04.06.2013 Views

1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...

1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...

1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Ce qu’on appelle <strong>«</strong> tomber sur un os », ce qu’est le <strong>«</strong> scandalon », la <strong>«</strong> pierre<br />

d’achoppement » . La projection est dévoilée <strong>et</strong> la pseudo-légitimité men<strong>son</strong>gère du<br />

sacrificiel <strong>«</strong> depuis le commencement du monde » est détruite. R<strong>et</strong>our à l’envoyeur de la<br />

négativité. Le scorpion r<strong>et</strong>ourne <strong>son</strong> dard contre lui-même, c’est le <strong>«</strong> Satan chasse Satan »<br />

évangéli<strong>que</strong>. C<strong>et</strong>te interprétation anti-sacrificielle du Psaumes 118 est celle qu’a développée<br />

René Girard dans ses premiers écrits mais il a tort de croire qu’elle est présente dans<br />

l’Ancien Testament, voire dans les Actes des Apôtres car elle se comprend selon une<br />

interprétation sacrificielle, celle du <strong>«</strong> juste souffrant » du Second Isaïe. C’est en ce sens <strong>que</strong><br />

l’ont compris tous les disciples du <strong>Christ</strong> <strong>et</strong> c’est ce qui expli<strong>que</strong> le nécessaire recours à saint<br />

Paul pour <strong>que</strong> le message anti-sacrificiel ne <strong>soit</strong> pas totalement perdu. Bien entendu, nous<br />

croyons avec René Girard <strong>que</strong> le sens <strong>que</strong> lui donnait le <strong>Christ</strong> était anti-sacrificiel mais<br />

contrairement à lui, nous croyons <strong>que</strong> dans le Psaume 118 (<strong>et</strong> dans les Actes des Apôtres),<br />

sa signification est sacrificielle. C<strong>et</strong>te différence d’avec René Girard provient du fait qu’il<br />

n’analyse pas, dans ses écrits, la vérité sacrificielle du <strong>«</strong> juste souffrant » du second Isaïe <strong>et</strong><br />

qui expli<strong>que</strong>, en <strong>par</strong>tie, la <strong>«</strong> reculade » de ses écrits récents. C<strong>et</strong>te subversion de sens <strong>par</strong> le<br />

<strong>Christ</strong> d’un passage de l’Ancien Testament n’est pas uni<strong>que</strong> <strong>et</strong> on la trouve également dans<br />

sa reprise d’un passage tiré de Osée (6 :6) :<br />

<strong>«</strong> car c‘est l’amour qui me plaît, non le sacrifice<br />

<strong>et</strong> la connaissance de Dieu, je la préfère aux holocaustes ».<br />

Ce texte s’inscrit dans l’approfondissement individuel spirituel <strong>et</strong> moral selon les exigences<br />

du décalogue d’amour de Dieu <strong>et</strong> du prochain <strong>par</strong>-delà les rites <strong>et</strong> les coutumes tout<br />

extérieurs. De <strong>son</strong> coté, le <strong>Christ</strong> reprend ce texte (Matthieu 12 : 7) mais pour le compléter<br />

<strong>et</strong>, en cela, il subvertit le sacrificiel ; ce <strong>que</strong> ne fait pas le texte en référence :<br />

<strong>«</strong> Si <strong>vous</strong> saviez ce <strong>que</strong> signifie: Je prends plaisir à <strong>«</strong> matricier » <strong>et</strong> non aux sacrifices,<br />

<strong>vous</strong> n'auriez pas condamné des innocents ».<br />

A juste titre, René Girard interprète ce texte christi<strong>que</strong> de manière anti-sacrificielle mais il<br />

croit, à tort, <strong>que</strong> c<strong>et</strong>te problémati<strong>que</strong> anti-sacrificielle se trouve en germe dans l’Ancien<br />

Testament alors <strong>que</strong> celui-ci est totalement sacrificiel. Certes, le <strong>Christ</strong> se situe à la suite de<br />

la Loi morale de Moïse <strong>et</strong> c’est pourquoi la chrétienté a légitimement repris entièrement la<br />

révélation du Sinaï mais concernant le sacrificiel ancré dans l’apaisement de la colère de<br />

Dieu conçu comme une figure du maître, il y a une rupture radicale <strong>et</strong> subversive <strong>par</strong><br />

l’enseignement christi<strong>que</strong> d’où la <strong>par</strong>abole <strong>«</strong> qu’on ne doit pas m<strong>et</strong>tre de vin nouveau dans<br />

de vieilles outres ». Cela impliquait également la différenciation de la figure du Père moral de<br />

celle du maître, le <strong>«</strong> rendez à César …. ». L’exception <strong>que</strong> je concède à René Girard (cf. <strong>son</strong><br />

livre la route anti<strong>que</strong> des hommes pervers), concernant une composante anti-sacrificielle<br />

présente dans l’Ancien Testament, est le livre de Job.<br />

Dans ce livre, le per<strong>son</strong>nage subissant l’acharnement du <strong>«</strong> tous contre un » refuse de<br />

concevoir <strong>que</strong> ses malheurs puissent provenir d’une punition divine au regard de soi-disant<br />

péchés comme le lui disent ses pseudo-amis. Le fait surtout <strong>que</strong> sa souffrance ne <strong>soit</strong> en<br />

rien salvatrice pour le groupe semble pouvoir faire de Job une pré-figuration christi<strong>que</strong> dans<br />

le sens anti-sacrificiel. Néanmoins, la leçon qu’on a toujours tirée du livre de Job veut <strong>que</strong> s’il<br />

n’est pas moralement coupable, il l’est <strong>par</strong> <strong>son</strong> <strong>«</strong> hybris » de se dire <strong>«</strong> juste » car il ne peut<br />

se déclarer <strong>«</strong> juste » sans déclarer en même temps <strong>que</strong> Dieu est <strong>«</strong> injuste <strong>et</strong> méchant ». Les<br />

protestants intègreront le texte dans leur condamnation de <strong>«</strong> la justification <strong>par</strong> les œuvres »<br />

au profit de la seule <strong>«</strong> justification <strong>par</strong> la foi ». Certes, la description des épreuves de Job<br />

décrit bien un acharnement injuste contre un innocent mais la référence à l’ <strong>«</strong> hybris » de<br />

celui qui dispute avec le Dieu–tout puissant montre qu’on est toujours dans la problémati<strong>que</strong><br />

sacrificielle. De nos jours, on se sert de ce texte pour criti<strong>que</strong>r le subjectivisme humaniste en<br />

religion ; position qui a toujours cautionné la figure du maître. Le <strong>«</strong> Père qui est dans le<br />

secr<strong>et</strong> » est proche <strong>et</strong> aimant <strong>et</strong> rien dans les <strong>par</strong>oles du <strong>Christ</strong> ne <strong>par</strong>le d’un <strong>«</strong> nuage<br />

d’inconnaissance ».<br />

9

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!