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10 STRUCTURE GÉNÉRALE DE LA PLANTE. S. Le protoplasma végétal. —Le protoplasma est la base physique de la vie (Huxley). C'est une matière albuminoïde qui s'organise au moyen de quatre éléments principaux : carbone, hydrogène, oxygène et azote, mais dont la composition chimique est très instable à cause des phénomènes d'assimilation et de désassimilation dont elle est le siège. Le protoplasma végétal ne diffère pas essentiellement du protoplasma animal, il en possède toutes les propriétés générales exposées dans notre Zoologie (1). C'est la substance animale des plantes (Bâillon), soluble par conséquent dans les dissolutions de potasse ou d'ammoniaque. Le protoplasma cellulaire ou cytoplasme se compose ordinairement d'un réseau clair, transparent, incolore, auquel on a donné le nom d'hyaloplasma et d'un suc plus fluide nommé paraplasma ou chyléma. Les fibrilles de l'hyaloplasma contiennent des granules dits microsomes. La matière protoplasmique est élastique; elle peut augmenter ou diminuer de volume suivant les circonstances. L'eau joue un grand rôle dans ces changements de volume. Si le protoplasma renferme une grande quantité d'eau d'interposition, sa consistance peut être très fluide ; dans le cas contraire il durcit, ses manifestations vitales deviennent alors imperceptibles : c'est ce que l'on observe dans le cytoplasme des graines pendant leur période de vie ralentie. Le protoplasma se nourrit, c'est-à-dire qu'il assimile et désassimile ; il respire en absorbant de l'oxygène et exhalant de l'acide carbonique et de l'eau ; il se reproduit et évolue, après avoir grandi, il vieillit et meurt; enfin il est irritable et contractile. On peut distinguer deux sortes de mouvements protoplasmiques : ceux qui s'effectuent dans l'intérieur même du protoplasma (circulation, rotation) et ceux qui occasionnent, des déplacements extérieurs (mouvement amiboïdes et vibratiles). 1° Mouvements intérieurs. — (a) Pour vérifier l'existence d'une circulation intérieure protoplasmique, on examine au microscope les cellules des poils staminaux de Tradescantia virginica, ou des poils calicinaux à'Althœa rosea, les microsomes y cheminent en courants ascendants et descendants sur les tractus hyaloplasmiques. (b) On pourra, d'autre part, observer la rotation du protoplasma dans les cellules allongées de la nervure médiane à'Helodea canadensis. La couche pariétale du protoplasma y exécute un mouvement circulaire très caractérisé qui entraîne les microsomes et tous les corps en suspension dans la matière vivante. Une température de 30° accentue le phénomène. Les poils urticants de l'Ortie brûlante (1) Voir Zoologie, page 4.

LE PROTOPLASMA VÉGÉTAL. 11 peuvent être employés comme sujets d'observation des mouvements internes du protoplasma (fig. 16). 2° Déplacements extérieurs. — Les déplacements peuvent être causés soit par des mouvements amiboïdes du protoplasma dépourvu de membrane d'enveloppe, soit par l'agitation de cils vibrantes empruntés à la substance protoplasmique. (c) Les mouvements amiboïdes sont particulièrement remarquables chez Aïthalium septicum, Champignon myxomyeète qui progresse sur le tan des tanneurs : sa masse recouvre souvent de grandes surfaces. (d) Les cils vibratiles peuvent être observés sur les gamètes mâles (anthérozoïdes) de certaines Cryptogames vasculaires et sur les spores asexuées mobiles (zoospores) des Champignons oomycètes et des Algues chlorophycées. Lorsque la cellule est jeune, le protoplasma l'occupe entièrement; mais, à mesure qu'elle grandit, on voit le suc cellulaire se séparer de l'hyaloplasma et remplir des vacuoles de plus en plus grandes. Le noyau finit par être rejeté sur la paroi même de la cellule avec tout le protoplasma, qui forme ainsi une couche continue autrefois désignée sous le nom d'utricule primordiale ou d'enveloppe azotée (fig. 17 à 20). Le protoplasma est capable d'emprunter directement au monde inorganisé les éléments qui servent à constituer toutes les substances qu'il accumule dans la celh.le. Il forme, comme nous l'avons dit précédemment, de l'amidon, de la graisse, de l'albumine, etc., avec les éléments minéraux puisés dans le sol et dans l'atmosphère. M. Pasteur l'a démontré en ensemençant un liquide de culture renfermant de l'alcool ou de l'acide acétique, du carbonate d'ammoniaque, de l'acide phosphorique, de la potasse, de la Fig. 10. — l'oil urtif ru11 de l'Ortie brûlante. Les llèelies donnent la direction de-, inoincments du liruloplaMUa. magnésie et de l'eau avec une quantité infinitésimale de Uiu trrium aceti (ferment du vinaigre) : il récoltait un poids considérable de celte Bactérie. La présence ou l'absence de certains éléments minéraux modifie même profondément le pouvoir organisateur du protoplasma. M. Raulin en a donné la preuve dans ses belles recherches sur le développement d'AsperyUlm nv/cr (moisissure). En faisant var ier le

10 STRUCTURE GÉNÉRALE DE LA PLANTE.<br />

S. Le protoplasma végétal. —Le protoplasma est la base physique<br />

de la vie (Huxley). C'est une matière albuminoïde qui s'organise<br />

au moyen de quatre éléments principaux : carbone, hydrogène,<br />

oxygène et azote, mais dont la composition chimique est très instable<br />

à cause des phénomènes d'assimilation et de désassimilation<br />

dont elle est le siège. Le protoplasma végétal ne diffère pas essentiellement<br />

du protoplasma animal, il en possède toutes les propriétés<br />

générales exposées dans notre Zoologie (1). C'est la substance<br />

animale des plantes (Bâillon), soluble par conséquent dans les dissolutions<br />

de potasse ou d'ammoniaque.<br />

Le protoplasma cellulaire ou cytoplasme se compose ordinairement<br />

d'un réseau clair, transparent, incolore, auquel on a donné<br />

le nom d'hyaloplasma et d'un suc plus fluide nommé paraplasma<br />

ou chyléma. Les fibrilles de l'hyaloplasma contiennent des granules<br />

dits microsomes.<br />

La matière protoplasmique est élastique; elle peut augmenter ou<br />

diminuer de volume suivant les circonstances. L'eau joue un grand<br />

rôle dans ces changements de volume. Si le protoplasma renferme<br />

une grande quantité d'eau d'interposition, sa consistance peut être<br />

très fluide ; dans le cas contraire il durcit, ses manifestations<br />

vitales deviennent alors imperceptibles : c'est ce que l'on observe<br />

dans le cytoplasme des graines pendant leur période de vie ralentie.<br />

Le protoplasma se nourrit, c'est-à-dire qu'il assimile et désassimile<br />

; il respire en absorbant de l'oxygène et exhalant de l'acide<br />

carbonique et de l'eau ; il se reproduit et évolue, après avoir grandi,<br />

il vieillit et meurt; enfin il est irritable et contractile.<br />

On peut distinguer deux sortes de mouvements protoplasmiques :<br />

ceux qui s'effectuent dans l'intérieur même du protoplasma (circulation,<br />

rotation) et ceux qui occasionnent, des déplacements extérieurs<br />

(mouvement amiboïdes et vibratiles).<br />

1° Mouvements intérieurs. — (a) Pour vérifier l'existence d'une<br />

circulation intérieure protoplasmique, on examine au microscope<br />

les cellules des poils staminaux de Tradescantia virginica, ou des<br />

poils calicinaux à'Althœa rosea, les microsomes y cheminent en<br />

courants ascendants et descendants sur les tractus hyaloplasmiques.<br />

(b) On pourra, d'autre part, observer la rotation du protoplasma dans<br />

les cellules allongées de la nervure médiane à'Helodea canadensis.<br />

La couche pariétale du protoplasma y exécute un mouvement circulaire<br />

très caractérisé qui entraîne les microsomes et tous les corps<br />

en suspension dans la matière vivante. Une température de 30°<br />

accentue le phénomène. Les poils urticants de l'Ortie brûlante<br />

(1) Voir Zoologie, page 4.

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