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1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...

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Dans c<strong>et</strong>te affaire du sacrificiel, il faut différencier la figure du Père, garant de la loi morale<br />

anti-sexuelle de la figure du maître, garant de la loi sociale pro-sexuelle ( le <strong>«</strong> croissez <strong>et</strong><br />

multipliez-<strong>vous</strong> »). En général, la plu<strong>par</strong>t des penseurs ne font pas c<strong>et</strong>te différence ainsi <strong>que</strong><br />

saint Paul, ce qui rend <strong>son</strong> texte embrouillé concernant <strong>son</strong> rapport à la loi. Surtout, il ne faut<br />

pas analyser le sacrificiel au regard de la loi morale du Père comme le font les freudiens ou<br />

certaines lacaniennes comme Mary Balmary (cf. le sacrifice interdit). Dans tout l’univers<br />

archaï<strong>que</strong>, la religion concerne l’ordre <strong>et</strong> le désordre <strong>et</strong> la figure du maître. De plus, le<br />

<strong>«</strong> pénis » n’est pas le <strong>«</strong> phallus » qui, lui, n’a de sens <strong>que</strong> dans le cadre de l’hermaphrodite.<br />

Eliane Amado Lévy-Valensi, une des psychanalystes lacaniennes a l’avoir bien vu, montre<br />

<strong>que</strong> la circoncision n’est en rien une castration du pénis mais une sé<strong>par</strong>ation de<br />

l’hermaphrodite :<br />

<strong>«</strong> A Abram est ôté le prépuce - reconnu comme reste “anthropologi<strong>que</strong>” du<br />

féminin <strong>et</strong> à Saraï on ôte le yod (la l<strong>et</strong>tre i) connu comme signe phalli<strong>que</strong>.<br />

A tous deux est ajouté le hé, l<strong>et</strong>tre hautement symboli<strong>que</strong>, l<strong>et</strong>tre de la détermination<br />

(qui est celui de l'article défini) <strong>et</strong> l<strong>et</strong>tre qui désigne le nom du Divin dans le<strong>que</strong>l elle<br />

ap<strong>par</strong>aît deux fois. Abraham <strong>et</strong> Sarah <strong>son</strong>t respectivement virilisés <strong>et</strong> féminisés <strong>et</strong> en<br />

même temps déterminés dans leur essence <strong>et</strong>, <strong>par</strong> la même, relier à Dieu ».<br />

C<strong>et</strong>te conception de la circoncision comme signifiant de la sé<strong>par</strong>ation de l’hermaphrodite<br />

rejoint celle de C. Desroches-Noblecourt, spécialiste de l'Egypte qui écrit <strong>que</strong> la<br />

“circoncision rappelle la coutume qui, en Afri<strong>que</strong>, se perd dans la nuit des temps, ayant pour<br />

but de confirmer les sexes <strong>et</strong> de bien différencier l'homme <strong>et</strong> la femme de la nature divine qui<br />

était androgyne ... ”. (La femme au temps des Pharaons). Platon dans le Ban<strong>que</strong>t <strong>par</strong>le aussi<br />

de c<strong>et</strong>te sé<strong>par</strong>ation de l’hermaphrodite comme, d’ailleurs, de nombreux autres mythes de<br />

toutes les cultures de la planète. En fait, la circoncision est répandue sur toute la surface de<br />

la terre <strong>et</strong> on la conjecture pour le paléolithi<strong>que</strong>, bien avant l’agriculture <strong>et</strong> la domestication<br />

des animaux. Elle a toujours été un procédé magi<strong>que</strong> de protection. Elle est souvent un rite<br />

de passage à l’âge adulte. Pour Jac<strong>que</strong>s Lacan, il y a l’opposition entre <strong>«</strong> avoir le pénis ou<br />

être le phallus de la Mère » <strong>et</strong> la <strong>«</strong> sé<strong>par</strong>ation de l’hermaphrodite » est une accession au<br />

pénis <strong>et</strong> à la fonction génitale. Dans <strong>son</strong> livre intitulé <strong>«</strong> La circoncision – Enquête sur un rite<br />

fondateur », Patrick Banon écrit : <strong>«</strong> les mains mutilées dessinées sur les cavernes du<br />

Paléolithi<strong>que</strong> ne <strong>son</strong>t pas sans rappeler la valeur protectrice du phallus circoncis » (p. 16).<br />

Dans l’univers mythi<strong>que</strong>, l’ablation d’un doigt ou de tout ordre obj<strong>et</strong> du corps est un sacrifice<br />

comme un autre mais, contrairement, à la théorie freudienne orthodoxe, ce sacrifice n’a rien<br />

à voir avec la castration du pénis <strong>par</strong> le Père surmoi<strong>que</strong>. Bien au contraire, tout sacrifice<br />

s’adresse à la divinité, garante de l’ordre cosmi<strong>que</strong> dont l’harmonie entraîne la fécondité des<br />

femmes <strong>et</strong> des champs. Il ne faut jamais oublier <strong>que</strong> les démons dans l’horizon primitif<br />

s’opposent à la sexualité telle <strong>«</strong> la sorcière qui noue les aiguill<strong>et</strong>tes ». Tout comme les<br />

sacrifices humains <strong>et</strong> animaux qui versent le sang, la circoncision également le verse <strong>et</strong> on<br />

sait <strong>que</strong> dans tous serments, pactes <strong>et</strong> alliances nécessitant le respect d’un contrat, il existe<br />

nombre de rituels de versement du sang où souvent le jureur touche les <strong>par</strong>ties sexuelles de<br />

<strong>son</strong> <strong>par</strong>tenaire pour qu’il engage aussi sa descendance. Un des rituels de serment consistait<br />

à sacrifier un animal <strong>et</strong> à le couper en deux en faisant passer les contractants <strong>par</strong> <strong>son</strong> milieu<br />

(Jérémie 34 : 18). Patrick Banon écrit :<br />

<strong>«</strong> Hérodote rapporte <strong>que</strong> les Arabes prêtaient serments en pratiquant une incision au<br />

creux de la main, près du pouce, enduisant de leur sang sept pierres placées entre eux,<br />

recommandant à leurs propres <strong>et</strong> descendants de s’estimer autant liés <strong>par</strong> ce serment<br />

qu’eux-mêmes . Un rituel équivalent à celui des prêtres de Tyr versant leur sang sur<br />

l’autel de Baal <strong>et</strong> à la circoncision décrite en Josué 5, effectuée au centre de Guigal, un<br />

cercle de pierres sacrées ». (p. 19).<br />

Le cercle est, selon CG Jung, l’archétype de l’ordre <strong>et</strong>, indéniablement, il symbolise l’ordre<br />

social <strong>et</strong> cosmi<strong>que</strong> sous l’égide de la figure du maître.<br />

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