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dossier pédagogique3.pdf - Musée de Louvain-la-Neuve - UCL

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<strong>Musée</strong> <strong>de</strong> <strong>Louvain</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Neuve</strong><br />

Meryon / Canaletto<br />

L’œil du graveur sur <strong>la</strong> ville<br />

Du 29 janvier au 18 avril 2010<br />

Dossier pédagogique<br />

Maternel, primaire et secondaire<br />

<strong>Musée</strong> <strong>de</strong> <strong>Louvain</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Neuve</strong> / Service éducatif<br />

P<strong>la</strong>ce B<strong>la</strong>ise Pascal, 1 à 1348 <strong>Louvain</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Neuve</strong><br />

010 47 48 45 / educatif-musee@uclouvain.be / www.muse.ucl.ac.be Université catholique <strong>de</strong> <strong>Louvain</strong><br />

Illustrations: Charles Meryon (1821-1868), Le Pont-Neuf, 1853. Eau-forte. Fonds S. Lenoir<br />

Canaletto (1697-1768), Aux portes <strong>de</strong> Dolo, 1735-1744. Eau-forte. Fonds S. Lenoir


Présentation <strong>de</strong> l’exposition<br />

Au travers <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> l’eau-forte, <strong>de</strong>ux artistes, Charles Meryon et Canaletto, nous font découvrir les<br />

villes que sont Paris et Venise à leur époque respective, le 19 ème et 18 ème siècle. Un regard qui aujourd’hui nous<br />

apparaît historique mais pas uniquement… Chacun imprègne <strong>de</strong> sa personnalité profon<strong>de</strong> ces paysages urbains<br />

et y va <strong>de</strong> son talent mais aussi <strong>de</strong> son imagination, <strong>de</strong> sa liberté. Chaque paysage citadin se transforme en une<br />

riche scène où grouillent mille et une petites choses à regar<strong>de</strong>r, à découvrir. Des villes qui nous apparaissent<br />

passionnantes et intrigantes, comme l’étaient ces <strong>de</strong>ux hommes.<br />

Le document qui suit se présente en quatre parties :<br />

1. Charles Meryon et Canaletto : vie et œuvres exposées<br />

2. Thèmes développés dans les visites<br />

3. Prolongements possibles en c<strong>la</strong>sse<br />

4. Visites-ateliers proposés dans le cadre <strong>de</strong> l’exposition<br />

1. Charles Meryon et Canaletto<br />

Charles Meryon, graveur ex-marin<br />

Charles Meryon (1821-1868) est le fils d’un mé<strong>de</strong>cin ang<strong>la</strong>is, Charles Lewis Meryon, et d’une danseuse <strong>de</strong><br />

l’Opéra <strong>de</strong> Paris, Narcisse Chaspoux. Reconnu par son père qui repartit vivre en Angleterre, il ne fut toutefois<br />

élevé que par sa mère qui « prit grand soin » <strong>de</strong> son éducation.<br />

À 16 ans, il intègre l’école navale et parcourt les mers jusqu’à ses 25 ans, après quoi il renonce à sa carrière<br />

pour se consacrer à l’art. Se dédiant au <strong>de</strong>ssin et à <strong>la</strong> peinture, il se trouve vite limité dans ses ambitions à cause<br />

<strong>de</strong> sa mauvaise vision <strong>de</strong>s couleurs : il souffre <strong>de</strong> daltonisme. Pour contourner cet handicap, il se réfugie dans<br />

<strong>de</strong>s œuvres à dominance <strong>de</strong> noirs et <strong>de</strong> gris.<br />

C’est alors qu’il trouve sa voie en rencontrant l’aquafortiste Eugène Bléry (1805-1887) auprès <strong>de</strong> qui il se forme<br />

à <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> l’eau-forte. Il ne faut que peu <strong>de</strong> temps à Charles pour se familiariser à cette technique. À <strong>la</strong><br />

même époque, Bléry lui fait découvrir et l’invite à copier pour parfaire sa formation l’aquafortiste hol<strong>la</strong>ndais<br />

du 17 ème siècle, Reinier Nooms (1623-1667) dit Zeeman et qui lui donne l’envie <strong>de</strong> graver les édifices <strong>de</strong> Paris<br />

dont il réalise vingt-<strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>nches entre 1850 et 1854. Alors que ces eaux-fortes n’éveillent aucun intérêt<br />

auprès du public, elles retiennent toutefois l’attention <strong>de</strong> quelques grands écrivains <strong>de</strong> l’époque. Victor Hugo<br />

écrit notamment à Bau<strong>de</strong><strong>la</strong>ire, qui lui-même ne tarit pas d’éloge sur Meryon : « Depuis que vous connaissez<br />

Meryon, dites-lui que ses eaux-fortes, avec seulement ombres et éc<strong>la</strong>irages, lumière et obscurité, m’ont<br />

ébloui. ».<br />

Un comportement marginal se manifeste une première fois en 1858, il divague et se livre à <strong>de</strong>s extravagances.<br />

Suite à ces états, il est interné à l’hôpital psychiatrique <strong>de</strong> Charenton. Libéré après un an, il s’en retourne vivre<br />

à Paris. Il s’attaque à ses p<strong>la</strong>ques <strong>de</strong> cuivres, retouche certaines d’entre elles <strong>de</strong> manière absur<strong>de</strong>, en détruit<br />

d’autres (1861). En 1866, Meryon doit être interné une secon<strong>de</strong> fois. Il s’y <strong>la</strong>isse mourir <strong>de</strong> faim en 1868 à<br />

l’âge <strong>de</strong> 47 ans.


Charles Meryon et Bau<strong>de</strong><strong>la</strong>ire<br />

Bau<strong>de</strong><strong>la</strong>ire (1821-1867) découvre les gravures <strong>de</strong> Charles Meryon en 1859 : il en est enchanté car ça correspond<br />

à son propre ressenti <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale. La vision fantasmagorique <strong>de</strong> ce Paris en mutation le rend admiratif : « les<br />

clochers montrant du doigt le ciel, les obélisques <strong>de</strong> l’industrie vomissant contre le firmament leurs coalitions<br />

<strong>de</strong> fumée, les prodigieux échafaudages <strong>de</strong>s monuments en réparation, […] le ciel tumultueux, chargé <strong>de</strong> colère<br />

et <strong>de</strong> rancune, <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s perspectives augmentée par <strong>la</strong> pensée <strong>de</strong> tous les drames qui y sont<br />

contenus ».<br />

En 1860, ils se rencontrent. Ils habitent du reste le même quartier, Saint-Lazare. De leur passion pour Paris<br />

naîtra même un projet <strong>de</strong> col<strong>la</strong>boration proposé par Delâtre, l’éditeur col<strong>la</strong>borant avec Meryon <strong>de</strong>puis ses<br />

débuts. Cependant les artistes s’affrontent : Bau<strong>de</strong><strong>la</strong>ire projette d’écrire « les rêveries philosophiques d’un<br />

flâneur parisien » alors que Meryon, déjà touché par <strong>la</strong> folie, défend <strong>de</strong>s exigences maniaques d’exactitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>scriptive. Bau<strong>de</strong><strong>la</strong>ire, sans doute vexé par le refus <strong>de</strong> Meryon <strong>de</strong> textes poétiques, parle <strong>de</strong> «délire»,<br />

«mauvais comportement», mais, en réalité, Meryon avait lui-même rédigé <strong>de</strong>s textes poétiques pour les 3 (ou<br />

4) <strong>de</strong>rnières gravures <strong>de</strong> <strong>la</strong> série. Suite à cette opposition, le projet <strong>de</strong> col<strong>la</strong>boration tourne court ; cependant<br />

les petits poèmes en prose du Spleen <strong>de</strong> Paris prennent forme.<br />

Les gravures exposées<br />

Les œuvres exposées dans <strong>la</strong> présente exposition, mis à part «Le Collège Henri IV» (1863-1864) et «La rue<br />

<strong>de</strong>s Chantres» à Paris (1862), font partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> série intitulée Eaux-fortes sur Paris, un ensemble <strong>de</strong> vingt-<strong>de</strong>ux<br />

p<strong>la</strong>nches conçues entre 1850 et 1854. De cet ensemble, neuf estampes sont présentées au regard du visiteur. Il<br />

s’agit <strong>de</strong> vues <strong>de</strong> Paris nous montrant <strong>de</strong>s monuments, <strong>de</strong>s quais, <strong>de</strong>s rues, <strong>de</strong>s ponts.<br />

Pour les tirer, Meryon avait obtenu du ministère <strong>de</strong> l’Intérieur l’autorisation <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r chez lui une presse<br />

pour pouvoir les imprimer <strong>de</strong> suite après <strong>la</strong> morsure. Imprimées et diffusées, exposées également lors <strong>de</strong><br />

salons, elles ne connurent pas vraiment <strong>de</strong> succès auprès du grand public du vivant <strong>de</strong> Meryon. Seul quelques<br />

admiratifs d’un cercle restreint <strong>de</strong> l’artiste se prirent <strong>de</strong> passion et d’admiration pour ces réalisations.<br />

Charles Meryon (1821-1868), Le Pont-au-Change, 1854. Eau-forte. Fonds S. Lenoir.


Canaletto, l’homme qui ensoleil<strong>la</strong> Venise<br />

Antoine Canal (dit Canaletto, 1697-1768) naît et passe une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> sa vie à Venise, une ville baignée<br />

par les eaux et les rayons du soleil. Dès son plus jeune âge, il suit les traces <strong>de</strong> son père Bernardo et réalise<br />

<strong>de</strong>s décors <strong>de</strong> théâtre dans l’atelier familial. Ce métier nécessite une connaissance aiguë du <strong>de</strong>ssin et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

perspective puisque les décors sont en fait <strong>de</strong> gigantesques tableaux <strong>de</strong>vant lesquels les acteurs prennent<br />

p<strong>la</strong>ce.<br />

Malgré ces débuts en scénographie, Antoine se dirige vers un autre domaine, celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> peinture où il se<br />

spécialise dans <strong>la</strong> création <strong>de</strong> vedute (voir encadré). Venise attire <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> touristes cultivés qui<br />

souhaitent ramener chez eux un souvenir <strong>de</strong>s paysages contemplés. C’est ce don pour <strong>la</strong> création <strong>de</strong> panorama<br />

urbain qui va le projeter parmi les artistes les plus <strong>de</strong>mandés <strong>de</strong> son temps. La réputation <strong>de</strong> Canaletto repose<br />

donc d’abord sur son œuvre peinte, mais il consacrera aussi une partie <strong>de</strong> sa carrière à <strong>la</strong> gravure.<br />

Possédant une maîtrise <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière et <strong>de</strong>s couleurs inéga<strong>la</strong>bles, Canaletto <strong>de</strong>vient vite le vedutiste le plus<br />

convoité <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sérénissime et les comman<strong>de</strong>s affluent. Grâce à ses contacts avec Joseph Smith, consul<br />

d’Angleterre, <strong>la</strong> carrière <strong>de</strong> Canaletto fait un bond en avant : <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s lucratives venant <strong>de</strong> ce<br />

pays sont adressées à cet artiste confirmé. Pourtant, Antoine Canal ne sera reconnu par ses pairs que quelques<br />

années avant sa mort. Car malgré le <strong>la</strong>rge succès <strong>de</strong> ses œuvres, les «vues <strong>de</strong> ville» restent un genre sousestimé<br />

à Venise.<br />

Les «vedute»<br />

Mot italien signifiant « vue », une veduta désigne une peinture ou gravure représentant un paysage urbain,<br />

généralement très détaillé.<br />

Dans les vues <strong>de</strong> Venise <strong>de</strong> Canaletto, qu’elles soient peintes ou gravées, <strong>la</strong> ville est le principal acteur. Les<br />

cadrages sont très <strong>la</strong>rges, offrant <strong>de</strong>s paysages amples dans lesquels les hommes sont réduits à <strong>de</strong>s petites<br />

silhouettes. Généralement, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce réservée au ciel et à l’eau est importante, donnant l’occasion à l’artiste<br />

<strong>de</strong> développer toute l’activité humaine se déployant sur les canaux. Canaletto n’est pas le premier artiste<br />

vedutiste mais il possè<strong>de</strong> un sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière exceptionnel. Ainsi, l’exactitu<strong>de</strong> topographique <strong>de</strong> ses vedute<br />

est tempérée par une douce lumière qui débouche sur un sentiment <strong>de</strong> calme gran<strong>de</strong>ur.<br />

Les gravures exposées<br />

C’est dans le cadre <strong>de</strong>s contacts étroits avec le consul ang<strong>la</strong>is Joseph Smith qu’Antoine Canal réalise <strong>la</strong> série<br />

<strong>de</strong> gravures exposées : « Vues, les unes d’après nature, les autres inventées par Antonio Canal, gravées et<br />

mises en perspective par lui ; humblement présentées à l’illustrissime Seigneur Joseph Smith (…) ». Conçue<br />

entre 1735 et 1744, <strong>la</strong> série s’inscrit dans un regain d’intérêt pour <strong>la</strong> gravure à Venise. La baisse du nombre<br />

<strong>de</strong> voyageurs fortunés dans <strong>la</strong> ville expliquerait l’intérêt <strong>de</strong> Canaletto pour ce medium, moins coûteux et plus<br />

accessible.<br />

Le musée <strong>de</strong> <strong>Louvain</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Neuve</strong> possè<strong>de</strong> l’entièreté <strong>de</strong> <strong>la</strong> série: trente et une estampes qui offrent une rencontre<br />

émouvante avec Venise. D’abord, le sentiment d’espace engendré par ces <strong>la</strong>rges panoramas surprend et ravit.<br />

Puis, comme pour mieux saisir tout le talent du graveur, les yeux s’approchent du papier et c’est tout un<br />

univers humble et discret qui s’offre à nous.<br />

La technique utilisée est celle <strong>de</strong> l’eau-forte. Avec ce medium, Canaletto témoigne d’une gran<strong>de</strong> liberté dans<br />

l’exécution du <strong>de</strong>ssin puisqu’il manie sa pointe <strong>de</strong> métal sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que à <strong>la</strong> manière d’une plume sur le papier.<br />

Plus <strong>de</strong> détails concernant <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> l’eau-forte sont disponibles ci-<strong>de</strong>ssous.


2. Thèmes développés dans les visites<br />

Vous trouverez dans les pages qui suivent <strong>de</strong>ux sections : une présentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> l’eau-forte et<br />

une introduction aux thèmes développés dans les visites, intitulée «l’oeil du graveur sur <strong>la</strong> ville».<br />

L’eau-forte<br />

Technique<br />

L’eau-forte est une <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravure en creux. Concrètement, l’artiste recouvre les <strong>de</strong>ux faces<br />

d’une p<strong>la</strong>que <strong>de</strong> cuivre par un vernis résistant aux aci<strong>de</strong>s. L’artiste trace ensuite son <strong>de</strong>ssin à l’ai<strong>de</strong> d’une<br />

pointe métallique qui entaille le vernis, mais pas le métal. Le cuivre est donc mis à nu (il a perdu son vernis<br />

protecteur) aux endroits du tracé du <strong>de</strong>ssin. La p<strong>la</strong>que est ensuite plongée dans un bain d’aci<strong>de</strong> nitrique dilué<br />

qui pénètre dans le tracé non protégé et grave ainsi <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que. En fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> dilution <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> et du temps<br />

d’immersion dans le bain, les creux sont plus ou moins profonds. Le vernis est ensuite enlevé à l’ai<strong>de</strong> d’un<br />

solvant et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que est encrée. Après le paumage, étape ne <strong>la</strong>issant l’encre que dans les sillons, le <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>que est imprimé sur une feuille légèrement humidifiée permettant le transfert <strong>de</strong> l’encre sur celle-ci par<br />

l’action d’une pression ferme sous une presse.<br />

L’avantage principal <strong>de</strong> l’eau-forte est l’aisance dans le maniement <strong>de</strong> l’outil. Le geste du graveur n’est plus<br />

contraint par <strong>la</strong> dureté du métal mais évolue librement sur le vernis.<br />

Meryon<br />

Meryon possédait une très gran<strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

technique. On observe peu <strong>de</strong> repentirs 1 et il ne<br />

fait que rarement intervenir <strong>la</strong> contre-taille 2 pour<br />

intensifier les effets. « Ces belles tailles droites, on<br />

raconte qu’il les exécutait ainsi : <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nche posée<br />

<strong>de</strong>bout sur un chevalet, <strong>la</strong> pointe tenue à bout <strong>de</strong> bras<br />

comme une épée et <strong>la</strong> main retombant lentement, <strong>de</strong><br />

bas en haut. » Tout se passe, se situe dans un trait<br />

puissant sans fioritures où chaque taille à sa raison<br />

d’être, en supprimer compromettrait l’équilibre <strong>de</strong><br />

l’ensemble. La beauté <strong>de</strong> l’exécution frappe, « tout<br />

y est étudié, raisonné, voulu, admirablement bien<br />

senti, merveilleusement rendu ».<br />

Grâce aux épreuves d’essais réalisées à domicile<br />

avec <strong>la</strong> presse qu’il possédait, il est possible <strong>de</strong><br />

déterminer sa métho<strong>de</strong> pour graver. Plusieurs<br />

exemples montrent une taille <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que par<br />

étape. Il se penchait sur une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> scène<br />

l’amenant jusqu’à son état à peu près définitif et<br />

<strong>la</strong>issait l’autre partie vierge sans <strong>la</strong> moindre mise<br />

en p<strong>la</strong>ce, pour s’y consacrer dans un second temps.<br />

Pour d’autres exemples, il réalisait <strong>la</strong> scène dans<br />

son ensemble. De presque toutes ses gravures, il<br />

en existe plusieurs tirages différents car il n’a pas<br />

hésité à modifier, dans certaines, <strong>de</strong>s zones entières,<br />

comme par exemple dans le Pont-au-Change et ce,<br />

même <strong>de</strong>s années après. Quelques vers <strong>de</strong> poésie<br />

accompagnent également certains tirages.<br />

1: Repentirs : correction du <strong>de</strong>ssin gravé après avoir repoli <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que<br />

2: Contre-tailles : qui croisent les premières tailles sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nche <strong>de</strong> cuivre<br />

Canaletto<br />

L’originalité d’Antoine Canal dans son utilisation<br />

<strong>de</strong> l’eau-forte est d’utiliser <strong>de</strong>s traits différents à<br />

chaque changement <strong>de</strong> texture : horizontaux pour le<br />

ciel, verticaux pour une colonne, ondulés pour l’eau,<br />

obliques pour les monts, irréguliers pour le pavement.<br />

Si l’on observe les murs <strong>de</strong>s édifices, ceux-ci n’ont<br />

rien <strong>de</strong> rectangles p<strong>la</strong>ts mais s’animent <strong>de</strong> lignes<br />

variées évoquant le crépi, <strong>la</strong> mousse et les fissures.<br />

De même, les ombres sont toutes différentes.<br />

En comparant différents états <strong>de</strong> ses gravures, on se<br />

rend compte combien Canaletto était méticuleux dans<br />

les modifications apportées : une ligne plus forte ici,<br />

une ombre supplémentaire là. Chaque changement<br />

est savamment pensé, ce qui nous <strong>la</strong>isse croire<br />

qu’Antoine Canal affectionnait particulièrement<br />

cette technique.<br />

Graveur <strong>de</strong>ssinant avec une pointe sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que couverte <strong>de</strong> vernis.


L’œil du graveur sur <strong>la</strong> ville<br />

Meryon<br />

Paris/Venise<br />

Dans le regard que Meryon porte sur <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Paris,<br />

l’artiste s’accor<strong>de</strong> <strong>de</strong>s libertés dont il ne se cache<br />

pas. Le rendu visuel qu’il donne <strong>de</strong> certains édifices<br />

est assez souvent amélioré, adapté, modifié…<br />

Meryon en effet « n’a point <strong>la</strong> prétention que ses<br />

p<strong>la</strong>nches aient <strong>la</strong> froi<strong>de</strong> exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’épreuve<br />

photographique ». Il s’attache plutôt à rendre le<br />

sujet « dans le sens que travaille l’esprit, sitôt que<br />

l’objet qui l’a frappé a disparu <strong>de</strong> <strong>de</strong>vant les<br />

yeux… », comme il nous reste dans le souvenir.<br />

Son regard est celui d’un parisien qui se p<strong>la</strong>ît à fixer<br />

sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que <strong>de</strong>s hauts lieux <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville (Notre-Dame),<br />

<strong>de</strong>s lieux plus banals comme les rues, où encore<br />

<strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> l’«ancien» Paris qui sont sur le point<br />

<strong>de</strong> disparaître « sous <strong>la</strong> pioche <strong>de</strong>s démolisseurs ».<br />

En effet, les grands travaux entrepris par Napoléon<br />

III détruisent plusieurs lieux, bâtiments, quartiers<br />

et édifices <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Meryon pose également un<br />

regard archéologique sur Paris.<br />

Cependant, ses vues ne s’en tiennent pas uniquement<br />

à cet aspect. Meryon se p<strong>la</strong>ît aussi à introduire<br />

dans <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges scènes « mille éléments réels », <strong>de</strong>s<br />

personnages, <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> Paris. Un<br />

Paris qu’il se p<strong>la</strong>isait, dit-on, à parcourir <strong>la</strong> nuit.<br />

De ses gravures émane tantôt une atmosphère calme,<br />

tantôt angoissante, un sentiment qui le hantait <strong>de</strong><br />

plus en plus lorsque sa folie commença à se déc<strong>la</strong>rer.<br />

Dans «La rue <strong>de</strong> Chantres», <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s maisons et<br />

l’étroitesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue sont volontairement exagérées;<br />

les hautes constructions lui faisaient peur.<br />

Canaletto<br />

La «camera obscura» <strong>de</strong> Canaletto, <strong>la</strong> science au service <strong>de</strong> l’art<br />

Canaletto nous livre sur Venise un regard à <strong>la</strong> fois<br />

intime et vivant. Antoine Canal sillonne <strong>la</strong> ville<br />

et choisit <strong>de</strong> graver les campagnes environnantes,<br />

les p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong> marché pleines <strong>de</strong> vie ou encore <strong>de</strong>s<br />

petits bassins. Au 18 ème siècle, les autres artistes<br />

<strong>de</strong> vedute réalisent <strong>de</strong>s œuvres pleines <strong>de</strong> faste,<br />

montrant les « must » <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville à <strong>la</strong> manière <strong>de</strong><br />

cartes postales. Canaletto lui-même choisit cette<br />

option dans certaines <strong>de</strong> ses peintures. Mais dans<br />

ses gravures, il s’éloigne <strong>de</strong> cette approche purement<br />

« touristique » en choisissant <strong>de</strong>s lieux inédits et <strong>de</strong>s<br />

angles <strong>de</strong> vue originaux. On ne trouve par exemple<br />

aucune vue du Grand Canal, lieu pourtant phare <strong>de</strong><br />

Venise.<br />

Sur <strong>la</strong> page <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> série <strong>de</strong> gravures, nous<br />

pouvons lire qu’une partie <strong>de</strong>s vues a été réalisée «<br />

d’après nature ». Antoine Canal s’est bien rendu sur<br />

les lieux mais il n’était pas armé <strong>de</strong> son matériel <strong>de</strong><br />

graveur… il emportait du papier, <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin<br />

et une camera obscura, permettant <strong>de</strong> reproduire sur<br />

une feuille ou un écran une image presque i<strong>de</strong>ntique<br />

à <strong>la</strong> vision humaine (voir encadré). Une fois sur<br />

p<strong>la</strong>ce, Canaletto <strong>de</strong>ssinait plusieurs croquis pris <strong>de</strong><br />

différents angles qu’il exploitait ensuite en atelier.<br />

Pourtant, les œuvres <strong>de</strong> Canaletto ne sont pas <strong>de</strong><br />

véritables «copies» <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité. En effet, on y<br />

trouve certains illogismes dans <strong>la</strong> perspective :<br />

différents points <strong>de</strong> fuite se côtoient, l’angle <strong>de</strong><br />

vue est trop <strong>la</strong>rge, etc. Ce ne sont pas <strong>de</strong>s erreurs<br />

<strong>de</strong> l’artiste : Canaletto combinait volontairement<br />

plusieurs points <strong>de</strong> vue issus <strong>de</strong> ses croquis en une<br />

seule œuvre. En résumé, il imaginait une sorte <strong>de</strong><br />

nouvelle réalité.<br />

À partir du 18 ème siècle, <strong>la</strong> camera obscura (ou chambre noire) prend <strong>la</strong> forme d’une boite peinte en noir et<br />

percée d’un minuscule trou <strong>de</strong>vancé d’une lentille. La lumière, réfléchie par les éléments se trouvant <strong>de</strong>vant <strong>la</strong><br />

boîte, entre par ce trou et projette l’image sur <strong>la</strong> feuille b<strong>la</strong>nche. Le résultat est une image plus ou moins nette<br />

et renversée. Ce système est l’ancêtre <strong>de</strong> notre appareil photo ! Facilement transportable, elle permet à Antoine<br />

Canal <strong>de</strong> reproduire <strong>la</strong> troisième dimension <strong>de</strong> manière moins <strong>la</strong>borieuse puisque l’image projetée sur <strong>la</strong> feuille<br />

est déjà un « <strong>de</strong>ssin » en <strong>de</strong>ux dimensions qu’il peut reporter sur son carnet <strong>de</strong> croquis.


Meryon<br />

Le traitement <strong>de</strong> l’espace<br />

Meryon est le «roi <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en page». Il présente<br />

<strong>de</strong>s paysages citadins d’une manière différente dans<br />

pratiquement chacune <strong>de</strong> ses gravures. Certaines<br />

vues sont <strong>la</strong>rges et ouvertes comme celles prises<br />

du bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine, d’autres sont plus «fermées»,<br />

parfois carrément closes. C’est le cas notamment<br />

<strong>de</strong>s gravures du «vieux» Paris représentant ces<br />

quartiers aux ruelles étroites, où les maisons sont<br />

presque les une sur les autres.<br />

Son point <strong>de</strong> vue peut également être un point <strong>de</strong> vue<br />

imaginé ou combiné pour rendre l’effet plus fort.<br />

Enfin, Meryon campe parfois ses vues comme un<br />

décor où se joue une scène du Paris <strong>de</strong> l’époque.<br />

Pas <strong>de</strong> règles donc, juste un regard qui capte et<br />

dépose le sujet sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que.<br />

Canaletto<br />

Pour donner à ses gravures l’illusion <strong>de</strong> <strong>la</strong> troisième<br />

dimension, Canaletto utilise différents procédés <strong>de</strong><br />

perspective.<br />

La perspective linéaire. C’est le système <strong>de</strong>s lignes<br />

<strong>de</strong> fuite se rassemb<strong>la</strong>nt en un point (le point <strong>de</strong> fuite).<br />

Dans ce procédé, certaines lignes perpendicu<strong>la</strong>ires<br />

au p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> vision sont modifiées et prennent<br />

une direction oblique, se dirigeant vers le point <strong>de</strong><br />

fuite. Ce procédé s’applique surtout aux bâtiments,<br />

nombreux dans les gravures <strong>de</strong> Canaletto.<br />

La perspective diminutive. Ce procédé nous paraît<br />

aujourd’hui évi<strong>de</strong>nt, il s’agit <strong>de</strong> faire diminuer <strong>la</strong><br />

taille <strong>de</strong>s motifs les plus éloignés. Dans certaines<br />

vues <strong>de</strong> port, ce procédé est perceptible dans <strong>la</strong><br />

diminution <strong>de</strong>s mâts <strong>de</strong> bateaux.<br />

La perspective aérienne. Ce procédé fonctionne en<br />

gravure en estompant les contours <strong>de</strong>s formes les<br />

plus éloignées ou en diminuant le contraste dans<br />

l’arrière p<strong>la</strong>n, nous donnant le sentiment que le<br />

lointain s’efface dans une sorte <strong>de</strong> brume. Canaletto<br />

l’utilise en diminuant l’épaisseur <strong>de</strong> ses traits dans<br />

le lointain.<br />

Charles Meryon (1821-1868), La morgue, 1854. Eau-forte.<br />

Fonds S. Lenoir. Canaletto (1697-1768), La pierre à <strong>la</strong> criée (détail), 1735-<br />

1744. Eau-forte. Fonds S. Lenoir.


Meryon<br />

La lumière<br />

Le rendu <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière qui y est « répandue,<br />

distribuée » est qualifié <strong>de</strong> « très rare qualité (…)<br />

qu’il s’agisse d’éc<strong>la</strong>irages à jour frisant ou à contrejour<br />

». Elle apparaît même être plus le sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gravure que le monument car c’était bien ces jeux <strong>de</strong><br />

lumière sur leur surface qui intéressaient Meryon.<br />

Dans ses sujets, s’observe c<strong>la</strong>irement un goût<br />

pour faire se côtoyer <strong>de</strong>s parties dans <strong>la</strong> lumière<br />

et d’autres dans l’ombre, <strong>la</strong> pénombre, le contrejour.<br />

Ce jeu crée <strong>de</strong>s contrastes, attire le regard sur<br />

certaines parties et vient ai<strong>de</strong>r à donner un rendu<br />

théâtral ou dramatique. La lumière est un acteur<br />

clef dans l’aspect scénique <strong>de</strong>s vues <strong>de</strong> Meryon.<br />

Cependant, il n’y a jamais d’ombre totalement<br />

opaque. Dans ces zones plus sombres, <strong>la</strong> lumière<br />

continue d’être présente dans les espaces <strong>la</strong>issés<br />

entre les tailles. Si bien que l’œil discerne encore<br />

et toujours les éléments présents dans l’ombre. Ce<br />

rendu n’est possible que par <strong>la</strong> maîtrise du burin sur<br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>que et par <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong> <strong>la</strong> morsure plus ou<br />

moins profon<strong>de</strong>, plus ou moins <strong>la</strong>rge.<br />

Canaletto (1697-1768), La porte <strong>de</strong> Dolo (détail), 1735-<br />

1744. Eau-forte. Fonds S. Lenoir.<br />

Charles Meryon (1821-1868), La galerie Notre-Dame<br />

(détail), 1853. Eau-forte. Fonds S. Lenoir.<br />

Canaletto<br />

On sait que Canaletto indiquait les zones c<strong>la</strong>ires et<br />

sombres lors <strong>de</strong> ses repérages en extérieur puisque<br />

certains <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ssins comportent <strong>de</strong>s indications<br />

comme « lumière » sur les endroits les plus lumineux.<br />

Ce<strong>la</strong> nous montre combien elle était importante aux<br />

yeux d’Antoine Canal.<br />

Non seulement Canaletto reproduit avec brio les<br />

ambiances lumineuses <strong>de</strong> Venise mais il utilise<br />

également <strong>la</strong> lumière pour préciser <strong>de</strong>s textures,<br />

pour attirer l’œil sur un élément, ou pour faire vibrer<br />

<strong>la</strong> matière. Toutes ces nuances dans <strong>la</strong> lumière,<br />

Canaletto les obtient grâce à une variation infinie<br />

<strong>de</strong>s traits taillés dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que (voir ci-<strong>de</strong>ssus).<br />

Son autre originalité est <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser apparaître intact<br />

le b<strong>la</strong>nc du papier aux endroits où l’éc<strong>la</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

lumière est le plus fort. En <strong>la</strong>issant <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges zones<br />

non gravées, il utilise ainsi <strong>la</strong> luminosité du support<br />

lui-même. Par exemple, pour rendre <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté du<br />

soleil, Canaletto trace <strong>de</strong>s lignes noires autour <strong>de</strong><br />

l’éc<strong>la</strong>t mais <strong>la</strong>isse celui-ci vierge.


3. Les prolongements possibles<br />

• Pour les enfants du MATERNEL<br />

Ville/paysage : à partir <strong>de</strong> photos <strong>de</strong> l’école et <strong>de</strong> ses environs, retrouver les lieux avec les enfants. Décrire<br />

ensuite (avec <strong>de</strong>s mots ou <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins) ce qu’on y fait, les sentiments que ces lieux inspirent.<br />

Empreinte/trace : récolter dans <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s matières avec lesquelles on peut faire <strong>de</strong>s empreintes (feuille,<br />

fruits secs, branches). Réaliser un jeu où les enfants d’autres c<strong>la</strong>sses doivent joindre l’empreinte et l’élément<br />

qui a été imprimé.<br />

Travailler sur les empreintes du corps dans <strong>de</strong>s matières molles (chaussures, main, lèvres, doigt).<br />

• Pour les élèves du PRIMAIRE<br />

Ville/perspective : col<strong>la</strong>ge. Réalisation d’une ville composée d’édifices découpés dans <strong>de</strong>s magazines. Travaille<br />

sur <strong>la</strong> perspective avec point <strong>de</strong> fuite précis (Canaletto) ou une perspective « fermée » (Meryon).<br />

Empreinte/perspective : composition collective. Utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravure sur lino réalisée à l’atelier dans<br />

une composition collective en jouant à nouveau sur le thème <strong>de</strong> <strong>la</strong> perspective à introduire dans <strong>la</strong> vue.<br />

Science/art : construire. Réaliser une chambre noire par petits groupes 3 puis l’utiliser à l’extérieur pour<br />

<strong>de</strong>ssiner <strong>de</strong>s vues <strong>de</strong>s abords <strong>de</strong> l’école . À partir <strong>de</strong> ces vues d’après nature, intégrer <strong>de</strong> nouveaux bâtiments,<br />

arbres, personnages fantaisistes.<br />

• Pour les élèves du SECONDAIRE<br />

Meryon/Bau<strong>de</strong><strong>la</strong>ire : parallélisme entre le regard respectif que ces <strong>de</strong>ux artistes posent sur <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Paris.<br />

Travail possible notamment à partir <strong>de</strong>s poèmes en prose du Spleen <strong>de</strong> Paris. Comparaison <strong>de</strong> leur Paris<br />

respectif et <strong>de</strong> ce qu’ils tentent <strong>de</strong> faire passer, <strong>de</strong> traduire dans leur réalisation.<br />

Meryon/Second Empire : comparaison. Les grands changements urbains engendrés par le Second Empire<br />

et l’impact sur <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Paris. Qu’en est-il dans les œuvres <strong>de</strong> Meryon ? A quoi s’attache-t-il ?<br />

Science/Art : comprendre et expérimenter. À partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> l’eau-forte, découvrir <strong>la</strong> préparation<br />

d’aci<strong>de</strong> nitrique à travers l’histoire. Tester l’action corrosive <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> avec différents bains <strong>de</strong> concentration<br />

différente et différents métaux (zinc, cuivre, fer).<br />

3: Un exemple <strong>de</strong> construction est disponible sur le site <strong>de</strong> « <strong>la</strong> Main à <strong>la</strong> pâte » à l’adresse : www.<strong>la</strong>map.fr/?Page_Id=6&DomainScienceType_<br />

Id=14&ThemeType_Id=30&Element_Id=98


4. Visites-ateliers proposés dans le cadre <strong>de</strong> l’exposition<br />

Écoles MATERNELLES<br />

Le parcours créatif propose d’appréhen<strong>de</strong>r l’empreinte, <strong>la</strong> trace,<br />

l’image en noir et b<strong>la</strong>nc, l’encre et l’impression à l’ai<strong>de</strong> d’activités<br />

adaptées. Au programme <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite : histoires, jeux et manipu<strong>la</strong>tion<br />

d’outils didactiques dans l’univers magique <strong>de</strong> Paris et Venise.<br />

Dans un second temps, suit une activité où les enfants se mettent à<br />

l’œuvre et réalisent une estampe : les artistes en herbe <strong>de</strong>ssinent au<br />

cure-<strong>de</strong>nt sur une p<strong>la</strong>que <strong>de</strong> plexig<strong>la</strong>s couverte d’encre pour ensuite<br />

l’imprimer.<br />

Prix par pers. : 2,50 € - Durée : 1h30 - Capacité d’accueil : max. 30 enfants<br />

(2 groupes <strong>de</strong> 15) + 2 accompagnateurs<br />

Écoles SECONDAIRES<br />

Écoles PRIMAIRES<br />

L’animation propose <strong>de</strong> partir à <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gravure sur le mo<strong>de</strong> du parcours créatif. En partant <strong>de</strong> l’observation<br />

<strong>de</strong>s estampes et <strong>de</strong> <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> matériel technologique,<br />

les enfants s’interrogent et s’expriment.<br />

En plongeant dans l’univers <strong>de</strong>s artistes phares <strong>de</strong> l’exposition,<br />

c’est aussi <strong>la</strong> ville, <strong>la</strong> perspective et <strong>la</strong> lumière qui seront abordées.<br />

Ensuite, p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> pratique ! Chaque enfant crée sa propre gravure<br />

en relief sur linoléum et l’imprime.<br />

Prix par pers. : 4,00 € - Durée: 1h30 - Capacité d’accueil : max. 30 enfants<br />

(2 groupes <strong>de</strong> 15)<br />

À partir <strong>de</strong> l’observation d’estampes, les élèves découvrent les<br />

artistes graveurs : leur technique, leur vision <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, leur<br />

démarche artistique et sensible. Meryon, artiste du 19ème siècle<br />

célébré par Bau<strong>de</strong><strong>la</strong>ire, a su capter l’atmosphère majestueuse et<br />

énigmatique <strong>de</strong> cette capitale mo<strong>de</strong>rne qu’est Paris. En regard, les<br />

vues <strong>de</strong> Venise gravées au 18ème siècle par Canaletto témoigne<br />

d’une vision intime et privée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sérénissime.<br />

Le dialogue entre les élèves et les œuvres est suscité à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

questions et <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> parole où le jeune exprime ses observations,<br />

avis et réflexions.<br />

Dans un <strong>de</strong>uxième temps, chaque élève réalise une gravure sur zinc. Dessin à <strong>la</strong> pointe sèche dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que <strong>de</strong><br />

métal, encrage et impression… une manière créative et personnalisée <strong>de</strong> découvrir une technique fascinante.<br />

Prix par pers. : 4,00 € - Durée : 1h30 - Capacité d’accueil : max. 40 élèves (2 groupes <strong>de</strong> 20)<br />

Renseignements et réservations:<br />

<strong>Musée</strong> <strong>de</strong> <strong>Louvain</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Neuve</strong> / Service éducatif<br />

P<strong>la</strong>ce B<strong>la</strong>ise Pascal, 1 à 1348 <strong>Louvain</strong>-<strong>la</strong>-<strong>Neuve</strong><br />

010 47 48 45 / educatif-musee@uclouvain.be / www.muse.ucl.ac.be

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