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1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...

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Il n’est, bien entendu, pas <strong>que</strong>stion de <strong>«</strong> rester un enfant » mais de <strong>«</strong> redevenir un enfant »<br />

sans pour autant détruire ce qu’a de légitime l’être adulte inséré socialement. Tout comme<br />

l’ordre social possède, à coté de sa dimension légitime, un aspect négatif qui est ce<br />

mécanisme du <strong>«</strong> bouc émissaire », la fonction <strong>par</strong>entale qui a pour fonction de faire grandir<br />

<strong>et</strong> vivre les enfants, a un aspect négatif qui tend à aliéner un ou plusieurs des enfants de la<br />

fratrie. La célèbre psychanalyste d’enfants Maud Mannoni, montre dans ses écrits <strong>que</strong><br />

lorsqu’un enfant névroti<strong>que</strong>, voire psychoti<strong>que</strong>, commence à aller mieux <strong>et</strong> s’engage sur le<br />

chemin de la guéri<strong>son</strong>, c’est un autre enfant de la fratrie qui développe alors des symptômes<br />

ou bien l’un des <strong>par</strong>ents qui déraille à <strong>son</strong> tour ou bien se suicide. Pour le courant antipsychiatri<strong>que</strong><br />

des années soixante-dix <strong>et</strong> quatre-vingt, le <strong>«</strong> fou » était également conçu<br />

comme le <strong>«</strong> bouc émissaire » du groupe. La fonction paternelle négative <strong>et</strong> le mécanisme du<br />

<strong>«</strong> bouc émissaire », négativité de l’ordre social <strong>son</strong>t étroitement liés <strong>et</strong> c’est pourquoi,<br />

souvent, dans l’horizon archaï<strong>que</strong>, le <strong>«</strong> sacrificiel » incluait l’immolation d’un des enfants de<br />

la famille. <strong>«</strong> Redevenir un enfant » <strong>et</strong> <strong>«</strong> sortir du sacrificiel » <strong>son</strong>t concomitants dans les<br />

<strong>par</strong>oles du <strong>Christ</strong> pour pouvoir accéder à ce <strong>«</strong> Royaume du Père » <strong>et</strong> tout <strong>son</strong> enseignement<br />

en <strong>par</strong>aboles renvoie à ce processus psychi<strong>que</strong> mysti<strong>que</strong> intérieur. Par contre, la conception<br />

archaï<strong>que</strong> de la <strong>«</strong> justification » <strong>par</strong> la mort salvatrice fait écran à c<strong>et</strong> enseignement à la<br />

différence du motif mythi<strong>que</strong> du <strong>«</strong> mourir <strong>et</strong> renaître » comme on peut le voir chez saint Paul<br />

avec la transformation du <strong>«</strong> vieil Adam » <strong>et</strong> la <strong>«</strong> renaissance en <strong>Christ</strong> ». C<strong>et</strong>te opposition<br />

entre la <strong>«</strong> mort salvatrice <strong>«</strong> <strong>et</strong> le <strong>«</strong> mourir <strong>et</strong> renaître » est manifeste chez les dissenters de<br />

Luther comme l’a très bien analysé Alexandre Koyré (La philosophie de Jacob Boehme p.<br />

44-46):<br />

<strong>«</strong> Un trait commun unissait, en eff<strong>et</strong>, tous ces opposants [à Luther] : pour eux, le salut, la<br />

justification, la régénération, la <strong>«</strong> seconde naissance » étaient <strong>et</strong> devaient être <strong>que</strong>l<strong>que</strong><br />

chose de réel, <strong>que</strong>l<strong>que</strong> chose qui se passe dans l’âme réellement, <strong>que</strong>l<strong>que</strong> chose qui<br />

l’illumine, la transforme, la régénère réellement <strong>et</strong> effectivement.<br />

Pour tous la justification … se fait ad intra <strong>et</strong> non ab extra ; l’âme justifiée est une âme<br />

purifiée, une âme renouvelée. Il est fort compréhensible <strong>que</strong> rien ne leur ait semblé plus<br />

apte à rendre, à illustrer, à symboliser, à expli<strong>que</strong>r <strong>et</strong> à saisir ce processus <strong>que</strong> les<br />

formules <strong>et</strong> les notations de l’alchimie…. C’était déjà <strong>par</strong> des formules <strong>et</strong> des<br />

com<strong>par</strong>ai<strong>son</strong>s alchimi<strong>que</strong>s <strong>que</strong> Maître Eckhart expliquait ou plutôt exemplifiait le<br />

processus mysti<strong>que</strong>…. Contre les tenants de la justification ab extra per remissionem<br />

culpae, ceux qui aspiraient à une justification ab intra per tranmutationem realem étaient<br />

disposaient à accueillir les formules des alchimistes ».<br />

Dans la structuration psychi<strong>que</strong> humaine, il y a un temps infantile vers l’âge de trois ans de<br />

différenciation sexuelle où l’identification moï<strong>que</strong> à <strong>son</strong> sexe biologi<strong>que</strong> refoule la<br />

caractéristi<strong>que</strong> féminine <strong>que</strong> CG Jung dénomme l’âme. Comme le moi construit <strong>par</strong><br />

l’éducation des images de lui-même au regard de valeurs idéalistes (Moi idéal <strong>et</strong> Idéal du<br />

moi), ces non-valeurs <strong>son</strong>t refoulées <strong>et</strong>, venant contaminer l’âme, elles forment l’ombre <strong>que</strong><br />

l’on proj<strong>et</strong>te <strong>et</strong> criti<strong>que</strong> sur autrui. Toujours dans la théorie junguienne, avec la perte de la<br />

projection <strong>et</strong> le r<strong>et</strong>our du refoulé, fait r<strong>et</strong>our également la <strong>par</strong>tie féminine qui est l’âme,<br />

fonction mysti<strong>que</strong> <strong>et</strong> spirituelle de relation au monde intérieur. En fait, lors<strong>que</strong> l’âme<br />

contaminée <strong>par</strong> l’ombre fait r<strong>et</strong>our, se m<strong>et</strong>tent en acte une dimension persécutrice<br />

(identification à l’être négatif <strong>que</strong> l’on critiquait au<strong>par</strong>avant en autrui) <strong>et</strong> une dimension<br />

homosexuelle (identification à la <strong>par</strong>tie féminine). On sait <strong>que</strong> la psychanalyse repère ces<br />

deux caractéristi<strong>que</strong>s persécutrice <strong>et</strong> homosexuelle dans les névroses <strong>et</strong> les psychoses (cf.<br />

l’analyse <strong>par</strong> S. Freud du Président Scheber). Ce qui est intéressant dans la théorie<br />

junguienne, c’est qu’avec le r<strong>et</strong>our de l’ombre, accèdent aussi des fonctions psychologi<strong>que</strong>s<br />

jus<strong>que</strong> là refoulées <strong>et</strong> non développées <strong>par</strong> le suj<strong>et</strong>. Dans le cas de l’homme de type pensée<br />

<strong>et</strong> sensation extravertis, font r<strong>et</strong>our pour être développées, les fonctions sentiment <strong>et</strong> intuition<br />

introvertis propre à la spiritualité. Néanmoins, le moi ne doit en rien s’identifier à l’âme qui<br />

reste autonome dans la mesure où elle <strong>«</strong> <strong>par</strong>le » de manière métaphori<strong>que</strong> du monde<br />

intérieur mais plus à l’insu du moi.<br />

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