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Colloque international:L'information numérique et les enjeux de la société d'information
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contourner les entraves et les contraintes normatives et
d'inventer de nouveaux modes d'usage.
Toutefois, pour tirer le meilleur profit des nouveaux
moyens d'accès à la connaissance, il faut d'abord être
convenablement outillé ( équipement, connexion...), et
avoir une maîtrise minimale du savoir-faire y afférant .
Or, le taux de pénétration d'Internet dans les pays
arabes, quoiqu'il soit en évolution constante, demeure
l'un des plus faibles du monde 1 ( les habitants des pays
arabes qui ont accès à Internet ne représentent en 2002
que 1,6% de la population globale avec un très fort
clivage entre les pays du golfe et le reste des pays
arabes; la Tunisie se situant en 8è` position avec un taux
de 4, 50% selon la même source). Dans ce contexte,
quel est le niveau d'accès et d'usage des TIC par l'auteur
tunisien? A-t-il connaissance des différents outils
disponibles sur le web et a-t-il suivi une formation
quelconque visant la maîtrise de ces outils ?
Comment essaye-t-il de s'approprier ces outils, réussit-il
à les exploiter pour développer son potentiel créatif et
accroître sa production scientifique ou littéraire?
Comment met-il à profit la diversité des modes
d'appropriation des TIC et tire-t-il partie des
nombreuses possibilités qu'offrent les TIC pour stimuler
sa créativité et adhérer à de nouvelles formes de
sociabilité propices à la production intellectuelle ?
Hypothèses et questions de recherche
1- L'auteur, en l'occurrence scientifique, est dans un
contexte traditionnel lésé par l'isolement relatif dans
lequel il se trouve plongé, par les cloisonnements
d'ordre institutionnel, social, culturel dans le cadre
desquels il est contraint d'agir et souvent aussi par les
difficultés à se mouvoir librement en raison du manque
de ressources disponibles..( coût élevé des voyages,
frais d'inscription onéreux aux rencontres
scientifiques..) Les différentes entraves à la recherche (
Manque de structures de recherche opérantes, faiblesse
des moyens au niveau des institutions, déphasage en
termes d'avancement de la recherche ....) aggravent son
isolement.
Les différentes possibilités de communication offertes
par les réseaux numériques forums, listes de discussion,
....) contribueraient à décloisonner l'espace du chercheur
ou de l'écrivain et àlui permettre de s'inscrire dans des
communautés scientifiques et culturelles virtuelles voire
àadhérer ou à constituer des collèges invisibles.
L'échange, l'appartenance à une communauté de pensée,
n'en déplaise à ceux qui prônent les enclaves culturelles,
constituent un facteur prépondérant favorable à la
1 Source : centre de recherche sur les Marchés internationaux,
2002. Cité dans le rapport arabe sur le
développement humain 2003 , PNUD
créativité qui est de plus en plus entendue comme
co-créativité. Les sites wiki 2 sont à ce titre très
révélateurs d'un état d'esprit nouveau où partage et
créativité sont imbriqués.
Dans quelle mesure cette hypothèse trouverait
confirmation chez les auteurs tunisiens ? Tirentils partie
des nouvelles opportunités qui s'offrent à eux sur les
réseaux et qui leur permettent d'élargir leurs horizons et
de dépasser leur supposé isolement? Sentent-ils qu'ils
pallient de la sorte à leur manque de mobilité et aux
restrictions à la circulation libre d'idées ?
2- Les possibilités d'accès aux réservoirs
gigantesques d'information ainsi qu'aux très nombreux
outils de recherche et de conception (métamoteurs,
différents types d'agents intelligents, technologies push,
annuaires, guides de liens, logiciels de simulation )
élargit considérablement le champ de créativité des
auteurs . D'autre part, une panoplie de logiciels de
navigation hypertextuelle destinés auteurs et / ou
lecteurs propose de diversifier les procédés de lecture/
écriture et permettrait à l'auteur grâce à la variété
d'outils dont il peut disposer, de personnaliser sa
création littéraire ou scientifique.
Ces outils connaissent sur le web une profusion sans
précédent. Ils permettraient d'assister l'auteur à effectuer
une lecture active et à créer des hypertextes ou
hypermédias qui stimulent davantage la pensée créative
grâce au large éventail d'associations d'idées auxquelles
ils peuvent donner forme. 3
Cette hypothèse trouverait-elle confirmation chez les
auteurs tunisiens ?
Dans quelle mesure disposent-t-ils de quelques uns de
ces nouveaux outils de recherche de l'information et de
création hypertextuelle? Ont-ils véritablement participé
à améliorer les techniques de lecture/écriture et à
développer la créativité des auteurs ? Quels sont les
problèmes qui en découlent ?
3- L'auteur dans le système traditionnel est lésé par les
obstacles à la publication qui se traduisent notamment
par les nombreux problèmes du secteur de l'édition
scientifique ou littéraire ( Nombre limité d'éditeurs et de
revues , politique éditoriale déficiente, marché du livre
restreint, habitudes lectorales peu ancrées socialement,
coût élevé du livre et problème de droits d'auteur etc ...) 4
L'édition électronique constitue-t-elle pour l'auteur
tunisien une issue convenable qui pallierait aux
2
wiki dérive d'un terme haïtien qui veut dire rapide. Les sites
wiki permettent àplusieurs auteurs d'interagir sur un
même site et de construire un contenu commun.
3
Voir mon livre «hypertexte et complexité: éloge de l'errance»,
CPU, 2003.
4
Nous faisons référence à quelques études faites sur la
question.
ISD, Tunis
14-16 avril 2005