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Colloque international:L'information numérique et les enjeux de la société d'information
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comprenant les spécifités culturelles, comme l’ont fait
au cours des siècles les grands marchands de la route de
la soie. Le meilleur moyen d’éviter le scénario
catastrophe du choc des civilisations prédit par
Huttington est de développer les passerelles, les
interfaces culturelles. Il s’agit que chaque élite d’un
pays ne se contente plus soit d’exalter les sentiments
nationalistes soit de copier les valeurs occidentales,
mais plutôt réalise que ses valeurs de références sont à
métisser avec celles vécues ailleurs, dans un processus
d’anamorphose.
Les passerelles entre cultures, que ce soit par
l’intermédiaire de médiateurs, de diasporas,
d’intellectuels et d’artistes, permettent de réaliser des
adoptions de valeurs proposées par les autres parties
impliquées et réciproquement. Les droits de l’homme
figurent parmi elles, comme s’y trouvent la garantie de
la liberté d’expression, tout comme les droits
fondamentaux à se nourrir, être logé, soigné et éduqué.
Le droit d’accès à l’information et à la formation se
décline aussi dans ce contexte. Les passerelles entre
cultures servent aussi aux populations qui ont le loisir
de cultiver leurs racines mais peuvent profiter du climat
de tolérance général pour avoir plus de liberté. L’enjeu
du mode de gouvernance est la définition des règles
spécifiques s’appliquant à un territoire donné. Les
éléments locaux et globaux sont à combiner dans la
perspective du développement durable selon des
déclinaisons spécifiques à chaque cas. L’efficacité des
interfaces culturelles pourra être mesurée à la qualité
des échanges et à leur aptitude à résorber les conflits
potentiels en interne au sein de la même aire culturelle
et en externe entre aires culturelles distinctes.
Les normes ouvertes rendent possibles des
configurations techniques adaptées à la diversité
culturelle
Les normes ont comme finalité de répondre aux cinq
objectifs suivants : accessibilité, ré-utilisabilité,
durabilité, adaptabilité, interopérabilité. Dans le
domaine de l’accès au savoi en ligne, l’accessibilité
facilite la recherche et l’identification des contenus et
composants en ligne. La ré-utilisabilité permet d’utiliser
les mêmes contenus et composants à différentes fins et
applications, dans différents produits, contextes et
modes d’accès.La durabilité permet d’éviter un nouveau
développement ou une réingénierie des formats de
contenus et des composants dans le cas de changements
du support logiciel et technique.L’adaptabilité est
rendue possible par la modularisation des contenus et
des composants pour mieux répondre aux besoins des
utilisateurs. L’interopérabilité permet de faire
fonctionner ensemble des composants logiciels grâce à
des interfaces communes.
Grâce aux normes garantissant l’interopérabilité, le
consommateur ne risque plus d'être prisonnier d’un
vendeur ou d’un produit en particulier. En effet, les
modules logiciels normalisés pourront communiquer
entre eux. De plus, à mesure que les applications
intégrées cèdent le pas à des logiciels utilitaires qui
peuvent être facilement être agencés entre eux, les coûts
des dispositifs ont tendance à diminuer. Pour les
vendeurs d’outils, les normes d’interopérabilité
éliminent la nécessité d’écrire une interface pour chaque
produit différent, comme le veut actuellement
l’approche propriétaire. Les coûts de développement
s'en trouvent réduits alors que la taille du marché
potentiel pour un même produit s'en trouve accrue. Du
point de vue de l’éditeur de contenu, les normes
permettent de produire le matériel pédagogique dans un
seul format utilisable par plusieurs systèmes ou outils de
formation en ligne par exemple. Le fait de pouvoir les
installer sur des systèmes différents est une garantie de
la pérennité de leurs usages. Les normes facilitent aussi
le travail du concepteur du matériau éducatif, en
donnant accès à de larges dépôts d'objets ou ressources
pédagogique réutilisables. Les normes incitent
également à créer des contenus modulaires plus faciles à
maintenir et à mettre à jour.
La recherche du consensus telle qu’elle se pratique à
l’ISO entre représentants nationaux est ambiguë car elle
peut déboucher sur l’imposition d’un modèle unique
d’accès au savoir en ligne sous couvert de
normalisation. Le consensus peut s’établir autour d’une
proposition correspondant à une position dominante
d’un pays ou d’un groupe d’industriels. A la place, il est
souhaitable de considérer deux types d’actions : le
développement de concepts génériques prenant en
compte les diverses acceptions correspondant aux
diverses aires culturelles. Autrement dit, il s’agit d’être
le moins restrictif possible au niveau des définitions
utilisées servant de base à l’établissement de normes.
D’autre part, une bonne manière de favoriser
l’émergence de contenus locaux sur les réseaux est la
mise sur un pied d’égalité des outils utilisés, de garantir
leur neutralité culturelle en les rendant interchangeables
et non plus porteurs d’une idéologie et d’un type de
comportement spécifique. L’effort porte sur la
normalisation d’interfaces standardisées. Ce processus
d’accommodation et d’adaptation nécessite pour se
produire, une gymnastique intellectuelle de la part des
représentants concernés des nations impliquées. Il
convient que les normes proposées soient suffisamment
évolutives pour qu’elles puissent épouser l’évolution
des usages et non l’inverse, avec le plus de précision
possible apportée aux aspects techniques à des fins de
transparence, la plus grande flexibilité étant envisagée
ISD, Tunis
14-16 avril 2005