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Apprendre ou pratiquer le français avec Jacques BREL - Madeleine

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DÉCOUVERTE<br />

(d) + (i) + (a) Dire ce qu’évoque la chanson ; caractériser l’interprète et choisir un portrait du héros.<br />

Faire éc<strong>ou</strong>ter sans donner <strong>le</strong> texte de la chanson.<br />

• Après la première éc<strong>ou</strong>te, que s<strong>ou</strong>haitez-v<strong>ou</strong>s dessiner <strong>ou</strong> écrire ?<br />

Laisser quelques minutes p<strong>ou</strong>r que chacun exprime par <strong>le</strong>s mots <strong>ou</strong> <strong>le</strong> dessin ce qu’évoque cette chanson p<strong>ou</strong>r lui.<br />

• Dans cette liste, ent<strong>ou</strong>rez <strong>le</strong>s mots qui peuvent <strong>le</strong> mieux, d’après v<strong>ou</strong>s, caractériser l’interprète :<br />

agressif t<strong>ou</strong>chant romantique<br />

poétique d<strong>ou</strong>x sentimental<br />

gai joyeux impatient<br />

triste tendre vio<strong>le</strong>nt<br />

• Voici plusieurs portraits qui p<strong>ou</strong>rraient être celui du héros de l’histoire. Lequel v<strong>ou</strong>s semb<strong>le</strong>-t-il <strong>le</strong> mieux correspondre<br />

à la chanson ? P<strong>ou</strong>rquoi ?<br />

Choisir trois dessins représentant des personnages masculins, soit de bandes dessinées qu’apportent <strong>le</strong>s apprenants,<br />

soit parmi <strong>le</strong>s représentations des héros de chansons de Brel, extraits de Brel en bande dessinée (Editions Vents<br />

d’Ouest, 1997).<br />

(d) Tr<strong>ou</strong>vez quelques mots qui riment <strong>avec</strong> <strong>le</strong> début <strong>ou</strong> la fin du prénom « Made<strong>le</strong>ine ».<br />

Exemp<strong>le</strong>s : Magnifique, madame, malade, marié, maquillage<br />

Ba<strong>le</strong>ine, reine, laine, sereine, haine<br />

Utilisez ces mots p<strong>ou</strong>r imaginer l’histoire de Made<strong>le</strong>ine.<br />

(i) Le mot « Made<strong>le</strong>ine » a deux sens : il désigne à la fois <strong>le</strong> prénom, mais aussi « un petit gâteau sucré à pâte mol<strong>le</strong>, de<br />

forme ova<strong>le</strong>, au dessus renflé » (Petit Robert).<br />

Comment imaginez-v<strong>ou</strong>s Made<strong>le</strong>ine ? Faites-en <strong>le</strong> portrait physique (tail<strong>le</strong>, c<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur et longueur des cheveux, c<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur<br />

des yeux, corpu<strong>le</strong>nce, habil<strong>le</strong>ment, …).<br />

Existe-t-il dans votre langue des prénoms qui ont aussi un sens commun ?<br />

Connaissez-v<strong>ou</strong>s en <strong>français</strong> d’autres mots qui sonnent de la même façon (on dit qu’ils sont homophones), mais qui<br />

ont des sens différents ?<br />

Exemp<strong>le</strong>s : ver, verre, vert ;<br />

mer, mère ;<br />

chair, cher ;<br />

saint, sein ;<br />

signe, cygne.<br />

Les homophones, lorsqu’ils sont écrits de la même façon s’appel<strong>le</strong>nt des homographes, ils donnent s<strong>ou</strong>vent lieu à des<br />

jeux de mots (voir sketch de Raymond Devos sur « Caen », site www.raymond-devos.com).<br />

(a) <strong>Jacques</strong> Brel a écrit d’autres chansons dont <strong>le</strong> titre est un prénom de femme : Mathilde (chanson dans laquel<strong>le</strong> il<br />

raconte une passion dévorante), Isabel<strong>le</strong> (berceuse p<strong>ou</strong>r une enfant qui dort), La Fanette, Marieke…<br />

On associe s<strong>ou</strong>vent <strong>le</strong>s prénoms à des caractères. Lisez ce qu’on peut tr<strong>ou</strong>ver sur <strong>le</strong> prénom « Made<strong>le</strong>ine » dans un<br />

dictionnaire des prénoms et, à partir des éléments que v<strong>ou</strong>s notez, imaginez l’histoire que l’on p<strong>ou</strong>rrait associer à ce<br />

prénom et que n<strong>ou</strong>s raconte <strong>Jacques</strong> Brel dans la chanson.<br />

Voir <strong>le</strong>s livres Un prénom p<strong>ou</strong>r la vie (Pierre Le R<strong>ou</strong>zic, 1978, Paris, Albin Michel) et L’âme des prénoms (<strong>Jacques</strong> et<br />

Chantal Baryosher, 2000, Paris, Les Presses de la Renaissance), ainsi que <strong>le</strong> site Internet sur <strong>le</strong>s prénoms<br />

http://www.meil<strong>le</strong>ursprenoms.com.<br />

COMPRÉHENSION<br />

Lexique<br />

(d) Tr<strong>ou</strong>ver des mots d’une même famil<strong>le</strong> sémantique et imaginer une histoire.<br />

Lisez <strong>le</strong> texte de la chanson. Plusieurs mots-clés reviennent dans <strong>le</strong>s c<strong>ou</strong>p<strong>le</strong>ts. Ils établissent <strong>le</strong> « programme » prévu<br />

p<strong>ou</strong>r passer la soirée <strong>avec</strong> Made<strong>le</strong>ine. Quels sont ces mots ?<br />

Tr<strong>ou</strong>vez d’autres mots sur <strong>le</strong> même thème :<br />

lilas > f<strong>le</strong>urs : …<br />

tram > moyens de transport : …<br />

frites > plats typiquement belges : …<br />

cinéma > loisirs : …<br />

A partir des listes que v<strong>ou</strong>s avez construites, imaginez un autre programme à proposer à Made<strong>le</strong>ine.<br />

12<br />

01<br />

Made<strong>le</strong>ine


12<br />

02<br />

Made<strong>le</strong>ine<br />

(i) Travail<strong>le</strong>r sur <strong>le</strong> registre familier.<br />

Repérez dans la chanson une expression qui veut dire « ça n’a pas réussi » (c’est fichu).<br />

Ces expressions sont dites « populaires » (niveau de langue familier).<br />

Tr<strong>ou</strong>vez dans <strong>le</strong>s expressions suivantes, <strong>le</strong> terme <strong>français</strong> standard qui p<strong>ou</strong>rrait remplacer <strong>le</strong> terme familier (la réponse est<br />

donnée entre parenthèses) :<br />

Il a un f<strong>ou</strong>tu caractère (mauvais) ;<br />

C’est un type f<strong>ou</strong>tu (ruiné, perdu) ;<br />

Il est mal f<strong>ou</strong>tu (mal formé, mal fait) ;<br />

Il n’est même pas f<strong>ou</strong>tu de réussir (pas capab<strong>le</strong>) ;<br />

Mon costume est fichu (perdu) ;<br />

Quel fichu temps ! (détestab<strong>le</strong>) ;<br />

Le chasseur a raté <strong>le</strong> lièvre (n’a pas atteint) ;<br />

Ça n’a pas raté (c’est inévitab<strong>le</strong>) ;<br />

Je t’ai raté (je t’ai manqué) ;<br />

Il n’en rate pas une (il n’arrête pas de faire des gaffes).<br />

(a) Expliquer des expressions liées aux lieux <strong>ou</strong> aux nationalités.<br />

P<strong>ou</strong>r expliquer l’importance que Made<strong>le</strong>ine a aux yeux du narrateur de la chanson, <strong>Jacques</strong> Brel utilise <strong>le</strong>s deux expressions<br />

suivantes :<br />

Made<strong>le</strong>ine c’est mon Noël<br />

C’est mon Amérique à moi.<br />

Une série d’expressions en <strong>français</strong> sont construites à partir d’un nom de lieu <strong>ou</strong> de nationalité. En voici quelques-unes :<br />

el<strong>le</strong>s sont scindées en deux parties. Associez <strong>le</strong>s éléments des deux colonnes p<strong>ou</strong>r former des expressions c<strong>ou</strong>rantes.<br />

1. C’est de … <strong>le</strong> Pér<strong>ou</strong><br />

2. Par<strong>le</strong>r <strong>français</strong> comme une vache… Espagne<br />

3. Cet homme est fort comme … Prusse<br />

4. Ce n’est pas … l’hébreu<br />

5. Fi<strong>le</strong>r à … Turc<br />

6. Reporter une affaire aux ca<strong>le</strong>ndes … un Polonais<br />

7. Bâtir des châteaux en … espagno<strong>le</strong><br />

8. Etre sa<strong>ou</strong>l comme … l’anglaise<br />

9. Travail<strong>le</strong>r p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> roi de … grecques<br />

10. Etre la tête de … de quelqu’un un Turc<br />

Par gr<strong>ou</strong>pe de deux, retr<strong>ou</strong>vez ensuite la signification de chacune de ces expressions grâce aux définitions ci-dess<strong>ou</strong>s.<br />

1. Etre complètement ivre<br />

2. Se dit d’un texte, d’une histoire incompréhensib<strong>le</strong><br />

3. Avoir une grande force physique, être solide et bien portant<br />

4. Faire des rêves irréalisab<strong>le</strong>s, construire des projets f<strong>ou</strong>s<br />

5. Etre la victime d’une personne qui s’acharne contre v<strong>ou</strong>s<br />

6. Mal par<strong>le</strong>r la langue <strong>français</strong>e<br />

7. Remettre une affaire « sine die » : <strong>le</strong> projet ne se fera sans d<strong>ou</strong>te jamais<br />

8. Faire des travaux inuti<strong>le</strong>s sans être payé<br />

9. Ce n’est rien d’extraordinaire<br />

10. Partir discrètement et rapidement, sans se faire remarquer<br />

Note : On veil<strong>le</strong>ra dans cet exercice à ménager la susceptibilité de chaque apprenant : certaines nationalités p<strong>ou</strong>rraient apparaitre<br />

s<strong>ou</strong>s un j<strong>ou</strong>r peu favorab<strong>le</strong> dans l’une <strong>ou</strong> l’autre expression dont il sera uti<strong>le</strong> de rappe<strong>le</strong>r l’origine, s<strong>ou</strong>vent liée au<br />

contexte historique et social. On p<strong>ou</strong>rra aussi demander aux apprenants s’il existe dans <strong>le</strong>ur langue des expressions qui<br />

stigmatisent des caractéristiques, réel<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> imaginaires, de certaines nationalités.


Grammaire<br />

(d) L’identification et la description<br />

Observez <strong>le</strong> texte. P<strong>ou</strong>rquoi utilise-t-on parfois « c’est » et parfois « el<strong>le</strong> est » p<strong>ou</strong>r décrire Made<strong>le</strong>ine ?<br />

Re<strong>le</strong>vez <strong>le</strong>s exemp<strong>le</strong>s : El<strong>le</strong> est trop bien p<strong>ou</strong>r moi C’est mon Noël<br />

El<strong>le</strong> est tel<strong>le</strong>ment jolie C’est mon Amérique à moi<br />

El<strong>le</strong> est tel<strong>le</strong>ment t<strong>ou</strong>t ça C’est mon horizon<br />

El<strong>le</strong> est t<strong>ou</strong>te ma vie C’est mon espoir<br />

Comparez <strong>avec</strong> <strong>le</strong>s exemp<strong>le</strong>s suivants :<br />

El<strong>le</strong> est infirmière C’est une femme superbe<br />

El<strong>le</strong> est gentil<strong>le</strong> C’est une femme magnifique<br />

El<strong>le</strong> est charmante<br />

Tr<strong>ou</strong>vez la règ<strong>le</strong> d’emploi de « c’est » et « el<strong>le</strong> est ».<br />

P<strong>ou</strong>r décrire : P<strong>ou</strong>r identifier :<br />

El<strong>le</strong> / il est + adjectif C’est + artic<strong>le</strong> – nom - adjectif<br />

+ nom de profession<br />

(i) Les temps du passé<br />

Re<strong>le</strong>vez t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s emplois du passé composé et de l’imparfait dans <strong>le</strong> texte de la chanson.<br />

P<strong>ou</strong>rquoi emploie-t-on tantôt l’un, tantôt l’autre ?<br />

Imaginez d’autres actions que <strong>le</strong> narrateur p<strong>ou</strong>rrait décrire en utilisant l’imparfait : « J’attendais Made<strong>le</strong>ine, je pensais à<br />

el<strong>le</strong>, je regardais passer <strong>le</strong>s trams, j’espérais qu’el<strong>le</strong> arriverait », etc.<br />

Imaginez d’autres actions que <strong>le</strong> narrateur p<strong>ou</strong>rrait décrire en utilisant <strong>le</strong> passé composé : « J’ai jeté <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>urs, j’ai annulé<br />

<strong>le</strong> rendez-v<strong>ou</strong>s chez Eugène, j’ai téléphoné à la maison de Made<strong>le</strong>ine, etc. »<br />

P<strong>ou</strong>r que cet exercice soit plus ludique, on peut demander aux apprenants de dessiner sur un papier ce à quoi ils pensent.<br />

T<strong>ou</strong>r à t<strong>ou</strong>r, chacun montre son dessin et désigne un apprenant qui décrit ce qu’il voit en choisissant <strong>le</strong> bon<br />

temps (il peut justifier son choix et <strong>le</strong> confronter à celui du dessinateur).<br />

(a) Les locutions « même que », « sûr que » et « tant pis »<br />

Comparez :<br />

C’est mon Amérique à moi<br />

Même qu’el<strong>le</strong> est trop bien p<strong>ou</strong>r moi<br />

C’est mon Amérique à moi<br />

Mais sûr qu’el<strong>le</strong> est trop bien p<strong>ou</strong>r moi<br />

C’est mon Amérique à moi<br />

Tant pis si el<strong>le</strong> est trop bien p<strong>ou</strong>r moi<br />

Par quoi p<strong>ou</strong>vez-v<strong>ou</strong>s remplacer <strong>le</strong>s trois expressions ?<br />

Quel est <strong>le</strong> sens de chacune ?<br />

Même que (populaire) bien plus, et même, et d’ail<strong>le</strong>urs (locution conjonctive)<br />

Sûr que (familier) sûrement (adverbe)<br />

Tant pis « tant mieux, tant pis » locutions exprimant la joie <strong>ou</strong> <strong>le</strong> dépit<br />

Le changement de mots marque une évolution du sens. Laquel<strong>le</strong> ? Expliquez.<br />

Que p<strong>ou</strong>rrait-on dire encore p<strong>ou</strong>r compléter <strong>le</strong> portrait de Made<strong>le</strong>ine ? Inventez des phrases qu’on p<strong>ou</strong>rrait aj<strong>ou</strong>ter à<br />

la chanson en utilisant <strong>le</strong>s expressions « même que », « sûr que », « tant pis si ».<br />

Phonétique<br />

(d) liaison « n + voyel<strong>le</strong> <strong>ou</strong> h muet »<br />

Lisez <strong>le</strong>s chaines de mots suivantes, puis éc<strong>ou</strong>tez <strong>le</strong>ur prononciation par <strong>Jacques</strong> Brel : que remarquez-v<strong>ou</strong>s ?<br />

«J’en apporte, mon Amérique, mon horizon, mon espoir »<br />

La consonne fina<strong>le</strong> muette « n », non prononcée dans <strong>le</strong> mot isolé, se prononce devant un mot qui commence par une<br />

voyel<strong>le</strong> <strong>ou</strong> un « h » muet. Attention : on ne fait pas la liaison depuis un nom.<br />

Lisez <strong>le</strong>s expressions suivantes, notez <strong>le</strong>s liaisons <strong>avec</strong> une c<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur, puis lisez ces expressions à voix haute, en respectant<br />

<strong>le</strong>s liaisons.<br />

12<br />

03<br />

Made<strong>le</strong>ine


12<br />

04<br />

Made<strong>le</strong>ine<br />

Un ami une amie C’est un homme qui n’a aucun ami<br />

Aucun ami aucune amie<br />

Bon anniversaire bonne année<br />

Il n’y a rien à faire. C’est une fenêtre bien étroite. Les prairies sont p<strong>le</strong>ines de f<strong>le</strong>urs !<br />

On en a trois. Les activités de p<strong>le</strong>in air Un pharmacien africain<br />

On a dit de n’en offrir aucune. L’air est p<strong>le</strong>in de pol<strong>le</strong>ns. Une chanson en <strong>français</strong><br />

(i) La combinaison « consonne + r » : « <strong>le</strong> tram trente-trois »<br />

P<strong>ou</strong>r ceux qui ont du mal à prononcer <strong>le</strong> « r » <strong>français</strong>, proposer des mots où [k] et [g] précèdent <strong>le</strong> [R] : crabe, gris, … De<br />

plus, <strong>le</strong>s sons [s], [ ] et [a] favorisent éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> bon positionnement de la langue.<br />

Exercez-v<strong>ou</strong>s, par petits gr<strong>ou</strong>pes, à dire <strong>le</strong>s phrases suivantes (qu’on appel<strong>le</strong> virelangues) de plus en plus vite ; <strong>le</strong> gagnant<br />

est celui qui parvient à bien prononcer t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s sons, <strong>le</strong> plus rapidement possib<strong>le</strong>.<br />

- Quatre artistes de théâtre.<br />

- Trois petites truites cuites, trois petites truites crues.<br />

- C’est crevant de voir crever une crevette sur la cravate d’un homme crevé.<br />

- Quatre coquets coqs qui caquetaient croquaient quatre croquantes coquil<strong>le</strong>s cr<strong>ou</strong>stillantes.<br />

- Trois très gros rats gris dans trois très grands tr<strong>ou</strong>s creux rongent trois très gros cr<strong>ou</strong>tons.<br />

- Petit pot de beurre, quand te dépetit-pot-de-beurreriseras-tu ? Je me dépetit-pot-de-beurreriserai<br />

quand t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s petits pots de beurre se dépetit-pot-de-beurreriseront !<br />

(a) La distinction des sons « Made<strong>le</strong>ine - bien »<br />

Certains apprenants ont tendance à prononcer Made<strong>le</strong>ine <strong>ou</strong> semaine [madl n] <strong>ou</strong> [sm n]. Observer <strong>le</strong>ur prononciation.<br />

Si cette difficulté apparait, proposer des exercices d’articulation tels que celui-ci, où il faut tenter de garder un son identique<br />

entre <strong>le</strong>s mots des deux colonnes :<br />

Cède – Seine<br />

J’aide – gêne<br />

Laide – laine<br />

Plaide - p<strong>le</strong>ine<br />

Raide - reine<br />

Fête – faine<br />

Serre-tête – certaine<br />

Graine - grain<br />

Reine – rein<br />

Laine – lin<br />

Mienne – mien<br />

Marocaine – Marocain<br />

Choisissez cinq mots de cette liste et composez un virelangue qu’une personne de votre choix devra v<strong>ou</strong>s prononcer correctement.<br />

EXPRESSION ORALE<br />

(d) J<strong>ou</strong>er un rô<strong>le</strong> : rêver d’une soirée.<br />

Par gr<strong>ou</strong>pe de deux apprenants de même sexe, conversation sur <strong>le</strong> programme de la soirée <strong>avec</strong> <strong>le</strong>ur petit(e) ami(e) :<br />

Deux copains attendent <strong>le</strong>ur petite amie et discutent du programme de <strong>le</strong>ur soirée respective (au futur proche) : « Je vais<br />

l’emmener au cinéma, je vais lui offrir un repas au restaurant, n<strong>ou</strong>s allons n<strong>ou</strong>s promener aut<strong>ou</strong>r du lac. »<br />

Deux copines attendent <strong>le</strong>ur petit ami et discutent du programme de <strong>le</strong>ur soirée respective (au futur proche) : « Il va m’emmener<br />

au cinéma, il va m’offrir un repas au restaurant, etc. »<br />

J<strong>ou</strong>ez la scène.<br />

(i) Emettre des hypothèses.<br />

Le narrateur qui attend Made<strong>le</strong>ine n’est pas seul. Il a rencontré deux copains (<strong>ou</strong> copines). Ils font des hypothèses sur <strong>le</strong>s<br />

motifs du retard de Made<strong>le</strong>ine.<br />

J<strong>ou</strong>ez la scène. V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez employer des verbes de sentiment <strong>ou</strong> d’opinion, tels que « je crains que, j’ai peur que, je pense<br />

que, je crois que », etc.<br />

(a) Formu<strong>le</strong>r des reproches.<br />

Made<strong>le</strong>ine arrive enfin. L’homme qui l’attend l’interroge et lui fait quelques reproches : « Tu aurais pu me prévenir ».<br />

Made<strong>le</strong>ine s’excuse. A v<strong>ou</strong>s de j<strong>ou</strong>er la scène et d’imaginer une fin à l’histoire (heureuse <strong>ou</strong> malheureuse).


EXPRESSION ÉCRITE<br />

(d) Exposer (rapport de police).<br />

V<strong>ou</strong>s êtes agent de police dans votre quartier. On v<strong>ou</strong>s a signalé la présence d’un individu suspect qui se présente<br />

chaque soir au même endroit et qui adopte un comportement bizarre. Votre supérieur v<strong>ou</strong>s demande de faire un rapport.<br />

Réécrivez <strong>le</strong> texte de la chanson en « il ». Décrivez uniquement ses faits et gestes. V<strong>ou</strong>s devez être très précis dans<br />

votre description et aj<strong>ou</strong>ter des détails objectifs (description physique, vêtements, allure, gestes, …)<br />

(i) Exprimer une émotion (<strong>le</strong>ttre d’am<strong>ou</strong>r <strong>ou</strong> de rupture).<br />

V<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s mettez dans la peau du narrateur et v<strong>ou</strong>s adressez une <strong>le</strong>ttre à Made<strong>le</strong>ine dans laquel<strong>le</strong> v<strong>ou</strong>s racontez votre<br />

soirée et v<strong>ou</strong>s lui demandez p<strong>ou</strong>rquoi el<strong>le</strong> n’est pas venue. A v<strong>ou</strong>s de choisir si cette <strong>le</strong>ttre est une <strong>le</strong>ttre d’am<strong>ou</strong>r <strong>ou</strong><br />

une <strong>le</strong>ttre de rupture.<br />

(a) Convaincre (<strong>le</strong>ttre d’explication).<br />

V<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s mettez dans la peau de Made<strong>le</strong>ine et v<strong>ou</strong>s écrivez une <strong>le</strong>ttre adressée au narrateur de la chanson. V<strong>ou</strong>s<br />

choisissez <strong>le</strong> ton de la <strong>le</strong>ttre (<strong>le</strong>ttre d’excuse, d’explication <strong>ou</strong> de rupture).<br />

POUR ALLER PLUS LOIN<br />

• <strong>Jacques</strong> Brel a un rapport aux femmes et à l’am<strong>ou</strong>r emprunt de pessimisme : « Dans ses déclarations publiques, Brel<br />

clame qu’il ne comprend pas <strong>le</strong>s femmes. Dans ses œuvres, il <strong>le</strong>s dénonce sur un ton plus satirique que tendre […].<br />

La femme, c’est <strong>le</strong> piège. El<strong>le</strong> dévore l’homme, qui, pauvre con, pauvre <strong>Jacques</strong>, repart à la conquête de ses défaites. »<br />

(O. Todd, 1984, pp. 145-146).<br />

Dans Made<strong>le</strong>ine, <strong>Jacques</strong> Brel montre un homme ballotté par la femme et victime de son bon v<strong>ou</strong>loir. P<strong>ou</strong>r Brel,<br />

l’am<strong>ou</strong>r ne peut s’épan<strong>ou</strong>ir que dans la séparation. L’homme Brel est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs dans l’attente et dans <strong>le</strong> rêve, plus important<br />

que la concrétisation de l’am<strong>ou</strong>r. « Il aime […] l’idée d’une femme s<strong>ou</strong>vent plus que sa réalité » (O. Todd,<br />

1984, p. 146). Il refuse <strong>le</strong> quotidien de la relation am<strong>ou</strong>reuse qui, selon lui, tue l’am<strong>ou</strong>r et préfère rester dans l’imaginaire<br />

qui donne au sentiment am<strong>ou</strong>reux ses <strong>le</strong>ttres de nob<strong>le</strong>sse.<br />

Dans une <strong>le</strong>ttre que <strong>Jacques</strong> Brel écrit de son i<strong>le</strong> à Miche, sa femme, après 25 ans de vie commune, il résume son mariage<br />

:<br />

« Miche, tu lab<strong>ou</strong>res la vie, je la passionne.<br />

Tu la stabilises et je la jong<strong>le</strong> »<br />

(O. Todd, 1984, pp. 392-393).<br />

Comment réagissez-v<strong>ou</strong>s à cette vision de l’am<strong>ou</strong>r ? Croyez-v<strong>ou</strong>s, comme Brel, que vivre ensemb<strong>le</strong> tue l’am<strong>ou</strong>r et<br />

qu’il vaut mieux vivre séparés p<strong>ou</strong>r préserver une relation am<strong>ou</strong>reuse ?<br />

• Discuter aut<strong>ou</strong>r des rituels de conquête am<strong>ou</strong>reux : quand un garçon veut séduire une fil<strong>le</strong>, quel « programme » lui<br />

propose-t-il ?<br />

Lisez l’extrait suivant, tiré d’un artic<strong>le</strong> de Jean-Pierre Otte, anthropologue, sur <strong>le</strong>s programmes am<strong>ou</strong>reux des peuplades<br />

dites « primitives »:<br />

Comment réagissez-v<strong>ou</strong>s à ce texte ?<br />

SUR LE MÊME THÈME<br />

Depuis des temps immémoriaux, ces tribus [<strong>le</strong>s tribus du nord de la N<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong>-Guinée] se<br />

transmettent ora<strong>le</strong>ment un catalogue de 70 programmes am<strong>ou</strong>reux, aux noms poétiques et<br />

non équivoques, parait-il. Chaque programme, dont l’intensité va crescendo, contient une série<br />

d’actes très détaillés. Par exemp<strong>le</strong>, au n° 12 : « N<strong>ou</strong>s partons en pirogue sur la petite i<strong>le</strong>, je<br />

pêche <strong>le</strong> poisson, n<strong>ou</strong>s mangeons et ensuite, je p<strong>ou</strong>rrai te tripoter <strong>le</strong> dos dans <strong>le</strong>s f<strong>ou</strong>rrés ! »<br />

Mais là n’est pas <strong>le</strong> génie de <strong>le</strong>ur savoir. P<strong>ou</strong>r décider du programme qu’ils vont mettre en pratique,<br />

<strong>le</strong>s deux amants potentiels doivent tomber d’accord. La discussion, qui dure plusieurs<br />

j<strong>ou</strong>rs, voire plusieurs semaines, donnera alors ceci : « Je veux faire <strong>le</strong> 20 <strong>avec</strong> toi. » « Non, moi,<br />

je ne veux faire que <strong>le</strong> 10, mais ma copine, là-bas, est prête p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> 20. » Bon, alors d’accord<br />

p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> 10. » Et, si t<strong>ou</strong>t se passe bien, ils feront <strong>le</strong> 20 un peu plus tard…. C’est d’une richesse<br />

poétique et d’une inventivité incroyab<strong>le</strong>. Demandez donc à des jeunes Européens combien de<br />

programmes ils pratiquent ! Cinq <strong>ou</strong> six, au maximum ?<br />

(Le Vif / L’Express, 10/8/2001, p. 41)<br />

Une chanson : Je t’attendais (Thomas Fersen)<br />

Un extrait littéraire : P<strong>ou</strong>r toi mon am<strong>ou</strong>r dans Œuvres complètes (<strong>Jacques</strong> Prévert, Gallimard, 1992-1996,<br />

« Bibliothèque de La Pléiade »)<br />

Un extrait cinématographique : Le g<strong>ou</strong>t des autres (Agnès Ja<strong>ou</strong>i), 1999 ; On connait la chanson (Alain Resnais), 1997.<br />

12<br />

05<br />

Made<strong>le</strong>ine


12<br />

06<br />

Made<strong>le</strong>ine<br />

Made<strong>le</strong>ine<br />

Paro<strong>le</strong>s et musique :<br />

<strong>Jacques</strong> Brel / Jean Corti / Gérard J<strong>ou</strong>annest<br />

(1962 © P<strong>ou</strong>chenel)<br />

Ce soir j’attends Made<strong>le</strong>ine<br />

J’ai apporté du lilas<br />

Je lui en apporte t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s semaines<br />

Made<strong>le</strong>ine el<strong>le</strong> aime bien ça<br />

Ce soir j’attends Made<strong>le</strong>ine<br />

On prendra <strong>le</strong> tram trente-trois<br />

P<strong>ou</strong>r manger des frites chez Eugène<br />

Made<strong>le</strong>ine el<strong>le</strong> aime tant ça<br />

Made<strong>le</strong>ine c’est mon Noël<br />

C’est mon Amérique à moi<br />

Même qu’el<strong>le</strong> est trop bien p<strong>ou</strong>r moi<br />

Comme dit son c<strong>ou</strong>sin Joël<br />

Mais ce soir j’attends Made<strong>le</strong>ine<br />

On ira au cinéma<br />

Je p<strong>ou</strong>rrai lui dire des “je t’aime”<br />

Made<strong>le</strong>ine el<strong>le</strong> aime tant ça<br />

El<strong>le</strong> est tel<strong>le</strong>ment jolie<br />

El<strong>le</strong> est tel<strong>le</strong>ment t<strong>ou</strong>t ça<br />

El<strong>le</strong> est t<strong>ou</strong>te ma vie<br />

Made<strong>le</strong>ine que j’attends là<br />

Ce soir j’attends Made<strong>le</strong>ine<br />

Mais il p<strong>le</strong>ut sur mes lilas<br />

Il p<strong>le</strong>ut comme t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s semaines<br />

Et Made<strong>le</strong>ine n’arrive pas<br />

Ce soir j’attends Made<strong>le</strong>ine<br />

C’est trop tard p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> tram trente-trois<br />

Trop tard p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s frites d’Eugène<br />

Et Made<strong>le</strong>ine n’arrive pas<br />

Made<strong>le</strong>ine c’est mon horizon<br />

C’est mon Amérique à moi<br />

Même qu’el<strong>le</strong> est trop bien p<strong>ou</strong>r moi<br />

Comme dit son c<strong>ou</strong>sin Gaston<br />

Mais ce soir j’attends Made<strong>le</strong>ine<br />

Il me reste <strong>le</strong> cinéma<br />

Je lui dirai des “je t’aime”<br />

Made<strong>le</strong>ine el<strong>le</strong> aime tant ça<br />

El<strong>le</strong> est tel<strong>le</strong>ment jolie<br />

El<strong>le</strong> est tel<strong>le</strong>ment t<strong>ou</strong>t ça<br />

El<strong>le</strong> est t<strong>ou</strong>te ma vie<br />

Made<strong>le</strong>ine qui n’arrive pas<br />

Ce soir j’attendais Made<strong>le</strong>ine<br />

Mais j’ai jeté mes lilas<br />

Je <strong>le</strong>s ai jetés comme t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s semaines<br />

Made<strong>le</strong>ine ne viendra pas<br />

Ce soir j’attendais Made<strong>le</strong>ine<br />

C’est fichu p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> cinéma<br />

Je reste <strong>avec</strong> mes “je t’aime”<br />

Made<strong>le</strong>ine ne viendra pas<br />

Made<strong>le</strong>ine c’est mon espoir<br />

C’est mon Amérique à moi<br />

Mais sûr qu’el<strong>le</strong> est trop bien p<strong>ou</strong>r moi<br />

Comme dit son c<strong>ou</strong>sin Gaspard<br />

Ce soir j’attendais Made<strong>le</strong>ine<br />

Tiens <strong>le</strong> dernier tram s’en va<br />

On doit fermer chez Eugène<br />

Made<strong>le</strong>ine ne viendra pas<br />

El<strong>le</strong> est el<strong>le</strong> est p<strong>ou</strong>rtant tel<strong>le</strong>ment jolie<br />

El<strong>le</strong> est p<strong>ou</strong>rtant tel<strong>le</strong>ment t<strong>ou</strong>t ça<br />

El<strong>le</strong> est p<strong>ou</strong>rtant t<strong>ou</strong>te ma vie<br />

Made<strong>le</strong>ine qui ne viendra pas<br />

Mais demain j’attendrai Made<strong>le</strong>ine<br />

Je rapporterai du lilas<br />

Je lui en rapporterai t<strong>ou</strong>te la semaine<br />

Made<strong>le</strong>ine el<strong>le</strong> aimera ça<br />

Demain j’attendrai Made<strong>le</strong>ine<br />

On prendra <strong>le</strong> tram trente-trois<br />

P<strong>ou</strong>r manger des frites chez Eugène<br />

Made<strong>le</strong>ine el<strong>le</strong> aimera ça<br />

Made<strong>le</strong>ine c’est mon espoir<br />

C’est mon Amérique à moi<br />

Tant pis si el<strong>le</strong> est trop bien p<strong>ou</strong>r moi<br />

Comme dit son c<strong>ou</strong>sin Gaspard<br />

Demain j’attendrai Made<strong>le</strong>ine<br />

On ira au cinéma<br />

Je lui dirai des “je t’aime”<br />

Made<strong>le</strong>ine el<strong>le</strong> aimera ça.

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