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1 « croyez-vous que Jésus-Christ soit notre sauveur et que par son ...

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Dans l’épître au Romains (8,15), l’apôtre Paul se fait le porte <strong>par</strong>ole de c<strong>et</strong>te vérité centrale<br />

du christianisme lorsqu’il écrit : " Vous n'avez pas reçu un esprit de servitude pour être<br />

encore dans la crainte; mais <strong>vous</strong> avez reçu l'esprit d'adoption, <strong>par</strong> le<strong>que</strong>l nous crions: Abba<br />

! Père !". La fin du livre de Job fait penser à ce texte de Go<strong>et</strong>he écrivant à <strong>son</strong> ami<br />

Eckermann (L<strong>et</strong>tre du 31.12.1823) :<br />

" Les gens traitent le nom divin comme si l'Être suprême, incompréhensible <strong>et</strong><br />

absolument inimaginable, n'était guère plus <strong>que</strong> leur égal. Sinon, ils ne diraient pas : "le<br />

bon Dieu". S'ils étaient pénétrés de sa grandeur ils en perdraient la <strong>par</strong>ole <strong>et</strong>, <strong>par</strong><br />

vénération, n'oseraient pas le nommer."<br />

Certes, la problémati<strong>que</strong> du livre de Job s’inscrit dans la réflexion sur la souffrance du juste<br />

<strong>que</strong> la pensée juive tenait de la religion mésopotamienne mais le texte vétéro-testamentaire<br />

ne débouche en rien sur ce qui sera la révélation christi<strong>que</strong>, la subversion du sacrificiel,<br />

toujours associé à la figure du maître. Par ailleurs, l’épilogue du livre de Job voit Dieu<br />

demander le sacrifice de sept taureaux <strong>et</strong> de sept béliers <strong>et</strong> Job recevoir, à nouveau, ses<br />

grâces <strong>et</strong> ses bienfaits qui lui procurèrent de nombreux biens matériels <strong>et</strong> une nombreuse<br />

descendance pour mourir vieux <strong>et</strong> rassasié de jours. Ce qui nous semble <strong>par</strong> contre plus<br />

intéressant dans le livre, c’est la présence auprès de Dieu de l’Adversaire, le diable,<br />

responsable des malheurs du per<strong>son</strong>nage.<br />

Le diable <strong>et</strong> la conception augustinienne de la <strong>«</strong> privatio boni ».<br />

Si nous revenons au début de <strong>notre</strong> essai, celui du <strong>«</strong> Seigneur, nous recognois<strong>son</strong>s <strong>que</strong><br />

toutes nos afflictions viennent de ta main qui est juste juge <strong>par</strong>ce <strong>que</strong> nous t’avons<br />

instamment provoqué à courroux », nous voyons <strong>que</strong> le malheur des hommes provient de la<br />

justice vengeresse de la divinité. Nous avons vu qu’Héraclite écrivait exactement la même<br />

chose. A ce suj<strong>et</strong>, on peut faire le jeu de mot du Seigneur = saigneur. Pourquoi alors, dans le<br />

livre de Job, la présence de Satan, responsable des souffrances infligés au<br />

per<strong>son</strong>nage puis<strong>que</strong> dans un pur monothéisme c’est Dieu lui-même qui inflige les punitions<br />

en expiation des péchés ? CG Jung soutenant sa thèse de la <strong>«</strong> coïncidencia oppositorum »<br />

de bien <strong>et</strong> de mal en Dieu cite le pape Clément de Rome qui professait <strong>que</strong> Dieu régentait le<br />

monde avec une main droite <strong>et</strong> une main gauche. La main droite signifiait le <strong>Christ</strong> <strong>et</strong> la main<br />

gauche Satan » (cf. Réponse à Job p. 244). Or si Satan est une <strong>«</strong> main dont viennent toutes<br />

nos afflictions », il est ainsi un équivalent des Erinnyes de Zeus qui punissaient l’hybris<br />

humain. D’un autre coté, tout comme Abraham est, comme modèle du <strong>«</strong> serviteur de dieu »,<br />

l’avocat de la défense des habitants de Sodome <strong>et</strong> Gomorre contre la colère de Dieu, le<br />

<strong>Christ</strong> serait donc bien, comme suprême serviteur de Dieu <strong>et</strong> dans une opti<strong>que</strong> sacrificielle,<br />

l’avocat de la défense qui apaise c<strong>et</strong>te colère de Dieu.<br />

C’est d’ailleurs ce <strong>que</strong> dit Job qui face à l’acharnement de l’Adversaire, ayant une délégation<br />

de Dieu lui-même, en appelle à un défenseur :<br />

Dès maintenant, j’ai dans le ciel un témoin,<br />

Là-haut se tient mon défenseur. (Job 16 : 19)<br />

Je sais, moi, <strong>que</strong> mon défenseur est vivant,<br />

Que lui, le dernier, se lèvera sur la terre » (Job 19 : 25).<br />

Néanmoins, Satan est avant tout celui qui tente <strong>et</strong> s’oppose à la loi morale, au décalogue qui<br />

interdit les désirs miméti<strong>que</strong>s. Une grande <strong>par</strong>t des articles des commandements divins<br />

concerne la convoitise des biens <strong>et</strong> la jalousie d’autrui. Caïn tue Abel <strong>et</strong> le diable est<br />

fondamentalement celui qui fait verser le sang d’autrui mais l’Ancien Testament répondait au<br />

sang versé <strong>par</strong> le sang versé. On sait <strong>que</strong> le <strong>Christ</strong> s’opposera à c<strong>et</strong>te loi du talion :<br />

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