l'information numérique et les enjeux de la ... - smsi :: tunis 2005

performances ont été réalisées au niveau de la
codification des caractères arabes 1 : ASMO 449 et ISO
10646, d’Unicode. Cependant, certaines difficultés
d’accès au contenu sur Internet qui subsistent ne sont
pas toujours propres aux langues non latines :
au niveau des logiciels et systèmes experts :
développement de logiciels de navigation multilingues,
de traduction automatique, OCR arabe, etc.
au niveau du traitement de l’information : problèmes
d’indexation automatique de texte en langage naturel.
Au niveau des usages : les interfaces homme-machine
arabo-latines ; usagers et modélisation des pratiques
d’accès à l’information, etc.
Le multilinguisme représente un enjeu essentiel pour
l’accès aux connaissances et le fossé cognitif chez les
créateurs d’information s’approfondit par un fossé
linguistique chez le public.
Les bibliothèques arabes comme points d’accès
public à l’information :
Les points d’accès public au savoir sont nombreux.
Certains sont liés au système d’enseignement (écoles et
universités) et d’autres au système culturel
(bibliothèques, centres culturels, cybercafés), etc. Nous
limitons notre analyse aux bibliothèques pour étudier le
degré de leur implication dans la diffusion de la pensée,
de la culture et des œuvres scientifiques et littéraires
sous leurs formes numérique et imprimée.
Les principaux traits qui caractérisent le réseau des
bibliothèques dans le monde arabe peuvent se présenter
de la manière suivante 2 :
Les statistiques exhaustives et les données descriptives
relatives aux bibliothèques font défaut en raison de
l’absence de répertoires complets de bibliothèques et de
sites des associations de bibliothécaires arabes.
Les infrastructures des bibliothèques et services
d’information et de documentation (SID), toutes
catégories confondues, sont assez bien implantées dans
tous les pays arabes. Toutefois, les ressources humaines
et matérielles de ces établissements sont inégalement
réparties selon les pays et même à l’intérieur des pays.
La plupart des bibliothèques et SID ont été fondés au
cours du XXeme siècle, à l’exception de certains qui ont
pris naissance au XIXeme siècle. Certains
établissements ont réussi à présenter des services
documentaires performants telles que la Bibliothèque du
Roi Abdelaziz de Riyadh, la Grande bibliothèque du
1 ibid
2 ABDELHEDI, Fethi ; SHAHIN, Shérif.- Les
bibliothèques publiques et les bibliothèques
nationales dans le monde arabe .- Tunis :
ALECSO, 2003
Recueil des résumés
de communications
Conférences inaugurales
Caire, BU de Sharjah, Cerist d’Alger, Médiathèque de
Tunis.
Les infrastructures documentaires sont placées sous le
contrôle de plusieurs autorités de tutelle sans la moindre
coordination entre-elles. Signalons aussi l’absence de
politique documentaire dans plusieurs pays arabes et à
l’échelle interarabe.
Le financement des bibliothèques se fait sur fonds
publics mais les budgets sont insuffisants et ne
répondent pas aux besoins croissants des établissements.
Le secteur privé ainsi que les fondations pieuses
commencent à s’intéresser au secteur des bibliothèques :
création de la bibliothèque publique Abdelhamid
Schuman à Amman, Bibliothèque du Centre Jomaa
Majed à Dubaï, Bibliothèque de l’Association
d’assistance sociale du Caire, etc.
Les principaux problèmes que rencontrent ces
bibliothèques sont : manque de normes et d’autres outils
de travail documentaire, fonds documentaires peu riches
et toujours sur support papier, avec quelques exceptions,
absence de coopération entre bibliothèques.
Quant à l’usage des TIC, les grandes bibliothèques ont
commencé à développer des SGBD, des sites web pour
mettre en ligne leurs OPACs, et d’autres produits et
services tels que les bibliothèques numériques et les
liens vers les ressources électroniques. Toutefois,
beaucoup de travail reste à faire pour établir une
infrastructure d’Internet, numériser le patrimoine écrit,
former le personnel et les usagers à la bonne
exploitation des TIC.
La radioscopie de l’état de ces bibliothèques, que nous
avons essayé de faire , montre que ces établissements ne
sont pas tout à fait en mesure de répondre aux besoins
informationnels des usagers et ne donnent pas accès
rapide aux connaissances.
Internet et censure : un enjeu de taille :
Les bibliothèques soutiennent et encouragent la liberté
intellectuelle telle qu’elle est définie par les
constitutions et la Déclaration universelle des droits de
l’homme des Nations Unies 3 . Cependant certains textes
juridiques et conventions internationales imposent des
limites à cette liberté, telle que la défense de la sécurité
nationale, la sauvegarde de l’ordre public, la protection
de la moralité publique, la protection des enfants. Le
concept de censure reste problématique et objet
d’interprétation allant d’une espèce d’autorégulation des
3 Déclaration d’IFLA sur les bibliothèques et la liberté
intellectuelle, La Haye 25 mars 1999.( cette
déclaration a été préparée par IFLA/FAIFE
(Comité sur la liberté d’accès à l’information et
sur la liberté d’expression d’IFLA)
www.ifla.org (visité le 18/11/2004)
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