EN BREF... - Maroc Hebdo International
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M 01791 - 713 - F: 3,00 E<br />
3:HIKLRJ=VUXUUZ:?k@h@b@d@k;<br />
www.maroc-hebdo.com<br />
<strong>Maroc</strong> 15 DH - France 3 Euro - Belgique et Italie 3,90 Euro - Canada 5,95 $ - USA 6,25 $<br />
N°713 du 29 Sept. au 5 Oct. 2006<br />
Nos MRE ne seront pas représentés au Parlement.<br />
L’islamisme ravageur hypothèque le vote.<br />
Sarkozy a convaincu les sécuritaires marocains.<br />
NOTRE AMI<br />
SARKO
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
L’ÉDITORIAL de Mohamed Selhami<br />
La France<br />
reconnaissante<br />
Au retour d'une guerre qui n'était pas la leur, les soldats<br />
coloniaux aspiraient à la liberté en guise de prix du sang,<br />
ils n'ont même pas eu la prime des sous.<br />
vaut tard<br />
que jamais”,<br />
“Mieux<br />
voilà un dicton<br />
bien à propos, surtout lorsqu'il<br />
est décliné par le ministre français<br />
délégué aux Anciens combattants,<br />
Hamlaoui Mekachera.<br />
Sauf qu'il est un peu tard pour<br />
la plupart de ces guerriers du deuxième type, aujourd'hui<br />
septuagénaires ou octogénaires; et trop tard pour<br />
beaucoup d'entre eux, morts pour avoir trop attendu.<br />
Il est vrai que, au front de la Deuxième Guerre mondiale,<br />
le salaire de la peur était le même pour tous, qu'ils<br />
soient d'irréductibles Gaulois ou de farouches tirailleurs<br />
ramenés du Maghreb, d'Afrique noire ou<br />
d'Asie. Mais, en valeur nominale, les soldats de l'empire<br />
colonial touchaient le<br />
tiers de ce que percevaient<br />
leurs compagnons d'armes<br />
de la métropole. Depuis<br />
son gel en 1959, ce tiers<br />
n'était plus que quelques<br />
poussières d'euros.<br />
Comble de l'outrecuidance,<br />
la pension des survivants et des veuves était calculée<br />
sur la parité du pouvoir d'achat des pays d'origine,<br />
c'est-à-dire indexée sur la misère des colonies<br />
ou d'ex-colonies. C'est là que le prix du sang n'était<br />
plus le même. Les tenants du pouvoir sous la IVème,<br />
puis la Vème république française n'ont pas jugé urgent<br />
de laver cet affront à la dignité humaine par une<br />
revalorisation des pensions squelettiques au profit de<br />
quelque 80.000 zombies revenant d'un enfer lointain,<br />
dont 34.000 marocains. Cela coûterait beaucoup trop<br />
au budget de l'État. Finalement, au crépuscule de leurs<br />
vies, les anciens combattants d'outre-mer, qu'ils aient<br />
été dans les tranchées de 1939-45 ou dans la jungle<br />
d'Indochine, verront leurs émoluments alignés sur<br />
ceux des Français de souche, devenus enfin leurs alter-egos.<br />
(voir articles de Loubna Bernichi et<br />
Majdoulein El Atouabi, pages 48 et 49).<br />
Bien que d'un genre syndical particulier, rarement<br />
une revendication a mis autant de temps pour être<br />
Indigènes dévoile la face refoulée<br />
d'une France indigne à l'égard<br />
de ceux qui ont contribué<br />
à construire son histoire.<br />
obtenue. Il aura fallu 61 ans et un film à succès sur<br />
le sujet pour que cette injustice d'un autre âge soit réparée.<br />
En fait, le mérite pour la levée de ce verrou<br />
complètement rouillé est à mettre au crédit du déclic<br />
provoqué par le film Indigènes, de Rachid Bouchareb,<br />
plutôt que sur le décompte d'une durée surréaliste.<br />
Tourné au <strong>Maroc</strong>, primé à Cannes, avec une interprétation<br />
magistrale de l'humoriste Jamal Debbouz,<br />
époustouflant de vérité naturelle, Indigènes dévoile la<br />
face refoulée d'une France indigne à l'égard de ceux<br />
qui ont contribué à construire son Histoire. Les séquences<br />
les plus poignantes du film n'ont d'égal que<br />
les images affligeantes de ces vieux baroudeurs croupissant<br />
dans les chambres étroites de leurs refuges et<br />
guettant la fin du trimestre pour empocher leurs poignées<br />
d'euros.<br />
Il est, cependant, regretta-<br />
ble que l'odyssée malheureuse<br />
de ces combattants<br />
d'infortune ait été réduite à<br />
une question de sous. Il y<br />
a de cela, évidemment,<br />
mais pas uniquement.<br />
Dans le débat qui a secoué<br />
la France, suite à la sortie du film, il y a eu de l'émotion<br />
populaire, généralement sincère, et de l'analyse<br />
politique où on nous a servi des vertes et des pas mûres.<br />
On a ainsi pu parler d'esprit de corps sous le feu<br />
et de fraternité d'armes entre tirailleurs indigènes,<br />
sans connotation péjorative nous susurre-t-on, et soldats<br />
franco-français. On a aussi exhibé des statistiques<br />
sur la parité des morts, cette fois-ci, pour dire<br />
que les premiers n'ont pas été plus que les seconds de<br />
la chair à canon. Rien que de l'égalité, de la fraternité<br />
et, surtout, la liberté de monter à l'assaut et risquer<br />
sa vie contre l'ennemi de nos pires amis colonisateurs.<br />
Presque rien n'a été balbutié sur la situation<br />
saugrenue de ces troupes coloniales embarquées dans<br />
une guerre qui n'était pas la leur, mais celle de leurs<br />
oppresseurs.<br />
Au retour, les soldats indigènes aspiraient à la liberté<br />
en guise de prix du sang. Ils n'ont même pas eu la<br />
prime des sous.❏<br />
3
Les MRE ne voteront<br />
pas aux législatives.<br />
La décision<br />
est sans appel. Les<br />
jeux sont faits. Rien<br />
ne va plus pour les<br />
postulants marocains<br />
d'outre-mer à<br />
quelques sièges à<br />
part sous la coupole<br />
délibérative du<br />
pays. C'est l'option<br />
retenue par les<br />
tenants du vrai<br />
pouvoir de décision<br />
dans la hiérarchie<br />
de l'État.<br />
Sur le conseil de<br />
Nicolas Sarkozy,<br />
ministre de<br />
l’Intérieur français.<br />
ÉDITO<br />
3<br />
ACTUALITÉ<br />
12<br />
13<br />
14<br />
16<br />
Indigènes<br />
Par Mohamed Selhami<br />
Nicolas Sarkozy<br />
18-21<br />
L’Association 2007 Daba se mobilise pour<br />
les législatives<br />
Le pari de la transparence<br />
Bucarest abrite le Sommet de la<br />
francophonie<br />
Les affaires en prime<br />
Un article du Matin annonce le report des<br />
élections<br />
Le scoop du Matin<br />
Un cursus d'excellence pour tirer l'université<br />
vers le haut<br />
Le master qui cache la forêt<br />
Liaisons suspectes<br />
Nos MRE ne seront pas représentés au Parlement. L'islamisme<br />
ravageur hypothèque le vote. Sarkozy a convaincu les sécuritaires<br />
marocains.<br />
POLITIQUE<br />
22<br />
23<br />
24<br />
25<br />
29<br />
Ismaïl Alaoui, invité de l'Association<br />
marocaine des anciens de Sciences-po<br />
La clarté du propos<br />
Mahmoud Archane élu au Conseil national<br />
de la Résistance<br />
Le ton du défi<br />
Course à la présidence de la Chambre<br />
des Conseillers<br />
L’UMP lorgne sur le perchoir<br />
La chronique de Mustapha Sehimi<br />
Immunité ou impunité parlementaire?<br />
La Cour d’appel ouvrira le dossier<br />
de la mauvaise gestion de Casa<br />
Justice pour Abdelmoughit Slimani<br />
MAROC HEBDO INTERNATIONAL - 15 e ANNÉE - N° 713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
4, rue des Flamants-Riviera- Casablanca — <strong>Maroc</strong> Internet: http://www.maroc-hebdo.com E-mail : mhi@maroc-hebdo.press.ma<br />
© Ph.DR
33<br />
38<br />
39<br />
43<br />
46-47<br />
52-53<br />
58<br />
Depuis son entrée au pays vers la<br />
fin des années 90, le narguilé fait<br />
un nombre croissant d’adeptes,<br />
surtout parmi la jeunesse. Pendant<br />
le ramadan, la pipe à eau devient<br />
même une institution. Reportage.<br />
Le <strong>Maroc</strong> de la Chicha<br />
50-51<br />
Depuis des années les patrons des principaux services<br />
de sécurité ont été changés. Signe d’une nouvelle<br />
gouvernance de l’ordre public.<br />
La sécurité, nouvelle formule<br />
ÉCONOMIE<br />
Les agents maritimes appellent au dialogue<br />
La manutention navale en péril<br />
Le CMC donne ses pronostics pour 2007<br />
Des prévisions optimistes<br />
Abdelhanine Benallou, directeur général de l'ONDA<br />
“Les aéroports, un espace de vie”<br />
Bank Al Maghrib sonne l’alarme contre les hausses des prix<br />
Vers la dévaluation du dirham?<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
© Ph.DR<br />
La première marocaine<br />
d’Indigènes a lieu le 3 octobre<br />
2006 au Megarama de<br />
Casablanca, en présence de<br />
Rachid Bouchareb et Jamel<br />
Debbouze. Un chef d’œuvre<br />
qui répare des oublis.<br />
Indigènes, un film pour<br />
l’Histoire<br />
Ahmed Tommmouhi se bat pour la révision de son procès<br />
Victimes d’une justice espagnole injuste<br />
Projets de transport urbain à Casa<br />
Le tramway supplante le métro<br />
Portrait de Farid Berrada, dirigeant de Colorado<br />
Un patron tout en couleurs<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph.DR<br />
© Ph.DR<br />
48-49<br />
26-28<br />
Journal d’informations générales<br />
www.maroc-hebdo.com<br />
Directeur de la Rédaction<br />
Rédacteur en Chef : Mohamed SELHAMI<br />
selhami@maroc-hebdo.press.ma<br />
Editorialiste : Abdellatif MANSOUR<br />
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Chroniques<br />
Maïssa BATEH<br />
maissa@maroc-hebdo.press.ma<br />
Mustapha SEHIMI<br />
sehimi@maroc-hebdo.press.ma<br />
Driss EL FAHLI<br />
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Rédacteur en Chef adjoint<br />
Majdoulein EL ATOUABI<br />
majdoulein@maroc-hebdo.press.ma<br />
Grand Reporter<br />
Loubna BERNICHI<br />
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Chef d’enquête : Aissa AMOURAG<br />
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Secrétaire Général<br />
Noureddine JOUHARI<br />
jouhari@maroc-hebdo.press.ma<br />
et Abdellah RAJY<br />
rajy@maroc-hebdo.press.ma<br />
Rédaction<br />
Mouna Izddine<br />
mouna.iz@maroc-hebdo.press.ma<br />
Seddik MOUAFFAK<br />
seddik@maroc-hebdo.press.ma<br />
Issam NAJATI<br />
issam@maroc-hebdo.press.ma<br />
Mustapha TOSSA<br />
tél: 06 03 21 09 69<br />
fax: 01 45 77 17 45<br />
tossa@maroc-hebdo.press.ma<br />
Ali Bahaijoub (Londres)<br />
bahaijoub@maroc-hebdo.press.ma<br />
Assistante de Rédaction<br />
Samira TAKHAMAT<br />
samira@maroc-hebdo.press.ma<br />
Mise en pages & Photogravure<br />
Fatiha ABIDINE ZOUAK<br />
fatiha@maroc-hebdo.press.ma<br />
Ghizlane HMAICH<br />
ghizlane@maroc-hebdo.press.ma<br />
Youssef LAARAICH<br />
laaraich@maroc-hebdo.press.ma<br />
MAROC HEBDO INTERNATIONAL<br />
4, rue des Flamants Riviera- Casablanca <strong>Maroc</strong><br />
Dépôt légal:<br />
82/91 -ISSN : 1113-0091-<br />
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MAROC HEBDO (FRANCE)<br />
14, rue Jean Bonal<br />
92250 Lagarenne Colombes<br />
Edité par <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> SARL<br />
RCS : Nanterre B 4030 75 146<br />
Commission paritaire N° 76491<br />
ISSN : 1274-1167<br />
Directeur de la publication :<br />
Mohamed SELHAMI<br />
Administration, Marketing<br />
& Développement<br />
Directrice générale : Asmae HASSANI<br />
asmae@maroc-hebdo.press.ma<br />
Distribution<br />
NMPP<br />
SOCHEPRESS<br />
CTP &<br />
Impression<br />
Idéale<br />
Ce numéro<br />
est tiré à 24.000<br />
exemplaires<br />
5
FIL DIRECT<br />
Intégrales de<br />
l'Investissement<br />
La quatrième édition des<br />
«Intégrales de l'Investissement»,<br />
organisées chaque<br />
année par la Direction des<br />
investissements, que dirige<br />
Hassan Bernoussi, aura lieu<br />
les 7 et 8 décembre 2006<br />
au centre des conférences<br />
de Skhirat. La nouvelle édition<br />
portera sur le thème<br />
«l'éducation, la formation<br />
et l'emploi: défis de l'investissement».<br />
Devenue un rendez-vous<br />
économique incontournable<br />
dans la région, et après<br />
le succès de l'édition 2005,<br />
Hassan Bernoussi.<br />
6<br />
© Ph. MHI<br />
la conférence de cette année<br />
prévoit la présence de<br />
plus de 1.000 intervenants<br />
et participants de différents<br />
horizons et régions du monde.<br />
Ils débattront, au cours<br />
de cette conférence, de plusieurs<br />
sujets liés à la relation<br />
étroite qui existe entre la<br />
promotion de l'investissement<br />
et les défis de l'éducation<br />
et de l'emploi.<br />
Les autorités marocaines ont<br />
refusé de réceptionner un<br />
lot de 86 véhicules offerts par<br />
le gouvernement espagnol dans<br />
le cadre de la coopération entre<br />
les deux pays pour la lutte contre<br />
l'immigration clandestine.<br />
Rabat proteste ainsi contre la<br />
décision des autorités espagnoles<br />
de livrer ces véhicules à travers<br />
la frontière terrestre du pré-<br />
Othman<br />
Benjelloun<br />
et Bill Clinton<br />
Othman Benjelloun<br />
chez Bill Clinton<br />
Le Président directeur général du groupe BMCE Bank,<br />
Othman Benjelloun, et son épouse, Dr Leila Meziane<br />
Benjelloun, ont pris part à la Clinton Global Initiative,<br />
qui s'est tenue, du 20 au 22 septembre 2006, à New<br />
York. André Azoulay, conseiller de SM le Roi<br />
Mohammed VI, a également participé à cette rencontre qui a réuni<br />
de nombreuses personnalités prestigieuses du monde de la politique<br />
et des affaires, dont l'ancien président américain Bill Clinton,<br />
initiateur de l'événement, Laura Bush, épouse de George Bush, Bill<br />
Gates, Al Gore et Rupert Murdoch. L'objet de cette conférence visait<br />
à débattre des solutions pratiques et novatrices aux problèmes<br />
mondiaux dans les quatre domaines essentiels que sont la lutte contre<br />
la pauvreté, le rôle des religions en tant que moteur de résolution<br />
des conflits, le changement climatique et la santé internationale. «La<br />
promotion de l'éducation est le moyen le plus efficace pour lutter structurellement<br />
contre la pauvreté», a affirmé O. Benjelloun devant le<br />
panel dédié à la recherche des voies et moyens d'éradiquer la pauvreté.<br />
Il a, par ailleurs, développé le concept novateur de construction<br />
et de gestion par la Fondation de la BMCE de plusieurs dizaines<br />
d'écoles communautaires rurales au <strong>Maroc</strong> et en Afrique subsaharienne.<br />
❏<br />
Le <strong>Maroc</strong> refuse un don espagnol<br />
side occupé de Sebta et non pas<br />
via le port de Tanger comme l'avait<br />
demandé les <strong>Maroc</strong>ains.<br />
Les 86 véhicules, principalement<br />
des 4x4, sont actuellement<br />
bloqués dans le port de Sebta. Ils<br />
font partie d'un important lot<br />
composé de 214 véhicules et de<br />
matériel de surveillance d'une<br />
valeur de dix millions d'euros. ❏<br />
Violence contre<br />
les femmes<br />
Le département de Yasmina<br />
Baddou a inauguré le premier<br />
Observatoire national<br />
de Lutte contre la Violence<br />
à l'égard des Femmes. Un<br />
observatoire qui regroupera<br />
différents ministères et<br />
administrations (justice,<br />
santé, sûreté nationale, gendarmerie<br />
royale…) ainsi<br />
que des représentants associatifs.<br />
C'est une première<br />
dans l'histoire du mouvement<br />
féminin au <strong>Maroc</strong> car,<br />
en établissant une instance<br />
aussi officielle, de surcroît<br />
à l'échelle nationale, le gouvernement<br />
reconnaît non<br />
seulement que la violence à<br />
l'égard des femmes est un<br />
réel problème de société,<br />
mais aussi, implicitement,<br />
tout le travail de longue haleine<br />
de la société civile marocaine<br />
dans le sens de la<br />
Yasmina Baddou.<br />
défense de la dignité des<br />
droits humains en général<br />
et des droits la femme en<br />
particulier. Il faudra certainement<br />
attendre avant de<br />
pouvoir mesurer l'efficacité<br />
de cet observatoire, mais<br />
on ne peut nier qu'il s'agit<br />
là d'une belle avancée pour<br />
le <strong>Maroc</strong>.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph. DR<br />
Assahifa passe<br />
au quotidien<br />
Le magazine Assahifa a cessé de paraître.<br />
Et pour cause, cet hebdomadaire arabophone<br />
veut changer de périodicité. À partir de<br />
la première semaine d'octobre 2006, la date<br />
exacte n'est pas encore fixée, il sera édité en<br />
quotidien sous format tabloïd. Contenant seize<br />
pages, cette publication traitera de l'information<br />
généraliste. L'ancienne équipe<br />
d'Assahifa, dirigée par Mohamed Hafid, a été<br />
renforcée. ❏<br />
© Ph. AFP
FIL DIRECT<br />
Sommet de la<br />
francophonie<br />
En marge du XIème sommet<br />
de la francophonie, organisé<br />
du 28 au 29 septembre<br />
2006 à Bucarest, où<br />
le <strong>Maroc</strong> est représenté par<br />
Mohamed Benaïssa, mi-<br />
Mohamed Benaïssa<br />
8<br />
© Ph. AFP<br />
nistre des Affaires étrangères<br />
et de la Coopération,<br />
s'est tenue la 26e Assemblée<br />
de l'Association internationale<br />
des maires francophones<br />
(AIMF), les 26 et 27<br />
septembre 2006, à Bucarest<br />
sur le thème «Ville et éducation<br />
citoyenne». Cette<br />
rencontre a connu la participation<br />
d'une délégation<br />
marocaine conduite par<br />
Mohamed Sajid, maire de<br />
Casablanca. Lors de la cérémonie<br />
de clôture, le président<br />
français, Jacques<br />
Chirac, invité<br />
d'honneur, a lancé un appel<br />
aux maires des grandes<br />
villes du monde pour participer<br />
à la reconstruction<br />
de la ville de Beyrouth.<br />
Erratum<br />
Suite à l'information publiée<br />
dans la rubrique Fil Direct<br />
de notre numéro précédent<br />
712 du 22 au 28 septembre<br />
2006 sur le début du procès<br />
de l'affaire CNSS, nous<br />
nous excusons auprès de<br />
nos lecteurs pour certaines<br />
erreurs qui se sont glissées<br />
dans cet article. En effet,<br />
l'instruction de l'affaire<br />
CNSS étant toujours en<br />
cours, la date de l'ouverture<br />
du procès n'est pas encore<br />
été fixée. Par ailleurs,<br />
la photo illustrant l'article<br />
montre Rachid El<br />
Haddaoui et non pas de son<br />
frère Rafik, comme mentionné<br />
dans la légende.<br />
Moulay Zine Zahidi<br />
sera jugé par contumace<br />
prévisible.<br />
Le<br />
procès<br />
C'était<br />
CIH vient<br />
d'être, une nouvelle fois,<br />
reporté au 30 novembre<br />
2006. La décision a été<br />
prise par le juge<br />
Mustapha Faris, président<br />
de la cour d'appel de<br />
Casablanca, lors de l’audience<br />
du mardi 26 septembre.<br />
Raison invoquée:<br />
l'absence de certains accusés<br />
et témoins qui n'ont<br />
pas répondu à la convocation<br />
du tribunal. Le juge<br />
a également pris la dé-<br />
Moulay Zine Zahidi.<br />
cision d'engager une procédure<br />
par contumace contre Moulay Zine Zahidi, ex-Président directeur<br />
général de la banque, Naima Hiyam et Ahmed Skalli, actuellement<br />
en fuite. D'ailleurs, la loi prévoit le recours à cette procédure<br />
pour permettre au procès de se dérouler normalement sans<br />
obstruction aucune. Poursuivis pour dilapidation de deniers publics,<br />
faux et usage de faux et abus de pouvoir, plusieurs inculpés ont eu<br />
à s'expliquer, en 2003, devant le procureur général auprès de la cour<br />
spéciale de justice. Après la suppression de celle-ci en 2004, sur décision<br />
du Premier ministre, Driss Jettou, le dossier a été transféré à<br />
la cour d'appel de Casablanca. ❏<br />
Vol de propriété intellectuelle<br />
Karim Selmaoui, ancien<br />
photographe du Journal<br />
hebdomadaire, actuellement<br />
collaborateur du quotidien arabophone<br />
Al Massae, a décidé<br />
de poursuivre en justice<br />
Mourad Bourja, directeur et<br />
photographe de AIC PRESS.<br />
Selmaoui accuse Bourja de vol<br />
de propriété intellectuelle dont<br />
l’objet est un cliché montrant<br />
l'ancien directeur de la Sûreté<br />
nationale, le général Hamidou<br />
Lâanigri et Abdelaziz Izzou,<br />
ancien directeur de la sécurité<br />
des Palais royaux emprisonné<br />
dans l'affaire dite Cherif Bin<br />
Louidane. «C'est une photo<br />
que j'ai prise à Fès pendant le<br />
mois d'avril 2005 lors de la<br />
cérémonie de circoncision du<br />
prince héritier Moulay El<br />
Hassan. Après qu’elle ait illustré<br />
la Une du numéro 269 du<br />
Journal hebdomadaire, avec<br />
mon autorisation, j'ai été surpris<br />
de la retrouver dans le numéro<br />
2385 de la revue Jeune<br />
Afrique, du 24 au 30 septembre,<br />
avec la signature de AIC<br />
PRESS, l'agence de Mourad<br />
Bourja. C'est tout simplement<br />
du vol», s'indigne Karim<br />
Selmaoui. Ce dernier a adressé<br />
via son avocat un courrier à<br />
Jeune Afrique où il demande<br />
Bavure<br />
en Belgique<br />
Le Parquet de Bruxelles<br />
vient d'ouvrir une instruction<br />
sur la mort suspecte en<br />
détention préventive de<br />
Fayçal Chaâban dans la nuit<br />
du dimanche 24 septembre.<br />
Fayçal Chaâban, jeune maroco-belge<br />
de 25 ans, est<br />
entré à la maison d'arrêt de<br />
Forest pour vol qualifié<br />
dans des voitures le 16 septembre<br />
dernier. Agité, il aurait<br />
été placé dans une cellule<br />
d'isolement durant le<br />
week-end et des calmants<br />
lui auraient été administrés<br />
sans consultation préalable<br />
de son dossier médical.<br />
Deux heures environ après<br />
la seconde injection, à 3<br />
heures et demi, le corps inerte<br />
du jeune homme a été<br />
retrouvé dans sa cellule. Le<br />
Parquet ayant écarté la thèse<br />
du suicide, ces assertions<br />
ne feront probablement<br />
qu'ajouter de l'huile sur le<br />
feu parmi les jeunes des<br />
Marolles, le quartier d'habitation<br />
de la famille<br />
Chaâban, et provoquer d'autres<br />
actes de vandalisme.<br />
La dépouille de Faycal<br />
Chaâban devrait être enterrée<br />
au cours de cette semaine<br />
à Ksar-el-Kébir.<br />
Hamidou Lâanigri et Abdelaziz Izzou<br />
des explications. De son côté,<br />
Mourad Bourja déclare que la<br />
photo lui a été remise par la<br />
direction du Journal hebdomadaire.<br />
❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph.DR<br />
© Ph.DR
© Ph. DR<br />
Le préfet de Tanger<br />
interdit de quitter<br />
le territoire<br />
du narcotrafiquant<br />
Mohamed El<br />
L'affaire<br />
Kherraz, alias Cherif<br />
Bin Louidane, n'a pas fini de livrer<br />
tous ses secrets. Après la<br />
mise sous mandat de dépôt de<br />
plusieurs hauts fonctionnaires<br />
de l'appareil sécuritaire marocain,<br />
dont le directeur de la sécurité<br />
des palais royaux,<br />
Abdelaziz Izzou, le juge d'instruction<br />
Jamal Serhane vient<br />
d'interdire au préfet de Tanger,<br />
Younès El Jamali, de quitter le<br />
territoire.<br />
Cette décision a été prise alors<br />
Younès El Jamali.<br />
même que Younès El Jamali demeure<br />
toujours dans le service des soins intensifs de la clinique<br />
Cheikh Zaïd de Rabat, suite à une violente crise de<br />
nerfs dont il a été victime, le vendredi 22 septembre 2006,<br />
à Tanger. De retour de Rabat où il avait été convoqué par<br />
sa hiérarchie, le préfet de Tanger a en effet cédé ce jour-là<br />
à une crise d'hystérie sous les yeux de passants médusés.<br />
Probablement éprouvé par l'interrogatoire qu'il venait de<br />
subir, il s'en est pris à des agents de la police de la circulation<br />
postés à l'entrée du quartier Bani Makada. Avant de se<br />
lancer dans un long réquisitoire contre ses supérieurs, qu'il<br />
a traités de corrompus qui veulent l'impliquer dans l'affaire<br />
Cherif Bin Louidane. Même si, pour le moment, rien ne<br />
prouve que le préfet de Tanger soit véritablement impliqué<br />
dans cette affaire, tout porte à croire que son arrestation ne<br />
saurait tarder. D'après des sources bien informées, son remplacement<br />
serait de toute façon inéluctable.❏<br />
Le premier forum africain<br />
de la poste à Marrakech<br />
Le magazine mensuel,<br />
Economie et Entreprises,<br />
que dirige notre confrère<br />
Hassan Alaoui, et Barid Al<br />
Maghrib, dont le nouveau patron<br />
n'est autre que le jeune<br />
Anass Alami, organisent le<br />
premier forum postal de<br />
l'Afrique du Centre, du Nord<br />
et de l'Ouest. L'événement<br />
aura lieu les 4 et 5 décembre<br />
2006, à Marrakech. Il réuni-<br />
ra pour la première fois plusieurs<br />
pays de la région pour<br />
des échanges sur les axes clés<br />
du développement des marchés<br />
postaux africains.<br />
Ministres des Postes et des<br />
Télécommunications, directeurs<br />
généraux de différentes<br />
postes africaines et experts<br />
internationaux opérant dans<br />
le secteur participeront à ce<br />
forum.❏
© Ph. MHI<br />
FIL DIRECT<br />
<strong>Maroc</strong><br />
prioritaire<br />
Marc Thépôt, directeur<br />
général d'Accor <strong>Maroc</strong>,<br />
a participé à une importante<br />
réunion du groupe,<br />
du 27 au 29 septembre,<br />
à Budapest,<br />
Hongrie. Cette réunion<br />
Marc Thépôt<br />
a discuté de la nouvelle<br />
stratégie d'Accor, baptisée<br />
«À vos marques»,<br />
et dans laquelle le<br />
<strong>Maroc</strong> est prioritaires.<br />
Après l'annonce, de<br />
bons résultats financiers,<br />
Accord <strong>Maroc</strong> vient de<br />
relancer le projet de la<br />
station balnéaire<br />
d'Essaouira.<br />
10<br />
Chefchaouen:<br />
L'intégration par le sport<br />
Roi Mohammed VI a<br />
visité, le 27 septembre<br />
SMle<br />
2006 à Chefchaouen, le<br />
chantier de réaménagement du stade municipal<br />
de la ville, qui a nécessité un<br />
coût global de 1,867 million de dirhams.<br />
Ce financement a été mobilisé dans le cadre<br />
d'un partenariat entre la Fondation<br />
Mohammed V pour la Solidarité, le conseil<br />
provincial, le conseil municipal et le département<br />
chargé des Sports. Les travaux<br />
de réaménagement de ce stade, d'une capacité<br />
d'accueil de 2.500 places, portent<br />
sur la réfection des gradins, l'installation<br />
de l'éclairage, l'aménagement des espaces<br />
omnisports d'entraînement et l'installation<br />
de grillages. Par ailleurs, SM le Roi a distribué<br />
des articles et des équipements sportifs,<br />
don de la Fondation Mohammed V pour la<br />
Solidarité, au profit de 633 bénéficiaires répartis<br />
entre 28 équipes de football, 2 équipes de football<br />
minimes, 5 équipes de basket-ball, 8 équipes<br />
de mini-foot et une association d'athlétisme.<br />
Convaincue du rôle du sport dans l'intégration<br />
Les iscaïstes de Guinée<br />
en visite au <strong>Maroc</strong><br />
Rachid M'rabet, directeur de l'ISCAE, entouré par les dix-sept lauréats<br />
de la première promotion de l'ISCAE Guinée en visite d'études<br />
au <strong>Maroc</strong> du 21 au 27 septembre 2006 sur invitation de l'ISCAE <strong>Maroc</strong><br />
et l'Agence marocaine de Coopération internationale.<br />
sociale et économique des jeunes, la Fondation<br />
Mohammed V pour la Solidarité a lancé en<br />
2005 la réalisation d'un vaste programme d'espaces<br />
sportifs, dont 10 à Rabat et 16 à Casablanca.<br />
Longtemps tombée dans l'oubli, Chefchaouen<br />
renaît de ses cendres grâce à des multiples projets<br />
dans différents domaines lancés par SM le<br />
Roi ces cinq dernières années. ❏<br />
Verdict dans<br />
l’affaire du Bac<br />
La Cour d'appel de Meknès a rendu<br />
son verdict dans l'affaire de fuite<br />
des épreuves du baccalauréat à la session<br />
de juin 2006. M. Khattat et<br />
A.Chaouri, les principaux accusés, ont<br />
écopé de trois ans de prison ferme et d'une<br />
amende de 5.000 dirhams. Les autres<br />
inculpés ont été condamnés à des<br />
peines allant de 2 ans à 2 mois d'emprisonnement.<br />
Seul un accusé a été acquitté<br />
dans le cadre de ce dossier. Pour<br />
rappel, cette affaire avait déclenché un<br />
véritable tollé à l'époque. M. Khattat,<br />
technicien chargé de l'impression à<br />
l'Académie de l'éducation et de la formation<br />
de Meknès-Tafilalet et<br />
A.Chaouri, agent d'exécution dans un<br />
établissement scolaire similaire, avaient<br />
communiqué les épreuves en premier.<br />
Très vite, la machine mercantile s'est<br />
enclenchée, les épreuves se monnayant<br />
un peu partout dans la ville. ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph. MAP
© Ph.DR<br />
ACTUALITÉ<br />
L’Association 2007 Daba se mobilise pour les législatives<br />
Le pari de la transparence<br />
Des cadres de l’Association 2007 Daba.<br />
95% des jeunes ne s’identifient à<br />
aucun parti politique et 50% d’entre<br />
eux ne sont pas inscrits sur les listes<br />
électorales. Face à ce constat de désaffection<br />
des jeunes de l’action politique,<br />
Nourredine Ayouch ne pouvait rester<br />
les bras croisés. Avec d’autres acteurs<br />
économiques et des représentants de la<br />
société civile, il a pris les choses en<br />
Congressmen US favorables au projet d’autonomie<br />
La délégation du Conseil royal consultatif pour les<br />
Affaires sahariennes (CORCAS),conduite par Khali<br />
Henna Ould Errachid, a réussi sa mission au sein du<br />
Congres américain. Plusieurs congressmen influents<br />
ont exprimé leur appréciation du projet d'autonomie des<br />
provinces du Sud proposé par SM le Roi, soulignant<br />
que cette formule est conforme aux idéaux et principes<br />
démocratiques reconnus mondialement et constitue une<br />
merveilleuse contribution au règlement de la question<br />
du Sahara.<br />
Actuellement aux Etats-unis, la délégation du Corcas a<br />
également participé à une table-ronde à l'université<br />
Georgetown et devra rencontrer la presse américaine et<br />
étrangère accréditée à Washington.<br />
12<br />
mains et créé «2007 Daba». Cette association<br />
ambitionne d’impulser chez les<br />
femmes et les jeunes un élan en faveur<br />
de la politique avec une augmentation<br />
du taux de participation de 25%, donner<br />
aux élites intellectuelles et économiques<br />
l’envie de s’engager concrètement<br />
dans les partis politiques en ciblant<br />
quelque 700 élites et 7000 cadres et<br />
<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />
œuvrer pour l’ouverture des partis politiques<br />
aux femmes, aux jeunes et aux élites<br />
pour atteindre un taux d’accroissement<br />
des adhésions de 20%. «2007<br />
Daba » vise également à mobiliser les<br />
citoyennes et citoyens pour une participation<br />
forte aux élections législatives<br />
de 2007 et à appeler les pouvoirs publics<br />
à veiller en toute transparence au libre<br />
choix des électeurs et à sanctionner tout<br />
usage de l’argent ou tout autre moyen<br />
illicite à des fins électorales. Pour atteindre<br />
ses objectifs, « 2007 Daba » prévoit<br />
une campagne de sensibilisation avec<br />
l’édition d’un guide du citoyen, la production<br />
et diffusion de capsules télévisées<br />
pour l’éducation à la politique, des<br />
campagnes multimédia pour l’incitation<br />
à la participation aux élections et des<br />
émissions télévisées pour la promotion<br />
du débat politique. L’association a déjà<br />
entrepris des rencontres avec les principaux<br />
partis politiques pour clarifier<br />
leur référentiel, leur programme électoral,<br />
leur stratégie pour la recomposition<br />
du champ politique et de leur vision<br />
pour 2012. Encore faut-il que les partis<br />
s’impliquent davantage pour convaincre<br />
les jeunes d’adhérer à la chose politique…<br />
Rendez-vous est pris pour les<br />
législatives de 2007. ❏ BEL<br />
Harouchi à Bruxelles<br />
Abderrahim Harouchi, ministre du Développement<br />
social, de la Famille et de la Solidarité, a représenté le<br />
<strong>Maroc</strong> à la cérémonie officielle des fêtes de la<br />
Communauté française de Belgique, dont le <strong>Maroc</strong> est<br />
l’invité d’honneur 2006. Lors de cette visite à Bruxelle,<br />
Abderrahim s’est entretenu, le 27 septembre 2006, avec<br />
Marie-Dominique Simonet, ministre de la Recherche,<br />
des Technologies nouvelles et des Relations extérieures<br />
de la région wallonne et, le 26 septembre, avec<br />
Evelyne Huytebroeck, ministre de l'Aide aux personnes<br />
du gouvernement de la capitale belge. Les entretiens se<br />
sont notamment axés sur la stratégie de développement<br />
humain engagée au <strong>Maroc</strong> et les efforts entrepris à cet<br />
effet dans le cadre de l'Initiative nationale pour le<br />
développement humain.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006
© Ph. AFP<br />
Bucarest abrite le Sommet de la francophonie<br />
Les affaires<br />
en prime<br />
Jacques Chirac et Abdou Diouf.<br />
Les 28 et 29 septembre 2006, pas<br />
moins de soixante-trois chefs d'Etat<br />
et de gouvernement de l'organisation<br />
internationale de la francophonie<br />
(OIF), dont le secrétaire général<br />
est Abdou Diouf, se réunissent à<br />
Bucarest, en Roumanie, à l'occasion<br />
du XI ème sommet. La dernière rencontre,<br />
à Ouagadougou, au Burkina<br />
Faso, en 2004, a été un moment fort<br />
dans la vie de l'OIF en s'attachant à<br />
bâtir «un espace solidaire pour un<br />
développement durable ». Un cad-<br />
re stratégique avait été tracé qui retenait<br />
quatre missions pour la décennie<br />
à venir: promouvoir la langue<br />
française; développer la paix, et la<br />
démocratie; soutenir l'éducation et la<br />
recherche; renforcer la coopération.<br />
Pour rappel, il y a plus de 200<br />
millions de locuteurs en français<br />
dans le monde qui comptent, dans les<br />
cinq continents où ils sont répartis,<br />
apporter leur contribution au partage<br />
d'une langue et de valeurs communes.<br />
Avec 56 Etats membres de<br />
l'OIF, dont treize d'Europe centrale<br />
et orientale, la francophonie se distingue<br />
par sa diversité et la multiplicité<br />
de ses expressions. Elle dispose<br />
d'un réseau d'opérateurs francophones<br />
tels que l'Agence universitaire<br />
francophone, l'Association des<br />
maires, TV5, l'université Senghor<br />
d'Alexandrie, sans oublier, entre autres,<br />
le Forum francophone des affaires,<br />
premier du genre. Ce forum<br />
doit d'ailleurs tenir ses prochaines<br />
assises dans la capitale roumaine.<br />
Ce rendez-vous entre des acteurs institutionnels<br />
doit permettre de présenter<br />
les possibilités qu'offrent, en<br />
particulier en Europe de l'Est, des<br />
actions de coopération structurée autour<br />
de partenariats public-privé.❏<br />
Mu. S.<br />
Les échanges commerciaux<br />
intermaghrébins sont faibles<br />
Les échanges commerciaux entre les pays du Maghreb ne totaliseraient<br />
que 1,5 milliard de dollars, même s'ils augmentent de 11 à 12% chaque<br />
année. C'est qu'a indiqué Abdelhak Lamiri, expert algérien. L'investissement<br />
intermaghrébin se situe entre 300 et 800 millions de dollars par an, soit 0,3%<br />
des investissements internationaux, alors que les investissements étrangers<br />
dans les pays du Maghreb sont en nette hausse. Cette situation est due<br />
au manque de compétitivité des entreprises et à l'existence de barrières tarifaires<br />
importantes entre ces pays. Par ailleurs, il existe aussi des problèmes<br />
sur la qualification des ressources humaines dans le cadre de la transition<br />
économique et l'insuffisance des investissements dans la formation.❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
ACTUALITÉ<br />
ILS ONT DÉCLARÉ<br />
Le Pape Benoît XVI, devant les<br />
ambassadeurs des pays islamiques<br />
«Je voudrais,<br />
aujourd'hui, redire<br />
toute l'estime<br />
et le profond<br />
respect<br />
que je porte<br />
aux croyants<br />
musulmans.»<br />
Mahmoud Abbas,<br />
Président palestinien<br />
«Entre nous et le Hamas, il y a un problème<br />
que nous essayons de surmonter. Je<br />
m'attends à ce que ce problème soit résolu<br />
car nous n'avons pas d'autre choix que de<br />
poursuivre le dialogue.»<br />
Hassan Nasrallah,<br />
chef du Hizbollah libanais<br />
«Parler de désarmer<br />
la Résistance... avec<br />
cet Etat, ce régime,<br />
ce pouvoir, cela signifie<br />
laisser le<br />
Liban à découvert face<br />
à Israël afin qu'il<br />
tue, vole et fasse ce<br />
que bon lui semble.»<br />
Margaret Beckett, ministre britannique<br />
des Affaires étrangères<br />
« Le règlement du conflit au Moyen-Orient<br />
sur la base de la mise en place de deux Etats<br />
indépendants reste la clef vers un<br />
avenir paisible et sûr dans cette région du<br />
monde ».<br />
© Ph. AFP<br />
Ségolène Royal, membre du Parti<br />
socialiste français<br />
« Il est regrettable qu'il<br />
ait fallu attendre la sortie<br />
d'un film pour réévaluer<br />
les pensions des<br />
anciens combattants des<br />
colonies françaises ».<br />
Ely Ould Mohamed Vall,<br />
président mauritanien<br />
«SM le Roi Mohammed VI a réussi à décomplexer<br />
les relations maroco-mauritaniennes en<br />
les institutionnalisant en relations d’Etat à Etat».<br />
13<br />
© Ph. AFP<br />
© Ph. AFP
ACTUALITÉ<br />
Un article du Matin annonce le report des élections<br />
Le scoop du Matin<br />
La classe politique marocaine<br />
a eu chaud en ce début de semaine!<br />
Pour cause, dans sa livraison<br />
du lundi 25 septembre 2006,<br />
le Matin du Sahara a barré sa une du<br />
titre: «Les élections de 2007 pourraient<br />
être reportées en attendant l'autonomie<br />
du Sahara». Signé<br />
Abdelmouhsin Hassouni, l'article<br />
évoque l'hypothèse d'une résolution<br />
définitive du conflit du Sahara et l'instauration<br />
de l'autonomie dans les provinces<br />
du sud marocain avant l'avènement<br />
des élections. Auquel cas,<br />
s'interroge l'auteur, ne faudrait-il pas<br />
amender la constitution actuelle qui<br />
ne prévoit pas l'indispensable assemblée<br />
délibérante nécessaire à toute<br />
entité autonome qui se respecte?<br />
Avant de parler d'élections.<br />
L'article n'apporte pas de réponse à<br />
cette question «existentielle». Il se<br />
contente de multiplier les interrogations,<br />
avant de suggérer, comme<br />
l'évoque assez clairement son titre,<br />
de reporter les élections de 2007 en<br />
vue de laisser le temps aux instances<br />
publiques et aux formations politiques<br />
marocaines de mieux se préparer à<br />
une telle éventualité. Venant d'un tout<br />
autre journal marocain, cette sug-<br />
14<br />
gestion n'aurait pas<br />
prêté à conséquence.<br />
Mais, s'agissant<br />
du Matin du<br />
Sahara, un organe<br />
quasi-étatique dont<br />
les articles font figure<br />
de lois parmi<br />
les milieux officiels<br />
marocains, ce titre a<br />
été interprété comme<br />
le préalable médiatique<br />
d'une annonce<br />
officielle sur<br />
le report des élections<br />
législatives de<br />
2007. Il n'en fallut<br />
pas plus pour susciter<br />
de véritables remous parmi les<br />
formations politiques marocaines.<br />
Le jour même de la publication de<br />
cet article, la rédaction du Matin fut<br />
submergée de coups de fils interrogateurs,<br />
parfois réprobateurs, venant<br />
de toutes parts. Le lendemain, pour<br />
mettre fin au suspens et faire taire la<br />
rumeur qui n'a que suffisamment en-<br />
flé, le Matin a eu le courage de publier<br />
un démenti où il désavoue totalement<br />
son journaliste.<br />
«Dans nos éditions d'hier, datées du<br />
lundi 25 septembre, réalisées dimanche<br />
avec un personnel réduit, une<br />
malencontreuse interprétation s'est<br />
glissée au sujet d'un prétendu report<br />
des élections générales, lié au projet<br />
de l'autonomie au Sahara marocain»,<br />
explique le Matin dans son édition<br />
du mardi 26 septembre. Et de poursuivre:<br />
«Il va de soi qu'il ne s'agit là<br />
que de sa (de l'auteur) propre réflexion,<br />
n'engageant que lui . Elle ne<br />
traduit pas une position officielle, encore<br />
moins celle du Matin, dont le<br />
souci est de se conformer constamment<br />
à ce qui est annoncé de source<br />
autorisée, récusant la rumeur de salon,<br />
s'efforçant de conforter la rigueur<br />
et le professionnalisme. En aucun<br />
cas, en effet, le report des élections<br />
n'est envisagé ni prévu. Nous<br />
présentons à nos lecteurs nos sincères<br />
excuses». Message reçu. ❏<br />
MEL<br />
Un <strong>Maroc</strong>ain à l’Exécutif<br />
d’Interpol<br />
Mustapha Mouzouni, le brillant<br />
contrôleur général, directeur<br />
de la police judiciaire et chef du bureau<br />
d'Interpol à Rabat a été élu membre<br />
du Comité exécutif de<br />
l'Organisation <strong>International</strong>e de Police<br />
Criminelle (Interpol), lors de<br />
l'Assemblée générale de cette organisation,<br />
du 19 au 22 septembre à<br />
Rio de Janeiro, au Brésil. Le candidat<br />
marocain a obtenu 88 voix, contre<br />
42 pour son concurrent du Lesotho.<br />
Le Comité exécutif d'Interpol est une<br />
institution très convoitée par les membres<br />
de l'Organisation, car il s'agit de<br />
la plus haute instance de décision<br />
après l'Assemblée générale. La cérémonie<br />
de clôture de la conférence<br />
Mustapha Mouzouni.<br />
a vu la remise à la délégation marocaine<br />
du drapeau d'Interpol qui tiendra<br />
la prochaine session de son<br />
Assemblée générale à Marrakech, en<br />
novembre 2007. ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph DR
ACTUALITÉ<br />
Certaines universités marocaines ont introduit le master,<br />
un cursus d'excellence pour tirer vers le haut une université<br />
en décomposition avancée. A condition d’y mettre les moyens.<br />
Le master<br />
qui cache la forêt<br />
Pour que les rentrées universitaires<br />
se suivent et ne se ressemblent<br />
pas, un nouveau produit<br />
est lancé pour la saison 2006-2007.<br />
Le master. Un anglicisme diplômant<br />
qui a une connotation de qualité dans<br />
les pays anglo-saxons, tout comme en<br />
France. À voir le dispositif mis en place,<br />
il devrait en être de même chez<br />
nous.<br />
De quoi s'agit-il? D'un cursus de<br />
deux ans qui vient se substituer<br />
à la licence appliquée instituée en<br />
2003. C'est en somme un cycle<br />
de bac+ cinq qui a valeur de l'ancien<br />
DESA(diplôme des études supérieures<br />
appliquées). Deux types de masters<br />
ont été définis. L'un professionnalisant,<br />
directement branché sur un métier<br />
de praticien de haut niveau; l'autre<br />
axé sur la recherche scientifique.<br />
Les études s'articulent en semestres autour<br />
d'un package progressif de modules.<br />
Distinction est ainsi faite entre<br />
l'inscription administrative et le cheminement<br />
d'acquisition des différentes<br />
parties des programmes. Une flui-<br />
dité de parcours qui contraste avec la<br />
rigidité de l'ancien système.<br />
En théorie, toutes les facultés peuvent<br />
postuler à l'organisation de masters<br />
dans des disciplines fondamentales ou<br />
connexes qui relèvent de leurs domaines.<br />
À condition de passer par une commission<br />
nationale d'experts indépendants<br />
pour la validation des projets.<br />
Exemple, la faculté des lettres et scien-<br />
Pour certaines options,<br />
on peine à sélectionner quinze<br />
ou vingt étudiants valables.<br />
ces humaines de Rabat a obtenu dix<br />
masters sur quatorze projets présentés.<br />
Un record à mettre sur le compte de<br />
son doyen, Mohamed Berriane, un<br />
chercheur émérite au dynamisme débordant.<br />
Dix masters pour des groupes<br />
de trente, en moyenne, sur six mille<br />
étudiants inscrits. C'est peu, mais c'est,<br />
en même temps, une fausse impression.<br />
Car les conditions d'accès à ce cursus<br />
sont, elles aussi, draconiennes; tout<br />
comme l'étaient, d'ailleurs, celles de la<br />
licence appliquée. En plus de la faiblesse<br />
générale du niveau, dont il faut<br />
chercher les causes sur toute l'entendue<br />
du système scolaire, le principal<br />
reste la langue véhiculaire de la discipline<br />
choisie. Pour certaines options,<br />
après étude et triage des dossiers et entretien,<br />
on peine à sélectionner des groupes<br />
de quinze ou vingt étudiants<br />
pour chaque option de master.<br />
C'est là, précisément, où le bât<br />
blesse. Par rapport à une population<br />
de plus de trois cent cinquante<br />
mille âmes estudiantines,<br />
réparties sur quatorze campus universitaires,<br />
le master apparaît, malheureusement,<br />
pour ce qu'il est: une<br />
goutte d'eau dans un océan d'établissements<br />
pédalant dans la semoule de<br />
la médiocrité, dans une masse de diplômes<br />
inopérants et une armée, en<br />
progression galopante, de diplômés déphasés.<br />
Bref, le master comme un arbre<br />
qui ne peut cacher la forêt d'une<br />
rentrée universitaire massivement semblable<br />
aux précédentes.<br />
C'est tout à leur honneur, les enseignants,<br />
eux, s'accrochent au master;<br />
ils se le sont approprié; ils veulent un<br />
label d'excellence. Ce n'est donc pas<br />
la volonté qui manque, mais les<br />
moyens. Même l'encadrement marocain<br />
fait défaut suite à la désastreuse<br />
opération du départ volontaire. Tout<br />
cela se paie. Or, les budgets alloués<br />
par le ministère sont loin de répondre<br />
à ces postes de dépenses. Tirer vers<br />
le haut, même à un rythme de tortue,<br />
une université nationale en décomposition<br />
avancée est à ce prix.❏<br />
A. Mansour
LIAISONS<br />
SUSPECT
Nos MRE ne seront<br />
pas représentés<br />
au Parlement.<br />
L'islamisme ravageur<br />
hypothèque le vote.<br />
Sarkozy a convaincu<br />
les sécuritaires<br />
marocains.<br />
S<br />
ES<br />
Par Abdellatif Mansour<br />
Voteront, voteront pas,<br />
nos émigrés éparpillés<br />
aux quatre coins du<br />
monde, avec une forte<br />
concentration en<br />
Europe, une communauté conséquente<br />
dans les pays du Golfe et une<br />
présence substantielle au Canada?<br />
Près de trois millions de bras et de<br />
cerveaux, cela dépasse les populations<br />
réunies du Koweït et du Qatar;<br />
c'est un peu plus que le peuplement<br />
des Emirats arabes unis et près du<br />
quart des sujets du Roi des Belges.<br />
Ce qui donne une idée de l'importance<br />
numérique de cette diaspora de<br />
souche marocaine. Et le compteur<br />
n'est pas près de s'arrêter à ce chiffre.<br />
Le processus de régularisation aux allures<br />
massives enclenchées en Italie<br />
et en Espagne, la politique d'immigration<br />
choisie ou concertée adoptée<br />
par la France et le Canada, ne manqueront<br />
pas de susciter un appel d'air<br />
dans la durée, entretenu par le chômage<br />
chronique et multiforme qui sévit<br />
chez nous.<br />
Il ne s'agit pas du vote de nos MRE<br />
là où ils sont, du moins ceux qui sont<br />
en situation régulière, ou carrément<br />
naturalisés. Ceci est du ressort des<br />
autorités des pays d'accueil. Ce qui<br />
nous importe ici, c'est la participation<br />
ou non de nos compatriotes aux prochaines<br />
élections législatives, en 2007,<br />
dans leur pays d'origine, le <strong>Maroc</strong>. En<br />
clair, seront-ils représentés ou pas dans<br />
la future première chambre, en tant<br />
qu'entité migrante ayant sa propre spécifié<br />
représentative?<br />
La question ne cesse d'être posée, quasiment<br />
dans les mêmes termes, depuis<br />
les années 80. Elle est encore revenue<br />
sur le tapis, à une année solaire<br />
de la grande consultation populaire.<br />
Disons-le d'emblée, l'affaire semble<br />
être entendue: les MRE ne voteront<br />
pas aux législatives et continueront<br />
donc à ne pas être représentés au<br />
Parlement de la mère patrie. Le<br />
☛
COUVERTURE<br />
choix est sans appel. Les jeux sont<br />
faits. Rien ne va plus pour les postulants<br />
marocains d'outre-mer à quelques<br />
sièges à part sous la coupole délibérative<br />
du pays. C'est l'option retenue par<br />
les tenants du vrai pouvoir de décision<br />
dans la hiérarchie de l'État.<br />
Ont-ils décidé tous seuls, comme des<br />
grands, en leur âme et<br />
conscience, en connaissance<br />
de cause réelles<br />
et d'effets éventuels,<br />
dans une sorte d'isoloir<br />
en cercle restreint?<br />
Certainement pas, si<br />
tant est que, dans ce<br />
genre d'affaire, le dialogue<br />
transfrontalier<br />
fonctionne à plein régime,<br />
sur un double registre<br />
politique et sécuritaire,<br />
qui n'en fait<br />
qu'un. On peut aisément<br />
imaginer que le<br />
duo siamois du ministère de l'Intérieur,<br />
Chakib Benmoussa et Fouad Ali El<br />
Himma, pour respecter la hiérarchie<br />
formelle, ainsi que les patrons de leurs<br />
principaux services connexes, Yacine<br />
Mansouri, de la DGED et Abdellatif<br />
Hammouchi, de la DST, ne se sont pas<br />
privés d'engager une intime concertation<br />
avec leurs homologues, particulièrement.<br />
Dans ce dispositif, puissamment activé<br />
pour la circonstance, un homme, le<br />
plus en vue actuellement dans<br />
l'Hexagone, un peu plus que le<br />
Président de la République française<br />
lui-même, joue un rôle décisif: Nicolas<br />
Sarkozy. Celui qui veut devenir calif<br />
à la place du calif, à partir de son QG<br />
à la place Beauvau, d'où il ne gère pas<br />
que les affaires intérieures, mais aussi<br />
extérieures. Il est le ministre-candidat<br />
de beaucoup de choses, avec une<br />
attention particulière pour le <strong>Maroc</strong>.<br />
Il a été, en tout cas, pour beaucoup<br />
dans l'empêchement de nos RME de<br />
Nicolas Sarkozy avec (de G à D) Lhaj<br />
Thami Breze, président de l'Union des<br />
Organisations islamiques de France,<br />
Mohamad Bechari, président de la<br />
Fédération nationale des Musulmans de<br />
France, et Dalil Boubakeur, recteur de la<br />
Mosquée de Paris,<br />
20<br />
Ce sont aussi<br />
les islamistes qui<br />
voteront pour<br />
des candidats à<br />
une députation<br />
marocaine qu'ils<br />
se feront un<br />
point d'honneur<br />
de choisir<br />
parmi eux.<br />
voter et de se présenter aux législatives<br />
marocaines de 2007. Pourquoi et<br />
comment? Nous y reviendrons.<br />
Il faut juste rappeler que la question<br />
avait été tranchée dans l'autre sens, par<br />
la plus haute autorité de l'État, pas plus<br />
tard que le 6 novembre 2005. SM le<br />
Roi, dans un discours commémoratif<br />
de la récupération du<br />
Sahara marocain,<br />
avait, en effet, annoncé<br />
que les <strong>Maroc</strong>ains<br />
résidents à l'étranger<br />
seront représentés au<br />
Parlement de leur pays<br />
d'origine. Quatre mesurescomplémentaires<br />
ont été prises à ce<br />
sujet.<br />
Un. Les élus MRE de<br />
2007 siègeront à la<br />
Chambre des<br />
Représentants. Deux.<br />
Des circonscriptions<br />
électorales seront créées à l'étranger.<br />
Trois. Les jeunes générations d'émigrés<br />
auront droit au vote, au même titre<br />
que leurs aînés, conformément à<br />
l'abaissement à 18 ans de l'âge de participation<br />
aux différents scrutins.<br />
Quatre. La création d'un Conseil supérieur<br />
de la communauté marocaine<br />
à l'étranger «constitué de façon démocratique,<br />
avec toutes les garanties<br />
de crédibilité, d'efficience et de représentativité<br />
authentique».<br />
Tout était donc dit. Le débat était clos,<br />
et il tardait à tout le monde qu'il le soit.<br />
Car le sujet du vote et de la représentation<br />
nationale des MRE a connu une<br />
histoire en dents de scie. Il faut se souvenir<br />
que, en 1984, les MRE avaient<br />
pris part aux législatives marocaines<br />
dans cinq circonscriptions, à Paris,<br />
Lyon, Bruxelles, Madrid et Tunis. Ils<br />
ont donc eu cinq députés à la première<br />
Chambre de 1984 à 1992, durant<br />
une législature exceptionnellement rallongée<br />
de deux ans.<br />
Le plus visible de ces élus venus du<br />
Nord a été un certain Akka Ghazi, syndicaliste<br />
CGT à Paris, apparenté USFP<br />
et premier champion en titre du nomadisme<br />
partisan et parlementaire.<br />
L'expérience, qui, il faut le dire, n'a<br />
pas été franchement concluan-<br />
☛
te, a été stoppée nette en 1993. Depuis,<br />
plus rien. Plus de MRE sous la coupole<br />
de la représentation nationale.<br />
Face à cette suppression, il n'y a pas eu,<br />
vraiment, de protestations franches et<br />
vigoureuses de la part des partis politiques,<br />
hormis les gesticulations habituelles<br />
d'un Mahjoubi Aherdane et une<br />
timide allusion, pour le principe, dans<br />
le mémorandum de la Koutla<br />
adressé, en 1996, à feu Hassan II<br />
par les partis de l'opposition de<br />
l'époque.<br />
Ce silence politique n'empêchait<br />
pas certains milieux associatifs en<br />
gestation de contester “un véritable<br />
déni de citoyenneté” à l'encontre<br />
de <strong>Maroc</strong>ains de plein droit,<br />
sous prétexte qu'ils résident hors du<br />
pays. Une telle mesure est jugée anticonstitutionnelle.<br />
On s'est également élevé contre le fait<br />
de considérer les MRE comme de simples<br />
pompes à devises, quitte à les<br />
comptabiliser parmi “les touristes étrangers”,<br />
juste pour gonfler les statistiques<br />
pour près de moitié. Du coup, les dix<br />
millions de touristes à l'horizon 2010,<br />
© Ph.AFP<br />
seraient, donc, aisément divisibles par<br />
deux.<br />
Venons-en à la question centrale:<br />
Pourquoi un tel revirement? La principale<br />
raison invoquée n'est autre que<br />
les puissants courants islamistes qui<br />
traversent la communauté marocaine<br />
de l'étranger, particulièrement la plus<br />
nombreuse, celle de France, en parti-<br />
Quoi qu'il en soit, sur le thème<br />
de l'Islam et de l'islamisme<br />
en France, Sarkozy sait<br />
de quoi il parle.<br />
culier, et d'Europe de l'Ouest, en général.<br />
Sur ce point, il n'y a pas besoin<br />
de faire un dessin, tellement le phénomène<br />
a pris des dimensions de déferlante<br />
fondamentaliste.<br />
Les barbus et les voilées courent les<br />
rues et les métros de Paris, Madrid,<br />
Bruxelles, Amsterdam, Rome,<br />
Stockholm et Copenhague. Sans être<br />
spécialement attirés par les sirènes xénophobes<br />
de l'extrême droite, les populations<br />
des pays d'accueil ont<br />
quelques raisons d'être inquiètes. Car,<br />
c'est parmi ces islamistes à la religiosité<br />
ostentatoire, parfois outrageuse,<br />
que sont recrutés les terroristes<br />
de l'intégrisme. Ce sont eux aussi<br />
qui voteront et appelleront à voter<br />
pour des candidats à une députation<br />
marocaine qu'ils se feront un point<br />
d'honneur de choisir parmi eux.<br />
Autrement dit, un islamiste, de préférence<br />
parmi les purs et durs.<br />
Surtout qu'il ne s'agit pas, cette foisci,<br />
comme en 1984, de procéder à des<br />
tours de passe-passe pour faire rendre<br />
aux urnes, dans le secret des<br />
consulats, les résultats convenus avec<br />
Rabat. Les temps ont changé, les générations<br />
d'électeurs aussi. L'époque<br />
des fameuses “amicales” chargées de<br />
la filature des exilés politiques -et de<br />
la supervision du scrutin de 1984n'est<br />
plus.<br />
C'est cette réalité criante et ce risque<br />
patent que Nicolas Sarkozy, au gré<br />
de ses déplacements officiels et de<br />
ses contacts informels, a expliqué aux<br />
sécuritaires marocains. Il a milité pour<br />
la non participation des <strong>Maroc</strong>ains de<br />
France aux législatives de 2007;<br />
conseillant à ses interlocuteurs nationaux<br />
de ne surtout pas s'engager dans<br />
cette voie plus que hasardeuse.<br />
Difficile d'accuser Nicolas Sarkozy<br />
d'atteinte à la souveraineté marocaine,<br />
sur un sujet qui relève<br />
plutôt de la co-souveraineté.<br />
En ce sens que nos MRE<br />
sont, également, un peu<br />
les siens. Cela se passe<br />
chez lui et sous la responsabilité<br />
de son ministère<br />
d'État. N'est-il pas aussi<br />
le ministre du Culte, celui qui a mis<br />
en place, après moult difficultés, le<br />
CFCM (Conseil français du culte musulman).<br />
Un pari difficile qu'il a finalement<br />
gagné, réussissant à se donner<br />
un interlocuteur institutionnel de l'Islam<br />
de France. Il a, c'est vrai, une préférence<br />
pour Dalil Boubakeur, le recteur<br />
algérien de la mosquée de Paris, qu'il<br />
a installé au sommet du CFCM. Au<br />
détriment de Fouad Alaoui de la puissante<br />
UOIF (Union des organisations<br />
islamiques de France) et Mohamed<br />
Bechari, président de la FNMF<br />
(Fédération nationale des musulmans<br />
de France). Deux <strong>Maroc</strong>ains à la tête<br />
de deux structures majoritaires au sein<br />
du CFCM, mais que Sarkozy ne porte<br />
pas dans son cœur. Quoi qu'il en soit,<br />
sur le thème de l'islam et de l'islamisme<br />
en France, Sarkozy sait de quoi il<br />
parle.<br />
Et puis, entre nous, sommes-nous réellement<br />
en mesure de mobiliser les<br />
structures consulaires et toute la logistique<br />
extérieure dont nous disposons,<br />
pour faire voter, dans la régularité<br />
et la transparence, nos MRE là où<br />
il sont de par le monde? Ce n'est pas<br />
une incapacité congénitale, mais rien<br />
ne semble indiquer une réelle volonté<br />
politique dans ce sens. Aussi, le vote<br />
des <strong>Maroc</strong>ains de l'étranger et leur représentation<br />
au Parlement sont, plus<br />
que jamais et une fois de plus, compromis.La<br />
question n'est, tout simplement,<br />
plus à l'ordre du jour J, en 2007.❏<br />
21
POLITIQUE<br />
L’Association marocaine des anciens de Sciences-po a organisé<br />
une conférence-débat avec le secrétaire général du PPS, Ismaïl<br />
Alaoui à Casablanca. Une rencontre instructive.<br />
La clarté du propos<br />
C’est avec rationalisme, franchise,<br />
responsabilité et clarté<br />
de vision que Ismaïl Alaoui,<br />
secrétaire général du Parti du Progrès<br />
et du Socialisme, a répondu aux questions<br />
posées par Tel Quel et Al Ahdath<br />
Al Maghribia dans le cadre d’une conférence-débat<br />
dans un hôtel casablancais<br />
le 19 septembre organi-<br />
sée par l’AMAPS<br />
(Association marocaine<br />
des anciens de sciences<br />
po.) en vue des élections<br />
prévue pour l’été 2007.<br />
Tel Quel et Al Ahdath Al<br />
Maghribia ont publié des comptes-rendus<br />
à leurs lecteurs. Mais est-ce que<br />
l’objectif avoué de l’AMAPS, à savoir<br />
l’incitation et l’instauration d’un débat,<br />
combien nécessaire en ce moment,<br />
risque d’être atteint? My Ismail Alaoui,<br />
à la tête d’une des premières formations<br />
politiques du pays, ancrée à gauche, a<br />
donné le ton qu’il faut non<br />
pas en s’expliquant sur un<br />
programme progressiste<br />
mais plutôt en faisant un certain<br />
nombre d’affirmations<br />
– révélations et principalement:<br />
“la monarchie de<br />
Mohammed VI fait du très<br />
bon travail” et “le club politique<br />
marocain n’est pas<br />
encore majeur et n’est pas<br />
à la hauteur de ses responsabilités”.<br />
L’ensemble étayé<br />
de révélations somme toute<br />
intéressantes, notamment<br />
concernant la gestion du<br />
problème de la lutte contre<br />
l’analphabétisme qui<br />
concerne “40% des<br />
<strong>Maroc</strong>ains” assurant que le<br />
gouvernement I de l’alter-<br />
nance est “tombé dans la<br />
lutte des clans” “pour des<br />
22<br />
raisons politiciennes” et surtout affirmant<br />
: “nous ne nous sommes jamais<br />
investis dans la lutte contre l’analphabétisme”<br />
. Rien que ça. Et c’est cela,<br />
justement, qui doit permettre l’instauration<br />
d’un débat sain, riche et constructif<br />
à même d’apporter des réponses<br />
claires et convaincantes, aux atteintes<br />
Pour M. Alaoui, “le club<br />
politique marocain n’est pas<br />
à la hauteur de ses responsabilités”.<br />
© Ph.DR<br />
et autres interrogations de l’électorat<br />
marocain, car il faut le reconnaître. Seule<br />
cette voix est susceptible de servir de<br />
barrage à l’immense pouvoir de l’audiovisuel<br />
avec sa kyrielle de chaînes, sa<br />
meute médiatique son chapelet et déformations<br />
des faits et gestes. Seule cette<br />
voix peut permettre une décrispation<br />
générale à même de susciter un éveil<br />
politique répondant aux appréhensions<br />
justifiées et injustifiées des uns et des<br />
autres.<br />
Seule cette voix permettra aux partis<br />
politiques de sortir de leur espace fermé,<br />
de ne plus se cacher derrière des aléas,<br />
aujourd’hui incompréhensibles, ou d’utiliser<br />
ou la langue de bois ou/et<br />
le double langage. Les temps<br />
changent et les partis politiques<br />
ne doivent plus mentir : (regarder<br />
ce qui se passe en Hongrie),<br />
ils doivent se remettre en question<br />
et révolutionner leurs idées.<br />
Le renouvellement du tiers de la<br />
deuxième Chambre, qualifié de “non<br />
événement” par M. Alaoui prouve que<br />
les partis politiques sont incapables de<br />
contrôler leurs élus et, surtout, incapables<br />
de mettre un terme à des pratiques<br />
tant dénoncées dans le passé.<br />
Car ce sont nos partis politiques qui<br />
savent mieux que quiconque<br />
que la politique est fondamentalement<br />
une science qui<br />
consiste à anticiper, à prévoir<br />
et à prévenir et le chemin est<br />
aujourd’hui largement balisé<br />
par une monarchie dynamique<br />
qui se bat pour mettre<br />
de l’ordre partout, accomplissant<br />
un travail colossal et<br />
combien difficile.<br />
En attendant l’instauration de<br />
ce débat qui vaudra certainement<br />
mieux que d’autres<br />
“manifestations-moussems”<br />
hauts en couleur et au coût<br />
qui durent ce que dure une<br />
campagne électorale, gageons<br />
et souhaitons que les efforts<br />
de l’ASAP auront l’impact<br />
positif souhaité. ❏<br />
Hamid Touzani<br />
Ismail Alaoui.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006
Mahmoud Archane élu au Conseil national de la Résistance<br />
Le ton du défi<br />
comprends<br />
pas l'attitude de<br />
ne<br />
«Je<br />
mes détracteurs.<br />
Leur acharnement prête à<br />
rire. Si, au moins, ils avaient<br />
des arguments fiables…<br />
C'est scandaleux.» La réaction<br />
de Mahmoud Archane<br />
au sujet de la polémique suscitée<br />
par son élection au<br />
Conseil national de la<br />
Résistance et de l'Armée de<br />
libération est sans équivoque.<br />
«Je refuse ce tutorat.<br />
J'ai été élu par ceux qui me<br />
connaissent, avec lesquels<br />
j'ai pris part à des actes de<br />
résistance dans la province<br />
de Khémisset. J'ai eu ma<br />
carte en 1967 et toutes les<br />
commissions, nationale et<br />
celles de révision, n'ont rien trouvé<br />
pour invalider ma carte. Alors, pourquoi<br />
ce tintamarre? Et puis, moi aussi,<br />
je m'interroge sur la qualité de résistants<br />
de mes contestataires. A<br />
moins qu'il ne s'agisse de résistants<br />
de la dernière heure…», renchérit M.<br />
Archane.<br />
L'affaire remonte au mois d’août<br />
2006. Les 400 résistants encore en<br />
vie de la province de Khémisset ont<br />
été appelés à renouveler le Conseil<br />
provincial de 27 membres regroupant<br />
les villes de Khémisset, Tiflet et<br />
Romani. Mahmoud Archane, par<br />
ailleurs secrétaire général du<br />
Mouvement démocratique et social<br />
(MDS), est élu. Plus, il se classe premier<br />
dans la circonscription de Tiflet-<br />
Romani. Le conseil provincial a élu<br />
les cinq membres devant siéger au<br />
Conseil national. Et, encore une fois,<br />
M. Archane arrive en tête avec 18<br />
voix sur 27. Le deuxième a eu 13<br />
voix. «C'est à ce moment-là que mes<br />
détracteurs ont commencé à broyer du<br />
noir. Ils craignent que mes frères résistants,<br />
dont certains m'ont poussé à<br />
© Ph MHI<br />
Mahmoud Archane. “J'ai été élu par ceux qui me connaissent.<br />
me présenter, me portent à la tête du<br />
Conseil national. Alors que je n'ai<br />
parlé à personne à ce sujet.»<br />
A la question de savoir s'il compte<br />
briguer le mandat de président, il dit<br />
Baisse des accidents<br />
Le nombre des accidents sur les autoroutes<br />
du <strong>Maroc</strong> a régressé de 39% au<br />
cours du premier semestre 2006 par<br />
rapport à la même période de 2005,<br />
soit une baisse de 34% du nombre de<br />
blessés graves et de 44% de celui de<br />
tués. "Les accidents corporels sur les<br />
autoroutes ont causé 162 blessés graves<br />
et entraîné la mort de 30 personnes"<br />
durant les six premiers mois de<br />
l'année, a indiqué, le 27 septembre, le<br />
ministère du Transport. "Les actions<br />
entreprises par la société nationale<br />
des Autoroutes du <strong>Maroc</strong> (ADM), alliées<br />
à la politique volontariste du ministère,<br />
ont ainsi permis de confirmer<br />
une tendance à la baisse de l'accidentalité<br />
sur autoroutes", a expliqué la<br />
source. Les usagers empruntant le ré-<br />
<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
POLITIQUE<br />
respecter les normes établies et si<br />
cela doit passer par les élections,<br />
il défendra ses chances. «Je suis<br />
partisan de la démocratie. Je défendrai<br />
mes chances. Je n'ai pas<br />
le syndrome israélien de mes opposants,<br />
qui n'acceptent la démocratie<br />
que lorsque ses résultats<br />
les arrangent. Je ne suis pas<br />
partisan, comme eux, d'une démocratie<br />
à ma convenance», lance-t-il,<br />
non sans un brin de défi.<br />
Cerise sur le gâteau, M. Archane<br />
a eu un soutien de taille. Celui<br />
de la fille du héros de la guerre<br />
du Rif, Mohamed Ben Abdelkrim<br />
Khattabi. Invitée dimanche 24<br />
septembre à une manifestation<br />
organisée à l'occasion du retour<br />
de Moumen Diouri au <strong>Maroc</strong>,<br />
elle n'a pas toléré qu'un orateur,<br />
ancien résistant, parle en mal de M.<br />
Archane sur ce volet précis. Et elle<br />
l'a fait savoir et a quitté la salle. Qui<br />
dit mieux?❏<br />
N. J.<br />
seau autoroutier ont parcouru 5,7<br />
millions de km au cours du premier<br />
semestre de 2006, soit une hausse de<br />
16%.<br />
Solution<br />
La Mauritanie estime que la bonne solution<br />
à la question du Sahara est une<br />
«solution politique et consensuelle entre<br />
toutes les parties concernées», a<br />
souligné le président mauritanien, Ely<br />
Ould Mohamed Vall. «Nous continuons<br />
de penser que la bonne solution<br />
à ce conflit est une solution politique<br />
et consensuelle. Cela veut dire<br />
que l'ensemble des parties concernées<br />
puisse se mettre d'accord sur une solution»,<br />
a expliqué Ely Ould Mohamed<br />
Vall, ajoutant que «la guerre ne résoudra<br />
pas ce problème».<br />
23
© Ph.DR<br />
POLITIQUE<br />
Course à la présidence de la Chambre des Conseillers<br />
L’UMP lorgne<br />
sur le perchoir<br />
Mustapha Oukacha sera-t-il reconduit?<br />
Mustapha Oukacha, membre du<br />
bureau exécutif du<br />
Rassemblement national des indépendants<br />
(RNI) et président sortant<br />
■ Hommage<br />
Les efforts inlassables de SM le Roi Mohammed VI pour la<br />
relance du processus de paix ont été vivement salués lundi<br />
25 septembre à New York, lors d’une réunion tenue par<br />
l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) en marge<br />
de la 61ème session de l’assemblée générale de l’ONU. Les<br />
ministres des Affaires étrangères de l’OCI ont particulièrement<br />
souligné l’importance du rôle joué par le Souverain à<br />
la tête du Comité Al-Qods, dans la défense de la cause juste<br />
du peuple palestinien et de son droit à construire son Etat.<br />
Le rôle du Souverain et ses efforts pour «relancer le processus<br />
de paix et garantir une paix globale, durable et juste» dans<br />
la région du Proche-Orient tout entière méritent d’être soutenus<br />
de manière permanente, d’autant plus que le Comité<br />
Al Qods endosse la responsabilité majeure de la défense des<br />
lieux sacrés musulmans et chrétiens de la ville sainte. Les chefs<br />
24<br />
de la chambre des Conseillers,<br />
sera-t-il reconduit? Ou l’élection<br />
du futur président, prévue pour<br />
les 14 et 18 octobre, donnera-telle<br />
un autre président? C’est que<br />
la possibilité d’un compromis<br />
s’éloigne davantage et les prétendants<br />
le font savoir.<br />
Mohamed Fadili, secrétaire<br />
général adjoint du Mouvement<br />
populaire, compte bien détrôner<br />
M. Oukacha. Lui qui avait eu la<br />
promesse d’être soutenu à fond<br />
par les siens et leur lobbying est<br />
numériquement bien placé. Avec<br />
soixante conseillers, l’UMP est<br />
la première force politique de la<br />
deuxième Chambre et s’estime<br />
en droit d’avoir la présidence.<br />
Sur qui peut-elle compter? Les<br />
partis de l’opposition, notamment<br />
le PND et l’UC, sont considérés<br />
par le Mouvement populaire<br />
comme un soutien potentiel.<br />
Autre prétendant à la présidence,<br />
Abdelhak Tazi, dignitaire du Parti<br />
de l’Istiqlal. Un parti qui se consi-<br />
<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />
dère comme le vainqueur des élections<br />
du dernier tiers de la deuxième<br />
Chambre, le 8 septembre 2006. Il a<br />
renforcé sa présence en enlevant cinq<br />
nouveaux sièges. Même si rien n’est<br />
encore officiel du côté des instances<br />
du parti, M. Tazi, avec tout son poids,<br />
compte bien présenter sa candidature.<br />
Face à ses deux opposants déclarés,<br />
M. Oukacha reste serein. L’homme<br />
du consensus semble sûr de rempiler.<br />
Certes son propre parti, le RNI,<br />
est un peu affaibli par des divergences<br />
internes, mais l’appui de l’USFP<br />
lui sera déterminant. En effet, les<br />
socialistes, qui président déjà la première<br />
Chambre en la personne de<br />
Abdelouahed Radi, comptent maintenir<br />
la même répartition. Le RNI a<br />
soutenu la candidature de Radi, en<br />
contrepartie l’USFP votera Oukacha.<br />
La guerre s’annonce rude et il y a<br />
fort à parier que les tractations n’aboutiront<br />
pas à un consensus aussi<br />
facilement que ça a été le cas auparavant.❏<br />
N. J.<br />
de la diplomatie des pays membres de l’OCI ont souligné à<br />
l’unanimité la nécessité d’apporter une contribution financière<br />
plus importante au Comité Al-Qods, aux niveaux aussi<br />
bien officiel que populaire.<br />
■ Dialogue<br />
Le dialogue social a repris après la trêve estivale. Le Premier<br />
ministre a reçu l’UMT et la CDT, samedi 23 septembre, et,<br />
lundi 25 septembre c’était au tour de l’UGTM (Union générale<br />
marocaine du travail), la FDT (Fédération démocratique<br />
du travail) et l’UNTM (Union nationale du travail au <strong>Maroc</strong>)..<br />
Il a été beaucoup question des récentes hausses des prix de<br />
plusieurs produits et services, samedi, lors de la première<br />
rencontre du Premier ministre avec deux centrales syndicales:<br />
l’UMT (Union marocaine du Travail) et la CDT<br />
(Confédération démocratique du travail).<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006
Mustapha Sehimi<br />
Deux dossiers de levée de l’immunité en instance<br />
devant le Parlement<br />
Immunité ou impunité<br />
parlementaire ?<br />
Mauvaise rentrée pour certains parlementaires!<br />
Après la sortie remarquée de Chakib<br />
Benmoussa sur le contrôle des dépenses<br />
électorales d’une dizaine de membres de la Chambre<br />
des Conseillers, voilà que sortent plusieurs dossiers<br />
touchant la levée de l’immunité parlementaire de<br />
membres des deux Chambres.<br />
Levons tout de suite une confusion, pas forcément<br />
innocente, bien sûr, entretenue par le personnel intéressé<br />
quant à la nature et à la portée de l’immunité parlementaire.<br />
Contrairement à ce<br />
qui est souvent avancé à ce sujet,<br />
elle ne signifie aucunement l’impunité.<br />
De manière générale, et<br />
suivant les principes du droit<br />
comparé, l’immunité est une<br />
disposition du statut des parlementaires<br />
qui a pour objet de les<br />
protéger dans le cadre de leurs<br />
fonctions. Au <strong>Maroc</strong>, elle est<br />
définie expressément par l’article<br />
39 de la Constitution.<br />
Quelle est sa nature? Elle<br />
regroupe deux notions distinctes:<br />
l’une est l’irresponsabilité<br />
protégeant le parlementaire de<br />
toute mise en cause pour des<br />
actes accomplis dans le cadre<br />
des ses fonctions (discours, rapports, votes); l’autre<br />
est l’inviolabilité concernant les activités extra-parlementaires.<br />
Ce qui veut dire que le constituant n’a pas<br />
voulu l’impunité ni l’irresponsabilité, mais qu’il s’est<br />
préoccupé d’aménager les conditions d’exercice du<br />
mandat parlementaire en offrant une protection particulière<br />
liée à cette même fonction.<br />
Deux dossiers sont aujourd’hui en instance devant le<br />
Parlement. Le premier intéresse la députée du MP<br />
Halima El Assali, qui a fait l’objet à la mi-juillet d’une<br />
demande de levée d’immunité parlementaire formulée<br />
par le ministre de la Justice sur la base des conclusions<br />
du parquet général de la Cour d’appel de Rabat.<br />
Le constituant n’a<br />
pas voulu l’impunité<br />
ni l’irresponsabilité;<br />
il s’est préoccupé<br />
d’aménager<br />
les conditions<br />
d’exercice<br />
du mandat<br />
parlementaire.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
ÉCLAIRAGE<br />
Motifs de cette requête: “insultes, diffamation et menaces<br />
de mort” contre l‘avocate Aïcha Belqaïd. Le bureau<br />
de la Chambre des Représentants, seul organe compétent<br />
dans l’intersession, doit se prononcer ces joursci<br />
sur ce dossier. L’autre affaire est celle du Conseiller<br />
Ahmed Hajji (RNI). Sur la base d’une demande transmise<br />
par le procureur général de la Cour d’appel de<br />
Fès, la levée de l’immunité de ce parlementaire a été<br />
transmise au ministre de la Justice le 17 octobre 2005<br />
puis réitérée par une nouvelle correspondance en date<br />
du 21 novembre 2005. Me<br />
Mohamed Bouzoubaâ a saisi à son<br />
tour le président de la Chambre<br />
des Conseillers, Mustapha<br />
Oukacha. Les délits reprochés à<br />
Ahmed Hajji sont: escroquerie,<br />
falsification et émission de<br />
chèques sans provision. Ils portent<br />
sur une somme de 5,5 millions<br />
de dirhams.<br />
Alors que le président de la<br />
Chambre des Représentants,<br />
Abdelouaheb Radi (USFP), entend<br />
mener la procédure à son terme,<br />
tel ne semble pas être le cas de<br />
Mustapha Oukacha, président de<br />
la Chambre des Conseillers, qui<br />
n’a toujours pas donné suite, après<br />
neuf mois, à la demande de levée de l’immunité parlementaire<br />
de Ahmed Hajji, appartenant, comme lui,<br />
au RNI.<br />
Dans ces deux affaires, les dispositions de la nouvelle<br />
loi 17-04 relative à l’immunité parlementaire, du<br />
4 novembre 2004 ont été respectées par la justice<br />
–procureur général et ministre. Il importe que le temple<br />
de la Loi qu’est le Parlement donne l’exemple du<br />
respect de l’État de droit et du principe de légalité!<br />
Dans le <strong>Maroc</strong> de la “Nouvelle Ère”, il n’est pas question<br />
de faire du Parlement le sanctuaire de l’impunité<br />
de ceux qui ont commis des délits ou de crimes<br />
sanctionnés par la loi.❏<br />
25
© Ph.AFP<br />
POLITIQUE<br />
La sécurité, no<br />
Face à une violence<br />
qui<br />
s’oppose à l’État<br />
de droit, c’est<br />
une nouvelle<br />
gouvernance<br />
du système de<br />
sécurité qui se met<br />
en place depuis<br />
des années.<br />
Les événements du 16<br />
mai 2003 à Casablanca,<br />
suivis par la neutralisation<br />
de plusieurs groupes<br />
terroristes, ont jeté<br />
une lumière crue sur les enjeux de la<br />
sécurité intérieure. C’est désormais<br />
sous une nouvelle approche que le Roi<br />
appréhende les risques et les menaces<br />
multiples et complexes auxquels le<br />
Royaume est exposé. Le “Roi social”<br />
se double d’une Roi qui entend assumer<br />
la plénitude de ses attributions et<br />
de sa mission. Il n’ignore pas que, ici<br />
et là, certains doutaient de sa déter-<br />
mination à affronter la tempête, mésestimant<br />
quelque peu les multiples facettes<br />
de sa personnalité. D’autres plaidaient<br />
pour la répression douce –même<br />
parmi ses proches– en mettant en<br />
avant l’image du <strong>Maroc</strong> à l’étranger<br />
s’accommodant mal d’une politique de<br />
durcissement.<br />
Qu’à cela ne tienne! Mohammed VI<br />
privilégie le droit à la sécurité. Il considère<br />
qu’il est le fondement de l’État de<br />
droit: il garantit en effet la sécurité qui<br />
est la première des libertés; mais il offre<br />
également aux citoyens un environnement<br />
stable, sûr et prévisible.<br />
Mais, dans le même temps, il mesure<br />
l’ampleur de la mondialisation de la<br />
violence, devenue “télégénique” selon<br />
l’une des expressions qu’on lui<br />
prête. Il n’ignore pas non plus que le<br />
mode d’action asymétrique par excellence<br />
qu’est le terrorisme ne vise<br />
pas que les seuls effets physiques, mais<br />
qu’il va bien au-delà; il prend également<br />
en compte les points de vulnérabilité<br />
des cibles pour mettre à bas<br />
l’État de droit, entraver l’activité économique<br />
et compromettre le fonctionnement<br />
régulier des institutions.<br />
Il se convaint, si besoin était, de la<br />
vulnérabilité du <strong>Maroc</strong> et des autres sociétés<br />
–et de citer à ses interlocuteurs<br />
que, par exemple, l’impact des attentats<br />
de Madrid, le 11 mars 2004, pour<br />
un coût d’environ 10.000 dollars, est<br />
totalement disproportionné à ce modeste<br />
budget. La politique sécuritaire<br />
que le Souverain va s’atteler à mettre<br />
sur pied est de lutter contre le terrorisme<br />
éligible, par bien des traits, à un<br />
avatar moderne de la grande criminalisation<br />
de la vie sociale. Face à une<br />
violence qui s’oppose à l’État de droit,<br />
c’est une nouvelle gouvernance du<br />
système de sécurité qui s’est ainsi imprimée<br />
depuis des années. Elle présente,<br />
aujourd’hui, une articula-<br />
Fouad Ali El Himma.<br />
☛
uvelle formule<br />
tion dont les traits les plus saillants<br />
sont de divers ordres.<br />
Tout d’abord, cette première observation:<br />
la centralisation du pôle sécuritaire.<br />
Il aura fallu pas moins d’un<br />
septennat pour mener à bien cette entreprise.<br />
Au départ, dans les premières<br />
semaines du début de règne, la<br />
priorité a été donnée à la prise en mains<br />
de la DST, alors sous la coupe de Driss<br />
Basri. À la fin septembre 1999 donc,<br />
c’est le colonel Hamidou Laânigri qui<br />
est nommé à la tête de cette direction,<br />
il a été proposé au Souverain par les<br />
généraux Abdelaziz Bennani,<br />
Abdelhak El Kadiri et Hosni<br />
Benslimane. On le sait: l’homme n’est<br />
pas un militaire ordinaire. Une carrière<br />
plutôt heurtée, à forte exposition<br />
dira-t-on, que ce soit au Shaba, au<br />
Zaïre, ou ailleurs. Mais aussi, en interne,<br />
un parcours qui l’a vu au premier<br />
plan des spasmes de la vie politique,<br />
que ce soit lors de l’attentat du 16 août<br />
1972 contre le Boeing royal ou des<br />
événements de Moulay Bouazza, sept<br />
mois plus tard.<br />
Après quelque dix ans auprès du<br />
Cheikh Zayed, président des Émirats<br />
arabes unis, le voilà affecté à la DGED,<br />
à la tête du département du contreespionnage,<br />
auprès du général El<br />
Kadiri. Avec sa nomination à la DST,<br />
voici sept ans, il a pour lui plusieurs<br />
atouts: l’expérience, le carnet d’adresses,<br />
la connaissance des réseaux<br />
afghans de talibans contre l’occupation<br />
soviétique – autant dire qu’il a suivi de<br />
près la genèse de cette mouvance qui<br />
allait se démultiplier en une sorte d’internationale<br />
terroriste islamiste. Promu<br />
général, Hamidou Laânigri était devenu<br />
un pilier central de la sécurité; ce<br />
rôle a été renforcé par la situation créée<br />
par l’après-16 mai, laquelle a vu le<br />
Royaume s’engager résolument dans<br />
une politique antiterroriste résolue.<br />
L’homme travaillait en liaison avec<br />
Fouad Ali El Himma, ministre délégué<br />
à l’Intérieur et il avait l’avantage professionnel<br />
et psychologique d’avoir<br />
été un homme de terrain rompu aux<br />
techniques de lutte antisubversive. Il<br />
fait la Une de la presse et devient l’homme-clé<br />
de la sécurité, paraissant<br />
enjamber les autres composantes du<br />
système sécuritaire – DGED,<br />
Gendarmerie royale, 5ème Bureau des<br />
FAR. Sa position s’est encore renforcée<br />
avec la nomination de<br />
l’un de ses amis, le général<br />
Mohamed Belbachir,<br />
à la tête de la sécurité mi-<br />
Avec la<br />
nomination, à<br />
la DGSN, de<br />
Charki Draïss,<br />
proche de<br />
Ali El Himma<br />
et de Mansouri,<br />
la boucle<br />
sécuritaire est<br />
bouclée.<br />
litaire, et ce au lendemain<br />
des attentats du 16 mai<br />
2003. Quant à l’autre bras<br />
de l’appareil sécuritaire,<br />
la DGED, c’est le général Ahmed<br />
Harchi qui succède au général El<br />
Kadiri, nommé inspecteur général des<br />
FAR pour des raisons de santé.<br />
Quel est alors le tableau? Trois généraux<br />
dirigent pratiquement l’appareil<br />
sécuritaire du Royaume. Ce ne sont<br />
pas des familiers du Roi, tant s’en faut.<br />
Ils relèvent également d’une autre génération<br />
proche de la retraite.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
Comment assurer dans ces conditions<br />
une gouvernance sécuritaire optimisée?<br />
Le Roi a en tête, probablement<br />
dès le début de son règne, le souci<br />
d’avoir la haute main sur l’appareil<br />
sécuritaire, mais il mesure aussi que<br />
la faisabilité de ce processus demande<br />
des étapes. Ainsi, deux mois après<br />
le 16 mai, le général Hamidou Laânigri<br />
est nommé à la tête de la DGSN, à la<br />
place de Hafid Benhachem. Pour tout<br />
Mohamed Yacine Mansouri<br />
autre que lui, le passage de la DST à<br />
la DGSN aurait été une promotion; or<br />
tel n’est pas le cas, même s’il a pu placer<br />
pour lui succéder l’un de ses bras<br />
droits, Ahmed Harari.<br />
Avec la nomination de Yacine<br />
Mansouri à la DGED, c’est donc un<br />
proche du Roi –camarade de promotion<br />
au Collège royal puis à<br />
l’Université– qui prend la pla-<br />
☛<br />
27<br />
© Ph.AFP
© Ph.AFP<br />
POLITIQUE<br />
ce d’un général des FAR. Cette décision<br />
surprend tout le Landerneau militaire<br />
et politique.<br />
Elle déroge à une tradition établie depuis<br />
la création de la DGED qui veut<br />
que ce soit un militaire qui la dirige<br />
(Ahmed Dlimi, Abdelhak El Kadiri,<br />
Ahmed Harchi). Elle témoigne surtout<br />
de la ferme volonté du Souverain<br />
d’être à l’écoute la plus fine possible<br />
de la vie de l’institution<br />
militaire, mais aussi des<br />
évolutions de la politique<br />
internationale, la DGED<br />
étant aussi en charge d’une<br />
grande part de la diplomatie<br />
secrète du Roi.<br />
Voilà bien de quoi contenir<br />
désormais les débordements du général<br />
Hamidou Laânigri, qui outrepassait<br />
allègrement ses strictes attributions<br />
de patron de la DST, puis de<br />
la DGSN, pour connaître de tous les<br />
dossiers impliquant ou sentant le sécuritaire…<br />
Le remplacement de Ahmed Harari<br />
par Abdellatif Hammouchi constitue<br />
une autre étape du cantonnement de<br />
Laânigri. Bien à l’étroit à la DGSN, il<br />
n’en continuait pas moins à plaider<br />
pour une stratégie anti-islamiste, articulée<br />
sur des formes d’action particulières.<br />
Ses avis n’étaient plus pris en<br />
compte, perçus qu’ils étaient, dit-on,<br />
comme relevant du dogme de l’infaillibilité<br />
papale.<br />
Cet appareil ne pourra “tenir” que<br />
s’il continue à s’appuyer sur les FAR,<br />
qui relèvent d’un autre délégataire<br />
du Roi, le général Hosni Benslimane.<br />
Sa perte de territoire se doublait immanquablement<br />
d’un recul d’influence.<br />
Il ne disposait pas davantage de<br />
l’appui des grands généraux de l’armée,<br />
plutôt réservés quant à son ambition<br />
jugée démesurée et à son parcours<br />
peu conventionnel. La lecture<br />
critique que fait S.M Mohammed VI<br />
du bilan de la lutte antiterroriste,<br />
dans l’interview<br />
donnée au quotidien<br />
espagnol El Pais,<br />
en janvier 2005, ne lui<br />
échappe guère: elle traduit<br />
un décrochage<br />
royal par rapport à son<br />
action.<br />
Pour autant, Hamidou<br />
Laânigri est resté en<br />
fonction jusqu’au 13<br />
septembre 2006. Et il aura<br />
fallu cette affaire de<br />
Hassan Khattab et de sa<br />
cellule antiterroriste,<br />
Ansar Al Mahdi, pour limoger<br />
à la fin juillet<br />
2006 le général<br />
Mohamed Belbachir du<br />
5ème bureau des FAR,<br />
remplacé par le colonelmajor<br />
Mohamed<br />
Maïche. Six semaines<br />
plus tard, c’est une autre<br />
affaire liée, celle-là, à<br />
un trafiquant de drogue<br />
de Tanger, Mohamed<br />
Général Hosni Bensimane.<br />
Kharraz, alias Cherif Bin Al Ouidane,<br />
qui sera à l’origine du départ du général<br />
Laânigri de la DGSN pour se voir<br />
confier l’inspection générale des<br />
Forces auxiliaires.<br />
Avec la nomination, 13 septembre<br />
2006, du nouveau patron de la DGSN,<br />
Charki Draïss, homme proche de<br />
Fouad Ali El Himma et de Yacine<br />
Mansouri, on peut dire que la boucle<br />
sécuritaire est pratique-<br />
ment bouclée. Au sommet<br />
de l’appareil, le Roi, détenteur<br />
des pouvoirs: il est<br />
le mandant parce qu’il a<br />
en charge l’essentiel national<br />
du fait de son statut<br />
constitutionnel et politique<br />
et de Commandeur des croyants.<br />
Reste à préciser les délégataires: le ministre<br />
délégué à l’Intérieur, Fouad Ali<br />
El Himma, à qui est confié un rôle de<br />
supervision et de coordination, puis<br />
Yacine Mansouri à la tête de la DGED,<br />
puis encore Mohamed Maïche à la direction<br />
de la sécurité militaire, Charki<br />
Draïss patron de la DGSN et Abdellatif<br />
Hammouchi, qui dirige la DST.<br />
Que ce nouveau système sécuritaire<br />
ait gagné en cohérence et en coordination,<br />
voilà qui ne paraît guère contestable.<br />
Y prévaut en effet le principe de<br />
l’unité de commandement et<br />
d’orientation par suite de la place centrale<br />
du Roi dans ce dispositif. Il permet,<br />
également, une réactivité plus directe<br />
et plus rapide aux situations de<br />
tension en même temps qu’il dispose<br />
des coudées les plus franches pour une<br />
politique de prévention conséquente.<br />
Mais, on n’omettra pas de relever que<br />
cet appareil ne pourra “tenir” que s’il<br />
continue à s’appuyer sur une institution<br />
centrale comme les FAR. Pour l’heure,<br />
ce corps relève d’un autre délégataire<br />
du Roi, le général Hosni<br />
Benslimane, un grand professionnel<br />
dont la loyauté et la compétence sont<br />
unanimement reconnues.<br />
Avec lui, le Roi dispose d’un large<br />
spectre sécuritaire –une transition qui,<br />
elle, a mis sept ans pour s’opérer finalement,<br />
même avec des à-coups et<br />
des pas de tango…❏<br />
Mustapha Sehimi
En ces temps de rentrée<br />
judiciaire, marquée<br />
par la reprise<br />
de grands procès (BNDE,<br />
BCP, CNSS, CIH…) il faut<br />
faire une mention spéciale<br />
pour la situation de<br />
Abdelmoughit Slimani,<br />
condamné, le 20 avril 2006,<br />
par la chambre criminelle<br />
de premier degré près la<br />
cour d’appel de Casablanca<br />
et dont le procès en appel<br />
débutera le 13 octobre<br />
2006.<br />
La justice, il faut le rappeler,<br />
avait eu la main lourde<br />
pour frapper l’ancien président<br />
de la communauté<br />
urbaine de la métropole<br />
économique du royaume –<br />
une peine de 10 ans de prison<br />
ferme et une amende<br />
de 50.000 dirhams avec<br />
confiscation des biens et<br />
restitution des fonds tirés<br />
du projet de construction<br />
de logements à Ouled<br />
Ziane Fouarat et dévolus à l’Etat.<br />
Justice non pas divine mais humaine<br />
rendue par des magistrats qui,<br />
comme tous les citoyens, ont été surinformés<br />
durant plus de deux ans par<br />
le tapage médiatique judiciaire initié,<br />
voire orchestré, autour de cette<br />
affaire.<br />
Les avocats n’ont eu de cesse de rappeler<br />
que toute cette procédure a été<br />
mise en branle par la plainte d’un<br />
certain Jean-Victor Lovat, entrepreneur<br />
suisse réfugié en Helvétie, et<br />
qui avait été lui-même l’objet de<br />
nombreuses condamnations, en particulier<br />
pour chèques sans provision.<br />
Les avocats s’étaient également échinés<br />
à demander que toute la lumière<br />
soit faite sur la “fuite” de ce Lovat,<br />
sur un vol régulier Agadir-Genève,<br />
alors qu’il ne disposait pas de passeport<br />
et qu’il faisait l’objet d’un<br />
mandat d’arrêt…<br />
C’est dire que subsistent encore des<br />
zones d’ombre dans cette affaire.<br />
Celles-ci tiennent à un préjugement<br />
de culpabilité de Abdelmoughit<br />
Slimane: elles sont également liées<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
POLITIQUE<br />
Si Slimani n’avait pas été un parent de Driss Basri aurait-il eu<br />
le même “traitement?” Sans grand risque, on peut répondre par<br />
la négative. Quel sort lui sera réservé par la Cour d’appel?<br />
Justice pour<br />
Abdelmoughit Slimani<br />
© Ph.DR<br />
Contrairement à Driss Basri,<br />
Abdelmoughit Slimani n’a pas<br />
choisi le fuite, confiant qu’il<br />
est dans la justice.<br />
à des enquêtes judiciaires qui<br />
n’ont pas été irréprochables;<br />
enfin, comment nier que la<br />
personnalité de ce prévenu<br />
est à prendre en considération.<br />
Il faut le dire tout net: si<br />
Slimani n’avait pas été un<br />
parent de Driss Basri –il est<br />
en effet le cousin de sa<br />
femme– aurait-il eu le même<br />
“traitement?” Sans grand<br />
risque, on peut répondre par<br />
la négative. L’intéressé n’a<br />
pas manqué de le crier haut<br />
et fort, dans de nombreuses<br />
interviews dont une accordée<br />
à MHI. Comment ne pas<br />
plaider, dans cette procédure<br />
comme dans toutes les autres,<br />
pour une justice sereine,<br />
équitable, tournant le dos aux<br />
pressions de toutes sortes qui<br />
ont pu –ou peuvent encore–<br />
peser sur son bon déroulement<br />
et sa bonne administration?<br />
Driss Basri, lui, a réglé ses<br />
problèmes par cette solution: l’exil<br />
doré à l’étranger. Abdelmoughit<br />
Slimani n’a pas choisi cette fuite,<br />
confiant qu’il est dans la justice<br />
marocaine qui ne manquera pas, en<br />
appel, de revoir l’ensemble de ce<br />
dossier. L’Etat de droit, qui est à l’ordre<br />
du jour, est un projet de société<br />
auquel tous les <strong>Maroc</strong>ains adhèrent.<br />
Il implique que la justice qui est le<br />
garant des droits de tous soit emblématique<br />
de ce vaste chantier national<br />
au programme du Nouveau<br />
Règne. ❏ N. Jouhari<br />
29
© Ph.DR La<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
ÉCONOMIE<br />
Les agents maritimes et stevedores ont dénoncé, à Casablanca,<br />
l’absence de concertation de la part du ministère du Transport<br />
autour de la réforme portuaire.<br />
manutention<br />
navale en péril<br />
Mohamed Karia.<br />
Rien ne va plus entre<br />
le ministère des<br />
Transports et de l’Équipement,<br />
d’une part, et les<br />
agents maritimes, consignataires<br />
de navires et stevedores<br />
du <strong>Maroc</strong>, d’autre part.<br />
Regroupés au sein d’une<br />
association professionnelle<br />
très active, ces derniers ont<br />
organisé mardi 26 septembre<br />
2006 à Casablanca un débat<br />
portant sur la réforme portuaire,<br />
et auquel ont participé<br />
toutes les parties concernées:<br />
opérateurs économiques et<br />
représentants de l’administration.<br />
Ouvrant les discussions<br />
lors d’une allocution<br />
fort intéressante, le président<br />
de l’association et fondateur<br />
du groupe du transport maritime,<br />
IMTC, Commandant<br />
Mohamed Karia, n’a pas<br />
caché son amertume quant à<br />
la façon par laquelle le ministère<br />
de tutelle est en train de<br />
mener cette réforme.<br />
«Comment se fait-il qu’une<br />
loi de cette importance pour<br />
l’économie de notre pays soit<br />
conduite sans concertation<br />
avec les professionnels, en<br />
l’occurrence les agents maritimes<br />
et les stevedores?», s’interroge<br />
le commandant, sug-<br />
gérant au ministre un retour<br />
rapide aux règles qui régissent<br />
la libre concurrence dans<br />
ce secteur. Mais, de quoi s’agit-il<br />
au juste?<br />
En novembre 2005, le<br />
Parlement avait approuvé une<br />
loi autorisant la mise en application<br />
d’une réforme qui<br />
devrait toucher tous les ports<br />
du pays. L’idée consiste à<br />
mettre en place deux nouveaux<br />
opérateurs publics, qui<br />
seraient chargés de l’exploitation<br />
et la régulation des<br />
ports. Il y a d’abord l’agence<br />
nationale des ports (ANP) qui<br />
incarnera le gendarme de<br />
l’activité portuaire, ensuite la<br />
Société d’exploitation des<br />
ports (Sodep) qui s’attribuera<br />
une grande partie du trafic<br />
maritime. C’est l’ODEP<br />
(Office d’exploitation des<br />
ports) qui donnera naissance<br />
à ces deux structures: les<br />
actifs économiques et financiers<br />
de l’office seront transférés<br />
à la nouvelle agence et<br />
celui-ci deviendra une société<br />
anonyme (Sodep) dont l’ac-<br />
Karia recommande de recourir<br />
au Conseil supérieur de la<br />
concurrence.<br />
tivité sera concentrée sur la<br />
manutention à bord et à terre.<br />
Il se trouve que le ministère<br />
a pensé seul au fonctionnement<br />
de ces deux organismes,<br />
sans prendre l’avis des<br />
armateurs, négligeant au passage<br />
leurs intérêts, eux qui<br />
ont œuvré pendant de longues<br />
décennies à l’amélioration<br />
du trafic portuaire.<br />
Aussi, le Commandant Karia<br />
insiste sur un point fondamental:<br />
«Cette réforme, telle<br />
qu’elle est présentée par le<br />
ministère ne laisse aucune<br />
chance aux manutentionnaires<br />
et aux stevedores, dont<br />
l’activité risque de disparaître».<br />
À ce propos, il recommande<br />
de recourir à l’autorité<br />
du Conseil supérieur de<br />
la concurrence, seul habilité<br />
par la loi, pour statuer sur le<br />
respect de la libre concurrence<br />
lors du partage des surfaces<br />
d’exploitation entre la<br />
Sodep et les opérateurs privés.<br />
Pour leur part, les représentants<br />
du ministère sont catégoriques:<br />
«la réforme portuaire<br />
n’est qu’un maillon<br />
d’une chaîne de réformes qui<br />
ont touché d’autres secteurs<br />
comme le transport aérien et<br />
le transport routier». «Le but<br />
étant d’améliorer la compétitivité<br />
de notre économie sur<br />
le plan logistique», ajoutentils.<br />
Mais, ce que ces derniers<br />
semblent oublier, c’est que<br />
les armateurs sont pour la<br />
réforme. Seulement, ils<br />
contestent l’absence de<br />
concertation, le manque de<br />
concurrence loyale et la<br />
volonté inavouée de l’administration<br />
de tuer toute<br />
une profession: la manutention.<br />
❏<br />
Aïssa Amourag<br />
33
© Ph: DR<br />
ÉCONOMIE<br />
Des milliards pour les autoroutes marocaines<br />
Othman Fassi Fihri.<br />
milliards de dirhams, ce<br />
6,18 n’est pas le gros lot de la<br />
dernière tombola mais bien le montant<br />
que projette d’investir, d’après les indications<br />
du Ministère de l'Equipement et<br />
du Transport, la Société nationale des<br />
autoroutes du <strong>Maroc</strong> (ADM) en 2007,<br />
soit 39% de plus par rapport aux prévisions<br />
de réalisation à fin 2006,.<br />
Cette injection financière révèle en filigrane<br />
la bonne santé d’ADM qui, pour<br />
le seul le 1er semestre 2006, affiche un<br />
excédent brut d'exploitation de 242 millions<br />
de dhs, en augmentation de 39%<br />
par rapport au semestre correspondant<br />
de l'an dernier. Le résultat net a dégagé<br />
quant à lui un bénéfice de 29 millions<br />
34<br />
de dirhams. Il faut croire aussi que les<br />
<strong>Maroc</strong>ains plébiscitent de plus en plus<br />
l’autoroute comme axe de circulation<br />
puisque les usagers du réseau<br />
autoroutier ont parcouru 5,7 millions<br />
de km au cours du premier semestre<br />
2006, soit une hausse de 16% du trafic<br />
par rapport a la même période de l' année<br />
dernière. Les évolutions les plus remarquables<br />
ont été constatées sur le contournement<br />
de Casablanca, hausses<br />
attribuables en grande partie à l'ouverture,<br />
au mois d'août 2005, de la section<br />
Had Soualem-Tnine Chtouka<br />
parachevant aux deux tiers l'autoroute<br />
Casablanca- El Jadida. A noter enfin<br />
que sur le total des 6,18 milliards de<br />
dirhams inscrits dans le projet de budget<br />
2007 de la Société, près de 94 % seront<br />
consacrés aux investissements sur<br />
autoroutes neuves et 2 % aux investissements<br />
sur autoroutes en service.❏<br />
Salon de l’agriculture à Meknès<br />
La deuxième édition<br />
du Salon<br />
international de<br />
l'Agriculture au <strong>Maroc</strong><br />
(SIAGRIM) est prévue<br />
du 19 au 26 avril prochain<br />
à Meknès.<br />
Cette deuxième édition<br />
vise à faciliter les<br />
échanges entre les différents<br />
intervenants en<br />
matière d'expertise, de<br />
savoir et d'expérience,<br />
favoriser le transfert<br />
des nouvelles technologies et sensibiliser<br />
les partenaires à la nécessité de<br />
la protection des ressources naturelles.<br />
Elle s'assigne également pour objectif<br />
de renforcer la compétitivité agricole<br />
marocaine au niveau international,<br />
instaurer et promouvoir la culture<br />
de partenariat entre les différents<br />
Samsonite fait son come-back<br />
Samsonite, la célèbre marque de<br />
bagagerie passée dans le langage<br />
courant des ménages marocains , se réorganise<br />
et relance sa présence au <strong>Maroc</strong>.<br />
Samsonite s’est alliée à un nouveau «<br />
concepteur-créateur » d’articles de voyage.<br />
La marque se distingue aujourd’hui par<br />
une créativité en matière de design et de<br />
fonctionnalité, tout en maintenant sa<br />
qualité. Les collections qui seront présentées<br />
dans quelques semaines au <strong>Maroc</strong><br />
sont riches des dernières innovations,<br />
nous informe-t-on à Samsonite. Parmi<br />
SM le Roi inaugurant le salon de l’Agriculture 2006.<br />
© Ph: DR<br />
intervenants agricoles et promouvoir<br />
le développement humain.<br />
Le SIAGRIM table sur 400.000 visiteurs<br />
pour cette 2ème édition et s'attend<br />
à la participation de 20 pays et<br />
600 exposants marocains et étrangers<br />
répartis sur 8 pôles.❏<br />
elles, des valises ultra légères, très appréciées<br />
compte tenu de la chasse aux excédents<br />
de bagages par les compagnies<br />
aériennes, mais aussi la dernière née des<br />
valises Samsonite: la Sahora’s Bright.<br />
Mais Samsonite, ce sont aussi des sacs<br />
à ordinateurs et des accessoires de voyages<br />
en tout genre. Les enfants ne sont<br />
pas en reste avec une ligne qui leur est<br />
spécialement dédiée.<br />
Les produits Samsonite sont disponibles<br />
chez les revendeurs agréés et à l’enseigne<br />
Samsonite qui ouvrira bientôt ses<br />
portes à Casablanca. ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph: DR
La CGI : une nouvelle identité<br />
La Compagnie Générale Immobilière, filiale<br />
de la CDG, a inauguré mardi 19 septembre<br />
2006 son nouveau siège à Hay Ryad à Rabat. La<br />
cérémonie d’inauguration s’est déroulée en<br />
présence du PDG de la CDG Mustapha Bakouri<br />
et d’une brochette de ministres et d’opérateurs<br />
économiques venus découvrir les nouveaux locaux<br />
et la nouvelle identité visuelle de cette entreprise<br />
chargée de la promotion immobilière au sein du<br />
groupe CDG.Cette cérémonie fut l’occasion de<br />
la remise du certificat ISO 900 version 2000 par<br />
le directeur général de l’organisme certificateur<br />
BVQI France, au DG de la CGI Mme Nezha<br />
Nezha Mkinsi.<br />
Mkinsi pour l’ensemble de ses activités de management.<br />
La CGI qui vient d’éteindre sa 46ème bougies, créée 12 Mars<br />
1960, elle détient un riche palmarès de réalisations dans le domaine de<br />
la promotion immobilière. Cette structure envisage l’avenir avec beaucoup<br />
de sérénité et dispose d’un ambitieux plan de développement en vue<br />
de contribuer « de manière significative à la concrétisation de la politique<br />
du logement arrêtée par le gouvernement ».<br />
La CGI concentre ses efforts au bénéfice de l’habitat du plus grand nombre<br />
et met « la polyvalence de ses compétences au service d’une offre<br />
large de produits et de services ».<br />
Elle contribue également par sa longue expérience à la régulation du<br />
marché de l’immobilier. La CGI vient de peaufiner une stratégie métier<br />
qui la place désormais en position de leader sur ce marché. ❏<br />
© Ph: DR<br />
Century 21, deux mandats<br />
de vente exclusive<br />
Oualidia et Marrakech seront<br />
bientôt dotées de deux projets<br />
résidentiels et touristiques de grande<br />
envergure, s’inscrivant dans le cadre<br />
du développement des infrastructures<br />
d’accueil de ces deux villes.<br />
En effet, Century 21 <strong>Maroc</strong>,vient<br />
de signer deux mandats de vente<br />
exclusive. L’un avec la société<br />
Marsol concernant le programme<br />
immobilier des Jardins de la Lagune<br />
à Oualidia, ensemble résidentiel<br />
balnéaire proposant<br />
deux types de maisons individuelle<br />
(maison patio et<br />
maison loggia) et le second<br />
avec la société Val Atlas pour<br />
le projet Val Atlas à<br />
Marrakech, constitué de villas<br />
de haut standing. Pour<br />
rappel, C<strong>EN</strong>TURY 21<br />
<strong>Maroc</strong>, société juridiquement<br />
et financièrement indépen-<br />
© Ph: DR<br />
dante, est master franchisée de<br />
C<strong>EN</strong>TURY 21 Real Estate<br />
Corporation pour le <strong>Maroc</strong>. Le<br />
réseau Century 21 est implanté dans<br />
plus de 50 pays. Aujourd’hui, avec<br />
7 800 agences immobilières, 130<br />
000 personnes et plus de 890.000<br />
transactions réalisées en 2005, il est<br />
considéré comme l’un des acteurs<br />
international majeur de l’intermédiation<br />
immobilière. ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />
Lufthansa <strong>Maroc</strong> baisse ses prix<br />
La libéralisation des airs contribue sensiblement<br />
à démocratiser la destination<br />
Europe en la mettant à la portée des modestes<br />
bourses marocaines. Ainsi, surfant à<br />
son tour sur la vague universelle des<br />
baisses de prix du transport aérien,<br />
Lufthansa <strong>Maroc</strong>, filiale de la compagnie<br />
aérienne allemande, lance des tarifs promotionnels<br />
vers l'Europe.<br />
L’objectif avoué de cette promotion est de<br />
renforcer la position de la compagnie sur<br />
le marché marocain et de s'y installer<br />
comme un transporteur-leader en terme de<br />
qualité et de prix. Jusqu’au 20 décembre<br />
2006 (avec achat du billet autorisé<br />
jusqu’au 30 novembre 2006), les<br />
voyageurs au départ du <strong>Maroc</strong> peuvent de<br />
la sorte se rendre à Paris, Bruxelles ou<br />
encore Manchester, pour ne citer que ces<br />
destinations, à partir de 1 500,00 dirhams<br />
hors taxes,.<br />
Un excédent budgétaire de 2,8 milliards<br />
de dirhams pour le trésor<br />
La situation du Trésor s'est soldée par un<br />
excédent budgétaire de près de 2,8 milliards<br />
au terme des sept premiers mois de<br />
2006, à la faveur d'une<br />
amélioration de 7,6% des<br />
recettes ordinaires,<br />
chiffrées à 89 milliards<br />
de dirhams, en relation<br />
avec la hausse des<br />
recettes fiscales ainsi que<br />
de celles des monopoles.<br />
En parallèle, les dépenses<br />
globales se sont accrues<br />
de 10,3% pour atteindre<br />
86,3 milliards, dont 72,4<br />
milliards au titre des<br />
charges courantes,<br />
Saïd Ibrahimi.<br />
lesquelles ont augmenté de 7,3% sous l'effet,<br />
notamment, de la progression des<br />
dépenses de compensation. Compte tenu<br />
du règlement d'arriérés de paiement pour<br />
un montant de 3,6 milliards, le déficit de<br />
la caisse ressort à 722 millions de dirhams.<br />
Ce dernier, ainsi que les sorties nettes de<br />
capitaux au titre de la dette extérieure,<br />
d'un montant de 2,7 milliards, ont été couvertes<br />
par des ressources mobilisées sur le<br />
marché des adjudications.<br />
35<br />
© Ph: DR
© Ph: DR<br />
ÉCONOMIE<br />
LEADER<br />
Kamal Bouayad,<br />
directeur délégué<br />
de Med Capital Communication<br />
Àla BMCE, Kamal<br />
Bouayad fait partie<br />
des jeunes cadres de la<br />
banque qui ont la communication<br />
dans l’âme. C’est<br />
sa vocation première dans<br />
ses deux vies: professionnelle<br />
et personnelle. Quand<br />
le groupe bancaire où il travaille<br />
depuis plusieurs<br />
années a créé, en juillet<br />
2006, une nouvelle agence de communication<br />
spécialisée dans l’affichage<br />
dynamique, c’est à lui que revient la<br />
charge de sa direction. Il y occupe<br />
aujourd’hui le poste de directeur délégué<br />
et se fixe pour objectif de rendre cette<br />
nouvelle entité parmi les acteurs majeurs<br />
de la publicité institutionnelle et financière.<br />
Ce jeune cadre, ambitieux et dynamique,<br />
formé dans les plus grandes écoles et<br />
universités américaines, a tout l’avenir<br />
devant lui. Né le 6 février 1973 à<br />
Meknès, après un baccalauréat au Lycée<br />
français Descartes, il choisit les Etats-<br />
Unis pour se former. Car, M. Bouayad,<br />
depuis son jeune âge, voue une grande<br />
admiration à l’Amérique et aux<br />
Américains. Il y décroche deux grands<br />
diplômes: un Bachelor’s of Science in<br />
General Studies à l’université Harvard<br />
et un MBA (Master in Business<br />
Administration) à l’université de<br />
Columbia State.<br />
Fort de ces sésames, avec en prime une<br />
grande maîtrise de la langue de<br />
Shakespeare, il entre à Prudential insurance,<br />
l’une des compagnies d’assurance<br />
américaines les plus importantes. Il y<br />
reste seulement une année, de 1995 à<br />
1996, puis il décide de retourner au pays,<br />
pour intégrer la BMCE Bank, qui venait<br />
d’être privatisée à l’époque, après son<br />
rachat par Othman Benjelloun. C’est<br />
dans cette banque, qui se développe au<br />
<strong>Maroc</strong> comme à l’international, qu’il a<br />
réalisé toute sa carrière, déjà réussie et<br />
promise à un avenir encore meilleur. ❏<br />
AA<br />
36<br />
BMW X3 nouvelle génération,<br />
tout simplement attachant<br />
Design relooké, habitacle rhabillé<br />
et motorisation redynamisée, le<br />
X3 s'offre une cure de jouvence et<br />
arbore fièrement sa nouvelle silhouette,<br />
plus dynamique grâce à<br />
d’ingénieuses retouches. Côté<br />
plumage, ce SAV (Sports Activity<br />
Vehicle) profite en effet de nouvelles<br />
optiques avant et arrière à verre clair.<br />
La calandre, plus grande accentue le<br />
tempérament sportif. À bord, des<br />
matériaux inédits se chargent<br />
d'améliorer le rendu de l'ensemble,<br />
pour une habitabilité nettement plus<br />
agréable. Mais c’est surtout par son<br />
ramage que le nouveau X3 surprend<br />
le plus, les principales innovations<br />
se situant sous le capot. De ce côtéci,<br />
on retrouve quatre moteurs six<br />
cylindres et deux blocs 4 cylindres.<br />
Surprise, le haut de gamme dans cette<br />
série de moteurs est un diesel. Il s’agit<br />
du surprenant X3 3.0sd que nous<br />
nous sommes fait un plaisir de tester<br />
dans la campagne bavaroise. Gavé<br />
par deux turbocompresseurs (technologie<br />
Variable Twin Turbo) et<br />
développant 580 Nm, ce trois litres<br />
mazout est doté d’un carter moteur<br />
tout alu, d’une injection à rampe<br />
commune et injecteurs piézo-électriques,<br />
d’un filtre à particules et<br />
enfin d’un catalyseur à oxydation.<br />
Ainsi armé, malgré un poids proche<br />
des deux tonnes, le nouveau X3 est<br />
capable d'atteindre les 240 km/h et<br />
de passer de 0 à 100 km/h en seulement<br />
6,6 secondes. Le tout pour une<br />
consommation moyenne de 8,7<br />
l/100. Mais que les réfractaires au<br />
diesel se rassurent ! Ils seront certainement<br />
comblés par les deux<br />
moteurs à essence de 3 et 2,5 litres<br />
de nouvelle génération pouvant<br />
atteindre des vitesses maximales<br />
respectives de 232 et 220 km/h. Pour<br />
accompagner l'augmentation de puissance,<br />
les techniciens de la Bayerisch<br />
Motor Werk se sont attelés à modifier<br />
les réglages du contrôle<br />
dynamique de stabilité (DSC), associé<br />
à la transmission intégrale xDrive.<br />
Outre une réactivité accrue, le système<br />
gère l'effort de freinage et l'assistance<br />
en côte. Cerise sur le gâteau,<br />
pour la première fois dans sa gamme<br />
tout terrain, BMW a doté son nouveau<br />
X3 du contrôle dynamique de<br />
la traction (DTC) qui s'active au<br />
moyen d'un bouton sur la console<br />
centrale et relève les seuils de<br />
déclenchement de l'intervention du<br />
moteur et des freins de manière à<br />
permettre le démarrage avec des<br />
roues motrices patinant légèrement.<br />
Produit depuis 2004, le 4x4 bavarois<br />
restylé gagne ainsi en maturité et en<br />
sportivité. Plus attractif esthétiquement,<br />
mieux motorisé, il est tout simplement<br />
attachant. ❏ MEL<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph: DR
© Ph: DR<br />
Des dons français pour<br />
l’environnement marocain<br />
La bonne humeur doit être de mise<br />
ces derniers jours à la Régie<br />
Autonome Intercommunale de<br />
Distribution d'Eau et d'Electricité de<br />
Fès (RADEEF). Cette dernière vient<br />
en effet de recevoir<br />
deux dons hexagonaux d'un montant<br />
dépassant 12 millions de dirhams dans<br />
le cadre d'une cérémonie organisée<br />
mardi dernier à Fès, en présence de<br />
l'ambassadeur de France à Rabat et le<br />
directeur général, directeur des régies et<br />
services concédés au ministère de l'intérieur,<br />
Mohamed Kadiri. Ces dons<br />
octroyés par le Fonds français de<br />
Un système de gestion inédit<br />
Faut-il y voir une révolution de l’industrie du fret aérien?<br />
Emirates SkyCargo ne voit pas autrement SkyChain, son système<br />
informatique de gestion cargo, lancé officiellement le<br />
22 septembre lors de l’Air Cargo Forum. Le projet SkyChain,<br />
qui aura nécessité moins de 2 ans et demi de travail, représente<br />
en tous cas une avancée notable dans l'industrie du fret aérien<br />
des temps modernes. En plus du système de réservation<br />
cargo centralisé et des solutions de gestion des affaires,<br />
SkyChain offre d’autres avantages par rapport aux systèmes<br />
existants: compatibilité avec les différents systèmes informatiques<br />
utilisés par les clients, possibilité de mise à jour<br />
grâce à une architecture Java en plus d’un accès instantané,<br />
le tout conçu pour répondre aux besoins actuels des clients<br />
cargo.<br />
PR Média souffle ses deux bougies<br />
Ace jour, les relations presse (RP) demeurent l’un des parents<br />
pauvres du secteur de la communication au <strong>Maroc</strong>,<br />
dans le sens où peu d’agences sont spécialisées dans cette<br />
branche. Mais il semblerait que cette situation ne soit pas<br />
amenée à durer.PR Média, agence marocaine de Relations<br />
presse, associée à Hill and Knowlton, souffle ainsi ses deux<br />
bougies. «Les plans médias que nous proposons à nos clients<br />
sont complémentaires des actions publicitaires et s’inscrivent<br />
l'Environnement mondial (FFEM) et<br />
le Fonds d'études et d'aide au secteur<br />
privé (FASEP) concernent les mesures<br />
d'accompagnement du projet de la station<br />
d'épuration des eaux usées de Fès<br />
avec valorisation énergétique du biogaz.<br />
L'agence française de développement<br />
et la Banque européenne d'investissement<br />
co-financent pour leur part ce projet<br />
à hauteur de 20 millions d'euros chacun.<br />
La réalisation de la station d'épuration<br />
des effluents de la ville de Fès, s'inscrit<br />
dans le cadre des objectifs gouvernementaux<br />
en matière de protection de<br />
l'environnement, dont la dépollution de<br />
l'oued Sebou constitue une priorité<br />
nationale.<br />
Aterme, ce sont 43 milliards de dirhams<br />
qui seront investis dans plus de programme<br />
national d'assainissement et<br />
d'épuration initié en 2005. Voilà qui<br />
devrait sensiblement améliorer les conditions<br />
de vie des citoyens des 260 communes<br />
visées par ce programme.❏<br />
<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
Méditel chouchoute<br />
sa clientèle: 100<br />
jours, 100 voitures<br />
jours, 100 voitures à gag-<br />
100ner, c’est la promesse de<br />
Méditel à ses clients. Du 24 septembre<br />
2006 au 1er janvier 2007,<br />
un tirage au sort quotidien déterminera<br />
le gagnant d’une Peugeot<br />
207.<br />
Pour participer, il suffit d’envoyer<br />
le mot « auto » par SMS à partir<br />
d’un mobile Méditel au numéro<br />
2222 ou d’appeler ce même<br />
numéro. Le coût de l’appel ou du<br />
SMS est de 9 dirhams HT.<br />
Par ailleurs, chaque dimanche, le<br />
joueur qui a cumulé le plus de participations<br />
depuis le début du jeu,<br />
remportera automatiquement une<br />
Peugeot 207 sans tirage au sort.<br />
Pour toute information complémentaire<br />
sur ce jeu, Méditel met à la<br />
disposition de ses clients un<br />
numéro court 444 (le prix de l’appel<br />
est de 1 dirham HT) et un site<br />
internet:<br />
www.100jours100voitures.ma<br />
dans le cadre logique des stratégies de communication et<br />
marketing.», précise Fatime Zahra Outaghani, directeur<br />
général de PR Média. L’élaboration d’un plan média demande<br />
de l’imagination, de la créativité, de la subtilité, de la rigueur<br />
et, bien entendu, une connaissance approfondie de la presse<br />
et des médias. Et Fatime Zahra Outaghani de conclure:<br />
«nous avons la chance au <strong>Maroc</strong> d’être en relation avec<br />
une presse de qualité qui traite de manière professionnelle<br />
les informations que nous lui transmettons. Nous avons pu,<br />
depuis deux ans, apprécier les échanges et rapports que<br />
nous entretenons quotidiennement avec les médias aussi<br />
bien francophones qu’arabophones ».<br />
Premier site marocain de vente en ligne<br />
L’achat en ligne a-t-il un avenir parmi les <strong>Maroc</strong>ains, peu<br />
friands de ce mode de consommation? La société Online<br />
Commerce S.A.R.L., qui vient de lancer le premier site de<br />
vente en ligne au <strong>Maroc</strong>, www.iloveme.ma semble, elle, sûre<br />
de son pari. Ce site, destiné aux femmes, propose plus de<br />
1.500 références de produits de lingerie, cosmétiques et<br />
accessoires et un large choix de marques de renom à des prix<br />
compétitifs. www.iloveme.ma est aussi couplé à un centre<br />
d’appels qui a pour but d’assister, conseiller et informer les<br />
clients. Le paiement se fait à la livraison.<br />
37
ÉCONOMIE<br />
En 2007, le taux de croissance du Produit Intérieur Brut se<br />
situerait autour de 3,5%. Ce rythme d’évolution, en dépit de<br />
sa faible amplitude, reflète un fort dynamisme conjoncturel.<br />
Des prévisions<br />
optimistes<br />
L’année 2007 s’annonce sous de<br />
bons augures selon le Centre<br />
marocain de Conjoncture<br />
(CMC) qui prévoit une hausse du taux<br />
de croissance du Produit Intérieur Brut<br />
(PIB) de l’ordre de 3,5% en termes réels.<br />
Ce rythme d’évolution, selon les<br />
conjoncturistes du centre, en dépit de<br />
sa faible amplitude, reflète un fort dyna-<br />
misme conjoncturel comparé<br />
à la performance réalisée<br />
au cours de l’exercice<br />
2006.Cette prévision s’appuie<br />
sur l’observation des<br />
tendances amorcées en 2006, qui se<br />
résumeraient pour l’économie marocaine<br />
en un renforcement du cycle de<br />
croissance.<br />
L’évolution ainsi décrite se fonde sur<br />
l’intervention d’un certain nombre de<br />
facteurs favorables. Il s’agit en premier<br />
lieu de la confiance recouvrée des opérateurs<br />
économiques et des programmes<br />
de mise à niveau du secteur privé<br />
initiés par les pouvoirs publics. Le<br />
deuxième facteur serait le maintien de<br />
bonnes perspectives de la croissance de<br />
l’économie mondiale.Le CMC préconise,<br />
dans son premier jeu d’hypothèses,<br />
une croissance du PIB mondial de l’ordre<br />
de 4,7%. Le commerce international<br />
devrait connaître sur cette base une<br />
progression remarquable d’environ 8%.<br />
Les autres hypothèses conventionnelles<br />
retenues dans ce cadrage macroéconomique<br />
tablent sur un cours de<br />
pétrole moyen de 65$, une inflation<br />
externe du même niveau que celui de<br />
l’année en cours et une légère réévaluation<br />
de la monnaie nationale par rapport<br />
au dollar et une parité favorable du<br />
38<br />
Les ventes à l’extérieur,<br />
un enjeu majeur<br />
dirham vis-à-vis de l’euro. D’après les<br />
appréciations des opérateurs économiques,<br />
un regain d’activité relatif dans<br />
l’industrie pourrait s’installer, mais la<br />
croissance du secteur ne dépasserait<br />
guère le taux de 3,5%. Quant au secteur<br />
des bâtiments et travaux publics,<br />
sa valeur ajoutée en termes réels devrait<br />
continuer à progresser avec le même<br />
Concernant les exportations, pour<br />
l’an 2007, elles connaîtraient un<br />
relèvement substantiel.<br />
dynamisme de l’année en cours, les activités<br />
du tertiaire afficheraient, quant à<br />
elles, une évolution de l’ordre de 5%.<br />
Du côté de la demande, la consommation<br />
des ménages afficherait un accroissement<br />
en valeurs courantes de l’ordre<br />
de 7,3%. La consommation des administrations<br />
publiques en valeurs nominales<br />
progresserait, quant à elle, à un<br />
rythme légèrement inférieur à celui<br />
qu’elle devrait connaître au terme de<br />
l’an 2006, soit environ 3,9%.<br />
Dans le cadre de l’amélioration de ces<br />
perspectives de demande, la formation<br />
brute de capital fixe enregistrerait un<br />
taux d’accroissement en valeurs courantes<br />
de 10%. Concernant les projections<br />
des échanges extérieurs du <strong>Maroc</strong><br />
pour l’an 2007, les ventes à l’extérieur<br />
connaîtraient un relèvement substantiel<br />
en valeurs nominales de l’ordre de<br />
12,3%. Les importations devraient enregistrer<br />
un taux d’environ 11%. Pour<br />
cette année 2007, l’inflation<br />
mesurée par l’indice du coût de<br />
la vie serait contenue et ne<br />
dépasserait point les 3%. En<br />
matière d’emploi, le taux de chômage<br />
au niveau national baisserait d’un<br />
demi point par rapport à celui prévu<br />
pour 2006. Les industries manufacturières<br />
progresseraient, quant à elles, à<br />
un rythme plus soutenu que celui de<br />
l’exercice précédent, soit un taux de<br />
croissance en volume dépassant le cap<br />
des 4%. Il en est de même des secteurs<br />
du transport, des télécommunications<br />
et des autres services marchands dont les<br />
niveaux d’activité seraient soutenus par<br />
une demande finale interne et externe<br />
plus vigoureuse.❏<br />
Driss Aïssaoui<br />
© Ph.DR
Abdelhanine Benallou, directeur général de l'ONDA<br />
“Les aéroports,<br />
un espace de vie”<br />
•<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>:<br />
Vous venez de mettre en place<br />
une nouvelle organisation<br />
et vous venez aussi de nommer<br />
de nouveaux responsables<br />
dans différents aéroports<br />
du pays. Pourquoi tous ces<br />
changements?<br />
-A. Benallou: Effectivement,<br />
nous avons mis en place une<br />
nouvelle organisation dictée par<br />
le passage à une nouvelle étape<br />
correspondant à la dernière phase<br />
de notre plan stratégique<br />
2004-2007. Ce changement<br />
s'inscrit dans la logique d'une<br />
nouvelle vision globale qui s'appuie<br />
désormais sur des préoccupations<br />
liées à la gestion de la<br />
qualité, de la sûreté et de la sécurité.<br />
Ainsi, nous avons regroupé<br />
la direction de l'ingénierie et celle<br />
de la maintenance. Nous avons également<br />
créé une cellule auprès de la direction<br />
générale qui est chargée du suivi<br />
des grands projets. Au niveau des<br />
aéroports, nous avons essayé, autant<br />
que possible, de donner l'occasion à des<br />
cadres, qui ont fait leurs preuves, d'assumer<br />
des responsabilités.<br />
• MHI: Que répondez à ceux qui disent<br />
que l'ONDAn'a décidé de réagir<br />
qu'après le démantèlement de la cellule<br />
terroriste dite AnsarAl Mahdi ?<br />
-A. Benallou: Ce n'est pas vrai. La sûreté<br />
figure parmi les premiers services<br />
que les clients des aéroports attendent.<br />
Elle figure aussi parmi nos axes stratégiques<br />
sur lesquels nous travaillons sans<br />
relâche depuis 2004. Il faut dire qu'à la<br />
suite des événements du 11 septembre<br />
2001, l'industrie du transport aérien a<br />
traversé l'une des plus importantes crises<br />
de son histoire. Dans les années qui<br />
ont suivi, d'énormes efforts ont été mis<br />
en œuvre pour déployer des moyens<br />
humains (création d'une entité dédiée à<br />
la sûreté en 2005), et techniques supplémentaires<br />
permettant d'accélérer fortement<br />
l'amélioration du niveau de sûreté<br />
des aéroports marocains.<br />
•MHI: Des exemples d’équipements<br />
introduits dans les aéroports ?<br />
-A. Benallou : Je peux citer par les caméras<br />
thermiques, installées à des endroits<br />
différents des aéroports, et qui<br />
émettent des signaux d'alarme au moindre<br />
contact. Il y a aussi des équipements<br />
de vidéosurveillance qui disposent d'une<br />
importante puissance de contrôle et<br />
de détection des problèmes de sécurité.<br />
•MHI: En gros, combien vous coûte<br />
le maintien de la sécurité?<br />
-A. Benallou: Chaque année, nous dépensons<br />
la somme de 300 millions de<br />
dirhams pour acquérir des équipements<br />
dotés de la technologie la plus sophis-<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
INTERVIEW<br />
© Ph. DR<br />
tiquée. Seulement, il n'y a<br />
pas que le matériel et les<br />
machines. Nous accordons<br />
également une grande attention<br />
à la formation de nos<br />
agents pour améliorer leurs<br />
performances. Je vous signale<br />
que le <strong>Maroc</strong> est le<br />
seul pays de la région ME-<br />
NA(Moyen-Orient Afrique<br />
du Nord) à disposer d'un<br />
centre régional de formation<br />
en sûreté de l'aviation.<br />
Outre nos cadres aéroportuaires,<br />
il reçoit également<br />
les éléments de la gendarmerie,<br />
de la police, de la<br />
douane et de la compagnie<br />
aérienne Royal air <strong>Maroc</strong>.<br />
• Avec le durcissement de<br />
la sécurité, nos aéroports ne risquentils<br />
pas de devenir invivables?<br />
- A. Benallou : S'il est vrai que dans<br />
certains aéroports internationaux, l'exercice<br />
de la sécurité s'avère pénible pour<br />
les voyageurs, dans nos aéroports, on<br />
essaie par tous les moyens de mettre le<br />
voyageur à l'aise. Cela fait partie de notre<br />
démarche qualité qui consiste à améliorer<br />
les conditions de voyage dans les<br />
aéroports et rendre ces derniers un véritable<br />
espace de vie où il fait bon attendre.<br />
Nous allons mettre en place des<br />
concepts originaux comme un hôtel low<br />
cost à l'aéroport Mohammed V qui offrira<br />
aux passagers un espace collectif<br />
adapté à leurs besoins et un Moroccan<br />
Food center qui propose exclusivement<br />
des spécialités culinaires marocaines.<br />
On prévoit également une salle de projection,<br />
un salon de coiffure, des bornes<br />
Internet, un pressing et une salle de<br />
jeux.❏ Recueillis par<br />
A. Amourag<br />
39
FINANCE<br />
<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong> Le groupe Banques populaires<br />
se restructure<br />
La concurrence lamine les<br />
marges de Lesieur<br />
Pour Lesieur, l’autre filiale du<br />
groupe ONA, son chiffre d’affaires<br />
s’est établi à 1,723 milliard<br />
de dirham, et son résultat<br />
net à 44 millions de dirhams,<br />
soit une baisse de 34% par rapport<br />
à juin 2005. Durant le premier<br />
semestre de l’année 2006,<br />
Lesieur Cristal a évolué dans un<br />
environnement national et international<br />
marqué par plusieurs<br />
facteurs déterminants: d’abord,<br />
il y a une tendance favorable<br />
des cours des huiles brutes et<br />
des graines; ensuite, la poursuite<br />
de la pression sur les prix de<br />
vente, induite par une vive concurrence<br />
sur l'huile de table.<br />
Mais aussi, il y a l'entrée en<br />
vigueur de l'accord de libreéchange<br />
avec les Etats-Unis et<br />
une faible campagne nationale<br />
(2005-2006) d'huile d'olive .<br />
La Centrale laitière, la plus<br />
rentable de l’ONA<br />
Avec un chiffre d’affaires, de<br />
1,769 milliard de dirhams et un<br />
résultat net de 181 millions de<br />
Driss Bencheikh.<br />
dirhams, au premier semestre<br />
2006, la société Centrale laitière<br />
est l’une des filiales de l’ONA<br />
les plus rentables. Dirigée de<br />
main de maître par Driss<br />
Bencheikh, la société a connu<br />
une activité florissante, tirée par<br />
la forte progression des volumes<br />
de vente de produits laitiers<br />
frais.<br />
40<br />
© Ph.DR<br />
Noureddine Omary.<br />
C<br />
’est le bénéfice le plus important<br />
du secteur bancaire national. Le<br />
groupe Banques populaires a en effet<br />
réalisé, au terme du premier semestre<br />
2006, un résultat net -part groupe- de<br />
1,014 milliard de dirhams, soit une progression<br />
record de 75,7% par rapport à<br />
la même période de l’année 2005. Et ce,<br />
malgré la comptabilisation<br />
d’une dotation aux provisions<br />
pour créances en souffrance de<br />
625 millions de dirhams. Quant<br />
à son produit net bancaire -part<br />
groupe- (chiffre d’affaires), il<br />
a augmenté à 3,021 milliards<br />
de dirhams, contre 2,798 milliards<br />
en juin 2005. Trois facteurs<br />
fondamentaux y sont pour<br />
quelque chose: les opérations<br />
de marché ont occasionné un<br />
résultat en hausse de 65,5%, la<br />
marge sur commissions a<br />
évolué de 14,% et la marge<br />
d’intérêt de 4,9%. Ce qui caractérise<br />
aussi le groupe<br />
Banques populaires, c’est le<br />
niveau très important de ses<br />
fonds propres -part groupe-. À<br />
fin juin 2006, ils se chiffrent à<br />
12,861 milliards de dirhams, en<br />
croissance de 17,6% par rapport<br />
à juin 2005. Pour consolider<br />
davantage ses perform-<br />
© Ph.DR<br />
ances et développer ses activités, le géant<br />
bancaire du <strong>Maroc</strong>, mais aussi du<br />
Maghreb, s’est offert récemment une<br />
nouvelle organisation dans laquelle<br />
Noureddine Omary, le Président<br />
directeur général du groupe, joue un rôle<br />
de plus en plus affirmé. Lors d’une conférence<br />
de presse tenue vendredi 22 septembre<br />
à Casablanca, le patron du groupe<br />
a rendu public ce nouvel organigramme<br />
en mettant en exergue deux nouveautés<br />
majeures: d’un côté, il s’agit de la création<br />
d’une nouvelle direction générale<br />
«Développement» chargée de la conception<br />
et du suivi de la stratégie du<br />
groupe; d’un autre côté, le renforcement<br />
de la direction générale en charge de la<br />
BCP Bank. Autre changement de taille:<br />
la création du secrétariat général, dont<br />
la gestion a été confiée à un ténor de la<br />
banque, Mohamed Belghazi, qui occupait<br />
jusque-là le poste de directeur<br />
général. Avec cette nouvelle structure<br />
avant-gardiste, Noureddine Omary peut<br />
donc aborder l’avenir avec beaucoup<br />
d’assurance. ❏<br />
Bon cru pour<br />
Lafarge Ciments<br />
Au terme du 1er semestre 2006, Lafarge<br />
Ciments présente un chiffre d’affaires consolidé<br />
à 1,751 milliard de dirhams, couvrant<br />
une expansion de 14,6% des ventes de ciment<br />
et un accroissement<br />
de 4% des<br />
écoulements du<br />
béton prêt à l’emploi.<br />
Cette situation<br />
traduit la vigueur<br />
de la dynamique<br />
sectorielle, dopée<br />
notamment par les<br />
effets d’entraînement<br />
des grands<br />
projets d’infrastructure. Signalons également<br />
que le lancement de la seconde ligne de<br />
Bouskoura constitue pour le cimentier un levier<br />
important pour capitaliser sur le développement<br />
de ses marchés de prédilection. ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph.DR
© Ph.DR<br />
Grandes ambitions pour BMCE Bank<br />
Brahim Benjelloun Touimi.<br />
La BMCE Bank ira bel et bien en<br />
Algérie. Certes, l’agrément ne lui<br />
a pas encore été officiellement notifié<br />
par les autorités monétaires, mais<br />
«nous tenons à notre investissement<br />
dans ce pays», assure Brahim<br />
Benjelloun Touimi, directeur général<br />
de la banque, lors d’une conférence<br />
de presse tenue jeudi 21 septembre à<br />
Casablanca.<br />
Installée déjà dans plusieurs pays<br />
africains, notamment au Sénégal, au<br />
Gabon et en Tunisie, la BMCE Bank<br />
Amortissements: En comptabilité, c’est la répartition<br />
par l’entreprise, sur plusieurs années, du montant d’un<br />
investissement important : il doit s’agir d’une machine,<br />
d’un mobilier de bureau, ou d’un matériel technique<br />
quelconque. L’amortissement est une expression comptable<br />
visant à récupérer la valeur de cet investissement.<br />
Si, par exemple, une entreprise acquiert une machine<br />
pour une somme de 100.000 dirhams, elle a le droit de<br />
récupérer ce montant en déduisant, chaque année, de<br />
ses charges, une somme correspondant au cinquième<br />
de la valeur de l’investissement, soit 20.000 dirhams<br />
par an. Dans ce cas précis, on dit que le taux de l’amortissement<br />
est de 20%. Il peut être de 10,15, 30 ou 40%.<br />
Tout dépend de la nature des biens achetés par l’entreprise.<br />
Créances en souffrance: Il existe chez l’entreprise<br />
plusieurs catégories de clients, dont ceux qui paient à<br />
temps en respectant les délais et d’autres qui prolon-<br />
y a ouvert des banques d’affaires en<br />
partenariat avec des institutions financières<br />
locales de premier plan. Outre<br />
l’Afrique, la banque s’est aussi implantée<br />
en Europe, à Londres notamment,<br />
pour y créer une autre banque d’affaires<br />
dont l’agrément est également<br />
en instance d’attribution.<br />
Sur le marché marocain, la banque<br />
poursuit son développement tous<br />
azimuts. Avec l’ouverture cette année<br />
de 200.000 nouveaux comptes et la<br />
gestion de 58 milliards de dirhams de<br />
dépôts pour la clientèle, la banque de<br />
Othman Benjelloun se classe au rang<br />
des premières institutions financières<br />
Le coin du néophyte<br />
nationales. Pour confirmer cette forte<br />
présence commerciale, elle s’arme,<br />
elle aussi, d’une nouvelle structure<br />
organisationnelle avec la création de<br />
deux comités issus du conseil d’administration.<br />
Présidés par Othman<br />
Benjelloun, les deux comités ont été<br />
créés dans l’objectif de rendre la<br />
banque plus performante. Côté résultats,<br />
la banque s’en est très bien tirée.<br />
Avec un produit net bancaire de 1,73<br />
milliard de dirhams et un résultat net<br />
-part groupe- de 477 millions de<br />
dirhams, la BMCE Bank se mérite le<br />
qualificatif de «banque performante<br />
de la place». ❏<br />
Axa se délocalise au <strong>Maroc</strong><br />
Le géant français de l’assurance “Axa” veut délocaliser 1.500 emplois (centres<br />
d’appels et fonctions administratives et financières) au <strong>Maroc</strong> d’ici<br />
2012, pour remplacer la moitié des 3.000 départs en retraite de salariés français<br />
prévus d’ici là. La direction de la compagnie a présenté un projet baptisé “Ambition<br />
2012”, où le groupe envisage de remplacer 3.000 départs en retraite prévus au<br />
cours des six prochaines années en embauchant à moitié au <strong>Maroc</strong>. La direction<br />
veut faire appel à des pays étrangers pour délocaliser certaines fonctions administratives<br />
et financières car elle ambitionne de faire de ces pays-là dont le nôtre<br />
des plates-formes régionales capables d’attirer de l’investissement mais aussi de<br />
la clientèle. La décision de l’assureur français veut également profiter de<br />
l’ouverture économique et financière du <strong>Maroc</strong> à l’adresse des investisseurs<br />
étrangers, venus ces derniers temps en masse, en réponse aux appels des autorités<br />
marocaines. ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
gent le règlement. Parmi ceux-ci, il pourrait y en avoir<br />
certains qui peuvent, du jour au lendemain, se trouver<br />
incapables de payer: ces derniers s’appellent des clients<br />
insolvables ou encore créances en souffrance. Sur le<br />
plan comptable, l’entreprise peut les récupérer en<br />
inscrivant une «dotation aux provisions» correspondant<br />
à une partie ou la totalité de la créance.<br />
Provisions: Contrairement aux amortissements qui<br />
touchent les éléments inscrits au haut de bilan de l’entreprise<br />
(machines, matériel et mobilier de bureau) les<br />
provisions, elles, touchent les éléments du bas de bilan:<br />
créances, stocks et placements financiers à court terme.<br />
Les provisions suivent le même traitement comptable<br />
que les amortissements. La différence réside dans le<br />
seul fait que ces derniers permettent de constater une<br />
diminution réelle de la valeur de l’investissement tandis<br />
que les provisions sont employées pour constater<br />
une dépréciation douteuse.<br />
41
<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong><br />
Auto Hall augmente son<br />
chiffre d’affaires de 50%<br />
Auto Hall, appartenant à la<br />
famille Mohamed Karim<br />
Lamrani a enregistré des<br />
résultats remarquables au premier<br />
semestre 2006. Le résultat<br />
avant impôt est supérieur à<br />
celui réalisé au cours de l’année<br />
2005 : 158 millions de<br />
dirhams au lieu de 153 millions<br />
de dirhams. De son côté,<br />
le chiffre d’affaires a atteint<br />
938 millions de dirhams,<br />
affichant un accroissement de<br />
47,17% par rapport à la même<br />
période de l’année précédente.<br />
Distrisoft cotée en bourse,<br />
mardi 26 septembre<br />
C’était mardi 26 septembre<br />
qu’a eu lieu la première cotation<br />
du titre Distrisoft, société<br />
de distribution du matériel<br />
informatique. Créée en 1991,<br />
© Ph.DR FINANCE<br />
Karim Benjelloun<br />
Distrisoft a dégagé, au premier<br />
semestre 2006, un<br />
chiffre d’affaires de 179,9<br />
millions de dirhams en hausse<br />
de 30% par rapport à la même<br />
période en 2005. Son résultat<br />
net s’élève, lui, à 7,6 millions<br />
de dirhams (+31%). Dirigée<br />
par Karim Benjelloun, la<br />
société compte dans l’avenir<br />
réaliser d’importants projets<br />
d’investissements pour renforcer<br />
sa présence commerciale<br />
dans le secteur informatique.<br />
42<br />
Le groupe ONA cherche stature<br />
internationale<br />
© Ph.DR<br />
Saâd Bendidi.<br />
L<br />
’ONA conserve toujours son rang de<br />
premier groupe privé du <strong>Maroc</strong>. Il s’accroche<br />
à cette position grâce d’abord à un<br />
chiffre d’affaires consolidé de 13,57 milliards<br />
de dirhams et ensuite à des activités<br />
diversifiées touchant tous les secteurs<br />
économiques du pays. Mais, les filiales qui<br />
concourent d’une manière significative à<br />
son chiffre d’affaires, ce sont Attijariwafa<br />
Bank et Axa Assurance<br />
<strong>Maroc</strong>. La première, dont le<br />
développement ne se limite<br />
pas au seul marché<br />
marocain, mais s’étend à<br />
toute l’Afrique, est devenue<br />
le champion national de la<br />
banque. Quant à la seconde,<br />
elle se classe parmi les premières<br />
compagnies d’assurance<br />
du pays, avec le<br />
concours stratégique de son<br />
actionnaire de référence, le<br />
géant français, Axa.<br />
Seulement, depuis quelques<br />
mois, d’insistantes rumeurs<br />
ont circulé autour du probable<br />
désengagement de<br />
l’ONA du capital de cette<br />
compagnie. Lors d’une<br />
conférence de presse tenue<br />
vendredi 22 septembre à<br />
Casablanca, Saâd Bendidi,<br />
le Président directeur général du groupe, a<br />
tenu à préciser que le management de l’ONA<br />
n’a pas encore tranché sur les intentions de<br />
celle-ci de se désengager d’Axa Assurance<br />
<strong>Maroc</strong>. Mais, il s’empresse d’ajouter : «<br />
ce n’est pas pour autant qu’on va réduire<br />
notre intérêt pour cette filiale dans laquelle<br />
nous détenons 49% du capital ». En ce qui<br />
concerne le reste des activités, certaines sont<br />
florissantes, d’autres traversent quelques<br />
difficultés liées au changement d’environnement<br />
dans lequel elles opèrent. Pour les<br />
premières, en dehors du secteur financier, il<br />
s’agit principalement de Managem, le pôle<br />
minier du groupe, et certaines filiales agroalimentaires<br />
comme la Centrale laitière. La<br />
première, qui avait souffert de la dégradation<br />
de la conjoncture internationale pendant<br />
ces dernières années et la hausse des prix<br />
des métaux, a vu ses indicateurs s’inscrire<br />
au vert. Quant à Cosumar, spécialisée dans<br />
la production du sucre, elle a connu un premier<br />
semestre 2006 relativement difficile<br />
en raison de la hausse des prix du sucre à l’international.<br />
Pour le reste, le groupe ONA<br />
en est satisfait, au point de lorgner sur<br />
d’autres activités comme les télécoms et les<br />
nouvelles technologies. ❏<br />
Des investissements<br />
pour 4 milliards<br />
Le <strong>Maroc</strong> est bel et bien une terre d’investissements. En<br />
effet, de nouveaux projets, dont plusieurs sont portés<br />
par des étrangers, ont été approuvés mardi 26 septembre<br />
par le Premier ministre, Driss Jettou, lors de la réunion de<br />
la commission des investissements, qui s’est déroulée en<br />
présence également de plusieurs ministres concernés. D’une<br />
valeur globale de 4 milliards de dirhams environ, ces<br />
investissements comptent notamment un projet touristique<br />
à Marrakech d’un montant de 1,9 milliard de dirhams. À lui<br />
seul, ce dernier permettra de créer 1545 emplois directs,<br />
dans la région de Marrakech et dans certaines régions limitrophes.<br />
Pour les autres, ils sont au nombre de neuf (9) et<br />
toucheront divers secteurs d’activité économique notamment<br />
le textile, le tourisme, la cimenterie, la minoterie ainsi<br />
que les deux secteurs électrique et électronique. Chacun de<br />
ces neufs projets recevra une contribution financière de l’ordre<br />
de 10 millions de dirhams du fonds Hassan II pour le<br />
développement économique et la promotion des investissements.<br />
❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006
© Ph.DR<br />
Bank Al Maghrib sonne l’alarme contre les hausses des prix<br />
Vers la dévaluation?<br />
Abdellatif Jouahri, Wali Bank Al Maghrib.<br />
Le dirham marocain est-il<br />
malade? C’est la question que<br />
se sont posée et se posent toujours<br />
les économistes de notre pays,<br />
depuis voilà deux ans, en faisant allusion<br />
à la nécessité d’une dépréciation de<br />
la monnaie nationale qui ne va pas tarder<br />
à venir. Aujourd’hui, elle refait surface<br />
au lendemain de la mise en garde<br />
exprimée par Bank Al Maghrib contre<br />
la politique des hausses des prix, pratiquée<br />
au niveau des différents produits<br />
de consommation, aggravant ainsi l’inflation,<br />
déjà mal en point.<br />
Élection du Conseil maroco-russe<br />
Les relations d’affaires entre le <strong>Maroc</strong> et la Russie vont<br />
bon train. Le Conseil d’affaires maroco-russe s’est réuni<br />
le 22 septembre dernier pour la constitution de son bureau<br />
et de ses commissions. Ainsi, après l’élection de<br />
Mohamed Younès Lahlou, Président de la partie marocaine<br />
du Conseil d’affaires maroco-russe, les membres<br />
du conseil ont voté unanimement pour Chafik Rachadi,<br />
Driss Nokta et Driss Lâachfoubi comme vice-présidents.<br />
Les analystes de la Banque centrale<br />
durcissent le ton en affirmant que cette<br />
spirale peut provoquer, à terme, un repli<br />
grave dans le circuit économique national.<br />
Quid alors de l’incidence sur le dirham?<br />
Une chose est sûre, en tout cas: quand<br />
les prix augmentent, l’inflation explose.<br />
Dans ce cas, ce n’est pas le dirham qui<br />
perd de la valeur, mais le pouvoir d’achat<br />
des consommateurs qui s’étiole.<br />
N’ayant plus les capacités financières<br />
d’acheter des biens, les consommateurs<br />
vont droit à la faillite. Les entreprises<br />
<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>…<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
FINANCE<br />
aussi, quand leurs produits ne trouvent<br />
plus preneurs sur le marché local.<br />
Le problème se pose donc quand celles-ci<br />
veulent exporter pour écouler<br />
leurs produits. Pour être compétitif sur<br />
le marché international, les entrepreneurs<br />
ne cessent de répéter à qui veut<br />
bien les entendre qu’il faut procéder à<br />
une dévaluation du dirham. C’est le<br />
seul moyen qui leur permettra de<br />
concurrencer les géants économiques de<br />
ce monde comme la Chine et l’Inde.<br />
Le débat réapparaît, certes, mais il n’a<br />
pas encore atteint le niveau à partir<br />
duquel une décision pourrait enfin avoir<br />
lieu. Les industriels du textile l’ont<br />
exigé, il y a quelques mois, avançant le<br />
risque de faillite qui guette leurs entreprises<br />
si une décision officielle n’est<br />
pas prise. Mais, depuis quelque temps,<br />
ils se sont calmés, lorsqu’ils ont constaté<br />
une hausse significative de leurs<br />
exportations. Toujours est-il, le dirham<br />
marocain est toujours estimé surévalué.<br />
Le dévaluer revient à augmenter<br />
les exportations et donc à faire plaisir<br />
aux entreprises qui vendent à l’étranger.<br />
Mais, ça va avoir un impact inflationniste<br />
considérable sur le marché marocain.<br />
Fathallah Oualalou, ministre des<br />
Finances et de la Privatisation, pour sa<br />
part, ne cesse de démentir une telle<br />
action en avançant qu’elle est à double<br />
tranchant: d’un côté, elle va doper<br />
nos exportations, mais de l’autre, elle<br />
va provoquer un renchérissement de<br />
la vie. ❏ AA<br />
Le secrétariat général a été quant à lui confié à Moustafa<br />
Grana, qui s’est vu par ailleurs attribué la présidence de<br />
la commission de communication et des relations<br />
extérieures. En outre, Najia Lahrichi et Malika<br />
Benslimane occuperont respectivement les postes de<br />
secrétaire générale adjointe et de trésorière. Enfin,<br />
Mohamed Halifi a été élu trésorier-adjoint. Les élections<br />
en question se sont déroulées au siège de la Chambre de<br />
Commerce, d’Industrie et de Services de Casablanca.<br />
43
© Ph. DR<br />
TECHNOLOGIE<br />
44<br />
Après le succès de sa gamme de portables baladeurs,<br />
Sony Ericsson inaugure sa gamme de<br />
mobiles Cyber-shot avec le lancement au <strong>Maroc</strong> du fameux<br />
K800i. Équipé d'un capteur de 3,2 mégapixels, ce<br />
téléphone, qui a été voulu et conçu comme un véritable<br />
appareil photo numérique, embarque tout le savoir-faire<br />
de Sony en la matière. Ce n'est donc nullement un hasard<br />
si en plus de sa capacité à prendre des photos haute résolution,<br />
le K800i dispose en prime d'impressionnantes fonctionnalités:<br />
Autofocus, flash au Xenon et stabilisateur d'images<br />
(pour les photos et les vidéos). Cerise sur le gâteau, le K800i<br />
dispose de la fonction BestPic qui permet de prendre neuf photos<br />
en rafale à chaque pression sur le déclencheur. Ce qui offre un<br />
choix plus large pour sélectionner les meilleures photos.❏<br />
Rassemblé par Majdouline ElAtouabi<br />
Des employés de Microsoft récompensés<br />
pour l'arrestation de Farid Sebbar<br />
Afin de célébrer la récente<br />
condamnation<br />
du jeune Cybercriminel<br />
marocain Farid Sebbar à<br />
deux ans, le FBI vient d'octroyer<br />
une récompense honorifique<br />
à neuf employés<br />
de Microsoft qui ont activement<br />
contribué à son arrestation<br />
et à celle de ses<br />
deux complices au <strong>Maroc</strong><br />
et en Turquie.<br />
© Ph. DR<br />
Ces neuf employés, au nombre desquels<br />
on compte Brad Smith, viceprésident<br />
senior de Microsoft, ont été<br />
distingués par le Bureau américain<br />
pour avoir activement contribué à<br />
l'arrestation des trois auteurs des tri-<br />
L'Ares X600 de Msys<br />
La société marocaine de produits<br />
informatiques MSYS<br />
vient d'enrichir sa gamme de stations<br />
de travail de bureau avec l'introduction<br />
du modèle ARES X600.<br />
Conçu pour les applications exigeant<br />
une très grande puissance de<br />
calcul et de traitement graphique,<br />
ce nouveau système établit de nouveaux<br />
standards en matière de performances<br />
et d'évolutivité. La station<br />
de travail MSYS ARES X600<br />
stement célèbres vers informatiques<br />
Mytob et Zotob. Ils ont été reçus par<br />
le directeur du FBI qui leur a décerné<br />
une récompense honorifique pour<br />
«services exceptionnels rendus à la<br />
nation». Cinq jours après l'apparition<br />
de Zotob sur les réseaux, Microsoft<br />
K800i, photophone<br />
véridique<br />
est dotée des processeurs bicoeur<br />
Intel Core 2 Duo et Extreme les<br />
plus récents. Du divertissement 3D<br />
à la conception 3D, cette nouvelle<br />
station de travail améliore significativement<br />
les performances<br />
des applications logicielles les plus<br />
diverses. Sa toute nouvelle microarchitecture<br />
est encore plus performante<br />
et permet d'améliorer jusqu'à<br />
63% la puissance de traitement<br />
du système.❏<br />
a été en mesure de fournir au FBI<br />
des informations relatives aux<br />
auteurs de ce vers, conduisant à<br />
l'arrestation de ces derniers pendant<br />
le mois d'août 2005 en seulement<br />
douze jours. Le ver Zotob<br />
s'était très rapidement propagé<br />
sur Internet en août 2005 et avait<br />
causé d'importants dégâts parmi<br />
plus de cent entreprises internationales<br />
et organisations publiques.<br />
Au moment de la capture des auteurs<br />
présumés de Zotob, le FBI avait souligné<br />
l'importance de la collaboration<br />
entre ses propres services,<br />
Microsoft et les autorités marocaines<br />
et turques.❏<br />
LG Time Machine, le<br />
temps sous contrôle<br />
LG vient de lancer au <strong>Maroc</strong> sa nouvelle<br />
gamme de téléviseurs Time Machine.<br />
Composée de télévisions avec écrans LCD et<br />
Plasma, la gamme Time Machine permet, comme<br />
son nom l'indique, une totale<br />
maîtrise sur le temps<br />
de diffusion des émissions<br />
télévisées. Le<br />
Time Machine TV de<br />
LG possède en effet<br />
une capacité de stockage<br />
de 80 Go qui permet<br />
d'enregistrer jusqu'à<br />
33 heures de programmation<br />
numérique en<br />
définition standard. Il possède également<br />
une fonction d'enregistrement automatique<br />
sur des intervalles de 60 minutes garantissant<br />
une expérience de visionnage Seamless.<br />
Une fonction pratique qui permet entre autres<br />
de regarder un match de football ou un film avec<br />
un décalage de plusieurs minutes par rapport au<br />
temps réel de sa diffusion. En plus de ces atouts,<br />
ces nouveaux téléviseurs haute définition de LG<br />
se démarquent également par leur design du plus<br />
bel effet et leur qualité d'image irréprochable.<br />
La gamme Time Machine se décline au <strong>Maroc</strong><br />
sur trois modèles: le LCD 42 LCR2RR et les<br />
Plasma 42PC1RR et le 50PC1RR. ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph. DR
© Ph. DR<br />
Tandis que la plupart des constructeurs<br />
redoublent d'ingéniosité<br />
pour créer des appareils photos<br />
numériques (APN) de plus en plus<br />
minuscules, la société suisse Seitz,<br />
elle, mise plutôt sur la démesure.<br />
C'est ainsi qu'elle vient de lancer un<br />
model hors normes qui fait 495 x<br />
175 x 95 mm et pèse 2.8 kg.<br />
Le monstre se distingue également<br />
par ses caractéristiques techniques.<br />
Il dispose en effet d'un capteur 160<br />
Mpixels qui lui permet de prendre<br />
des photos panoramiques de 6 x 17<br />
cm en natif et sa sensibilité peut atteindre<br />
les 10000 ISO. Avec une résolution<br />
si élevée, un cliché non<br />
compressé de 160 Mpixels occupe<br />
922 Mo. Actuellement, aucune carte<br />
mémoire n'est capable de supporter<br />
de tels clichés. En fait l'appareil<br />
transmet à un mini PC, un<br />
Mac Mini, les photos via un câble Ethernet gigabit.<br />
Un écran LCD tactile et détachable de 640x680 donne un aperçu appréciable<br />
des images avant de procéder à leur sauvegarde. Le Seitz 6x17 Digital est attendu<br />
pour début 2007 à un prix exorbitant: 28.900 euros (1 euro=11 dirhams)<br />
pour la version "mobile" et 26.900 euros pour la version studio.❏<br />
Piles USB<br />
La société anglaise moixa energy<br />
annonce le lancement de l'usbcell,<br />
un nouveau concept autour de la pile rechargeable.<br />
Dotées d'une nouvelle technologie<br />
qui les rendrait 100 fois plus<br />
résistantes à l'usure des recharges, ces<br />
batteries AA n'ont pas que l'argument<br />
de la durée pour elles.<br />
Les USBCell puisent en fait sur un port<br />
USB l'énergie dont elles ont besoin pour<br />
se revitaliser. En clair, plutôt que de<br />
faire appel à un chargeur,<br />
l'Usbcell possède<br />
un port Usb dissimulé<br />
sous un capuchon<br />
à une extrémité<br />
et peut ainsi être<br />
rechargée en la<br />
branchant directement<br />
sur le port Usb<br />
d'un ordinateur.<br />
Utilisable comme<br />
une pile classique,<br />
elle saura profiter<br />
Le monstre des pixels<br />
des centaines de millions de ports Usb<br />
disponibles aussi bien à la maison qu'au<br />
bureau, sans avoir à acheter une brouette<br />
de piles alcalines ou un chargeur onéreux.<br />
L'Usbcell est actuellement disponible<br />
seulement au format AA, mais le<br />
concept sera décliné dans toutes les déclinaisons<br />
possibles. Notamment le 9v<br />
et éventuellement celui des batteries<br />
pour téléphone portable ou appareil<br />
photo. ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph. DR<br />
Texto<br />
Clé USB naine. OCZ vient de lancer<br />
une nouvelle clé USB dépourvue<br />
de capuchon et baptisée<br />
«Roadster». Mais le principal<br />
attrait de cette clé,<br />
véritablement minuscule,<br />
est sa taille lillupitienne.<br />
En effet, la<br />
Roadster est une clé USB dont la<br />
taille correspond à celle du connecteur<br />
qui contient tous les composants<br />
mémoire. Dotée d'un design «top<br />
down», elle se replie sur elle-même<br />
pour protéger cet embout USB durant<br />
le transport. Peu épaisse, elle<br />
peut être utilisée sans avoir à faire de<br />
la place en déconnectant les périphériques<br />
branchés sur les ports USB<br />
avoisinants.<br />
Le n91 8Go. Ça y est, c'est fait! Le<br />
mardi 26 septembre, Nokia a annoncé<br />
le N91 d'une capacité de 8Go<br />
Contrairement à ses concurrents,<br />
Nokia reste fidèle au<br />
Disque Dur (moins<br />
cher) plutôt que de<br />
passer à la mémoire<br />
flash... Le N91 8Go<br />
se différencie du N91<br />
4Go par sa couleur<br />
noire. Pour le reste,<br />
c'est assez identique,<br />
il prend en<br />
charge les formats<br />
MP3, AAC (non<br />
DRM), AAC+, eAAC+, WAV,<br />
M4A, WMA-DRM, dispose d'une<br />
prise casque 3,5mm, d'un tuner FM,<br />
d'un APN 2MP, du Bluetooth AD2P,<br />
du Wifi et il est livré avec de nouveaux<br />
logiciels simplifiant la synchronisation<br />
de l'appareil ainsi que<br />
la compatibilité avec les PodCast.<br />
Ses dimensions sont de<br />
113,1x55,2x22mm pour 165g.<br />
Parallélement, Nokia a annoncé la<br />
mise en place du service Music<br />
Recommenders.Après le rachat de<br />
Loudeye l'été dernier, et comme l'a<br />
fait Sony Ericsson, Nokia se lance<br />
dans la musique en ligne dans un<br />
style légèrement différent !<br />
45
© Ph.DR<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
Ahmed Tommouhi et Abderrazak Mounib ont été condamnés<br />
en Espagne à de lourdes peines de prison pour des crimes qu’ils<br />
n’ont jamais commmis. Une erreur judiciaire flagrante.<br />
Victimes d’une justice<br />
espagnole injuste<br />
Le 18 septembre 2006, l’immigré<br />
marocain en Espagne<br />
Ahmed Tommouhi, 55 ans, est<br />
sorti de la prison Brians de Barcelone,<br />
en liberté conditionnelle. Il y a été<br />
incarcéré, depuis novembre 1991 pour<br />
quatre viols et divers autres crimes et<br />
délits dans ce qui pourrait bien être<br />
l’une des erreurs judiciaires les plus<br />
flagrantes de l’Espagne démocratique.<br />
Cependant, il s’estime heureux d’avoir<br />
survécu à son calvaire, contrairement<br />
à son compatriote Abderrazak<br />
Mounib, condamné pour les mêmes<br />
affaires, mort dans la même prison, en<br />
avril 2000, d’une défaillance cardiaque.<br />
Né à Nador, au nord du <strong>Maroc</strong>, Ahmed<br />
Tommouhi n’a fréquenté l’école<br />
qu’épisodiquement. Dès sa prime jeunesse,<br />
il a dû apprendre à travailler le<br />
46<br />
sol ingrat des montagnes rifaines. À<br />
force de labeur, il intègre ce primat<br />
qui veut qu’on ne récolte que ce qu’on<br />
sème. Mais une justice espagnole daltonienne<br />
se chargera de le démentir.<br />
Parlant à peine l’espagnol, Tammouhi<br />
débarque en 1988 chez son frère Omar<br />
à Martorell, en Catalogne, rempli de<br />
tous les espoirs du monde d’avoir la<br />
possibilité d’offrir une vie meilleure<br />
6 procès qui<br />
dureront de<br />
septembre 1992<br />
à octobre 1995,<br />
au terme desquels<br />
Tommouhi<br />
et Mounib écoperont<br />
de plus<br />
d’un siècle et<br />
demi de taule<br />
chacun.<br />
La page d’accueil d’un site web<br />
espagnol dédié à l’affaire Tommouhi<br />
à sa femme et ses trois enfants laissés<br />
au bled.<br />
Le 9 novembre 1991, après un crochet<br />
par Girone où il travaille dans le<br />
ramassage de fruits, il débarque à<br />
Terrassa, dans les environs de<br />
Barcelone où, lui a-t-on assuré, le travail<br />
ne manque pas dans le bâtiment.<br />
Une fois là-bas, il s’installe à la pension<br />
Agut, où il partage une chambre<br />
avec un compatriote fassi, Mustafa<br />
Zaïdane, question de réduire les frais.<br />
Il était loin de se douter qu’il venait audevant<br />
de son malheur.<br />
Comme c’est la règle dans tous les<br />
établissements hôteliers, le gérant de<br />
la pension communique la liste de ses<br />
locataires au commissariat de police<br />
dont il relève. L’officier de service qui<br />
l’accueille finissait juste de lire une<br />
circulaire relative à une série d’agressions<br />
sexuelles sauvages dont la région<br />
était le théâtre, commises par deux<br />
hommes de «type nord-africain» qui<br />
parlent une langue qui «pourrait être<br />
l’arabe».<br />
L’agent relève deux noms arabes sur<br />
la liste des hôtes de la pension. Ahmed<br />
Tommouhi et Mustafa Zaïdane sont<br />
arrêtés pour les besoins de l’enquête.<br />
Ce dernier est relâché car ne cadrant<br />
pas avec le profil recherché.<br />
Tommouhi, résident réglementaire et<br />
sans antécédents judiciaires, est incarcéré<br />
le 11 novembre.<br />
Pour faire la paire, la Guardia civil va<br />
jusqu’à Barcelone cueillir, le 13<br />
novembre, le malheureux Abderrazak<br />
Mounib, résident régulier en Espagne<br />
depuis 1975, natif de Fès et père de 4<br />
enfants. Sans antécédent judiciaire, il<br />
était tout de même fiché pour un délit<br />
mineur remontant à 1977.<br />
La machine d’une justice manichéenne,<br />
à la limite du raciste, se met<br />
en branle. On reproche d’abord aux<br />
deux quidams plus de 10 chefs d’accusation.<br />
Finalement, ils ne seront<br />
jugés que pour quatre délits chacun,<br />
dont seuls deux en commun. 6 procès<br />
qui dureront de septembre 1992 à octobre<br />
1995, au terme desquels ils ☛<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006
écoperont de plus d’un siècle et demi<br />
de taule chacun. Exclusivement sur la<br />
foi d’adolescents qui ont cru reconnaître<br />
en eux leurs agresseurs. Ou plutôt<br />
qui ont été conditionnés pour les<br />
reconnaître.<br />
Car la toute première séance d’identification<br />
qui a influencé toutes les autres,<br />
celle de Terrassa, en novembre<br />
1991, est digne de figurer dans les<br />
annales du déni de justice: Le pauvre<br />
Tommouhi est traîné, menotté, le long<br />
du couloir du commissariat par des<br />
gardes qui ont bien pris le soin de le<br />
désigner comme l’inculpé. Une irrégularité<br />
gravissime qui, en d’autres<br />
circonstances aura suffi pour prononcer<br />
le non-lieu. Ce fut le cas notamment<br />
en janvier 2002, quand le tribunal<br />
de Seville a innocenté un jeune<br />
Espagnol bon teint accusé de viol parce<br />
que la Guardia civil a permis à la victime<br />
de le voir par deux fois avant la<br />
séance d’identification. Pour enfoncer<br />
également Mounib -qui n’a pas été<br />
reconnu dans la première séance-, le<br />
journal régional catalan La Vanguardia<br />
publie, le 16 novembre 1991, sa photo<br />
juste avant d’autres séances, en le désignant<br />
comme l’organisateur présumé<br />
des viols.<br />
La ressemblance physique forcée -car<br />
on se souvient qu’ils ont été triés- de<br />
Abderrazak Mounib et Ahmed<br />
Tommouhi était suffisante aux yeux<br />
des tribunaux. Mais point de preuves<br />
matérielles.<br />
Même dans les cas où de telles preuves<br />
existent, elles sont tout simplement<br />
écartées par les juges. Pour des<br />
raisons que la raison ignore, et pour ne<br />
prendre que le seul cas de l’agression<br />
de Olesa de Montserrat, les restes de<br />
liquide séminal prélevés sur des affaires<br />
d’une victime n’ont été analysés<br />
qu’en 1996. Ils ont innocenté les malheureux<br />
Tommouhi et Mounib… mais<br />
dans cette affaire seulement. Par<br />
contre, dans le cas de l’agression de<br />
Cornellá, les restes biologiques prélevés<br />
sur une des deux victimes ne<br />
correspondent en rien à Tommouhi,<br />
donné pour le violeur. Pradoxalement,<br />
les juges ont préféré croire la parole de<br />
© Ph.DR<br />
Ahmed Tommouhi dans la prison de Brians.<br />
Si la justice<br />
espagnole<br />
a commis une<br />
erreur dans un<br />
cas, qui garantit<br />
qu’elle ne s’est<br />
pas trompée dans<br />
les autres?<br />
la victime jugée «irréfutable et déterminante».<br />
On n’a pas non plus démontré que<br />
Tommouhi et Mounib se connaissaient<br />
avant d’être mêlés ensemble à ces sordides<br />
affaires. Dans leur domicile,<br />
aucun objet volé sur les victimes,<br />
aucune arme utilisée pour les agressions<br />
n’a été retrouvée.<br />
Toujours est-il qu’une fois Tommouhi<br />
et Mounib définitivement jugés et<br />
incarcérés, une série d’agressions<br />
sexuelles strictement de même nature<br />
ont repris à partir d’avril 1995. Le<br />
même modus operandi, le même<br />
agresseur. Comble de l’hilarité, là<br />
aussi, des vicrimes ont identifié les<br />
deux <strong>Maroc</strong>ains comme leurs agreseurs<br />
alors que les pauvres croupissaient<br />
en prison depuis des années<br />
déjà.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
Le 20 juin 1995, la guardia civil alpaguait<br />
Antonio García Carbonell,<br />
Espagnol d’éthnie gitane de 60 ans,<br />
sosie parfait de Tommouhi, et qui s’exprime<br />
en dialecte calo, qui pourrait<br />
être pris pour de l’arabe. Dans le coffre<br />
de sa fourgonnette, la batte de baseball<br />
et le pistolet d’alarme mentionnés<br />
par les victimes et divers objets<br />
volés lors de la première vague d’agressions.<br />
Antonio García Carbonell est<br />
condamné à plus de deux siècles de<br />
prison pour la deuxième vague d’agressions.<br />
C’est son ADN qui a été prélevé sur<br />
la victime de l’agression de Olesa de<br />
Montserrat citée plus haut, et pour<br />
laquelle Tommouhi avait été<br />
condamné puis innocenté. Les juges<br />
ont soigneusement évité de se poser<br />
une question que tout un chacun doué<br />
d’un minimum de bon sens se poserait:<br />
S’ils ont commis une erreur dans<br />
un cas, qui garantit qu’ils ne se sont pas<br />
trompés dans les autres?<br />
Pourquoi n’a-t-on pas pris en compte<br />
toutes les preuves matérielles ramassées<br />
sur les lieux des agressions pour<br />
se contenter de le condamner lui et<br />
Mounib sur la simple foi d’adolescents<br />
choqués, dont le souci majeur<br />
était de se débarrasser une fois pour<br />
toutes d’un épisode peu reluisant de<br />
leur vie?<br />
Question de facilité sans doute, de<br />
racisme peut-être, de laxisme, sûrement.<br />
Pour se donner bonne conscience, mais<br />
surtout pour éviter de reconnaître leur<br />
erreur et donc forcément réviser le<br />
procès, les autorités judiciaires ont<br />
sauté sur l’occasion d’une demande<br />
de grâce déposée par le procureur<br />
général de Catalogne… en 1999, pour<br />
libérer Tommouhi.<br />
Lui, il déclarait à El Pais, après sa sortie<br />
de prison, le 26 septembre: “Au<br />
moment où l’on parle en Espagne de<br />
réviser des jugements datant de<br />
Franco, pourquoi ne pas réviser le<br />
mien?” ❏<br />
Abdellah Rajy<br />
47
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
La première marocaine d’Indigènes a lieu le 3 octobre 2006<br />
au Megarama de Casablanca, en présence de Rachid Bouchareb<br />
et Jamel Debbouze. Un chef d’œuvre qui répare des oublis.<br />
Indigènes, un film<br />
pour l’Histoire<br />
© Ph.DR<br />
Sami Bouajila, Jamel Debbouze, Samy Nacéri et Roschdy Zem.<br />
Si l’histoire des hommes les a<br />
oubliés, l’histoire du cinéma se<br />
souviendra sûrement, d’eux. Et<br />
ce, grâce à Rachid Bouchareb. Ce<br />
réalisateur algérien a redonné aux<br />
tirailleurs africains de la libération de<br />
la France une place dans la mémoire<br />
collective grâce à son film Indigènes,<br />
co-produit avec la France, la Belgique<br />
et le <strong>Maroc</strong>. Avec un casting emblématique,<br />
Sami Bouajila, Jamel<br />
Debbouze, Samy Nacéri et Roschdy<br />
Zem, soit les quatre comédiens maghrébins<br />
les plus connus du cinéma français,<br />
son long-métrage parle des<br />
230.000 Nord-Africains, dont 73.000<br />
<strong>Maroc</strong>ains mobilisés pour rejoindre<br />
48<br />
les 350.000 soldats, «européens» et<br />
«indigènes», de l’Armée d’Afrique du<br />
Nord commandée par le général De<br />
Lattre de Tassigny. Ils débarqueront<br />
en Sicile, en Italie, en Provence, du<br />
côté de Toulon, puis remonteront l’axe<br />
rhodanien jusqu’en Alsace.<br />
Parmi eux, quatre «indigènes», Saïd,<br />
incarné par Jamel Debbouze, Yassir,<br />
par Samy Nacéri, Messaoud, par<br />
Roschdy Zem, Abdelkader, par Sami<br />
Bouajila, et un «pied-noir» d’Oran,<br />
Martinez, par Bernard Blancan, leur<br />
sergent et chef. Loin de la victimisation,<br />
Rachid Bouchareb dessine une<br />
galerie de portraits attachants. Le gardien<br />
de chèvres illettré jamais sorti de<br />
son bled qui découvre la France. Le<br />
jeune Arabe qui n’en revient pas d’avoir<br />
une amourette avec une Française.<br />
L’intellectuel caporal, entre fascination<br />
et répulsion pour la France, rêvant<br />
de monter en grade et dénonçant les<br />
discriminations. Le «pied-noir», dur<br />
avec ses soldats, mais en même temps<br />
proche de ceux-là mêmes qui le considèrent<br />
sinon comme un Arabe, du<br />
moins comme un Africain. Des soldats<br />
métropolitains méprisants, quand<br />
ils ne sont pas indifférents.<br />
Rachid Bouchareb s’est inspiré de rencontres<br />
et de témoignages. Le goumier<br />
Yassir, il a discuté avec lui dans<br />
un foyer à Nantes. Le berger, il l’a vu<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
☛
en Algérie. Le caporal est<br />
inspiré par la figure de<br />
Ben Bella.<br />
Grâce à un travail de<br />
recherches en profondeur<br />
auprès d’anciens combattants<br />
et de leurs<br />
familles, Rachid<br />
Bouchareb met en<br />
lumière les sentiments<br />
contradictoires de ces soldats<br />
venus d’ailleurs,<br />
chairs à canon engagées corps et âme<br />
dans la défense d’un pays qui ne le<br />
leur rend pas. A chaque seconde, on<br />
ressent leur incompréhension, leur sentiment<br />
de rejet, leur résignation devant<br />
cet engagement à sens unique. Leur<br />
peur, aussi, de laisser leur peau dans<br />
les forêts vosgiennes et de mourir loin<br />
de chez eux. Présenté à la 59ème édition<br />
du festival de Cannes, organisé<br />
du 17 au 27 mai 2006, les Indigènes<br />
a reçu le prix collectif de l’interprétation<br />
masculine. Ce long-métrage a<br />
également remis sur le tapis le débat<br />
autour des tirailleurs. Sur son site, l’équipe<br />
du film lance d’ailleurs un appel<br />
au président Jacques Chirac<br />
pour l’égalité des droits<br />
entre les anciens combattants<br />
français et coloniaux.<br />
En guise de réponse, le chef<br />
d’Etat français a assisté en<br />
début de septembre à une<br />
avant-première du film en<br />
compagnie de Jamel<br />
Debbouze. La première<br />
marocaine a lieu le 4 octobre<br />
2006 au Megarama de<br />
Casablanca, en présence de Jamel<br />
Debbouze et Rachid Bouchareb.<br />
Plus qu’une oeuvre cinématographique,<br />
Rachid Bouchareb a fait appel<br />
au cinéma pour réparer certains<br />
oublis.❏<br />
Loubna Bernichi<br />
Une injustice a été levée<br />
Jamais un film n’aura autant influé<br />
sur le cours de l’histoire comme l’a<br />
fait l’excellent Indigènes du réalisateur<br />
algérien Rachid Bouchareb. En effet,<br />
c’est en quelque sorte grâce à cette<br />
superproduction tournée entre le <strong>Maroc</strong><br />
et la France qu’a été levée l’injustice qui<br />
frappe, depuis presque un demi-siècle,<br />
les anciens combattants de l’ex-empire<br />
colonial ayant combattu dans l’armée<br />
française. Désormais, ces derniers recevront<br />
les mêmes pensions que les nationaux<br />
français, a annoncé mercredi 27<br />
septembre 2006 le gouvernement français.<br />
La mesure de «décristallisation»<br />
des soldes concerne quelque 80.000<br />
anciens combattants, résidant notamment<br />
dans les anciennes colonies<br />
d’Afrique noire et du Maghreb.<br />
S’exprimant sur cette mesure prise lors<br />
d’un conseil des ministres, le président<br />
français, Jacques Chirac, a déclaré,<br />
ému, que: “La France accomplit<br />
aujourd’hui un acte de justice et de<br />
reconnaissance envers tous ceux qui<br />
sont venus de l’ex-empire français combattre<br />
sous notre drapeau”.<br />
Jusqu’en 1958, les anciens combattants<br />
issus des colonies françaises ont eu les<br />
mêmes droits à pension que les nationaux<br />
français. Mais, le 26 novembre<br />
1959, puis en 1960, en pleine vague de<br />
décolonisation, le Parlement français<br />
a adopté un dispositif dit de «cristallisation»,<br />
qui a transformé leurs pensions<br />
et leurs retraites en «indemnités» non<br />
indexables sur le coût de la vie. Résultat:<br />
un système à multiples vitesses et des<br />
montants versés aux anciens combattants<br />
étrangers jusqu’à dix fois inférieurs<br />
aux pensions perçues par les<br />
Français. Avec leurs 56 euros de pensions,<br />
les Maghrébins (marocains, tunisiens<br />
et algériens) demeurent les plus<br />
mal lotis. Les invalides de guerre français<br />
reçoivent 687 euros par mois,<br />
contre 229 euros pour les Sénégalais<br />
et moins de 76 euros pour les<br />
<strong>Maroc</strong>ains, Tunisiens ou<br />
Algériens.<br />
En 2002, au nom d’une<br />
curieuse conception de<br />
l’«équité» et de la «parité»,<br />
leurs pensions avaient été<br />
revalorisées, mais seulement<br />
en fonction du coût de la vie<br />
dans les pays où ils résident.<br />
En revanche, cette loi ne prévoyait<br />
aucune révision à la<br />
baisse des pensions des<br />
anciens combattants français<br />
qui élisent domicile dans des<br />
© Ph.DR<br />
pays où le coût de la vie est des plus bas.<br />
Il s’agissait donc bel et bien de perpétuer<br />
la discrimination sous une autre<br />
forme. Aujourd’hui, le gouvernement<br />
français semble résolu à instaurer l’égalité.<br />
La revalorisation sera appliquée<br />
dès 2007, pour un coût global de 110<br />
millions d’euros par an. Mais d’ores et<br />
déjà, plusieurs associations d’anciens<br />
combattants militent pour que cette<br />
mesure ait un effet rétroactif. Interrogé<br />
sur un éventuel rattrapage dans le versement<br />
des pensions, gelées depuis<br />
1959, M. Mekachera a répondu: “ce<br />
n’est pas d’actualité pour l’instant”.<br />
Le combat continue. ❏<br />
M. El Atouabi<br />
© Ph.DR
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
Le <strong>Maroc</strong><br />
de la Chicha<br />
Depuis son entrée au pays vers la fin des<br />
années 90, le narguilé fait un nombre<br />
croissant d’adeptes, surtout parmi la<br />
jeunesse, sortant de la fonction ornementale<br />
qui lui était jusqu’alors réservée.<br />
Pendant le mois de ramadan,la pipe à eau<br />
persane devient carrément une institution.<br />
Reportage autour d’une mode venue<br />
d’Orient.<br />
Il est un peu plus de 20 heures à<br />
Casablanca. Les mosquées se<br />
vident peu à peu des derniers fidèles<br />
venus plus nombreux que<br />
d’habitude pour la prière du Icha, ferveur<br />
religieuse du mois sacré oblige.<br />
Les petites ruelles et grands boulevards<br />
de la blanche métropole retrouvent leur<br />
agitation habituelle. L’automne est plutôt<br />
clément en ce ramadan 2006. Les<br />
ventres repus et les gorges désaltérées<br />
de l’après-f’tour cherchent à prolonger<br />
les plaisirs du corps et de l’esprit.<br />
Dans une gargote miteuse de Bab<br />
Marrakech, derrière les remparts séculaires<br />
de l’ancienne médina, le «sexe<br />
faible», fourré derrière ses fourneaux<br />
ou scotché à une quelconque série télévisée<br />
égyptienne, n’a pas sa place.<br />
Moustaches brunes, corps gringalets ou<br />
ventripotents parlent fort, échangent<br />
blagues grasses et plaisanteries lubriques<br />
en même temps que les bouffées de narguilé.<br />
Les doigts tachés de nicotine saisissent<br />
goûlument le long tuyau à même<br />
la bouche. L’exiguïté du lieu rend l’atmosphère<br />
suffocante. Pour 20 dirhams,<br />
et même moins pour les habitués, les<br />
clients peuvent s’offrir une séance<br />
entière de chicha.<br />
Des aspirations salvatrices pour Hamid,<br />
50<br />
30 ans, qui espère faussement trouver<br />
là un maigre substitut aux verres de vin<br />
rouge bon marché qu’il a l’habitude de<br />
boire pour tremper son désespoir de<br />
chômeur «longue durée ».<br />
Changement brutal de décor au chic<br />
quartier Gauthier, non loin de la médina.<br />
Dans cet appartement bourgeois, un<br />
échantillon de la jeunesse dorée marocaine,<br />
comme d’aucuns se plaisent à la<br />
dénommer, «s’éclate» aussi à sa manière<br />
autour de la très populaire chicha.<br />
En temps normal, le clan d’ados se serait<br />
bien rendu dans une boîte de nuit branchée<br />
de Aïn Diab, mais, après tout, il faut<br />
bien trouver d’autres voies de distraction<br />
et un mois est vite passé.<br />
C’est Ismaël, alias Dingo pour les intimes,<br />
17 ans, qui a fourni le matériel.<br />
L’adolescent s’est débrouillé un grand<br />
narguilé à 150 dirhams, après un long<br />
marchandage avec un commerçant du<br />
quartier Habous. Il aurait préféré faire<br />
main basse sur le luxueux narguilé orné<br />
d’or, offert par un riche homme d’affaires<br />
égyptien à son père, qui trône,<br />
majestueux et insolent, dans le salon<br />
familial.<br />
Sous les regards néophytes de ses compagnons,<br />
admiratif devant tant de dextérité,<br />
Ismaël remplit le vase en verre<br />
Le narguilé est fin<br />
Inès et Mamoune pren<br />
l’effet légèrement euphri<br />
passant à trav<br />
d’eau pour réduire l’absorption de nicotine,<br />
insère le tuyau dans la cheminée<br />
et dépose la taâssila , (tabac arômatisé<br />
aux fruits rouges, pour faire plaisir aux<br />
filles) dans la petite cuvette en terre<br />
cuite faisant office de foyer. Le paquet<br />
de taâssila lui a coûté 18 dirhams. Le<br />
vendeur du bureau de tabac lui a pro-<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph.DR
prêt. Ismaël, Rania,<br />
nent le temps d’apprécier<br />
sant de la fumée parfumée<br />
ers la cheminée.<br />
posé du produit de contrebande à 13<br />
dirhams, mais Ismaël a décliné l’offre,<br />
il veut en mettre plein la vue à ses<br />
copains. Le jeune gaillard, par souci<br />
d’hygiène, s’est même muni de petits<br />
tips en plastique individuels pour l’embouchure<br />
du tuyau.<br />
Ismaël recouvre le foyer d’une feuille<br />
d’aluminium pour une meilleure combustion<br />
avant de la percer de quelques<br />
trous. Il dépose quelques braises de<br />
charbon sur l’aluminum en s’aidant<br />
d’une pince en métal.<br />
C’est Saïd, le gardien de l’immeuble,<br />
qui s’est chargé de ramener le charbon<br />
syrien de Derb Soltane, pour 20 dirhams<br />
le kilo. Facilement incandescent,<br />
dénué de produits chimiques et durable,<br />
c’est le must actuel du marché de la<br />
chicha. On a déconseillé à Saïd le charbon<br />
«spécial», réputé pour provoquer<br />
des maux de tête.<br />
Le narguilé est fin prêt. Ismaël, Rania,<br />
Inès et Mamoune prennent le temps<br />
d’apprécier l’effet légèrement euphorisant<br />
de la fumée parfumée passant à<br />
travers la cheminée. Les cendres du<br />
charbon retombent paresseusement<br />
dans le cendrier en soucoupe tandis que<br />
se font entendre les gargouillis de l’eau<br />
dans le réservoir vitré. La prochaine<br />
fois, Dingo et ses potes agrémenteront<br />
la taâssila d’un peu de haschich pour<br />
encore plus de fun et de flip’.<br />
Non loin de là, dans un café sur le boulevard<br />
Zerktouni. Etudiants modestes,<br />
petits fonctionnaires, employés moyens<br />
et chômeurs plus ou moins diplômés<br />
aiment se retrouver dans cette ambiance<br />
sans fioritures après la rupture du jeûn.<br />
Ici, la chair se monnaye comme partout<br />
ailleurs à Casablanca, mais on l’apprécie<br />
singulièrement opulente, généreuse.<br />
Les djellabas étroites et tignasses<br />
décolorées côtoient les chevelure<br />
noir corbeau et les jeans sérieusement<br />
moulants.<br />
Les filles, attablées avec quelques clients<br />
, fument à tour de rôle leur narguilé à<br />
la pomme, l’arôme le plus classique et<br />
le plus demandé. Une séance de chicha<br />
coûte 30 dirhams.<br />
Le gérant du café toise les intrus avec<br />
méfiance, les descentes de flics sont<br />
toujours inopinées. Hier à peine, il a dû<br />
graisser la patte à un agent d’autorité afin<br />
qu’il ferme les yeux. 1.000 dirhams, ce<br />
n’est pas rien, même si son commerce<br />
de narguilé est plutôt juteux.<br />
Soundouss, Namira (tigresse), de son<br />
surnom professionnel, 20 ans, tire sur<br />
l’embout du narguilé, l’air rêveur.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
Elle aurait tant voulu être ailleurs, dans<br />
un de ces cabarets orientaux de la côte,<br />
accompagnée d’un prodigue client des<br />
pays du Golfe, se déhanchant sur les<br />
rythmes lancinants d’une lascive starlette<br />
libanaise.<br />
Ses copines lui ont confié que, là-bas,<br />
le narguilé est facturé jusqu’à 200 dhs<br />
la séance. Demain, elle se renseignera<br />
pour savoir si un de ces établissements<br />
est ouvert pendant le mois de ramadan.<br />
Racine.<br />
Snobisme et m’as-tu-vu à gogo dans<br />
ce café-restaurant «hype». Les effluves<br />
fruitées de narguilé se mélangent à<br />
d’autres fragrances, celles des clients<br />
qui n’hésitent pas à forcer sur le flacon<br />
de parfum pour les uns et le maquillage<br />
pour les autres.<br />
A 120 dirhams la séance de chicha, la<br />
« sélection sociale» se fait d’elle-même.<br />
Jeunes cols blancs, fils à papa en jean<br />
Armani et chemise Ralph Lauren séduisent<br />
de loin ou draguent de près<br />
quelques lolitas et autres fashion-victims<br />
de la jeunesse privilégiée casablancaise.<br />
Ici, on fume plus pour la frime –on<br />
avale rarement la fumée- pour les filles<br />
et un peu pour la détente et le plaisir,<br />
pour les mecs.<br />
Variation des lieux, variation des prix,<br />
variation des arômes, variation des plaisirs,<br />
variation des rêves.<br />
Bienvenue au <strong>Maroc</strong> de la Chicha, au<br />
<strong>Maroc</strong> tout simplement.<br />
Mouna Izzdine<br />
51<br />
© Ph.DR
© Ph.DR<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
Le métro, c’est devenu l’Arlésienne à Casablanca. Plus réalistes,<br />
le tramway et le RER pourraient s’avérer la solution idoine au<br />
sempiternel problème de transport en commun de la métropôle.<br />
Le tramway supplante<br />
le métro à Casa<br />
Casablanca le 14 juillet 2025. À<br />
13h00, la chaleur est étouffante.<br />
À cause du réchauffement<br />
climatique, les étés, au <strong>Maroc</strong>, sont de<br />
plus en plus torrides. Malgré un soleil<br />
de plomb, la place des Nations Unies,<br />
au centre vile connaît une efferves-<br />
cence inhabituelle. Les boulevards<br />
et les rues avoisinants<br />
sont bloqués. Une armada<br />
de policiers, de forces<br />
auxiliaires et d’inspecteurs<br />
en civils assurent la sécurité.<br />
Une centaine de représentants<br />
de la presse audiovisuelle et<br />
écrite nationale se sont regroupés et se<br />
bousculent derrière les barrières pour<br />
avoir un meilleur angle de vision. Pour<br />
rien au monde, ils ne rateraient un seul<br />
détail de ce moment historique. SM le<br />
Roi Mohammed VI, accompagné du<br />
prince héritier Moulay Hassan, un jeune<br />
homme bien bâti et séduisant, inaugure<br />
officiellement la première ligne<br />
de métro. Celle-ci s'étend sur 13 kilomètres<br />
et relie la place des Nations<br />
Les autorités locales mettent<br />
en place un ensemble d'actions<br />
pour la réorganisation<br />
et la réalisation des axes routiers.<br />
Unies au quartier périphérique Sebata<br />
en passant par le boulevard Mohammed<br />
VI. Elle est opérationnelle depuis deux<br />
semaines.<br />
Il faut bien rêver! Ce jour, nous ne nous<br />
sommes pas encore près de le vivre.<br />
Entre Casablanca et le métro, il y a une<br />
longue histoire. Depuis le temps que<br />
les Casablancais en entendent parler,<br />
ils ont perdu espoir. Les premières études<br />
de faisabilité datent de plus de quarante<br />
ans. Aussi bien les études faites par<br />
Sofretu, financées par la<br />
France, que les études de la<br />
JICA, sur don japonais,<br />
concluaient, dès les années<br />
1970, à l'identification d'un<br />
corridor prioritaire reliant<br />
le sud et le nord de<br />
Casablanca et à la faisabilité d'un métro<br />
léger où les trafics prévisionnels dépassent<br />
15.000 personnes par heure/<br />
par sens à l'horizon 2000. Le dossier<br />
fut réactivé en 1992. Un groupement<br />
est alors constitué comprenant<br />
Systra/Alstom et Bouygues qui<br />
fait une proposition pour la réalisation<br />
d'une première ligne d'environ<br />
10 kilomètres reprenant le<br />
tracé déjà identifié. Ce même dossier<br />
est rouvert dans le cadre du<br />
Plan de développement urbain<br />
(PDU) Casa 2010. Ses grandes<br />
lignes ont été présentées le 21 septembre<br />
2006 par le wali du Grand<br />
Casablanca, Mohamed Kabbaj,<br />
et le maire de Casablanca,<br />
Mohamed Sajid. Là ecore , le projet<br />
du métro n'est que théorique.<br />
Un autre projet de transport en<br />
commun fait son come-back dans<br />
le PDU. Il s'agit du tramway. Du<br />
temps du wali de Grand<br />
Casablanca, Driss Benhima, il<br />
était déjà question de sa<br />
Le wali, Mohamed Kabbaj,<br />
et le maire, Mohamed Sajid.<br />
☛
mise en place. La première apparition<br />
de ce moyen de locomotion circulant<br />
sur des voies ferrées date de 1832 aux<br />
Etats-Unis. Il a connu, sur le plan international,<br />
son âge d'or entre 1910 à 1960<br />
avant son déclin en 1970. Avec le choc<br />
pétrolier et les problèmes croissants de<br />
congestion de circulation urbaine, le<br />
tramway a fait sa réapparition dans plusieurs<br />
villes européennes et américaines<br />
comme Strasbourg, Zurich, Québec<br />
avec un design caractéristique, offrant<br />
une large baie vitrée permettant d'admirer<br />
la ville et roulant sur un tapis<br />
d’herbe.<br />
À l'instar de ces métropoles, Casablanca<br />
veut aussi avoir son tramway pour ses<br />
performances techniques, son confort<br />
et sa capacité d'accueil supérieure à celle<br />
de l'autobus. Aujourd'hui, trois lignes<br />
sont à l'étude. Une ligne A sera<br />
installée sur un tronçon de 18.4 km<br />
pour servir les zones de Sidi Moumen,<br />
place des Nations Unies et Hay Hassani.<br />
La ligne B couvrira une zone de 12 km<br />
au niveau de Sidi Bernoussi, Aïn Sebaâ<br />
et la place des Nations Unies. Et la ligne<br />
C, de 20 km reliera, entre autres,<br />
Sidi Moumen, boulevard Al Fida et le<br />
quartier des Hôpitaux. Une ligne RER<br />
de 28 km allant de Nouaceur à la Place<br />
des Nations Unies est aussi envisagée.<br />
Mais, comme pour le métro, les<br />
Casablancais doivent attendre longtemps<br />
avant de pouvoir prendre le tram-<br />
way ou le RER.<br />
«Le PDU a prévu la<br />
réalisation de ce programme<br />
de transport<br />
de masse sur une période<br />
de 20 ans, explique<br />
Mohamed<br />
Kabbaj. Pour l'instant,<br />
on essaie de<br />
trouver le montage financier<br />
de ce projet<br />
d'ici l'année prochaine.<br />
Si on arrive à démarrer<br />
ces chantiers<br />
en 2010 ou 2011, on<br />
pourrait dire qu'on a<br />
réalisé un exploit».<br />
Conscientes que l'introduction d'un système<br />
lourd de transport a un long temps<br />
de maturation, les autorités locales ont<br />
pensé à un ensemble d'actions, réalisables<br />
sur une période de quatre ans,<br />
pour l'amélioration des conditions de<br />
déplacement grâce à la réorganisation<br />
et la réalisation des axes routiers et de<br />
pénétrantes. Ainsi, quatre passages souterrains<br />
seront construits.<br />
Le premier au niveau du croisement<br />
Bd Zerktouni et Bd Al Massira El<br />
Khadra, le deuxième sur le Bd Bîr<br />
Anzarane et Bd Yacoub El Mansour, le<br />
troisième sur le Bd Abderahim Bouabid<br />
et le quartier Tadart. Il va passer sous<br />
la gare Oasis. Le dernier passage, dont<br />
les travaux débuteront vers la fin 2006,<br />
Où en est l’Avenue Royale?<br />
Il est bien légitime de se poser la<br />
question sur l'état d'avancement de<br />
l'Avenue Royale. Ce projet, vieux de<br />
vingt ans, n'arrive pas à voir le jour. À<br />
la Wilaya de Casablanca, on n'en parle<br />
plus. Apparemment, il est tombé dans<br />
les oubliettes. Seule la maquette rappelle<br />
la grandeur de ce projet.<br />
S'étendant sur un kilomètre et demi,<br />
l'Avenue Royale devait relier la<br />
Mosquée Hassan II à la place<br />
Mohammed V et abriter d'impressionnants<br />
édifices, comme le palais<br />
des congrès ou encore le grand théâtre.<br />
Confié à la Sonadac, Société nationale<br />
d'aménagement de Casablanca, ce<br />
projet a été confronté à des problèmes<br />
financiers mais également à des difficultés<br />
pratiques rencontrées par rapport<br />
aux actions d'expropriation. Il fallait,<br />
en effet, libérer 50 hectares et<br />
reloger 12.000 ménages.<br />
Actuellement, seulement 2.600 ménages<br />
ont été relogés. La sonadac rencontre<br />
également des problèmes avec<br />
des administrations dont celle de<br />
l'OFEC (Office des foires et expositions<br />
de Casablanca) qui n'a pas encore<br />
libéré ses locaux administratifs, même<br />
s'ils sont dans l'axe de la première percée<br />
de l'Avenue Royale. Encore un<br />
rêve irréalisable? ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
Maquette du plan de transport en commun de Casablanca.<br />
est situé sur le Bd de la Résistance. Il<br />
fait 800 mètres et traverse le rond-point<br />
Chimicolor. Dans la même optique, le<br />
PDU ambitionne l'informatisation du<br />
système de circulation avec l'aménagement<br />
de caméras de surveillance et<br />
le développement des feux de signalisation.<br />
Un bon déplacement dans la ville est<br />
aussi lié à l'efficacité du plan d'adressage.<br />
Une attention particulière a été<br />
accordée à celui-ci. Une révision des<br />
noms des rues et des avenues casablancaises<br />
afin d'uniformiser et rationaliser<br />
le système d'adressage actuel<br />
est prévue. Les rues casablancaises<br />
vont, ainsi, obéir à une identité visuelle<br />
identique.Des panneaux d'indication<br />
et des plans d'orientation vont être mis<br />
au niveau des grandes routes et à l'intérieur<br />
de la ville afin de faciliter la circulation<br />
aux visiteurs et citoyens de la<br />
métropole. Pour accélérer ces chantiers,<br />
d'un budget de 1,9 milliard de dirhams,<br />
la CDG et la Commune Urbaine<br />
de Casablanca se sont accordées pour<br />
créer une société d'économie mixte<br />
(SEM). Les deux parties devront avant<br />
la fin de l'année 2006 s’entendre sur<br />
les statuts de la SEM, son niveau de<br />
capitalisation ainsi que ses besoins de<br />
financement.<br />
En attendant 2025 pour avoir le métro,<br />
le tramway et le RER, peut-être que, d'ici<br />
2010, Casablanca se sera débarrassée,<br />
définitivement, de son image de<br />
ville sauvage. L'espoir est permis.❏<br />
Loubna Bernichi<br />
53
© Ph.DR<br />
Raphaël.<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
■ Annuaire<br />
L'annuaire Télécontact a consacré<br />
à toute une série d’écoles<br />
primaires une tournée, permettant<br />
au monde de la petite<br />
enfance de faire connaissance<br />
avec la recherche-annuaire. Il<br />
est à rappeler que Télécontact<br />
existe aussi sur internet et son<br />
site www.telecontact.ma enregistre<br />
déjà 8 millions de pages<br />
vues depuis les douze derniers<br />
mois.<br />
■ Comédie<br />
Quatre comédies musicales<br />
seront réalisées dans le cadre<br />
de La Film Industry, une société<br />
de coproduction née du partenariat<br />
entre la SNRT et Ali'n<br />
Productions. Sur ces spectacles,<br />
une sera tourné en darija<br />
et trois en amazigh. Les scénarios<br />
de ces quatre spectacles,<br />
un tourné en darija et trois en<br />
amazigh, ont été écrit par<br />
Hicham Amal, Mohamed<br />
Korda et Hicham Lasri . Le<br />
tournage aura lieu à Agadir à<br />
partir du mois d'octobre<br />
jusqu'au mois de janvier sous la<br />
direction artistique de Hicham<br />
Lasri, réalisateur de la comédie<br />
musicale en darija «Muzikana».<br />
■ Concert<br />
Le chanteur<br />
français Raphaël,<br />
dont l'album<br />
"Caravane" a été le<br />
plus gros succès de<br />
l'année 2005 en<br />
France, avec plus<br />
d'un million d'exemplaires<br />
vendus,<br />
se produira le jeudi<br />
9 novembre 2006<br />
à Casablanca. Ce<br />
concert s'inscrit dans<br />
le cadre d'une grande tournée<br />
qui le mènera aussi à la<br />
Réunion et à l'Ile Maurice.<br />
54<br />
<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>...<br />
L’horreur à Ouarzazate<br />
Le remake "The hills have eyes" (La colline a des yeux) est<br />
actuellement en tournage à Ouarzazate. Réalisé par l’Allemand<br />
Martin Weisz, auteur du célèbre «60 secondes», cette nouvelle<br />
adaptation, d’un budget de six millions de dollars, fait travailler<br />
200 techniciens et ouvriers et une centaine de figurants marocains.<br />
Le dernier remake de la version originale de Wes<br />
Craven (1977), considérée comme étant l'un des classiques<br />
d'horreur, avait été également tourné à Ouarzazate, l'année dernière,<br />
par le jeune réalisateur français Alexandre Aja. Si les deux anciennes versions<br />
avaient amené des familles entières à des endroits désertiques, où elles<br />
ne devaient pas être normalement, ce dernier remake met en avant des soldats en<br />
déroute en plein désert. Vers le dernier jour de leur stage, de jeunes soldats en manoeuvre<br />
se voient subitement attaqués par un groupe de méchants avides de sang. Le sort de<br />
tous les stagiaires est mis sous le sceau du suspens. Les ergs de Tiwiyin, sur la route menant<br />
à Agadir, et les studios Cla et Atlas à Ouarzazate constituent le décor de cette histoire<br />
qui ambitionne de concurrencer ses précédentes en matière de scènes d'horreur. ❏<br />
Mourad Boucif sur les traces de Bouchareb<br />
© Ph.DR<br />
Mourad Boucif (à gauche) sur une scène<br />
de tournage.<br />
Après Rachid Bouchareb, Mourad<br />
Boucif remet sur le tapis le destin trag-<br />
ique des anciens combattants<br />
de la deuxième guerre<br />
mondiale. Son documentaire<br />
«La Couleur du<br />
Sacrifice», prévu dans les<br />
salles belges le 8 novembre<br />
2006, livre des témoignages<br />
poignants d'anciens combattants,<br />
marocains notamment,<br />
sur leurs souvenirs de<br />
la deuxième guerre mondiale<br />
mais aussi sur celle<br />
d'Indochine ainsi que sur<br />
leur triste vécu en solitaires<br />
dans un foyer à Bordeaux,<br />
où ils sont contraints à<br />
résider pour pouvoir continuer<br />
à toucher des pensions<br />
mensuelles de 50<br />
euros accordées par le gou-<br />
Rassemblé par Loubna Bernichi<br />
vernement français. Baba Sada Sy, un<br />
ancien combattant malien, présent à l'avant-première<br />
le 20 septembre 2006 à<br />
Bruxelles, a affirmé que la question des<br />
pensions est "le dernier combat des anciens<br />
combattants». "La couleur du Sacrifice"<br />
sera en compétition officielle au Festival<br />
international du film francophone de<br />
Namur. Mourad Boucif, 39 ans, débutera<br />
le tournage de son prochain film «Les<br />
larmes d’argent », co-produit par le Centre<br />
Cinématographique <strong>Maroc</strong>ain (CCM) et<br />
la chaîne de télévision "2 M", en mars 2007<br />
en Belgique et au <strong>Maroc</strong>. ❏<br />
Le meilleur livre de 2006<br />
Les candidatures sont ouvertes pour le Prix du <strong>Maroc</strong><br />
du Livre au titre de l'année 2006 qui sera remis le 10<br />
février 2007 à l'occasion de la 13-ème édition du Salon<br />
<strong>International</strong> de l'Edition et du Livre de Casablanca. Les<br />
intéressés doivent adresser leurs oeuvres, avant fin décembre<br />
2006, avec cinq exemplaires des livres parus en 2006<br />
et une copie de l'original de l'oeuvre si elle est traduite avec<br />
les droits de traduction, à la Direction du livre, des bibliothèques<br />
et des archives. Les ouvrages peuvent émaner des<br />
éditeurs, des professionnels ou des institutions culturelles,<br />
éducatives et académiques. Les candidatures pour les<br />
ouvrages édités à l'étranger<br />
sont également<br />
acceptées à condition<br />
d'être parues dans l'année<br />
ou les deux années<br />
précédant l'actuelle édition<br />
de ce prix.❏<br />
© Ph.DR
© Ph.DR<br />
L’Orchestre Philharmonique<br />
du <strong>Maroc</strong> célèbre ses dix ans<br />
Plus de 120 000<br />
spectateurs<br />
accueillis et 145 concerts<br />
animés en dix ans<br />
de création.<br />
L'Orchestre<br />
Philharmonique du<br />
<strong>Maroc</strong> (OPM) peut<br />
être fier de ses réalisations.<br />
Pour souffler ses dix bougies, l’OPM<br />
prévoit une onzième saison musicale riche<br />
et variée. Ainsi, les mélomanes de<br />
Casablanca, Rabat et Marrakech retrouveront<br />
l'OPM en tournée nationale, du 1 au<br />
5 novembre 2006, consacrée à Beethoven<br />
avec la participation du célèbre violoniste<br />
français Patrice Fontanarosa. Comme à son<br />
habitude, l’OPM<br />
fêtera la nouvelle<br />
année à la manière de<br />
Vienne. Puis<br />
l'orchestre recevra en<br />
mars 2007, une sélection<br />
des meilleurs<br />
jeunes pianistes du<br />
moment pour le<br />
Concours <strong>International</strong> de musique du<br />
<strong>Maroc</strong>. En avril, c'est l'opéra Carmen de<br />
Bizet. Enfin, pour clôturer sa saison, l'OPM<br />
recevra le pianiste libanais Abdel Rahman<br />
El Bacha pour offrir deux concerts en ouverture<br />
du Concours National de musique du<br />
<strong>Maroc</strong> organisé par l'Ecole <strong>International</strong>e<br />
de Musique et de Danse.❏<br />
Laila Marrakchi à San Sébastien<br />
Laila Marrakchi.<br />
© Ph.DR<br />
Le premier court-métrage<br />
de Laïla Marrakchi, « Al<br />
Oufouk Al Mafqoud» participe<br />
dans le cadre des films<br />
de la migration au 54 édition<br />
du Festival <strong>International</strong> du<br />
Cinéma de San Sébastien,<br />
organisé du 21 au 30 septembre<br />
2006. Neuf films sont en<br />
compétition pour le prix du<br />
public «Le coquillage d’Or».<br />
Il s'agit, entre autres, de<br />
"Babel" d'Alejandro<br />
Gonzalez, "Bamako" du<br />
malien Abderrahman Sissako,<br />
Un nouvel album de Cheb Amar<br />
"Belle toujours" de Manuel<br />
di Oliveira, "Children of man"<br />
d'Alfonso Cuaron et "Cronica<br />
di una voga" de l'israélien<br />
Adrien Caïtano.<br />
Les films retenus à ce festival<br />
comptent parmi les<br />
meilleurs productions ayant<br />
enregistré de très bons échos<br />
auprès du public et des critiques<br />
lors des différentes<br />
manifestations cinématographiquesinternationales,<br />
dont les festivals de<br />
Berlin et de Venise. ❏<br />
Michel Lévy, manager de Cheb Mami, veut assurer la relève. Sa dernière découverte<br />
est Cheb Amar. Né à Oran, ce spécialiste de raï-country s’est distingué dès l’âge de<br />
12 ans comme interprète au sein d’un groupe local réputé pour ses animations des fêtes de<br />
mariages. Plus tard, Amar s’installe au <strong>Maroc</strong>,<br />
où, parrainé par les Frères Bouchenak, il se familiarise<br />
avec le fabuleux tempo du cru, avant de se<br />
fixer, en l’an 2000, en région parisienne. Quatre<br />
ans plus tard paraît son premier album « français<br />
» chez Etoile Verte.<br />
Musicalement, il appuie son raï sur des rythmiques<br />
«alawi» et orientale, un résultat réjouissant porté<br />
par une voix puissante et persuasive. Son nouvel<br />
album «le Raï du bled» vient de paraître chez<br />
Fassiphone. ❏<br />
Cheb Amar.<br />
© Ph.DR<br />
© Ph.DR<br />
Casablanca<br />
célébrée à<br />
Paris<br />
La ville de Casablanca<br />
sera l'invitée d'honneur,<br />
en la personne de son maire,<br />
Mohamed Sajid, de la grande<br />
soirée musicale qui est<br />
organisée le 30 septembre<br />
dans la capitale française par<br />
la mairie de Paris. Cette<br />
année, cette soirée, organisée,<br />
depuis 2001, à l’occasion<br />
de chaque ramadan, par<br />
Bertrand Delanoë, maire de<br />
Paris, se déroulera dans un<br />
stade parisien pour accueillir<br />
Bertrand Delanoë.<br />
un public plus nombreux et<br />
accroître sa dimension populaire<br />
et conviviale. Les<br />
invités se verront offrir un<br />
repas de rupture du jeûne. La<br />
partie musicale de cette<br />
soirée festive, présentée par<br />
la cinéaste Yamina<br />
Benguigui, est animée par un<br />
orchestre judéo-arabe. De<br />
nombreux artistes de renom<br />
participeront à cette soirée,<br />
notamment le Sénégalais<br />
Youssou N'dour, le <strong>Maroc</strong>ain<br />
Abderrahim Souiri,<br />
l'Algérienne Naïma Jazaïria<br />
et le Français d'origine laotienne,<br />
Willy Densey. Un<br />
grand feu d'artifice clôturera<br />
cette soirée à minuit.<br />
55
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
■Les banlieusards sont drôles<br />
L’humoriste marocain<br />
Jamel Debbouze va<br />
produire durant l’année<br />
2007 de jeunes<br />
artistes issus des banlieues<br />
françaises qu'il<br />
a sélectionné avec son<br />
56<br />
<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>...<br />
© Ph.DR<br />
Jamel Debbouze.<br />
metteur en scène Kader<br />
Aoun. Le point commun<br />
de tous ces talents<br />
sera le "stand up", un<br />
style de show où l'artiste fait<br />
rire de lui-même en interpellant<br />
son public.<br />
■ Emission<br />
Les femmes pensionnaires du<br />
centre pénitentiaire de Oukacha<br />
à Casablanca, ont eu droit, le<br />
26 septembre 2006, à une soirée<br />
spéciale à l'occasion de l'enregistrement<br />
de l'émission<br />
radiophonique ''Saïmoune<br />
waraâ Al qodbane'' dans leur<br />
quartier de détention.<br />
L'émission coïncide cette année<br />
avec le traditionnel ''Iftar'' collectif<br />
de Ramadan que l'administration<br />
pénitentiaire organise<br />
pendant ce mois sacré, ainsi<br />
qu'avec le lancement de la visite<br />
directe.__La première édition<br />
de cette émission, qui sera<br />
diffusée sur les ondes de la radio<br />
nationale tous les jeudi à partir<br />
de 21H00, développera<br />
plusieurs sujets ayant trait<br />
notamment au travail de la<br />
femme dans les centres pénitentiaires<br />
et à la femme et<br />
Ramadan dans la prison, et ce<br />
en invitant nombre d'anciennes<br />
détenues qui ont réussi leur intégration<br />
dans la société après<br />
avoir purgé leur peine.<br />
■ Théâtre<br />
Le Théâtre National<br />
Mohammed V présente Troupe<br />
Al Masrah Al Hor dans sa pièce<br />
théâtrale : Ma Chaf Ma Ra, le<br />
4 octobre 2006 à 21h0.<br />
Saïd Mosker à Meknès<br />
Saïd Mosker chante le 5 octobre 2006 à l’institut<br />
Français de Meknès dans le cadre des nuits de<br />
ramadan. Figure célèbre de la chanson marocaine,<br />
Saïd Mosker a sorti, en 1988, son premier album<br />
« Ghitouni », un mélange avant-gardiste de différents<br />
genres musicaux comme le raï, le reggae,<br />
la funk et le chaabi. Cette première rencontre avec<br />
le public a été chaleureuse, ce qu’il a encouragé<br />
à réaliser un deuxième album où figure le duo<br />
avec Malek « Kya ». Le succès commence à<br />
poindre, mais l’ascension ne viendra qu’avec «<br />
Derb Sultan », son quatrième album. Un cinquième<br />
et puis un sixième, Saïd Mosker part en France pour<br />
une tournée avant de s’installer à Lilles pour fonder Said Mosker.<br />
son propre studio avec Hamid Bouchenak.<br />
En 2001, il rentre au <strong>Maroc</strong> avec la ferme intention de contribuer à la promotion<br />
des artistes de son pays et à la défense de leurs droits. Un défi que Saïd relève sans<br />
hésiter. Son dernier-né, l’album « Dima Kain » émeut par sa douceur et surprend<br />
par ses différents rythmes. ❏<br />
Tahar Ben Jelloun, un homme de paix<br />
© Ph.DR<br />
Tahar Ben Jelloun.<br />
Tahar Ben Jelloun a reçu le prix spécial<br />
de paix et d’amitié entre les peuples<br />
au festival culturel "Lazio entre l'Europe et<br />
la Méditerranée". Cette manifestation qui<br />
se déroule à Rome jusqu'au 14 octobre<br />
2006 a également retenu le nom de<br />
l'écrivain marocain Abdelkrim Khatibi pour<br />
l'un de ses prix qui seront décernés<br />
ultérieurement. Les artistes-peintres marocains<br />
Mohamed Bennani et Mahi Binbine<br />
présentent aussi quelques-unes de leurs<br />
oeuvres à l'occasion de cette première édition.<br />
Par ailleurs, la traduction espagnole du<br />
dernier roman «Partir» de Tahar Ben<br />
© Ph.DR<br />
Jelloun, best-seller en France, vient de<br />
paraître aux éditions ''El Aleph''. La traduction<br />
a été réalisée par Malika Embarek,<br />
une habituée des travaux de l'écrivain marocain<br />
puisqu'elle a déjà traduit au castillan<br />
son avant dernier ouvrage ''Eloge de l'amitié,<br />
ombres de la trahison'' aux mêmes éditions.<br />
❏<br />
Spectacle<br />
Le <strong>Maroc</strong>ain Booder, de son vrai<br />
nom Mohamed Benyamna, qui se<br />
produit actuellement au théâtre du<br />
Splendid à Paris, est un humoriste pas<br />
comme les autres et est sans doute la<br />
nouvelle coqueluche des scènes en<br />
France. Sur scène, Booder, 27ans, qui<br />
a joué au théâtre "Le Triomphe" pendant<br />
quatre mois en 2005 à guichets<br />
fermés, fait escale au Splendid jusqu'au<br />
29 octobre pour ironiser notamment<br />
sur son apparence chétive et son visage<br />
d'où surgit un gros pif.<br />
Booder.<br />
© Ph.DR
Voyage dans une légende<br />
Plus qu'un train de rêve, l'Orient-<br />
Express est l'emblème d'une Europe<br />
qui s'est faite avant l'heure.<br />
Au cours de l'histoire du<br />
XXe siècle, il fut le théâtre<br />
de nombreux drames joués<br />
par de grands acteurs politiques<br />
ou des réseaux<br />
d'espionnage. Ainsi, dans<br />
la voiture n°2419, transformée<br />
en bureau pour<br />
le maréchal Foch, fut<br />
signé à Rethondes, l'armistice<br />
du 11 novembre<br />
1918. Près de<br />
vingt ans plus tard,<br />
Hitler signait la capitulation<br />
de l'Europe dans ce même wagon.<br />
Amants célèbres ou agents des services<br />
secrets, tous empruntèrent ce train pour<br />
des raisons diverses, trouvant toujours ce<br />
qu'ils y cherchaient. Intrigues politiques,<br />
romances, espionnage rythment la magie<br />
du train le plus célèbre au monde entre<br />
La quête de la vérité<br />
Gi l l e s<br />
Perrault<br />
revient à la<br />
charge. Après<br />
« le Pull-Over<br />
Rouge », écrit<br />
il y a 28 ans, il<br />
sème, encore<br />
une fois, le<br />
doute sur la<br />
condamnation<br />
de Christian<br />
Ranucci. Ce<br />
jeune homme de 22 ans a été guillotiné<br />
le 28 juillet 1976 dans une cour de<br />
la prison marseillaise des Baumettes,<br />
pour avoir tué une petite fille. Était-il<br />
coupable ou innocent ?<br />
Les recherches et enquêtes conduites<br />
depuis trois décennies n’ont fait que<br />
renforcer l’angoissante probabilité de<br />
l’innocence du jeune décapité. L’Ombre<br />
de Christian révèle les résultats de ces<br />
travaux et évoque les rebondissements<br />
les plus récents, y compris la possible<br />
Venise, Vienne, Prague, Budapest ou<br />
Istanbul. L'auteur reconstitue l'aventure<br />
de l'Orient-Express en prenant pour guides<br />
certains personnages symboliques<br />
ayant marqué<br />
chaque époque de<br />
leur empreinte:<br />
Diaghilev, fondateur<br />
des Ballets russes à<br />
Venise; Mata-Hari, cette<br />
grande aventurière qui<br />
installa son QG dans le<br />
train de Paris à Vienne au<br />
cours des heures sombres<br />
de la Première Guerre<br />
mondiale; Lawrence<br />
d'Arabie, le célèbre espion<br />
anglais; ou encore Raoul<br />
Wallenberg, diplomate suédois en poste<br />
à Budapest, qui sauva plus de vingt mille<br />
juifs pendant la guerre en dupant les Nazis<br />
dans l'Orient-Express. ❏<br />
Le Roman de l'Orient-Express, de<br />
Vladimir Fédorovski, éditions du Rocher.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
NOTES DE LECTURE<br />
intervention d’un présumé tueur en<br />
série.<br />
Fruit d’un travail d’investigation minutieux,<br />
L’ombre de Christian Ranucci<br />
marque une nouvelle et importante<br />
étape dans la quête de la vérité. ❏<br />
L’Ombre de Christian Ranucci, de<br />
Gilles Perrault, Fayard (270p)<br />
Qui connaît la femme<br />
mieux que la femme ?<br />
Andrea n'en revient pas : même avec ses<br />
fringues dépareillées, elle l'a décroché, ce<br />
job de rêve. La jeune femme de vingt-trois ans va<br />
enfin intégrer la rédaction de Runway, prestigieux<br />
magazine de mode new-yorkais! Et devenir l'assistante<br />
personnelle de la rédactrice en chef, la papesse<br />
du bon goût, la dénommée Miranda Priestly. Une<br />
chance inouïe pour Andrea : des milliers d'autres filles<br />
se damneraient pour être à sa place ! Mais derrière les<br />
strass et les paillettes de cette usine à rêves se cache un<br />
enfer peuplé de talons aiguilles et de langues de vipère... ❏<br />
Le diable s’habille en Prada de Lauren Weisberger, éditions<br />
poches<br />
Harry rentre<br />
à l’école<br />
Dans un monde de plus<br />
en plus inquiétant,<br />
Harry se prépare à retrouver<br />
Ron et Hermione. Bientôt,<br />
ce sera la rentrée à<br />
Poudlard, avec les autres<br />
étudiants de sixième année.<br />
Mais pourquoi Dumbledore<br />
vient-il en personne chercher<br />
Harry chez les<br />
Dursley? Dans quels<br />
extraordinaires voyages au<br />
cœur de la mémoire va-t-il<br />
l'entraîner?❏<br />
«Harry Potter, tome 6 :<br />
Harry Potter et le Prince de<br />
Sang-Mêlé» de J-K<br />
Rowling, éditions Poche<br />
57
PORTRAIT<br />
À 40 ans, Farid Berrada, lauréat des grandes écoles françaises<br />
et américaines, tient les commandes de l'une des<br />
entreprises les plus importantes de son secteur: Colorado.<br />
Un patron<br />
tout en couleurs<br />
La peinture, c'est sa passion. S'il<br />
n'était pas patron d'une grande<br />
société casablancaise opérant<br />
dans l'industrie de la peinture, il aurait<br />
été artiste peintre. Il aime les couleurs<br />
et les mélanges de couleurs. C'est son<br />
boulot, sa vie. À 40 ans, Farid Berrada<br />
tient les commandes de l'une<br />
des entreprises les plus importantes<br />
de son secteur: Colorado.<br />
Aujourd'hui, il en a fait un bijou,<br />
une valeur sûre, prête à s'introduire<br />
en bourse. Fils de Me<br />
Mohamed Berrada,<br />
grand avocat, militant<br />
engagé et ancien<br />
journaliste,<br />
Farid a été élevé<br />
dans un milieu<br />
qui consacre<br />
les valeurs<br />
du travail, du<br />
sérieux et<br />
du sacrifice. De son père, il a hérité cette<br />
formidable force de caractère mêlée<br />
du respect des droits et d'autrui.<br />
De retour de France, où il a obtenu en<br />
1989 une licence en sciences économiques<br />
à l'université de la Sorbonne, il<br />
entre de plain-pied dans le monde pro-<br />
Rachetée dans les années 70,<br />
alors qu'elle n'était qu'un simple<br />
garage, la société s'agrandit vite.<br />
fessionnel aux côtés de son père, qui assurait<br />
la gestion de Colorado, encore petite<br />
à l'époque (son chiffre d'affaires ne<br />
dépassait pas 15 millions de dirhams et<br />
son personnel une trentaine d'employés).<br />
Rachetée à des Français dans<br />
les années 70, alors qu'elle n'était qu'un<br />
simple garage logé aux Roches noires<br />
à Casablanca, la société s'agrandit vite,<br />
au rythme d'une gestion rigoureuse<br />
mais sereine.<br />
L'esprit vif, Farid apprend rapidement<br />
les règles du métier, aidé par une forte<br />
mémoire et un bon sens sans faille.<br />
En 1991, il décide de renforcer sa formation<br />
et s'expatrie de nouveau,<br />
mais, cette fois-ci, aux Etats-Unis<br />
où il a décroché, une année après,<br />
un certificat supérieur en business<br />
management, à l'université<br />
de Los Angeles.<br />
Juste après, rappelé une<br />
nouvelle fois par le devoir<br />
familial, il rentre<br />
au pays, et prend en<br />
main la gestion effective<br />
de Colorado.<br />
Là, il ne tardera<br />
pas à faire ses<br />
Farid Berrada.<br />
preuves. Il crée d'abord un grand laboratoire<br />
de qualité et de recherche et<br />
développement pour un investissement<br />
entièrement financé par les fonds propres<br />
de l'entreprise.<br />
Ce qui était au départ un simple coup<br />
d'essai s'est révélé un véritable coup de<br />
maître. Le laboratoire a per-<br />
mis à l'entreprise de gagner<br />
en notoriété sur des produits<br />
réputés de qualité.<br />
Capitalisant sur cet acquis, il<br />
ouvre ensuite plusieurs chantiers:<br />
il élargit la capacité de production<br />
de l'entreprise en automatisant toute la<br />
chaîne de fabrication, forme une dynamique<br />
force de vente, informatise à<br />
grande échelle, et pour la première fois<br />
dans l'histoire du secteur de la peinture,<br />
il lance des campagnes de communication<br />
tous azimuts.<br />
En guise d'exemple: Farid Berrada se<br />
félicite que Colorado ait été la première<br />
entreprise marocaine à s'offrir les services<br />
de l'affichage urbain. «C'était au<br />
début des années 90 où il n'y avait que<br />
les tableaux de petite taille, installés à<br />
des endroits dispersés de la ville », se<br />
rappelle-t-il, nostalgique.<br />
Ce jeune homme, au regard incisif et<br />
au verbe facile, a réussi sur toute la ligne.<br />
Aussi bien dans sa carrière professionnelle<br />
comme dans sa vie personnelle.<br />
Marié très jeune, père de deux<br />
enfants, M. Berrada s'estime aujourd'hui<br />
très heureux, mais il veut encore<br />
consacrer beaucoup d'énergie à son affaire:<br />
Colorado. Il veut, en faire, tôt ou<br />
tard, une entreprise internationale,<br />
à l'image des grandes marques<br />
mondiales.❏<br />
Aïssa Amourag
Cette semaine, j’ai fait une mauvaise<br />
rencontre. Elle a failli chambouler<br />
ma vie. Je vous raconte pour que<br />
serveurs se pressent pour dresser le buffet.<br />
C’est un self-service, sauf que les boissons<br />
chaudes sont servies à table. Il n’y a encore<br />
vous puissiez comprendre. Le vendredi, ma<br />
aucun client. Une vingtaine de personnes,<br />
copine Nadia me téléphone pour faire les<br />
toutes étrangères, vont arriver plus tard, à<br />
courses. J’accepte volontiers.<br />
quelques minutes de la rupture du jeûne. À<br />
Arrivées au Maârif, elle me demande de<br />
l’heure de la prière du Maghreb, je prends<br />
l’accompagner chez son nutritionniste pour<br />
une brève consultation. Ça ne me dérange<br />
Loubna Bernichi un bol de harira avec une chebakia et deux<br />
dattes.<br />
pas. C’est seulement une histoire d’un quart d’heure. Mais La soupe marocaine est bien préparée. Le soupçon de can-<br />
j’étais loin de penser à ce qui allait m’arriver. À ma vue, nelle lui donne une saveur particulière. La chebakia, ou<br />
son médecin a flairé la bonne proie. Il a même oublié sa mekharka, a bon goût. Ce gâteau mielleux est de bonne<br />
patiente pour se concentrer sur moi. Apparemment, je qualité. Le beghrir, «crêpe à mille trous», est léger. Il est<br />
représente «Le cas pathologique rêvé». De suite, il m’a servi nature. J’ai rajouté du beurre et du miel. Le betboutt,<br />
invitée à monter sur la balance avant de me servir ses sala- pain cuit à la poêle, est farci avec de la viande hachée et<br />
des sur le surpoids et ses conséquences. Même si je n’ai des oignons. J’aime bien. Je me sers aussi du tajine d’oeuf<br />
pas adhéré à son discours, il a continué à me baratiner. au kheliî, viande de boeuf séchée. La quantité de kheliî<br />
J’ai fini par céder juste pour qu’il me lâche.<br />
n’est pas suffisante. Le kebab meghdour me tente, mais<br />
Je commence, alors, une cure d’amaigrissement en plein je n’avais plus de place. Je décide de faire une pause avant<br />
mois de Ramadan. X-files version Loubna. Au menu, une de m’attaquer aux sucrés. Avec un bon verre de thé, je me<br />
soupe aux légumes sans matière grasse avec un oeuf dur sers une part de tarte aux poires.<br />
et une sucrerie pour rompre le jeûne. Deux heures plus tard, Elle est délicieuse. Je clôture mon repas par un verre de<br />
une grillade avec un quart de pain et un fruit. Avant de me jus d’avocat. Il est un chouia sucré. D’autres mets sont<br />
coucher, un yaourt. Et je dois boire au minimum un litre proposés, notamment une variété de fromage et charcu-<br />
et demi d’eau. L’horreur. Je vous promets, à chaque fois terie, des cakes, des brioches, des quiches aux oignons et<br />
que je lis son ordonnance, je déprime. J’avoue quand au jambon de dinde, une salade de fruits et des fruits secs,<br />
même que ses propos m’ont fait de l’effet. J’ai décidé de mais je n’avais plus la force d’y toucher. J’avais le ventre<br />
suivre ses consignes. Mais, avant, je n’ai pas résisté à l’en- plein. Pour digérer, j’ai pris un expresso. Par rapport aux<br />
vie de me faire plaisir. J’ai alors pensé à un ftour dans une ftours des autres hôtels, celui de Palace d’Anfa n’étouffe<br />
bonne adresse gastronomique.<br />
pas par la diversité. Il se résume à un buffet typiquement<br />
En passant sur le boulevard d’Anfa, j’ai lu sur une ban- marocain. Mais, les produits présentés sont de bonne quaderole<br />
que le Palace d’Anfa propose une formule Ftour à lité. Et, le service est chaleureux et accueillant. Le prix est<br />
180 dirhams. Pourquoi pas? J’invite ma soeur à cet ultime aussi raisonnable.<br />
repas gras et sucré. A 18 h00, nous nous y rendons. Le Vous l’avez compris. Après ce voyage au pays des déli-<br />
ftour est servi dans le restaurant au rez-de-chaussée. Le ces, j’ai décidé d’oublier le discours du nutritionniste.<br />
décor, épuré et sobre, est celui des brasseries modernes. D’ailleurs, je ne serais pas allée loin avec son régime res-<br />
Nous nous installons dans une table au fond de la salle. Les trictif. ❏<br />
Sorties<br />
Quelques restaurants<br />
ouverts pendant le mois de<br />
ramadan.<br />
Rabat<br />
Villa Mandarine<br />
Tél. : 037 75 20 77<br />
Ouvert midi et soir<br />
Le Grand Comptoir :<br />
Tél. 037 20 15 14<br />
Ouvert midi et soir<br />
Les Restaurants du Hilton<br />
Rabat<br />
Chebakia<br />
Tél. 037 67 56 56<br />
Ouvert midi et soir<br />
8 et ∏ : Tél. 037 67 04 60<br />
Ouvert midi et soir<br />
Casablanca<br />
Golden China<br />
Tél. : 022 27 35 26<br />
Ouvert midi et soir<br />
Atlantic Beach<br />
Tél. : 022 33 01 36<br />
Ouvert tous les week ends<br />
Comptoir du Saumon<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
BON APPÉTIT<br />
Tél. 022 20 74 74<br />
Restaurant ouvert midi et soir<br />
Thaï Gardens<br />
Tél. 022 79 75 79<br />
Ouvert tous les soirs. La<br />
Taverne du Dauphin<br />
Tél. : 022 22 12 00<br />
Ouvert midi et soir. La<br />
Taverne préférée des poissons<br />
et crustacés<br />
Vinh Along<br />
Tél. 022 44 64 57<br />
Ouvert midi et soir sauf lundi.<br />
Livraison à domicile également<br />
assurée. Olga aux fourneaux<br />
Imilchil<br />
Tél. 022 22 09 99<br />
Ouvert midi et soir. Un grand<br />
de la Cuisine <strong>Maroc</strong>aine<br />
L’Entrecôte<br />
Tél. 022 27 26 74<br />
Ouvert midi et soir. Un<br />
incontournable de<br />
Casablanca<br />
59
© Ph. DR<br />
CINÉMA<br />
World Trade Centre; drame, réalisé par Oliver<br />
Stone; avec Nicolas Cage, Michael Pena<br />
Oliver Stone déçoit<br />
Le 11 septembre inspire les cinéastes.<br />
Après l’affiche Vol 93, de Paul<br />
Greengrass, un film autour du quatrième<br />
attentat raté grâce au sacrifice de<br />
l’équipage et des passagers de l’avion<br />
détourné, voilà Oliver Stone qui<br />
revient sur cet acte terroriste avec une<br />
pellicule émouvante mais frileuse.<br />
Sans prise de position,le réalisateur<br />
de JFK raconte le 9/11 à travers<br />
deux policiers, Will Jimeno et<br />
John Mcloughlin, piégés sous<br />
les ruines des tours jumelles<br />
alors qu’ils essayaient de sauver<br />
des vies. Ce qui devait être une œuvre<br />
historique n’est qu’un film catastrophe d’une banalité<br />
renversante. Oliver Stone pêche par excès de patriotisme<br />
et de pauvreté visuelle. Les séquences à retenir dans World Trade Center<br />
sont celles de la lutte pour la survie. Le talent de Nicolas Cage y est pour<br />
quelque chose. Son interprétation est plus que surprenante. Il a su donner<br />
à son personnage, lissé au maximum, toute sa dimension héroïque.<br />
Dommage que les dialogues sonnent souvent creux. Sinon, les trois<br />
quarts du film tournent autour des questionnements et des larmes des<br />
familles des deux victimes. Vraisemblablement, Oliver Stone a perdu<br />
de son audace. Loin de la polémique suscitée par JFK, World Trade<br />
Center ne fera pas date. Il restera, par contre, le navet qu’Oliver Stone<br />
n’a jamais réalisé.<br />
Megarama : 15h00-20h30-23h30.<br />
La cloche a sonné; comédie, réalisé<br />
par Bruno Herbulot; avec Fabrice<br />
Luchini, François Cluzet<br />
Stress? Manque<br />
d'oméga 3 ?<br />
Difficultés relationnelles?<br />
Problèmes<br />
sexuels ou de<br />
transit ?<br />
Besoin d'un<br />
break ?<br />
Inscrivez<br />
vous au<br />
stage de<br />
Simon Arcos et expérimentez<br />
sa méthode unique.<br />
Megarama :15h00-20h30-23h30<br />
60<br />
Dans les salles<br />
© Ph. DR<br />
Assifira Fil Emara; comédie réalisée<br />
par Amrou Arafa; avec Adil<br />
Imam, Dalila El<br />
Bihiri, Ahmed<br />
Rateb.<br />
Adel est un ingénieur<br />
égyptien qui<br />
travaille à Dubaî est<br />
de retour à son pays.<br />
Il est surpris lorsqu’il trouve que l’ambassade<br />
d’Israel à élu domicile dans<br />
les appartements avoisinants. Les<br />
consignes sécuritaires bouleversent<br />
la vie quotidienne de Adel. Lorsqu’il<br />
prend conscience de la situation, celuici<br />
décide de se révolter contre ce siége<br />
israelien en sa demeure….<br />
Megarama : 15h00-20h30-23h30<br />
Le maître d’armes; action, réalisé par<br />
Ronny Yu; avec Jet Li,<br />
Collin Chou, Michelle<br />
Yeoh.<br />
Huo Yuanjia rêve depuis<br />
sa plus tendre enfance de<br />
se consacrer aux arts martiaux.<br />
L'opposition de<br />
son père, lutteur réputé,<br />
ne fera que renforcer sa<br />
détermination: Yuanjia<br />
décide d'apprendre les techniques<br />
de combat par ses propres moyens<br />
et se lance dans un entraînement intensif<br />
avec pour partenaire son ami Nong Jinsun...<br />
Les années passent, les victoires s'enchaînent,<br />
tandis que la vanité et l'arrogance du lutteur<br />
deviennent chaque jour plus insupportables.<br />
Lorsqu'un de ses jeunes apprentis est<br />
blessé par le maître Chin, Yuanjia défie ce<br />
dernier et n'hésite pas à le tuer. Cette "victoire"<br />
sera fatale aux deux êtres qu'il chérit<br />
le plus au monde: sa mère et sa fille.<br />
Megarama :15h00-20h30-23h30<br />
La rupture; comédie réalisée par Peyton<br />
Reed; avec Jennifer Aniston, Vince Vaughn.<br />
Pour Gary et Brooke, une simple chamaillerie<br />
autour de quelques assiettes sales dégénère<br />
un soir en dispute, et la dispute tourne à la<br />
brouille, et la brouille à la<br />
rupture. Un mot de trop,<br />
une phrase blessante sur<br />
laquelle on est trop fier<br />
pour revenir, et soudain<br />
c'est un gouffre qui se<br />
creuse au sein du<br />
couple. Pour<br />
Brooke, jeune<br />
bourgeoise pleine<br />
d'aspirations artistiques,<br />
l'enjeu était pourtant<br />
simple: se faire reconnaître à sa juste valeur<br />
et susciter chez son compagnon l'esprit d'entraide,<br />
le sens du partage qui lui font si cruellement<br />
défaut. Pour Gary, égocentrique, issu<br />
d'un milieu modeste, c'était se faire respecter<br />
mais, surtout, préserver son jardin secret,<br />
s'adonner librement à ses jeux favoris, continuer<br />
à fréquenter ses copains machos et<br />
boute-en-train. Les meilleurs amis s'en<br />
mêlent, jouant de leur mieux les psys, les<br />
confesseurs ou les conseillers matrimoniaux...<br />
Megarama :15h00-20h30-23h30<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006
Programmes TV<br />
Film : Shaft. Une nuit, à New York. Un Noir gît sur le trottoir<br />
d'un bar de Manhattan, le crâne fracassé. Il ne faut que<br />
quelques instants à l'inspecteur John Shaft pour mettre la<br />
main sur le coupable : Walter Wade Jr., arrogant rejeton d'un<br />
puissant promoteur immobilier, qui plaide cyniquement la légitime<br />
défense. La petite amie de la victime, elle, affirme qu'il<br />
s'agit d'un crime raciste.<br />
L'ennui, c'est que le seul témoin, une serveuse du bar, s'est<br />
volatilisé. Libéré peu après sur caution, Wade Jr. en profite<br />
pour s'enfuir en Suisse. Quant à Shaft, qui a eu le tort de frapper<br />
le prévenu, il est muté dans un commissariat de Harlem.<br />
Mais quand, deux ans plus tard, Wade remet le pied aux<br />
Etats-Unis, il le cueille aussitôt... Une série B très ordinaire,<br />
affligée d'une intrigue faiblarde, de scènes d'action bâclées.<br />
On appréciera la féline nonchalance de Samuel L. Jackson.<br />
Dimanche 1 octobre sur Tf1 à 21h25.<br />
Documentaire : Thank you, Katrina. Le 29 août 2005, l'ouragan<br />
Katrina ravageait la Nouvelle-Orléans, laissant derrière<br />
lui plus de 1800 morts et au moins 1200 disparus. Des<br />
milliers d'habitants, pour la plupart noirs et pauvres, furent<br />
alors évacués vers Houston, Dallas, Memphis...<br />
Aujourd'hui, plus d'un an après la catastrophe, la majorité de<br />
ces citoyens n'ont toujours pas retrouvé de toit, victimes de<br />
la fin du système de logement social, de l'augmentation des<br />
loyers et de la possibilité légale pour les propriétaires de les<br />
Labass ?<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
© Ph.DR<br />
A VOS POSTES<br />
abass, Walou Bass» est l'une<br />
«L de ces sitcoms qui viennent<br />
quelques rires forcés à un public blasé<br />
par le torrent de médiocrité qui<br />
chaque Ramadan meubler notre pay-<br />
s'est déversé sur nous en ce Ramadan.<br />
sage audiovisuel. C'est l'histoire d'un<br />
Mais là où le bât blesse, c'est lorsque,<br />
septuagénaire nostalgique, infirmier<br />
dans cette même sitcom, on retrouve<br />
retraité et vétéran de la guerre<br />
notre gloire nationale de la chanson,<br />
d'Indochine qui vit constamment dans<br />
Abdelouahab Doukkali! Certes, ce<br />
ses souvenirs. Sa vie bascule lorsqu'il<br />
n'est pas la première fois que<br />
reçoit dans son somptueux Riyad son<br />
Doukkali montre le bout de son nez<br />
frère Labass, émigré de retour au pays<br />
pointu dans une production maro-<br />
avec sa famille. Diffusée chaque jour<br />
caine. Il lui est en effet déjà arrivé de<br />
à 20h10 sur 2M, cette série regroupe<br />
jouer les guest stars. Mais, cette fois-<br />
une belle brochette d'acteurs marocains,<br />
aussi doués les uns que les aut-<br />
Abdelouahab Doukkali<br />
ci, c'est pour de bon. Abdelouahab<br />
tient les premiers rôles. Très malres.<br />
Il s'agit notamment du revenant Mohamed El adroitement. Et ce n'est pas joli à voir. Quelle mouche<br />
Habachi, qui signe ici un retour mitigé, de Malika El l'a piqué? Que diable vient faire l'auteur de l'inoublia-<br />
Omari et Amina rachid, deux grandes dames qui ont ble «Mersoul El Hob» dans cette mascarade télévi-<br />
marqué l'histoire du théâtre marocain, ainsi que des très suelle? Pourquoi et comment s'est-il laissé corrompre?<br />
prometteurs Fatine Youssoufi et Mustapha Atrassi. En attendant d'improbables réponses à ces questions,<br />
Jusque-là, tout semble normal. On ne va pas reprocher chaque fois que je vois Doukkali en œuvre, j'ai envie<br />
à El Habachi de gagner sa croûte d'acteur en acceptant de lui crier: Non Abdou, va-t-en, tire-toi, que je ne t'y<br />
de jouer dans une sitcom de bas étage. Il ne fait que son revoie plus! En vain. Le bougre semble même se com-<br />
boulot. D'autant plus que, de temps à autre, «Labass, plaire dans son nouveau rôle de comédien raté. Labass❏<br />
Walou Bass» parvient tant bien que mal à arracher<br />
MEL<br />
expulser sans préavis... Stigmatisant les carences du gouvernement<br />
américain autant que le racisme, un reportage qui<br />
suscite la révolte. Dimanche 1 octobre sur Arte à 21h30.<br />
Enquête exclusive. Quelques jours avant la fin de son mandat,<br />
le gouverneur républicain de l'Illinois George Ryan prend<br />
une décision historique.<br />
Le 10 janvier 2003, cet ancien et fervent défenseur de la<br />
peine capitale commue 167 condamnations à mort en prison<br />
à perpétuité. Et il gracie quatre détenus. Ce revirement, motivé<br />
par la hantise de l'erreur judiciaire, a sauvé la vie de Gary,<br />
Aaron, Leroy et Madison. Comment ces prisonniers ont-ils<br />
réussi à reprendre le cours de leur vie après avoir attendu si<br />
longtemps dans le couloir de la mort ? Dimanche 1 octobre<br />
sur M6 à 20h55.<br />
Film-documentaire : Carnets d'un combattant kurde. Elevé<br />
en Allemagne, Akif a rejoint en 1999 les rangs du PKK, le<br />
Parti des travailleurs du Kurdistan, qui se dresse contre l'oppression<br />
turque. Depuis l'arrestation de leur leader, les troupes,<br />
réfugiées dans les montagnes, sont quelque peu désemparées.<br />
Akif sert de guide et de traducteur au réalisateur du<br />
documentaire. Il tient aussi un journal intime lu en voix off...<br />
La résistance kurde vue de l'intérieur, dans un documentaire<br />
souvent anecdotique qui peine du coup à donner une vision<br />
globale du conflit. Sur Arte, le lundi 2 octobre à 20h05.<br />
61
R<strong>EN</strong>DEZ-VOUS<br />
Rassemblé par Mouna Izddine<br />
<strong>EN</strong> <strong>BREF</strong>...<br />
Colloque<br />
Le Groupe des Energies<br />
Renouvelables à Oujda (GERO) de<br />
l’Université Mohamed Ier organise,<br />
en collaboration avec la<br />
Coopération universitaire de<br />
Développement de Belgique, un<br />
colloque international sur les énergies<br />
renouvelables (CER) à Oujda<br />
les 4 et 5 Mai 2007.<br />
Cette rencontre se propose de faire<br />
le point sur l’état d’avancement des<br />
travaux de recherche dans le<br />
domaine des énergies renouvelables,<br />
de contribuer à la diffusion<br />
des résultats de ces travaux en vue<br />
d’applications dans les divers secteurs<br />
de l’économie, de favoriser les<br />
relations entre chercheurs et décideurs<br />
œuvrant dans ce domaine et,<br />
enfin, ouvrir de nouvelles perspectives<br />
de recherches dans le domaine<br />
des énergies renouvelables.<br />
Pour plus de renseignements,<br />
contacter:<br />
Université Mohamed Ier-Faculté<br />
des Sciences - Groupe Energies<br />
Renouvelables :<br />
B.P. 524 - Oujda - <strong>Maroc</strong><br />
Fax : 212 (0) 56 50 06 03<br />
Conférence<br />
Entre 1990 et 2005, le <strong>Maroc</strong> a<br />
connu de profondes mutations. A la<br />
lecture des romans publiés ces<br />
quinze dernières années, on a le net<br />
sentiment qu’un changement a eu<br />
lieu et que ces textes, dans leur<br />
grande majorité, sont moins marqués<br />
par les jeux formels et l’opacité<br />
discursive qui caractérisaient la<br />
littérature marocaine des années<br />
1960-80. Ils sont plutôt tournés vers<br />
le retour du refoulé, les destins individuels.<br />
S’agit-il de nouvelles<br />
modalités romanesques? Peut-on<br />
encore maintenir le clivage arabophones/francophones?<br />
Ce sont là<br />
quelques questions auxquelles tentera<br />
de répondre la conférence que<br />
tiendra Khalid Zekri à la médiathèque<br />
de l’Institut Français de le 28<br />
octobre 2006 à 17h30.<br />
62<br />
SOS Villages d’enfants<br />
Le Groupe CRIT <strong>Maroc</strong><br />
organise le jeudi 19<br />
octobre 2006 à l’Hôtel Hyatt<br />
Regency de Casablanca à<br />
partir de 17 heures sa<br />
deuxième rencontre avec<br />
SOS Villages d’Enfants<br />
<strong>Maroc</strong>. Cette Association,<br />
placée sous la Présidence<br />
d’honneur de la Princesse<br />
Lalla Hasna, a de nombreuses<br />
réalisations à son actif.<br />
Quatre Villages d’Enfants<br />
SOS ont d’ores et déjà vu le jour au <strong>Maroc</strong> à Aït Ourir, Imzouren, Dar Bouazza<br />
et El Jadida. Au cours de cette soirée viendront témoigner plusieurs jeunes qui<br />
ont grandi dans des Villages d’Enfants SOS mais aussi les personnes et entreprises<br />
qui se sont engagées sur la voie de la générosité.<br />
CRIT <strong>Maroc</strong> donnera également un rapide compte-rendu des retombées de sa<br />
première rencontre avec SOS Villages d’Enfants <strong>Maroc</strong> et des dons, actions et engagements<br />
qu’elle a suscitée. ❏<br />
Pour toute information, contacte CRIT <strong>Maroc</strong><br />
Adresse: 67 bd Al Massira al Khadra - Casablanca - Tel : 022 23 48 45<br />
© Ph.DR<br />
Jil Jilala à Tunis<br />
Le mythique groupe marocain Jil Jilala<br />
et les chanteurs Abderrahim Souiri et<br />
Naziha Meftah prennent part à la 24ème édition<br />
du festival de Tunis qui se poursuit jusqu'au<br />
18 octobre 2006. Abderrahim Souiri,<br />
l'une des plus grandes voix de la musique<br />
andalouse, une musique qu'il a modernisée<br />
et remise au goût du jour, enchantera le public<br />
dans deux soirées, le 30 septembre et 1er<br />
octobre, au théâtre municipal, avec des œuvres<br />
de Melhoune. Le mythique groupe Jil<br />
Jilala, dont se sont abreuvé les générations 70,<br />
offrira des moments de nostalgie et de liesse<br />
populaire, les 4 et 5 octobre dans les jardins<br />
du palais Kheir Eddine. Le duo Wajd, chant<br />
Naziha Meftah et piano Ghaïth Jasser (Syrie),<br />
présentera le 8 octobre son spectacle au<br />
Théâtre municipal. ❏<br />
© Ph.DR<br />
Exposition<br />
Ya-t-il un <strong>Maroc</strong> fantôme<br />
comme il y a une Afrique fantôme<br />
(Leiris), un Maghreb imaginaire,<br />
un mirage subsaharien, faits<br />
d'une vérité éclatante mais invisible<br />
à force de crever les yeux?<br />
Michel Beine prend la tangente,<br />
semble opter pour une stratégie d'évitement<br />
(flous, décadrages) qui est<br />
pourtant un chemin fiévreux choisi<br />
parmi d'autres, une ligne sinueuse<br />
ou brisée mais avec un point de<br />
mire constant. Simplement, celuici<br />
restera derrière la tête, là où sont<br />
les idées et les souvenirs d'un exil<br />
familial long et presque forcé, d'une<br />
histoire personnelle prégnante qui<br />
n'apparaîtra ici qu'en filigrane lointain,<br />
décalé. (Emmanuel<br />
d'Autreppe).<br />
Une exposition organisée en partenariat<br />
avec la Walonnie-Bruxelles,<br />
à ne rater sous aucun prétexte du<br />
29 septembre au 28 octobre à<br />
l’Institut Français de Rabat et du<br />
1er au 30 novembre à l’Espace<br />
Balzac de Kénitra. ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006
La télé fait son cinéma à l’IFC<br />
de Casablanca<br />
En collaboration avec l’Institut<br />
National d’Audiovisuel<br />
(INA), premier centre d’archives<br />
de télévision et de radio au monde,<br />
l’Institut Français de Casablanca<br />
convie ses visiteurs à redécouvrir<br />
les meilleurs moments de l’histoire<br />
de la télévision française.<br />
Inédit, provocant, drôle et émouvant,<br />
ce film propose une visite<br />
d’une heure et demie dans les archives<br />
de plus de 60 ans du petit écran.<br />
Cette opération s’inscrit dans le cadre<br />
des Journées Télécinéma organisées<br />
en France et à l’étranger<br />
Al’instar des autres pays à travers<br />
la planète, le <strong>Maroc</strong> célèbrera<br />
le 1er octobre 2006 la 3ème<br />
Journée Mondiale de Sensibilisation<br />
aux Hépatites. Des associations de<br />
patients dans le monde entier se join-<br />
Trois séances sont programmées le<br />
mercredi 18 octobre 2006 à 11h pour<br />
les étudiants en audio-visuel et 21h<br />
pour tout public et le lendemain à 11<br />
h pour les étudiants. ❏<br />
Hépatites, journée universelle<br />
de sensibilisation<br />
dront au chanteur Bob Geldof et au<br />
bureau européen de l’OMS<br />
(Organisation Mondiale de la Santé)<br />
pour inciter les personnes à se faire<br />
dépister des hépatites.<br />
Environ 180 millions de personnes<br />
(3% de la population mondiale) sont<br />
infectées par le virus de l’hépatite<br />
C, chaque année 3 à 4 millions de<br />
nouvelles contaminations sont recensées.<br />
Il n’y a pas à ce jour de vaccin<br />
pour prévenir l’hépatite C. La<br />
meilleure mesure de prévention est<br />
d’éviter tout contact avec du sang<br />
contaminé. Il existe toutefois d’un<br />
traitement efficace. ❏<br />
Pour plus d’information, visitez le<br />
site de l’association marocaine SOS<br />
Hépatites : www.soshepatites.ma<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
R<strong>EN</strong>DEZ-VOUS<br />
Rencontre<br />
La première Conférence des Directeurs<br />
des Systèmes d'Informations (DSI)<br />
d'Afrique se tiendra les 26 et 27 octobre à<br />
Marrakech, à l'initiative de l'Association<br />
des utilisateurs des systèmes d'information<br />
au <strong>Maroc</strong> (AUSIM). Cette rencontre internationale<br />
vise la création du premier<br />
réseau africain des DSI des entreprises,<br />
baptisé «AfroCIO», une structure qui<br />
ambitionne d'offrir aux DSI africains une<br />
plate-forme d'échange et de partage des<br />
connaissances, ainsi que l'accès à une<br />
information actualisée sur des thèmes d'intérêt<br />
liés aux technologies de l'information.<br />
Outre l'assemblée générale de l'AfroCIO,<br />
un colloque international sur la gouvernance,<br />
l'urbanisation et l'architecture des<br />
systèmes d'information sera organisé dans<br />
le cadre de cette manifestation.❏<br />
Soirée au profit<br />
des étudiants<br />
palestiniens<br />
L<br />
’association Solidarité <strong>Maroc</strong>-<br />
Palestine organise un dîner-gala qui<br />
sera animé par l’orchestre Angham<br />
Achcharq, dirigé par le maestro Rami et ce<br />
le samedi 7 octobre 2006 à partir de 21<br />
heures à l’hôtel Suisse à Casablanca.<br />
Il est à rappeler que l’Association<br />
Solidarité <strong>Maroc</strong>-Palestine, présidé par<br />
Bichr Bennani, a organisé différentes manifestations<br />
pour venir en aide au peuple<br />
palestinien. Le dernier en date, le concert<br />
du groupe palestinien Bisan organisé le 23<br />
mai 2006. La recette de la soirée servira à<br />
octroyer des bourses d’études au profit des<br />
étudiants palestiniens.❏<br />
L’ambassadeur Moulay Driss Alaoui décoré<br />
Moulay Driss Alaoui, ancien ambassadeur<br />
du <strong>Maroc</strong> en Libye où il a passé une<br />
quinzaine d’années, a été décoré par SM le Roi<br />
Mohammed VI du wissam alaouite de l’ordre<br />
de commandant. Une décoration à l’occasion<br />
de l’anniversaire du Souverain, le 21 août 2006,<br />
et que M. Alaoui ressent aujourd’hui encore<br />
avec une grande émotion. Un autre motif de<br />
fierté semblait-il dire à ses proches.<br />
M. Alaoui est dans la diplomatie depuis plus de<br />
trente ans, mais il n’a fait que deux ambassades: Libreville<br />
et Tripoli. Même la parité est quasi-égale, quinze ans, à peu<br />
© Ph.DR<br />
© Ph.DR<br />
© Ph.DR<br />
près, pour chacune des deux affectations. En<br />
dehors de ces deux capitales, My Driss Alaoui<br />
a fait deux brefs passages, comme conseiller,<br />
à Madrid, puis à Alger, à la fin des années<br />
soixante et début des années soixante-dix. Autre<br />
signe particulier, au Gabon, comme en Libye,<br />
My Driss Alaoui établit des rapports directs,<br />
conviviaux et durables avec les chefs d’État.<br />
Il a beaucoup contribué à l’excellence des relations<br />
entre Rabat et Libreville. Il a surtout beaucoup<br />
œuvré pour le développement des relations économiques<br />
entre Rabat et Tripoli. ❏<br />
63
© Ph..D<br />
COURRIER<br />
Vos lettres ou E-mails sélectionnés et présentés par Noureddine Jouhari<br />
Cette rubrique est la vôtre. C’est un espace ouvert pour les lecteurs. Faites-nous<br />
part de vos réactions, remarques ou suggestions par courrier à: <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong><br />
<strong>International</strong>, 4 Rue des Flamants, Riviera, ou par e-mail à: jouhari@marochebdo.press.ma.<br />
Pour la peine capitale<br />
Certes, je n’abonde pas dans le sens<br />
d’abolir la peine de mort (<strong>Maroc</strong><br />
<strong>Hebdo</strong> n°706) sous la plume de<br />
Mustapha Sehimi. En bon marocain,<br />
croyant très fort en Dieu et musulman<br />
pratiquant, j’adhère totalement à la thèse<br />
de la peine de mort revendiquée par le<br />
Président américain George Bush contre<br />
les assassins qui tuent à tire-larigot. J’ai<br />
appris que l’on peut tuer pour cinq ans<br />
de prison. Sachant sciemment qu’un<br />
Tribunal de Pau a condamné un militaire<br />
français à 5 ans d’emprisonnement<br />
pour le meurtre du <strong>Maroc</strong>ain Driss<br />
Lacroussi, 53 ans, le 29 septembre 1995.<br />
Il m’a été donné de constater pendant<br />
mon séjour aux USAque la peine capitale<br />
dissuade incontestablement de com-<br />
Pourquoi Izzou ?<br />
Izzou par-ci, Izzou par là. Toute la presse ne<br />
parle que de ce commissaire chargé de la sécurité<br />
des palais royaux incarcéré pour accointance<br />
avec Chrif Bin El Ouidane, un narcotrafiquant<br />
notoire. Les gens du Nord savent comment les<br />
liens sont tissés et se demandent pourquoi aujourd’hui<br />
et pas avant. En tout cas, mieux vaut tard<br />
que jamais, mais espérons que le processus aille<br />
jusqu’à la fin.<br />
Aziz Bennis - Fès<br />
64<br />
mettre des crimes crapuleux. Des pays<br />
ayant vécu dans la crainte des crimes<br />
abominables ont rétabli la peine de mort<br />
après plusieurs années de débats passionnés.<br />
Mais encore faut-il choisir la<br />
méthode ou le mode d’exécution en<br />
remplaçant pendaison en place publique<br />
ou peloton d’exécution par l’injection de<br />
produit mortel ou par l’électrocution,<br />
voire par vidange de sang lequel sera<br />
utile pour les transfusions. Quiconque<br />
est reconnu coupable de meurtre doit<br />
payer cher, hormis dans la notion de<br />
légitime défense. Vu la recrudescence<br />
des crimes au <strong>Maroc</strong>, je juge opportun<br />
que des mesures ciblées et musclées de<br />
lutte contre la criminalité s’imposent<br />
dorénavant plus que par le passé.<br />
Étant littéralement contre les prisons<br />
chic, et les établissements pénitentiaires<br />
de luxe avec air conditionné, télévision<br />
en couleur, l’Internet, voire la honte des<br />
mariages et des naissances dans les cellules<br />
aux criminels, je trouve édifiant<br />
de soulever le sujet sur la peine capitale.<br />
À telle enseigne que la peine de<br />
mort pose réellement, en terme clair, un<br />
problème d’actualité y compris le terrorisme<br />
dont se plaignent les États du<br />
monde entier et que condamne la société<br />
internationale.<br />
Ali Alaoui - Salé<br />
© Ph..DR<br />
Des Algériens antipolisario,<br />
il y en a !<br />
Tout d’abord, un grand bonjour<br />
à toutes mes soeurs et à tous<br />
mes frères <strong>Maroc</strong>ains.<br />
Cet été, j’ai effectué un séjour dans<br />
mon pays, l’Algérie, après neuf<br />
longues années d’absence. J’y ai<br />
rencontré pas mal de monde et y ai<br />
constaté pas mal de choses concernant<br />
les relations algéro-marocaines.<br />
Tout d’abord, malgré tous les<br />
clivages d’ordre politique, voire<br />
idéologique existant entre<br />
l’Algérie et le <strong>Maroc</strong>, mes compatriotes,<br />
dans leur immense majorité,<br />
admirent et le peuple frère<br />
marocain et la culture marocaine.<br />
Beaucoup de mes compatriotes<br />
estiment que le Polisario n’a fait<br />
qu’envenimer les relations entre<br />
les deux grandes nations du Grand<br />
Maghreb sans lesquelles celui-ci<br />
ne peut exister. Ainsi, ils ne font<br />
que rejoindre les regrettés Ferhat<br />
Abbas et Mohamed Boudiaf, grand<br />
ami du <strong>Maroc</strong>. A propos de Ferhat<br />
Abbas, il est bon de savoir qu’en<br />
pleine guerre dans les années 70,<br />
il estimait qu’il était dangereux<br />
pour l’Algérie de sceller une<br />
alliance avec le Polisario qui est, de<br />
par sa substance même, contrenature.<br />
Un proche m’a même avoué que<br />
si le Polisario est présent à Tindouf,<br />
ce n’est que par la bénédiction de<br />
certains décideurs, qui voient leur<br />
intérêts avant tout et non celui des<br />
peuples algérien et marocain. ❏<br />
Lakhdar Boussaha<br />
Algérien<br />
Soyaux, France.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006
L’enseignement, pour la fin<br />
de l’anarchie<br />
J<br />
’ai lu dans votre dernier numéro (MHI<br />
712), un article sur la rentrée scolaire<br />
auquel je voudrais réagir.<br />
En effet, l’enseignement est un secteur<br />
vital qui participe au développement de<br />
chaque pays, et sans les sciences et les cultures,<br />
la vie n’a aucun sens et aucune<br />
importance.<br />
Au <strong>Maroc</strong> et sous le règne du roi<br />
Mohammed VI, ce secteur a connu beaucoup<br />
de changements comme la création<br />
de la Commission nationale de l’éducation<br />
et la formation qui était chargée<br />
de proposer des projets et des programmes<br />
afin de promouvoir l’enseignement<br />
et qui était aussi responsable de diriger<br />
le secteur vers la bonne voie.<br />
Mais les résultats n’ont pas été pas à la<br />
hauteur et tous les <strong>Maroc</strong>ains, surtout les<br />
parents des élèves, sont mécontents de<br />
cette politique, citons par exemple: La<br />
majoration des programmes et des livres<br />
qui a créé des problèmes<br />
chez l’élève qui est<br />
devenu incapable de<br />
comprendre et contenir<br />
les leçons; La violence<br />
entre les élèves et les professeurs<br />
est la mode des<br />
dernières années. D’autre<br />
part, la catastrophe que<br />
vivent plusieurs établissements<br />
dans toutes les<br />
villes, avec des classes<br />
qui dépassent parfois 52<br />
élèves. Comment un professeur<br />
peut-il éduquer 52<br />
élèves? C’est l’anarchie.<br />
Et comment une salle qui contient 18 ou<br />
20 tables peut-elle accueillir ce grand<br />
nombre d’élèves? Par exemple, à<br />
Meknès, il y a un seul collège dans une<br />
zone qui contient plus de 10 lotissements.<br />
Ala campagne, on trouve dans une même<br />
salle 3 ou 4 niveaux; c’est honteux.<br />
Comment va faire le professeur pour<br />
donner des leçons à des élèves de niveaux<br />
différents? Mais, le grand malheur, ce<br />
sont les professeurs fantômes qui touchent<br />
des salaires sans rien faire.Ce n’est<br />
pas logique de constater qu’un secteur<br />
vital vit dans l’anarchie à cause des changements<br />
et la politique de quelques personnes<br />
qui prennent la décision au nom<br />
de plus de 30 millions d’habitants.<br />
Ce n’est pas comme ça qu’on va bâtir<br />
un <strong>Maroc</strong> nouveau.❏<br />
Mohammed Zerouk<br />
Meknès<br />
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Que dit Tobji ?<br />
J<br />
’ai lu votre article sur le livre de<br />
Mahjoub Tobji, que vous avez titré<br />
L’officier maudit. L’article s’arrête<br />
sur les principaux éléments de la carrière<br />
de M. Tobji et les révélations<br />
qu’il fait dans son livre, Les officiers<br />
de Sa Majesté.<br />
Mon propos n’est pas de critiquer<br />
votre attitude ou la louer. J’estime<br />
que vous faites votre travail comme<br />
bon vous semble. Mais j’estime néanmoins<br />
que consacrer quatre pages à<br />
ce livre est excessif.<br />
D’une part, ce n’est<br />
pas une trouvaille de<br />
dire qu’il y avait des<br />
mauvaises affaires<br />
au <strong>Maroc</strong>. Ce n’est<br />
pas non plus une<br />
nouveauté que quelqu’un,<br />
installé de<br />
l’autre côté de la<br />
Méditerranée, s’attaque<br />
aux institutions<br />
et à l’armée.<br />
Qu’apprend-on de<br />
nouveau? Rien, si<br />
ce n’est des histoires manquant d’argumentaire.<br />
Après Diouri et ses brûlots,<br />
Rami et ses écrits et j’en passe,<br />
le commandant Tobji fait lui aussi<br />
dans la publication. Qu’est-ce que<br />
cela peut-il changer? Rien. Et vous<br />
avez bien relevé certaines des contradictions<br />
contenues dans le livre.<br />
Bonne continuation quand même.<br />
Mohamed Amehrane<br />
Meknès<br />
Maghreb & Europe<br />
1 an pour 148 Euros<br />
Mahjoub Tobji,<br />
Nom:...................................................................................Prénom:..........................................................................................<br />
Adresse:......................................................................................................................................................................................<br />
Ville:................................................................... Pays:..................................................... Code Postal:....................................<br />
Tél.:.........................................................Fax:.............................................E-mail:..................................................................<br />
© Ph..DR
DÉBAT<br />
Le docteur Kamal Oufroukhi revient sur un article de MHI<br />
à propos du boycott de l’élection au sein du Conseil national<br />
des de l’Ordre des médecins. Pour lui, tout est en règle.<br />
Un Ordre démocratique<br />
Driss Archane, président du Conseil national de l’Ordre des médecins.<br />
L’article paru dans le<br />
numéro 702 de votre<br />
hebdomadaire traitant<br />
la controverse née du boycott<br />
des élections du conseil<br />
national de l’Ordre des médecins<br />
a retenu mon attention,<br />
permettez-moi d’apporter<br />
mon point de vue et les éclaircissements<br />
qui me semblent<br />
être utiles pour comprendre<br />
les tenants et aboutissants de<br />
cette «crise».<br />
Contrairement à ce que laissent<br />
entendre les syndicats<br />
contestataires, le fonctionnement<br />
de l’Ordre des médecins<br />
est démocratique.<br />
L’ensemble des conseillers<br />
66<br />
est élu par les médecins à jour<br />
de leurs cotisations, les présidents<br />
des conseils régionaux,<br />
véritables interlocuteurs<br />
des praticiens, sont également<br />
élus par leurs pairs,<br />
seul le président du conseil<br />
national est nommé par<br />
Dahir.<br />
Il me semble que cette nomination<br />
devrait être ressentie<br />
par mes confrères comme un<br />
honneur et non comme un<br />
dévoiement des principes<br />
démocratiques, l’Ordre des<br />
médecins étant le seul ordre<br />
professionnel jouissant d’un<br />
tel privilège. Le législateur a<br />
voulu signifier la spécificité<br />
et l’importance accordée à<br />
cette profession, et cette décision<br />
avait été vraisemblablement<br />
prise pour mettre à la<br />
tête du Conseil national une<br />
personnalité connue et reconnue<br />
jouissant du respect de<br />
tous et ayant des facilités<br />
d’accès aux plus hautes autorités<br />
du pays, et personne ne<br />
pourrait contester le fait que<br />
le président actuel répond à<br />
ces critères.<br />
La nomination du président<br />
met également l’Ordre à l’abri<br />
des dissensions politiques,<br />
syndicales, voire religieuses!<br />
Et puis, ce n’est pas parce<br />
que le président est nommé<br />
par Dahir qu’il est une espèce<br />
de grand chef incontesté et<br />
incontestable. Faire croire ça<br />
serait une insulte aux<br />
conseillers nationaux élus qui<br />
se seraient contentés de faire<br />
de la figuration dans l’ombre<br />
du général!<br />
Et encore pire, le calcul poli-<br />
Mais ce n’est pas parce que<br />
le président est nommé par<br />
Dahir qu’il est incontestable.<br />
tique des syndicats contestataires<br />
est au mieux irréfléchi<br />
et au pire dangereux.<br />
Ce coup de force n’honore<br />
ni la médecine, ni la démocratie,<br />
et on est d’autant plus<br />
atterrés que le programme<br />
des syndicats pour la refonte<br />
de l’Ordre peut être résumé<br />
dans quelques phrases “un<br />
ordre fort dont tous les membres<br />
seront élus démocratiquement,<br />
et dont les prérogatives<br />
devront porter uniquement<br />
sur les questions<br />
déontologiques, laissant de<br />
côté les points d’ordre matériel.<br />
Un ordre uni où il n’y a<br />
pas de place à des collèges<br />
sectoriels.<br />
Il est évident aussi que l’ordre<br />
des médecins ne saurait<br />
être une vache sacrée, et que<br />
sa critique est non seulement<br />
licite, mais souhaitable, pour<br />
en améliorer l’exercice et<br />
moderniser le fonctionnement.<br />
On aurait aimé les entendre<br />
sur le dossier de l’AMO ou<br />
celui du TPA (qui pourrait<br />
être assimilé à un exercice<br />
illégal de la médecine) ou<br />
encore celui du fonctionnement<br />
des ligues, qui transforment<br />
des pans entiers de<br />
l’activité hospitalière en activité<br />
privée dans une étonnante<br />
absence de transparence,<br />
ou encore des polycliniques<br />
de la CNSS, dont les<br />
médecins exercent dans un<br />
système bâtard mi-privé mipublic,<br />
etc. Mais cela ne justifie<br />
pas de jeter le bébé avec<br />
l’eau du bain et de refuser de<br />
participer à des élections sous<br />
prétexte d’un prétendu déficit<br />
démocratique dans la<br />
nomination du président.(…)<br />
Oui le conseil de l’Ordre a<br />
besoin d’une évolution, mais<br />
pas d’une révolution.❏<br />
Dr Kamal Oufroukhi<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006