Comune di Roma - Urbact

participation,
comment?
L’organization des processus participatifs
Témoignage d’un homme de terrain, responsable d’un service technique dans l’agglomération grenobloise
“Quand on présente un projet, l'un des gros points difficiles, c'est que les gens arrivent à se représenter dans l'espace ce qu'on
leur propose. On est toujours à faire, je dirai peut-être malheureusement, nos éléments classiques, c'est-à-dire les plans, les rétroprojecteurs,
les vidéos etc. mais ils n'arrivent pas à se représenter à l'échelle réelle ce que ça représente vraiment. (...) On va faire
une 4ème réunion sur le site du marché de la Ponadière, et là, on va matérialiser avec de la peinture ce que vont représenter les
aménagements d'espaces verts, la géométrie de la place et tout, pour qu’ils puissent bien voir à grandeur réelle ce que va être le
projet. Il faut que les gens puissent se rendre compte concrètement, ben voilà, “l’allée elle sera à tel endroit, elle fera telle largeur
etc.” Et à partir de là, les choses sont un peu différentes. Je dirais que tous les moyens de communication que vous pouvez avoir,
bon bien sûr, ils sont nécessaires, mais pour la compréhension des habitants, il faut arriver à leur amener des choses concrètes.
C’est aussi un travail interactif avec des habitants. Parce que ce qu’ils veulent, c’est que vous puissiez leur expliquer avec des
phrases simples et des réponses simples” (Grenoble)
Existe-t-il des modèles d’organisation et des méthodologies universellement valables qui assurent le succès des processus
participatifs? Existe-t-il des formes de communication meilleures que d’autres pour l’implication des habitants et
pour maintenir le ‘fil rouge’ du dialogue tout au long des différentes étapes d’un processus?
L’expérience des différentes villes du réseau suggère qu’un regard sur ce qui se fait ailleurs est essentiel afin de mûrir
et enrichir ses propres expériences. Mais elle indique que parmi les multiples outils pour impliquer les habitants,
il n’y en a pas «un» qui soit le meilleur dans l’absolu, qui soit toujours et en tout lieu le plus adapté.
Elle révèle enfin que dans la pratique, les modèles que nous décrirons ne sont en fait que rarement appliqués «à la
lettre». Souvent, ils ne sont même pas connus des techniciens des administrations locales, les expériences mises en
oeuvre ayant ainsi un caractère empirique. Elles s’inspirent tantôt des écoles de pensée de l’Action Planning anglosaxon,
tantôt du budget participatif latino-américain.
La réflexion, au sein du réseau, est donc partie d’expériences concrètes et imparfaites, parfois soutenues par des théories,
et parfois par l’élaboration spontanée de pratiques innovantes créatives. Ce parcours a renforcé parmi les participants
la conviction que la «transférabilité» des méthodes, qu’elles soient codifiées ou non, est en soi un mythe romantique,
tandis que c’est la capacité d’adapter des méthodes participatives au territoire et à ses caractéristiques physiques,
sociales et institutionnelles qui va faire la différence. De ce point de vue, tout processus participatif fonctionne
comme espace d’apprentissage «in progress», tendant à accumuler et valoriser les savoirs dans la durée. A cet effet, il
est fondamental que tout parcours de dialogue social sorte de la phase des annonces et de la programmation en cercle
clos pour se “salir les mains” et être mis en question au contact de la réalité expérimentale concrète. Il semble de
plus indispensable que chaque expérience réelle s’accompagne d’un suivi minutieux et d’une évaluation critique régulière
portant sur la correspondance entre les résultats obtenus et les objectifs de départ, ainsi que sur les effets «imprévus»
(positifs ou négatifs).
Le développement de ce chapitre n’entend pas donner un simple éventail des «modèles affirmés» de parcours et techniques
de participation (qui ne seront cités qu’à titre informatif). Nous avons préféré prendre le temps d’expliciter et
illustrer quelques orientations qui - au sein du projet «Partecipando» - ont émergé comme facteurs probables de succès
ou d’insuccès d’une expérience de dialogue social. Ceux-ci s’articulent autour de 6 thématiques principales:
• l’explicitation et la clarté des règles et des enjeux d’un processus
05. Participation, comment?
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