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156 MODIFICATIONS ANATOMIQUES DE L'AXE. et aux assises extérieures du liège. Leur surface reste lisse, comme l'est celle du Hêtre ou du Charme. L'épaisseur de la couche du liège produite chaque année varie suivant les végétaux ; elle est très faible dans le Saule, le Hêtre et le Charme. Elle peut atteindre plusieurs centimètres dans le Chêne-Liège, l'Érable, le Fusain, etc. Dans les péridermes successifs, la couche subéreuse peut aussi atteindre une grande épaisseur. Le Chêne-Liège, par exemple, joint à la propriété de produire une couche de liège assez épaisse, celle de renouveler cette couche dans sa profondeur. On exploite cette faculté en arrachant la première couche superficielle, qui est remplacée assez rapidement ; quand elle a acquis une certaine épaisseur on l'enlève de nouveau, il s'en produit une troisième et ainsi de suite. La production du liège sur le Chêne-Liège est identique à sa production sur les autres plantes ligneuses : l'épiderme des rameaux jeunes ne se conserve pas au delà de la troisième année ; vers cette époque, le tissu sous-jacent divise tangentiellement ses cellules et forme une zone de phellogène. La faculté de se diviser par de nouvelles cloisons persiste dans les cellules filles internes de ce système : les éléments extérieurs prennent une forme cuboïde et se subériflent. Le périderme formé de cette manière est dur et peu élastique (liège mâle), on l'enlève (émasclage) sans toucher au phellogène (couche mère du liège). Pour pratiquer cette opération il faut que le tronc ait acquis 20 ou 30 centimètres de diamètre; l'opération en elle-même est des plus délicates, caries compressions, les froissements, les incisions nuisant à la régularité de ses fonctions altéreraient la valeur du produit. La meilleure saison est l'été, et il faut s'abstenir de mettre à nu le phellogène par un temps humide, car l'humidité nuit beaucoup au tissu ; le liège qui est utilisé dans l'industrie (liège femelle), ne commence à être enlevé que huit ou dix ans après l'émasclage ; l'âge le plus favorable est de cinquante à cent ans. Sur la coupe transversale, le liège montre les couches annuelles sous forme de zones de 1 à 5 millimètres (Vesque). 2° LIBER. — Formé de tubes criblés et de cellules de parenchyme, le liber secondaire présente quelques variations importantes. Les éléments du parenchyme contiennent des grains de chlorophylle et d'amidon. Souvent, les couches de tubes criblés alternent régulièrement avec des assises de cellules ; assez fréquemment aussi il n'y a aucune régularité dans la disposition des deux formations. Fréquemment le liber mou, en entier, renferme des fibres de sclérenchyme plus ou moins abondantes et distribuées d'une manière variable. Quand les fibres sont disposées par couches, il s'en fait chaque année un nombre déterminé, dont le total pourra servir à estimer l'âge du végétal, tant qu'il n'aura pas été,

VARIATIONS DANS LA STRUCTURE SECONDAIRE DES TIGES. 157 comme nous Lavons dit, atteint par le rhytidome et annexé au périderme. Le liber secondaire d'une tige est ainsi divisé en une série de lamelles dures superposées comme les pages d'un livre; c'est de là que celte portion du végétal tire son nom. Grâce à 1 écrasement qu'il subit à cause du fonctionnement continu de l'assise génératrice interne, le liber secondaire ne forme qu'une couche mince très faible par rapport à la couche de bois secondaire produite en même temps. L'épaisseur est encore plus faible, lorsque les couches anciennes sont peu à peu atteintes par le périderme et confondues avec le rhytidome (Van Tieghem). 3° Bois. — On peut dire, d'une manière générale, que les couches annuelles ligneuses sont des indices certains de la croissance et du mode de nutrition d'un arbre. L'épaisseur d'une couche, en effet, varie avec l'âge, la nature et les condilions de nutrition de la plante. Lorsque la nutrition est abondante, la couche est plus épaisse ; son épaisseur reste la même en tous points, si la tige croit également partout, mais, si une couche extérieure ralentit ou accélère la croissance, la couche augmente ou diminue d'épaisseur. Le bois secondaire est toujours formé de vaisseaux et de parenchyme. Les vaisseaux sont de deux sortes, les uns fermés, les autres ouverts. Le parenchyme contient parfois des grains de chlorophylle, souvent des grains d'amidon, il constitue la grande masse du bois dans laquelle les vaisseaux sont disséminés çà et là. Souvent aussi le bois secondaire renferme du sclérenchyme, dont les fibres augmentent la solidité de l'axe. Les couches anciennes se c .„. ,, . , ,. , , rie/. 20*. — l.oupe transversale cl un tronc de modifient lentement, et, à par- Clione de trente-sept ans (*). tir d'un certain âge, la masse ligneuse présente deux aspects connus de tout le monde sous le nom d'aubier et de cœur ou durameu (fig. 208). L'aubier est le bois jeune, blanchâtre et jaunâtre avec la structure déjà définie. Dans quelques espèces, comme l'Erable et le bouleau, le bois tout entier conserve l'état d'aubier indéfiniment. Mais, plus souvent, les couches annuelles, en vieillissant, prennent des

156 MODIFICATIONS ANATOMIQUES DE L'AXE.<br />

et aux assises extérieures du liège. Leur surface reste lisse, comme<br />

l'est celle du Hêtre ou du Charme.<br />

L'épaisseur de la couche du liège produite chaque année varie<br />

suivant les végétaux ; elle est très faible dans le Saule, le Hêtre et<br />

le Charme. Elle peut atteindre plusieurs centimètres dans le<br />

Chêne-Liège, l'Érable, le Fusain, etc. Dans les péridermes successifs,<br />

la couche subéreuse peut aussi atteindre une grande épaisseur. Le<br />

Chêne-Liège, par exemple, joint à la propriété de produire une<br />

couche de liège assez épaisse, celle de renouveler cette couche<br />

dans sa profondeur. On exploite cette faculté en arrachant la première<br />

couche superficielle, qui est remplacée assez rapidement ;<br />

quand elle a acquis une certaine épaisseur on l'enlève de nouveau,<br />

il s'en produit une troisième et ainsi de suite.<br />

La production du liège sur le Chêne-Liège est identique à sa production<br />

sur les autres plantes ligneuses : l'épiderme des rameaux<br />

jeunes ne se conserve pas au delà de la troisième année ; vers<br />

cette époque, le tissu sous-jacent divise tangentiellement ses cellules<br />

et forme une zone de phellogène. La faculté de se diviser par<br />

de nouvelles cloisons persiste dans les cellules filles internes de ce<br />

système : les éléments extérieurs prennent une forme cuboïde et<br />

se subériflent. Le périderme formé de cette manière est dur et peu<br />

élastique (liège mâle), on l'enlève (émasclage) sans toucher au phellogène<br />

(couche mère du liège). Pour pratiquer cette opération il faut<br />

que le tronc ait acquis 20 ou 30 centimètres de diamètre; l'opération<br />

en elle-même est des plus délicates, caries compressions, les<br />

froissements, les incisions nuisant à la régularité de ses fonctions<br />

altéreraient la valeur du produit. La meilleure saison est l'été, et il<br />

faut s'abstenir de mettre à nu le phellogène par un temps humide,<br />

car l'humidité nuit beaucoup au tissu ; le liège qui est utilisé dans<br />

l'industrie (liège femelle), ne commence à être enlevé que huit ou<br />

dix ans après l'émasclage ; l'âge le plus favorable est de cinquante<br />

à cent ans. Sur la coupe transversale, le liège montre les couches<br />

annuelles sous forme de zones de 1 à 5 millimètres (Vesque).<br />

2° LIBER. — Formé de tubes criblés et de cellules de parenchyme,<br />

le liber secondaire présente quelques variations importantes. Les<br />

éléments du parenchyme contiennent des grains de chlorophylle<br />

et d'amidon. Souvent, les couches de tubes criblés alternent régulièrement<br />

avec des assises de cellules ; assez fréquemment aussi il<br />

n'y a aucune régularité dans la disposition des deux formations.<br />

Fréquemment le liber mou, en entier, renferme des fibres de<br />

sclérenchyme plus ou moins abondantes et distribuées d'une<br />

manière variable. Quand les fibres sont disposées par couches, il<br />

s'en fait chaque année un nombre déterminé, dont le total<br />

pourra servir à estimer l'âge du végétal, tant qu'il n'aura pas été,

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