RIGOLETTO - LivretPartition.com - Livret d'opéra

- Rigoletto -
DUCA (agitato) LE DUC (très agité)
Ella mi fu rapita! On me l'a enlevée!
E quando, o ciel... Ne' brevi Et à quel moment, ô ciel?
Istanti prima che il mio presagio interno Pendant ce bref instant où un pressentiment
Sull'orma corsa ancora mi spingesse! M'a fait revenir sur mes pas!
Schiuso era l'uscio! E la magion deserta! La porte était ouverte, la maison était déserte!
E dove ora sarà quell'angiol caro? Où donc mon ange bien-aimé est-il, maintenant?
Colei che prima poté in questo core Où est celle qui, la première,
Destar la fiamma di costanti affetti? A su allumer en moi la flamme d'un amour durable?
Colei si pura, al cui modesto sguardo Elle, si pure, et qui parait si pudique
Quasi spinto a virtù talor mi credo! Que je me sens parfois poussé à des sentiments vertueux!
Ella mi fu rapita! On me l'a enlevée!
E chi l'ardiva?... Qui a eu celte audace?
Ma ne avrò vendetta... Mais, j'en aurai vengeance.
Lo chiede il pianto della mia diletta. Les pleurs de ma bien-aimée l'exigent.
Parmi veder le lagrime Il me semble voir les larmes
Scorrenti da quel ciglio, Qui coulaient de ces beaux yeux
Quando fra il dubbio e l'ansia Quand dans l'inquiétude, l'anxiété
Del sùbito periglio, Que faisait naître ce péril soudain,
Dell'amor nostro memore Elle se souvenait de notre amour.
Il suo Gualtier chiamò. Et appelait son Gualtier.
Ned ii potea soccorrerti, Et ton Gualtier n'a pu te secourir.
Cara fanciulla amata; Mon enfant bien-aimée:
Ei che vorria coll'anima Lui qui donnerait son âme
Farti quaggiù beata; Pour te rendre heureuse;
Ei che le sfere agli angeli Lui qui, à cause de toi,
Per te non invidiò. N'envie pas aux anges le paradis.
- Scena II - Scène 2
Detto, Marullo. Ceprano, Borsa ed altri Cortigiani dal Le même, Marullo, Ceprano, Borsa et les autres courti-
mezzo. sans.
TUTTI TOUS
O Duca, duca! Duc! Duc!
DUCA LE DUC
Ebben? Eh bien?
TUTTI TOUS
L'amante Fu rapita a Rigoletto. Nous avons enlevé la maîtresse de Rigoletto.
DUCA LE DUC
Come! E d'onde? Comment? Et d'où?
TUTTI TOUS
Dal suo tetto. De chez elle.
DUCA LE DUC
Ah! ah! Dite, come fu? Ah, ah! Dites-moi, comment cela s'est-il passé?
(Siede.) (il s'assied.)
TUTTI TOUS
Scorrendo uniti remota via, Tous ensemble, nous marchions dans une rue
Brev'ora dopo caduto il dì, Déserte, peu après la chute du jour,
Come previsto ben s'era in pria, Et, ainsi que nous l'avions prévu,
Rara beltade ci si scoprì. Nous découvrîmes une beauté rare.
Era l'amante di Rigoletto, C'était la maîtresse de Rigoletto;
Che vista appena si dileguò. A peine nous avait-elle vus qu'elle s'éloigna.
Già di rapirla s'avea il progetto, Nous avions déjà fait le projet de l'enlever
Quando il buffon vér noi spuntò; Quand le bouffon apparut devant nous;
Che di Ceprano noi la contessa Il a cru, l'idiot, que nous voulions enlever
Rapir volessimo, stolto credé; La Comtesse de Ceprano.
La scala, quindi, all'uopo messa, Ensuite, les yeux bandés, lui-même a tenu
Bendato ci stesso ferma tené. L'échelle que nous avions mise là à cet effet.
Salimmo e rapidi la giovinetta Nous sommes montés dans la maison et
A noi riusciva quinti asportar. Nous avons rapidement réussi à en emmener la
Quand'ei s'accorse della vendetta Jeune fille. Quand il s'est aperçu de notre vengeance,
Restò scornato ad imprecar. Il était seul, tout penaud, et lançait des imprécations.
DUCA LE DUC
(Cielo! ... È desse! la mia diletta! ... ) (Ô ciel! C'est elle! C'est ma bien-aimée!)
(al Coro) (au choeur)
Ma dove or trovasi la poveretta? Mais où se trouve-t-elle, la pauvre petite?
TUTTI TOUS
Fu da noi stessi addotta or qui. Nous l'avons amenée ici.
DUCA LE DUC
Ah, tutto il cielo non mi rapì! Ah, le ciel ne m'a pas tout enlevé!
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