1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...
1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...
1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Qu’on se rappelle <strong>que</strong> pour Jac<strong>que</strong>s Lacan, le <strong>«</strong> symptôme névroti<strong>que</strong> est une métaphore<br />
signifiante ». En fait, le désir progressiste <strong>et</strong> libertaire est légitime sur la scène externe du<br />
social-histori<strong>que</strong> lorsqu’il s’oppose à la Loi morale conservatrice réactionnaire <strong>et</strong> négative.<br />
(C’est la femme (l’anima) au sein nu menant le peuple du tableau de Delacroix). Par contre,<br />
<strong>son</strong> aspect négatif qui nie la Loi morale légitime dis<strong>par</strong>aît lorsqu’on situe c<strong>et</strong>te Loi morale<br />
avec sa figure divine du Père sur la scène complémentaire de l’interne (l’<strong>«</strong> Autre scène » qui<br />
est la <strong>«</strong> scène de l’Autre »). Il en est de même pour l’opposition entre la volonté de puissance<br />
de l’ordre <strong>et</strong> de la loi sociale <strong>et</strong> l’Amour de l’exclu. Il y a donc bien un cheminement intérieur<br />
de réunion des dimensions psychi<strong>que</strong>s antagonistes mais ce processus de réunion des<br />
antagonistes n’impli<strong>que</strong> pas une réunion du bien <strong>et</strong> du mal comme le théorise CG Jung avec<br />
sa <strong>«</strong> coincidencia oppositorum » de bien <strong>et</strong> de mal mais bien une libération du mal qui, en<br />
fait, est ce qui dans cha<strong>que</strong> dimension psychi<strong>que</strong> nie <strong>son</strong> antagoniste. Si le <strong>«</strong> sang versé du<br />
sacrifice » fut la négativité fondamentale de l’humanité en ses débuts, c’est <strong>que</strong> le suj<strong>et</strong><br />
humain y était essentiellement un être collectif <strong>et</strong> <strong>que</strong> la per<strong>son</strong>ne humaine en elle-même n’y<br />
était pas prise en compte (cf. le per<strong>son</strong>nalisme du philosophe chrétien Emmanuel Mounier).<br />
On peut voir <strong>que</strong> les Evangiles ne <strong>par</strong>lent jamais du péché d’Adam <strong>et</strong> Eve ; <strong>par</strong> contre, la<br />
lecture de la <strong>par</strong>abole des vignerons assassins laisse entendre <strong>que</strong> pour le <strong>Christ</strong>, le<br />
véritable <strong>«</strong> péché originel » de l’humanité fut ce <strong>«</strong> sang versé du sacrifice » qui ne cessa de<br />
condamner des innocents. S’il est vrai comme l’intuitionnait CG Jung qu’il y a un processus<br />
de transformation psychi<strong>que</strong> vers c<strong>et</strong> état de <strong>«</strong> per<strong>son</strong>ne » qui concilie le collectif <strong>et</strong><br />
l’individuel, le désir libertaire <strong>et</strong> la loi morale, ce processus dit d’individuation se réalise du<br />
coté du <strong>«</strong> déch<strong>et</strong> » social, du <strong>«</strong> bouc émissaire » pris dans <strong>son</strong> sens christi<strong>que</strong> <strong>et</strong> moderne<br />
du terme <strong>et</strong> non <strong>par</strong> un soi-disant r<strong>et</strong>our au <strong>«</strong> sacré », au <strong>«</strong> numineux » <strong>et</strong> à la <strong>«</strong> tremenda<br />
majestas » qui, de toujours, furent associés au <strong>«</strong> bouc émissaire » magi<strong>que</strong>, celui dont le<br />
sang versé assurait la rémission des péchés <strong>et</strong> la réconciliation avec la divinité.<br />
Fait à Py, en novembre 2010.<br />
Gérard Rabat<br />
30