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2 NOTIONS PRÉLIMINAIRES. Pour M. Ed. Perrier le critérium de la nature végétale est la présence même temporaire de la cellulose autour du protoplasma qui forme la ou les cellules de l'être vivant. Les masses protoplasmiques enveloppées par la cellulose sont nécessairement immobiles et incapables de se nourrir à Laide d'aliments solides, les aliments liquides seuls peuvent traverser leur membrane. Nous appellerons donc VÉGÉTAUX, dit M. Ed. Perrier, les organismes ordinairement immobiles, incapables de prendre des aliments solides, formés de plastides enfermés dans une membrane de cellulose; nous appellerons ANIMAUX les organismes mobiles dont les plastides ne sont pas emprisonnés dans une membrane de cellulose. Le contraste évident entre la mobilité des animaux et l'immobilité des végétaux a fixé de tout temps l'attention: de là cette répartition des êtres vivants en deux Règnes, qui, sous une forme plus ou moins nette, a été exprimée dans toutes les langues. 11 semble facile, au premier abord, de répartir tous les êtres vivants entre ces deux Règnes. Il n'y a effectivement de difficulté que pour certains êtres inférieurs réduits à un seul plastide, qui sont mobiles à la façon des animaux pendant une partie de leur vie et ne s'enveloppent de cellulose que tardivement et pour un temps parfois assez court (Volvocinëes), ou quelquefois encore d'une manière incomplète (Péridiniens, voir Zoologie, page 19). On les a souvent rangés tantôt dans le Règne animal, tantôt dans le Règne végétal. La difficulté de leur classement a fait naître une foule de critériums, les uns chimiques, les autres morphologiques, tous également artificiels, grâce auxquels on a prétendu distinguer les êtres qu'il fallait classer dans l'un ou l'autre Règne. Comme l'immobilité des Végétaux est certainement le caractère qui les fait distinguer des autres êtres vivants, comme nous venons de trouver dans l'existence d'une membrane de cellulose la cause de cette immobilité, il est évident que le seul critérium qui soit conforme à l'idée même de végétal doit être tiré de la présence ou de l'absence de cette mem brane. En conséquence, nous rangeons parmi les Végétaux tous les plastides qui sont capables de produire, pour si peu de temps que ce soit, une membrane de cellulose, si incomplète qu'elle soit (1). A ce caractère fondamental qui permet de déterminer l'essence végétale des organismes les plus simples il convient d'ajouter les propriétés distinctives suivantes : (a) Les végétaux sont des êtres vivants capables d'emprunter directement au monde inorganisé les matières qui servent à constituer leur substance. Ils peuvent former de l'amidon, de la graisse, de l'albumine, etc., (I) Ed. Perrier. Traité de Zoologie, page 12.

CARACTÈRES DES VÉGÉTAUX. avec les éléments minéraux puisés dans le sol ou dans l'atmosphère (eau, acide carbonique, ammoniaque). Il n'en faut pas conclure comme Liebig que l'alimentation de tous les Végétaux est exclusivement minérale : nous démontrerons plus loin que les substances organiques jouent, elles aussi, un grand rôle dans la nutrition des plantes. 11 y a du reste des plantes parasites et saprophytes qui reçoivent de leurs hôtes ou des milieux qu'elles habitent une nourriture exclusivement organique. (6) Chez les Végétaux, l'assimilation l'emporte sur la desassimilation. L'accroissement peut donc se continuer pendant toute la durée de l'existence. L'assimilation s'effectue particulièrement dans les parties vertes sous l'influence de la lumière, il en résulte une réduction des substances absorbées et une élimination d'oxygène. La plante purifie l'air et appauvrit le sol. La substance assimilatrice est la chlorophylle. (Les Champignons et quelques végétaux plus élevés ne possèdent pas de chlorophylle.) Pour multiplier les points de contact avec les milieux dans lesquels elles évoluent, les plantes tendent à se développer en surface. (c) Tous les êtres vivants dégagent des forces vives. Le rapport entre la quantité de forces vives produites par un organisme et les mutations matérielles de cet organisme est parfaitement déterminé; à une quantité donnée de mouvement correspond, par exemple, une quantité de carbone oxydé. (H. Reaunis.) Chez les Végétaux, le dégagement de forces vives est insignifiant, il se produit accidentellement (chaleur pendant la germination et la floraison, phosphorescence chez Rhizomorpha subltrranea, Pbotobacterium, etc., mouvements protoplasmiques), tandis qu'au contraire les plantes transforment continuellement les forces rives (radiations solaires) en forces de tension ; elles emprisonnent la force vive du soleil dans les synthèses du protoplasma vert. Le Végétal accumule donc la force comme il accumule la matière. (d) Les Végétaux ont une tendance marquée au polyzoismc, c'està-dire qu'ils représentent des colonies d'êtres .semblables ou des agrégats d'individus identiques. Tous les rameaux d'un an sur un vieux Chêne ont une structure comparable à celle d'un individu isolé né de la graine et du même âge. La dissociation d'une telle colonie s'effectue facilement par la bouture ou la marcotte. (e) Les Végétaux subissent au maximum l'influence du milieu, aussi leur variabilité est-elle considérable. Une plante doit s'adapter au milieu où les circonstances l'ont fait naître, sinon ri ne lui reste plus qu'à périr.

2 NOTIONS PRÉLIMINAIRES.<br />

Pour M. Ed. Perrier le critérium de la nature végétale est la<br />

présence même temporaire de la cellulose autour du protoplasma qui<br />

forme la ou les cellules de l'être vivant.<br />

Les masses protoplasmiques enveloppées par la cellulose sont<br />

nécessairement immobiles et incapables de se nourrir à Laide<br />

d'aliments solides, les aliments liquides seuls peuvent traverser<br />

leur membrane.<br />

Nous appellerons donc VÉGÉTAUX, dit M. Ed. Perrier, les organismes<br />

ordinairement immobiles, incapables de prendre des aliments solides,<br />

formés de plastides enfermés dans une membrane de cellulose; nous<br />

appellerons ANIMAUX les organismes mobiles dont les plastides ne sont pas<br />

emprisonnés dans une membrane de cellulose. Le contraste évident entre<br />

la mobilité des animaux et l'immobilité des végétaux a fixé de tout temps<br />

l'attention: de là cette répartition des êtres vivants en deux Règnes, qui,<br />

sous une forme plus ou moins nette, a été exprimée dans toutes les<br />

langues.<br />

11 semble facile, au premier abord, de répartir tous les êtres vivants<br />

entre ces deux Règnes.<br />

Il n'y a effectivement de difficulté que pour certains êtres inférieurs<br />

réduits à un seul plastide, qui sont mobiles à la façon des animaux<br />

pendant une partie de leur vie et ne s'enveloppent de cellulose que tardivement<br />

et pour un temps parfois assez court (Volvocinëes), ou quelquefois<br />

encore d'une manière incomplète (Péridiniens, voir Zoologie, page 19).<br />

On les a souvent rangés tantôt dans le Règne animal, tantôt dans le<br />

Règne végétal. La difficulté de leur classement a fait naître une foule de<br />

critériums, les uns chimiques, les autres morphologiques, tous également<br />

artificiels, grâce auxquels on a prétendu distinguer les êtres qu'il<br />

fallait classer dans l'un ou l'autre Règne.<br />

Comme l'immobilité des Végétaux est certainement le caractère qui<br />

les fait distinguer des autres êtres vivants, comme nous venons de trouver<br />

dans l'existence d'une membrane de cellulose la cause de cette immobilité,<br />

il est évident que le seul critérium qui soit conforme à l'idée même<br />

de végétal doit être tiré de la présence ou de l'absence de cette mem<br />

brane.<br />

En conséquence, nous rangeons parmi les Végétaux tous les plastides<br />

qui sont capables de produire, pour si peu de temps que ce soit, une<br />

membrane de cellulose, si incomplète qu'elle soit (1).<br />

A ce caractère fondamental qui permet de déterminer l'essence<br />

végétale des organismes les plus simples il convient d'ajouter les<br />

propriétés distinctives suivantes :<br />

(a) Les végétaux sont des êtres vivants capables d'emprunter directement<br />

au monde inorganisé les matières qui servent à constituer leur<br />

substance.<br />

Ils peuvent former de l'amidon, de la graisse, de l'albumine, etc.,<br />

(I) Ed. Perrier. Traité de Zoologie, page 12.

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