04.06.2013 Views

1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...

1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...

1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Les <strong>par</strong>oles du <strong>Christ</strong> dévoilent une subversion du <strong>«</strong> sacrificiel » <strong>et</strong> il est dangereux de faire,<br />

comme le fait l’Epître aux hébreux qu’il faut exclure du corpus paulinien, de la mort du <strong>Christ</strong><br />

concernant la nouvelle alliance un équivalent, plus <strong>par</strong>fait, des sacrifices im<strong>par</strong>faits de<br />

l’ancienne alliance. Il n’y a de sacrifice <strong>que</strong> de sang versé <strong>et</strong> la mort ne peut en rien être<br />

salvatrice. L’essentiel du christianisme est la résurrection, c’est à dire une victoire contre la<br />

mort comme en avait l’intuition l’apôtre Paul (<strong>«</strong> Ô mort ! où est ta victoire » Corinthiens I,<br />

15:55). Outre d’être une prophétie, la destruction du Temple de Jérusalem est un signifiant<br />

de la destruction du sacrificiel. Malheureusement, la chrétienté ne le comprit pas <strong>et</strong> renoua<br />

amplement avec le sacrificiel en pure <strong>«</strong> continuité de l’histoire des religions » comme le<br />

signale CG Jung qui n’a jamais saisi, lui non plus, le message anti-sacrificiel des <strong>par</strong>oles du<br />

<strong>Christ</strong> :<br />

<strong>«</strong> Saint Pierre de Rome, ne l’oubliez pas, se dresse aujourd’hui à l’endroit où se<br />

déroulaient les taurobolia, les baptêmes de sang du culte d’Attis. Les grands prêtres de<br />

ce culte, en outre, portaient le titre de Papas – titre qui fut repris <strong>par</strong> le pape, le<strong>que</strong>l<br />

n’était au<strong>par</strong>avant <strong>que</strong> l’évê<strong>que</strong> de Rome … ».<br />

La rationalité scientifi<strong>que</strong> a <strong>«</strong> désenchanté » le monde <strong>et</strong>, beaucoup, <strong>par</strong>mi les modernes,<br />

<strong>son</strong>t nostalgi<strong>que</strong>s de la conception du monde religieuse des anciens qui donnait du <strong>«</strong> sens »<br />

à la vie. On se rappelle la chan<strong>son</strong> de Georges Brassens intitulé le Grand Pan.<br />

Histori<strong>que</strong>ment, c<strong>et</strong>te demande de re-enchantement du monde fut le fait du Romantisme,<br />

<strong>par</strong>ticulièrement de la philosophie romanti<strong>que</strong> allemande qui était en réaction à la<br />

philosophie des Lumières, l’Aufklarüng. Dans <strong>son</strong> introduction à sa Philosophie de la<br />

mythologie <strong>et</strong> de la révélation, le philosophe Schelling écrit <strong>que</strong> <strong>«</strong> les mythes <strong>son</strong>t le produit<br />

d’un processus indépendant de la pensée <strong>et</strong> de la volonté » <strong>et</strong> il s’y attribue le mérite d’avoir<br />

démontré <strong>que</strong> la psyché humaine est le subiectum agens de la mythologie. CG Jung<br />

s’inscrira à sa suite avec <strong>son</strong> <strong>«</strong> inconscient collectif <strong>et</strong> ses archétypes ». A <strong>par</strong>tir de l’intuition<br />

première de Creuzer <strong>et</strong> avant F. Ni<strong>et</strong>zsche, le philosophe souabe est de l’avis <strong>que</strong> la clef de<br />

compréhension de la mythologie est la figure de Dionysos qui ap<strong>par</strong>aît sous des noms <strong>et</strong> des<br />

figures diverses dans toutes les religions de la planète. Il <strong>par</strong>tage avec les romanti<strong>que</strong>s ainsi<br />

qu’avec GWF Hegel <strong>et</strong> plus tard avec F. Ni<strong>et</strong>zsche la conviction <strong>que</strong> le fait le plus important<br />

de la modernité est <strong>que</strong> <strong>«</strong> Dieu est mort » <strong>et</strong> <strong>que</strong> Apollon, tenu en équilibre dans la Grèce<br />

anti<strong>que</strong>, a écrasé Dionysos. Mais alors <strong>que</strong>, dans ses écrits de jeunesse, sa conception<br />

première de c<strong>et</strong>te <strong>«</strong> nouvelle mythologie » s’opposait à la religion chrétienne, dans ses écrits<br />

de maturité, il énonce <strong>que</strong> le degré le plus élevé de la rédemption résulte dans la<br />

transformation de Dionysos en <strong>Christ</strong> sans la<strong>que</strong>lle l’humain reste captif de la mythologie <strong>et</strong><br />

n’atteint pas le but qui lui est réservé d’atteindre. Il comprend <strong>que</strong> dans l’Histoire de<br />

l’humanité il y a un processus de transformation de Dionysos en <strong>Christ</strong> car la seconde<br />

potentialité a un caractère franchement désaliénant pour les humains alors <strong>que</strong> la première<br />

est imprévisible, sauvage <strong>et</strong> peu aimable pour eux. Ni<strong>et</strong>zsche, lui, n’a pas eu ce recul face<br />

au danger <strong>que</strong> peut représenter ce r<strong>et</strong>our à la mythologie païenne pré-chrétienne, il accuse,<br />

tout à la fois Socrate <strong>et</strong> le christianisme <strong>et</strong> souhaite <strong>que</strong> Dionysos réoccupe la place du<br />

<strong>Christ</strong>. Pour lui, le christianisme associé à la métaphysi<strong>que</strong> post-socrati<strong>que</strong> <strong>son</strong>t<br />

responsables de la dégénérescence de l’humanité coupée de ses forces vivifiantes <strong>et</strong> il<br />

définit la divinité <strong>par</strong>eil à une <strong>«</strong> conjunctio oppositorum <strong>«</strong> de création <strong>et</strong> de destruction :<br />

<strong>«</strong> Savez-<strong>vous</strong> ce qu'est le monde pour moi ? ... un monstre de force ...une force une <strong>et</strong><br />

multiple comme un jeu de forces <strong>et</strong> d'ondes de force ... une mer de forces en tempête <strong>et</strong><br />

en flux perpétuel, éternellement entrain de changer ... un flux <strong>et</strong> un reflux de ses formes.<br />

Voilà mon univers dionysia<strong>que</strong>, qui se crée <strong>et</strong> se détruit éternellement ... comme une<br />

réalité pleine d'ivresse qui, à <strong>son</strong> tour, ne se préoccupe pas de l'individu, <strong>et</strong> même<br />

poursuit l'anéantissement de l'individu <strong>et</strong> sa dissolution libératrice <strong>par</strong> un sentiment<br />

d'identification mysti<strong>que</strong>".<br />

" Dionysos contre le "crucifié" : la voici bien, l'opposition. Ce n'est pas une différence<br />

quant au martyre - mais celui-ci a un sens différent.<br />

20

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!