Untitled

Untitled Untitled

05.06.2013 Views

344 ALIMENTS DES VÉGÉTAUX. les grains de chlorophylle décomposent l'anhydride carbonique et laissent dégager l'oxygène. On met ce fait en évidence de plu­ sieurs manières : Dans un vase rempli d'eau tenant en dissolution de l'anhydride carbonique, on place des fragments de tiges et des branches fouillées, on les recouvre ensuite d'un entonnoir, et, sur le tube de celui-ci on place une éprouvette. Le tout est exposé à la lumière solaire. On voit bientôt de nombreuses bulles de gaz s'accumuler dans l'éprouvette ; il est aisé de montrer que ce gaz est de l'oxygène, ou au moins un air très riche en oxygène. On peut encore placer dans une cuvette deux bocaux renversés l'un rempli, ainsi que la cuvette, d'eau distillée dans laquelle nage un pied de Menthe aquatique, l'autre rempli d'anhydride carbonique. On verse sur l'eau de la cuvette une couche d'huile assez épaisse pour éviter le contact de l'air et on expose l'appareil au soleil. Chaque jour le gaz carbonique diminue dans le second bocal, tandis que l'oxygène se dégage dans le premier. Au bout de douze jours la plante est encore en bonne santé. Une plante semblable placée sous un bocal plein d'eau distillée, mais hors de l'influence de CO 2 , se décomposerait rapidement (Girardin). Les expériences peuvent être conduites de manière à montrer que le dégagement du gaz est plus grand à la lumière diffuse que dans l'obscurité, et même qu'il est nul dans l'obscurité absolue. En recouvrant l'appareil décrit plus haut d'une cloche à double paroi contenant, soit du bichromate depotassium, soit de l'oxyde de cuivre en solution ammoniacale, on constate que sous l'action de radiations très réfrangibles, ayant traversé la solution ammoniacale, le dégagement d'oxygène a peu d'énergie. Cette énergie est au contraire aussi grande que dans la lumière blanche, lorsque les plantes sont soumises à l'influence des radiations très peu réfran- Figj 475/À — ^Dégagement dos gibles qui sont passées à travers la solution 17 o x y g ô n o p a r ! e s plantes vertes exposées à la lumière (d'après G. Bonnier). de bichromate de potassium. La température joue le même rôle dans le dégagement d'oxygène que dans la pro­ duction de chlorophy lle. Il y a encore un optimum que l'on peut déterminer en mesurant le volume de gaz dégagé pendant un temps donné, les plantes étant soumises à des sources lumineuses

ROLE DE L'ANHYDRIDE CARBONIQUE DANS L'ASSIMILATION. 34.i d'égale intensité. Le dégagement du gaz est ralenti quand la température dépasse l'optimum ou quand elle ne l'atteint pas (fig. 4uP. Lorsqu'à l'eau contenant en solution l'anhydride carbonique, on ajoute du chloroforme, le dégagement de gaz ne se produit pas. ou du moins s'arrête au bout d'un certain temps. Enfin, si Ton remplace les tiges feuillées par des organes végétaux comme des racines, pauvres en tissus verts ou en étant complètement dépourvus, le dégagement d'oxygène devient très faible ou nul. 99. Rôle de l'anhydride carbonique dans l'assimilation. — Les expériences précédentes montrent que l'oxygène ne se dégage des feuilles qu'autant que celles-ci sont exposées à la lumière. Ce résultat, entrevu par Priestley en 1772, est dé surtout aux travaux d'Ingen Housz. Plus tard Sennebier, de Genève, montra que des plantes plongées dans l'eau ne dégagent d'oxygène qu'autant que le liquide luimême renferme de l'anhydride carbonique dissous; ce gaz est donc décomposé par la lumière solaire, résultat confirmé en INÎ'.I parles expériences de Cloéz et Gratiolet. L'expérience suivante facile à réaliser démontre bien ce fait : après avoir engagé un rameau dans un ballon de verre (fig. 470), on en ferme exactement la tubulure de manière que Fi?. ÎTO. - Hameau eufe nm' (Jau>- un liallmi '). l'air extérieur ne puisse apporter aucune trace d'anhydride carbonique, on introduit dans le ballon de l'eau de chaux capable d'absorber le gaz carbonique dégagé par la respiration : les feuilles tombent, ce qui indique un état défavorable à la vie de la plante. Si le ballon ne contient pas d'eau de chaux le rameau vit et conserve son poids, car l'anhydride absorbé le jour est rejeté pendant la nuit f'V Respiration). Mais la totalité d'anhydride carbonique que contient, l'air, ne forme que les 0,0003 de son volume; pour explique! l'origine de la masse de carbone assimilé il faut donc admettre qu une liés grande ('/ a, ballon. — lj, feuille tombée. — /,•, capsule non tenait I rie l'eau de chaux.

344<br />

ALIMENTS DES VÉGÉTAUX.<br />

les grains de chlorophylle décomposent l'anhydride carbonique<br />

et laissent dégager l'oxygène. On met ce fait en évidence de plu­<br />

sieurs manières :<br />

Dans un vase rempli d'eau tenant en dissolution de l'anhydride<br />

carbonique, on place des fragments de tiges et des branches fouillées,<br />

on les recouvre ensuite d'un entonnoir, et, sur le tube de<br />

celui-ci on place une éprouvette. Le tout est exposé à la lumière<br />

solaire. On voit bientôt de nombreuses bulles de gaz s'accumuler<br />

dans l'éprouvette ; il est aisé de montrer que ce gaz est de l'oxygène,<br />

ou au moins un air très riche en oxygène.<br />

On peut encore placer dans une cuvette deux bocaux renversés<br />

l'un rempli, ainsi que la cuvette, d'eau distillée dans laquelle nage<br />

un pied de Menthe aquatique, l'autre rempli d'anhydride carbonique.<br />

On verse sur l'eau de la cuvette une couche d'huile assez<br />

épaisse pour éviter le contact de l'air et on expose l'appareil au<br />

soleil. Chaque jour le gaz carbonique diminue dans le second bocal,<br />

tandis que l'oxygène se dégage dans le premier. Au bout de<br />

douze jours la plante est encore en bonne santé. Une plante semblable<br />

placée sous un bocal plein d'eau distillée, mais hors de l'influence<br />

de CO 2<br />

, se décomposerait rapidement<br />

(Girardin).<br />

Les expériences peuvent être conduites<br />

de manière à montrer que le dégagement<br />

du gaz est plus grand à la lumière diffuse<br />

que dans l'obscurité, et même qu'il est nul<br />

dans l'obscurité absolue.<br />

En recouvrant l'appareil décrit plus haut<br />

d'une cloche à double paroi contenant, soit<br />

du bichromate depotassium, soit de l'oxyde<br />

de cuivre en solution ammoniacale, on<br />

constate que sous l'action de radiations<br />

très réfrangibles, ayant traversé la solution<br />

ammoniacale, le dégagement d'oxygène<br />

a peu d'énergie. Cette énergie est au contraire<br />

aussi grande que dans la lumière<br />

blanche, lorsque les plantes sont soumises<br />

à l'influence des radiations très peu réfran-<br />

Figj 475/À — ^Dégagement dos gibles qui sont passées à travers la solution<br />

17 o x y g ô n o p a r ! e s<br />

plantes vertes exposées à la<br />

lumière (d'après G. Bonnier).<br />

de bichromate de potassium.<br />

La température joue le même rôle dans<br />

le dégagement d'oxygène que dans la pro­<br />

duction de chlorophy lle. Il y a encore un optimum que l'on peut<br />

déterminer en mesurant le volume de gaz dégagé pendant un<br />

temps donné, les plantes étant soumises à des sources lumineuses

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!