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1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...

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Le rêve <strong>et</strong> la vision <strong>son</strong>t le lieu de l’interdit <strong>et</strong> non celui de la dimension <strong>que</strong> l’on doit<br />

assumer. C<strong>et</strong>te conception erronée junguienne du rêve est funeste <strong>et</strong> nous l’avons vu au<br />

suj<strong>et</strong> de <strong>son</strong> interprétation des visions de l’Apocalypse de saint Jean. Alors <strong>que</strong> celles-ci<br />

expriment les actions violentes d’un Dieu de vengeance <strong>que</strong> le chrétien doit désormais<br />

histori<strong>que</strong>ment dépasser en refusant le <strong>«</strong> sacrificiel » <strong>et</strong> <strong>son</strong> <strong>«</strong> sang versé », le psychanalyste<br />

suisse y voit au contraire une dimension <strong>que</strong> le visionnaire chrétien aurait refoulé mais qu’il<br />

devrait assumer. Bien entendu, cha<strong>que</strong> élément du couple d’opposés a un aspect négatif <strong>et</strong><br />

un aspect positif <strong>et</strong> si nous avons vu <strong>que</strong> le rêve de l’adolescent montrait l’attitude<br />

obsessionnelle morale négative, il y a aussi la configuration inverse où c’est le désir<br />

amoureux <strong>et</strong> la passion romanti<strong>que</strong> qui <strong>son</strong>t négatives face à la légitimité de la loi morale<br />

castratrice du désir du Père comme avec le <strong>«</strong> démon de midi ». Le rêve alors sera<br />

l’expression d’une mentalité d’un adolescent, témoin ce patient ayant dépassé le midi de la<br />

vie <strong>et</strong> dont les rêves <strong>son</strong>t exposés dans le livre Psychologie <strong>et</strong> alchimie :<br />

<strong>«</strong> Le rêveur est entouré de nombreuses formes féminines indistinctes. Une voix dit en<br />

lui : "il faut d'abord <strong>que</strong> je m'éloigne de Père ».<br />

En réalité, tel l’enfant prodigue de l’Evangile, c’est au Père intérieur d’exigence morale qu’il<br />

fallait qu’il r<strong>et</strong>ourne. Or, ce rêveur n’était autre <strong>que</strong> le prix Nobel de physi<strong>que</strong> quanti<strong>que</strong><br />

Wolfgang Pauli en analyse chez une disciple de CG Jung. Par sa correspondance avec le<br />

psychanalyste suisse, nous possédons également de ce célèbre scientifi<strong>que</strong> un rêve datée<br />

du 28 septembre 1952 où déambule une chinoise :<br />

<strong>«</strong> la chinoise marche devant moi <strong>et</strong> me fait signe de la suivre. Elle ouvre une trappe <strong>et</strong><br />

commence à descendre un escalier en laissant la porte ouverte derrière elle. Ses<br />

mouvements <strong>son</strong>t extraordinairement dansants, elle ne <strong>par</strong>le pas <strong>et</strong> ne s’exprime <strong>que</strong> <strong>par</strong><br />

pantomime, comme le font les danseurs de ball<strong>et</strong>. Je la suis <strong>et</strong> m’aperçois <strong>que</strong> l’escalier<br />

mène à une salle de cours. Les inconnus m’y attendent. La chinoise me fait à nouveau<br />

signe de monter sur l’estrade <strong>et</strong> de <strong>par</strong>ler aux gens, visiblement pour tenir une<br />

conférence. Tandis <strong>que</strong> j’attends, elle re<strong>par</strong>t dans l’escalier sans cesser de danser de<br />

façon rythmée, repasse devant la porte de la trappe puis redescend.... »<br />

Dans ce rêve de 1952, la chinoise, comme elle le sera plus tard dans les années soixante,<br />

est une représentation exoti<strong>que</strong> de l’obj<strong>et</strong> du désir amoureux pour l’homme qui, comme<br />

<strong>«</strong> man<strong>que</strong> » (+phi) lacanien est la <strong>«</strong> béance » qui entraîne le social-histori<strong>que</strong> dans le<br />

changement progressiste <strong>et</strong> libertaire opposé à la morale conservatrice. En fait,<br />

contrairement à l’interprétation junguienne de ce rêve qui <strong>par</strong>le d’intégration de l’anima<br />

comme dimension féminine <strong>que</strong> le suj<strong>et</strong> devait soi-disant assumer, le rêve appelle, au<br />

contraire, au renoncement au <strong>«</strong> démon de midi » pour revenir au Père d’exigence morale qui<br />

est <strong>«</strong> dans le secr<strong>et</strong> ». Dans l’église de Py consacré à l’Apôtre Paul, se trouve au fond de la<br />

nef tout un lieu consacré au mysti<strong>que</strong> majorquin Raymond Lulle. La caractéristi<strong>que</strong> de ces<br />

deux per<strong>son</strong>nages, c’est <strong>que</strong> leur conversion résulta d’un épisode visionnaire m<strong>et</strong>tant en<br />

cause l’acharnement violent contre une minorité pour l’Apôtre des gentils <strong>et</strong> le désir adultère<br />

pour le fondateur de la langue littéraire catalane. Dans les deux cas, la vision situait le suj<strong>et</strong><br />

dans une position négative persécutrice à la<strong>que</strong>lle il devait renoncer. Nous l’avons écrit, le<br />

problème de l’adultère est un des problèmes majeurs de <strong>notre</strong> épo<strong>que</strong> concernant le<br />

cheminement spirituel intérieur en vue du <strong>«</strong> Royaume du Père » <strong>et</strong> cela, en rai<strong>son</strong> de la<br />

dérive adolescentes<strong>que</strong> de nos sociétés modernes occidentales. Bien entendu, cela ne veut<br />

pas dire qu’il faille re-inscrire dans la loi sociale l’interdit de l’adultère, voire revenir à <strong>son</strong><br />

lynchage. Le <strong>Christ</strong> refuse la lapidation de la femme adultère mais lui dit en a<strong>par</strong>té : va ! <strong>et</strong><br />

ne pêche plus. La problémati<strong>que</strong> moderne est <strong>son</strong> <strong>«</strong> unidimensionalité » <strong>et</strong> <strong>son</strong> absence de<br />

structuration en scènes complémentaires des quatre dimensions fondamentales de la<br />

psyché. Or pour qu’il y ait une réunion des dimensions psychi<strong>que</strong>s antagonistes libératrice<br />

du mal, il faut qu’existe c<strong>et</strong>te structuration entre intérieur <strong>et</strong> extérieur, signifiants inconscients<br />

majeurs <strong>que</strong> nous délivre la névrose phobi<strong>que</strong> (claustrophobie <strong>et</strong> agoraphobie).<br />

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