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422 LES FERMENTATIONS. est terminée, les cellules de la levure, au lieu de rester mortes au fond, bourgeonnent et viennent former à Fair libre de petites taches qui s'étendent peu à peu et se confondent en produisant sur la surface une nappe mince grisâtre, le voile. Si l'on sème une trace de cette nouvelle production dans un liquide sucré, elle en provoque la fermentation après avoir bourgeonné comme la levure ordinaire. Le voile est donc identique à la levure, seulement c'est de la levure qui végète autrement que celle qui lui a donné naissance, puisqu'elle absorbe l'oxygène de l'air et dégage de l'anhydride carbonique dont elle tire les éléments des matières hydrocarbonées renfermées dans la liqueur, tandis que l'autre transformait le sucre en alcool et en anhydride carbonique. En raison de ces faits, Pasteur admet deux états pour une levure. Dans l'un, elle vit submergée sans air, c'est le moment de la fermentation, la levure est anaérobie; après la fermentation, elle monte à la surface, et, au contact de l'air, vit à la manière des moisissures, elle est devenue aérobie. Toute levure peut vivre sous ces deux états. D'ailleurs, la propriété de former des voiles ne leur est pas particulière ; on la rencontre aussi chez des Bactéries. La formation du voile, d'après Hansen, a lieuentre deslimites de températures différentes, suivant les espèces. Le fait peut donc encore être pris comme caractère de détermination. Avant de quitter ce sujet, il faut encore définir ce qu'on entend par levure basse et levure haute. Dans la fabrication industrielle de la bière on emploie deux sortes de levures : l'une fonctionne de 16° à 20°, l'autre agit entre 6° et 8°. La fermentation, dans le premier cas, est rapide ; elle est lente dans le second. La première, ensemencée dans un liquide sucré, est soulevée par le gaz carbonique dès qu'il se dégage et monte à la surface pendant la fermentation. La levure sort alors du tonneau par la bonde et se déverse au dehors. L'autre reste au fond du liquide pendant la fermentation. La première a été appelée levure haute, et la fermentation est dite par le haut, la seconde est la levure basse, et la fermentation est dite par le bas. Ces désignations ont été appliquées aux autres levures, suivant l'apparence de la fermentation (1). C. Bactéries. — On range sous le nom de Bactéries des organismes très inférieurs, dont les uns se rapprochent des Algues en ce qu'ils renferment de la chlorophylle, et les autres des Champignons, parce qu'ils n'en renferment pas. Les uns et les autres ont des caractères communs qui permettent de les rassembler dans un même groupe. (1) Voir Emile Bourquelot, Les Fermentations. Paris, 1893.
FERMENTATION ALCOOLIQUE. 423 Les Bactéries se présentent sous la forme de cellules en bàtonîet, rondes ou cylindriques, extrêmement petites; leur diamètre itteint à peine un millième de millimètre, leur longueur quatre millièmes. Elles se multiplient par bipartitions successives et les nouvelles cellules restent souvent réunies. Il en résulte des fdaments dont la configuration varie beaucoup. Les Bactéries se reproduisent aussi par spores. Il apparaît, dans l'intérieur de la cellule, un petit corps rond ou ovale très réfringent qui se sépare plus ou moins rapidement de la cellule qui lui a donné naissance. Ces spores résistent mieux aux influences extérieures que les cellules végétatives, et, placées dans un milieu convenable, elles germent en donnant une Bactérie semblable à celle dont elles sont issues. La plus importante des fermentations étant la fermentation alcoolique, nous en dirons quelques mois; pour les autres, nous nous bornerons à les mentionner, renvoyant le lecteur aux traités spéciaux. 130. Fermentation alcoolique. — Toute cellule qui vit à l'abri de l'air est capable de transformer le sucre en alcool et acide carbonique. De tous les végétaux, les levures sont ceux dont l'action est la plus intense, et on donne le nom de fermentation alcoolique au dédoublement du sucre produit par une levure. Pour observer la fermentation alcoolique dans de bonnes conditions, il importe de fournir à la levure tous les aliments qui lui sont nécessaires. C'est Pasteur qui a étudié la nature des milieux dans lesquels la levure se développait le plus aisément. D'abord, il a démontré qu elle ne pouvait se passer d'aliments minéraux, et déterminé la composition de ceux-ci : phosphates de potassium, magnésium, calcium, sodium, sulfates et acide silicique. La levure ne se développe pas en l'absence de ces éléments et se développe mal M on supprime l'un d'entre eux. Le phosphate de potassium est, de tous les éléments de nutrition minérale, celui dont l'importance est la plus grande : il constitue à lui seul la moitié des cendres de levure. Pour former les matières azotées qu'elles renferment, les levures emploient les sels ammoniacaux, les azotates ou les matières albuminoïdes ; c'est, encore à Pasteur qu'on doit d'avoir démontré que l'ammonium contenu dans les liquides sucrés disparaissait pendant la fermentation, sans qu'il y eût dégagement d'azote. Il avait composé un milieu artificiel d'eau, de sucre, de cendres de levure et de tartrate d'ammonium; il vit s'accroître la quantité de levure, et en conclut que l'azote disparu avait, servi à former les matières albuminoïdes du ferment. L'expérience a été reprise et la démonstration faite rigoureusement par Duclaux, qui a effectué la fermenta-
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FERMENTATION ALCOOLIQUE. 423<br />
Les Bactéries se présentent sous la forme de cellules en bàtonîet,<br />
rondes ou cylindriques, extrêmement petites; leur diamètre<br />
itteint à peine un millième de millimètre, leur longueur quatre<br />
millièmes. Elles se multiplient par bipartitions successives et les<br />
nouvelles cellules restent souvent réunies. Il en résulte des fdaments<br />
dont la configuration varie beaucoup.<br />
Les Bactéries se reproduisent aussi par spores. Il apparaît, dans<br />
l'intérieur de la cellule, un petit corps rond ou ovale très réfringent<br />
qui se sépare plus ou moins rapidement de la cellule qui lui a<br />
donné naissance. Ces spores résistent mieux aux influences extérieures<br />
que les cellules végétatives, et, placées dans un milieu<br />
convenable, elles germent en donnant une Bactérie semblable à<br />
celle dont elles sont issues.<br />
La plus importante des fermentations étant la fermentation alcoolique,<br />
nous en dirons quelques mois; pour les autres, nous nous<br />
bornerons à les mentionner, renvoyant le lecteur aux traités spéciaux.<br />
130. Fermentation alcoolique. — Toute cellule qui vit à<br />
l'abri de l'air est capable de transformer le sucre en alcool et acide<br />
carbonique. De tous les végétaux, les levures sont ceux dont l'action<br />
est la plus intense, et on donne le nom de fermentation alcoolique<br />
au dédoublement du sucre produit par une levure.<br />
Pour observer la fermentation alcoolique dans de bonnes conditions,<br />
il importe de fournir à la levure tous les aliments qui lui sont<br />
nécessaires. C'est Pasteur qui a étudié la nature des milieux dans<br />
lesquels la levure se développait le plus aisément.<br />
D'abord, il a démontré qu elle ne pouvait se passer d'aliments<br />
minéraux, et déterminé la composition de ceux-ci : phosphates<br />
de potassium, magnésium, calcium, sodium, sulfates et acide silicique.<br />
La levure ne se développe pas en l'absence de ces éléments<br />
et se développe mal M on supprime l'un d'entre eux. Le phosphate<br />
de potassium est, de tous les éléments de nutrition minérale, celui<br />
dont l'importance est la plus grande : il constitue à lui seul la<br />
moitié des cendres de levure.<br />
Pour former les matières azotées qu'elles renferment, les levures<br />
emploient les sels ammoniacaux, les azotates ou les matières albuminoïdes<br />
; c'est, encore à Pasteur qu'on doit d'avoir démontré que<br />
l'ammonium contenu dans les liquides sucrés disparaissait pendant<br />
la fermentation, sans qu'il y eût dégagement d'azote. Il avait composé<br />
un milieu artificiel d'eau, de sucre, de cendres de levure et de<br />
tartrate d'ammonium; il vit s'accroître la quantité de levure, et en<br />
conclut que l'azote disparu avait, servi à former les matières albuminoïdes<br />
du ferment. L'expérience a été reprise et la démonstration<br />
faite rigoureusement par Duclaux, qui a effectué la fermenta-