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04. Participation, quand? 58 Dans ces deux exemples la concertation ne s’arrête pas à la phase d’élaboration, mais perdure tout au long du processus de réalisation, notamment pour adapter le projet, vérifier l’état d’avancement, initier si nécessaire des actions complémentaires et d’accompagnement, maintenant ainsi une dynamique de mobilisation citoyenne sur les territoires concernés, favorisant ainsi le mieux vivre ensemble et la solidarité. Attention: Le niveau d’implication de la communauté peut être minimal (lorsque les autorités communiquent au maximum ce qu’elles ont décidé et ce qu’elles réalisent) ou maximal (lorsque la communauté elle-même assume la responsabilisation de l’élaboration à la gestion ordinaire d’une initiative), mais la réflexion est toujours plus enrichissante lorsque l’on se situe entre les deux, dans des situations composites. Leçons de l’expérience DIALOGUE TOP DOWN / BOTTOM UP (ROMA) Dans la ville de Rome, se sont révélés, ces dernières années, des cas intéressants de dialogue top down/bottom up nés sous l’impulsion de mouvements organisés de façon autonome. Ces mouvements, à travers l’intervention directe sur le territoire sur des thématiques dans lesquelles le social prédomine (espaces publics d’association et de production culturelles, politiques du logement, économie solidaire, etc) ont acquis un poids toujours plus important, jusqu’à devenir des interlocuteurs intéressants pour l’administration. Ainsi, plus de 30 centres sociaux autogérés présents dans la ville, la Coordination de lutte pour le maison (Action), les réalités de l’Autre Economie de Rome, expérimentent des pratiques intéressantes d’autorénovation des édifices, aussi bien résidentiels que d’usage collectif, de reconstruction de l’espace public, de création d’espaces pour la promotion et la visibilité des réalités de la consommation critique et de l’économie solidaire. Dans ce cas aussi, émerge une idée mûrie suite aux diverses rencontres du réseau: s’il est vrai que les processus peuvent être identifiés essentiellement par leur caractère top down ou - à l’opposé - bottom up, l’expérience enseigne que, dans de nombreuses situations, pour mieux comprendre le contexte et opérer avec plus d’efficacité, il faut dépasser cette dichotomie: les études de cas révèlent qu’un mélange entre des caractères de prise de décision et des composantes d’ouverture des processus décisionnels est plus fréquent. Le schéma de Wates suggère en effet que l’adoption de catégories comme “autorité“ ou “communauté“ est trop unitaire et générale. Dans les situations concrètes, les séparations, les contaminations, les alliances, les moments de confrontation s’articulent entre les composantes des communautés locales et les différents secteurs du pouvoir public. Il ne s’agit que rarement de deux fronts compacts et distincts. L’analyse des différents cas, décomposés par phases, a également mis en évidence, le fait que la participation peut être considérée comme condition conjoncturelle d’efficacité des processus de gouvernement du territoire, mais peut aussi être entendue comme le résultat de certains processus existants. Il est évident qu’il s’agit là de choses différentes, qui peuvent répondre à des intentions et des programmes différents. Attention: Pour un même territoire ou une société locale, un processus qui, du point de vue des productions, a eu des résultats peu satisfaisants, peut en revanche probablement avoir joué un rôle significatif dans la construction de réseaux de confiance, de compétences, créant ainsi de bonnes conditions de départ pour un autre processus. Il est donc évident que les processus participatifs ont une valeur transversale - entre les objets techniques et politiques - assumant (pour le bien et pour le mal) une valeur qui transcende les questions plus concrètes. Leçons de l’expérience CONTRAT DE QUARTIER DU PIGNETO (ROMA) Le Contrat de Quartier du Pigneto à Rome a conduit à l’activation de financements ultérieurs (création d’un Bureau d’Urbanisme Municipal avec le Plan de soutien de la ville, le Plan Social de Zone, nouveau Contrat de Quartier Villa Gordiani) et pour l’établissement de certaines pratiques participatives créant un effet de réseau entre des projets, autrement, épisodiques. À signaler aussi l’impulsion vers l’activation d’un règlement communal de la participation.
La lecture par phases - tout en conservant un regard critique - peut aussi conforter l’orientation générale vers une plus forte ouverture des processus décisionnels concernant la vie des territoires et les espaces de vie commune: intervenant souvent dans les lieux de grande incertitude où le conflit est latent, présent ou probable, les formes de construction et de prise des décisions, devraient s’ouvrir si possible dès l’émergence des problèmes et pas seulement (à la fin) pour se limiter à la propagande des solutions qui étaient pré-définies. Leçons de l’expérience GROUPE DE FOLLOW UP DE PARTICIPANDO (AGGLOMÉRATION GRENOBLOISE) L’Agglomération Grenobloise, après le séminaire local, auquel beaucoup d’habitants et d’élus ont participé, a constitué un groupe de follow up du proget Partecipando qui en a suivi les différentes phases et a travaillé activement aux réflexions sur le parcours entrepris et à la révision des matériaux produits par certaines villes du réseau. Conclusion Attention: A chaque étape de développement d’un projet, il est possible de donner un rôle clé aux habitants, rôle qui ne se limite pas à la collaboration dans la construction du projet ou la prise de décisions, mais pouvant aller jusqu’à l’auto-construction, la responsabilité du suivi et de l’évaluation, la gestion en première ligne des espaces et des activités. La lecture par phases sert aussi à indiquer les modalités et les outils d’ouverture plus adaptés suivant l’étape dans laquelle on se trouve. Un focus group proposé dans la phase d’exploration initiale d’une problématique peut être pensé et géré de façon sensiblement différente par rapport à un même type de rencontre, organisé dans un contexte où l’on doit intervenir sur une solution déjà préfigurée, décidée et/ou en cours de réalisation, avec éventuellement des problèmes de réalisation. Il est aussi évident que certains outils sont plus appropriés pour certaines phases et d’autres pour d’autres moments. Ce postulat nous permet de suggérer qu’une culture démocratique accomplie, cherchant des solutions appropriées pour gouverner un territoire complexe en ce début de second millénaire, ne peut plus accorder à la participation un caractère encore trop souvent occasionnel. Celle-ci doit devenir une pratique permanente des autorités et des citoyens, qu’il faudra employer au cas par cas et avec esprit critique. 04. Participation, quand? 59
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