdo.press.ma<br />

Youssef LAARAICH<br />

laaraich@maroc-hebdo.press.ma<br />

MAROC HEBDO INTERNATIONAL<br />

4, rue des Flamants Riviera- Casablanca <strong>Maroc</strong><br />

Dépôt légal:<br />

82/91 -ISSN : 1113-0091-<br />

CCP : 1806-67C<br />

CCPE N° H.F/021-05<br />

Standard<br />

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Commercial : 022 98 13 46<br />

Internet: http://www.maroc-hebdo.com<br />

E-mail : mhi@maroc-hebdo.press.ma<br />

MAROC HEBDO (FRANCE)<br />

14, rue Jean Bonal<br />

92250 Lagarenne Colombes<br />

Edité par <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> SARL<br />

RCS : Nanterre B 4030 75 146<br />

Commission paritaire N° 76491<br />

ISSN : 1274-1167<br />

Directeur de la publication :<br />

Mohamed SELHAMI<br />

Administration, Marketing<br />

& Développement<br />

Directrice générale : Asmae HASSANI<br />

asmae@maroc-hebdo.press.ma<br />

Distribution<br />

NMPP<br />

SOCHEPRESS<br />

CTP &<br />

Impression<br />

Idéale<br />

Ce numéro<br />

est tiré à 24.000<br />

exemplaires<br />

5


FIL DIRECT<br />

Intégrales de<br />

l'Investissement<br />

La quatrième édition des<br />

«Intégrales de l'Investissement»,<br />

organisées chaque<br />

année par la Direction des<br />

investissements, que dirige<br />

Hassan Bernoussi, aura lieu<br />

les 7 et 8 décembre 2006<br />

au centre des conférences<br />

de Skhirat. La nouvelle édition<br />

portera sur le thème<br />

«l'éducation, la formation<br />

et l'emploi: défis de l'investissement».<br />

Devenue un rendez-vous<br />

économique incontournable<br />

dans la région, et après<br />

le succès de l'édition 2005,<br />

Hassan Bernoussi.<br />

6<br />

© Ph. MHI<br />

la conférence de cette année<br />

prévoit la présence de<br />

plus de 1.000 intervenants<br />

et participants de différents<br />

horizons et régions du monde.<br />

Ils débattront, au cours<br />

de cette conférence, de plusieurs<br />

sujets liés à la relation<br />

étroite qui existe entre la<br />

promotion de l'investissement<br />

et les défis de l'éducation<br />

et de l'emploi.<br />

Les autorités marocaines ont<br />

refusé de réceptionner un<br />

lot de 86 véhicules offerts par<br />

le gouvernement espagnol dans<br />

le cadre de la coopération entre<br />

les deux pays pour la lutte contre<br />

l'immigration clandestine.<br />

Rabat proteste ainsi contre la<br />

décision des autorités espagnoles<br />

de livrer ces véhicules à travers<br />

la frontière terrestre du pré-<br />

Othman<br />

Benjelloun<br />

et Bill Clinton<br />

Othman Benjelloun<br />

chez Bill Clinton<br />

Le Président directeur général du groupe BMCE Bank,<br />

Othman Benjelloun, et son épouse, Dr Leila Meziane<br />

Benjelloun, ont pris part à la Clinton Global Initiative,<br />

qui s'est tenue, du 20 au 22 septembre 2006, à New<br />

York. André Azoulay, conseiller de SM le Roi<br />

Mohammed VI, a également participé à cette rencontre qui a réuni<br />

de nombreuses personnalités prestigieuses du monde de la politique<br />

et des affaires, dont l'ancien président américain Bill Clinton,<br />

initiateur de l'événement, Laura Bush, épouse de George Bush, Bill<br />

Gates, Al Gore et Rupert Murdoch. L'objet de cette conférence visait<br />

à débattre des solutions pratiques et novatrices aux problèmes<br />

mondiaux dans les quatre domaines essentiels que sont la lutte contre<br />

la pauvreté, le rôle des religions en tant que moteur de résolution<br />

des conflits, le changement climatique et la santé internationale. «La<br />

promotion de l'éducation est le moyen le plus efficace pour lutter structurellement<br />

contre la pauvreté», a affirmé O. Benjelloun devant le<br />

panel dédié à la recherche des voies et moyens d'éradiquer la pauvreté.<br />

Il a, par ailleurs, développé le concept novateur de construction<br />

et de gestion par la Fondation de la BMCE de plusieurs dizaines<br />

d'écoles communautaires rurales au <strong>Maroc</strong> et en Afrique subsaharienne.<br />

❏<br />

Le <strong>Maroc</strong> refuse un don espagnol<br />

side occupé de Sebta et non pas<br />

via le port de Tanger comme l'avait<br />

demandé les <strong>Maroc</strong>ains.<br />

Les 86 véhicules, principalement<br />

des 4x4, sont actuellement<br />

bloqués dans le port de Sebta. Ils<br />

font partie d'un important lot<br />

composé de 214 véhicules et de<br />

matériel de surveillance d'une<br />

valeur de dix millions d'euros. ❏<br />

Violence contre<br />

les femmes<br />

Le département de Yasmina<br />

Baddou a inauguré le premier<br />

Observatoire national<br />

de Lutte contre la Violence<br />

à l'égard des Femmes. Un<br />

observatoire qui regroupera<br />

différents ministères et<br />

administrations (justice,<br />

santé, sûreté nationale, gendarmerie<br />

royale…) ainsi<br />

que des représentants associatifs.<br />

C'est une première<br />

dans l'histoire du mouvement<br />

féminin au <strong>Maroc</strong> car,<br />

en établissant une instance<br />

aussi officielle, de surcroît<br />

à l'échelle nationale, le gouvernement<br />

reconnaît non<br />

seulement que la violence à<br />

l'égard des femmes est un<br />

réel problème de société,<br />

mais aussi, implicitement,<br />

tout le travail de longue haleine<br />

de la société civile marocaine<br />

dans le sens de la<br />

Yasmina Baddou.<br />

défense de la dignité des<br />

droits humains en général<br />

et des droits la femme en<br />

particulier. Il faudra certainement<br />

attendre avant de<br />

pouvoir mesurer l'efficacité<br />

de cet observatoire, mais<br />

on ne peut nier qu'il s'agit<br />

là d'une belle avancée pour<br />

le <strong>Maroc</strong>.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph. DR<br />

Assahifa passe<br />

au quotidien<br />

Le magazine Assahifa a cessé de paraître.<br />

Et pour cause, cet hebdomadaire arabophone<br />

veut changer de périodicité. À partir de<br />

la première semaine d'octobre 2006, la date<br />

exacte n'est pas encore fixée, il sera édité en<br />

quotidien sous format tabloïd. Contenant seize<br />

pages, cette publication traitera de l'information<br />

généraliste. L'ancienne équipe<br />

d'Assahifa, dirigée par Mohamed Hafid, a été<br />

renforcée. ❏<br />

© Ph. AFP


FIL DIRECT<br />

Sommet de la<br />

francophonie<br />

En marge du XIème sommet<br />

de la francophonie, organisé<br />

du 28 au 29 septembre<br />

2006 à Bucarest, où<br />

le <strong>Maroc</strong> est représenté par<br />

Mohamed Benaïssa, mi-<br />

Mohamed Benaïssa<br />

8<br />

© Ph. AFP<br />

nistre des Affaires étrangères<br />

et de la Coopération,<br />

s'est tenue la 26e Assemblée<br />

de l'Association internationale<br />

des maires francophones<br />

(AIMF), les 26 et 27<br />

septembre 2006, à Bucarest<br />

sur le thème «Ville et éducation<br />

citoyenne». Cette<br />

rencontre a connu la participation<br />

d'une délégation<br />

marocaine conduite par<br />

Mohamed Sajid, maire de<br />

Casablanca. Lors de la cérémonie<br />

de clôture, le président<br />

français, Jacques<br />

Chirac, invité<br />

d'honneur, a lancé un appel<br />

aux maires des grandes<br />

villes du monde pour participer<br />

à la reconstruction<br />

de la ville de Beyrouth.<br />

Erratum<br />

Suite à l'information publiée<br />

dans la rubrique Fil Direct<br />

de notre numéro précédent<br />

712 du 22 au 28 septembre<br />

2006 sur le début du procès<br />

de l'affaire CNSS, nous<br />

nous excusons auprès de<br />

nos lecteurs pour certaines<br />

erreurs qui se sont glissées<br />

dans cet article. En effet,<br />

l'instruction de l'affaire<br />

CNSS étant toujours en<br />

cours, la date de l'ouverture<br />

du procès n'est pas encore<br />

été fixée. Par ailleurs,<br />

la photo illustrant l'article<br />

montre Rachid El<br />

Haddaoui et non pas de son<br />

frère Rafik, comme mentionné<br />

dans la légende.<br />

Moulay Zine Zahidi<br />

sera jugé par contumace<br />

prévisible.<br />

Le<br />

procès<br />

C'était<br />

CIH vient<br />

d'être, une nouvelle fois,<br />

reporté au 30 novembre<br />

2006. La décision a été<br />

prise par le juge<br />

Mustapha Faris, président<br />

de la cour d'appel de<br />

Casablanca, lors de l’audience<br />

du mardi 26 septembre.<br />

Raison invoquée:<br />

l'absence de certains accusés<br />

et témoins qui n'ont<br />

pas répondu à la convocation<br />

du tribunal. Le juge<br />

a également pris la dé-<br />

Moulay Zine Zahidi.<br />

cision d'engager une procédure<br />

par contumace contre Moulay Zine Zahidi, ex-Président directeur<br />

général de la banque, Naima Hiyam et Ahmed Skalli, actuellement<br />

en fuite. D'ailleurs, la loi prévoit le recours à cette procédure<br />

pour permettre au procès de se dérouler normalement sans<br />

obstruction aucune. Poursuivis pour dilapidation de deniers publics,<br />

faux et usage de faux et abus de pouvoir, plusieurs inculpés ont eu<br />

à s'expliquer, en 2003, devant le procureur général auprès de la cour<br />

spéciale de justice. Après la suppression de celle-ci en 2004, sur décision<br />

du Premier ministre, Driss Jettou, le dossier a été transféré à<br />

la cour d'appel de Casablanca. ❏<br />

Vol de propriété intellectuelle<br />

Karim Selmaoui, ancien<br />

photographe du Journal<br />

hebdomadaire, actuellement<br />

collaborateur du quotidien arabophone<br />

Al Massae, a décidé<br />

de poursuivre en justice<br />

Mourad Bourja, directeur et<br />

photographe de AIC PRESS.<br />

Selmaoui accuse Bourja de vol<br />

de propriété intellectuelle dont<br />

l’objet est un cliché montrant<br />

l'ancien directeur de la Sûreté<br />

nationale, le général Hamidou<br />

Lâanigri et Abdelaziz Izzou,<br />

ancien directeur de la sécurité<br />

des Palais royaux emprisonné<br />

dans l'affaire dite Cherif Bin<br />

Louidane. «C'est une photo<br />

que j'ai prise à Fès pendant le<br />

mois d'avril 2005 lors de la<br />

cérémonie de circoncision du<br />

prince héritier Moulay El<br />

Hassan. Après qu’elle ait illustré<br />

la Une du numéro 269 du<br />

Journal hebdomadaire, avec<br />

mon autorisation, j'ai été surpris<br />

de la retrouver dans le numéro<br />

2385 de la revue Jeune<br />

Afrique, du 24 au 30 septembre,<br />

avec la signature de AIC<br />

PRESS, l'agence de Mourad<br />

Bourja. C'est tout simplement<br />

du vol», s'indigne Karim<br />

Selmaoui. Ce dernier a adressé<br />

via son avocat un courrier à<br />

Jeune Afrique où il demande<br />

Bavure<br />

en Belgique<br />

Le Parquet de Bruxelles<br />

vient d'ouvrir une instruction<br />

sur la mort suspecte en<br />

détention préventive de<br />

Fayçal Chaâban dans la nuit<br />

du dimanche 24 septembre.<br />

Fayçal Chaâban, jeune maroco-belge<br />

de 25 ans, est<br />

entré à la maison d'arrêt de<br />

Forest pour vol qualifié<br />

dans des voitures le 16 septembre<br />

dernier. Agité, il aurait<br />

été placé dans une cellule<br />

d'isolement durant le<br />

week-end et des calmants<br />

lui auraient été administrés<br />

sans consultation préalable<br />

de son dossier médical.<br />

Deux heures environ après<br />

la seconde injection, à 3<br />

heures et demi, le corps inerte<br />

du jeune homme a été<br />

retrouvé dans sa cellule. Le<br />

Parquet ayant écarté la thèse<br />

du suicide, ces assertions<br />

ne feront probablement<br />

qu'ajouter de l'huile sur le<br />

feu parmi les jeunes des<br />

Marolles, le quartier d'habitation<br />

de la famille<br />

Chaâban, et provoquer d'autres<br />

actes de vandalisme.<br />

La dépouille de Faycal<br />

Chaâban devrait être enterrée<br />

au cours de cette semaine<br />

à Ksar-el-Kébir.<br />

Hamidou Lâanigri et Abdelaziz Izzou<br />

des explications. De son côté,<br />

Mourad Bourja déclare que la<br />

photo lui a été remise par la<br />

direction du Journal hebdomadaire.<br />

❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph.DR<br />

© Ph.DR


© Ph. DR<br />

Le préfet de Tanger<br />

interdit de quitter<br />

le territoire<br />

du narcotrafiquant<br />

Mohamed El<br />

L'affaire<br />

Kherraz, alias Cherif<br />

Bin Louidane, n'a pas fini de livrer<br />

tous ses secrets. Après la<br />

mise sous mandat de dépôt de<br />

plusieurs hauts fonctionnaires<br />

de l'appareil sécuritaire marocain,<br />

dont le directeur de la sécurité<br />

des palais royaux,<br />

Abdelaziz Izzou, le juge d'instruction<br />

Jamal Serhane vient<br />

d'interdire au préfet de Tanger,<br />

Younès El Jamali, de quitter le<br />

territoire.<br />

Cette décision a été prise alors<br />

Younès El Jamali.<br />

même que Younès El Jamali demeure<br />

toujours dans le service des soins intensifs de la clinique<br />

Cheikh Zaïd de Rabat, suite à une violente crise de<br />

nerfs dont il a été victime, le vendredi 22 septembre 2006,<br />

à Tanger. De retour de Rabat où il avait été convoqué par<br />

sa hiérarchie, le préfet de Tanger a en effet cédé ce jour-là<br />

à une crise d'hystérie sous les yeux de passants médusés.<br />

Probablement éprouvé par l'interrogatoire qu'il venait de<br />

subir, il s'en est pris à des agents de la police de la circulation<br />

postés à l'entrée du quartier Bani Makada. Avant de se<br />

lancer dans un long réquisitoire contre ses supérieurs, qu'il<br />

a traités de corrompus qui veulent l'impliquer dans l'affaire<br />

Cherif Bin Louidane. Même si, pour le moment, rien ne<br />

prouve que le préfet de Tanger soit véritablement impliqué<br />

dans cette affaire, tout porte à croire que son arrestation ne<br />

saurait tarder. D'après des sources bien informées, son remplacement<br />

serait de toute façon inéluctable.❏<br />

Le premier forum africain<br />

de la poste à Marrakech<br />

Le magazine mensuel,<br />

Economie et Entreprises,<br />

que dirige notre confrère<br />

Hassan Alaoui, et Barid Al<br />

Maghrib, dont le nouveau patron<br />

n'est autre que le jeune<br />

Anass Alami, organisent le<br />

premier forum postal de<br />

l'Afrique du Centre, du Nord<br />

et de l'Ouest. L'événement<br />

aura lieu les 4 et 5 décembre<br />

2006, à Marrakech. Il réuni-<br />

ra pour la première fois plusieurs<br />

pays de la région pour<br />

des échanges sur les axes clés<br />

du développement des marchés<br />

postaux africains.<br />

Ministres des Postes et des<br />

Télécommunications, directeurs<br />

généraux de différentes<br />

postes africaines et experts<br />

internationaux opérant dans<br />

le secteur participeront à ce<br />

forum.❏


© Ph. MHI<br />

FIL DIRECT<br />

<strong>Maroc</strong><br />

prioritaire<br />

Marc Thépôt, directeur<br />

général d'Accor <strong>Maroc</strong>,<br />

a participé à une importante<br />

réunion du groupe,<br />

du 27 au 29 septembre,<br />

à Budapest,<br />

Hongrie. Cette réunion<br />

Marc Thépôt<br />

a discuté de la nouvelle<br />

stratégie d'Accor, baptisée<br />

«À vos marques»,<br />

et dans laquelle le<br />

<strong>Maroc</strong> est prioritaires.<br />

Après l'annonce, de<br />

bons résultats financiers,<br />

Accord <strong>Maroc</strong> vient de<br />

relancer le projet de la<br />

station balnéaire<br />

d'Essaouira.<br />

10<br />

Chefchaouen:<br />

L'intégration par le sport<br />

Roi Mohammed VI a<br />

visité, le 27 septembre<br />

SMle<br />

2006 à Chefchaouen, le<br />

chantier de réaménagement du stade municipal<br />

de la ville, qui a nécessité un<br />

coût global de 1,867 million de dirhams.<br />

Ce financement a été mobilisé dans le cadre<br />

d'un partenariat entre la Fondation<br />

Mohammed V pour la Solidarité, le conseil<br />

provincial, le conseil municipal et le département<br />

chargé des Sports. Les travaux<br />

de réaménagement de ce stade, d'une capacité<br />

d'accueil de 2.500 places, portent<br />

sur la réfection des gradins, l'installation<br />

de l'éclairage, l'aménagement des espaces<br />

omnisports d'entraînement et l'installation<br />

de grillages. Par ailleurs, SM le Roi a distribué<br />

des articles et des équipements sportifs,<br />

don de la Fondation Mohammed V pour la<br />

Solidarité, au profit de 633 bénéficiaires répartis<br />

entre 28 équipes de football, 2 équipes de football<br />

minimes, 5 équipes de basket-ball, 8 équipes<br />

de mini-foot et une association d'athlétisme.<br />

Convaincue du rôle du sport dans l'intégration<br />

Les iscaïstes de Guinée<br />

en visite au <strong>Maroc</strong><br />

Rachid M'rabet, directeur de l'ISCAE, entouré par les dix-sept lauréats<br />

de la première promotion de l'ISCAE Guinée en visite d'études<br />

au <strong>Maroc</strong> du 21 au 27 septembre 2006 sur invitation de l'ISCAE <strong>Maroc</strong><br />

et l'Agence marocaine de Coopération internationale.<br />

sociale et économique des jeunes, la Fondation<br />

Mohammed V pour la Solidarité a lancé en<br />

2005 la réalisation d'un vaste programme d'espaces<br />

sportifs, dont 10 à Rabat et 16 à Casablanca.<br />

Longtemps tombée dans l'oubli, Chefchaouen<br />

renaît de ses cendres grâce à des multiples projets<br />

dans différents domaines lancés par SM le<br />

Roi ces cinq dernières années. ❏<br />

Verdict dans<br />

l’affaire du Bac<br />

La Cour d'appel de Meknès a rendu<br />

son verdict dans l'affaire de fuite<br />

des épreuves du baccalauréat à la session<br />

de juin 2006. M. Khattat et<br />

A.Chaouri, les principaux accusés, ont<br />

écopé de trois ans de prison ferme et d'une<br />

amende de 5.000 dirhams. Les autres<br />

inculpés ont été condamnés à des<br />

peines allant de 2 ans à 2 mois d'emprisonnement.<br />

Seul un accusé a été acquitté<br />

dans le cadre de ce dossier. Pour<br />

rappel, cette affaire avait déclenché un<br />

véritable tollé à l'époque. M. Khattat,<br />

technicien chargé de l'impression à<br />

l'Académie de l'éducation et de la formation<br />

de Meknès-Tafilalet et<br />

A.Chaouri, agent d'exécution dans un<br />

établissement scolaire similaire, avaient<br />

communiqué les épreuves en premier.<br />

Très vite, la machine mercantile s'est<br />

enclenchée, les épreuves se monnayant<br />

un peu partout dans la ville. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph. MAP


© Ph.DR<br />

ACTUALITÉ<br />

L’Association 2007 Daba se mobilise pour les législatives<br />

Le pari de la transparence<br />

Des cadres de l’Association 2007 Daba.<br />

95% des jeunes ne s’identifient à<br />

aucun parti politique et 50% d’entre<br />

eux ne sont pas inscrits sur les listes<br />

électorales. Face à ce constat de désaffection<br />

des jeunes de l’action politique,<br />

Nourredine Ayouch ne pouvait rester<br />

les bras croisés. Avec d’autres acteurs<br />

économiques et des représentants de la<br />

société civile, il a pris les choses en<br />

Congressmen US favorables au projet d’autonomie<br />

La délégation du Conseil royal consultatif pour les<br />

Affaires sahariennes (CORCAS),conduite par Khali<br />

Henna Ould Errachid, a réussi sa mission au sein du<br />

Congres américain. Plusieurs congressmen influents<br />

ont exprimé leur appréciation du projet d'autonomie des<br />

provinces du Sud proposé par SM le Roi, soulignant<br />

que cette formule est conforme aux idéaux et principes<br />

démocratiques reconnus mondialement et constitue une<br />

merveilleuse contribution au règlement de la question<br />

du Sahara.<br />

Actuellement aux Etats-unis, la délégation du Corcas a<br />

également participé à une table-ronde à l'université<br />

Georgetown et devra rencontrer la presse américaine et<br />

étrangère accréditée à Washington.<br />

12<br />

mains et créé «2007 Daba». Cette association<br />

ambitionne d’impulser chez les<br />

femmes et les jeunes un élan en faveur<br />

de la politique avec une augmentation<br />

du taux de participation de 25%, donner<br />

aux élites intellectuelles et économiques<br />

l’envie de s’engager concrètement<br />

dans les partis politiques en ciblant<br />

quelque 700 élites et 7000 cadres et<br />

<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />

œuvrer pour l’ouverture des partis politiques<br />

aux femmes, aux jeunes et aux élites<br />

pour atteindre un taux d’accroissement<br />

des adhésions de 20%. «2007<br />

Daba » vise également à mobiliser les<br />

citoyennes et citoyens pour une participation<br />

forte aux élections législatives<br />

de 2007 et à appeler les pouvoirs publics<br />

à veiller en toute transparence au libre<br />

choix des électeurs et à sanctionner tout<br />

usage de l’argent ou tout autre moyen<br />

illicite à des fins électorales. Pour atteindre<br />

ses objectifs, « 2007 Daba » prévoit<br />

une campagne de sensibilisation avec<br />

l’édition d’un guide du citoyen, la production<br />

et diffusion de capsules télévisées<br />

pour l’éducation à la politique, des<br />

campagnes multimédia pour l’incitation<br />

à la participation aux élections et des<br />

émissions télévisées pour la promotion<br />

du débat politique. L’association a déjà<br />

entrepris des rencontres avec les principaux<br />

partis politiques pour clarifier<br />

leur référentiel, leur programme électoral,<br />

leur stratégie pour la recomposition<br />

du champ politique et de leur vision<br />

pour 2012. Encore faut-il que les partis<br />

s’impliquent davantage pour convaincre<br />

les jeunes d’adhérer à la chose politique…<br />

Rendez-vous est pris pour les<br />

législatives de 2007. ❏ BEL<br />

Harouchi à Bruxelles<br />

Abderrahim Harouchi, ministre du Développement<br />

social, de la Famille et de la Solidarité, a représenté le<br />

<strong>Maroc</strong> à la cérémonie officielle des fêtes de la<br />

Communauté française de Belgique, dont le <strong>Maroc</strong> est<br />

l’invité d’honneur 2006. Lors de cette visite à Bruxelle,<br />

Abderrahim s’est entretenu, le 27 septembre 2006, avec<br />

Marie-Dominique Simonet, ministre de la Recherche,<br />

des Technologies nouvelles et des Relations extérieures<br />

de la région wallonne et, le 26 septembre, avec<br />

Evelyne Huytebroeck, ministre de l'Aide aux personnes<br />

du gouvernement de la capitale belge. Les entretiens se<br />

sont notamment axés sur la stratégie de développement<br />

humain engagée au <strong>Maroc</strong> et les efforts entrepris à cet<br />

effet dans le cadre de l'Initiative nationale pour le<br />

développement humain.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006


© Ph. AFP<br />

Bucarest abrite le Sommet de la francophonie<br />

Les affaires<br />

en prime<br />

Jacques Chirac et Abdou Diouf.<br />

Les 28 et 29 septembre 2006, pas<br />

moins de soixante-trois chefs d'Etat<br />

et de gouvernement de l'organisation<br />

internationale de la francophonie<br />

(OIF), dont le secrétaire général<br />

est Abdou Diouf, se réunissent à<br />

Bucarest, en Roumanie, à l'occasion<br />

du XI ème sommet. La dernière rencontre,<br />

à Ouagadougou, au Burkina<br />

Faso, en 2004, a été un moment fort<br />

dans la vie de l'OIF en s'attachant à<br />

bâtir «un espace solidaire pour un<br />

développement durable ». Un cad-<br />

re stratégique avait été tracé qui retenait<br />

quatre missions pour la décennie<br />

à venir: promouvoir la langue<br />

française; développer la paix, et la<br />

démocratie; soutenir l'éducation et la<br />

recherche; renforcer la coopération.<br />

Pour rappel, il y a plus de 200<br />

millions de locuteurs en français<br />

dans le monde qui comptent, dans les<br />

cinq continents où ils sont répartis,<br />

apporter leur contribution au partage<br />

d'une langue et de valeurs communes.<br />

Avec 56 Etats membres de<br />

l'OIF, dont treize d'Europe centrale<br />

et orientale, la francophonie se distingue<br />

par sa diversité et la multiplicité<br />

de ses expressions. Elle dispose<br />

d'un réseau d'opérateurs francophones<br />

tels que l'Agence universitaire<br />

francophone, l'Association des<br />

maires, TV5, l'université Senghor<br />

d'Alexandrie, sans oublier, entre autres,<br />

le Forum francophone des affaires,<br />

premier du genre. Ce forum<br />

doit d'ailleurs tenir ses prochaines<br />

assises dans la capitale roumaine.<br />

Ce rendez-vous entre des acteurs institutionnels<br />

doit permettre de présenter<br />

les possibilités qu'offrent, en<br />

particulier en Europe de l'Est, des<br />

actions de coopération structurée autour<br />

de partenariats public-privé.❏<br />

Mu. S.<br />

Les échanges commerciaux<br />

intermaghrébins sont faibles<br />

Les échanges commerciaux entre les pays du Maghreb ne totaliseraient<br />

que 1,5 milliard de dollars, même s'ils augmentent de 11 à 12% chaque<br />

année. C'est qu'a indiqué Abdelhak Lamiri, expert algérien. L'investissement<br />

intermaghrébin se situe entre 300 et 800 millions de dollars par an, soit 0,3%<br />

des investissements internationaux, alors que les investissements étrangers<br />

dans les pays du Maghreb sont en nette hausse. Cette situation est due<br />

au manque de compétitivité des entreprises et à l'existence de barrières tarifaires<br />

importantes entre ces pays. Par ailleurs, il existe aussi des problèmes<br />

sur la qualification des ressources humaines dans le cadre de la transition<br />

économique et l'insuffisance des investissements dans la formation.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

ACTUALITÉ<br />

ILS ONT DÉCLARÉ<br />

Le Pape Benoît XVI, devant les<br />

ambassadeurs des pays islamiques<br />

«Je voudrais,<br />

aujourd'hui, redire<br />

toute l'estime<br />

et le profond<br />

respect<br />

que je porte<br />

aux croyants<br />

musulmans.»<br />

Mahmoud Abbas,<br />

Président palestinien<br />

«Entre nous et le Hamas, il y a un problème<br />

que nous essayons de surmonter. Je<br />

m'attends à ce que ce problème soit résolu<br />

car nous n'avons pas d'autre choix que de<br />

poursuivre le dialogue.»<br />

Hassan Nasrallah,<br />

chef du Hizbollah libanais<br />

«Parler de désarmer<br />

la Résistance... avec<br />

cet Etat, ce régime,<br />

ce pouvoir, cela signifie<br />

laisser le<br />

Liban à découvert face<br />

à Israël afin qu'il<br />

tue, vole et fasse ce<br />

que bon lui semble.»<br />

Margaret Beckett, ministre britannique<br />

des Affaires étrangères<br />

« Le règlement du conflit au Moyen-Orient<br />

sur la base de la mise en place de deux Etats<br />

indépendants reste la clef vers un<br />

avenir paisible et sûr dans cette région du<br />

monde ».<br />

© Ph. AFP<br />

Ségolène Royal, membre du Parti<br />

socialiste français<br />

« Il est regrettable qu'il<br />

ait fallu attendre la sortie<br />

d'un film pour réévaluer<br />

les pensions des<br />

anciens combattants des<br />

colonies françaises ».<br />

Ely Ould Mohamed Vall,<br />

président mauritanien<br />

«SM le Roi Mohammed VI a réussi à décomplexer<br />

les relations maroco-mauritaniennes en<br />

les institutionnalisant en relations d’Etat à Etat».<br />

13<br />

© Ph. AFP<br />

© Ph. AFP


ACTUALITÉ<br />

Un article du Matin annonce le report des élections<br />

Le scoop du Matin<br />

La classe politique marocaine<br />

a eu chaud en ce début de semaine!<br />

Pour cause, dans sa livraison<br />

du lundi 25 septembre 2006,<br />

le Matin du Sahara a barré sa une du<br />

titre: «Les élections de 2007 pourraient<br />

être reportées en attendant l'autonomie<br />

du Sahara». Signé<br />

Abdelmouhsin Hassouni, l'article<br />

évoque l'hypothèse d'une résolution<br />

définitive du conflit du Sahara et l'instauration<br />

de l'autonomie dans les provinces<br />

du sud marocain avant l'avènement<br />

des élections. Auquel cas,<br />

s'interroge l'auteur, ne faudrait-il pas<br />

amender la constitution actuelle qui<br />

ne prévoit pas l'indispensable assemblée<br />

délibérante nécessaire à toute<br />

entité autonome qui se respecte?<br />

Avant de parler d'élections.<br />

L'article n'apporte pas de réponse à<br />

cette question «existentielle». Il se<br />

contente de multiplier les interrogations,<br />

avant de suggérer, comme<br />

l'évoque assez clairement son titre,<br />

de reporter les élections de 2007 en<br />

vue de laisser le temps aux instances<br />

publiques et aux formations politiques<br />

marocaines de mieux se préparer à<br />

une telle éventualité. Venant d'un tout<br />

autre journal marocain, cette sug-<br />

14<br />

gestion n'aurait pas<br />

prêté à conséquence.<br />

Mais, s'agissant<br />

du Matin du<br />

Sahara, un organe<br />

quasi-étatique dont<br />

les articles font figure<br />

de lois parmi<br />

les milieux officiels<br />

marocains, ce titre a<br />

été interprété comme<br />

le préalable médiatique<br />

d'une annonce<br />

officielle sur<br />

le report des élections<br />

législatives de<br />

2007. Il n'en fallut<br />

pas plus pour susciter<br />

de véritables remous parmi les<br />

formations politiques marocaines.<br />

Le jour même de la publication de<br />

cet article, la rédaction du Matin fut<br />

submergée de coups de fils interrogateurs,<br />

parfois réprobateurs, venant<br />

de toutes parts. Le lendemain, pour<br />

mettre fin au suspens et faire taire la<br />

rumeur qui n'a que suffisamment en-<br />

flé, le Matin a eu le courage de publier<br />

un démenti où il désavoue totalement<br />

son journaliste.<br />

«Dans nos éditions d'hier, datées du<br />

lundi 25 septembre, réalisées dimanche<br />

avec un personnel réduit, une<br />

malencontreuse interprétation s'est<br />

glissée au sujet d'un prétendu report<br />

des élections générales, lié au projet<br />

de l'autonomie au Sahara marocain»,<br />

explique le Matin dans son édition<br />

du mardi 26 septembre. Et de poursuivre:<br />

«Il va de soi qu'il ne s'agit là<br />

que de sa (de l'auteur) propre réflexion,<br />

n'engageant que lui . Elle ne<br />

traduit pas une position officielle, encore<br />

moins celle du Matin, dont le<br />

souci est de se conformer constamment<br />

à ce qui est annoncé de source<br />

autorisée, récusant la rumeur de salon,<br />

s'efforçant de conforter la rigueur<br />

et le professionnalisme. En aucun<br />

cas, en effet, le report des élections<br />

n'est envisagé ni prévu. Nous<br />

présentons à nos lecteurs nos sincères<br />

excuses». Message reçu. ❏<br />

MEL<br />

Un <strong>Maroc</strong>ain à l’Exécutif<br />

d’Interpol<br />

Mustapha Mouzouni, le brillant<br />

contrôleur général, directeur<br />

de la police judiciaire et chef du bureau<br />

d'Interpol à Rabat a été élu membre<br />

du Comité exécutif de<br />

l'Organisation <strong>International</strong>e de Police<br />

Criminelle (Interpol), lors de<br />

l'Assemblée générale de cette organisation,<br />

du 19 au 22 septembre à<br />

Rio de Janeiro, au Brésil. Le candidat<br />

marocain a obtenu 88 voix, contre<br />

42 pour son concurrent du Lesotho.<br />

Le Comité exécutif d'Interpol est une<br />

institution très convoitée par les membres<br />

de l'Organisation, car il s'agit de<br />

la plus haute instance de décision<br />

après l'Assemblée générale. La cérémonie<br />

de clôture de la conférence<br />

Mustapha Mouzouni.<br />

a vu la remise à la délégation marocaine<br />

du drapeau d'Interpol qui tiendra<br />

la prochaine session de son<br />

Assemblée générale à Marrakech, en<br />

novembre 2007. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph DR


ACTUALITÉ<br />

Certaines universités marocaines ont introduit le master,<br />

un cursus d'excellence pour tirer vers le haut une université<br />

en décomposition avancée. A condition d’y mettre les moyens.<br />

Le master<br />

qui cache la forêt<br />

Pour que les rentrées universitaires<br />

se suivent et ne se ressemblent<br />

pas, un nouveau produit<br />

est lancé pour la saison 2006-2007.<br />

Le master. Un anglicisme diplômant<br />

qui a une connotation de qualité dans<br />

les pays anglo-saxons, tout comme en<br />

France. À voir le dispositif mis en place,<br />

il devrait en être de même chez<br />

nous.<br />

De quoi s'agit-il? D'un cursus de<br />

deux ans qui vient se substituer<br />

à la licence appliquée instituée en<br />

2003. C'est en somme un cycle<br />

de bac+ cinq qui a valeur de l'ancien<br />

DESA(diplôme des études supérieures<br />

appliquées). Deux types de masters<br />

ont été définis. L'un professionnalisant,<br />

directement branché sur un métier<br />

de praticien de haut niveau; l'autre<br />

axé sur la recherche scientifique.<br />

Les études s'articulent en semestres autour<br />

d'un package progressif de modules.<br />

Distinction est ainsi faite entre<br />

l'inscription administrative et le cheminement<br />

d'acquisition des différentes<br />

parties des programmes. Une flui-<br />

dité de parcours qui contraste avec la<br />

rigidité de l'ancien système.<br />

En théorie, toutes les facultés peuvent<br />

postuler à l'organisation de masters<br />

dans des disciplines fondamentales ou<br />

connexes qui relèvent de leurs domaines.<br />

À condition de passer par une commission<br />

nationale d'experts indépendants<br />

pour la validation des projets.<br />

Exemple, la faculté des lettres et scien-<br />

Pour certaines options,<br />

on peine à sélectionner quinze<br />

ou vingt étudiants valables.<br />

ces humaines de Rabat a obtenu dix<br />

masters sur quatorze projets présentés.<br />

Un record à mettre sur le compte de<br />

son doyen, Mohamed Berriane, un<br />

chercheur émérite au dynamisme débordant.<br />

Dix masters pour des groupes<br />

de trente, en moyenne, sur six mille<br />

étudiants inscrits. C'est peu, mais c'est,<br />

en même temps, une fausse impression.<br />

Car les conditions d'accès à ce cursus<br />

sont, elles aussi, draconiennes; tout<br />

comme l'étaient, d'ailleurs, celles de la<br />

licence appliquée. En plus de la faiblesse<br />

générale du niveau, dont il faut<br />

chercher les causes sur toute l'entendue<br />

du système scolaire, le principal<br />

reste la langue véhiculaire de la discipline<br />

choisie. Pour certaines options,<br />

après étude et triage des dossiers et entretien,<br />

on peine à sélectionner des groupes<br />

de quinze ou vingt étudiants<br />

pour chaque option de master.<br />

C'est là, précisément, où le bât<br />

blesse. Par rapport à une population<br />

de plus de trois cent cinquante<br />

mille âmes estudiantines,<br />

réparties sur quatorze campus universitaires,<br />

le master apparaît, malheureusement,<br />

pour ce qu'il est: une<br />

goutte d'eau dans un océan d'établissements<br />

pédalant dans la semoule de<br />

la médiocrité, dans une masse de diplômes<br />

inopérants et une armée, en<br />

progression galopante, de diplômés déphasés.<br />

Bref, le master comme un arbre<br />

qui ne peut cacher la forêt d'une<br />

rentrée universitaire massivement semblable<br />

aux précédentes.<br />

C'est tout à leur honneur, les enseignants,<br />

eux, s'accrochent au master;<br />

ils se le sont approprié; ils veulent un<br />

label d'excellence. Ce n'est donc pas<br />

la volonté qui manque, mais les<br />

moyens. Même l'encadrement marocain<br />

fait défaut suite à la désastreuse<br />

opération du départ volontaire. Tout<br />

cela se paie. Or, les budgets alloués<br />

par le ministère sont loin de répondre<br />

à ces postes de dépenses. Tirer vers<br />

le haut, même à un rythme de tortue,<br />

une université nationale en décomposition<br />

avancée est à ce prix.❏<br />

A. Mansour


LIAISONS<br />

SUSPECT


Nos MRE ne seront<br />

pas représentés<br />

au Parlement.<br />

L'islamisme ravageur<br />

hypothèque le vote.<br />

Sarkozy a convaincu<br />

les sécuritaires<br />

marocains.<br />

S<br />

ES<br />

Par Abdellatif Mansour<br />

Voteront, voteront pas,<br />

nos émigrés éparpillés<br />

aux quatre coins du<br />

monde, avec une forte<br />

concentration en<br />

Europe, une communauté conséquente<br />

dans les pays du Golfe et une<br />

présence substantielle au Canada?<br />

Près de trois millions de bras et de<br />

cerveaux, cela dépasse les populations<br />

réunies du Koweït et du Qatar;<br />

c'est un peu plus que le peuplement<br />

des Emirats arabes unis et près du<br />

quart des sujets du Roi des Belges.<br />

Ce qui donne une idée de l'importance<br />

numérique de cette diaspora de<br />

souche marocaine. Et le compteur<br />

n'est pas près de s'arrêter à ce chiffre.<br />

Le processus de régularisation aux allures<br />

massives enclenchées en Italie<br />

et en Espagne, la politique d'immigration<br />

choisie ou concertée adoptée<br />

par la France et le Canada, ne manqueront<br />

pas de susciter un appel d'air<br />

dans la durée, entretenu par le chômage<br />

chronique et multiforme qui sévit<br />

chez nous.<br />

Il ne s'agit pas du vote de nos MRE<br />

là où ils sont, du moins ceux qui sont<br />

en situation régulière, ou carrément<br />

naturalisés. Ceci est du ressort des<br />

autorités des pays d'accueil. Ce qui<br />

nous importe ici, c'est la participation<br />

ou non de nos compatriotes aux prochaines<br />

élections législatives, en 2007,<br />

dans leur pays d'origine, le <strong>Maroc</strong>. En<br />

clair, seront-ils représentés ou pas dans<br />

la future première chambre, en tant<br />

qu'entité migrante ayant sa propre spécifié<br />

représentative?<br />

La question ne cesse d'être posée, quasiment<br />

dans les mêmes termes, depuis<br />

les années 80. Elle est encore revenue<br />

sur le tapis, à une année solaire<br />

de la grande consultation populaire.<br />

Disons-le d'emblée, l'affaire semble<br />

être entendue: les MRE ne voteront<br />

pas aux législatives et continueront<br />

donc à ne pas être représentés au<br />

Parlement de la mère patrie. Le<br />


COUVERTURE<br />

choix est sans appel. Les jeux sont<br />

faits. Rien ne va plus pour les postulants<br />

marocains d'outre-mer à quelques<br />

sièges à part sous la coupole délibérative<br />

du pays. C'est l'option retenue par<br />

les tenants du vrai pouvoir de décision<br />

dans la hiérarchie de l'État.<br />

Ont-ils décidé tous seuls, comme des<br />

grands, en leur âme et<br />

conscience, en connaissance<br />

de cause réelles<br />

et d'effets éventuels,<br />

dans une sorte d'isoloir<br />

en cercle restreint?<br />

Certainement pas, si<br />

tant est que, dans ce<br />

genre d'affaire, le dialogue<br />

transfrontalier<br />

fonctionne à plein régime,<br />

sur un double registre<br />

politique et sécuritaire,<br />

qui n'en fait<br />

qu'un. On peut aisément<br />

imaginer que le<br />

duo siamois du ministère de l'Intérieur,<br />

Chakib Benmoussa et Fouad Ali El<br />

Himma, pour respecter la hiérarchie<br />

formelle, ainsi que les patrons de leurs<br />

principaux services connexes, Yacine<br />

Mansouri, de la DGED et Abdellatif<br />

Hammouchi, de la DST, ne se sont pas<br />

privés d'engager une intime concertation<br />

avec leurs homologues, particulièrement.<br />

Dans ce dispositif, puissamment activé<br />

pour la circonstance, un homme, le<br />

plus en vue actuellement dans<br />

l'Hexagone, un peu plus que le<br />

Président de la République française<br />

lui-même, joue un rôle décisif: Nicolas<br />

Sarkozy. Celui qui veut devenir calif<br />

à la place du calif, à partir de son QG<br />

à la place Beauvau, d'où il ne gère pas<br />

que les affaires intérieures, mais aussi<br />

extérieures. Il est le ministre-candidat<br />

de beaucoup de choses, avec une<br />

attention particulière pour le <strong>Maroc</strong>.<br />

Il a été, en tout cas, pour beaucoup<br />

dans l'empêchement de nos RME de<br />

Nicolas Sarkozy avec (de G à D) Lhaj<br />

Thami Breze, président de l'Union des<br />

Organisations islamiques de France,<br />

Mohamad Bechari, président de la<br />

Fédération nationale des Musulmans de<br />

France, et Dalil Boubakeur, recteur de la<br />

Mosquée de Paris,<br />

20<br />

Ce sont aussi<br />

les islamistes qui<br />

voteront pour<br />

des candidats à<br />

une députation<br />

marocaine qu'ils<br />

se feront un<br />

point d'honneur<br />

de choisir<br />

parmi eux.<br />

voter et de se présenter aux législatives<br />

marocaines de 2007. Pourquoi et<br />

comment? Nous y reviendrons.<br />

Il faut juste rappeler que la question<br />

avait été tranchée dans l'autre sens, par<br />

la plus haute autorité de l'État, pas plus<br />

tard que le 6 novembre 2005. SM le<br />

Roi, dans un discours commémoratif<br />

de la récupération du<br />

Sahara marocain,<br />

avait, en effet, annoncé<br />

que les <strong>Maroc</strong>ains<br />

résidents à l'étranger<br />

seront représentés au<br />

Parlement de leur pays<br />

d'origine. Quatre mesurescomplémentaires<br />

ont été prises à ce<br />

sujet.<br />

Un. Les élus MRE de<br />

2007 siègeront à la<br />

Chambre des<br />

Représentants. Deux.<br />

Des circonscriptions<br />

électorales seront créées à l'étranger.<br />

Trois. Les jeunes générations d'émigrés<br />

auront droit au vote, au même titre<br />

que leurs aînés, conformément à<br />

l'abaissement à 18 ans de l'âge de participation<br />

aux différents scrutins.<br />

Quatre. La création d'un Conseil supérieur<br />

de la communauté marocaine<br />

à l'étranger «constitué de façon démocratique,<br />

avec toutes les garanties<br />

de crédibilité, d'efficience et de représentativité<br />

authentique».<br />

Tout était donc dit. Le débat était clos,<br />

et il tardait à tout le monde qu'il le soit.<br />

Car le sujet du vote et de la représentation<br />

nationale des MRE a connu une<br />

histoire en dents de scie. Il faut se souvenir<br />

que, en 1984, les MRE avaient<br />

pris part aux législatives marocaines<br />

dans cinq circonscriptions, à Paris,<br />

Lyon, Bruxelles, Madrid et Tunis. Ils<br />

ont donc eu cinq députés à la première<br />

Chambre de 1984 à 1992, durant<br />

une législature exceptionnellement rallongée<br />

de deux ans.<br />

Le plus visible de ces élus venus du<br />

Nord a été un certain Akka Ghazi, syndicaliste<br />

CGT à Paris, apparenté USFP<br />

et premier champion en titre du nomadisme<br />

partisan et parlementaire.<br />

L'expérience, qui, il faut le dire, n'a<br />

pas été franchement concluan-<br />


te, a été stoppée nette en 1993. Depuis,<br />

plus rien. Plus de MRE sous la coupole<br />

de la représentation nationale.<br />

Face à cette suppression, il n'y a pas eu,<br />

vraiment, de protestations franches et<br />

vigoureuses de la part des partis politiques,<br />

hormis les gesticulations habituelles<br />

d'un Mahjoubi Aherdane et une<br />

timide allusion, pour le principe, dans<br />

le mémorandum de la Koutla<br />

adressé, en 1996, à feu Hassan II<br />

par les partis de l'opposition de<br />

l'époque.<br />

Ce silence politique n'empêchait<br />

pas certains milieux associatifs en<br />

gestation de contester “un véritable<br />

déni de citoyenneté” à l'encontre<br />

de <strong>Maroc</strong>ains de plein droit,<br />

sous prétexte qu'ils résident hors du<br />

pays. Une telle mesure est jugée anticonstitutionnelle.<br />

On s'est également élevé contre le fait<br />

de considérer les MRE comme de simples<br />

pompes à devises, quitte à les<br />

comptabiliser parmi “les touristes étrangers”,<br />

juste pour gonfler les statistiques<br />

pour près de moitié. Du coup, les dix<br />

millions de touristes à l'horizon 2010,<br />

© Ph.AFP<br />

seraient, donc, aisément divisibles par<br />

deux.<br />

Venons-en à la question centrale:<br />

Pourquoi un tel revirement? La principale<br />

raison invoquée n'est autre que<br />

les puissants courants islamistes qui<br />

traversent la communauté marocaine<br />

de l'étranger, particulièrement la plus<br />

nombreuse, celle de France, en parti-<br />

Quoi qu'il en soit, sur le thème<br />

de l'Islam et de l'islamisme<br />

en France, Sarkozy sait<br />

de quoi il parle.<br />

culier, et d'Europe de l'Ouest, en général.<br />

Sur ce point, il n'y a pas besoin<br />

de faire un dessin, tellement le phénomène<br />

a pris des dimensions de déferlante<br />

fondamentaliste.<br />

Les barbus et les voilées courent les<br />

rues et les métros de Paris, Madrid,<br />

Bruxelles, Amsterdam, Rome,<br />

Stockholm et Copenhague. Sans être<br />

spécialement attirés par les sirènes xénophobes<br />

de l'extrême droite, les populations<br />

des pays d'accueil ont<br />

quelques raisons d'être inquiètes. Car,<br />

c'est parmi ces islamistes à la religiosité<br />

ostentatoire, parfois outrageuse,<br />

que sont recrutés les terroristes<br />

de l'intégrisme. Ce sont eux aussi<br />

qui voteront et appelleront à voter<br />

pour des candidats à une députation<br />

marocaine qu'ils se feront un point<br />

d'honneur de choisir parmi eux.<br />

Autrement dit, un islamiste, de préférence<br />

parmi les purs et durs.<br />

Surtout qu'il ne s'agit pas, cette foisci,<br />

comme en 1984, de procéder à des<br />

tours de passe-passe pour faire rendre<br />

aux urnes, dans le secret des<br />

consulats, les résultats convenus avec<br />

Rabat. Les temps ont changé, les générations<br />

d'électeurs aussi. L'époque<br />

des fameuses “amicales” chargées de<br />

la filature des exilés politiques -et de<br />

la supervision du scrutin de 1984n'est<br />

plus.<br />

C'est cette réalité criante et ce risque<br />

patent que Nicolas Sarkozy, au gré<br />

de ses déplacements officiels et de<br />

ses contacts informels, a expliqué aux<br />

sécuritaires marocains. Il a milité pour<br />

la non participation des <strong>Maroc</strong>ains de<br />

France aux législatives de 2007;<br />

conseillant à ses interlocuteurs nationaux<br />

de ne surtout pas s'engager dans<br />

cette voie plus que hasardeuse.<br />

Difficile d'accuser Nicolas Sarkozy<br />

d'atteinte à la souveraineté marocaine,<br />

sur un sujet qui relève<br />

plutôt de la co-souveraineté.<br />

En ce sens que nos MRE<br />

sont, également, un peu<br />

les siens. Cela se passe<br />

chez lui et sous la responsabilité<br />

de son ministère<br />

d'État. N'est-il pas aussi<br />

le ministre du Culte, celui qui a mis<br />

en place, après moult difficultés, le<br />

CFCM (Conseil français du culte musulman).<br />

Un pari difficile qu'il a finalement<br />

gagné, réussissant à se donner<br />

un interlocuteur institutionnel de l'Islam<br />

de France. Il a, c'est vrai, une préférence<br />

pour Dalil Boubakeur, le recteur<br />

algérien de la mosquée de Paris, qu'il<br />

a installé au sommet du CFCM. Au<br />

détriment de Fouad Alaoui de la puissante<br />

UOIF (Union des organisations<br />

islamiques de France) et Mohamed<br />

Bechari, président de la FNMF<br />

(Fédération nationale des musulmans<br />

de France). Deux <strong>Maroc</strong>ains à la tête<br />

de deux structures majoritaires au sein<br />

du CFCM, mais que Sarkozy ne porte<br />

pas dans son cœur. Quoi qu'il en soit,<br />

sur le thème de l'islam et de l'islamisme<br />

en France, Sarkozy sait de quoi il<br />

parle.<br />

Et puis, entre nous, sommes-nous réellement<br />

en mesure de mobiliser les<br />

structures consulaires et toute la logistique<br />

extérieure dont nous disposons,<br />

pour faire voter, dans la régularité<br />

et la transparence, nos MRE là où<br />

il sont de par le monde? Ce n'est pas<br />

une incapacité congénitale, mais rien<br />

ne semble indiquer une réelle volonté<br />

politique dans ce sens. Aussi, le vote<br />

des <strong>Maroc</strong>ains de l'étranger et leur représentation<br />

au Parlement sont, plus<br />

que jamais et une fois de plus, compromis.La<br />

question n'est, tout simplement,<br />

plus à l'ordre du jour J, en 2007.❏<br />

21


POLITIQUE<br />

L’Association marocaine des anciens de Sciences-po a organisé<br />

une conférence-débat avec le secrétaire général du PPS, Ismaïl<br />

Alaoui à Casablanca. Une rencontre instructive.<br />

La clarté du propos<br />

C’est avec rationalisme, franchise,<br />

responsabilité et clarté<br />

de vision que Ismaïl Alaoui,<br />

secrétaire général du Parti du Progrès<br />

et du Socialisme, a répondu aux questions<br />

posées par Tel Quel et Al Ahdath<br />

Al Maghribia dans le cadre d’une conférence-débat<br />

dans un hôtel casablancais<br />

le 19 septembre organi-<br />

sée par l’AMAPS<br />

(Association marocaine<br />

des anciens de sciences<br />

po.) en vue des élections<br />

prévue pour l’été 2007.<br />

Tel Quel et Al Ahdath Al<br />

Maghribia ont publié des comptes-rendus<br />

à leurs lecteurs. Mais est-ce que<br />

l’objectif avoué de l’AMAPS, à savoir<br />

l’incitation et l’instauration d’un débat,<br />

combien nécessaire en ce moment,<br />

risque d’être atteint? My Ismail Alaoui,<br />

à la tête d’une des premières formations<br />

politiques du pays, ancrée à gauche, a<br />

donné le ton qu’il faut non<br />

pas en s’expliquant sur un<br />

programme progressiste<br />

mais plutôt en faisant un certain<br />

nombre d’affirmations<br />

– révélations et principalement:<br />

“la monarchie de<br />

Mohammed VI fait du très<br />

bon travail” et “le club politique<br />

marocain n’est pas<br />

encore majeur et n’est pas<br />

à la hauteur de ses responsabilités”.<br />

L’ensemble étayé<br />

de révélations somme toute<br />

intéressantes, notamment<br />

concernant la gestion du<br />

problème de la lutte contre<br />

l’analphabétisme qui<br />

concerne “40% des<br />

<strong>Maroc</strong>ains” assurant que le<br />

gouvernement I de l’alter-<br />

nance est “tombé dans la<br />

lutte des clans” “pour des<br />

22<br />

raisons politiciennes” et surtout affirmant<br />

: “nous ne nous sommes jamais<br />

investis dans la lutte contre l’analphabétisme”<br />

. Rien que ça. Et c’est cela,<br />

justement, qui doit permettre l’instauration<br />

d’un débat sain, riche et constructif<br />

à même d’apporter des réponses<br />

claires et convaincantes, aux atteintes<br />

Pour M. Alaoui, “le club<br />

politique marocain n’est pas<br />

à la hauteur de ses responsabilités”.<br />

© Ph.DR<br />

et autres interrogations de l’électorat<br />

marocain, car il faut le reconnaître. Seule<br />

cette voix est susceptible de servir de<br />

barrage à l’immense pouvoir de l’audiovisuel<br />

avec sa kyrielle de chaînes, sa<br />

meute médiatique son chapelet et déformations<br />

des faits et gestes. Seule cette<br />

voix peut permettre une décrispation<br />

générale à même de susciter un éveil<br />

politique répondant aux appréhensions<br />

justifiées et injustifiées des uns et des<br />

autres.<br />

Seule cette voix permettra aux partis<br />

politiques de sortir de leur espace fermé,<br />

de ne plus se cacher derrière des aléas,<br />

aujourd’hui incompréhensibles, ou d’utiliser<br />

ou la langue de bois ou/et<br />

le double langage. Les temps<br />

changent et les partis politiques<br />

ne doivent plus mentir : (regarder<br />

ce qui se passe en Hongrie),<br />

ils doivent se remettre en question<br />

et révolutionner leurs idées.<br />

Le renouvellement du tiers de la<br />

deuxième Chambre, qualifié de “non<br />

événement” par M. Alaoui prouve que<br />

les partis politiques sont incapables de<br />

contrôler leurs élus et, surtout, incapables<br />

de mettre un terme à des pratiques<br />

tant dénoncées dans le passé.<br />

Car ce sont nos partis politiques qui<br />

savent mieux que quiconque<br />

que la politique est fondamentalement<br />

une science qui<br />

consiste à anticiper, à prévoir<br />

et à prévenir et le chemin est<br />

aujourd’hui largement balisé<br />

par une monarchie dynamique<br />

qui se bat pour mettre<br />

de l’ordre partout, accomplissant<br />

un travail colossal et<br />

combien difficile.<br />

En attendant l’instauration de<br />

ce débat qui vaudra certainement<br />

mieux que d’autres<br />

“manifestations-moussems”<br />

hauts en couleur et au coût<br />

qui durent ce que dure une<br />

campagne électorale, gageons<br />

et souhaitons que les efforts<br />

de l’ASAP auront l’impact<br />

positif souhaité. ❏<br />

Hamid Touzani<br />

Ismail Alaoui.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006


Mahmoud Archane élu au Conseil national de la Résistance<br />

Le ton du défi<br />

comprends<br />

pas l'attitude de<br />

ne<br />

«Je<br />

mes détracteurs.<br />

Leur acharnement prête à<br />

rire. Si, au moins, ils avaient<br />

des arguments fiables…<br />

C'est scandaleux.» La réaction<br />

de Mahmoud Archane<br />

au sujet de la polémique suscitée<br />

par son élection au<br />

Conseil national de la<br />

Résistance et de l'Armée de<br />

libération est sans équivoque.<br />

«Je refuse ce tutorat.<br />

J'ai été élu par ceux qui me<br />

connaissent, avec lesquels<br />

j'ai pris part à des actes de<br />

résistance dans la province<br />

de Khémisset. J'ai eu ma<br />

carte en 1967 et toutes les<br />

commissions, nationale et<br />

celles de révision, n'ont rien trouvé<br />

pour invalider ma carte. Alors, pourquoi<br />

ce tintamarre? Et puis, moi aussi,<br />

je m'interroge sur la qualité de résistants<br />

de mes contestataires. A<br />

moins qu'il ne s'agisse de résistants<br />

de la dernière heure…», renchérit M.<br />

Archane.<br />

L'affaire remonte au mois d’août<br />

2006. Les 400 résistants encore en<br />

vie de la province de Khémisset ont<br />

été appelés à renouveler le Conseil<br />

provincial de 27 membres regroupant<br />

les villes de Khémisset, Tiflet et<br />

Romani. Mahmoud Archane, par<br />

ailleurs secrétaire général du<br />

Mouvement démocratique et social<br />

(MDS), est élu. Plus, il se classe premier<br />

dans la circonscription de Tiflet-<br />

Romani. Le conseil provincial a élu<br />

les cinq membres devant siéger au<br />

Conseil national. Et, encore une fois,<br />

M. Archane arrive en tête avec 18<br />

voix sur 27. Le deuxième a eu 13<br />

voix. «C'est à ce moment-là que mes<br />

détracteurs ont commencé à broyer du<br />

noir. Ils craignent que mes frères résistants,<br />

dont certains m'ont poussé à<br />

© Ph MHI<br />

Mahmoud Archane. “J'ai été élu par ceux qui me connaissent.<br />

me présenter, me portent à la tête du<br />

Conseil national. Alors que je n'ai<br />

parlé à personne à ce sujet.»<br />

A la question de savoir s'il compte<br />

briguer le mandat de président, il dit<br />

Baisse des accidents<br />

Le nombre des accidents sur les autoroutes<br />

du <strong>Maroc</strong> a régressé de 39% au<br />

cours du premier semestre 2006 par<br />

rapport à la même période de 2005,<br />

soit une baisse de 34% du nombre de<br />

blessés graves et de 44% de celui de<br />

tués. "Les accidents corporels sur les<br />

autoroutes ont causé 162 blessés graves<br />

et entraîné la mort de 30 personnes"<br />

durant les six premiers mois de<br />

l'année, a indiqué, le 27 septembre, le<br />

ministère du Transport. "Les actions<br />

entreprises par la société nationale<br />

des Autoroutes du <strong>Maroc</strong> (ADM), alliées<br />

à la politique volontariste du ministère,<br />

ont ainsi permis de confirmer<br />

une tendance à la baisse de l'accidentalité<br />

sur autoroutes", a expliqué la<br />

source. Les usagers empruntant le ré-<br />

<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

POLITIQUE<br />

respecter les normes établies et si<br />

cela doit passer par les élections,<br />

il défendra ses chances. «Je suis<br />

partisan de la démocratie. Je défendrai<br />

mes chances. Je n'ai pas<br />

le syndrome israélien de mes opposants,<br />

qui n'acceptent la démocratie<br />

que lorsque ses résultats<br />

les arrangent. Je ne suis pas<br />

partisan, comme eux, d'une démocratie<br />

à ma convenance», lance-t-il,<br />

non sans un brin de défi.<br />

Cerise sur le gâteau, M. Archane<br />

a eu un soutien de taille. Celui<br />

de la fille du héros de la guerre<br />

du Rif, Mohamed Ben Abdelkrim<br />

Khattabi. Invitée dimanche 24<br />

septembre à une manifestation<br />

organisée à l'occasion du retour<br />

de Moumen Diouri au <strong>Maroc</strong>,<br />

elle n'a pas toléré qu'un orateur,<br />

ancien résistant, parle en mal de M.<br />

Archane sur ce volet précis. Et elle<br />

l'a fait savoir et a quitté la salle. Qui<br />

dit mieux?❏<br />

N. J.<br />

seau autoroutier ont parcouru 5,7<br />

millions de km au cours du premier<br />

semestre de 2006, soit une hausse de<br />

16%.<br />

Solution<br />

La Mauritanie estime que la bonne solution<br />

à la question du Sahara est une<br />

«solution politique et consensuelle entre<br />

toutes les parties concernées», a<br />

souligné le président mauritanien, Ely<br />

Ould Mohamed Vall. «Nous continuons<br />

de penser que la bonne solution<br />

à ce conflit est une solution politique<br />

et consensuelle. Cela veut dire<br />

que l'ensemble des parties concernées<br />

puisse se mettre d'accord sur une solution»,<br />

a expliqué Ely Ould Mohamed<br />

Vall, ajoutant que «la guerre ne résoudra<br />

pas ce problème».<br />

23


© Ph.DR<br />

POLITIQUE<br />

Course à la présidence de la Chambre des Conseillers<br />

L’UMP lorgne<br />

sur le perchoir<br />

Mustapha Oukacha sera-t-il reconduit?<br />

Mustapha Oukacha, membre du<br />

bureau exécutif du<br />

Rassemblement national des indépendants<br />

(RNI) et président sortant<br />

■ Hommage<br />

Les efforts inlassables de SM le Roi Mohammed VI pour la<br />

relance du processus de paix ont été vivement salués lundi<br />

25 septembre à New York, lors d’une réunion tenue par<br />

l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) en marge<br />

de la 61ème session de l’assemblée générale de l’ONU. Les<br />

ministres des Affaires étrangères de l’OCI ont particulièrement<br />

souligné l’importance du rôle joué par le Souverain à<br />

la tête du Comité Al-Qods, dans la défense de la cause juste<br />

du peuple palestinien et de son droit à construire son Etat.<br />

Le rôle du Souverain et ses efforts pour «relancer le processus<br />

de paix et garantir une paix globale, durable et juste» dans<br />

la région du Proche-Orient tout entière méritent d’être soutenus<br />

de manière permanente, d’autant plus que le Comité<br />

Al Qods endosse la responsabilité majeure de la défense des<br />

lieux sacrés musulmans et chrétiens de la ville sainte. Les chefs<br />

24<br />

de la chambre des Conseillers,<br />

sera-t-il reconduit? Ou l’élection<br />

du futur président, prévue pour<br />

les 14 et 18 octobre, donnera-telle<br />

un autre président? C’est que<br />

la possibilité d’un compromis<br />

s’éloigne davantage et les prétendants<br />

le font savoir.<br />

Mohamed Fadili, secrétaire<br />

général adjoint du Mouvement<br />

populaire, compte bien détrôner<br />

M. Oukacha. Lui qui avait eu la<br />

promesse d’être soutenu à fond<br />

par les siens et leur lobbying est<br />

numériquement bien placé. Avec<br />

soixante conseillers, l’UMP est<br />

la première force politique de la<br />

deuxième Chambre et s’estime<br />

en droit d’avoir la présidence.<br />

Sur qui peut-elle compter? Les<br />

partis de l’opposition, notamment<br />

le PND et l’UC, sont considérés<br />

par le Mouvement populaire<br />

comme un soutien potentiel.<br />

Autre prétendant à la présidence,<br />

Abdelhak Tazi, dignitaire du Parti<br />

de l’Istiqlal. Un parti qui se consi-<br />

<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />

dère comme le vainqueur des élections<br />

du dernier tiers de la deuxième<br />

Chambre, le 8 septembre 2006. Il a<br />

renforcé sa présence en enlevant cinq<br />

nouveaux sièges. Même si rien n’est<br />

encore officiel du côté des instances<br />

du parti, M. Tazi, avec tout son poids,<br />

compte bien présenter sa candidature.<br />

Face à ses deux opposants déclarés,<br />

M. Oukacha reste serein. L’homme<br />

du consensus semble sûr de rempiler.<br />

Certes son propre parti, le RNI,<br />

est un peu affaibli par des divergences<br />

internes, mais l’appui de l’USFP<br />

lui sera déterminant. En effet, les<br />

socialistes, qui président déjà la première<br />

Chambre en la personne de<br />

Abdelouahed Radi, comptent maintenir<br />

la même répartition. Le RNI a<br />

soutenu la candidature de Radi, en<br />

contrepartie l’USFP votera Oukacha.<br />

La guerre s’annonce rude et il y a<br />

fort à parier que les tractations n’aboutiront<br />

pas à un consensus aussi<br />

facilement que ça a été le cas auparavant.❏<br />

N. J.<br />

de la diplomatie des pays membres de l’OCI ont souligné à<br />

l’unanimité la nécessité d’apporter une contribution financière<br />

plus importante au Comité Al-Qods, aux niveaux aussi<br />

bien officiel que populaire.<br />

■ Dialogue<br />

Le dialogue social a repris après la trêve estivale. Le Premier<br />

ministre a reçu l’UMT et la CDT, samedi 23 septembre, et,<br />

lundi 25 septembre c’était au tour de l’UGTM (Union générale<br />

marocaine du travail), la FDT (Fédération démocratique<br />

du travail) et l’UNTM (Union nationale du travail au <strong>Maroc</strong>)..<br />

Il a été beaucoup question des récentes hausses des prix de<br />

plusieurs produits et services, samedi, lors de la première<br />

rencontre du Premier ministre avec deux centrales syndicales:<br />

l’UMT (Union marocaine du Travail) et la CDT<br />

(Confédération démocratique du travail).<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006


Mustapha Sehimi<br />

Deux dossiers de levée de l’immunité en instance<br />

devant le Parlement<br />

Immunité ou impunité<br />

parlementaire ?<br />

Mauvaise rentrée pour certains parlementaires!<br />

Après la sortie remarquée de Chakib<br />

Benmoussa sur le contrôle des dépenses<br />

électorales d’une dizaine de membres de la Chambre<br />

des Conseillers, voilà que sortent plusieurs dossiers<br />

touchant la levée de l’immunité parlementaire de<br />

membres des deux Chambres.<br />

Levons tout de suite une confusion, pas forcément<br />

innocente, bien sûr, entretenue par le personnel intéressé<br />

quant à la nature et à la portée de l’immunité parlementaire.<br />

Contrairement à ce<br />

qui est souvent avancé à ce sujet,<br />

elle ne signifie aucunement l’impunité.<br />

De manière générale, et<br />

suivant les principes du droit<br />

comparé, l’immunité est une<br />

disposition du statut des parlementaires<br />

qui a pour objet de les<br />

protéger dans le cadre de leurs<br />

fonctions. Au <strong>Maroc</strong>, elle est<br />

définie expressément par l’article<br />

39 de la Constitution.<br />

Quelle est sa nature? Elle<br />

regroupe deux notions distinctes:<br />

l’une est l’irresponsabilité<br />

protégeant le parlementaire de<br />

toute mise en cause pour des<br />

actes accomplis dans le cadre<br />

des ses fonctions (discours, rapports, votes); l’autre<br />

est l’inviolabilité concernant les activités extra-parlementaires.<br />

Ce qui veut dire que le constituant n’a pas<br />

voulu l’impunité ni l’irresponsabilité, mais qu’il s’est<br />

préoccupé d’aménager les conditions d’exercice du<br />

mandat parlementaire en offrant une protection particulière<br />

liée à cette même fonction.<br />

Deux dossiers sont aujourd’hui en instance devant le<br />

Parlement. Le premier intéresse la députée du MP<br />

Halima El Assali, qui a fait l’objet à la mi-juillet d’une<br />

demande de levée d’immunité parlementaire formulée<br />

par le ministre de la Justice sur la base des conclusions<br />

du parquet général de la Cour d’appel de Rabat.<br />

Le constituant n’a<br />

pas voulu l’impunité<br />

ni l’irresponsabilité;<br />

il s’est préoccupé<br />

d’aménager<br />

les conditions<br />

d’exercice<br />

du mandat<br />

parlementaire.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

ÉCLAIRAGE<br />

Motifs de cette requête: “insultes, diffamation et menaces<br />

de mort” contre l‘avocate Aïcha Belqaïd. Le bureau<br />

de la Chambre des Représentants, seul organe compétent<br />

dans l’intersession, doit se prononcer ces joursci<br />

sur ce dossier. L’autre affaire est celle du Conseiller<br />

Ahmed Hajji (RNI). Sur la base d’une demande transmise<br />

par le procureur général de la Cour d’appel de<br />

Fès, la levée de l’immunité de ce parlementaire a été<br />

transmise au ministre de la Justice le 17 octobre 2005<br />

puis réitérée par une nouvelle correspondance en date<br />

du 21 novembre 2005. Me<br />

Mohamed Bouzoubaâ a saisi à son<br />

tour le président de la Chambre<br />

des Conseillers, Mustapha<br />

Oukacha. Les délits reprochés à<br />

Ahmed Hajji sont: escroquerie,<br />

falsification et émission de<br />

chèques sans provision. Ils portent<br />

sur une somme de 5,5 millions<br />

de dirhams.<br />

Alors que le président de la<br />

Chambre des Représentants,<br />

Abdelouaheb Radi (USFP), entend<br />

mener la procédure à son terme,<br />

tel ne semble pas être le cas de<br />

Mustapha Oukacha, président de<br />

la Chambre des Conseillers, qui<br />

n’a toujours pas donné suite, après<br />

neuf mois, à la demande de levée de l’immunité parlementaire<br />

de Ahmed Hajji, appartenant, comme lui,<br />

au RNI.<br />

Dans ces deux affaires, les dispositions de la nouvelle<br />

loi 17-04 relative à l’immunité parlementaire, du<br />

4 novembre 2004 ont été respectées par la justice<br />

–procureur général et ministre. Il importe que le temple<br />

de la Loi qu’est le Parlement donne l’exemple du<br />

respect de l’État de droit et du principe de légalité!<br />

Dans le <strong>Maroc</strong> de la “Nouvelle Ère”, il n’est pas question<br />

de faire du Parlement le sanctuaire de l’impunité<br />

de ceux qui ont commis des délits ou de crimes<br />

sanctionnés par la loi.❏<br />

25


© Ph.AFP<br />

POLITIQUE<br />

La sécurité, no<br />

Face à une violence<br />

qui<br />

s’oppose à l’État<br />

de droit, c’est<br />

une nouvelle<br />

gouvernance<br />

du système de<br />

sécurité qui se met<br />

en place depuis<br />

des années.<br />

Les événements du 16<br />

mai 2003 à Casablanca,<br />

suivis par la neutralisation<br />

de plusieurs groupes<br />

terroristes, ont jeté<br />

une lumière crue sur les enjeux de la<br />

sécurité intérieure. C’est désormais<br />

sous une nouvelle approche que le Roi<br />

appréhende les risques et les menaces<br />

multiples et complexes auxquels le<br />

Royaume est exposé. Le “Roi social”<br />

se double d’une Roi qui entend assumer<br />

la plénitude de ses attributions et<br />

de sa mission. Il n’ignore pas que, ici<br />

et là, certains doutaient de sa déter-<br />

mination à affronter la tempête, mésestimant<br />

quelque peu les multiples facettes<br />

de sa personnalité. D’autres plaidaient<br />

pour la répression douce –même<br />

parmi ses proches– en mettant en<br />

avant l’image du <strong>Maroc</strong> à l’étranger<br />

s’accommodant mal d’une politique de<br />

durcissement.<br />

Qu’à cela ne tienne! Mohammed VI<br />

privilégie le droit à la sécurité. Il considère<br />

qu’il est le fondement de l’État de<br />

droit: il garantit en effet la sécurité qui<br />

est la première des libertés; mais il offre<br />

également aux citoyens un environnement<br />

stable, sûr et prévisible.<br />

Mais, dans le même temps, il mesure<br />

l’ampleur de la mondialisation de la<br />

violence, devenue “télégénique” selon<br />

l’une des expressions qu’on lui<br />

prête. Il n’ignore pas non plus que le<br />

mode d’action asymétrique par excellence<br />

qu’est le terrorisme ne vise<br />

pas que les seuls effets physiques, mais<br />

qu’il va bien au-delà; il prend également<br />

en compte les points de vulnérabilité<br />

des cibles pour mettre à bas<br />

l’État de droit, entraver l’activité économique<br />

et compromettre le fonctionnement<br />

régulier des institutions.<br />

Il se convaint, si besoin était, de la<br />

vulnérabilité du <strong>Maroc</strong> et des autres sociétés<br />

–et de citer à ses interlocuteurs<br />

que, par exemple, l’impact des attentats<br />

de Madrid, le 11 mars 2004, pour<br />

un coût d’environ 10.000 dollars, est<br />

totalement disproportionné à ce modeste<br />

budget. La politique sécuritaire<br />

que le Souverain va s’atteler à mettre<br />

sur pied est de lutter contre le terrorisme<br />

éligible, par bien des traits, à un<br />

avatar moderne de la grande criminalisation<br />

de la vie sociale. Face à une<br />

violence qui s’oppose à l’État de droit,<br />

c’est une nouvelle gouvernance du<br />

système de sécurité qui s’est ainsi imprimée<br />

depuis des années. Elle présente,<br />

aujourd’hui, une articula-<br />

Fouad Ali El Himma.<br />


uvelle formule<br />

tion dont les traits les plus saillants<br />

sont de divers ordres.<br />

Tout d’abord, cette première observation:<br />

la centralisation du pôle sécuritaire.<br />

Il aura fallu pas moins d’un<br />

septennat pour mener à bien cette entreprise.<br />

Au départ, dans les premières<br />

semaines du début de règne, la<br />

priorité a été donnée à la prise en mains<br />

de la DST, alors sous la coupe de Driss<br />

Basri. À la fin septembre 1999 donc,<br />

c’est le colonel Hamidou Laânigri qui<br />

est nommé à la tête de cette direction,<br />

il a été proposé au Souverain par les<br />

généraux Abdelaziz Bennani,<br />

Abdelhak El Kadiri et Hosni<br />

Benslimane. On le sait: l’homme n’est<br />

pas un militaire ordinaire. Une carrière<br />

plutôt heurtée, à forte exposition<br />

dira-t-on, que ce soit au Shaba, au<br />

Zaïre, ou ailleurs. Mais aussi, en interne,<br />

un parcours qui l’a vu au premier<br />

plan des spasmes de la vie politique,<br />

que ce soit lors de l’attentat du 16 août<br />

1972 contre le Boeing royal ou des<br />

événements de Moulay Bouazza, sept<br />

mois plus tard.<br />

Après quelque dix ans auprès du<br />

Cheikh Zayed, président des Émirats<br />

arabes unis, le voilà affecté à la DGED,<br />

à la tête du département du contreespionnage,<br />

auprès du général El<br />

Kadiri. Avec sa nomination à la DST,<br />

voici sept ans, il a pour lui plusieurs<br />

atouts: l’expérience, le carnet d’adresses,<br />

la connaissance des réseaux<br />

afghans de talibans contre l’occupation<br />

soviétique – autant dire qu’il a suivi de<br />

près la genèse de cette mouvance qui<br />

allait se démultiplier en une sorte d’internationale<br />

terroriste islamiste. Promu<br />

général, Hamidou Laânigri était devenu<br />

un pilier central de la sécurité; ce<br />

rôle a été renforcé par la situation créée<br />

par l’après-16 mai, laquelle a vu le<br />

Royaume s’engager résolument dans<br />

une politique antiterroriste résolue.<br />

L’homme travaillait en liaison avec<br />

Fouad Ali El Himma, ministre délégué<br />

à l’Intérieur et il avait l’avantage professionnel<br />

et psychologique d’avoir<br />

été un homme de terrain rompu aux<br />

techniques de lutte antisubversive. Il<br />

fait la Une de la presse et devient l’homme-clé<br />

de la sécurité, paraissant<br />

enjamber les autres composantes du<br />

système sécuritaire – DGED,<br />

Gendarmerie royale, 5ème Bureau des<br />

FAR. Sa position s’est encore renforcée<br />

avec la nomination de<br />

l’un de ses amis, le général<br />

Mohamed Belbachir,<br />

à la tête de la sécurité mi-<br />

Avec la<br />

nomination, à<br />

la DGSN, de<br />

Charki Draïss,<br />

proche de<br />

Ali El Himma<br />

et de Mansouri,<br />

la boucle<br />

sécuritaire est<br />

bouclée.<br />

litaire, et ce au lendemain<br />

des attentats du 16 mai<br />

2003. Quant à l’autre bras<br />

de l’appareil sécuritaire,<br />

la DGED, c’est le général Ahmed<br />

Harchi qui succède au général El<br />

Kadiri, nommé inspecteur général des<br />

FAR pour des raisons de santé.<br />

Quel est alors le tableau? Trois généraux<br />

dirigent pratiquement l’appareil<br />

sécuritaire du Royaume. Ce ne sont<br />

pas des familiers du Roi, tant s’en faut.<br />

Ils relèvent également d’une autre génération<br />

proche de la retraite.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

Comment assurer dans ces conditions<br />

une gouvernance sécuritaire optimisée?<br />

Le Roi a en tête, probablement<br />

dès le début de son règne, le souci<br />

d’avoir la haute main sur l’appareil<br />

sécuritaire, mais il mesure aussi que<br />

la faisabilité de ce processus demande<br />

des étapes. Ainsi, deux mois après<br />

le 16 mai, le général Hamidou Laânigri<br />

est nommé à la tête de la DGSN, à la<br />

place de Hafid Benhachem. Pour tout<br />

Mohamed Yacine Mansouri<br />

autre que lui, le passage de la DST à<br />

la DGSN aurait été une promotion; or<br />

tel n’est pas le cas, même s’il a pu placer<br />

pour lui succéder l’un de ses bras<br />

droits, Ahmed Harari.<br />

Avec la nomination de Yacine<br />

Mansouri à la DGED, c’est donc un<br />

proche du Roi –camarade de promotion<br />

au Collège royal puis à<br />

l’Université– qui prend la pla-<br />

☛<br />

27<br />

© Ph.AFP


© Ph.AFP<br />

POLITIQUE<br />

ce d’un général des FAR. Cette décision<br />

surprend tout le Landerneau militaire<br />

et politique.<br />

Elle déroge à une tradition établie depuis<br />

la création de la DGED qui veut<br />

que ce soit un militaire qui la dirige<br />

(Ahmed Dlimi, Abdelhak El Kadiri,<br />

Ahmed Harchi). Elle témoigne surtout<br />

de la ferme volonté du Souverain<br />

d’être à l’écoute la plus fine possible<br />

de la vie de l’institution<br />

militaire, mais aussi des<br />

évolutions de la politique<br />

internationale, la DGED<br />

étant aussi en charge d’une<br />

grande part de la diplomatie<br />

secrète du Roi.<br />

Voilà bien de quoi contenir<br />

désormais les débordements du général<br />

Hamidou Laânigri, qui outrepassait<br />

allègrement ses strictes attributions<br />

de patron de la DST, puis de<br />

la DGSN, pour connaître de tous les<br />

dossiers impliquant ou sentant le sécuritaire…<br />

Le remplacement de Ahmed Harari<br />

par Abdellatif Hammouchi constitue<br />

une autre étape du cantonnement de<br />

Laânigri. Bien à l’étroit à la DGSN, il<br />

n’en continuait pas moins à plaider<br />

pour une stratégie anti-islamiste, articulée<br />

sur des formes d’action particulières.<br />

Ses avis n’étaient plus pris en<br />

compte, perçus qu’ils étaient, dit-on,<br />

comme relevant du dogme de l’infaillibilité<br />

papale.<br />

Cet appareil ne pourra “tenir” que<br />

s’il continue à s’appuyer sur les FAR,<br />

qui relèvent d’un autre délégataire<br />

du Roi, le général Hosni Benslimane.<br />

Sa perte de territoire se doublait immanquablement<br />

d’un recul d’influence.<br />

Il ne disposait pas davantage de<br />

l’appui des grands généraux de l’armée,<br />

plutôt réservés quant à son ambition<br />

jugée démesurée et à son parcours<br />

peu conventionnel. La lecture<br />

critique que fait S.M Mohammed VI<br />

du bilan de la lutte antiterroriste,<br />

dans l’interview<br />

donnée au quotidien<br />

espagnol El Pais,<br />

en janvier 2005, ne lui<br />

échappe guère: elle traduit<br />

un décrochage<br />

royal par rapport à son<br />

action.<br />

Pour autant, Hamidou<br />

Laânigri est resté en<br />

fonction jusqu’au 13<br />

septembre 2006. Et il aura<br />

fallu cette affaire de<br />

Hassan Khattab et de sa<br />

cellule antiterroriste,<br />

Ansar Al Mahdi, pour limoger<br />

à la fin juillet<br />

2006 le général<br />

Mohamed Belbachir du<br />

5ème bureau des FAR,<br />

remplacé par le colonelmajor<br />

Mohamed<br />

Maïche. Six semaines<br />

plus tard, c’est une autre<br />

affaire liée, celle-là, à<br />

un trafiquant de drogue<br />

de Tanger, Mohamed<br />

Général Hosni Bensimane.<br />

Kharraz, alias Cherif Bin Al Ouidane,<br />

qui sera à l’origine du départ du général<br />

Laânigri de la DGSN pour se voir<br />

confier l’inspection générale des<br />

Forces auxiliaires.<br />

Avec la nomination, 13 septembre<br />

2006, du nouveau patron de la DGSN,<br />

Charki Draïss, homme proche de<br />

Fouad Ali El Himma et de Yacine<br />

Mansouri, on peut dire que la boucle<br />

sécuritaire est pratique-<br />

ment bouclée. Au sommet<br />

de l’appareil, le Roi, détenteur<br />

des pouvoirs: il est<br />

le mandant parce qu’il a<br />

en charge l’essentiel national<br />

du fait de son statut<br />

constitutionnel et politique<br />

et de Commandeur des croyants.<br />

Reste à préciser les délégataires: le ministre<br />

délégué à l’Intérieur, Fouad Ali<br />

El Himma, à qui est confié un rôle de<br />

supervision et de coordination, puis<br />

Yacine Mansouri à la tête de la DGED,<br />

puis encore Mohamed Maïche à la direction<br />

de la sécurité militaire, Charki<br />

Draïss patron de la DGSN et Abdellatif<br />

Hammouchi, qui dirige la DST.<br />

Que ce nouveau système sécuritaire<br />

ait gagné en cohérence et en coordination,<br />

voilà qui ne paraît guère contestable.<br />

Y prévaut en effet le principe de<br />

l’unité de commandement et<br />

d’orientation par suite de la place centrale<br />

du Roi dans ce dispositif. Il permet,<br />

également, une réactivité plus directe<br />

et plus rapide aux situations de<br />

tension en même temps qu’il dispose<br />

des coudées les plus franches pour une<br />

politique de prévention conséquente.<br />

Mais, on n’omettra pas de relever que<br />

cet appareil ne pourra “tenir” que s’il<br />

continue à s’appuyer sur une institution<br />

centrale comme les FAR. Pour l’heure,<br />

ce corps relève d’un autre délégataire<br />

du Roi, le général Hosni<br />

Benslimane, un grand professionnel<br />

dont la loyauté et la compétence sont<br />

unanimement reconnues.<br />

Avec lui, le Roi dispose d’un large<br />

spectre sécuritaire –une transition qui,<br />

elle, a mis sept ans pour s’opérer finalement,<br />

même avec des à-coups et<br />

des pas de tango…❏<br />

Mustapha Sehimi


En ces temps de rentrée<br />

judiciaire, marquée<br />

par la reprise<br />

de grands procès (BNDE,<br />

BCP, CNSS, CIH…) il faut<br />

faire une mention spéciale<br />

pour la situation de<br />

Abdelmoughit Slimani,<br />

condamné, le 20 avril 2006,<br />

par la chambre criminelle<br />

de premier degré près la<br />

cour d’appel de Casablanca<br />

et dont le procès en appel<br />

débutera le 13 octobre<br />

2006.<br />

La justice, il faut le rappeler,<br />

avait eu la main lourde<br />

pour frapper l’ancien président<br />

de la communauté<br />

urbaine de la métropole<br />

économique du royaume –<br />

une peine de 10 ans de prison<br />

ferme et une amende<br />

de 50.000 dirhams avec<br />

confiscation des biens et<br />

restitution des fonds tirés<br />

du projet de construction<br />

de logements à Ouled<br />

Ziane Fouarat et dévolus à l’Etat.<br />

Justice non pas divine mais humaine<br />

rendue par des magistrats qui,<br />

comme tous les citoyens, ont été surinformés<br />

durant plus de deux ans par<br />

le tapage médiatique judiciaire initié,<br />

voire orchestré, autour de cette<br />

affaire.<br />

Les avocats n’ont eu de cesse de rappeler<br />

que toute cette procédure a été<br />

mise en branle par la plainte d’un<br />

certain Jean-Victor Lovat, entrepreneur<br />

suisse réfugié en Helvétie, et<br />

qui avait été lui-même l’objet de<br />

nombreuses condamnations, en particulier<br />

pour chèques sans provision.<br />

Les avocats s’étaient également échinés<br />

à demander que toute la lumière<br />

soit faite sur la “fuite” de ce Lovat,<br />

sur un vol régulier Agadir-Genève,<br />

alors qu’il ne disposait pas de passeport<br />

et qu’il faisait l’objet d’un<br />

mandat d’arrêt…<br />

C’est dire que subsistent encore des<br />

zones d’ombre dans cette affaire.<br />

Celles-ci tiennent à un préjugement<br />

de culpabilité de Abdelmoughit<br />

Slimane: elles sont également liées<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

POLITIQUE<br />

Si Slimani n’avait pas été un parent de Driss Basri aurait-il eu<br />

le même “traitement?” Sans grand risque, on peut répondre par<br />

la négative. Quel sort lui sera réservé par la Cour d’appel?<br />

Justice pour<br />

Abdelmoughit Slimani<br />

© Ph.DR<br />

Contrairement à Driss Basri,<br />

Abdelmoughit Slimani n’a pas<br />

choisi le fuite, confiant qu’il<br />

est dans la justice.<br />

à des enquêtes judiciaires qui<br />

n’ont pas été irréprochables;<br />

enfin, comment nier que la<br />

personnalité de ce prévenu<br />

est à prendre en considération.<br />

Il faut le dire tout net: si<br />

Slimani n’avait pas été un<br />

parent de Driss Basri –il est<br />

en effet le cousin de sa<br />

femme– aurait-il eu le même<br />

“traitement?” Sans grand<br />

risque, on peut répondre par<br />

la négative. L’intéressé n’a<br />

pas manqué de le crier haut<br />

et fort, dans de nombreuses<br />

interviews dont une accordée<br />

à MHI. Comment ne pas<br />

plaider, dans cette procédure<br />

comme dans toutes les autres,<br />

pour une justice sereine,<br />

équitable, tournant le dos aux<br />

pressions de toutes sortes qui<br />

ont pu –ou peuvent encore–<br />

peser sur son bon déroulement<br />

et sa bonne administration?<br />

Driss Basri, lui, a réglé ses<br />

problèmes par cette solution: l’exil<br />

doré à l’étranger. Abdelmoughit<br />

Slimani n’a pas choisi cette fuite,<br />

confiant qu’il est dans la justice<br />

marocaine qui ne manquera pas, en<br />

appel, de revoir l’ensemble de ce<br />

dossier. L’Etat de droit, qui est à l’ordre<br />

du jour, est un projet de société<br />

auquel tous les <strong>Maroc</strong>ains adhèrent.<br />

Il implique que la justice qui est le<br />

garant des droits de tous soit emblématique<br />

de ce vaste chantier national<br />

au programme du Nouveau<br />

Règne. ❏ N. Jouhari<br />

29


© Ph.DR La<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

ÉCONOMIE<br />

Les agents maritimes et stevedores ont dénoncé, à Casablanca,<br />

l’absence de concertation de la part du ministère du Transport<br />

autour de la réforme portuaire.<br />

manutention<br />

navale en péril<br />

Mohamed Karia.<br />

Rien ne va plus entre<br />

le ministère des<br />

Transports et de l’Équipement,<br />

d’une part, et les<br />

agents maritimes, consignataires<br />

de navires et stevedores<br />

du <strong>Maroc</strong>, d’autre part.<br />

Regroupés au sein d’une<br />

association professionnelle<br />

très active, ces derniers ont<br />

organisé mardi 26 septembre<br />

2006 à Casablanca un débat<br />

portant sur la réforme portuaire,<br />

et auquel ont participé<br />

toutes les parties concernées:<br />

opérateurs économiques et<br />

représentants de l’administration.<br />

Ouvrant les discussions<br />

lors d’une allocution<br />

fort intéressante, le président<br />

de l’association et fondateur<br />

du groupe du transport maritime,<br />

IMTC, Commandant<br />

Mohamed Karia, n’a pas<br />

caché son amertume quant à<br />

la façon par laquelle le ministère<br />

de tutelle est en train de<br />

mener cette réforme.<br />

«Comment se fait-il qu’une<br />

loi de cette importance pour<br />

l’économie de notre pays soit<br />

conduite sans concertation<br />

avec les professionnels, en<br />

l’occurrence les agents maritimes<br />

et les stevedores?», s’interroge<br />

le commandant, sug-<br />

gérant au ministre un retour<br />

rapide aux règles qui régissent<br />

la libre concurrence dans<br />

ce secteur. Mais, de quoi s’agit-il<br />

au juste?<br />

En novembre 2005, le<br />

Parlement avait approuvé une<br />

loi autorisant la mise en application<br />

d’une réforme qui<br />

devrait toucher tous les ports<br />

du pays. L’idée consiste à<br />

mettre en place deux nouveaux<br />

opérateurs publics, qui<br />

seraient chargés de l’exploitation<br />

et la régulation des<br />

ports. Il y a d’abord l’agence<br />

nationale des ports (ANP) qui<br />

incarnera le gendarme de<br />

l’activité portuaire, ensuite la<br />

Société d’exploitation des<br />

ports (Sodep) qui s’attribuera<br />

une grande partie du trafic<br />

maritime. C’est l’ODEP<br />

(Office d’exploitation des<br />

ports) qui donnera naissance<br />

à ces deux structures: les<br />

actifs économiques et financiers<br />

de l’office seront transférés<br />

à la nouvelle agence et<br />

celui-ci deviendra une société<br />

anonyme (Sodep) dont l’ac-<br />

Karia recommande de recourir<br />

au Conseil supérieur de la<br />

concurrence.<br />

tivité sera concentrée sur la<br />

manutention à bord et à terre.<br />

Il se trouve que le ministère<br />

a pensé seul au fonctionnement<br />

de ces deux organismes,<br />

sans prendre l’avis des<br />

armateurs, négligeant au passage<br />

leurs intérêts, eux qui<br />

ont œuvré pendant de longues<br />

décennies à l’amélioration<br />

du trafic portuaire.<br />

Aussi, le Commandant Karia<br />

insiste sur un point fondamental:<br />

«Cette réforme, telle<br />

qu’elle est présentée par le<br />

ministère ne laisse aucune<br />

chance aux manutentionnaires<br />

et aux stevedores, dont<br />

l’activité risque de disparaître».<br />

À ce propos, il recommande<br />

de recourir à l’autorité<br />

du Conseil supérieur de<br />

la concurrence, seul habilité<br />

par la loi, pour statuer sur le<br />

respect de la libre concurrence<br />

lors du partage des surfaces<br />

d’exploitation entre la<br />

Sodep et les opérateurs privés.<br />

Pour leur part, les représentants<br />

du ministère sont catégoriques:<br />

«la réforme portuaire<br />

n’est qu’un maillon<br />

d’une chaîne de réformes qui<br />

ont touché d’autres secteurs<br />

comme le transport aérien et<br />

le transport routier». «Le but<br />

étant d’améliorer la compétitivité<br />

de notre économie sur<br />

le plan logistique», ajoutentils.<br />

Mais, ce que ces derniers<br />

semblent oublier, c’est que<br />

les armateurs sont pour la<br />

réforme. Seulement, ils<br />

contestent l’absence de<br />

concertation, le manque de<br />

concurrence loyale et la<br />

volonté inavouée de l’administration<br />

de tuer toute<br />

une profession: la manutention.<br />

❏<br />

Aïssa Amourag<br />

33


© Ph: DR<br />

ÉCONOMIE<br />

Des milliards pour les autoroutes marocaines<br />

Othman Fassi Fihri.<br />

milliards de dirhams, ce<br />

6,18 n’est pas le gros lot de la<br />

dernière tombola mais bien le montant<br />

que projette d’investir, d’après les indications<br />

du Ministère de l'Equipement et<br />

du Transport, la Société nationale des<br />

autoroutes du <strong>Maroc</strong> (ADM) en 2007,<br />

soit 39% de plus par rapport aux prévisions<br />

de réalisation à fin 2006,.<br />

Cette injection financière révèle en filigrane<br />

la bonne santé d’ADM qui, pour<br />

le seul le 1er semestre 2006, affiche un<br />

excédent brut d'exploitation de 242 millions<br />

de dhs, en augmentation de 39%<br />

par rapport au semestre correspondant<br />

de l'an dernier. Le résultat net a dégagé<br />

quant à lui un bénéfice de 29 millions<br />

34<br />

de dirhams. Il faut croire aussi que les<br />

<strong>Maroc</strong>ains plébiscitent de plus en plus<br />

l’autoroute comme axe de circulation<br />

puisque les usagers du réseau<br />

autoroutier ont parcouru 5,7 millions<br />

de km au cours du premier semestre<br />

2006, soit une hausse de 16% du trafic<br />

par rapport a la même période de l' année<br />

dernière. Les évolutions les plus remarquables<br />

ont été constatées sur le contournement<br />

de Casablanca, hausses<br />

attribuables en grande partie à l'ouverture,<br />

au mois d'août 2005, de la section<br />

Had Soualem-Tnine Chtouka<br />

parachevant aux deux tiers l'autoroute<br />

Casablanca- El Jadida. A noter enfin<br />

que sur le total des 6,18 milliards de<br />

dirhams inscrits dans le projet de budget<br />

2007 de la Société, près de 94 % seront<br />

consacrés aux investissements sur<br />

autoroutes neuves et 2 % aux investissements<br />

sur autoroutes en service.❏<br />

Salon de l’agriculture à Meknès<br />

La deuxième édition<br />

du Salon<br />

international de<br />

l'Agriculture au <strong>Maroc</strong><br />

(SIAGRIM) est prévue<br />

du 19 au 26 avril prochain<br />

à Meknès.<br />

Cette deuxième édition<br />

vise à faciliter les<br />

échanges entre les différents<br />

intervenants en<br />

matière d'expertise, de<br />

savoir et d'expérience,<br />

favoriser le transfert<br />

des nouvelles technologies et sensibiliser<br />

les partenaires à la nécessité de<br />

la protection des ressources naturelles.<br />

Elle s'assigne également pour objectif<br />

de renforcer la compétitivité agricole<br />

marocaine au niveau international,<br />

instaurer et promouvoir la culture<br />

de partenariat entre les différents<br />

Samsonite fait son come-back<br />

Samsonite, la célèbre marque de<br />

bagagerie passée dans le langage<br />

courant des ménages marocains , se réorganise<br />

et relance sa présence au <strong>Maroc</strong>.<br />

Samsonite s’est alliée à un nouveau «<br />

concepteur-créateur » d’articles de voyage.<br />

La marque se distingue aujourd’hui par<br />

une créativité en matière de design et de<br />

fonctionnalité, tout en maintenant sa<br />

qualité. Les collections qui seront présentées<br />

dans quelques semaines au <strong>Maroc</strong><br />

sont riches des dernières innovations,<br />

nous informe-t-on à Samsonite. Parmi<br />

SM le Roi inaugurant le salon de l’Agriculture 2006.<br />

© Ph: DR<br />

intervenants agricoles et promouvoir<br />

le développement humain.<br />

Le SIAGRIM table sur 400.000 visiteurs<br />

pour cette 2ème édition et s'attend<br />

à la participation de 20 pays et<br />

600 exposants marocains et étrangers<br />

répartis sur 8 pôles.❏<br />

elles, des valises ultra légères, très appréciées<br />

compte tenu de la chasse aux excédents<br />

de bagages par les compagnies<br />

aériennes, mais aussi la dernière née des<br />

valises Samsonite: la Sahora’s Bright.<br />

Mais Samsonite, ce sont aussi des sacs<br />

à ordinateurs et des accessoires de voyages<br />

en tout genre. Les enfants ne sont<br />

pas en reste avec une ligne qui leur est<br />

spécialement dédiée.<br />

Les produits Samsonite sont disponibles<br />

chez les revendeurs agréés et à l’enseigne<br />

Samsonite qui ouvrira bientôt ses<br />

portes à Casablanca. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph: DR


La CGI : une nouvelle identité<br />

La Compagnie Générale Immobilière, filiale<br />

de la CDG, a inauguré mardi 19 septembre<br />

2006 son nouveau siège à Hay Ryad à Rabat. La<br />

cérémonie d’inauguration s’est déroulée en<br />

présence du PDG de la CDG Mustapha Bakouri<br />

et d’une brochette de ministres et d’opérateurs<br />

économiques venus découvrir les nouveaux locaux<br />

et la nouvelle identité visuelle de cette entreprise<br />

chargée de la promotion immobilière au sein du<br />

groupe CDG.Cette cérémonie fut l’occasion de<br />

la remise du certificat ISO 900 version 2000 par<br />

le directeur général de l’organisme certificateur<br />

BVQI France, au DG de la CGI Mme Nezha<br />

Nezha Mkinsi.<br />

Mkinsi pour l’ensemble de ses activités de management.<br />

La CGI qui vient d’éteindre sa 46ème bougies, créée 12 Mars<br />

1960, elle détient un riche palmarès de réalisations dans le domaine de<br />

la promotion immobilière. Cette structure envisage l’avenir avec beaucoup<br />

de sérénité et dispose d’un ambitieux plan de développement en vue<br />

de contribuer « de manière significative à la concrétisation de la politique<br />

du logement arrêtée par le gouvernement ».<br />

La CGI concentre ses efforts au bénéfice de l’habitat du plus grand nombre<br />

et met « la polyvalence de ses compétences au service d’une offre<br />

large de produits et de services ».<br />

Elle contribue également par sa longue expérience à la régulation du<br />

marché de l’immobilier. La CGI vient de peaufiner une stratégie métier<br />

qui la place désormais en position de leader sur ce marché. ❏<br />

© Ph: DR<br />

Century 21, deux mandats<br />

de vente exclusive<br />

Oualidia et Marrakech seront<br />

bientôt dotées de deux projets<br />

résidentiels et touristiques de grande<br />

envergure, s’inscrivant dans le cadre<br />

du développement des infrastructures<br />

d’accueil de ces deux villes.<br />

En effet, Century 21 <strong>Maroc</strong>,vient<br />

de signer deux mandats de vente<br />

exclusive. L’un avec la société<br />

Marsol concernant le programme<br />

immobilier des Jardins de la Lagune<br />

à Oualidia, ensemble résidentiel<br />

balnéaire proposant<br />

deux types de maisons individuelle<br />

(maison patio et<br />

maison loggia) et le second<br />

avec la société Val Atlas pour<br />

le projet Val Atlas à<br />

Marrakech, constitué de villas<br />

de haut standing. Pour<br />

rappel, C<strong>EN</strong>TURY 21<br />

<strong>Maroc</strong>, société juridiquement<br />

et financièrement indépen-<br />

© Ph: DR<br />

dante, est master franchisée de<br />

C<strong>EN</strong>TURY 21 Real Estate<br />

Corporation pour le <strong>Maroc</strong>. Le<br />

réseau Century 21 est implanté dans<br />

plus de 50 pays. Aujourd’hui, avec<br />

7 800 agences immobilières, 130<br />

000 personnes et plus de 890.000<br />

transactions réalisées en 2005, il est<br />

considéré comme l’un des acteurs<br />

international majeur de l’intermédiation<br />

immobilière. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />

Lufthansa <strong>Maroc</strong> baisse ses prix<br />

La libéralisation des airs contribue sensiblement<br />

à démocratiser la destination<br />

Europe en la mettant à la portée des modestes<br />

bourses marocaines. Ainsi, surfant à<br />

son tour sur la vague universelle des<br />

baisses de prix du transport aérien,<br />

Lufthansa <strong>Maroc</strong>, filiale de la compagnie<br />

aérienne allemande, lance des tarifs promotionnels<br />

vers l'Europe.<br />

L’objectif avoué de cette promotion est de<br />

renforcer la position de la compagnie sur<br />

le marché marocain et de s'y installer<br />

comme un transporteur-leader en terme de<br />

qualité et de prix. Jusqu’au 20 décembre<br />

2006 (avec achat du billet autorisé<br />

jusqu’au 30 novembre 2006), les<br />

voyageurs au départ du <strong>Maroc</strong> peuvent de<br />

la sorte se rendre à Paris, Bruxelles ou<br />

encore Manchester, pour ne citer que ces<br />

destinations, à partir de 1 500,00 dirhams<br />

hors taxes,.<br />

Un excédent budgétaire de 2,8 milliards<br />

de dirhams pour le trésor<br />

La situation du Trésor s'est soldée par un<br />

excédent budgétaire de près de 2,8 milliards<br />

au terme des sept premiers mois de<br />

2006, à la faveur d'une<br />

amélioration de 7,6% des<br />

recettes ordinaires,<br />

chiffrées à 89 milliards<br />

de dirhams, en relation<br />

avec la hausse des<br />

recettes fiscales ainsi que<br />

de celles des monopoles.<br />

En parallèle, les dépenses<br />

globales se sont accrues<br />

de 10,3% pour atteindre<br />

86,3 milliards, dont 72,4<br />

milliards au titre des<br />

charges courantes,<br />

Saïd Ibrahimi.<br />

lesquelles ont augmenté de 7,3% sous l'effet,<br />

notamment, de la progression des<br />

dépenses de compensation. Compte tenu<br />

du règlement d'arriérés de paiement pour<br />

un montant de 3,6 milliards, le déficit de<br />

la caisse ressort à 722 millions de dirhams.<br />

Ce dernier, ainsi que les sorties nettes de<br />

capitaux au titre de la dette extérieure,<br />

d'un montant de 2,7 milliards, ont été couvertes<br />

par des ressources mobilisées sur le<br />

marché des adjudications.<br />

35<br />

© Ph: DR


© Ph: DR<br />

ÉCONOMIE<br />

LEADER<br />

Kamal Bouayad,<br />

directeur délégué<br />

de Med Capital Communication<br />

Àla BMCE, Kamal<br />

Bouayad fait partie<br />

des jeunes cadres de la<br />

banque qui ont la communication<br />

dans l’âme. C’est<br />

sa vocation première dans<br />

ses deux vies: professionnelle<br />

et personnelle. Quand<br />

le groupe bancaire où il travaille<br />

depuis plusieurs<br />

années a créé, en juillet<br />

2006, une nouvelle agence de communication<br />

spécialisée dans l’affichage<br />

dynamique, c’est à lui que revient la<br />

charge de sa direction. Il y occupe<br />

aujourd’hui le poste de directeur délégué<br />

et se fixe pour objectif de rendre cette<br />

nouvelle entité parmi les acteurs majeurs<br />

de la publicité institutionnelle et financière.<br />

Ce jeune cadre, ambitieux et dynamique,<br />

formé dans les plus grandes écoles et<br />

universités américaines, a tout l’avenir<br />

devant lui. Né le 6 février 1973 à<br />

Meknès, après un baccalauréat au Lycée<br />

français Descartes, il choisit les Etats-<br />

Unis pour se former. Car, M. Bouayad,<br />

depuis son jeune âge, voue une grande<br />

admiration à l’Amérique et aux<br />

Américains. Il y décroche deux grands<br />

diplômes: un Bachelor’s of Science in<br />

General Studies à l’université Harvard<br />

et un MBA (Master in Business<br />

Administration) à l’université de<br />

Columbia State.<br />

Fort de ces sésames, avec en prime une<br />

grande maîtrise de la langue de<br />

Shakespeare, il entre à Prudential insurance,<br />

l’une des compagnies d’assurance<br />

américaines les plus importantes. Il y<br />

reste seulement une année, de 1995 à<br />

1996, puis il décide de retourner au pays,<br />

pour intégrer la BMCE Bank, qui venait<br />

d’être privatisée à l’époque, après son<br />

rachat par Othman Benjelloun. C’est<br />

dans cette banque, qui se développe au<br />

<strong>Maroc</strong> comme à l’international, qu’il a<br />

réalisé toute sa carrière, déjà réussie et<br />

promise à un avenir encore meilleur. ❏<br />

AA<br />

36<br />

BMW X3 nouvelle génération,<br />

tout simplement attachant<br />

Design relooké, habitacle rhabillé<br />

et motorisation redynamisée, le<br />

X3 s'offre une cure de jouvence et<br />

arbore fièrement sa nouvelle silhouette,<br />

plus dynamique grâce à<br />

d’ingénieuses retouches. Côté<br />

plumage, ce SAV (Sports Activity<br />

Vehicle) profite en effet de nouvelles<br />

optiques avant et arrière à verre clair.<br />

La calandre, plus grande accentue le<br />

tempérament sportif. À bord, des<br />

matériaux inédits se chargent<br />

d'améliorer le rendu de l'ensemble,<br />

pour une habitabilité nettement plus<br />

agréable. Mais c’est surtout par son<br />

ramage que le nouveau X3 surprend<br />

le plus, les principales innovations<br />

se situant sous le capot. De ce côtéci,<br />

on retrouve quatre moteurs six<br />

cylindres et deux blocs 4 cylindres.<br />

Surprise, le haut de gamme dans cette<br />

série de moteurs est un diesel. Il s’agit<br />

du surprenant X3 3.0sd que nous<br />

nous sommes fait un plaisir de tester<br />

dans la campagne bavaroise. Gavé<br />

par deux turbocompresseurs (technologie<br />

Variable Twin Turbo) et<br />

développant 580 Nm, ce trois litres<br />

mazout est doté d’un carter moteur<br />

tout alu, d’une injection à rampe<br />

commune et injecteurs piézo-électriques,<br />

d’un filtre à particules et<br />

enfin d’un catalyseur à oxydation.<br />

Ainsi armé, malgré un poids proche<br />

des deux tonnes, le nouveau X3 est<br />

capable d'atteindre les 240 km/h et<br />

de passer de 0 à 100 km/h en seulement<br />

6,6 secondes. Le tout pour une<br />

consommation moyenne de 8,7<br />

l/100. Mais que les réfractaires au<br />

diesel se rassurent ! Ils seront certainement<br />

comblés par les deux<br />

moteurs à essence de 3 et 2,5 litres<br />

de nouvelle génération pouvant<br />

atteindre des vitesses maximales<br />

respectives de 232 et 220 km/h. Pour<br />

accompagner l'augmentation de puissance,<br />

les techniciens de la Bayerisch<br />

Motor Werk se sont attelés à modifier<br />

les réglages du contrôle<br />

dynamique de stabilité (DSC), associé<br />

à la transmission intégrale xDrive.<br />

Outre une réactivité accrue, le système<br />

gère l'effort de freinage et l'assistance<br />

en côte. Cerise sur le gâteau,<br />

pour la première fois dans sa gamme<br />

tout terrain, BMW a doté son nouveau<br />

X3 du contrôle dynamique de<br />

la traction (DTC) qui s'active au<br />

moyen d'un bouton sur la console<br />

centrale et relève les seuils de<br />

déclenchement de l'intervention du<br />

moteur et des freins de manière à<br />

permettre le démarrage avec des<br />

roues motrices patinant légèrement.<br />

Produit depuis 2004, le 4x4 bavarois<br />

restylé gagne ainsi en maturité et en<br />

sportivité. Plus attractif esthétiquement,<br />

mieux motorisé, il est tout simplement<br />

attachant. ❏ MEL<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph: DR


© Ph: DR<br />

Des dons français pour<br />

l’environnement marocain<br />

La bonne humeur doit être de mise<br />

ces derniers jours à la Régie<br />

Autonome Intercommunale de<br />

Distribution d'Eau et d'Electricité de<br />

Fès (RADEEF). Cette dernière vient<br />

en effet de recevoir<br />

deux dons hexagonaux d'un montant<br />

dépassant 12 millions de dirhams dans<br />

le cadre d'une cérémonie organisée<br />

mardi dernier à Fès, en présence de<br />

l'ambassadeur de France à Rabat et le<br />

directeur général, directeur des régies et<br />

services concédés au ministère de l'intérieur,<br />

Mohamed Kadiri. Ces dons<br />

octroyés par le Fonds français de<br />

Un système de gestion inédit<br />

Faut-il y voir une révolution de l’industrie du fret aérien?<br />

Emirates SkyCargo ne voit pas autrement SkyChain, son système<br />

informatique de gestion cargo, lancé officiellement le<br />

22 septembre lors de l’Air Cargo Forum. Le projet SkyChain,<br />

qui aura nécessité moins de 2 ans et demi de travail, représente<br />

en tous cas une avancée notable dans l'industrie du fret aérien<br />

des temps modernes. En plus du système de réservation<br />

cargo centralisé et des solutions de gestion des affaires,<br />

SkyChain offre d’autres avantages par rapport aux systèmes<br />

existants: compatibilité avec les différents systèmes informatiques<br />

utilisés par les clients, possibilité de mise à jour<br />

grâce à une architecture Java en plus d’un accès instantané,<br />

le tout conçu pour répondre aux besoins actuels des clients<br />

cargo.<br />

PR Média souffle ses deux bougies<br />

Ace jour, les relations presse (RP) demeurent l’un des parents<br />

pauvres du secteur de la communication au <strong>Maroc</strong>,<br />

dans le sens où peu d’agences sont spécialisées dans cette<br />

branche. Mais il semblerait que cette situation ne soit pas<br />

amenée à durer.PR Média, agence marocaine de Relations<br />

presse, associée à Hill and Knowlton, souffle ainsi ses deux<br />

bougies. «Les plans médias que nous proposons à nos clients<br />

sont complémentaires des actions publicitaires et s’inscrivent<br />

l'Environnement mondial (FFEM) et<br />

le Fonds d'études et d'aide au secteur<br />

privé (FASEP) concernent les mesures<br />

d'accompagnement du projet de la station<br />

d'épuration des eaux usées de Fès<br />

avec valorisation énergétique du biogaz.<br />

L'agence française de développement<br />

et la Banque européenne d'investissement<br />

co-financent pour leur part ce projet<br />

à hauteur de 20 millions d'euros chacun.<br />

La réalisation de la station d'épuration<br />

des effluents de la ville de Fès, s'inscrit<br />

dans le cadre des objectifs gouvernementaux<br />

en matière de protection de<br />

l'environnement, dont la dépollution de<br />

l'oued Sebou constitue une priorité<br />

nationale.<br />

Aterme, ce sont 43 milliards de dirhams<br />

qui seront investis dans plus de programme<br />

national d'assainissement et<br />

d'épuration initié en 2005. Voilà qui<br />

devrait sensiblement améliorer les conditions<br />

de vie des citoyens des 260 communes<br />

visées par ce programme.❏<br />

<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

Méditel chouchoute<br />

sa clientèle: 100<br />

jours, 100 voitures<br />

jours, 100 voitures à gag-<br />

100ner, c’est la promesse de<br />

Méditel à ses clients. Du 24 septembre<br />

2006 au 1er janvier 2007,<br />

un tirage au sort quotidien déterminera<br />

le gagnant d’une Peugeot<br />

207.<br />

Pour participer, il suffit d’envoyer<br />

le mot « auto » par SMS à partir<br />

d’un mobile Méditel au numéro<br />

2222 ou d’appeler ce même<br />

numéro. Le coût de l’appel ou du<br />

SMS est de 9 dirhams HT.<br />

Par ailleurs, chaque dimanche, le<br />

joueur qui a cumulé le plus de participations<br />

depuis le début du jeu,<br />

remportera automatiquement une<br />

Peugeot 207 sans tirage au sort.<br />

Pour toute information complémentaire<br />

sur ce jeu, Méditel met à la<br />

disposition de ses clients un<br />

numéro court 444 (le prix de l’appel<br />

est de 1 dirham HT) et un site<br />

internet:<br />

www.100jours100voitures.ma<br />

dans le cadre logique des stratégies de communication et<br />

marketing.», précise Fatime Zahra Outaghani, directeur<br />

général de PR Média. L’élaboration d’un plan média demande<br />

de l’imagination, de la créativité, de la subtilité, de la rigueur<br />

et, bien entendu, une connaissance approfondie de la presse<br />

et des médias. Et Fatime Zahra Outaghani de conclure:<br />

«nous avons la chance au <strong>Maroc</strong> d’être en relation avec<br />

une presse de qualité qui traite de manière professionnelle<br />

les informations que nous lui transmettons. Nous avons pu,<br />

depuis deux ans, apprécier les échanges et rapports que<br />

nous entretenons quotidiennement avec les médias aussi<br />

bien francophones qu’arabophones ».<br />

Premier site marocain de vente en ligne<br />

L’achat en ligne a-t-il un avenir parmi les <strong>Maroc</strong>ains, peu<br />

friands de ce mode de consommation? La société Online<br />

Commerce S.A.R.L., qui vient de lancer le premier site de<br />

vente en ligne au <strong>Maroc</strong>, www.iloveme.ma semble, elle, sûre<br />

de son pari. Ce site, destiné aux femmes, propose plus de<br />

1.500 références de produits de lingerie, cosmétiques et<br />

accessoires et un large choix de marques de renom à des prix<br />

compétitifs. www.iloveme.ma est aussi couplé à un centre<br />

d’appels qui a pour but d’assister, conseiller et informer les<br />

clients. Le paiement se fait à la livraison.<br />

37


ÉCONOMIE<br />

En 2007, le taux de croissance du Produit Intérieur Brut se<br />

situerait autour de 3,5%. Ce rythme d’évolution, en dépit de<br />

sa faible amplitude, reflète un fort dynamisme conjoncturel.<br />

Des prévisions<br />

optimistes<br />

L’année 2007 s’annonce sous de<br />

bons augures selon le Centre<br />

marocain de Conjoncture<br />

(CMC) qui prévoit une hausse du taux<br />

de croissance du Produit Intérieur Brut<br />

(PIB) de l’ordre de 3,5% en termes réels.<br />

Ce rythme d’évolution, selon les<br />

conjoncturistes du centre, en dépit de<br />

sa faible amplitude, reflète un fort dyna-<br />

misme conjoncturel comparé<br />

à la performance réalisée<br />

au cours de l’exercice<br />

2006.Cette prévision s’appuie<br />

sur l’observation des<br />

tendances amorcées en 2006, qui se<br />

résumeraient pour l’économie marocaine<br />

en un renforcement du cycle de<br />

croissance.<br />

L’évolution ainsi décrite se fonde sur<br />

l’intervention d’un certain nombre de<br />

facteurs favorables. Il s’agit en premier<br />

lieu de la confiance recouvrée des opérateurs<br />

économiques et des programmes<br />

de mise à niveau du secteur privé<br />

initiés par les pouvoirs publics. Le<br />

deuxième facteur serait le maintien de<br />

bonnes perspectives de la croissance de<br />

l’économie mondiale.Le CMC préconise,<br />

dans son premier jeu d’hypothèses,<br />

une croissance du PIB mondial de l’ordre<br />

de 4,7%. Le commerce international<br />

devrait connaître sur cette base une<br />

progression remarquable d’environ 8%.<br />

Les autres hypothèses conventionnelles<br />

retenues dans ce cadrage macroéconomique<br />

tablent sur un cours de<br />

pétrole moyen de 65$, une inflation<br />

externe du même niveau que celui de<br />

l’année en cours et une légère réévaluation<br />

de la monnaie nationale par rapport<br />

au dollar et une parité favorable du<br />

38<br />

Les ventes à l’extérieur,<br />

un enjeu majeur<br />

dirham vis-à-vis de l’euro. D’après les<br />

appréciations des opérateurs économiques,<br />

un regain d’activité relatif dans<br />

l’industrie pourrait s’installer, mais la<br />

croissance du secteur ne dépasserait<br />

guère le taux de 3,5%. Quant au secteur<br />

des bâtiments et travaux publics,<br />

sa valeur ajoutée en termes réels devrait<br />

continuer à progresser avec le même<br />

Concernant les exportations, pour<br />

l’an 2007, elles connaîtraient un<br />

relèvement substantiel.<br />

dynamisme de l’année en cours, les activités<br />

du tertiaire afficheraient, quant à<br />

elles, une évolution de l’ordre de 5%.<br />

Du côté de la demande, la consommation<br />

des ménages afficherait un accroissement<br />

en valeurs courantes de l’ordre<br />

de 7,3%. La consommation des administrations<br />

publiques en valeurs nominales<br />

progresserait, quant à elle, à un<br />

rythme légèrement inférieur à celui<br />

qu’elle devrait connaître au terme de<br />

l’an 2006, soit environ 3,9%.<br />

Dans le cadre de l’amélioration de ces<br />

perspectives de demande, la formation<br />

brute de capital fixe enregistrerait un<br />

taux d’accroissement en valeurs courantes<br />

de 10%. Concernant les projections<br />

des échanges extérieurs du <strong>Maroc</strong><br />

pour l’an 2007, les ventes à l’extérieur<br />

connaîtraient un relèvement substantiel<br />

en valeurs nominales de l’ordre de<br />

12,3%. Les importations devraient enregistrer<br />

un taux d’environ 11%. Pour<br />

cette année 2007, l’inflation<br />

mesurée par l’indice du coût de<br />

la vie serait contenue et ne<br />

dépasserait point les 3%. En<br />

matière d’emploi, le taux de chômage<br />

au niveau national baisserait d’un<br />

demi point par rapport à celui prévu<br />

pour 2006. Les industries manufacturières<br />

progresseraient, quant à elles, à<br />

un rythme plus soutenu que celui de<br />

l’exercice précédent, soit un taux de<br />

croissance en volume dépassant le cap<br />

des 4%. Il en est de même des secteurs<br />

du transport, des télécommunications<br />

et des autres services marchands dont les<br />

niveaux d’activité seraient soutenus par<br />

une demande finale interne et externe<br />

plus vigoureuse.❏<br />

Driss Aïssaoui<br />

© Ph.DR


Abdelhanine Benallou, directeur général de l'ONDA<br />

“Les aéroports,<br />

un espace de vie”<br />

•<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>:<br />

Vous venez de mettre en place<br />

une nouvelle organisation<br />

et vous venez aussi de nommer<br />

de nouveaux responsables<br />

dans différents aéroports<br />

du pays. Pourquoi tous ces<br />

changements?<br />

-A. Benallou: Effectivement,<br />

nous avons mis en place une<br />

nouvelle organisation dictée par<br />

le passage à une nouvelle étape<br />

correspondant à la dernière phase<br />

de notre plan stratégique<br />

2004-2007. Ce changement<br />

s'inscrit dans la logique d'une<br />

nouvelle vision globale qui s'appuie<br />

désormais sur des préoccupations<br />

liées à la gestion de la<br />

qualité, de la sûreté et de la sécurité.<br />

Ainsi, nous avons regroupé<br />

la direction de l'ingénierie et celle<br />

de la maintenance. Nous avons également<br />

créé une cellule auprès de la direction<br />

générale qui est chargée du suivi<br />

des grands projets. Au niveau des<br />

aéroports, nous avons essayé, autant<br />

que possible, de donner l'occasion à des<br />

cadres, qui ont fait leurs preuves, d'assumer<br />

des responsabilités.<br />

• MHI: Que répondez à ceux qui disent<br />

que l'ONDAn'a décidé de réagir<br />

qu'après le démantèlement de la cellule<br />

terroriste dite AnsarAl Mahdi ?<br />

-A. Benallou: Ce n'est pas vrai. La sûreté<br />

figure parmi les premiers services<br />

que les clients des aéroports attendent.<br />

Elle figure aussi parmi nos axes stratégiques<br />

sur lesquels nous travaillons sans<br />

relâche depuis 2004. Il faut dire qu'à la<br />

suite des événements du 11 septembre<br />

2001, l'industrie du transport aérien a<br />

traversé l'une des plus importantes crises<br />

de son histoire. Dans les années qui<br />

ont suivi, d'énormes efforts ont été mis<br />

en œuvre pour déployer des moyens<br />

humains (création d'une entité dédiée à<br />

la sûreté en 2005), et techniques supplémentaires<br />

permettant d'accélérer fortement<br />

l'amélioration du niveau de sûreté<br />

des aéroports marocains.<br />

•MHI: Des exemples d’équipements<br />

introduits dans les aéroports ?<br />

-A. Benallou : Je peux citer par les caméras<br />

thermiques, installées à des endroits<br />

différents des aéroports, et qui<br />

émettent des signaux d'alarme au moindre<br />

contact. Il y a aussi des équipements<br />

de vidéosurveillance qui disposent d'une<br />

importante puissance de contrôle et<br />

de détection des problèmes de sécurité.<br />

•MHI: En gros, combien vous coûte<br />

le maintien de la sécurité?<br />

-A. Benallou: Chaque année, nous dépensons<br />

la somme de 300 millions de<br />

dirhams pour acquérir des équipements<br />

dotés de la technologie la plus sophis-<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

INTERVIEW<br />

© Ph. DR<br />

tiquée. Seulement, il n'y a<br />

pas que le matériel et les<br />

machines. Nous accordons<br />

également une grande attention<br />

à la formation de nos<br />

agents pour améliorer leurs<br />

performances. Je vous signale<br />

que le <strong>Maroc</strong> est le<br />

seul pays de la région ME-<br />

NA(Moyen-Orient Afrique<br />

du Nord) à disposer d'un<br />

centre régional de formation<br />

en sûreté de l'aviation.<br />

Outre nos cadres aéroportuaires,<br />

il reçoit également<br />

les éléments de la gendarmerie,<br />

de la police, de la<br />

douane et de la compagnie<br />

aérienne Royal air <strong>Maroc</strong>.<br />

• Avec le durcissement de<br />

la sécurité, nos aéroports ne risquentils<br />

pas de devenir invivables?<br />

- A. Benallou : S'il est vrai que dans<br />

certains aéroports internationaux, l'exercice<br />

de la sécurité s'avère pénible pour<br />

les voyageurs, dans nos aéroports, on<br />

essaie par tous les moyens de mettre le<br />

voyageur à l'aise. Cela fait partie de notre<br />

démarche qualité qui consiste à améliorer<br />

les conditions de voyage dans les<br />

aéroports et rendre ces derniers un véritable<br />

espace de vie où il fait bon attendre.<br />

Nous allons mettre en place des<br />

concepts originaux comme un hôtel low<br />

cost à l'aéroport Mohammed V qui offrira<br />

aux passagers un espace collectif<br />

adapté à leurs besoins et un Moroccan<br />

Food center qui propose exclusivement<br />

des spécialités culinaires marocaines.<br />

On prévoit également une salle de projection,<br />

un salon de coiffure, des bornes<br />

Internet, un pressing et une salle de<br />

jeux.❏ Recueillis par<br />

A. Amourag<br />

39


FINANCE<br />

<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong> Le groupe Banques populaires<br />

se restructure<br />

La concurrence lamine les<br />

marges de Lesieur<br />

Pour Lesieur, l’autre filiale du<br />

groupe ONA, son chiffre d’affaires<br />

s’est établi à 1,723 milliard<br />

de dirham, et son résultat<br />

net à 44 millions de dirhams,<br />

soit une baisse de 34% par rapport<br />

à juin 2005. Durant le premier<br />

semestre de l’année 2006,<br />

Lesieur Cristal a évolué dans un<br />

environnement national et international<br />

marqué par plusieurs<br />

facteurs déterminants: d’abord,<br />

il y a une tendance favorable<br />

des cours des huiles brutes et<br />

des graines; ensuite, la poursuite<br />

de la pression sur les prix de<br />

vente, induite par une vive concurrence<br />

sur l'huile de table.<br />

Mais aussi, il y a l'entrée en<br />

vigueur de l'accord de libreéchange<br />

avec les Etats-Unis et<br />

une faible campagne nationale<br />

(2005-2006) d'huile d'olive .<br />

La Centrale laitière, la plus<br />

rentable de l’ONA<br />

Avec un chiffre d’affaires, de<br />

1,769 milliard de dirhams et un<br />

résultat net de 181 millions de<br />

Driss Bencheikh.<br />

dirhams, au premier semestre<br />

2006, la société Centrale laitière<br />

est l’une des filiales de l’ONA<br />

les plus rentables. Dirigée de<br />

main de maître par Driss<br />

Bencheikh, la société a connu<br />

une activité florissante, tirée par<br />

la forte progression des volumes<br />

de vente de produits laitiers<br />

frais.<br />

40<br />

© Ph.DR<br />

Noureddine Omary.<br />

C<br />

’est le bénéfice le plus important<br />

du secteur bancaire national. Le<br />

groupe Banques populaires a en effet<br />

réalisé, au terme du premier semestre<br />

2006, un résultat net -part groupe- de<br />

1,014 milliard de dirhams, soit une progression<br />

record de 75,7% par rapport à<br />

la même période de l’année 2005. Et ce,<br />

malgré la comptabilisation<br />

d’une dotation aux provisions<br />

pour créances en souffrance de<br />

625 millions de dirhams. Quant<br />

à son produit net bancaire -part<br />

groupe- (chiffre d’affaires), il<br />

a augmenté à 3,021 milliards<br />

de dirhams, contre 2,798 milliards<br />

en juin 2005. Trois facteurs<br />

fondamentaux y sont pour<br />

quelque chose: les opérations<br />

de marché ont occasionné un<br />

résultat en hausse de 65,5%, la<br />

marge sur commissions a<br />

évolué de 14,% et la marge<br />

d’intérêt de 4,9%. Ce qui caractérise<br />

aussi le groupe<br />

Banques populaires, c’est le<br />

niveau très important de ses<br />

fonds propres -part groupe-. À<br />

fin juin 2006, ils se chiffrent à<br />

12,861 milliards de dirhams, en<br />

croissance de 17,6% par rapport<br />

à juin 2005. Pour consolider<br />

davantage ses perform-<br />

© Ph.DR<br />

ances et développer ses activités, le géant<br />

bancaire du <strong>Maroc</strong>, mais aussi du<br />

Maghreb, s’est offert récemment une<br />

nouvelle organisation dans laquelle<br />

Noureddine Omary, le Président<br />

directeur général du groupe, joue un rôle<br />

de plus en plus affirmé. Lors d’une conférence<br />

de presse tenue vendredi 22 septembre<br />

à Casablanca, le patron du groupe<br />

a rendu public ce nouvel organigramme<br />

en mettant en exergue deux nouveautés<br />

majeures: d’un côté, il s’agit de la création<br />

d’une nouvelle direction générale<br />

«Développement» chargée de la conception<br />

et du suivi de la stratégie du<br />

groupe; d’un autre côté, le renforcement<br />

de la direction générale en charge de la<br />

BCP Bank. Autre changement de taille:<br />

la création du secrétariat général, dont<br />

la gestion a été confiée à un ténor de la<br />

banque, Mohamed Belghazi, qui occupait<br />

jusque-là le poste de directeur<br />

général. Avec cette nouvelle structure<br />

avant-gardiste, Noureddine Omary peut<br />

donc aborder l’avenir avec beaucoup<br />

d’assurance. ❏<br />

Bon cru pour<br />

Lafarge Ciments<br />

Au terme du 1er semestre 2006, Lafarge<br />

Ciments présente un chiffre d’affaires consolidé<br />

à 1,751 milliard de dirhams, couvrant<br />

une expansion de 14,6% des ventes de ciment<br />

et un accroissement<br />

de 4% des<br />

écoulements du<br />

béton prêt à l’emploi.<br />

Cette situation<br />

traduit la vigueur<br />

de la dynamique<br />

sectorielle, dopée<br />

notamment par les<br />

effets d’entraînement<br />

des grands<br />

projets d’infrastructure. Signalons également<br />

que le lancement de la seconde ligne de<br />

Bouskoura constitue pour le cimentier un levier<br />

important pour capitaliser sur le développement<br />

de ses marchés de prédilection. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph.DR


© Ph.DR<br />

Grandes ambitions pour BMCE Bank<br />

Brahim Benjelloun Touimi.<br />

La BMCE Bank ira bel et bien en<br />

Algérie. Certes, l’agrément ne lui<br />

a pas encore été officiellement notifié<br />

par les autorités monétaires, mais<br />

«nous tenons à notre investissement<br />

dans ce pays», assure Brahim<br />

Benjelloun Touimi, directeur général<br />

de la banque, lors d’une conférence<br />

de presse tenue jeudi 21 septembre à<br />

Casablanca.<br />

Installée déjà dans plusieurs pays<br />

africains, notamment au Sénégal, au<br />

Gabon et en Tunisie, la BMCE Bank<br />

Amortissements: En comptabilité, c’est la répartition<br />

par l’entreprise, sur plusieurs années, du montant d’un<br />

investissement important : il doit s’agir d’une machine,<br />

d’un mobilier de bureau, ou d’un matériel technique<br />

quelconque. L’amortissement est une expression comptable<br />

visant à récupérer la valeur de cet investissement.<br />

Si, par exemple, une entreprise acquiert une machine<br />

pour une somme de 100.000 dirhams, elle a le droit de<br />

récupérer ce montant en déduisant, chaque année, de<br />

ses charges, une somme correspondant au cinquième<br />

de la valeur de l’investissement, soit 20.000 dirhams<br />

par an. Dans ce cas précis, on dit que le taux de l’amortissement<br />

est de 20%. Il peut être de 10,15, 30 ou 40%.<br />

Tout dépend de la nature des biens achetés par l’entreprise.<br />

Créances en souffrance: Il existe chez l’entreprise<br />

plusieurs catégories de clients, dont ceux qui paient à<br />

temps en respectant les délais et d’autres qui prolon-<br />

y a ouvert des banques d’affaires en<br />

partenariat avec des institutions financières<br />

locales de premier plan. Outre<br />

l’Afrique, la banque s’est aussi implantée<br />

en Europe, à Londres notamment,<br />

pour y créer une autre banque d’affaires<br />

dont l’agrément est également<br />

en instance d’attribution.<br />

Sur le marché marocain, la banque<br />

poursuit son développement tous<br />

azimuts. Avec l’ouverture cette année<br />

de 200.000 nouveaux comptes et la<br />

gestion de 58 milliards de dirhams de<br />

dépôts pour la clientèle, la banque de<br />

Othman Benjelloun se classe au rang<br />

des premières institutions financières<br />

Le coin du néophyte<br />

nationales. Pour confirmer cette forte<br />

présence commerciale, elle s’arme,<br />

elle aussi, d’une nouvelle structure<br />

organisationnelle avec la création de<br />

deux comités issus du conseil d’administration.<br />

Présidés par Othman<br />

Benjelloun, les deux comités ont été<br />

créés dans l’objectif de rendre la<br />

banque plus performante. Côté résultats,<br />

la banque s’en est très bien tirée.<br />

Avec un produit net bancaire de 1,73<br />

milliard de dirhams et un résultat net<br />

-part groupe- de 477 millions de<br />

dirhams, la BMCE Bank se mérite le<br />

qualificatif de «banque performante<br />

de la place». ❏<br />

Axa se délocalise au <strong>Maroc</strong><br />

Le géant français de l’assurance “Axa” veut délocaliser 1.500 emplois (centres<br />

d’appels et fonctions administratives et financières) au <strong>Maroc</strong> d’ici<br />

2012, pour remplacer la moitié des 3.000 départs en retraite de salariés français<br />

prévus d’ici là. La direction de la compagnie a présenté un projet baptisé “Ambition<br />

2012”, où le groupe envisage de remplacer 3.000 départs en retraite prévus au<br />

cours des six prochaines années en embauchant à moitié au <strong>Maroc</strong>. La direction<br />

veut faire appel à des pays étrangers pour délocaliser certaines fonctions administratives<br />

et financières car elle ambitionne de faire de ces pays-là dont le nôtre<br />

des plates-formes régionales capables d’attirer de l’investissement mais aussi de<br />

la clientèle. La décision de l’assureur français veut également profiter de<br />

l’ouverture économique et financière du <strong>Maroc</strong> à l’adresse des investisseurs<br />

étrangers, venus ces derniers temps en masse, en réponse aux appels des autorités<br />

marocaines. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

gent le règlement. Parmi ceux-ci, il pourrait y en avoir<br />

certains qui peuvent, du jour au lendemain, se trouver<br />

incapables de payer: ces derniers s’appellent des clients<br />

insolvables ou encore créances en souffrance. Sur le<br />

plan comptable, l’entreprise peut les récupérer en<br />

inscrivant une «dotation aux provisions» correspondant<br />

à une partie ou la totalité de la créance.<br />

Provisions: Contrairement aux amortissements qui<br />

touchent les éléments inscrits au haut de bilan de l’entreprise<br />

(machines, matériel et mobilier de bureau) les<br />

provisions, elles, touchent les éléments du bas de bilan:<br />

créances, stocks et placements financiers à court terme.<br />

Les provisions suivent le même traitement comptable<br />

que les amortissements. La différence réside dans le<br />

seul fait que ces derniers permettent de constater une<br />

diminution réelle de la valeur de l’investissement tandis<br />

que les provisions sont employées pour constater<br />

une dépréciation douteuse.<br />

41


<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong><br />

Auto Hall augmente son<br />

chiffre d’affaires de 50%<br />

Auto Hall, appartenant à la<br />

famille Mohamed Karim<br />

Lamrani a enregistré des<br />

résultats remarquables au premier<br />

semestre 2006. Le résultat<br />

avant impôt est supérieur à<br />

celui réalisé au cours de l’année<br />

2005 : 158 millions de<br />

dirhams au lieu de 153 millions<br />

de dirhams. De son côté,<br />

le chiffre d’affaires a atteint<br />

938 millions de dirhams,<br />

affichant un accroissement de<br />

47,17% par rapport à la même<br />

période de l’année précédente.<br />

Distrisoft cotée en bourse,<br />

mardi 26 septembre<br />

C’était mardi 26 septembre<br />

qu’a eu lieu la première cotation<br />

du titre Distrisoft, société<br />

de distribution du matériel<br />

informatique. Créée en 1991,<br />

© Ph.DR FINANCE<br />

Karim Benjelloun<br />

Distrisoft a dégagé, au premier<br />

semestre 2006, un<br />

chiffre d’affaires de 179,9<br />

millions de dirhams en hausse<br />

de 30% par rapport à la même<br />

période en 2005. Son résultat<br />

net s’élève, lui, à 7,6 millions<br />

de dirhams (+31%). Dirigée<br />

par Karim Benjelloun, la<br />

société compte dans l’avenir<br />

réaliser d’importants projets<br />

d’investissements pour renforcer<br />

sa présence commerciale<br />

dans le secteur informatique.<br />

42<br />

Le groupe ONA cherche stature<br />

internationale<br />

© Ph.DR<br />

Saâd Bendidi.<br />

L<br />

’ONA conserve toujours son rang de<br />

premier groupe privé du <strong>Maroc</strong>. Il s’accroche<br />

à cette position grâce d’abord à un<br />

chiffre d’affaires consolidé de 13,57 milliards<br />

de dirhams et ensuite à des activités<br />

diversifiées touchant tous les secteurs<br />

économiques du pays. Mais, les filiales qui<br />

concourent d’une manière significative à<br />

son chiffre d’affaires, ce sont Attijariwafa<br />

Bank et Axa Assurance<br />

<strong>Maroc</strong>. La première, dont le<br />

développement ne se limite<br />

pas au seul marché<br />

marocain, mais s’étend à<br />

toute l’Afrique, est devenue<br />

le champion national de la<br />

banque. Quant à la seconde,<br />

elle se classe parmi les premières<br />

compagnies d’assurance<br />

du pays, avec le<br />

concours stratégique de son<br />

actionnaire de référence, le<br />

géant français, Axa.<br />

Seulement, depuis quelques<br />

mois, d’insistantes rumeurs<br />

ont circulé autour du probable<br />

désengagement de<br />

l’ONA du capital de cette<br />

compagnie. Lors d’une<br />

conférence de presse tenue<br />

vendredi 22 septembre à<br />

Casablanca, Saâd Bendidi,<br />

le Président directeur général du groupe, a<br />

tenu à préciser que le management de l’ONA<br />

n’a pas encore tranché sur les intentions de<br />

celle-ci de se désengager d’Axa Assurance<br />

<strong>Maroc</strong>. Mais, il s’empresse d’ajouter : «<br />

ce n’est pas pour autant qu’on va réduire<br />

notre intérêt pour cette filiale dans laquelle<br />

nous détenons 49% du capital ». En ce qui<br />

concerne le reste des activités, certaines sont<br />

florissantes, d’autres traversent quelques<br />

difficultés liées au changement d’environnement<br />

dans lequel elles opèrent. Pour les<br />

premières, en dehors du secteur financier, il<br />

s’agit principalement de Managem, le pôle<br />

minier du groupe, et certaines filiales agroalimentaires<br />

comme la Centrale laitière. La<br />

première, qui avait souffert de la dégradation<br />

de la conjoncture internationale pendant<br />

ces dernières années et la hausse des prix<br />

des métaux, a vu ses indicateurs s’inscrire<br />

au vert. Quant à Cosumar, spécialisée dans<br />

la production du sucre, elle a connu un premier<br />

semestre 2006 relativement difficile<br />

en raison de la hausse des prix du sucre à l’international.<br />

Pour le reste, le groupe ONA<br />

en est satisfait, au point de lorgner sur<br />

d’autres activités comme les télécoms et les<br />

nouvelles technologies. ❏<br />

Des investissements<br />

pour 4 milliards<br />

Le <strong>Maroc</strong> est bel et bien une terre d’investissements. En<br />

effet, de nouveaux projets, dont plusieurs sont portés<br />

par des étrangers, ont été approuvés mardi 26 septembre<br />

par le Premier ministre, Driss Jettou, lors de la réunion de<br />

la commission des investissements, qui s’est déroulée en<br />

présence également de plusieurs ministres concernés. D’une<br />

valeur globale de 4 milliards de dirhams environ, ces<br />

investissements comptent notamment un projet touristique<br />

à Marrakech d’un montant de 1,9 milliard de dirhams. À lui<br />

seul, ce dernier permettra de créer 1545 emplois directs,<br />

dans la région de Marrakech et dans certaines régions limitrophes.<br />

Pour les autres, ils sont au nombre de neuf (9) et<br />

toucheront divers secteurs d’activité économique notamment<br />

le textile, le tourisme, la cimenterie, la minoterie ainsi<br />

que les deux secteurs électrique et électronique. Chacun de<br />

ces neufs projets recevra une contribution financière de l’ordre<br />

de 10 millions de dirhams du fonds Hassan II pour le<br />

développement économique et la promotion des investissements.<br />

❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006


© Ph.DR<br />

Bank Al Maghrib sonne l’alarme contre les hausses des prix<br />

Vers la dévaluation?<br />

Abdellatif Jouahri, Wali Bank Al Maghrib.<br />

Le dirham marocain est-il<br />

malade? C’est la question que<br />

se sont posée et se posent toujours<br />

les économistes de notre pays,<br />

depuis voilà deux ans, en faisant allusion<br />

à la nécessité d’une dépréciation de<br />

la monnaie nationale qui ne va pas tarder<br />

à venir. Aujourd’hui, elle refait surface<br />

au lendemain de la mise en garde<br />

exprimée par Bank Al Maghrib contre<br />

la politique des hausses des prix, pratiquée<br />

au niveau des différents produits<br />

de consommation, aggravant ainsi l’inflation,<br />

déjà mal en point.<br />

Élection du Conseil maroco-russe<br />

Les relations d’affaires entre le <strong>Maroc</strong> et la Russie vont<br />

bon train. Le Conseil d’affaires maroco-russe s’est réuni<br />

le 22 septembre dernier pour la constitution de son bureau<br />

et de ses commissions. Ainsi, après l’élection de<br />

Mohamed Younès Lahlou, Président de la partie marocaine<br />

du Conseil d’affaires maroco-russe, les membres<br />

du conseil ont voté unanimement pour Chafik Rachadi,<br />

Driss Nokta et Driss Lâachfoubi comme vice-présidents.<br />

Les analystes de la Banque centrale<br />

durcissent le ton en affirmant que cette<br />

spirale peut provoquer, à terme, un repli<br />

grave dans le circuit économique national.<br />

Quid alors de l’incidence sur le dirham?<br />

Une chose est sûre, en tout cas: quand<br />

les prix augmentent, l’inflation explose.<br />

Dans ce cas, ce n’est pas le dirham qui<br />

perd de la valeur, mais le pouvoir d’achat<br />

des consommateurs qui s’étiole.<br />

N’ayant plus les capacités financières<br />

d’acheter des biens, les consommateurs<br />

vont droit à la faillite. Les entreprises<br />

<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

FINANCE<br />

aussi, quand leurs produits ne trouvent<br />

plus preneurs sur le marché local.<br />

Le problème se pose donc quand celles-ci<br />

veulent exporter pour écouler<br />

leurs produits. Pour être compétitif sur<br />

le marché international, les entrepreneurs<br />

ne cessent de répéter à qui veut<br />

bien les entendre qu’il faut procéder à<br />

une dévaluation du dirham. C’est le<br />

seul moyen qui leur permettra de<br />

concurrencer les géants économiques de<br />

ce monde comme la Chine et l’Inde.<br />

Le débat réapparaît, certes, mais il n’a<br />

pas encore atteint le niveau à partir<br />

duquel une décision pourrait enfin avoir<br />

lieu. Les industriels du textile l’ont<br />

exigé, il y a quelques mois, avançant le<br />

risque de faillite qui guette leurs entreprises<br />

si une décision officielle n’est<br />

pas prise. Mais, depuis quelque temps,<br />

ils se sont calmés, lorsqu’ils ont constaté<br />

une hausse significative de leurs<br />

exportations. Toujours est-il, le dirham<br />

marocain est toujours estimé surévalué.<br />

Le dévaluer revient à augmenter<br />

les exportations et donc à faire plaisir<br />

aux entreprises qui vendent à l’étranger.<br />

Mais, ça va avoir un impact inflationniste<br />

considérable sur le marché marocain.<br />

Fathallah Oualalou, ministre des<br />

Finances et de la Privatisation, pour sa<br />

part, ne cesse de démentir une telle<br />

action en avançant qu’elle est à double<br />

tranchant: d’un côté, elle va doper<br />

nos exportations, mais de l’autre, elle<br />

va provoquer un renchérissement de<br />

la vie. ❏ AA<br />

Le secrétariat général a été quant à lui confié à Moustafa<br />

Grana, qui s’est vu par ailleurs attribué la présidence de<br />

la commission de communication et des relations<br />

extérieures. En outre, Najia Lahrichi et Malika<br />

Benslimane occuperont respectivement les postes de<br />

secrétaire générale adjointe et de trésorière. Enfin,<br />

Mohamed Halifi a été élu trésorier-adjoint. Les élections<br />

en question se sont déroulées au siège de la Chambre de<br />

Commerce, d’Industrie et de Services de Casablanca.<br />

43


© Ph. DR<br />

TECHNOLOGIE<br />

44<br />

Après le succès de sa gamme de portables baladeurs,<br />

Sony Ericsson inaugure sa gamme de<br />

mobiles Cyber-shot avec le lancement au <strong>Maroc</strong> du fameux<br />

K800i. Équipé d'un capteur de 3,2 mégapixels, ce<br />

téléphone, qui a été voulu et conçu comme un véritable<br />

appareil photo numérique, embarque tout le savoir-faire<br />

de Sony en la matière. Ce n'est donc nullement un hasard<br />

si en plus de sa capacité à prendre des photos haute résolution,<br />

le K800i dispose en prime d'impressionnantes fonctionnalités:<br />

Autofocus, flash au Xenon et stabilisateur d'images<br />

(pour les photos et les vidéos). Cerise sur le gâteau, le K800i<br />

dispose de la fonction BestPic qui permet de prendre neuf photos<br />

en rafale à chaque pression sur le déclencheur. Ce qui offre un<br />

choix plus large pour sélectionner les meilleures photos.❏<br />

Rassemblé par Majdouline ElAtouabi<br />

Des employés de Microsoft récompensés<br />

pour l'arrestation de Farid Sebbar<br />

Afin de célébrer la récente<br />

condamnation<br />

du jeune Cybercriminel<br />

marocain Farid Sebbar à<br />

deux ans, le FBI vient d'octroyer<br />

une récompense honorifique<br />

à neuf employés<br />

de Microsoft qui ont activement<br />

contribué à son arrestation<br />

et à celle de ses<br />

deux complices au <strong>Maroc</strong><br />

et en Turquie.<br />

© Ph. DR<br />

Ces neuf employés, au nombre desquels<br />

on compte Brad Smith, viceprésident<br />

senior de Microsoft, ont été<br />

distingués par le Bureau américain<br />

pour avoir activement contribué à<br />

l'arrestation des trois auteurs des tri-<br />

L'Ares X600 de Msys<br />

La société marocaine de produits<br />

informatiques MSYS<br />

vient d'enrichir sa gamme de stations<br />

de travail de bureau avec l'introduction<br />

du modèle ARES X600.<br />

Conçu pour les applications exigeant<br />

une très grande puissance de<br />

calcul et de traitement graphique,<br />

ce nouveau système établit de nouveaux<br />

standards en matière de performances<br />

et d'évolutivité. La station<br />

de travail MSYS ARES X600<br />

stement célèbres vers informatiques<br />

Mytob et Zotob. Ils ont été reçus par<br />

le directeur du FBI qui leur a décerné<br />

une récompense honorifique pour<br />

«services exceptionnels rendus à la<br />

nation». Cinq jours après l'apparition<br />

de Zotob sur les réseaux, Microsoft<br />

K800i, photophone<br />

véridique<br />

est dotée des processeurs bicoeur<br />

Intel Core 2 Duo et Extreme les<br />

plus récents. Du divertissement 3D<br />

à la conception 3D, cette nouvelle<br />

station de travail améliore significativement<br />

les performances<br />

des applications logicielles les plus<br />

diverses. Sa toute nouvelle microarchitecture<br />

est encore plus performante<br />

et permet d'améliorer jusqu'à<br />

63% la puissance de traitement<br />

du système.❏<br />

a été en mesure de fournir au FBI<br />

des informations relatives aux<br />

auteurs de ce vers, conduisant à<br />

l'arrestation de ces derniers pendant<br />

le mois d'août 2005 en seulement<br />

douze jours. Le ver Zotob<br />

s'était très rapidement propagé<br />

sur Internet en août 2005 et avait<br />

causé d'importants dégâts parmi<br />

plus de cent entreprises internationales<br />

et organisations publiques.<br />

Au moment de la capture des auteurs<br />

présumés de Zotob, le FBI avait souligné<br />

l'importance de la collaboration<br />

entre ses propres services,<br />

Microsoft et les autorités marocaines<br />

et turques.❏<br />

LG Time Machine, le<br />

temps sous contrôle<br />

LG vient de lancer au <strong>Maroc</strong> sa nouvelle<br />

gamme de téléviseurs Time Machine.<br />

Composée de télévisions avec écrans LCD et<br />

Plasma, la gamme Time Machine permet, comme<br />

son nom l'indique, une totale<br />

maîtrise sur le temps<br />

de diffusion des émissions<br />

télévisées. Le<br />

Time Machine TV de<br />

LG possède en effet<br />

une capacité de stockage<br />

de 80 Go qui permet<br />

d'enregistrer jusqu'à<br />

33 heures de programmation<br />

numérique en<br />

définition standard. Il possède également<br />

une fonction d'enregistrement automatique<br />

sur des intervalles de 60 minutes garantissant<br />

une expérience de visionnage Seamless.<br />

Une fonction pratique qui permet entre autres<br />

de regarder un match de football ou un film avec<br />

un décalage de plusieurs minutes par rapport au<br />

temps réel de sa diffusion. En plus de ces atouts,<br />

ces nouveaux téléviseurs haute définition de LG<br />

se démarquent également par leur design du plus<br />

bel effet et leur qualité d'image irréprochable.<br />

La gamme Time Machine se décline au <strong>Maroc</strong><br />

sur trois modèles: le LCD 42 LCR2RR et les<br />

Plasma 42PC1RR et le 50PC1RR. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph. DR


© Ph. DR<br />

Tandis que la plupart des constructeurs<br />

redoublent d'ingéniosité<br />

pour créer des appareils photos<br />

numériques (APN) de plus en plus<br />

minuscules, la société suisse Seitz,<br />

elle, mise plutôt sur la démesure.<br />

C'est ainsi qu'elle vient de lancer un<br />

model hors normes qui fait 495 x<br />

175 x 95 mm et pèse 2.8 kg.<br />

Le monstre se distingue également<br />

par ses caractéristiques techniques.<br />

Il dispose en effet d'un capteur 160<br />

Mpixels qui lui permet de prendre<br />

des photos panoramiques de 6 x 17<br />

cm en natif et sa sensibilité peut atteindre<br />

les 10000 ISO. Avec une résolution<br />

si élevée, un cliché non<br />

compressé de 160 Mpixels occupe<br />

922 Mo. Actuellement, aucune carte<br />

mémoire n'est capable de supporter<br />

de tels clichés. En fait l'appareil<br />

transmet à un mini PC, un<br />

Mac Mini, les photos via un câble Ethernet gigabit.<br />

Un écran LCD tactile et détachable de 640x680 donne un aperçu appréciable<br />

des images avant de procéder à leur sauvegarde. Le Seitz 6x17 Digital est attendu<br />

pour début 2007 à un prix exorbitant: 28.900 euros (1 euro=11 dirhams)<br />

pour la version "mobile" et 26.900 euros pour la version studio.❏<br />

Piles USB<br />

La société anglaise moixa energy<br />

annonce le lancement de l'usbcell,<br />

un nouveau concept autour de la pile rechargeable.<br />

Dotées d'une nouvelle technologie<br />

qui les rendrait 100 fois plus<br />

résistantes à l'usure des recharges, ces<br />

batteries AA n'ont pas que l'argument<br />

de la durée pour elles.<br />

Les USBCell puisent en fait sur un port<br />

USB l'énergie dont elles ont besoin pour<br />

se revitaliser. En clair, plutôt que de<br />

faire appel à un chargeur,<br />

l'Usbcell possède<br />

un port Usb dissimulé<br />

sous un capuchon<br />

à une extrémité<br />

et peut ainsi être<br />

rechargée en la<br />

branchant directement<br />

sur le port Usb<br />

d'un ordinateur.<br />

Utilisable comme<br />

une pile classique,<br />

elle saura profiter<br />

Le monstre des pixels<br />

des centaines de millions de ports Usb<br />

disponibles aussi bien à la maison qu'au<br />

bureau, sans avoir à acheter une brouette<br />

de piles alcalines ou un chargeur onéreux.<br />

L'Usbcell est actuellement disponible<br />

seulement au format AA, mais le<br />

concept sera décliné dans toutes les déclinaisons<br />

possibles. Notamment le 9v<br />

et éventuellement celui des batteries<br />

pour téléphone portable ou appareil<br />

photo. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph. DR<br />

Texto<br />

Clé USB naine. OCZ vient de lancer<br />

une nouvelle clé USB dépourvue<br />

de capuchon et baptisée<br />

«Roadster». Mais le principal<br />

attrait de cette clé,<br />

véritablement minuscule,<br />

est sa taille lillupitienne.<br />

En effet, la<br />

Roadster est une clé USB dont la<br />

taille correspond à celle du connecteur<br />

qui contient tous les composants<br />

mémoire. Dotée d'un design «top<br />

down», elle se replie sur elle-même<br />

pour protéger cet embout USB durant<br />

le transport. Peu épaisse, elle<br />

peut être utilisée sans avoir à faire de<br />

la place en déconnectant les périphériques<br />

branchés sur les ports USB<br />

avoisinants.<br />

Le n91 8Go. Ça y est, c'est fait! Le<br />

mardi 26 septembre, Nokia a annoncé<br />

le N91 d'une capacité de 8Go<br />

Contrairement à ses concurrents,<br />

Nokia reste fidèle au<br />

Disque Dur (moins<br />

cher) plutôt que de<br />

passer à la mémoire<br />

flash... Le N91 8Go<br />

se différencie du N91<br />

4Go par sa couleur<br />

noire. Pour le reste,<br />

c'est assez identique,<br />

il prend en<br />

charge les formats<br />

MP3, AAC (non<br />

DRM), AAC+, eAAC+, WAV,<br />

M4A, WMA-DRM, dispose d'une<br />

prise casque 3,5mm, d'un tuner FM,<br />

d'un APN 2MP, du Bluetooth AD2P,<br />

du Wifi et il est livré avec de nouveaux<br />

logiciels simplifiant la synchronisation<br />

de l'appareil ainsi que<br />

la compatibilité avec les PodCast.<br />

Ses dimensions sont de<br />

113,1x55,2x22mm pour 165g.<br />

Parallélement, Nokia a annoncé la<br />

mise en place du service Music<br />

Recommenders.Après le rachat de<br />

Loudeye l'été dernier, et comme l'a<br />

fait Sony Ericsson, Nokia se lance<br />

dans la musique en ligne dans un<br />

style légèrement différent !<br />

45


© Ph.DR<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Ahmed Tommouhi et Abderrazak Mounib ont été condamnés<br />

en Espagne à de lourdes peines de prison pour des crimes qu’ils<br />

n’ont jamais commmis. Une erreur judiciaire flagrante.<br />

Victimes d’une justice<br />

espagnole injuste<br />

Le 18 septembre 2006, l’immigré<br />

marocain en Espagne<br />

Ahmed Tommouhi, 55 ans, est<br />

sorti de la prison Brians de Barcelone,<br />

en liberté conditionnelle. Il y a été<br />

incarcéré, depuis novembre 1991 pour<br />

quatre viols et divers autres crimes et<br />

délits dans ce qui pourrait bien être<br />

l’une des erreurs judiciaires les plus<br />

flagrantes de l’Espagne démocratique.<br />

Cependant, il s’estime heureux d’avoir<br />

survécu à son calvaire, contrairement<br />

à son compatriote Abderrazak<br />

Mounib, condamné pour les mêmes<br />

affaires, mort dans la même prison, en<br />

avril 2000, d’une défaillance cardiaque.<br />

Né à Nador, au nord du <strong>Maroc</strong>, Ahmed<br />

Tommouhi n’a fréquenté l’école<br />

qu’épisodiquement. Dès sa prime jeunesse,<br />

il a dû apprendre à travailler le<br />

46<br />

sol ingrat des montagnes rifaines. À<br />

force de labeur, il intègre ce primat<br />

qui veut qu’on ne récolte que ce qu’on<br />

sème. Mais une justice espagnole daltonienne<br />

se chargera de le démentir.<br />

Parlant à peine l’espagnol, Tammouhi<br />

débarque en 1988 chez son frère Omar<br />

à Martorell, en Catalogne, rempli de<br />

tous les espoirs du monde d’avoir la<br />

possibilité d’offrir une vie meilleure<br />

6 procès qui<br />

dureront de<br />

septembre 1992<br />

à octobre 1995,<br />

au terme desquels<br />

Tommouhi<br />

et Mounib écoperont<br />

de plus<br />

d’un siècle et<br />

demi de taule<br />

chacun.<br />

La page d’accueil d’un site web<br />

espagnol dédié à l’affaire Tommouhi<br />

à sa femme et ses trois enfants laissés<br />

au bled.<br />

Le 9 novembre 1991, après un crochet<br />

par Girone où il travaille dans le<br />

ramassage de fruits, il débarque à<br />

Terrassa, dans les environs de<br />

Barcelone où, lui a-t-on assuré, le travail<br />

ne manque pas dans le bâtiment.<br />

Une fois là-bas, il s’installe à la pension<br />

Agut, où il partage une chambre<br />

avec un compatriote fassi, Mustafa<br />

Zaïdane, question de réduire les frais.<br />

Il était loin de se douter qu’il venait audevant<br />

de son malheur.<br />

Comme c’est la règle dans tous les<br />

établissements hôteliers, le gérant de<br />

la pension communique la liste de ses<br />

locataires au commissariat de police<br />

dont il relève. L’officier de service qui<br />

l’accueille finissait juste de lire une<br />

circulaire relative à une série d’agressions<br />

sexuelles sauvages dont la région<br />

était le théâtre, commises par deux<br />

hommes de «type nord-africain» qui<br />

parlent une langue qui «pourrait être<br />

l’arabe».<br />

L’agent relève deux noms arabes sur<br />

la liste des hôtes de la pension. Ahmed<br />

Tommouhi et Mustafa Zaïdane sont<br />

arrêtés pour les besoins de l’enquête.<br />

Ce dernier est relâché car ne cadrant<br />

pas avec le profil recherché.<br />

Tommouhi, résident réglementaire et<br />

sans antécédents judiciaires, est incarcéré<br />

le 11 novembre.<br />

Pour faire la paire, la Guardia civil va<br />

jusqu’à Barcelone cueillir, le 13<br />

novembre, le malheureux Abderrazak<br />

Mounib, résident régulier en Espagne<br />

depuis 1975, natif de Fès et père de 4<br />

enfants. Sans antécédent judiciaire, il<br />

était tout de même fiché pour un délit<br />

mineur remontant à 1977.<br />

La machine d’une justice manichéenne,<br />

à la limite du raciste, se met<br />

en branle. On reproche d’abord aux<br />

deux quidams plus de 10 chefs d’accusation.<br />

Finalement, ils ne seront<br />

jugés que pour quatre délits chacun,<br />

dont seuls deux en commun. 6 procès<br />

qui dureront de septembre 1992 à octobre<br />

1995, au terme desquels ils ☛<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006


écoperont de plus d’un siècle et demi<br />

de taule chacun. Exclusivement sur la<br />

foi d’adolescents qui ont cru reconnaître<br />

en eux leurs agresseurs. Ou plutôt<br />

qui ont été conditionnés pour les<br />

reconnaître.<br />

Car la toute première séance d’identification<br />

qui a influencé toutes les autres,<br />

celle de Terrassa, en novembre<br />

1991, est digne de figurer dans les<br />

annales du déni de justice: Le pauvre<br />

Tommouhi est traîné, menotté, le long<br />

du couloir du commissariat par des<br />

gardes qui ont bien pris le soin de le<br />

désigner comme l’inculpé. Une irrégularité<br />

gravissime qui, en d’autres<br />

circonstances aura suffi pour prononcer<br />

le non-lieu. Ce fut le cas notamment<br />

en janvier 2002, quand le tribunal<br />

de Seville a innocenté un jeune<br />

Espagnol bon teint accusé de viol parce<br />

que la Guardia civil a permis à la victime<br />

de le voir par deux fois avant la<br />

séance d’identification. Pour enfoncer<br />

également Mounib -qui n’a pas été<br />

reconnu dans la première séance-, le<br />

journal régional catalan La Vanguardia<br />

publie, le 16 novembre 1991, sa photo<br />

juste avant d’autres séances, en le désignant<br />

comme l’organisateur présumé<br />

des viols.<br />

La ressemblance physique forcée -car<br />

on se souvient qu’ils ont été triés- de<br />

Abderrazak Mounib et Ahmed<br />

Tommouhi était suffisante aux yeux<br />

des tribunaux. Mais point de preuves<br />

matérielles.<br />

Même dans les cas où de telles preuves<br />

existent, elles sont tout simplement<br />

écartées par les juges. Pour des<br />

raisons que la raison ignore, et pour ne<br />

prendre que le seul cas de l’agression<br />

de Olesa de Montserrat, les restes de<br />

liquide séminal prélevés sur des affaires<br />

d’une victime n’ont été analysés<br />

qu’en 1996. Ils ont innocenté les malheureux<br />

Tommouhi et Mounib… mais<br />

dans cette affaire seulement. Par<br />

contre, dans le cas de l’agression de<br />

Cornellá, les restes biologiques prélevés<br />

sur une des deux victimes ne<br />

correspondent en rien à Tommouhi,<br />

donné pour le violeur. Pradoxalement,<br />

les juges ont préféré croire la parole de<br />

© Ph.DR<br />

Ahmed Tommouhi dans la prison de Brians.<br />

Si la justice<br />

espagnole<br />

a commis une<br />

erreur dans un<br />

cas, qui garantit<br />

qu’elle ne s’est<br />

pas trompée dans<br />

les autres?<br />

la victime jugée «irréfutable et déterminante».<br />

On n’a pas non plus démontré que<br />

Tommouhi et Mounib se connaissaient<br />

avant d’être mêlés ensemble à ces sordides<br />

affaires. Dans leur domicile,<br />

aucun objet volé sur les victimes,<br />

aucune arme utilisée pour les agressions<br />

n’a été retrouvée.<br />

Toujours est-il qu’une fois Tommouhi<br />

et Mounib définitivement jugés et<br />

incarcérés, une série d’agressions<br />

sexuelles strictement de même nature<br />

ont repris à partir d’avril 1995. Le<br />

même modus operandi, le même<br />

agresseur. Comble de l’hilarité, là<br />

aussi, des vicrimes ont identifié les<br />

deux <strong>Maroc</strong>ains comme leurs agreseurs<br />

alors que les pauvres croupissaient<br />

en prison depuis des années<br />

déjà.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

Le 20 juin 1995, la guardia civil alpaguait<br />

Antonio García Carbonell,<br />

Espagnol d’éthnie gitane de 60 ans,<br />

sosie parfait de Tommouhi, et qui s’exprime<br />

en dialecte calo, qui pourrait<br />

être pris pour de l’arabe. Dans le coffre<br />

de sa fourgonnette, la batte de baseball<br />

et le pistolet d’alarme mentionnés<br />

par les victimes et divers objets<br />

volés lors de la première vague d’agressions.<br />

Antonio García Carbonell est<br />

condamné à plus de deux siècles de<br />

prison pour la deuxième vague d’agressions.<br />

C’est son ADN qui a été prélevé sur<br />

la victime de l’agression de Olesa de<br />

Montserrat citée plus haut, et pour<br />

laquelle Tommouhi avait été<br />

condamné puis innocenté. Les juges<br />

ont soigneusement évité de se poser<br />

une question que tout un chacun doué<br />

d’un minimum de bon sens se poserait:<br />

S’ils ont commis une erreur dans<br />

un cas, qui garantit qu’ils ne se sont pas<br />

trompés dans les autres?<br />

Pourquoi n’a-t-on pas pris en compte<br />

toutes les preuves matérielles ramassées<br />

sur les lieux des agressions pour<br />

se contenter de le condamner lui et<br />

Mounib sur la simple foi d’adolescents<br />

choqués, dont le souci majeur<br />

était de se débarrasser une fois pour<br />

toutes d’un épisode peu reluisant de<br />

leur vie?<br />

Question de facilité sans doute, de<br />

racisme peut-être, de laxisme, sûrement.<br />

Pour se donner bonne conscience, mais<br />

surtout pour éviter de reconnaître leur<br />

erreur et donc forcément réviser le<br />

procès, les autorités judiciaires ont<br />

sauté sur l’occasion d’une demande<br />

de grâce déposée par le procureur<br />

général de Catalogne… en 1999, pour<br />

libérer Tommouhi.<br />

Lui, il déclarait à El Pais, après sa sortie<br />

de prison, le 26 septembre: “Au<br />

moment où l’on parle en Espagne de<br />

réviser des jugements datant de<br />

Franco, pourquoi ne pas réviser le<br />

mien?” ❏<br />

Abdellah Rajy<br />

47


SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

La première marocaine d’Indigènes a lieu le 3 octobre 2006<br />

au Megarama de Casablanca, en présence de Rachid Bouchareb<br />

et Jamel Debbouze. Un chef d’œuvre qui répare des oublis.<br />

Indigènes, un film<br />

pour l’Histoire<br />

© Ph.DR<br />

Sami Bouajila, Jamel Debbouze, Samy Nacéri et Roschdy Zem.<br />

Si l’histoire des hommes les a<br />

oubliés, l’histoire du cinéma se<br />

souviendra sûrement, d’eux. Et<br />

ce, grâce à Rachid Bouchareb. Ce<br />

réalisateur algérien a redonné aux<br />

tirailleurs africains de la libération de<br />

la France une place dans la mémoire<br />

collective grâce à son film Indigènes,<br />

co-produit avec la France, la Belgique<br />

et le <strong>Maroc</strong>. Avec un casting emblématique,<br />

Sami Bouajila, Jamel<br />

Debbouze, Samy Nacéri et Roschdy<br />

Zem, soit les quatre comédiens maghrébins<br />

les plus connus du cinéma français,<br />

son long-métrage parle des<br />

230.000 Nord-Africains, dont 73.000<br />

<strong>Maroc</strong>ains mobilisés pour rejoindre<br />

48<br />

les 350.000 soldats, «européens» et<br />

«indigènes», de l’Armée d’Afrique du<br />

Nord commandée par le général De<br />

Lattre de Tassigny. Ils débarqueront<br />

en Sicile, en Italie, en Provence, du<br />

côté de Toulon, puis remonteront l’axe<br />

rhodanien jusqu’en Alsace.<br />

Parmi eux, quatre «indigènes», Saïd,<br />

incarné par Jamel Debbouze, Yassir,<br />

par Samy Nacéri, Messaoud, par<br />

Roschdy Zem, Abdelkader, par Sami<br />

Bouajila, et un «pied-noir» d’Oran,<br />

Martinez, par Bernard Blancan, leur<br />

sergent et chef. Loin de la victimisation,<br />

Rachid Bouchareb dessine une<br />

galerie de portraits attachants. Le gardien<br />

de chèvres illettré jamais sorti de<br />

son bled qui découvre la France. Le<br />

jeune Arabe qui n’en revient pas d’avoir<br />

une amourette avec une Française.<br />

L’intellectuel caporal, entre fascination<br />

et répulsion pour la France, rêvant<br />

de monter en grade et dénonçant les<br />

discriminations. Le «pied-noir», dur<br />

avec ses soldats, mais en même temps<br />

proche de ceux-là mêmes qui le considèrent<br />

sinon comme un Arabe, du<br />

moins comme un Africain. Des soldats<br />

métropolitains méprisants, quand<br />

ils ne sont pas indifférents.<br />

Rachid Bouchareb s’est inspiré de rencontres<br />

et de témoignages. Le goumier<br />

Yassir, il a discuté avec lui dans<br />

un foyer à Nantes. Le berger, il l’a vu<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />


en Algérie. Le caporal est<br />

inspiré par la figure de<br />

Ben Bella.<br />

Grâce à un travail de<br />

recherches en profondeur<br />

auprès d’anciens combattants<br />

et de leurs<br />

familles, Rachid<br />

Bouchareb met en<br />

lumière les sentiments<br />

contradictoires de ces soldats<br />

venus d’ailleurs,<br />

chairs à canon engagées corps et âme<br />

dans la défense d’un pays qui ne le<br />

leur rend pas. A chaque seconde, on<br />

ressent leur incompréhension, leur sentiment<br />

de rejet, leur résignation devant<br />

cet engagement à sens unique. Leur<br />

peur, aussi, de laisser leur peau dans<br />

les forêts vosgiennes et de mourir loin<br />

de chez eux. Présenté à la 59ème édition<br />

du festival de Cannes, organisé<br />

du 17 au 27 mai 2006, les Indigènes<br />

a reçu le prix collectif de l’interprétation<br />

masculine. Ce long-métrage a<br />

également remis sur le tapis le débat<br />

autour des tirailleurs. Sur son site, l’équipe<br />

du film lance d’ailleurs un appel<br />

au président Jacques Chirac<br />

pour l’égalité des droits<br />

entre les anciens combattants<br />

français et coloniaux.<br />

En guise de réponse, le chef<br />

d’Etat français a assisté en<br />

début de septembre à une<br />

avant-première du film en<br />

compagnie de Jamel<br />

Debbouze. La première<br />

marocaine a lieu le 4 octobre<br />

2006 au Megarama de<br />

Casablanca, en présence de Jamel<br />

Debbouze et Rachid Bouchareb.<br />

Plus qu’une oeuvre cinématographique,<br />

Rachid Bouchareb a fait appel<br />

au cinéma pour réparer certains<br />

oublis.❏<br />

Loubna Bernichi<br />

Une injustice a été levée<br />

Jamais un film n’aura autant influé<br />

sur le cours de l’histoire comme l’a<br />

fait l’excellent Indigènes du réalisateur<br />

algérien Rachid Bouchareb. En effet,<br />

c’est en quelque sorte grâce à cette<br />

superproduction tournée entre le <strong>Maroc</strong><br />

et la France qu’a été levée l’injustice qui<br />

frappe, depuis presque un demi-siècle,<br />

les anciens combattants de l’ex-empire<br />

colonial ayant combattu dans l’armée<br />

française. Désormais, ces derniers recevront<br />

les mêmes pensions que les nationaux<br />

français, a annoncé mercredi 27<br />

septembre 2006 le gouvernement français.<br />

La mesure de «décristallisation»<br />

des soldes concerne quelque 80.000<br />

anciens combattants, résidant notamment<br />

dans les anciennes colonies<br />

d’Afrique noire et du Maghreb.<br />

S’exprimant sur cette mesure prise lors<br />

d’un conseil des ministres, le président<br />

français, Jacques Chirac, a déclaré,<br />

ému, que: “La France accomplit<br />

aujourd’hui un acte de justice et de<br />

reconnaissance envers tous ceux qui<br />

sont venus de l’ex-empire français combattre<br />

sous notre drapeau”.<br />

Jusqu’en 1958, les anciens combattants<br />

issus des colonies françaises ont eu les<br />

mêmes droits à pension que les nationaux<br />

français. Mais, le 26 novembre<br />

1959, puis en 1960, en pleine vague de<br />

décolonisation, le Parlement français<br />

a adopté un dispositif dit de «cristallisation»,<br />

qui a transformé leurs pensions<br />

et leurs retraites en «indemnités» non<br />

indexables sur le coût de la vie. Résultat:<br />

un système à multiples vitesses et des<br />

montants versés aux anciens combattants<br />

étrangers jusqu’à dix fois inférieurs<br />

aux pensions perçues par les<br />

Français. Avec leurs 56 euros de pensions,<br />

les Maghrébins (marocains, tunisiens<br />

et algériens) demeurent les plus<br />

mal lotis. Les invalides de guerre français<br />

reçoivent 687 euros par mois,<br />

contre 229 euros pour les Sénégalais<br />

et moins de 76 euros pour les<br />

<strong>Maroc</strong>ains, Tunisiens ou<br />

Algériens.<br />

En 2002, au nom d’une<br />

curieuse conception de<br />

l’«équité» et de la «parité»,<br />

leurs pensions avaient été<br />

revalorisées, mais seulement<br />

en fonction du coût de la vie<br />

dans les pays où ils résident.<br />

En revanche, cette loi ne prévoyait<br />

aucune révision à la<br />

baisse des pensions des<br />

anciens combattants français<br />

qui élisent domicile dans des<br />

© Ph.DR<br />

pays où le coût de la vie est des plus bas.<br />

Il s’agissait donc bel et bien de perpétuer<br />

la discrimination sous une autre<br />

forme. Aujourd’hui, le gouvernement<br />

français semble résolu à instaurer l’égalité.<br />

La revalorisation sera appliquée<br />

dès 2007, pour un coût global de 110<br />

millions d’euros par an. Mais d’ores et<br />

déjà, plusieurs associations d’anciens<br />

combattants militent pour que cette<br />

mesure ait un effet rétroactif. Interrogé<br />

sur un éventuel rattrapage dans le versement<br />

des pensions, gelées depuis<br />

1959, M. Mekachera a répondu: “ce<br />

n’est pas d’actualité pour l’instant”.<br />

Le combat continue. ❏<br />

M. El Atouabi<br />

© Ph.DR


SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Le <strong>Maroc</strong><br />

de la Chicha<br />

Depuis son entrée au pays vers la fin des<br />

années 90, le narguilé fait un nombre<br />

croissant d’adeptes, surtout parmi la<br />

jeunesse, sortant de la fonction ornementale<br />

qui lui était jusqu’alors réservée.<br />

Pendant le mois de ramadan,la pipe à eau<br />

persane devient carrément une institution.<br />

Reportage autour d’une mode venue<br />

d’Orient.<br />

Il est un peu plus de 20 heures à<br />

Casablanca. Les mosquées se<br />

vident peu à peu des derniers fidèles<br />

venus plus nombreux que<br />

d’habitude pour la prière du Icha, ferveur<br />

religieuse du mois sacré oblige.<br />

Les petites ruelles et grands boulevards<br />

de la blanche métropole retrouvent leur<br />

agitation habituelle. L’automne est plutôt<br />

clément en ce ramadan 2006. Les<br />

ventres repus et les gorges désaltérées<br />

de l’après-f’tour cherchent à prolonger<br />

les plaisirs du corps et de l’esprit.<br />

Dans une gargote miteuse de Bab<br />

Marrakech, derrière les remparts séculaires<br />

de l’ancienne médina, le «sexe<br />

faible», fourré derrière ses fourneaux<br />

ou scotché à une quelconque série télévisée<br />

égyptienne, n’a pas sa place.<br />

Moustaches brunes, corps gringalets ou<br />

ventripotents parlent fort, échangent<br />

blagues grasses et plaisanteries lubriques<br />

en même temps que les bouffées de narguilé.<br />

Les doigts tachés de nicotine saisissent<br />

goûlument le long tuyau à même<br />

la bouche. L’exiguïté du lieu rend l’atmosphère<br />

suffocante. Pour 20 dirhams,<br />

et même moins pour les habitués, les<br />

clients peuvent s’offrir une séance<br />

entière de chicha.<br />

Des aspirations salvatrices pour Hamid,<br />

50<br />

30 ans, qui espère faussement trouver<br />

là un maigre substitut aux verres de vin<br />

rouge bon marché qu’il a l’habitude de<br />

boire pour tremper son désespoir de<br />

chômeur «longue durée ».<br />

Changement brutal de décor au chic<br />

quartier Gauthier, non loin de la médina.<br />

Dans cet appartement bourgeois, un<br />

échantillon de la jeunesse dorée marocaine,<br />

comme d’aucuns se plaisent à la<br />

dénommer, «s’éclate» aussi à sa manière<br />

autour de la très populaire chicha.<br />

En temps normal, le clan d’ados se serait<br />

bien rendu dans une boîte de nuit branchée<br />

de Aïn Diab, mais, après tout, il faut<br />

bien trouver d’autres voies de distraction<br />

et un mois est vite passé.<br />

C’est Ismaël, alias Dingo pour les intimes,<br />

17 ans, qui a fourni le matériel.<br />

L’adolescent s’est débrouillé un grand<br />

narguilé à 150 dirhams, après un long<br />

marchandage avec un commerçant du<br />

quartier Habous. Il aurait préféré faire<br />

main basse sur le luxueux narguilé orné<br />

d’or, offert par un riche homme d’affaires<br />

égyptien à son père, qui trône,<br />

majestueux et insolent, dans le salon<br />

familial.<br />

Sous les regards néophytes de ses compagnons,<br />

admiratif devant tant de dextérité,<br />

Ismaël remplit le vase en verre<br />

Le narguilé est fin<br />

Inès et Mamoune pren<br />

l’effet légèrement euphri<br />

passant à trav<br />

d’eau pour réduire l’absorption de nicotine,<br />

insère le tuyau dans la cheminée<br />

et dépose la taâssila , (tabac arômatisé<br />

aux fruits rouges, pour faire plaisir aux<br />

filles) dans la petite cuvette en terre<br />

cuite faisant office de foyer. Le paquet<br />

de taâssila lui a coûté 18 dirhams. Le<br />

vendeur du bureau de tabac lui a pro-<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph.DR


prêt. Ismaël, Rania,<br />

nent le temps d’apprécier<br />

sant de la fumée parfumée<br />

ers la cheminée.<br />

posé du produit de contrebande à 13<br />

dirhams, mais Ismaël a décliné l’offre,<br />

il veut en mettre plein la vue à ses<br />

copains. Le jeune gaillard, par souci<br />

d’hygiène, s’est même muni de petits<br />

tips en plastique individuels pour l’embouchure<br />

du tuyau.<br />

Ismaël recouvre le foyer d’une feuille<br />

d’aluminium pour une meilleure combustion<br />

avant de la percer de quelques<br />

trous. Il dépose quelques braises de<br />

charbon sur l’aluminum en s’aidant<br />

d’une pince en métal.<br />

C’est Saïd, le gardien de l’immeuble,<br />

qui s’est chargé de ramener le charbon<br />

syrien de Derb Soltane, pour 20 dirhams<br />

le kilo. Facilement incandescent,<br />

dénué de produits chimiques et durable,<br />

c’est le must actuel du marché de la<br />

chicha. On a déconseillé à Saïd le charbon<br />

«spécial», réputé pour provoquer<br />

des maux de tête.<br />

Le narguilé est fin prêt. Ismaël, Rania,<br />

Inès et Mamoune prennent le temps<br />

d’apprécier l’effet légèrement euphorisant<br />

de la fumée parfumée passant à<br />

travers la cheminée. Les cendres du<br />

charbon retombent paresseusement<br />

dans le cendrier en soucoupe tandis que<br />

se font entendre les gargouillis de l’eau<br />

dans le réservoir vitré. La prochaine<br />

fois, Dingo et ses potes agrémenteront<br />

la taâssila d’un peu de haschich pour<br />

encore plus de fun et de flip’.<br />

Non loin de là, dans un café sur le boulevard<br />

Zerktouni. Etudiants modestes,<br />

petits fonctionnaires, employés moyens<br />

et chômeurs plus ou moins diplômés<br />

aiment se retrouver dans cette ambiance<br />

sans fioritures après la rupture du jeûn.<br />

Ici, la chair se monnaye comme partout<br />

ailleurs à Casablanca, mais on l’apprécie<br />

singulièrement opulente, généreuse.<br />

Les djellabas étroites et tignasses<br />

décolorées côtoient les chevelure<br />

noir corbeau et les jeans sérieusement<br />

moulants.<br />

Les filles, attablées avec quelques clients<br />

, fument à tour de rôle leur narguilé à<br />

la pomme, l’arôme le plus classique et<br />

le plus demandé. Une séance de chicha<br />

coûte 30 dirhams.<br />

Le gérant du café toise les intrus avec<br />

méfiance, les descentes de flics sont<br />

toujours inopinées. Hier à peine, il a dû<br />

graisser la patte à un agent d’autorité afin<br />

qu’il ferme les yeux. 1.000 dirhams, ce<br />

n’est pas rien, même si son commerce<br />

de narguilé est plutôt juteux.<br />

Soundouss, Namira (tigresse), de son<br />

surnom professionnel, 20 ans, tire sur<br />

l’embout du narguilé, l’air rêveur.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

Elle aurait tant voulu être ailleurs, dans<br />

un de ces cabarets orientaux de la côte,<br />

accompagnée d’un prodigue client des<br />

pays du Golfe, se déhanchant sur les<br />

rythmes lancinants d’une lascive starlette<br />

libanaise.<br />

Ses copines lui ont confié que, là-bas,<br />

le narguilé est facturé jusqu’à 200 dhs<br />

la séance. Demain, elle se renseignera<br />

pour savoir si un de ces établissements<br />

est ouvert pendant le mois de ramadan.<br />

Racine.<br />

Snobisme et m’as-tu-vu à gogo dans<br />

ce café-restaurant «hype». Les effluves<br />

fruitées de narguilé se mélangent à<br />

d’autres fragrances, celles des clients<br />

qui n’hésitent pas à forcer sur le flacon<br />

de parfum pour les uns et le maquillage<br />

pour les autres.<br />

A 120 dirhams la séance de chicha, la<br />

« sélection sociale» se fait d’elle-même.<br />

Jeunes cols blancs, fils à papa en jean<br />

Armani et chemise Ralph Lauren séduisent<br />

de loin ou draguent de près<br />

quelques lolitas et autres fashion-victims<br />

de la jeunesse privilégiée casablancaise.<br />

Ici, on fume plus pour la frime –on<br />

avale rarement la fumée- pour les filles<br />

et un peu pour la détente et le plaisir,<br />

pour les mecs.<br />

Variation des lieux, variation des prix,<br />

variation des arômes, variation des plaisirs,<br />

variation des rêves.<br />

Bienvenue au <strong>Maroc</strong> de la Chicha, au<br />

<strong>Maroc</strong> tout simplement.<br />

Mouna Izzdine<br />

51<br />

© Ph.DR


© Ph.DR<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Le métro, c’est devenu l’Arlésienne à Casablanca. Plus réalistes,<br />

le tramway et le RER pourraient s’avérer la solution idoine au<br />

sempiternel problème de transport en commun de la métropôle.<br />

Le tramway supplante<br />

le métro à Casa<br />

Casablanca le 14 juillet 2025. À<br />

13h00, la chaleur est étouffante.<br />

À cause du réchauffement<br />

climatique, les étés, au <strong>Maroc</strong>, sont de<br />

plus en plus torrides. Malgré un soleil<br />

de plomb, la place des Nations Unies,<br />

au centre vile connaît une efferves-<br />

cence inhabituelle. Les boulevards<br />

et les rues avoisinants<br />

sont bloqués. Une armada<br />

de policiers, de forces<br />

auxiliaires et d’inspecteurs<br />

en civils assurent la sécurité.<br />

Une centaine de représentants<br />

de la presse audiovisuelle et<br />

écrite nationale se sont regroupés et se<br />

bousculent derrière les barrières pour<br />

avoir un meilleur angle de vision. Pour<br />

rien au monde, ils ne rateraient un seul<br />

détail de ce moment historique. SM le<br />

Roi Mohammed VI, accompagné du<br />

prince héritier Moulay Hassan, un jeune<br />

homme bien bâti et séduisant, inaugure<br />

officiellement la première ligne<br />

de métro. Celle-ci s'étend sur 13 kilomètres<br />

et relie la place des Nations<br />

Les autorités locales mettent<br />

en place un ensemble d'actions<br />

pour la réorganisation<br />

et la réalisation des axes routiers.<br />

Unies au quartier périphérique Sebata<br />

en passant par le boulevard Mohammed<br />

VI. Elle est opérationnelle depuis deux<br />

semaines.<br />

Il faut bien rêver! Ce jour, nous ne nous<br />

sommes pas encore près de le vivre.<br />

Entre Casablanca et le métro, il y a une<br />

longue histoire. Depuis le temps que<br />

les Casablancais en entendent parler,<br />

ils ont perdu espoir. Les premières études<br />

de faisabilité datent de plus de quarante<br />

ans. Aussi bien les études faites par<br />

Sofretu, financées par la<br />

France, que les études de la<br />

JICA, sur don japonais,<br />

concluaient, dès les années<br />

1970, à l'identification d'un<br />

corridor prioritaire reliant<br />

le sud et le nord de<br />

Casablanca et à la faisabilité d'un métro<br />

léger où les trafics prévisionnels dépassent<br />

15.000 personnes par heure/<br />

par sens à l'horizon 2000. Le dossier<br />

fut réactivé en 1992. Un groupement<br />

est alors constitué comprenant<br />

Systra/Alstom et Bouygues qui<br />

fait une proposition pour la réalisation<br />

d'une première ligne d'environ<br />

10 kilomètres reprenant le<br />

tracé déjà identifié. Ce même dossier<br />

est rouvert dans le cadre du<br />

Plan de développement urbain<br />

(PDU) Casa 2010. Ses grandes<br />

lignes ont été présentées le 21 septembre<br />

2006 par le wali du Grand<br />

Casablanca, Mohamed Kabbaj,<br />

et le maire de Casablanca,<br />

Mohamed Sajid. Là ecore , le projet<br />

du métro n'est que théorique.<br />

Un autre projet de transport en<br />

commun fait son come-back dans<br />

le PDU. Il s'agit du tramway. Du<br />

temps du wali de Grand<br />

Casablanca, Driss Benhima, il<br />

était déjà question de sa<br />

Le wali, Mohamed Kabbaj,<br />

et le maire, Mohamed Sajid.<br />


mise en place. La première apparition<br />

de ce moyen de locomotion circulant<br />

sur des voies ferrées date de 1832 aux<br />

Etats-Unis. Il a connu, sur le plan international,<br />

son âge d'or entre 1910 à 1960<br />

avant son déclin en 1970. Avec le choc<br />

pétrolier et les problèmes croissants de<br />

congestion de circulation urbaine, le<br />

tramway a fait sa réapparition dans plusieurs<br />

villes européennes et américaines<br />

comme Strasbourg, Zurich, Québec<br />

avec un design caractéristique, offrant<br />

une large baie vitrée permettant d'admirer<br />

la ville et roulant sur un tapis<br />

d’herbe.<br />

À l'instar de ces métropoles, Casablanca<br />

veut aussi avoir son tramway pour ses<br />

performances techniques, son confort<br />

et sa capacité d'accueil supérieure à celle<br />

de l'autobus. Aujourd'hui, trois lignes<br />

sont à l'étude. Une ligne A sera<br />

installée sur un tronçon de 18.4 km<br />

pour servir les zones de Sidi Moumen,<br />

place des Nations Unies et Hay Hassani.<br />

La ligne B couvrira une zone de 12 km<br />

au niveau de Sidi Bernoussi, Aïn Sebaâ<br />

et la place des Nations Unies. Et la ligne<br />

C, de 20 km reliera, entre autres,<br />

Sidi Moumen, boulevard Al Fida et le<br />

quartier des Hôpitaux. Une ligne RER<br />

de 28 km allant de Nouaceur à la Place<br />

des Nations Unies est aussi envisagée.<br />

Mais, comme pour le métro, les<br />

Casablancais doivent attendre longtemps<br />

avant de pouvoir prendre le tram-<br />

way ou le RER.<br />

«Le PDU a prévu la<br />

réalisation de ce programme<br />

de transport<br />

de masse sur une période<br />

de 20 ans, explique<br />

Mohamed<br />

Kabbaj. Pour l'instant,<br />

on essaie de<br />

trouver le montage financier<br />

de ce projet<br />

d'ici l'année prochaine.<br />

Si on arrive à démarrer<br />

ces chantiers<br />

en 2010 ou 2011, on<br />

pourrait dire qu'on a<br />

réalisé un exploit».<br />

Conscientes que l'introduction d'un système<br />

lourd de transport a un long temps<br />

de maturation, les autorités locales ont<br />

pensé à un ensemble d'actions, réalisables<br />

sur une période de quatre ans,<br />

pour l'amélioration des conditions de<br />

déplacement grâce à la réorganisation<br />

et la réalisation des axes routiers et de<br />

pénétrantes. Ainsi, quatre passages souterrains<br />

seront construits.<br />

Le premier au niveau du croisement<br />

Bd Zerktouni et Bd Al Massira El<br />

Khadra, le deuxième sur le Bd Bîr<br />

Anzarane et Bd Yacoub El Mansour, le<br />

troisième sur le Bd Abderahim Bouabid<br />

et le quartier Tadart. Il va passer sous<br />

la gare Oasis. Le dernier passage, dont<br />

les travaux débuteront vers la fin 2006,<br />

Où en est l’Avenue Royale?<br />

Il est bien légitime de se poser la<br />

question sur l'état d'avancement de<br />

l'Avenue Royale. Ce projet, vieux de<br />

vingt ans, n'arrive pas à voir le jour. À<br />

la Wilaya de Casablanca, on n'en parle<br />

plus. Apparemment, il est tombé dans<br />

les oubliettes. Seule la maquette rappelle<br />

la grandeur de ce projet.<br />

S'étendant sur un kilomètre et demi,<br />

l'Avenue Royale devait relier la<br />

Mosquée Hassan II à la place<br />

Mohammed V et abriter d'impressionnants<br />

édifices, comme le palais<br />

des congrès ou encore le grand théâtre.<br />

Confié à la Sonadac, Société nationale<br />

d'aménagement de Casablanca, ce<br />

projet a été confronté à des problèmes<br />

financiers mais également à des difficultés<br />

pratiques rencontrées par rapport<br />

aux actions d'expropriation. Il fallait,<br />

en effet, libérer 50 hectares et<br />

reloger 12.000 ménages.<br />

Actuellement, seulement 2.600 ménages<br />

ont été relogés. La sonadac rencontre<br />

également des problèmes avec<br />

des administrations dont celle de<br />

l'OFEC (Office des foires et expositions<br />

de Casablanca) qui n'a pas encore<br />

libéré ses locaux administratifs, même<br />

s'ils sont dans l'axe de la première percée<br />

de l'Avenue Royale. Encore un<br />

rêve irréalisable? ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

Maquette du plan de transport en commun de Casablanca.<br />

est situé sur le Bd de la Résistance. Il<br />

fait 800 mètres et traverse le rond-point<br />

Chimicolor. Dans la même optique, le<br />

PDU ambitionne l'informatisation du<br />

système de circulation avec l'aménagement<br />

de caméras de surveillance et<br />

le développement des feux de signalisation.<br />

Un bon déplacement dans la ville est<br />

aussi lié à l'efficacité du plan d'adressage.<br />

Une attention particulière a été<br />

accordée à celui-ci. Une révision des<br />

noms des rues et des avenues casablancaises<br />

afin d'uniformiser et rationaliser<br />

le système d'adressage actuel<br />

est prévue. Les rues casablancaises<br />

vont, ainsi, obéir à une identité visuelle<br />

identique.Des panneaux d'indication<br />

et des plans d'orientation vont être mis<br />

au niveau des grandes routes et à l'intérieur<br />

de la ville afin de faciliter la circulation<br />

aux visiteurs et citoyens de la<br />

métropole. Pour accélérer ces chantiers,<br />

d'un budget de 1,9 milliard de dirhams,<br />

la CDG et la Commune Urbaine<br />

de Casablanca se sont accordées pour<br />

créer une société d'économie mixte<br />

(SEM). Les deux parties devront avant<br />

la fin de l'année 2006 s’entendre sur<br />

les statuts de la SEM, son niveau de<br />

capitalisation ainsi que ses besoins de<br />

financement.<br />

En attendant 2025 pour avoir le métro,<br />

le tramway et le RER, peut-être que, d'ici<br />

2010, Casablanca se sera débarrassée,<br />

définitivement, de son image de<br />

ville sauvage. L'espoir est permis.❏<br />

Loubna Bernichi<br />

53


© Ph.DR<br />

Raphaël.<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

■ Annuaire<br />

L'annuaire Télécontact a consacré<br />

à toute une série d’écoles<br />

primaires une tournée, permettant<br />

au monde de la petite<br />

enfance de faire connaissance<br />

avec la recherche-annuaire. Il<br />

est à rappeler que Télécontact<br />

existe aussi sur internet et son<br />

site www.telecontact.ma enregistre<br />

déjà 8 millions de pages<br />

vues depuis les douze derniers<br />

mois.<br />

■ Comédie<br />

Quatre comédies musicales<br />

seront réalisées dans le cadre<br />

de La Film Industry, une société<br />

de coproduction née du partenariat<br />

entre la SNRT et Ali'n<br />

Productions. Sur ces spectacles,<br />

une sera tourné en darija<br />

et trois en amazigh. Les scénarios<br />

de ces quatre spectacles,<br />

un tourné en darija et trois en<br />

amazigh, ont été écrit par<br />

Hicham Amal, Mohamed<br />

Korda et Hicham Lasri . Le<br />

tournage aura lieu à Agadir à<br />

partir du mois d'octobre<br />

jusqu'au mois de janvier sous la<br />

direction artistique de Hicham<br />

Lasri, réalisateur de la comédie<br />

musicale en darija «Muzikana».<br />

■ Concert<br />

Le chanteur<br />

français Raphaël,<br />

dont l'album<br />

"Caravane" a été le<br />

plus gros succès de<br />

l'année 2005 en<br />

France, avec plus<br />

d'un million d'exemplaires<br />

vendus,<br />

se produira le jeudi<br />

9 novembre 2006<br />

à Casablanca. Ce<br />

concert s'inscrit dans<br />

le cadre d'une grande tournée<br />

qui le mènera aussi à la<br />

Réunion et à l'Ile Maurice.<br />

54<br />

<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>...<br />

L’horreur à Ouarzazate<br />

Le remake "The hills have eyes" (La colline a des yeux) est<br />

actuellement en tournage à Ouarzazate. Réalisé par l’Allemand<br />

Martin Weisz, auteur du célèbre «60 secondes», cette nouvelle<br />

adaptation, d’un budget de six millions de dollars, fait travailler<br />

200 techniciens et ouvriers et une centaine de figurants marocains.<br />

Le dernier remake de la version originale de Wes<br />

Craven (1977), considérée comme étant l'un des classiques<br />

d'horreur, avait été également tourné à Ouarzazate, l'année dernière,<br />

par le jeune réalisateur français Alexandre Aja. Si les deux anciennes versions<br />

avaient amené des familles entières à des endroits désertiques, où elles<br />

ne devaient pas être normalement, ce dernier remake met en avant des soldats en<br />

déroute en plein désert. Vers le dernier jour de leur stage, de jeunes soldats en manoeuvre<br />

se voient subitement attaqués par un groupe de méchants avides de sang. Le sort de<br />

tous les stagiaires est mis sous le sceau du suspens. Les ergs de Tiwiyin, sur la route menant<br />

à Agadir, et les studios Cla et Atlas à Ouarzazate constituent le décor de cette histoire<br />

qui ambitionne de concurrencer ses précédentes en matière de scènes d'horreur. ❏<br />

Mourad Boucif sur les traces de Bouchareb<br />

© Ph.DR<br />

Mourad Boucif (à gauche) sur une scène<br />

de tournage.<br />

Après Rachid Bouchareb, Mourad<br />

Boucif remet sur le tapis le destin trag-<br />

ique des anciens combattants<br />

de la deuxième guerre<br />

mondiale. Son documentaire<br />

«La Couleur du<br />

Sacrifice», prévu dans les<br />

salles belges le 8 novembre<br />

2006, livre des témoignages<br />

poignants d'anciens combattants,<br />

marocains notamment,<br />

sur leurs souvenirs de<br />

la deuxième guerre mondiale<br />

mais aussi sur celle<br />

d'Indochine ainsi que sur<br />

leur triste vécu en solitaires<br />

dans un foyer à Bordeaux,<br />

où ils sont contraints à<br />

résider pour pouvoir continuer<br />

à toucher des pensions<br />

mensuelles de 50<br />

euros accordées par le gou-<br />

Rassemblé par Loubna Bernichi<br />

vernement français. Baba Sada Sy, un<br />

ancien combattant malien, présent à l'avant-première<br />

le 20 septembre 2006 à<br />

Bruxelles, a affirmé que la question des<br />

pensions est "le dernier combat des anciens<br />

combattants». "La couleur du Sacrifice"<br />

sera en compétition officielle au Festival<br />

international du film francophone de<br />

Namur. Mourad Boucif, 39 ans, débutera<br />

le tournage de son prochain film «Les<br />

larmes d’argent », co-produit par le Centre<br />

Cinématographique <strong>Maroc</strong>ain (CCM) et<br />

la chaîne de télévision "2 M", en mars 2007<br />

en Belgique et au <strong>Maroc</strong>. ❏<br />

Le meilleur livre de 2006<br />

Les candidatures sont ouvertes pour le Prix du <strong>Maroc</strong><br />

du Livre au titre de l'année 2006 qui sera remis le 10<br />

février 2007 à l'occasion de la 13-ème édition du Salon<br />

<strong>International</strong> de l'Edition et du Livre de Casablanca. Les<br />

intéressés doivent adresser leurs oeuvres, avant fin décembre<br />

2006, avec cinq exemplaires des livres parus en 2006<br />

et une copie de l'original de l'oeuvre si elle est traduite avec<br />

les droits de traduction, à la Direction du livre, des bibliothèques<br />

et des archives. Les ouvrages peuvent émaner des<br />

éditeurs, des professionnels ou des institutions culturelles,<br />

éducatives et académiques. Les candidatures pour les<br />

ouvrages édités à l'étranger<br />

sont également<br />

acceptées à condition<br />

d'être parues dans l'année<br />

ou les deux années<br />

précédant l'actuelle édition<br />

de ce prix.❏<br />

© Ph.DR


© Ph.DR<br />

L’Orchestre Philharmonique<br />

du <strong>Maroc</strong> célèbre ses dix ans<br />

Plus de 120 000<br />

spectateurs<br />

accueillis et 145 concerts<br />

animés en dix ans<br />

de création.<br />

L'Orchestre<br />

Philharmonique du<br />

<strong>Maroc</strong> (OPM) peut<br />

être fier de ses réalisations.<br />

Pour souffler ses dix bougies, l’OPM<br />

prévoit une onzième saison musicale riche<br />

et variée. Ainsi, les mélomanes de<br />

Casablanca, Rabat et Marrakech retrouveront<br />

l'OPM en tournée nationale, du 1 au<br />

5 novembre 2006, consacrée à Beethoven<br />

avec la participation du célèbre violoniste<br />

français Patrice Fontanarosa. Comme à son<br />

habitude, l’OPM<br />

fêtera la nouvelle<br />

année à la manière de<br />

Vienne. Puis<br />

l'orchestre recevra en<br />

mars 2007, une sélection<br />

des meilleurs<br />

jeunes pianistes du<br />

moment pour le<br />

Concours <strong>International</strong> de musique du<br />

<strong>Maroc</strong>. En avril, c'est l'opéra Carmen de<br />

Bizet. Enfin, pour clôturer sa saison, l'OPM<br />

recevra le pianiste libanais Abdel Rahman<br />

El Bacha pour offrir deux concerts en ouverture<br />

du Concours National de musique du<br />

<strong>Maroc</strong> organisé par l'Ecole <strong>International</strong>e<br />

de Musique et de Danse.❏<br />

Laila Marrakchi à San Sébastien<br />

Laila Marrakchi.<br />

© Ph.DR<br />

Le premier court-métrage<br />

de Laïla Marrakchi, « Al<br />

Oufouk Al Mafqoud» participe<br />

dans le cadre des films<br />

de la migration au 54 édition<br />

du Festival <strong>International</strong> du<br />

Cinéma de San Sébastien,<br />

organisé du 21 au 30 septembre<br />

2006. Neuf films sont en<br />

compétition pour le prix du<br />

public «Le coquillage d’Or».<br />

Il s'agit, entre autres, de<br />

"Babel" d'Alejandro<br />

Gonzalez, "Bamako" du<br />

malien Abderrahman Sissako,<br />

Un nouvel album de Cheb Amar<br />

"Belle toujours" de Manuel<br />

di Oliveira, "Children of man"<br />

d'Alfonso Cuaron et "Cronica<br />

di una voga" de l'israélien<br />

Adrien Caïtano.<br />

Les films retenus à ce festival<br />

comptent parmi les<br />

meilleurs productions ayant<br />

enregistré de très bons échos<br />

auprès du public et des critiques<br />

lors des différentes<br />

manifestations cinématographiquesinternationales,<br />

dont les festivals de<br />

Berlin et de Venise. ❏<br />

Michel Lévy, manager de Cheb Mami, veut assurer la relève. Sa dernière découverte<br />

est Cheb Amar. Né à Oran, ce spécialiste de raï-country s’est distingué dès l’âge de<br />

12 ans comme interprète au sein d’un groupe local réputé pour ses animations des fêtes de<br />

mariages. Plus tard, Amar s’installe au <strong>Maroc</strong>,<br />

où, parrainé par les Frères Bouchenak, il se familiarise<br />

avec le fabuleux tempo du cru, avant de se<br />

fixer, en l’an 2000, en région parisienne. Quatre<br />

ans plus tard paraît son premier album « français<br />

» chez Etoile Verte.<br />

Musicalement, il appuie son raï sur des rythmiques<br />

«alawi» et orientale, un résultat réjouissant porté<br />

par une voix puissante et persuasive. Son nouvel<br />

album «le Raï du bled» vient de paraître chez<br />

Fassiphone. ❏<br />

Cheb Amar.<br />

© Ph.DR<br />

© Ph.DR<br />

Casablanca<br />

célébrée à<br />

Paris<br />

La ville de Casablanca<br />

sera l'invitée d'honneur,<br />

en la personne de son maire,<br />

Mohamed Sajid, de la grande<br />

soirée musicale qui est<br />

organisée le 30 septembre<br />

dans la capitale française par<br />

la mairie de Paris. Cette<br />

année, cette soirée, organisée,<br />

depuis 2001, à l’occasion<br />

de chaque ramadan, par<br />

Bertrand Delanoë, maire de<br />

Paris, se déroulera dans un<br />

stade parisien pour accueillir<br />

Bertrand Delanoë.<br />

un public plus nombreux et<br />

accroître sa dimension populaire<br />

et conviviale. Les<br />

invités se verront offrir un<br />

repas de rupture du jeûne. La<br />

partie musicale de cette<br />

soirée festive, présentée par<br />

la cinéaste Yamina<br />

Benguigui, est animée par un<br />

orchestre judéo-arabe. De<br />

nombreux artistes de renom<br />

participeront à cette soirée,<br />

notamment le Sénégalais<br />

Youssou N'dour, le <strong>Maroc</strong>ain<br />

Abderrahim Souiri,<br />

l'Algérienne Naïma Jazaïria<br />

et le Français d'origine laotienne,<br />

Willy Densey. Un<br />

grand feu d'artifice clôturera<br />

cette soirée à minuit.<br />

55


SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

■Les banlieusards sont drôles<br />

L’humoriste marocain<br />

Jamel Debbouze va<br />

produire durant l’année<br />

2007 de jeunes<br />

artistes issus des banlieues<br />

françaises qu'il<br />

a sélectionné avec son<br />

56<br />

<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>...<br />

© Ph.DR<br />

Jamel Debbouze.<br />

metteur en scène Kader<br />

Aoun. Le point commun<br />

de tous ces talents<br />

sera le "stand up", un<br />

style de show où l'artiste fait<br />

rire de lui-même en interpellant<br />

son public.<br />

■ Emission<br />

Les femmes pensionnaires du<br />

centre pénitentiaire de Oukacha<br />

à Casablanca, ont eu droit, le<br />

26 septembre 2006, à une soirée<br />

spéciale à l'occasion de l'enregistrement<br />

de l'émission<br />

radiophonique ''Saïmoune<br />

waraâ Al qodbane'' dans leur<br />

quartier de détention.<br />

L'émission coïncide cette année<br />

avec le traditionnel ''Iftar'' collectif<br />

de Ramadan que l'administration<br />

pénitentiaire organise<br />

pendant ce mois sacré, ainsi<br />

qu'avec le lancement de la visite<br />

directe.__La première édition<br />

de cette émission, qui sera<br />

diffusée sur les ondes de la radio<br />

nationale tous les jeudi à partir<br />

de 21H00, développera<br />

plusieurs sujets ayant trait<br />

notamment au travail de la<br />

femme dans les centres pénitentiaires<br />

et à la femme et<br />

Ramadan dans la prison, et ce<br />

en invitant nombre d'anciennes<br />

détenues qui ont réussi leur intégration<br />

dans la société après<br />

avoir purgé leur peine.<br />

■ Théâtre<br />

Le Théâtre National<br />

Mohammed V présente Troupe<br />

Al Masrah Al Hor dans sa pièce<br />

théâtrale : Ma Chaf Ma Ra, le<br />

4 octobre 2006 à 21h0.<br />

Saïd Mosker à Meknès<br />

Saïd Mosker chante le 5 octobre 2006 à l’institut<br />

Français de Meknès dans le cadre des nuits de<br />

ramadan. Figure célèbre de la chanson marocaine,<br />

Saïd Mosker a sorti, en 1988, son premier album<br />

« Ghitouni », un mélange avant-gardiste de différents<br />

genres musicaux comme le raï, le reggae,<br />

la funk et le chaabi. Cette première rencontre avec<br />

le public a été chaleureuse, ce qu’il a encouragé<br />

à réaliser un deuxième album où figure le duo<br />

avec Malek « Kya ». Le succès commence à<br />

poindre, mais l’ascension ne viendra qu’avec «<br />

Derb Sultan », son quatrième album. Un cinquième<br />

et puis un sixième, Saïd Mosker part en France pour<br />

une tournée avant de s’installer à Lilles pour fonder Said Mosker.<br />

son propre studio avec Hamid Bouchenak.<br />

En 2001, il rentre au <strong>Maroc</strong> avec la ferme intention de contribuer à la promotion<br />

des artistes de son pays et à la défense de leurs droits. Un défi que Saïd relève sans<br />

hésiter. Son dernier-né, l’album « Dima Kain » émeut par sa douceur et surprend<br />

par ses différents rythmes. ❏<br />

Tahar Ben Jelloun, un homme de paix<br />

© Ph.DR<br />

Tahar Ben Jelloun.<br />

Tahar Ben Jelloun a reçu le prix spécial<br />

de paix et d’amitié entre les peuples<br />

au festival culturel "Lazio entre l'Europe et<br />

la Méditerranée". Cette manifestation qui<br />

se déroule à Rome jusqu'au 14 octobre<br />

2006 a également retenu le nom de<br />

l'écrivain marocain Abdelkrim Khatibi pour<br />

l'un de ses prix qui seront décernés<br />

ultérieurement. Les artistes-peintres marocains<br />

Mohamed Bennani et Mahi Binbine<br />

présentent aussi quelques-unes de leurs<br />

oeuvres à l'occasion de cette première édition.<br />

Par ailleurs, la traduction espagnole du<br />

dernier roman «Partir» de Tahar Ben<br />

© Ph.DR<br />

Jelloun, best-seller en France, vient de<br />

paraître aux éditions ''El Aleph''. La traduction<br />

a été réalisée par Malika Embarek,<br />

une habituée des travaux de l'écrivain marocain<br />

puisqu'elle a déjà traduit au castillan<br />

son avant dernier ouvrage ''Eloge de l'amitié,<br />

ombres de la trahison'' aux mêmes éditions.<br />

❏<br />

Spectacle<br />

Le <strong>Maroc</strong>ain Booder, de son vrai<br />

nom Mohamed Benyamna, qui se<br />

produit actuellement au théâtre du<br />

Splendid à Paris, est un humoriste pas<br />

comme les autres et est sans doute la<br />

nouvelle coqueluche des scènes en<br />

France. Sur scène, Booder, 27ans, qui<br />

a joué au théâtre "Le Triomphe" pendant<br />

quatre mois en 2005 à guichets<br />

fermés, fait escale au Splendid jusqu'au<br />

29 octobre pour ironiser notamment<br />

sur son apparence chétive et son visage<br />

d'où surgit un gros pif.<br />

Booder.<br />

© Ph.DR


Voyage dans une légende<br />

Plus qu'un train de rêve, l'Orient-<br />

Express est l'emblème d'une Europe<br />

qui s'est faite avant l'heure.<br />

Au cours de l'histoire du<br />

XXe siècle, il fut le théâtre<br />

de nombreux drames joués<br />

par de grands acteurs politiques<br />

ou des réseaux<br />

d'espionnage. Ainsi, dans<br />

la voiture n°2419, transformée<br />

en bureau pour<br />

le maréchal Foch, fut<br />

signé à Rethondes, l'armistice<br />

du 11 novembre<br />

1918. Près de<br />

vingt ans plus tard,<br />

Hitler signait la capitulation<br />

de l'Europe dans ce même wagon.<br />

Amants célèbres ou agents des services<br />

secrets, tous empruntèrent ce train pour<br />

des raisons diverses, trouvant toujours ce<br />

qu'ils y cherchaient. Intrigues politiques,<br />

romances, espionnage rythment la magie<br />

du train le plus célèbre au monde entre<br />

La quête de la vérité<br />

Gi l l e s<br />

Perrault<br />

revient à la<br />

charge. Après<br />

« le Pull-Over<br />

Rouge », écrit<br />

il y a 28 ans, il<br />

sème, encore<br />

une fois, le<br />

doute sur la<br />

condamnation<br />

de Christian<br />

Ranucci. Ce<br />

jeune homme de 22 ans a été guillotiné<br />

le 28 juillet 1976 dans une cour de<br />

la prison marseillaise des Baumettes,<br />

pour avoir tué une petite fille. Était-il<br />

coupable ou innocent ?<br />

Les recherches et enquêtes conduites<br />

depuis trois décennies n’ont fait que<br />

renforcer l’angoissante probabilité de<br />

l’innocence du jeune décapité. L’Ombre<br />

de Christian révèle les résultats de ces<br />

travaux et évoque les rebondissements<br />

les plus récents, y compris la possible<br />

Venise, Vienne, Prague, Budapest ou<br />

Istanbul. L'auteur reconstitue l'aventure<br />

de l'Orient-Express en prenant pour guides<br />

certains personnages symboliques<br />

ayant marqué<br />

chaque époque de<br />

leur empreinte:<br />

Diaghilev, fondateur<br />

des Ballets russes à<br />

Venise; Mata-Hari, cette<br />

grande aventurière qui<br />

installa son QG dans le<br />

train de Paris à Vienne au<br />

cours des heures sombres<br />

de la Première Guerre<br />

mondiale; Lawrence<br />

d'Arabie, le célèbre espion<br />

anglais; ou encore Raoul<br />

Wallenberg, diplomate suédois en poste<br />

à Budapest, qui sauva plus de vingt mille<br />

juifs pendant la guerre en dupant les Nazis<br />

dans l'Orient-Express. ❏<br />

Le Roman de l'Orient-Express, de<br />

Vladimir Fédorovski, éditions du Rocher.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

NOTES DE LECTURE<br />

intervention d’un présumé tueur en<br />

série.<br />

Fruit d’un travail d’investigation minutieux,<br />

L’ombre de Christian Ranucci<br />

marque une nouvelle et importante<br />

étape dans la quête de la vérité. ❏<br />

L’Ombre de Christian Ranucci, de<br />

Gilles Perrault, Fayard (270p)<br />

Qui connaît la femme<br />

mieux que la femme ?<br />

Andrea n'en revient pas : même avec ses<br />

fringues dépareillées, elle l'a décroché, ce<br />

job de rêve. La jeune femme de vingt-trois ans va<br />

enfin intégrer la rédaction de Runway, prestigieux<br />

magazine de mode new-yorkais! Et devenir l'assistante<br />

personnelle de la rédactrice en chef, la papesse<br />

du bon goût, la dénommée Miranda Priestly. Une<br />

chance inouïe pour Andrea : des milliers d'autres filles<br />

se damneraient pour être à sa place ! Mais derrière les<br />

strass et les paillettes de cette usine à rêves se cache un<br />

enfer peuplé de talons aiguilles et de langues de vipère... ❏<br />

Le diable s’habille en Prada de Lauren Weisberger, éditions<br />

poches<br />

Harry rentre<br />

à l’école<br />

Dans un monde de plus<br />

en plus inquiétant,<br />

Harry se prépare à retrouver<br />

Ron et Hermione. Bientôt,<br />

ce sera la rentrée à<br />

Poudlard, avec les autres<br />

étudiants de sixième année.<br />

Mais pourquoi Dumbledore<br />

vient-il en personne chercher<br />

Harry chez les<br />

Dursley? Dans quels<br />

extraordinaires voyages au<br />

cœur de la mémoire va-t-il<br />

l'entraîner?❏<br />

«Harry Potter, tome 6 :<br />

Harry Potter et le Prince de<br />

Sang-Mêlé» de J-K<br />

Rowling, éditions Poche<br />

57


PORTRAIT<br />

À 40 ans, Farid Berrada, lauréat des grandes écoles françaises<br />

et américaines, tient les commandes de l'une des<br />

entreprises les plus importantes de son secteur: Colorado.<br />

Un patron<br />

tout en couleurs<br />

La peinture, c'est sa passion. S'il<br />

n'était pas patron d'une grande<br />

société casablancaise opérant<br />

dans l'industrie de la peinture, il aurait<br />

été artiste peintre. Il aime les couleurs<br />

et les mélanges de couleurs. C'est son<br />

boulot, sa vie. À 40 ans, Farid Berrada<br />

tient les commandes de l'une<br />

des entreprises les plus importantes<br />

de son secteur: Colorado.<br />

Aujourd'hui, il en a fait un bijou,<br />

une valeur sûre, prête à s'introduire<br />

en bourse. Fils de Me<br />

Mohamed Berrada,<br />

grand avocat, militant<br />

engagé et ancien<br />

journaliste,<br />

Farid a été élevé<br />

dans un milieu<br />

qui consacre<br />

les valeurs<br />

du travail, du<br />

sérieux et<br />

du sacrifice. De son père, il a hérité cette<br />

formidable force de caractère mêlée<br />

du respect des droits et d'autrui.<br />

De retour de France, où il a obtenu en<br />

1989 une licence en sciences économiques<br />

à l'université de la Sorbonne, il<br />

entre de plain-pied dans le monde pro-<br />

Rachetée dans les années 70,<br />

alors qu'elle n'était qu'un simple<br />

garage, la société s'agrandit vite.<br />

fessionnel aux côtés de son père, qui assurait<br />

la gestion de Colorado, encore petite<br />

à l'époque (son chiffre d'affaires ne<br />

dépassait pas 15 millions de dirhams et<br />

son personnel une trentaine d'employés).<br />

Rachetée à des Français dans<br />

les années 70, alors qu'elle n'était qu'un<br />

simple garage logé aux Roches noires<br />

à Casablanca, la société s'agrandit vite,<br />

au rythme d'une gestion rigoureuse<br />

mais sereine.<br />

L'esprit vif, Farid apprend rapidement<br />

les règles du métier, aidé par une forte<br />

mémoire et un bon sens sans faille.<br />

En 1991, il décide de renforcer sa formation<br />

et s'expatrie de nouveau,<br />

mais, cette fois-ci, aux Etats-Unis<br />

où il a décroché, une année après,<br />

un certificat supérieur en business<br />

management, à l'université<br />

de Los Angeles.<br />

Juste après, rappelé une<br />

nouvelle fois par le devoir<br />

familial, il rentre<br />

au pays, et prend en<br />

main la gestion effective<br />

de Colorado.<br />

Là, il ne tardera<br />

pas à faire ses<br />

Farid Berrada.<br />

preuves. Il crée d'abord un grand laboratoire<br />

de qualité et de recherche et<br />

développement pour un investissement<br />

entièrement financé par les fonds propres<br />

de l'entreprise.<br />

Ce qui était au départ un simple coup<br />

d'essai s'est révélé un véritable coup de<br />

maître. Le laboratoire a per-<br />

mis à l'entreprise de gagner<br />

en notoriété sur des produits<br />

réputés de qualité.<br />

Capitalisant sur cet acquis, il<br />

ouvre ensuite plusieurs chantiers:<br />

il élargit la capacité de production<br />

de l'entreprise en automatisant toute la<br />

chaîne de fabrication, forme une dynamique<br />

force de vente, informatise à<br />

grande échelle, et pour la première fois<br />

dans l'histoire du secteur de la peinture,<br />

il lance des campagnes de communication<br />

tous azimuts.<br />

En guise d'exemple: Farid Berrada se<br />

félicite que Colorado ait été la première<br />

entreprise marocaine à s'offrir les services<br />

de l'affichage urbain. «C'était au<br />

début des années 90 où il n'y avait que<br />

les tableaux de petite taille, installés à<br />

des endroits dispersés de la ville », se<br />

rappelle-t-il, nostalgique.<br />

Ce jeune homme, au regard incisif et<br />

au verbe facile, a réussi sur toute la ligne.<br />

Aussi bien dans sa carrière professionnelle<br />

comme dans sa vie personnelle.<br />

Marié très jeune, père de deux<br />

enfants, M. Berrada s'estime aujourd'hui<br />

très heureux, mais il veut encore<br />

consacrer beaucoup d'énergie à son affaire:<br />

Colorado. Il veut, en faire, tôt ou<br />

tard, une entreprise internationale,<br />

à l'image des grandes marques<br />

mondiales.❏<br />

Aïssa Amourag


Cette semaine, j’ai fait une mauvaise<br />

rencontre. Elle a failli chambouler<br />

ma vie. Je vous raconte pour que<br />

serveurs se pressent pour dresser le buffet.<br />

C’est un self-service, sauf que les boissons<br />

chaudes sont servies à table. Il n’y a encore<br />

vous puissiez comprendre. Le vendredi, ma<br />

aucun client. Une vingtaine de personnes,<br />

copine Nadia me téléphone pour faire les<br />

toutes étrangères, vont arriver plus tard, à<br />

courses. J’accepte volontiers.<br />

quelques minutes de la rupture du jeûne. À<br />

Arrivées au Maârif, elle me demande de<br />

l’heure de la prière du Maghreb, je prends<br />

l’accompagner chez son nutritionniste pour<br />

une brève consultation. Ça ne me dérange<br />

Loubna Bernichi un bol de harira avec une chebakia et deux<br />

dattes.<br />

pas. C’est seulement une histoire d’un quart d’heure. Mais La soupe marocaine est bien préparée. Le soupçon de can-<br />

j’étais loin de penser à ce qui allait m’arriver. À ma vue, nelle lui donne une saveur particulière. La chebakia, ou<br />

son médecin a flairé la bonne proie. Il a même oublié sa mekharka, a bon goût. Ce gâteau mielleux est de bonne<br />

patiente pour se concentrer sur moi. Apparemment, je qualité. Le beghrir, «crêpe à mille trous», est léger. Il est<br />

représente «Le cas pathologique rêvé». De suite, il m’a servi nature. J’ai rajouté du beurre et du miel. Le betboutt,<br />

invitée à monter sur la balance avant de me servir ses sala- pain cuit à la poêle, est farci avec de la viande hachée et<br />

des sur le surpoids et ses conséquences. Même si je n’ai des oignons. J’aime bien. Je me sers aussi du tajine d’oeuf<br />

pas adhéré à son discours, il a continué à me baratiner. au kheliî, viande de boeuf séchée. La quantité de kheliî<br />

J’ai fini par céder juste pour qu’il me lâche.<br />

n’est pas suffisante. Le kebab meghdour me tente, mais<br />

Je commence, alors, une cure d’amaigrissement en plein je n’avais plus de place. Je décide de faire une pause avant<br />

mois de Ramadan. X-files version Loubna. Au menu, une de m’attaquer aux sucrés. Avec un bon verre de thé, je me<br />

soupe aux légumes sans matière grasse avec un oeuf dur sers une part de tarte aux poires.<br />

et une sucrerie pour rompre le jeûne. Deux heures plus tard, Elle est délicieuse. Je clôture mon repas par un verre de<br />

une grillade avec un quart de pain et un fruit. Avant de me jus d’avocat. Il est un chouia sucré. D’autres mets sont<br />

coucher, un yaourt. Et je dois boire au minimum un litre proposés, notamment une variété de fromage et charcu-<br />

et demi d’eau. L’horreur. Je vous promets, à chaque fois terie, des cakes, des brioches, des quiches aux oignons et<br />

que je lis son ordonnance, je déprime. J’avoue quand au jambon de dinde, une salade de fruits et des fruits secs,<br />

même que ses propos m’ont fait de l’effet. J’ai décidé de mais je n’avais plus la force d’y toucher. J’avais le ventre<br />

suivre ses consignes. Mais, avant, je n’ai pas résisté à l’en- plein. Pour digérer, j’ai pris un expresso. Par rapport aux<br />

vie de me faire plaisir. J’ai alors pensé à un ftour dans une ftours des autres hôtels, celui de Palace d’Anfa n’étouffe<br />

bonne adresse gastronomique.<br />

pas par la diversité. Il se résume à un buffet typiquement<br />

En passant sur le boulevard d’Anfa, j’ai lu sur une ban- marocain. Mais, les produits présentés sont de bonne quaderole<br />

que le Palace d’Anfa propose une formule Ftour à lité. Et, le service est chaleureux et accueillant. Le prix est<br />

180 dirhams. Pourquoi pas? J’invite ma soeur à cet ultime aussi raisonnable.<br />

repas gras et sucré. A 18 h00, nous nous y rendons. Le Vous l’avez compris. Après ce voyage au pays des déli-<br />

ftour est servi dans le restaurant au rez-de-chaussée. Le ces, j’ai décidé d’oublier le discours du nutritionniste.<br />

décor, épuré et sobre, est celui des brasseries modernes. D’ailleurs, je ne serais pas allée loin avec son régime res-<br />

Nous nous installons dans une table au fond de la salle. Les trictif. ❏<br />

Sorties<br />

Quelques restaurants<br />

ouverts pendant le mois de<br />

ramadan.<br />

Rabat<br />

Villa Mandarine<br />

Tél. : 037 75 20 77<br />

Ouvert midi et soir<br />

Le Grand Comptoir :<br />

Tél. 037 20 15 14<br />

Ouvert midi et soir<br />

Les Restaurants du Hilton<br />

Rabat<br />

Chebakia<br />

Tél. 037 67 56 56<br />

Ouvert midi et soir<br />

8 et ∏ : Tél. 037 67 04 60<br />

Ouvert midi et soir<br />

Casablanca<br />

Golden China<br />

Tél. : 022 27 35 26<br />

Ouvert midi et soir<br />

Atlantic Beach<br />

Tél. : 022 33 01 36<br />

Ouvert tous les week ends<br />

Comptoir du Saumon<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

BON APPÉTIT<br />

Tél. 022 20 74 74<br />

Restaurant ouvert midi et soir<br />

Thaï Gardens<br />

Tél. 022 79 75 79<br />

Ouvert tous les soirs. La<br />

Taverne du Dauphin<br />

Tél. : 022 22 12 00<br />

Ouvert midi et soir. La<br />

Taverne préférée des poissons<br />

et crustacés<br />

Vinh Along<br />

Tél. 022 44 64 57<br />

Ouvert midi et soir sauf lundi.<br />

Livraison à domicile également<br />

assurée. Olga aux fourneaux<br />

Imilchil<br />

Tél. 022 22 09 99<br />

Ouvert midi et soir. Un grand<br />

de la Cuisine <strong>Maroc</strong>aine<br />

L’Entrecôte<br />

Tél. 022 27 26 74<br />

Ouvert midi et soir. Un<br />

incontournable de<br />

Casablanca<br />

59


© Ph. DR<br />

CINÉMA<br />

World Trade Centre; drame, réalisé par Oliver<br />

Stone; avec Nicolas Cage, Michael Pena<br />

Oliver Stone déçoit<br />

Le 11 septembre inspire les cinéastes.<br />

Après l’affiche Vol 93, de Paul<br />

Greengrass, un film autour du quatrième<br />

attentat raté grâce au sacrifice de<br />

l’équipage et des passagers de l’avion<br />

détourné, voilà Oliver Stone qui<br />

revient sur cet acte terroriste avec une<br />

pellicule émouvante mais frileuse.<br />

Sans prise de position,le réalisateur<br />

de JFK raconte le 9/11 à travers<br />

deux policiers, Will Jimeno et<br />

John Mcloughlin, piégés sous<br />

les ruines des tours jumelles<br />

alors qu’ils essayaient de sauver<br />

des vies. Ce qui devait être une œuvre<br />

historique n’est qu’un film catastrophe d’une banalité<br />

renversante. Oliver Stone pêche par excès de patriotisme<br />

et de pauvreté visuelle. Les séquences à retenir dans World Trade Center<br />

sont celles de la lutte pour la survie. Le talent de Nicolas Cage y est pour<br />

quelque chose. Son interprétation est plus que surprenante. Il a su donner<br />

à son personnage, lissé au maximum, toute sa dimension héroïque.<br />

Dommage que les dialogues sonnent souvent creux. Sinon, les trois<br />

quarts du film tournent autour des questionnements et des larmes des<br />

familles des deux victimes. Vraisemblablement, Oliver Stone a perdu<br />

de son audace. Loin de la polémique suscitée par JFK, World Trade<br />

Center ne fera pas date. Il restera, par contre, le navet qu’Oliver Stone<br />

n’a jamais réalisé.<br />

Megarama : 15h00-20h30-23h30.<br />

La cloche a sonné; comédie, réalisé<br />

par Bruno Herbulot; avec Fabrice<br />

Luchini, François Cluzet<br />

Stress? Manque<br />

d'oméga 3 ?<br />

Difficultés relationnelles?<br />

Problèmes<br />

sexuels ou de<br />

transit ?<br />

Besoin d'un<br />

break ?<br />

Inscrivez<br />

vous au<br />

stage de<br />

Simon Arcos et expérimentez<br />

sa méthode unique.<br />

Megarama :15h00-20h30-23h30<br />

60<br />

Dans les salles<br />

© Ph. DR<br />

Assifira Fil Emara; comédie réalisée<br />

par Amrou Arafa; avec Adil<br />

Imam, Dalila El<br />

Bihiri, Ahmed<br />

Rateb.<br />

Adel est un ingénieur<br />

égyptien qui<br />

travaille à Dubaî est<br />

de retour à son pays.<br />

Il est surpris lorsqu’il trouve que l’ambassade<br />

d’Israel à élu domicile dans<br />

les appartements avoisinants. Les<br />

consignes sécuritaires bouleversent<br />

la vie quotidienne de Adel. Lorsqu’il<br />

prend conscience de la situation, celuici<br />

décide de se révolter contre ce siége<br />

israelien en sa demeure….<br />

Megarama : 15h00-20h30-23h30<br />

Le maître d’armes; action, réalisé par<br />

Ronny Yu; avec Jet Li,<br />

Collin Chou, Michelle<br />

Yeoh.<br />

Huo Yuanjia rêve depuis<br />

sa plus tendre enfance de<br />

se consacrer aux arts martiaux.<br />

L'opposition de<br />

son père, lutteur réputé,<br />

ne fera que renforcer sa<br />

détermination: Yuanjia<br />

décide d'apprendre les techniques<br />

de combat par ses propres moyens<br />

et se lance dans un entraînement intensif<br />

avec pour partenaire son ami Nong Jinsun...<br />

Les années passent, les victoires s'enchaînent,<br />

tandis que la vanité et l'arrogance du lutteur<br />

deviennent chaque jour plus insupportables.<br />

Lorsqu'un de ses jeunes apprentis est<br />

blessé par le maître Chin, Yuanjia défie ce<br />

dernier et n'hésite pas à le tuer. Cette "victoire"<br />

sera fatale aux deux êtres qu'il chérit<br />

le plus au monde: sa mère et sa fille.<br />

Megarama :15h00-20h30-23h30<br />

La rupture; comédie réalisée par Peyton<br />

Reed; avec Jennifer Aniston, Vince Vaughn.<br />

Pour Gary et Brooke, une simple chamaillerie<br />

autour de quelques assiettes sales dégénère<br />

un soir en dispute, et la dispute tourne à la<br />

brouille, et la brouille à la<br />

rupture. Un mot de trop,<br />

une phrase blessante sur<br />

laquelle on est trop fier<br />

pour revenir, et soudain<br />

c'est un gouffre qui se<br />

creuse au sein du<br />

couple. Pour<br />

Brooke, jeune<br />

bourgeoise pleine<br />

d'aspirations artistiques,<br />

l'enjeu était pourtant<br />

simple: se faire reconnaître à sa juste valeur<br />

et susciter chez son compagnon l'esprit d'entraide,<br />

le sens du partage qui lui font si cruellement<br />

défaut. Pour Gary, égocentrique, issu<br />

d'un milieu modeste, c'était se faire respecter<br />

mais, surtout, préserver son jardin secret,<br />

s'adonner librement à ses jeux favoris, continuer<br />

à fréquenter ses copains machos et<br />

boute-en-train. Les meilleurs amis s'en<br />

mêlent, jouant de leur mieux les psys, les<br />

confesseurs ou les conseillers matrimoniaux...<br />

Megarama :15h00-20h30-23h30<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006


Programmes TV<br />

Film : Shaft. Une nuit, à New York. Un Noir gît sur le trottoir<br />

d'un bar de Manhattan, le crâne fracassé. Il ne faut que<br />

quelques instants à l'inspecteur John Shaft pour mettre la<br />

main sur le coupable : Walter Wade Jr., arrogant rejeton d'un<br />

puissant promoteur immobilier, qui plaide cyniquement la légitime<br />

défense. La petite amie de la victime, elle, affirme qu'il<br />

s'agit d'un crime raciste.<br />

L'ennui, c'est que le seul témoin, une serveuse du bar, s'est<br />

volatilisé. Libéré peu après sur caution, Wade Jr. en profite<br />

pour s'enfuir en Suisse. Quant à Shaft, qui a eu le tort de frapper<br />

le prévenu, il est muté dans un commissariat de Harlem.<br />

Mais quand, deux ans plus tard, Wade remet le pied aux<br />

Etats-Unis, il le cueille aussitôt... Une série B très ordinaire,<br />

affligée d'une intrigue faiblarde, de scènes d'action bâclées.<br />

On appréciera la féline nonchalance de Samuel L. Jackson.<br />

Dimanche 1 octobre sur Tf1 à 21h25.<br />

Documentaire : Thank you, Katrina. Le 29 août 2005, l'ouragan<br />

Katrina ravageait la Nouvelle-Orléans, laissant derrière<br />

lui plus de 1800 morts et au moins 1200 disparus. Des<br />

milliers d'habitants, pour la plupart noirs et pauvres, furent<br />

alors évacués vers Houston, Dallas, Memphis...<br />

Aujourd'hui, plus d'un an après la catastrophe, la majorité de<br />

ces citoyens n'ont toujours pas retrouvé de toit, victimes de<br />

la fin du système de logement social, de l'augmentation des<br />

loyers et de la possibilité légale pour les propriétaires de les<br />

Labass ?<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

© Ph.DR<br />

A VOS POSTES<br />

abass, Walou Bass» est l'une<br />

«L de ces sitcoms qui viennent<br />

quelques rires forcés à un public blasé<br />

par le torrent de médiocrité qui<br />

chaque Ramadan meubler notre pay-<br />

s'est déversé sur nous en ce Ramadan.<br />

sage audiovisuel. C'est l'histoire d'un<br />

Mais là où le bât blesse, c'est lorsque,<br />

septuagénaire nostalgique, infirmier<br />

dans cette même sitcom, on retrouve<br />

retraité et vétéran de la guerre<br />

notre gloire nationale de la chanson,<br />

d'Indochine qui vit constamment dans<br />

Abdelouahab Doukkali! Certes, ce<br />

ses souvenirs. Sa vie bascule lorsqu'il<br />

n'est pas la première fois que<br />

reçoit dans son somptueux Riyad son<br />

Doukkali montre le bout de son nez<br />

frère Labass, émigré de retour au pays<br />

pointu dans une production maro-<br />

avec sa famille. Diffusée chaque jour<br />

caine. Il lui est en effet déjà arrivé de<br />

à 20h10 sur 2M, cette série regroupe<br />

jouer les guest stars. Mais, cette fois-<br />

une belle brochette d'acteurs marocains,<br />

aussi doués les uns que les aut-<br />

Abdelouahab Doukkali<br />

ci, c'est pour de bon. Abdelouahab<br />

tient les premiers rôles. Très malres.<br />

Il s'agit notamment du revenant Mohamed El adroitement. Et ce n'est pas joli à voir. Quelle mouche<br />

Habachi, qui signe ici un retour mitigé, de Malika El l'a piqué? Que diable vient faire l'auteur de l'inoublia-<br />

Omari et Amina rachid, deux grandes dames qui ont ble «Mersoul El Hob» dans cette mascarade télévi-<br />

marqué l'histoire du théâtre marocain, ainsi que des très suelle? Pourquoi et comment s'est-il laissé corrompre?<br />

prometteurs Fatine Youssoufi et Mustapha Atrassi. En attendant d'improbables réponses à ces questions,<br />

Jusque-là, tout semble normal. On ne va pas reprocher chaque fois que je vois Doukkali en œuvre, j'ai envie<br />

à El Habachi de gagner sa croûte d'acteur en acceptant de lui crier: Non Abdou, va-t-en, tire-toi, que je ne t'y<br />

de jouer dans une sitcom de bas étage. Il ne fait que son revoie plus! En vain. Le bougre semble même se com-<br />

boulot. D'autant plus que, de temps à autre, «Labass, plaire dans son nouveau rôle de comédien raté. Labass❏<br />

Walou Bass» parvient tant bien que mal à arracher<br />

MEL<br />

expulser sans préavis... Stigmatisant les carences du gouvernement<br />

américain autant que le racisme, un reportage qui<br />

suscite la révolte. Dimanche 1 octobre sur Arte à 21h30.<br />

Enquête exclusive. Quelques jours avant la fin de son mandat,<br />

le gouverneur républicain de l'Illinois George Ryan prend<br />

une décision historique.<br />

Le 10 janvier 2003, cet ancien et fervent défenseur de la<br />

peine capitale commue 167 condamnations à mort en prison<br />

à perpétuité. Et il gracie quatre détenus. Ce revirement, motivé<br />

par la hantise de l'erreur judiciaire, a sauvé la vie de Gary,<br />

Aaron, Leroy et Madison. Comment ces prisonniers ont-ils<br />

réussi à reprendre le cours de leur vie après avoir attendu si<br />

longtemps dans le couloir de la mort ? Dimanche 1 octobre<br />

sur M6 à 20h55.<br />

Film-documentaire : Carnets d'un combattant kurde. Elevé<br />

en Allemagne, Akif a rejoint en 1999 les rangs du PKK, le<br />

Parti des travailleurs du Kurdistan, qui se dresse contre l'oppression<br />

turque. Depuis l'arrestation de leur leader, les troupes,<br />

réfugiées dans les montagnes, sont quelque peu désemparées.<br />

Akif sert de guide et de traducteur au réalisateur du<br />

documentaire. Il tient aussi un journal intime lu en voix off...<br />

La résistance kurde vue de l'intérieur, dans un documentaire<br />

souvent anecdotique qui peine du coup à donner une vision<br />

globale du conflit. Sur Arte, le lundi 2 octobre à 20h05.<br />

61


R<strong>EN</strong>DEZ-VOUS<br />

Rassemblé par Mouna Izddine<br />

<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>...<br />

Colloque<br />

Le Groupe des Energies<br />

Renouvelables à Oujda (GERO) de<br />

l’Université Mohamed Ier organise,<br />

en collaboration avec la<br />

Coopération universitaire de<br />

Développement de Belgique, un<br />

colloque international sur les énergies<br />

renouvelables (CER) à Oujda<br />

les 4 et 5 Mai 2007.<br />

Cette rencontre se propose de faire<br />

le point sur l’état d’avancement des<br />

travaux de recherche dans le<br />

domaine des énergies renouvelables,<br />

de contribuer à la diffusion<br />

des résultats de ces travaux en vue<br />

d’applications dans les divers secteurs<br />

de l’économie, de favoriser les<br />

relations entre chercheurs et décideurs<br />

œuvrant dans ce domaine et,<br />

enfin, ouvrir de nouvelles perspectives<br />

de recherches dans le domaine<br />

des énergies renouvelables.<br />

Pour plus de renseignements,<br />

contacter:<br />

Université Mohamed Ier-Faculté<br />

des Sciences - Groupe Energies<br />

Renouvelables :<br />

B.P. 524 - Oujda - <strong>Maroc</strong><br />

Fax : 212 (0) 56 50 06 03<br />

Conférence<br />

Entre 1990 et 2005, le <strong>Maroc</strong> a<br />

connu de profondes mutations. A la<br />

lecture des romans publiés ces<br />

quinze dernières années, on a le net<br />

sentiment qu’un changement a eu<br />

lieu et que ces textes, dans leur<br />

grande majorité, sont moins marqués<br />

par les jeux formels et l’opacité<br />

discursive qui caractérisaient la<br />

littérature marocaine des années<br />

1960-80. Ils sont plutôt tournés vers<br />

le retour du refoulé, les destins individuels.<br />

S’agit-il de nouvelles<br />

modalités romanesques? Peut-on<br />

encore maintenir le clivage arabophones/francophones?<br />

Ce sont là<br />

quelques questions auxquelles tentera<br />

de répondre la conférence que<br />

tiendra Khalid Zekri à la médiathèque<br />

de l’Institut Français de le 28<br />

octobre 2006 à 17h30.<br />

62<br />

SOS Villages d’enfants<br />

Le Groupe CRIT <strong>Maroc</strong><br />

organise le jeudi 19<br />

octobre 2006 à l’Hôtel Hyatt<br />

Regency de Casablanca à<br />

partir de 17 heures sa<br />

deuxième rencontre avec<br />

SOS Villages d’Enfants<br />

<strong>Maroc</strong>. Cette Association,<br />

placée sous la Présidence<br />

d’honneur de la Princesse<br />

Lalla Hasna, a de nombreuses<br />

réalisations à son actif.<br />

Quatre Villages d’Enfants<br />

SOS ont d’ores et déjà vu le jour au <strong>Maroc</strong> à Aït Ourir, Imzouren, Dar Bouazza<br />

et El Jadida. Au cours de cette soirée viendront témoigner plusieurs jeunes qui<br />

ont grandi dans des Villages d’Enfants SOS mais aussi les personnes et entreprises<br />

qui se sont engagées sur la voie de la générosité.<br />

CRIT <strong>Maroc</strong> donnera également un rapide compte-rendu des retombées de sa<br />

première rencontre avec SOS Villages d’Enfants <strong>Maroc</strong> et des dons, actions et engagements<br />

qu’elle a suscitée. ❏<br />

Pour toute information, contacte CRIT <strong>Maroc</strong><br />

Adresse: 67 bd Al Massira al Khadra - Casablanca - Tel : 022 23 48 45<br />

© Ph.DR<br />

Jil Jilala à Tunis<br />

Le mythique groupe marocain Jil Jilala<br />

et les chanteurs Abderrahim Souiri et<br />

Naziha Meftah prennent part à la 24ème édition<br />

du festival de Tunis qui se poursuit jusqu'au<br />

18 octobre 2006. Abderrahim Souiri,<br />

l'une des plus grandes voix de la musique<br />

andalouse, une musique qu'il a modernisée<br />

et remise au goût du jour, enchantera le public<br />

dans deux soirées, le 30 septembre et 1er<br />

octobre, au théâtre municipal, avec des œuvres<br />

de Melhoune. Le mythique groupe Jil<br />

Jilala, dont se sont abreuvé les générations 70,<br />

offrira des moments de nostalgie et de liesse<br />

populaire, les 4 et 5 octobre dans les jardins<br />

du palais Kheir Eddine. Le duo Wajd, chant<br />

Naziha Meftah et piano Ghaïth Jasser (Syrie),<br />

présentera le 8 octobre son spectacle au<br />

Théâtre municipal. ❏<br />

© Ph.DR<br />

Exposition<br />

Ya-t-il un <strong>Maroc</strong> fantôme<br />

comme il y a une Afrique fantôme<br />

(Leiris), un Maghreb imaginaire,<br />

un mirage subsaharien, faits<br />

d'une vérité éclatante mais invisible<br />

à force de crever les yeux?<br />

Michel Beine prend la tangente,<br />

semble opter pour une stratégie d'évitement<br />

(flous, décadrages) qui est<br />

pourtant un chemin fiévreux choisi<br />

parmi d'autres, une ligne sinueuse<br />

ou brisée mais avec un point de<br />

mire constant. Simplement, celuici<br />

restera derrière la tête, là où sont<br />

les idées et les souvenirs d'un exil<br />

familial long et presque forcé, d'une<br />

histoire personnelle prégnante qui<br />

n'apparaîtra ici qu'en filigrane lointain,<br />

décalé. (Emmanuel<br />

d'Autreppe).<br />

Une exposition organisée en partenariat<br />

avec la Walonnie-Bruxelles,<br />

à ne rater sous aucun prétexte du<br />

29 septembre au 28 octobre à<br />

l’Institut Français de Rabat et du<br />

1er au 30 novembre à l’Espace<br />

Balzac de Kénitra. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006


La télé fait son cinéma à l’IFC<br />

de Casablanca<br />

En collaboration avec l’Institut<br />

National d’Audiovisuel<br />

(INA), premier centre d’archives<br />

de télévision et de radio au monde,<br />

l’Institut Français de Casablanca<br />

convie ses visiteurs à redécouvrir<br />

les meilleurs moments de l’histoire<br />

de la télévision française.<br />

Inédit, provocant, drôle et émouvant,<br />

ce film propose une visite<br />

d’une heure et demie dans les archives<br />

de plus de 60 ans du petit écran.<br />

Cette opération s’inscrit dans le cadre<br />

des Journées Télécinéma organisées<br />

en France et à l’étranger<br />

Al’instar des autres pays à travers<br />

la planète, le <strong>Maroc</strong> célèbrera<br />

le 1er octobre 2006 la 3ème<br />

Journée Mondiale de Sensibilisation<br />

aux Hépatites. Des associations de<br />

patients dans le monde entier se join-<br />

Trois séances sont programmées le<br />

mercredi 18 octobre 2006 à 11h pour<br />

les étudiants en audio-visuel et 21h<br />

pour tout public et le lendemain à 11<br />

h pour les étudiants. ❏<br />

Hépatites, journée universelle<br />

de sensibilisation<br />

dront au chanteur Bob Geldof et au<br />

bureau européen de l’OMS<br />

(Organisation Mondiale de la Santé)<br />

pour inciter les personnes à se faire<br />

dépister des hépatites.<br />

Environ 180 millions de personnes<br />

(3% de la population mondiale) sont<br />

infectées par le virus de l’hépatite<br />

C, chaque année 3 à 4 millions de<br />

nouvelles contaminations sont recensées.<br />

Il n’y a pas à ce jour de vaccin<br />

pour prévenir l’hépatite C. La<br />

meilleure mesure de prévention est<br />

d’éviter tout contact avec du sang<br />

contaminé. Il existe toutefois d’un<br />

traitement efficace. ❏<br />

Pour plus d’information, visitez le<br />

site de l’association marocaine SOS<br />

Hépatites : www.soshepatites.ma<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

R<strong>EN</strong>DEZ-VOUS<br />

Rencontre<br />

La première Conférence des Directeurs<br />

des Systèmes d'Informations (DSI)<br />

d'Afrique se tiendra les 26 et 27 octobre à<br />

Marrakech, à l'initiative de l'Association<br />

des utilisateurs des systèmes d'information<br />

au <strong>Maroc</strong> (AUSIM). Cette rencontre internationale<br />

vise la création du premier<br />

réseau africain des DSI des entreprises,<br />

baptisé «AfroCIO», une structure qui<br />

ambitionne d'offrir aux DSI africains une<br />

plate-forme d'échange et de partage des<br />

connaissances, ainsi que l'accès à une<br />

information actualisée sur des thèmes d'intérêt<br />

liés aux technologies de l'information.<br />

Outre l'assemblée générale de l'AfroCIO,<br />

un colloque international sur la gouvernance,<br />

l'urbanisation et l'architecture des<br />

systèmes d'information sera organisé dans<br />

le cadre de cette manifestation.❏<br />

Soirée au profit<br />

des étudiants<br />

palestiniens<br />

L<br />

’association Solidarité <strong>Maroc</strong>-<br />

Palestine organise un dîner-gala qui<br />

sera animé par l’orchestre Angham<br />

Achcharq, dirigé par le maestro Rami et ce<br />

le samedi 7 octobre 2006 à partir de 21<br />

heures à l’hôtel Suisse à Casablanca.<br />

Il est à rappeler que l’Association<br />

Solidarité <strong>Maroc</strong>-Palestine, présidé par<br />

Bichr Bennani, a organisé différentes manifestations<br />

pour venir en aide au peuple<br />

palestinien. Le dernier en date, le concert<br />

du groupe palestinien Bisan organisé le 23<br />

mai 2006. La recette de la soirée servira à<br />

octroyer des bourses d’études au profit des<br />

étudiants palestiniens.❏<br />

L’ambassadeur Moulay Driss Alaoui décoré<br />

Moulay Driss Alaoui, ancien ambassadeur<br />

du <strong>Maroc</strong> en Libye où il a passé une<br />

quinzaine d’années, a été décoré par SM le Roi<br />

Mohammed VI du wissam alaouite de l’ordre<br />

de commandant. Une décoration à l’occasion<br />

de l’anniversaire du Souverain, le 21 août 2006,<br />

et que M. Alaoui ressent aujourd’hui encore<br />

avec une grande émotion. Un autre motif de<br />

fierté semblait-il dire à ses proches.<br />

M. Alaoui est dans la diplomatie depuis plus de<br />

trente ans, mais il n’a fait que deux ambassades: Libreville<br />

et Tripoli. Même la parité est quasi-égale, quinze ans, à peu<br />

© Ph.DR<br />

© Ph.DR<br />

© Ph.DR<br />

près, pour chacune des deux affectations. En<br />

dehors de ces deux capitales, My Driss Alaoui<br />

a fait deux brefs passages, comme conseiller,<br />

à Madrid, puis à Alger, à la fin des années<br />

soixante et début des années soixante-dix. Autre<br />

signe particulier, au Gabon, comme en Libye,<br />

My Driss Alaoui établit des rapports directs,<br />

conviviaux et durables avec les chefs d’État.<br />

Il a beaucoup contribué à l’excellence des relations<br />

entre Rabat et Libreville. Il a surtout beaucoup<br />

œuvré pour le développement des relations économiques<br />

entre Rabat et Tripoli. ❏<br />

63


© Ph..D<br />

COURRIER<br />

Vos lettres ou E-mails sélectionnés et présentés par Noureddine Jouhari<br />

Cette rubrique est la vôtre. C’est un espace ouvert pour les lecteurs. Faites-nous<br />

part de vos réactions, remarques ou suggestions par courrier à: <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong><br />

<strong>International</strong>, 4 Rue des Flamants, Riviera, ou par e-mail à: jouhari@marochebdo.press.ma.<br />

Pour la peine capitale<br />

Certes, je n’abonde pas dans le sens<br />

d’abolir la peine de mort (<strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong> n°706) sous la plume de<br />

Mustapha Sehimi. En bon marocain,<br />

croyant très fort en Dieu et musulman<br />

pratiquant, j’adhère totalement à la thèse<br />

de la peine de mort revendiquée par le<br />

Président américain George Bush contre<br />

les assassins qui tuent à tire-larigot. J’ai<br />

appris que l’on peut tuer pour cinq ans<br />

de prison. Sachant sciemment qu’un<br />

Tribunal de Pau a condamné un militaire<br />

français à 5 ans d’emprisonnement<br />

pour le meurtre du <strong>Maroc</strong>ain Driss<br />

Lacroussi, 53 ans, le 29 septembre 1995.<br />

Il m’a été donné de constater pendant<br />

mon séjour aux USAque la peine capitale<br />

dissuade incontestablement de com-<br />

Pourquoi Izzou ?<br />

Izzou par-ci, Izzou par là. Toute la presse ne<br />

parle que de ce commissaire chargé de la sécurité<br />

des palais royaux incarcéré pour accointance<br />

avec Chrif Bin El Ouidane, un narcotrafiquant<br />

notoire. Les gens du Nord savent comment les<br />

liens sont tissés et se demandent pourquoi aujourd’hui<br />

et pas avant. En tout cas, mieux vaut tard<br />

que jamais, mais espérons que le processus aille<br />

jusqu’à la fin.<br />

Aziz Bennis - Fès<br />

64<br />

mettre des crimes crapuleux. Des pays<br />

ayant vécu dans la crainte des crimes<br />

abominables ont rétabli la peine de mort<br />

après plusieurs années de débats passionnés.<br />

Mais encore faut-il choisir la<br />

méthode ou le mode d’exécution en<br />

remplaçant pendaison en place publique<br />

ou peloton d’exécution par l’injection de<br />

produit mortel ou par l’électrocution,<br />

voire par vidange de sang lequel sera<br />

utile pour les transfusions. Quiconque<br />

est reconnu coupable de meurtre doit<br />

payer cher, hormis dans la notion de<br />

légitime défense. Vu la recrudescence<br />

des crimes au <strong>Maroc</strong>, je juge opportun<br />

que des mesures ciblées et musclées de<br />

lutte contre la criminalité s’imposent<br />

dorénavant plus que par le passé.<br />

Étant littéralement contre les prisons<br />

chic, et les établissements pénitentiaires<br />

de luxe avec air conditionné, télévision<br />

en couleur, l’Internet, voire la honte des<br />

mariages et des naissances dans les cellules<br />

aux criminels, je trouve édifiant<br />

de soulever le sujet sur la peine capitale.<br />

À telle enseigne que la peine de<br />

mort pose réellement, en terme clair, un<br />

problème d’actualité y compris le terrorisme<br />

dont se plaignent les États du<br />

monde entier et que condamne la société<br />

internationale.<br />

Ali Alaoui - Salé<br />

© Ph..DR<br />

Des Algériens antipolisario,<br />

il y en a !<br />

Tout d’abord, un grand bonjour<br />

à toutes mes soeurs et à tous<br />

mes frères <strong>Maroc</strong>ains.<br />

Cet été, j’ai effectué un séjour dans<br />

mon pays, l’Algérie, après neuf<br />

longues années d’absence. J’y ai<br />

rencontré pas mal de monde et y ai<br />

constaté pas mal de choses concernant<br />

les relations algéro-marocaines.<br />

Tout d’abord, malgré tous les<br />

clivages d’ordre politique, voire<br />

idéologique existant entre<br />

l’Algérie et le <strong>Maroc</strong>, mes compatriotes,<br />

dans leur immense majorité,<br />

admirent et le peuple frère<br />

marocain et la culture marocaine.<br />

Beaucoup de mes compatriotes<br />

estiment que le Polisario n’a fait<br />

qu’envenimer les relations entre<br />

les deux grandes nations du Grand<br />

Maghreb sans lesquelles celui-ci<br />

ne peut exister. Ainsi, ils ne font<br />

que rejoindre les regrettés Ferhat<br />

Abbas et Mohamed Boudiaf, grand<br />

ami du <strong>Maroc</strong>. A propos de Ferhat<br />

Abbas, il est bon de savoir qu’en<br />

pleine guerre dans les années 70,<br />

il estimait qu’il était dangereux<br />

pour l’Algérie de sceller une<br />

alliance avec le Polisario qui est, de<br />

par sa substance même, contrenature.<br />

Un proche m’a même avoué que<br />

si le Polisario est présent à Tindouf,<br />

ce n’est que par la bénédiction de<br />

certains décideurs, qui voient leur<br />

intérêts avant tout et non celui des<br />

peuples algérien et marocain. ❏<br />

Lakhdar Boussaha<br />

Algérien<br />

Soyaux, France.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006


L’enseignement, pour la fin<br />

de l’anarchie<br />

J<br />

’ai lu dans votre dernier numéro (MHI<br />

712), un article sur la rentrée scolaire<br />

auquel je voudrais réagir.<br />

En effet, l’enseignement est un secteur<br />

vital qui participe au développement de<br />

chaque pays, et sans les sciences et les cultures,<br />

la vie n’a aucun sens et aucune<br />

importance.<br />

Au <strong>Maroc</strong> et sous le règne du roi<br />

Mohammed VI, ce secteur a connu beaucoup<br />

de changements comme la création<br />

de la Commission nationale de l’éducation<br />

et la formation qui était chargée<br />

de proposer des projets et des programmes<br />

afin de promouvoir l’enseignement<br />

et qui était aussi responsable de diriger<br />

le secteur vers la bonne voie.<br />

Mais les résultats n’ont pas été pas à la<br />

hauteur et tous les <strong>Maroc</strong>ains, surtout les<br />

parents des élèves, sont mécontents de<br />

cette politique, citons par exemple: La<br />

majoration des programmes et des livres<br />

qui a créé des problèmes<br />

chez l’élève qui est<br />

devenu incapable de<br />

comprendre et contenir<br />

les leçons; La violence<br />

entre les élèves et les professeurs<br />

est la mode des<br />

dernières années. D’autre<br />

part, la catastrophe que<br />

vivent plusieurs établissements<br />

dans toutes les<br />

villes, avec des classes<br />

qui dépassent parfois 52<br />

élèves. Comment un professeur<br />

peut-il éduquer 52<br />

élèves? C’est l’anarchie.<br />

Et comment une salle qui contient 18 ou<br />

20 tables peut-elle accueillir ce grand<br />

nombre d’élèves? Par exemple, à<br />

Meknès, il y a un seul collège dans une<br />

zone qui contient plus de 10 lotissements.<br />

Ala campagne, on trouve dans une même<br />

salle 3 ou 4 niveaux; c’est honteux.<br />

Comment va faire le professeur pour<br />

donner des leçons à des élèves de niveaux<br />

différents? Mais, le grand malheur, ce<br />

sont les professeurs fantômes qui touchent<br />

des salaires sans rien faire.Ce n’est<br />

pas logique de constater qu’un secteur<br />

vital vit dans l’anarchie à cause des changements<br />

et la politique de quelques personnes<br />

qui prennent la décision au nom<br />

de plus de 30 millions d’habitants.<br />

Ce n’est pas comme ça qu’on va bâtir<br />

un <strong>Maroc</strong> nouveau.❏<br />

Mohammed Zerouk<br />

Meknès<br />

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Que dit Tobji ?<br />

J<br />

’ai lu votre article sur le livre de<br />

Mahjoub Tobji, que vous avez titré<br />

L’officier maudit. L’article s’arrête<br />

sur les principaux éléments de la carrière<br />

de M. Tobji et les révélations<br />

qu’il fait dans son livre, Les officiers<br />

de Sa Majesté.<br />

Mon propos n’est pas de critiquer<br />

votre attitude ou la louer. J’estime<br />

que vous faites votre travail comme<br />

bon vous semble. Mais j’estime néanmoins<br />

que consacrer quatre pages à<br />

ce livre est excessif.<br />

D’une part, ce n’est<br />

pas une trouvaille de<br />

dire qu’il y avait des<br />

mauvaises affaires<br />

au <strong>Maroc</strong>. Ce n’est<br />

pas non plus une<br />

nouveauté que quelqu’un,<br />

installé de<br />

l’autre côté de la<br />

Méditerranée, s’attaque<br />

aux institutions<br />

et à l’armée.<br />

Qu’apprend-on de<br />

nouveau? Rien, si<br />

ce n’est des histoires manquant d’argumentaire.<br />

Après Diouri et ses brûlots,<br />

Rami et ses écrits et j’en passe,<br />

le commandant Tobji fait lui aussi<br />

dans la publication. Qu’est-ce que<br />

cela peut-il changer? Rien. Et vous<br />

avez bien relevé certaines des contradictions<br />

contenues dans le livre.<br />

Bonne continuation quand même.<br />

Mohamed Amehrane<br />

Meknès<br />

Maghreb & Europe<br />

1 an pour 148 Euros<br />

Mahjoub Tobji,<br />

Nom:...................................................................................Prénom:..........................................................................................<br />

Adresse:......................................................................................................................................................................................<br />

Ville:................................................................... Pays:..................................................... Code Postal:....................................<br />

Tél.:.........................................................Fax:.............................................E-mail:..................................................................<br />

© Ph..DR


DÉBAT<br />

Le docteur Kamal Oufroukhi revient sur un article de MHI<br />

à propos du boycott de l’élection au sein du Conseil national<br />

des de l’Ordre des médecins. Pour lui, tout est en règle.<br />

Un Ordre démocratique<br />

Driss Archane, président du Conseil national de l’Ordre des médecins.<br />

L’article paru dans le<br />

numéro 702 de votre<br />

hebdomadaire traitant<br />

la controverse née du boycott<br />

des élections du conseil<br />

national de l’Ordre des médecins<br />

a retenu mon attention,<br />

permettez-moi d’apporter<br />

mon point de vue et les éclaircissements<br />

qui me semblent<br />

être utiles pour comprendre<br />

les tenants et aboutissants de<br />

cette «crise».<br />

Contrairement à ce que laissent<br />

entendre les syndicats<br />

contestataires, le fonctionnement<br />

de l’Ordre des médecins<br />

est démocratique.<br />

L’ensemble des conseillers<br />

66<br />

est élu par les médecins à jour<br />

de leurs cotisations, les présidents<br />

des conseils régionaux,<br />

véritables interlocuteurs<br />

des praticiens, sont également<br />

élus par leurs pairs,<br />

seul le président du conseil<br />

national est nommé par<br />

Dahir.<br />

Il me semble que cette nomination<br />

devrait être ressentie<br />

par mes confrères comme un<br />

honneur et non comme un<br />

dévoiement des principes<br />

démocratiques, l’Ordre des<br />

médecins étant le seul ordre<br />

professionnel jouissant d’un<br />

tel privilège. Le législateur a<br />

voulu signifier la spécificité<br />

et l’importance accordée à<br />

cette profession, et cette décision<br />

avait été vraisemblablement<br />

prise pour mettre à la<br />

tête du Conseil national une<br />

personnalité connue et reconnue<br />

jouissant du respect de<br />

tous et ayant des facilités<br />

d’accès aux plus hautes autorités<br />

du pays, et personne ne<br />

pourrait contester le fait que<br />

le président actuel répond à<br />

ces critères.<br />

La nomination du président<br />

met également l’Ordre à l’abri<br />

des dissensions politiques,<br />

syndicales, voire religieuses!<br />

Et puis, ce n’est pas parce<br />

que le président est nommé<br />

par Dahir qu’il est une espèce<br />

de grand chef incontesté et<br />

incontestable. Faire croire ça<br />

serait une insulte aux<br />

conseillers nationaux élus qui<br />

se seraient contentés de faire<br />

de la figuration dans l’ombre<br />

du général!<br />

Et encore pire, le calcul poli-<br />

Mais ce n’est pas parce que<br />

le président est nommé par<br />

Dahir qu’il est incontestable.<br />

tique des syndicats contestataires<br />

est au mieux irréfléchi<br />

et au pire dangereux.<br />

Ce coup de force n’honore<br />

ni la médecine, ni la démocratie,<br />

et on est d’autant plus<br />

atterrés que le programme<br />

des syndicats pour la refonte<br />

de l’Ordre peut être résumé<br />

dans quelques phrases “un<br />

ordre fort dont tous les membres<br />

seront élus démocratiquement,<br />

et dont les prérogatives<br />

devront porter uniquement<br />

sur les questions<br />

déontologiques, laissant de<br />

côté les points d’ordre matériel.<br />

Un ordre uni où il n’y a<br />

pas de place à des collèges<br />

sectoriels.<br />

Il est évident aussi que l’ordre<br />

des médecins ne saurait<br />

être une vache sacrée, et que<br />

sa critique est non seulement<br />

licite, mais souhaitable, pour<br />

en améliorer l’exercice et<br />

moderniser le fonctionnement.<br />

On aurait aimé les entendre<br />

sur le dossier de l’AMO ou<br />

celui du TPA (qui pourrait<br />

être assimilé à un exercice<br />

illégal de la médecine) ou<br />

encore celui du fonctionnement<br />

des ligues, qui transforment<br />

des pans entiers de<br />

l’activité hospitalière en activité<br />

privée dans une étonnante<br />

absence de transparence,<br />

ou encore des polycliniques<br />

de la CNSS, dont les<br />

médecins exercent dans un<br />

système bâtard mi-privé mipublic,<br />

etc. Mais cela ne justifie<br />

pas de jeter le bébé avec<br />

l’eau du bain et de refuser de<br />

participer à des élections sous<br />

prétexte d’un prétendu déficit<br />

démocratique dans la<br />

nomination du président.(…)<br />

Oui le conseil de l’Ordre a<br />

besoin d’une évolution, mais<br />

pas d’une révolution.❏<br />

Dr Kamal Oufroukhi<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006

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