X. BARBIER DE MONTAULT 5^5 - Pot-pourri

X. BARBIER DE MONTAULT 5^5 - Pot-pourri X. BARBIER DE MONTAULT 5^5 - Pot-pourri

pot.pourri.fltr.ucl.ac.be
from pot.pourri.fltr.ucl.ac.be More from this publisher
27.05.2013 Views

74 LE COSTUME ET LES USAGES ECCLÉSIASTIQUES que ces boutons soient en os, en ivoire ou en nacre, c'est-à-dire de couleur blanche connue le tond nuquel ils s'adaptent. Par là mémo nous rejetons, comme empreints do luxe et do vanité, les boulons variés qui se fabriquent do nos jours, qu'ils soient en or ou métal quelconque, émnillés ou en mosaïque, en pierres précieuses ou historiés.

LIVRE II. — COSTUME USUEL 75 saint Pierre. Cette chaîne apparente ne fait nullement partie du costume ecclésiastique et il n'y a aucune raison de l'y introduire. Je ne vois pas pourquoi Ton serait obligé dVxhiher tout ce que Ton porte sur soi. 7. La culotte, doublée quelquefois d'un caleçon, a une forme bien connue. Elle s'attache au dessous des genoux h l'aide de cordons ou mieux de languettes et de boucles d'acier. Elle se serre à la taille. Les bretelles, innovation de la révolution, n'ont pas pénétré à Rome cl, h la rigueur, on peut s'en passer. Deux poches sont pratiquées sur les cotés et le devant se boulonne droit ou s'ouvre à pont, suivant un ancien usage que Rome a conservé. La culotte, lors même qu'elle serait continuellement cachée sous la soutane, doit èlre tenue avec la même propreté cpie la soutane elle-même. Il est donc d'une mauvaise éducation de la porter lacérée, mutilée ou indéfiniment rapiécée. Joseph Douce!, dans son Diocèse de Chamboran, qui n'est pas une fiction, à propos du supérieur du séminaire, a plaisanté agréablement sur les culottes françaises, qui sonl en velours et souvent dans un tel état qu'on ne pourrai! convenablement los montrer : « Ses soutanes toujours propres défiaient le temps, et souvent on l'entendait se plaindre que les culottes de velours, depuis la fatale époque de 89, ne pouvaient plus sans èlre rapiécées faire un usage do quinze ans, tandis que, avant nos malheurs (c'était son mot pour indiquer la révolution), elles étaient à peine défraîchies au bout d'un quart de siècle. Celle qu'il portait encore en 1842 ne conservait pas un décimètre carré de son étoffe primitive. C'était un arlequin de vingt culottes au moins, dont le portier lui avait fait une culotte composite. Connue, en maint endroit, les pièces nouvelles s'étaient superposées aux anciennes, à la manière dont on raccommode les toits d'ardoise, il s'ensuivait que ce vêlement indispensable avait acquis une rigidité pareille à celle des anciens cuissards... Pour le inettro, M. (jrosbois n'avait pas besoin de l'étendre, il lui suffisait de sauter dedans. Il portait aussi des bas à côtes el des souliers à oreilles qu'on huilait et qu'on passait au noir ; le cirage, invention anglnise, sentait trop l'hérésie. » 8. Qui dit culotte ne veut pas parler pour cola de pantalon. S'il y a deux ternies distincts, c'est pour correspondre à deux objets tout à fait différents. Le pantalon esl moderne el inconnu à Rome,

LIVRE II. — COSTUME USUEL 75<br />

saint Pierre. Cette chaîne apparente ne fait nullement partie du<br />

costume ecclésiastique et il n'y a aucune raison de l'y introduire.<br />

Je ne vois pas pourquoi Ton serait obligé dVxhiher tout ce que<br />

Ton porte sur soi.<br />

7. La culotte, doublée quelquefois d'un caleçon, a une forme<br />

bien connue. Elle s'attache au dessous des genoux h l'aide de<br />

cordons ou mieux de languettes et de boucles d'acier. Elle se serre<br />

à la taille. Les bretelles, innovation de la révolution, n'ont pas<br />

pénétré à Rome cl, h la rigueur, on peut s'en passer. Deux<br />

poches sont pratiquées sur les cotés et le devant se boulonne droit<br />

ou s'ouvre à pont, suivant un ancien usage que Rome a conservé.<br />

La culotte, lors même qu'elle serait continuellement cachée<br />

sous la soutane, doit èlre tenue avec la même propreté cpie la soutane<br />

elle-même. Il est donc d'une mauvaise éducation de la porter<br />

lacérée, mutilée ou indéfiniment rapiécée. Joseph Douce!, dans son<br />

Diocèse de Chamboran, qui n'est pas une fiction, à propos du<br />

supérieur du séminaire, a plaisanté agréablement sur les culottes<br />

françaises, qui sonl en velours et souvent dans un tel état qu'on<br />

ne pourrai! convenablement los montrer : « Ses soutanes toujours<br />

propres défiaient le temps, et souvent on l'entendait se plaindre<br />

que les culottes de velours, depuis la fatale époque de 89, ne<br />

pouvaient plus sans èlre rapiécées faire un usage do quinze ans,<br />

tandis que, avant nos malheurs (c'était son mot pour indiquer la<br />

révolution), elles étaient à peine défraîchies au bout d'un quart<br />

de siècle. Celle qu'il portait encore en 1842 ne conservait pas un<br />

décimètre carré de son étoffe primitive. C'était un arlequin de<br />

vingt culottes au moins, dont le portier lui avait fait une culotte<br />

composite. Connue, en maint endroit, les pièces nouvelles s'étaient<br />

superposées aux anciennes, à la manière dont on raccommode les<br />

toits d'ardoise, il s'ensuivait que ce vêlement indispensable avait<br />

acquis une rigidité pareille à celle des anciens cuissards... Pour<br />

le inettro, M. (jrosbois n'avait pas besoin de l'étendre, il lui suffisait<br />

de sauter dedans. Il portait aussi des bas à côtes el des souliers<br />

à oreilles qu'on huilait et qu'on passait au noir ; le cirage, invention<br />

anglnise, sentait trop l'hérésie. »<br />

8. Qui dit culotte ne veut pas parler pour cola de pantalon. S'il<br />

y a deux ternies distincts, c'est pour correspondre à deux objets<br />

tout à fait différents. Le pantalon esl moderne el inconnu à Rome,

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!