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352 ALIMENTS DES VÉGÉTAUX. substances organiques azotées, car les cellules nouvelles, qui n'ont eu à leur disposition que des composés inorganiques non azotés et de l'ammoniaque, possèdent actuellement un protoplasma riche en ma ..ères albuminoïdes. Nous aurons occasion de montrer que les plantes supérieures sont en état d'utiliser l'acide azotique pour la production de matières albuminoïdes, les cellules de la levure sont dans un cas analogue. Pour s'en convaincre il suffit de substituer dans la solution de Pasteur, de l'azotate de potassium à l'acétate d'ammonium, et le Champignon se comportera de la même manière. On peut aussi à l'acétate substituer des peptones, et l'on verra que c'est pour la levure une source d'azote plus abondante que l'ammoniaque. L'expérience répétée avec d'autres organismes produit toujours le même résultat. La formation de substances organiqnes azotées par les plantes conduit à rechercher si les végétaux sont capables d'utiliser l'azote libre de l'atmosphère. Cette question est évidemment d'un haut intérêt pour l'agriculteur. Les expériences que nous allons relater autorisent à répondre que les végétaux ne peuvent pas utiliser l'azote libre de l'air pour la formation de matières albuminoïdes. On détermine le contenu en matières sèches et en azote d'un lot de graines mûres, puis on fait germer un poids déterminé de cellesci, dont on connaît ainsi la teneur en azote. On donne aux radicules un milieu nutritif totalement dépourvu d'acide azotique et d'ammoniaque et on es recouvre d'une cloche de verre placée sur la cuve à mercure. Il faut avoir soin dégarnir le mercure d'une couche d'eau, car les vapeurs du métal nuiraient au développement des plantules. Le bouchon qui ferme la cloche est traversé par deux tubes, l'un en rapport avec un aspirateur, l'autre avec l'atmosphère par une série de tubes en U contenant des matières destinées à débarrasser l'air de ses composés azotés. Dès que la germination commence, on dirige à travers la cloche un courant d'air lent et continu; les plantules se développent aussi bien que possible dans ce milieu nutritif inorganique bien qu'il soit dépourvu de matériaux azotés. Le passage du courant d'air dure deux semaines environ; ensuite on évalue la teneur en azote des plantes. A cet effet, on les broie dans une capsule, on ajoute ce qui reste de la solution nutritive, et l'on dessèche le tout ensemble; on détermine ensuite le poids total de son contenu en matières sèches, et l'on fait par les méthodes de la chimie organique, le dosage de l'azote. Si l'on examine comparativement le poids d'azote des graines et celui des plantules, les différences sont de l'ordre des erreurs que l'on peut commettre dans ce genre d'expériences.
FORMATION DES MATIÈRES AZOTÉES. 353 Nous sommes donc en droit de conclure que, dans des conditions normales, le végétal ne fixe pas l'azote de l'air. Ce résultat paraît au premier abord en contradiction avec certaines observations qui montrent l'intervention de l'azote atmosphérique dans la végétation. Nous nous contenterons d'exposer les faits suivants : Quand on détermine la teneur en azote des engrais distribués à une terre et celle des récoltes qu'on en tire, on trouve toujours plus d'azote dans les récoltes qu'il n'en a été fourni par les fumures (Boussingault). D'autre part, les forêts ne reçoivent aucun engrais; lorsqu'elles sont exploitées, elles perdent de notables quantités d'azote contenu dans le bois, et, bien qu'on ne restitue jamais l'azote exporté, le sol de la forêt conserve sa fertilité, ce qui ne peut avoir lieu que si une cause quelconque en répare les pertes (Dehérain). On peut ajouter à la première observation que jamais la totalité de l'azote des fumures n'est utilisée, qu'une partie importante s'en échappe en dissolution dans les eaux souterraines sous forme de nitrates, ce qui renforce encore cette hypothèse que l'atmosphère doit fournir de l'azote aux végétaux. Les plus anciennes expériences entreprises dans le but de déterminer le mécanisme de la fixation de l'azote atmosphérique sont dues à Boussingault, le principe est celui que nous avons rapporté plus haut, le résultat obtenu est le même; l'azote gazeux n'intervient pas. Ce fait, mis en doute un moment par G. Ville, fut vérifié de nouveau par de nombreuses observations et expériences, il fallut donc chercher un intermédiaire entre l'azote libre et le végétal, on pensa à Y ammoniaque. On sait que, sous l'influence de l'étincelle électrique, l'azote et l'oxygène atmosphériques se combinent, et que, par conséquent, dans les pays tropicaux, où les orages sont fréquents, l'océan reçoit de notables quantités d'acide azotique formé par combinaison directe des éléments de l'air. D'autre pari, les nitrates engendrés dans le sol, entraînés par les eaux de drainage, sont charriés par les fleuves et aboutissent à la mer. On a pu calculer que le Rhin, par exemple, débite ainsi une masse annuelle de nitrates dont le poids dépasse cinquante millions de kilogrammes. L'azote combiné, ainsi reçu par l'océan, ne se maintient pas sous forme d'acide nitrique. La présence de l'ammoniaque dans l'eau de la mer a été décelée depuis longtemps. Il semble démontré que les Algues s'emparent plus rapidement de l'acide azotique que de l'ammoniaque, et que leurs tissus, décomposés après la mort, dégagent de l'azote sous forme d'ammoniaque (Bréal). Il est vraisemblable de supposer que ce phéno- GÉRARDIU. — Botanique. 23
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Nous sommes donc en droit de conclure que, dans des conditions<br />
normales, le végétal ne fixe pas l'azote de l'air.<br />
Ce résultat paraît au premier abord en contradiction avec certaines<br />
observations qui montrent l'intervention de l'azote atmosphérique<br />
dans la végétation. Nous nous contenterons d'exposer les<br />
faits suivants :<br />
Quand on détermine la teneur en azote des engrais distribués<br />
à une terre et celle des récoltes qu'on en tire, on trouve toujours<br />
plus d'azote dans les récoltes qu'il n'en a été fourni par les fumures<br />
(Boussingault).<br />
D'autre part, les forêts ne reçoivent aucun engrais; lorsqu'elles<br />
sont exploitées, elles perdent de notables quantités d'azote contenu<br />
dans le bois, et, bien qu'on ne restitue jamais l'azote exporté,<br />
le sol de la forêt conserve sa fertilité, ce qui ne peut avoir lieu que<br />
si une cause quelconque en répare les pertes (Dehérain).<br />
On peut ajouter à la première observation que jamais la totalité<br />
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échappe en dissolution dans les eaux souterraines sous forme de<br />
nitrates, ce qui renforce encore cette hypothèse que l'atmosphère<br />
doit fournir de l'azote aux végétaux.<br />
Les plus anciennes expériences entreprises dans le but de déterminer<br />
le mécanisme de la fixation de l'azote atmosphérique sont<br />
dues à Boussingault, le principe est celui que nous avons rapporté<br />
plus haut, le résultat obtenu est le même; l'azote gazeux n'intervient<br />
pas. Ce fait, mis en doute un moment par G. Ville, fut vérifié<br />
de nouveau par de nombreuses observations et expériences, il fallut<br />
donc chercher un intermédiaire entre l'azote libre et le végétal,<br />
on pensa à Y ammoniaque.<br />
On sait que, sous l'influence de l'étincelle électrique, l'azote et<br />
l'oxygène atmosphériques se combinent, et que, par conséquent,<br />
dans les pays tropicaux, où les orages sont fréquents, l'océan reçoit<br />
de notables quantités d'acide azotique formé par combinaison<br />
directe des éléments de l'air. D'autre pari, les nitrates engendrés<br />
dans le sol, entraînés par les eaux de drainage, sont charriés par<br />
les fleuves et aboutissent à la mer. On a pu calculer que le Rhin,<br />
par exemple, débite ainsi une masse annuelle de nitrates dont le<br />
poids dépasse cinquante millions de kilogrammes. L'azote combiné,<br />
ainsi reçu par l'océan, ne se maintient pas sous forme d'acide nitrique.<br />
La présence de l'ammoniaque dans l'eau de la mer a été décelée<br />
depuis longtemps.<br />
Il semble démontré que les Algues s'emparent plus rapidement<br />
de l'acide azotique que de l'ammoniaque, et que leurs tissus, décomposés<br />
après la mort, dégagent de l'azote sous forme d'ammoniaque<br />
(Bréal). Il est vraisemblable de supposer que ce phéno-<br />
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