Comune di Roma - Urbact

les défis de la
participation
Trois tensions opposées: une lecture des transformations
urbaines contemporaines
Les expériences accumulées durant ces dernières années
par les villes ayant des expériences de participation
ont mis en évidence certaines problématiques qui
semblent cruciales. Focaliser ces problématiques peut
être utile dans les processus en cours pour dépasser
les parcours réalisés, pour améliorer l’impact concret
et positif des processus participatifs sur la réalité quotidienne
des populations des villes de petite et grande
taille ayant participé aux réseaux Urbact.
Chaque ville a sa spécificité liée à des différences de culture,
d’expérience, de conditions économiques et sociales,
d’organisation territoriale et de système politique et
administratif; notre effort, dans ce chapitre conclusif,
tend à la compréhension des défis communs qui nous
attendent dans les années à venir.
Les cas et les exemples que nous avons pris en considération
dans les pages précédentes de ce manuel ont révélé
un potentiel, mais aussi des limites qui nous montrent les
frontières qui sont encore à a atteindre et à dépasser.
Les défis de la participation, dans un grand nombre de
cas, semblent dériver de trois «tensions» essentielles:
• La tension entre l’inclusion et l’exclusion, entre «ceux
qui sont au dedans» et «ceux qui sont au dehors», parmi
ceux qui sont intégrés dans la ville et ceux qui sont exclus
de la politique ou qui n‘ont pas accès non plus aux
ressources matérielles et sociales. Cela ne concerne pas
seulement la sphère économique, mais aussi la sphère
culturelle et plus généralement la question d’une vie
commune conjuguant égalité et diversités.
• La tension entre Top Down et Bottom Up, qui oppose
une approche hiérarchique descendante à une approche
partant des ressources et demandes locales. Cette
différence se traduit souvent par une tension entre les
institutions - qui ne sont pas en mesure de recueillir la
richesse qui provient de la société, d’une part, et des
formes sociales d’organisation en mesure de proposer
des projets et initiatives d’autre part. Souvent ces initiatives
venant du bas ne parviennent pas à se développer
par manque de soutien de la part des institutions
mêmes, d’autres fois, elles arrivent à s’auto-organiser
promouvant de nouvelles approches du logement, de
la production pour la construction d’espaces qui se
rapprochent des idéaux et des critères auxquels les
habitants aspirent individuellement et collectivement.
• La tension entre les aires centrales et marginales, qui
ne correspond plus à l’opposition traditionnelle centre-périphérie,
où le centre est la partie de la ville offrant
des opportunités et une forte qualité de vie, et la
périphérie qui est le lieu où sont délocalisées les fonctions
et les populations moins désirables, ou plus généralement
le lieu du retard économique et culturel,
des lieux lointains de la métropole. Comme on peut
l’observer dans de nombreuses villes du Réseau Partecipando,
le centre-ville concentre souvent les problématiques
les plus graves et les populations avec le plus
de difficultés, tandis que la «banlieue» devient de plus
en plus un refuge pour les populations plus aisées, qui
fuient des villes considérées comme invivables. Cela
produit des modèles territoriaux dont la lecture est
complexe, et qui se caractérisent par une alternance
souvent imprévisible de territoires concentrant les capitaux
et les opportunités et de territoires exclus des
flux et opportunités de développement.
Ces trois tensions se mêlent et se superposent, faisant
obstacle aux tentatives d’auto-organisation propres
des communautés d’habitants et à la mise en œuvre
de politiques publiques efficaces qui puissent répondre
aux nouvelles exigences sociales comme atteindre
les exclus et améliorer la qualité de la vie.
Les possibilités de relever ces défis dépendent de la capacité
à dépasser ces tensions, et les politiques traditionnelles
qui les ont produites.
06. Les défis de la participation
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