une analyse linguistique et textuelle - Université Paris-Sorbonne
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2.4. Absence de polémique du discours : l’exemple de « Faut-il y aller ? » du Figaroscope L’espace « Faut-il y aller ? » du Figaroscope nous semble particulièrement représentatif de l’appartenance de notre corpus au genre épidictique, notamment de sa nature appréciative hyperbolique et de l’absence de polémique des énoncés de notre corpus. Le Figaroscope propose en effet chaque mercredi une rubrique intitulée « Musiques » caractérisée par la brièveté des textes de critique musicale (brèves de 200 mots environ) et par la présence constante d’un paragraphe conclusif intitulé « Faut-il y aller ? », présentant les raisons pour lesquelles le lecteur devrait assister au concert. Nous avons relevé entre 2004 et 2006 douze articles traitant des instruments à cordes frottées dans cette rubrique. Force est de reconnaître que la réponse à la question « Faut-il y aller ? » est particulièrement prévisible : elle est toujours, à différents degrés et de façon plus ou moins marquée, positive. Quatre articles - 052, 128, 170 et 171 - répondent indirectement, mais toujours de façon positive, à cette question, au moyen d’une description appréciative hyperbolique évoquant la qualité de l’interprétation musicale. Les auteurs-journalistes font cependant preuve d’une relative neutralité, car c’est la qualité de l’interprétation qui justifie l’éloge et la réponse positive à la question « Faut-il y aller ? », comme nous le montrent les deux exemples suivants : 052 - FAUT-IL Y ALLER ? En France, le violoncelle ne s'est implanté que dans le milieu du XVIII e siècle et on a préféré longtemps la viole au « misérable cancre, hère et pauvre diable » qu'était le violoncelle. Au XIX e siècle, partout en Europe, le violoncelle est devenu l'instrument lyrique par excellence et des partitions, entre autres des concertos, voient le jour. C'est cependant au XX e siècle que la technique atteint son plus haut niveau de virtuosité et alors l'école française s'est affirmée avec autorité en la personne de Maurice Maréchal, Pierre Fournier, André Navarra, Bernard Michelin qui vient de mourir, Gendron et Tortelier, au côté ou dans le sillage des Casals, Piatigorski, Starker et Rostropovitch. 171 - FAUT-IL Y ALLER ? Lorsqu'on entend le CD Schubert des Capuçon-Caussé- Braley-Posch, une certaine jubilation communicative se dégage de leur interprétation. […] elle reste très prometteuse et donne envie d'être entendue dans une salle de concert. huit articles - 047, 081, 082, 084, 118, 130, 139 et 200 - répondent positivement à cette question de façon directe et péremptoire. L’éloge est évident et n’admet aucune réplique. 118
047 – FAUT-IL Y ALLER? […] une opportunité à ne pas manquer…[…] 081 - FAUT-IL Y ALLER ? Sans hésiter, […] 082 - FAUT-IL Y ALLER ? La soirée du 14 mai est à recommander, […] 130 - FAUT-IL Y ALLER ? Bien sûr, […] 139 - FAUT-IL Y ALLER ? Un programme à ne pas manquer, […] 200 - FAUT-IL Y ALLER ? Sans hésiter, […] Deux de ces articles répondent positivement de façon particulièrement expressive : 084 - FAUT-IL Y ALLER ? En courant ! […] 118 - FAUT-IL Y ALLER ? Trois fois oui […] En conclusion de cette étude de la visée illocutoire du discours sur l’interprétation musicale, il est important d’insister sur le fait que, d’un point de vue global, la concomitance et la multiplicité, dans un texte souvent bref, des différents macro-actes de discours présentés cidessus (éloge, conseil, argumentation, concession, explication et intensité corrélative), par un balancement systématique, complexifient fortement la lisibilité du texte. Cette difficulté du processus d’interprétation du discours par le destinataire est renforcée par le caractère polyphonique du discours dont nous allons maintenant étudier les différents aspects. 119
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Figaroscope<br />
L’espace « Faut-il y aller ? » du Figaroscope nous semble particulièrement représentatif de<br />
l’appartenance de notre corpus au genre épidictique, notamment de sa nature appréciative<br />
hyperbolique <strong>et</strong> de l’absence de polémique des énoncés de notre corpus.<br />
Le Figaroscope propose en eff<strong>et</strong> chaque mercredi <strong>une</strong> rubrique intitulée « Musiques »<br />
caractérisée par la brièv<strong>et</strong>é des textes de critique musicale (brèves de 200 mots environ) <strong>et</strong> par<br />
la présence constante d’un paragraphe conclusif intitulé « Faut-il y aller ? », présentant les<br />
raisons pour lesquelles le lecteur devrait assister au concert. Nous avons relevé entre 2004 <strong>et</strong><br />
2006 douze articles traitant des instruments à cordes frottées dans c<strong>et</strong>te rubrique.<br />
Force est de reconnaître que la réponse à la question « Faut-il y aller ? » est particulièrement<br />
prévisible : elle est toujours, à différents degrés <strong>et</strong> de façon plus ou moins marquée, positive.<br />
Quatre articles - 052, 128, 170 <strong>et</strong> 171 - répondent indirectement, mais toujours de<br />
façon positive, à c<strong>et</strong>te question, au moyen d’<strong>une</strong> description appréciative hyperbolique<br />
évoquant la qualité de l’interprétation musicale. Les auteurs-journalistes font<br />
cependant preuve d’<strong>une</strong> relative neutralité, car c’est la qualité de l’interprétation qui<br />
justifie l’éloge <strong>et</strong> la réponse positive à la question « Faut-il y aller ? », comme nous le<br />
montrent les deux exemples suivants :<br />
052 - FAUT-IL Y ALLER ? En France, le violoncelle ne s'est implanté que dans le<br />
milieu du XVIII e siècle <strong>et</strong> on a préféré longtemps la viole au « misérable cancre, hère<br />
<strong>et</strong> pauvre diable » qu'était le violoncelle. Au XIX e siècle, partout en Europe, le<br />
violoncelle est devenu l'instrument lyrique par excellence <strong>et</strong> des partitions, entre<br />
autres des concertos, voient le jour. C'est cependant au XX e siècle que la technique<br />
atteint son plus haut niveau de virtuosité <strong>et</strong> alors l'école française s'est affirmée avec<br />
autorité en la personne de Maurice Maréchal, Pierre Fournier, André Navarra,<br />
Bernard Michelin qui vient de mourir, Gendron <strong>et</strong> Tortelier, au côté ou dans le sillage<br />
des Casals, Piatigorski, Starker <strong>et</strong> Rostropovitch.<br />
171 - FAUT-IL Y ALLER ? Lorsqu'on entend le CD Schubert des Capuçon-Caussé-<br />
Braley-Posch, <strong>une</strong> certaine jubilation communicative se dégage de leur interprétation.<br />
[…] elle reste très prom<strong>et</strong>teuse <strong>et</strong> donne envie d'être entendue dans <strong>une</strong> salle de<br />
concert.<br />
huit articles - 047, 081, 082, 084, 118, 130, 139 <strong>et</strong> 200 - répondent positivement à<br />
c<strong>et</strong>te question de façon directe <strong>et</strong> péremptoire. L’éloge est évident <strong>et</strong> n’adm<strong>et</strong> auc<strong>une</strong><br />
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