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1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...

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Il écrivait : "la société est à l'individu ce qu'un Dieu est à ses fidèles". Ce n’est qu’avec le<br />

<strong>Christ</strong> <strong>que</strong> le religieux cesse d’être lié à la figure du maître <strong>et</strong> à la scène externe de l’ordre<br />

social pour être re-situer sur la scène interne infantile liée à la figure du Père. Hormis GWF<br />

Hegel dans <strong>son</strong> analyse d’Antigone, peu de penseurs l’ont dit mais c’est <strong>que</strong> pour GWF<br />

Hegel, la figure du maître était <strong>par</strong> excellence la figure de la <strong>«</strong> conscience malheureuse ».<br />

De l’adultère.<br />

La problémati<strong>que</strong> anti-sacrificielle est certes la dimension la plus importante des <strong>par</strong>oles du<br />

<strong>Christ</strong> mais pas la seule. C’est important pour <strong>notre</strong> épo<strong>que</strong> qui, après l’épisode nazi, use <strong>et</strong><br />

abuse de la notion du <strong>«</strong> bouc émissaire » dans sa conception christi<strong>que</strong> <strong>et</strong> moderne. Or dans<br />

deux passages des Evangiles, le <strong>Christ</strong> fustige <strong>«</strong> sa génération méchante <strong>et</strong> adultère » <strong>et</strong><br />

concernant l’adultère, on sait <strong>que</strong> s’il refuse le lynchage de la femme adultère, il lui dit, en<br />

a<strong>par</strong>té, : Va ! <strong>et</strong> ne pèche plus » (Jean 8 : 3). Ses diatribes contre les pharisiens qui font<br />

<strong>«</strong> porter de trop lourds fardeaux sur le dos des hommes » montrent qu’il s’oppose à l’ordre<br />

moral alors qu’il est d’une très grande exigence morale d’un autre coté. Pour comprendre<br />

cela, il faut structurer en scènes complémentaires les dimensions fondamentales psychi<strong>que</strong>s<br />

<strong>et</strong> voir <strong>que</strong> le <strong>Christ</strong> dissocie la figure du Père moral (<strong>«</strong> qui est dans le secr<strong>et</strong> ») de la figure<br />

du maître de la loi sociale (<strong>«</strong> Rendez à César, ce qui est à César <strong>et</strong> à Dieu, ce qui est à<br />

Dieu » Matthieu 22 : 21, Marc 12 : 17, Luc 20 : 25). L’important dans les Evangiles est la<br />

structuration ternaire (pas encore totalement quaternaire) où le Père moral est dissocié du<br />

maître extérieur (César) <strong>et</strong> associé, dans l’intériorité, à la figure de la Mère à la<strong>que</strong>lle il<br />

s’identifie :<br />

<strong>«</strong> Je suis le cep <strong>et</strong> <strong>vous</strong> êtes les sarments (la Mère englobante)<br />

<strong>et</strong> mon Père est le vigneron (le Père moral castrateur).<br />

(Jean 15 : 1).<br />

Quand est-il de <strong>notre</strong> configuration psychi<strong>que</strong>, à <strong>notre</strong> épo<strong>que</strong>, dans nos sociétés<br />

occidentales ? Elles s’opposent comme le <strong>Christ</strong> à l’ordre moral mais elles restent<br />

<strong>«</strong> unidimensionnelles » comme l’était aussi la configuration de l’ordre moral. A <strong>notre</strong> épo<strong>que</strong>,<br />

nous sommes passés, de Carybde en Scylla, d’une position unidimensionnelle à une autre<br />

position unidimensionnelle opposée sans prendre en compte la sé<strong>par</strong>ation entre l’interne <strong>et</strong><br />

l’externe. A l’opposée de l’ordre moral, les <strong>«</strong> foules sentimentales », chères au chanteur<br />

Alain Souchon, se situent du coté des valeurs maternelles <strong>et</strong> féminines, celles du <strong>«</strong> souci des<br />

victimes » <strong>et</strong> celles du sentiment amoureux <strong>que</strong> célèbrent les chan<strong>son</strong>n<strong>et</strong>tes télévisuelles <strong>et</strong><br />

les romances cinématographi<strong>que</strong>s. Néanmoins, la caractéristi<strong>que</strong> de la modernité postsoixante-huitarde<br />

est l’instabilité du mariage. Dans <strong>son</strong> dernier livre, Pascal Bruckner énonce<br />

la faillite du mariage basé sur le désir amoureux. Mais ce n’est pas nouveau, il y a déjà des<br />

décennies <strong>que</strong> Denis de Rougemont posait la <strong>que</strong>stion : peut-on épouser Iseult ? la réponse<br />

était non car le mariage est la clôture de la passion romanti<strong>que</strong>. Le livre de Denis<br />

Rougemont intitulé l’Amour <strong>et</strong> l’Occident décrit, depuis l’épo<strong>que</strong> des troubadours jusqu’à nos<br />

romances cinématographi<strong>que</strong>s, la passion amoureuse qui était une folie pour les anciens.<br />

Concomitant aux créations des Universités <strong>et</strong> au cheminement intellectuel occidental en<br />

direction de l’esprit scientifi<strong>que</strong>, le désir amoureux avec Roméo <strong>et</strong> Juli<strong>et</strong>te s’opposait au<br />

mariage arrangé des familles <strong>et</strong> des clans. C’est à dire la liberté de choisir de l’individu face<br />

aux contraintes des institutions de l’ordre social traditionnel. Le désir amoureux s’oppose au<br />

conservatisme de tout ordre moral <strong>et</strong> est, en cela, foncièrement progressiste. Toute<br />

l’idéologie du désir libertaire de <strong>notre</strong> épo<strong>que</strong> trouve une de ses racines dans c<strong>et</strong>te épo<strong>que</strong><br />

des troubadours. D’un autre coté, la psychanalyse montre <strong>que</strong> le blocage de la passion<br />

amoureuse chez l’adolescent provient d’un complexe négatif du Père d’exigence morale.<br />

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