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448 LA SENSIBILITÉ DES PLANTES. le sable humide de la caisse en zinc dont il a été parlé, on remarque au bout de vingt-quatre heures une forte courbure dans les fragments jeunes ; des fragments âgés ne subissent aucune courbure. Si on redresse une tige quelconque au moment où elle commence à s'incurver, on voit la courbure se continuer ou se prononcer dans le sens primitif. L'action de la pesanteur sur la croissance de la tige est lente et progressive et elle se manifeste aussi bien si la cause a cessé d'agir à l'instant considéré que si elle continue son action. Nous n'avons pas eu à signaler ce phénomène pour la racine. Les tiges secondaires, insérées sur les flancs d'une tige primaire, possèdent un géotropisme négatif limité. Elles se redressent jusqu'à faire avec l'axe principal un certain angle, puis l'action de la pesanteur cesse de se faire sentir. Cet angle est essentiellement variable avec les plantes. Les branches de second et de troisième ordre semblent dépourvues du géotropisme négatif. Quand la tige primaire se continue indéfiniment en sympode, la tige secondaire prend un géotropisme négatif absolu,les rameaux de troisième et quatrième ordre prennent un géotropisme limité, puis absolu. Une branche d'ordre quelconque, séparée de la tige, et nourrie directement, comme dans le cas des boutures, offre un géotropisme absolu semblable à celui d'une tige primaire. De même aussi, dans un système ramifié, certaines branches peuvent se montrer pourvues d'un géotropisme négatif alors que les rameaux qui les portent en sont dépourvus, ce cas se présente par exemple dans les rhizomes et tiges rampantes dont certains rameaux se dressent verticalement dans l'air. Dans d'autres, il se manifeste à une certaine phase de l'allongement comme cela se voit dans les rhizomes sympodiques dont la partie terminale, tout à coup, se relève verticalement. Les feuilles, pétiolées ou sessiles, sont aussi soumises à l'action de la pesanteur. Mais l'influence de cette force ne se fait sentir qu'après l'épanouissement et cesse quand la croissance intercalaire se termine. La feuille, en se développant, dresse son pétiole et dispose son limbe de manière que la face ventrale soit tournée vers le haut et sa face dorsale vers le bas. Si l'on essaie d'intervertir cette position, le pétiole se recourbe pour se redresser, et se tord, en même temps, d'un certain angle, pour ramener le limbe dans sa position première. Le phénomène se produit à l'obscurité comme à la lumière directe ou à la lumière diffuse ; il ne se manifeste pas dans un

ACTION DE LA LUMIÈRE. 449 appareil à rotation lente comme celai dont nous avons déjà parlé, et qui a pour but de soustraire un organe à Faction de la pesanteur. Souvent, le pétiole devient vertical par suite d'une augmentation de croissance sur sa face dorsale ; il est, comme la tige, négativement géotropique. Les mêmes phénomènes peuvent être observés dans la fleur. 141. Action de la lumière. — Le phototropisme, ou action de la lumière, est plus général que le géotropisme, et plus constant, car l'action est la même sur toutes les parties d'un végétal. Audessous d'une certaine intensité lumineuse, le phototropisme est nul, puis il croit pour atteindre une valeur maxima correspondant à une intensité moyenne, ensuite il décroit avec l'accroissement d'intensité et redevient nul pour une intensité forte. Les deux valeurs inférieure et supérieure, sont, suivant les plantes, notablement différentes, de même pour l'intensité optima, à laquelle il faut toujours exposer la plante pour étudier le phototropisme dans les meilleures conditions. D'une façon générale, on peut dire que la lumière retarde la croissance des organes. Quand on mesure la longueur dont s'augmentent dans le même temps deux racines de même espèce, on voit que si l'accroissement est grand à la lumière, il est plus grand encore à l'obscurité. Pour les tiges, une flamme de gaz placée à une petite distance réduit très sensiblement l'accroissement. Toutes- les radiations, même ultra-violettes et infra-rouges, retardent la croissance. Les rayons jaunes agissent peu; le rouge et l'infra-rouge sont plus énergiques, mais, dans ce sens, l'action retardatrice est assez médiocre; vers le bleu, au contraire, elle augmente très rapidement et atteint dans l'ultra-violet un maximum très élevé. La lumière qui passe à travers un liquide cupro-ammoniacal comme celui dont nous nous sommes servis dans de précédentes expériences agit autant que la radiation totale. Lorsqu'une lige, au lieu d'être éclairée également de tous les côtés, ne reçoit que suivant une seule direction une lumière ayant l'intensité inférieure ou égale à l'optimum, le côté qui recevra les radiations s'allongera moins que l'autre el la plante s'infléchira vers la source. L'incurvation se localise dans la région de croissance, en deçà et au delà elle est diminuée de plus en plus à mesure qu'on s'éloigne de la zone de croissance maxima. Lorsque l'intensité de l'éclairage est supérieure à l'optimum, si la face opposée à la source lumineuse reçoit une intensité plus voisine de 1 optimum, elle s'allongera moins et la tige se courbera en sens inverse de la source. Les racines de certaines Crucifères s'incurvent, sous un éclairage (/ÉHAKDIX. — Botanique. ^

448 LA SENSIBILITÉ DES PLANTES.<br />

le sable humide de la caisse en zinc dont il a été parlé, on remarque<br />

au bout de vingt-quatre heures une forte courbure dans<br />

les fragments jeunes ; des fragments âgés ne subissent aucune<br />

courbure.<br />

Si on redresse une tige quelconque au moment où elle commence<br />

à s'incurver, on voit la courbure se continuer ou se prononcer dans<br />

le sens primitif.<br />

L'action de la pesanteur sur la croissance de la tige est lente<br />

et progressive et elle se manifeste aussi bien si la cause a cessé<br />

d'agir à l'instant considéré que si elle continue son action. Nous<br />

n'avons pas eu à signaler ce phénomène pour la racine.<br />

Les tiges secondaires, insérées sur les flancs d'une tige primaire,<br />

possèdent un géotropisme négatif limité. Elles se redressent jusqu'à<br />

faire avec l'axe principal un certain angle, puis l'action de la<br />

pesanteur cesse de se faire sentir. Cet angle est essentiellement<br />

variable avec les plantes.<br />

Les branches de second et de troisième ordre semblent dépourvues<br />

du géotropisme négatif.<br />

Quand la tige primaire se continue indéfiniment en sympode,<br />

la tige secondaire prend un géotropisme négatif absolu,les rameaux<br />

de troisième et quatrième ordre prennent un géotropisme limité,<br />

puis absolu.<br />

Une branche d'ordre quelconque, séparée de la tige, et nourrie<br />

directement, comme dans le cas des boutures, offre un géotropisme<br />

absolu semblable à celui d'une tige primaire.<br />

De même aussi, dans un système ramifié, certaines branches peuvent<br />

se montrer pourvues d'un géotropisme négatif alors que les<br />

rameaux qui les portent en sont dépourvus, ce cas se présente par<br />

exemple dans les rhizomes et tiges rampantes dont certains rameaux<br />

se dressent verticalement dans l'air. Dans d'autres, il se<br />

manifeste à une certaine phase de l'allongement comme cela se<br />

voit dans les rhizomes sympodiques dont la partie terminale, tout<br />

à coup, se relève verticalement.<br />

Les feuilles, pétiolées ou sessiles, sont aussi soumises à l'action<br />

de la pesanteur. Mais l'influence de cette force ne se fait sentir qu'après<br />

l'épanouissement et cesse quand la croissance intercalaire se<br />

termine.<br />

La feuille, en se développant, dresse son pétiole et dispose son<br />

limbe de manière que la face ventrale soit tournée vers le haut et<br />

sa face dorsale vers le bas. Si l'on essaie d'intervertir cette position,<br />

le pétiole se recourbe pour se redresser, et se tord, en même temps,<br />

d'un certain angle, pour ramener le limbe dans sa position première.<br />

Le phénomène se produit à l'obscurité comme à la lumière<br />

directe ou à la lumière diffuse ; il ne se manifeste pas dans un

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