Comune di Roma - Urbact

Quels sont les éléments qui peuvent aider
la conception d’un projet partagé?
Une grande contribution vient de l’approche générale
que de nombreuses techniques ont en commun: elles
agissent comme une sage femme, en clarifiant et en rendant
‘explicites’ des besoins et désirs ‘implicites’, qui ne
sont pas évidents dans un premier temps ou sont difficiles
à interpréter et transformer en projets.
La plupart des méthodologies participatives structurées
tendent à agir surtout sur la création d’espaces confortables
et relaxants, qui favorisent l’ouverture au dialogue,
à l’écoute et au respect des opinions des participants.
Elles tendent aussi à combattre les risques des
phénomènes d’auto-sélection ‘darwinienne’ des participants
et qui ne laisserait survivre que les plus motivés en
bout de course. Ces risques se présentent lorsque les
processus sont ennuyeux, improductifs ou monopolisés
par des personnes mieux formées au discours en public.
Si l’on considère l’importance de ces objectifs, il faut
souligner combien il est déplacé d’imaginer la construction
d’un processus participatif sans lui attribuer aucun
budget. Le manque d’investissements sur la «structuration»
des processus, sur la production de matériaux
d’information et sur la construction d’équipes de professionnels
formés pour guider et soutenir leur succès
peut en effet représenter une réduction considérable de
leur efficacité.
Attention:
L’assemblée - même si elle est formellement ouverte à tous
- est souvent un évènement de type ‘sélectif’. Elle tend en
effet à ‘séparer’ par une estrade ou une table ceux qui gèrent
un processus décisionnel de ceux qui habitent un
territoire, et peut stimuler à s’exprimer seulement les sujets
les plus habitués ou motivés à le faire. Des groupes
de travail plus restreints permettent, en général, une
plus grande équité parmi les participants et offrent plus
de possibilités d’approfondir les questions traitées. Ces
annotations ne doivent cependant pas cependant s’entendre
comme des règles absolues et sans exceptions.
Il existe, en effet des lieux et des moments du processus
participatif où la formule de l’assemblée est plus efficace,
tandis que les parcours qui subvertissent trop les règles
sociales et les hiérarchies décisionnelles ‘formelles’ sont
mal vus et suscitent des scepticismes…
Est-ce que l’emploi de méthodologies
structurées est en soi une garantie
d’efficacité du processus participatif?
NON. Construire un parcours de participation doit
être un acte créatif, et non mécanique. Un ‘outil’ est
en soi neutre, et c’est la manière dont on s’en sert qui
permettra d’en maximiser le potentiel.
Chaque méthodologie a des ‘limites internes’ dépen-
dant de la durée du processus participatif et de l’articulation
de ses phases, le nombre et la typologie des
acteurs combinés aux objectifs à atteindre et les compétences
du médiateur facilitant la rencontre.
La réalisation d’enquêtes préalables et de cartes des
énergies, des conflits et de la vitalité sociale d’un territoire
peut aider à appliquer des règles d’organisation
plus efficaces aux processus de dialogue social.
Articuler dans la continuité le flux
de communication d’un processus
qui s’oriente vers des objectifs stratégiques
a moyen et long terme, en recherchant
des résultats concrets à chaque étape
L’emploi de formules d’organisation structurées peut
quoi qu’il en soit nourrir la confiance permettant d’atteindre
à chaque étape du parcours participatif des
nouveaux résultats qui s’additionnent à fur et à mesure.
Pour cela, il est cependant indispensable que le citoyen
soit clairement informé de ce qu’il a à gagner en s’engageant
dans le processus, et qu’il puisse percevoir une
‘volonté politique’ soutenant le respect des décisions
prises durant le processus et ses débouchés concrets.
Attention:
Il advient souvent que les professionnels usent de propositions
méthodologiques élaborées et de techniques structurées
pour cacher le ‘vide essentiel’ de leur incapacité à
lire le contexte et à adapter le parcours participatif à ses
nécessités spécifiques. Si ce rapport de ‘connaissance réfléchissante’
est absent des techniques, celles-ci se réduisent
à un ‘produit de marketing’ pour la vente d’expertises,
perdant leur force et leur efficacité. Il existe de plus
des acteurs sociaux qui se méfient de l’excès de ‘technicité’
dans les processus de dialogue, faisant apparaître le
parcours comme ‘piloté’, plutôt que d’être une politique
ou un projet véritablement ouvert aux suggestions extérieurs
à la politique.
Combien la personne qui choisit ou emploie
une technique influera-t-elle
sur la réalisation des objectifs?
Les techniques - en elles-mêmes - peuvent être bien ou
mal employées, elles peuvent l’être consciencieusement,
mais avec de mauvais résultats, ou vice-versa.
Cela dépendra beaucoup de la personne qui les emploie,
et comment elle le fait.
Actuellement, de nouvelles figures professionnelles
acquièrent une place toujours plus importante dans
les processus de participation: modérateurs, facilitateurs,
animateurs ou autres… Elles ont un rôle ‘complexe’
qui ne peut être la simple ‘exécution’ de techniques
répétées à l’infini avec professionnalité ni ‘froi-
05. Participation, comment?
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