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464 LA CROISSANCE DES PLANTES. On peut aussi montrer par cette méthode que les germinations se développent mieux dans un milieu gazeux où l'oxygène est dilué que dans ce gaz pur. Pour se rendre compte de la manière dont une augmentation ou une diminution de pression agit sur un organe végétal, on se sert de rameaux âgés de deux ou trois ans. On obtient une augmentation de pression en roulant en spirale autour de la branche, sur une longueur de quelques centimètres, une corde fortement tendue, dont les divers tours de spire seront aussi rapprochés que possible. Pour déterminer une diminution de pression, on effectue des incisions radiales équidistantes dans le tissu de l'écorce et le tissu libérien. On verra au bout d'un certain temps que l'augmentation de pression causée par la ligature a diminué le diamètre des branches, tandis que la diminution de pression amenée parles incisions a provoqué une augmentation sensible de la croissance en épaisseur. Nous avons déjà parlé (livre I, chap. v) de la relation qui existe entre les différences de structure du bois de printemps et du bois d'automne et des variations d'intensité de la tension transversale : pendant une période de croissance la pression supportée par le bois est plus faible au printemps que lorsque l'année est plus avancée, et c'est à cette circonstance qu'il faut attribuer avant tout la cause de l'agrandissement des cavités des éléments ligneux au début de la croissance. La vitesse de la croissance dans tous les organes végétaux augmente avec la température ; quand celle-ci est suffisamment basse ou suffisamment élevée, la plante cesse de grandir. Pour le Pois, par exemple, la racine s'accroît sensiblement en quelques heuresà une température de 20°, et ne subit aucun allongement dans un temps deux fois plus long, à la température de 2°. Les recherches sur l'influence de la température présentent du reste de nombreuses difficultés. Les conclusions auxquelles elles mènent sont les suivantes : La croissance des cellules débute à une température basse qui est minima, elle augmente de rapiditéjusqu'à une température optima, puis elle diminue de nouveau. La limite au delà de laquelle la croissance ne se produit plus est la température maxima. On comprend que ces trois températures ne sont pas les mêmes dans la croissance d'organes végétaux différents. Il n'est pas difficile, par exemple, de prouver que certaines graines ne germent pas à des températures qui permettent aux premières phases de la germination de s'accomplir chez d'autres graines. La lumière exerce, nous l'avons vu, une action retardatrice sur la croissance des végétaux. Des plantes placées dans des conditions

PÉRIODICITÉ DE LA CROISSANCE. 465 de température et d'humidité constantes, montrent dans leur croissance, une augmentation du soir au matin, c'est-à-dire la nuit, et une diminution du matin au soir, c'est-à-dire le jour. Cette périodicité quotidienne est due aux changements d'éclairage qui se produisent en vingt-quatre heures. Pendant la journée, la lumière exerce sur la croissance son action retardatrice et pendant la nuit la plante grandit. On peut établir ce fait très facilement au moyen de l'auxanomètre. On montre en même temps qu'il existe dans la croissance des entre-nœuds d'une plante, une périodicité diurne, que l'on peut aussi constater pour les feuilles. Ajoutons cependant que, lorsque l'obscurité se produit, la croissance ne s'accélère pas immédiatement : elle augmente graduellement et le maximum de l'accroissement a lieu aux premières heures du jour suivant. L'arrivée de la lumière ne fait pas non plus tomber au minimum la vitesse de la croissance : ce minimum ne s'observe que pendant les heures de l'après-midi. liîO. Périodicité de la croissance. — Le cours général du développement d'un grand nombre de végétaux est interrompu, à certaines époques, par le repos des organes. La plupart des plantes herbacées et ligneuses indigènes perdent leurs feuille; en automne: les bourgeons traversent l'hiver à l'état de repos et s épanouissent au printemps. Ce phénomène, à l'origine, a été, cela n est pas douteux, occasionné par les changements de saison; mais tel qu'on peut l'observer aujourd'hui, il n'est plus sous la dépendance direct^ des agents extérieurs. « Lorsque ceux-ci agissent d'une façon constante et suivant une alternance déterminée sur un individu végétal ou sur des générations d'individus, les plantes, par la suite, acquièrent des propriétés spécifiques qui peuvent même devenir héréditaires, et ces propriétés se montrent parfois si bien fixées, qu el les occupent la première place dans l'économie générale des plantes - l»etnier ;. In fait qu'il faut noter et qu on observe facilement, e est que les bourgeons d'hiver ne s'épanouissent pas pendant cette saison, même quand il- sont, placés dans des conditions artificielles favo­ rables. Si l'on plon-e dan- l'eau des branches coupées au milieu de l'hiver et qu'on b- expose dans une serre où la température est de •>0° les bougeons ne -.'épanouissent complètement qu'en mars. je-, bouigeoit- d'hiver subissent donc seulement pendant leur e iode de repos les modifications qui leur permettent de s'épap 0 Ui( a un certain moment. C'est à la lenteur de ces modifications o u ,|oit attribuer la cause du développement tardif des rameaux Placés |,. ap tôt en serre. GÉRARMX. — Botanique. 30

464 LA CROISSANCE DES PLANTES.<br />

On peut aussi montrer par cette méthode que les germinations<br />

se développent mieux dans un milieu gazeux où l'oxygène est dilué<br />

que dans ce gaz pur.<br />

Pour se rendre compte de la manière dont une augmentation<br />

ou une diminution de pression agit sur un organe végétal, on<br />

se sert de rameaux âgés de deux ou trois ans. On obtient une<br />

augmentation de pression en roulant en spirale autour de la branche,<br />

sur une longueur de quelques centimètres, une corde fortement<br />

tendue, dont les divers tours de spire seront aussi rapprochés<br />

que possible. Pour déterminer une diminution de pression,<br />

on effectue des incisions radiales équidistantes dans le tissu de<br />

l'écorce et le tissu libérien.<br />

On verra au bout d'un certain temps que l'augmentation de pression<br />

causée par la ligature a diminué le diamètre des branches, tandis<br />

que la diminution de pression amenée parles incisions a provoqué<br />

une augmentation sensible de la croissance en épaisseur. Nous<br />

avons déjà parlé (livre I, chap. v) de la relation qui existe entre<br />

les différences de structure du bois de printemps et du bois d'automne<br />

et des variations d'intensité de la tension transversale : pendant<br />

une période de croissance la pression supportée par le bois<br />

est plus faible au printemps que lorsque l'année est plus avancée,<br />

et c'est à cette circonstance qu'il faut attribuer avant tout la cause<br />

de l'agrandissement des cavités des éléments ligneux au début<br />

de la croissance.<br />

La vitesse de la croissance dans tous les organes végétaux<br />

augmente avec la température ; quand celle-ci est suffisamment<br />

basse ou suffisamment élevée, la plante cesse de grandir.<br />

Pour le Pois, par exemple, la racine s'accroît sensiblement en<br />

quelques heuresà une température de 20°, et ne subit aucun allongement<br />

dans un temps deux fois plus long, à la température de 2°.<br />

Les recherches sur l'influence de la température présentent<br />

du reste de nombreuses difficultés.<br />

Les conclusions auxquelles elles mènent sont les suivantes : La<br />

croissance des cellules débute à une température basse qui est<br />

minima, elle augmente de rapiditéjusqu'à une température optima,<br />

puis elle diminue de nouveau. La limite au delà de laquelle la<br />

croissance ne se produit plus est la température maxima. On comprend<br />

que ces trois températures ne sont pas les mêmes dans la<br />

croissance d'organes végétaux différents. Il n'est pas difficile, par<br />

exemple, de prouver que certaines graines ne germent pas à des<br />

températures qui permettent aux premières phases de la germination<br />

de s'accomplir chez d'autres graines.<br />

La lumière exerce, nous l'avons vu, une action retardatrice sur<br />

la croissance des végétaux. Des plantes placées dans des conditions

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