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Colloque international:L'information numérique et les enjeux de la société d'information
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L’ORGANISATION DE L’ENSEIGNEMENT EN LIGNE : LIMITES ET CONTRAINTES
La société, selon l’expression consacrée, devient une
« société de l’information ». Corollaire, « l’information
numérique », terme générique, touche aujourd’hui tous
les domaines liés de près ou de loin à l’information, la
communication et la formation utilisant les technologies
de l’information et de la communication.
L’enseignement et la pédagogie constituent un de ces
domaines et on parle aujourd’hui d’enseignement en
ligne et de pédagogie numérique. En effet, les
technologies de l’information et de la communication et
l’avènement du multimédia ont profondément
bouleversé le secteur de la formation, surtout celui de
l’enseignement supérieur et sont aujourd’hui au cœur
des préoccupations des acteurs de l’enseignement
supérieur en raison des possibilités et des enjeux qu’ils
offrent. A cet effet, suite à des politiques ministérielles
lancées par le Ministère de l’Education Nationale
français, nous avons assisté à la constitution
d’universités virtuelles visant à proposer une offre de
formation universitaire, innovante, ouverte et à distance,
utilisant les nouvelles technologies de l’information et
de la communication.
L’innovation pédagogique qu’apportent les universités
virtuelles et l’enseignement en ligne conduit à poser des
questions concernant les acteurs intervenant dans ces
organisations (spécialisation, métiers et compétences),
l’organisation du travail entre ces acteurs (processus de
production de l’enseignement à distance) et l’impact sur
le comportement des acteurs de l’enseignement
supérieur, sur leurs pratiques et sur les relations entre
eux.
Nous nous proposons dans cette communication
d’étudier d’une part l’implication des TIC sur
l’organisation de l’enseignement et les acteurs qu’elle
fait intervenir : la mise en oeuvre de l’enseignement à
distance dissocie, spécialise les rôles et nécessite un
travail collaboratif et interactif à différents niveaux.
D’autre part, l’entrée des TIC dans l’enseignement
supérieur soulève de nombreuses questions et les
réponses proposées ne sont pas nécessairement
convergentes en théorie et en pratique. A la question de
savoir « si ce sont les TIC qui permettent l’accès à une
plus grande richesse intellectuelle et économique ou si
Sana MILADI
c’est la richesse qui permet l’accès à une technologie
que certains considèrent comme onéreuse », les
enquêtes de terrain que nous avons pu mener jusqu’à
aujourd’hui nous permettent de dire que les TIC n’ont
pas d’effets mécaniques. Nous ne pouvons étudier leur
effet qu’en interaction avec les acteurs qui les utilisent
et le contexte dans lequel elles sont utilisés. Les jeux
des acteurs intervenant dans l’enseignement en ligne
médiatisent les conséquences de l’implantation des TIC.
L’utilisation et le développement des technologies sont
très dépendants des cadres sociaux, culturels et
organisationnels où ils sont appliqués, qui peuvent
constituer des contraintes s’ils ne sont pas pris en
compte. Ainsi nous ne pouvons faire abstraction, surtout
dans l’enseignement supérieur marqué par une forte
culture universitaire et une organisation de travail
autonome, des acteurs qui vont utiliser les TIC et mettre
en œuvre l’enseignement en ligne. L’usage, l’insertion
et l’effet attendu des TIC dans l’enseignement
nécessitent de nombreux ajustements et une certaine
réorganisation de l’enseignement supérieur.
L’enseignement en ligne et plus généralement la
« société de l’information » ne pourront prétendre se
concrétiser en privilégiant les aspects technologiques
sans prendre en compte les aspects pédagogiques,
culturels, organisationnels.
La méthodologie de l’action organisée :
Cette proposition de communication s’inscrit dans le
cadre d’une thèse de doctorat en cours sur l’utilisation
des technologies d’information et de communication
dans l’enseignement supérieur (cas des campus
numériques français suite à l’appel d’offres des
Ministères de l’Education Nationale et de la Recherche
lancés en 2000, 2001 et 2002 en France), au Centre de
Sociologie des Organisations, laboratoire rattaché au
CNRS et à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, sous
la direction de Christine Musselin, directeur de
recherche au CSO/CNRS.
La méthodologie utilisée est celle de l'analyse
stratégique des organisations et des systèmes, telle
qu'elle a été développée par Michel Crozier et Erhard
ISD, Tunis
14-16 avril 2005