15.05.2013 Views

inaptitude 2012 - Conseiller du salarié 54

inaptitude 2012 - Conseiller du salarié 54

inaptitude 2012 - Conseiller du salarié 54

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

DIRECCTE des Pays de la Loire fiche <strong>2012</strong> - aptitude et <strong>inaptitude</strong> médicale au poste de travail<br />

motif qu’il entraîne une diminution <strong>du</strong> coefficient<br />

hiérarchique. 109<br />

Il en est, en revanche, autrement d’un <strong>salarié</strong>, déclaré<br />

inapte, qui refuse de se rendre aux convocations devant<br />

le médecin <strong>du</strong> travail dans le cadre d’une recherche de<br />

reclassement. Ce manquement singulier aux obligations<br />

contractuelles constitue une faute grave qui justifie<br />

alors un licenciement disciplinaire. 110<br />

4 – LA VOIE DE RECOURS CONTRE LES AVIS<br />

DU MÉDECIN DU TRAVAIL<br />

Aux termes de l’article L.4624-1 <strong>du</strong> CT, l’employeur et le<br />

<strong>salarié</strong> 111 peuvent contester l’avis <strong>du</strong> médecin <strong>du</strong> travail<br />

devant l’inspecteur <strong>du</strong> travail, 112 y compris celui de la<br />

visite médicale d’embauche opérée après le<br />

recrutement <strong>du</strong> <strong>salarié</strong>, pendant la période d’essai, 113<br />

mais pas devant le juge judiciaire. 114 Si les parties<br />

n'usent pas de cette voie de recours, l'avis <strong>du</strong> médecin<br />

<strong>du</strong> travail ne peut plus être remis en cause, y compris<br />

devant le conseil des prud'hommes. L’avis qui n’est pas<br />

contesté s’impose à tous. 115<br />

La saisine de l’inspecteur <strong>du</strong> travail peut être<br />

postérieure au licenciement <strong>du</strong> <strong>salarié</strong>, la loi ne<br />

prévoyant aucun délai 116 . L’article R.4635 nouveau <strong>du</strong><br />

code <strong>du</strong> travail prévoit un délai de 2 mois mais son<br />

entrée en vigueur est fixée au 1 er juillet <strong>2012</strong> (voir<br />

encadré ci-après).<br />

En l’état, en cas de difficulté identifiée, nous<br />

recommandons d’informer les parties (employeur et<br />

<strong>salarié</strong>) de la possibilité de contester devant l’inspecteur<br />

<strong>du</strong> travail, en leur conseillant d’agir vite (dans les 2<br />

mois).<br />

Soulignons qu’il est prévu un délai de contestation<br />

particulier de 15 jours, très court et peu connu (que le<br />

décret n°<strong>2012</strong>-135 <strong>du</strong> 30 janvier <strong>2012</strong> n’aménage pas),<br />

pour les <strong>salarié</strong>s :<br />

- affectés à des travaux les exposant à des agents<br />

chimiques dangereux (art. R.4412-48 <strong>du</strong> CT) ;<br />

- travaillant en milieu hyperbare (art. 33 II <strong>du</strong> décret<br />

90-277 <strong>du</strong> 28 mars 1990) ;<br />

- exposés à des rayonnements ionisants (art. R.4451-<br />

83 <strong>du</strong> CT).<br />

Nous préconisons (sans attendre le 1 er juillet <strong>2012</strong>) de<br />

faire mention de ce délai réglementaire dans les avis<br />

médicaux des <strong>salarié</strong>s concernés.<br />

Ce qui va changer pour la contestation<br />

de l’aptitude ou de l’<strong>inaptitude</strong> a/c <strong>du</strong> 1 er juillet <strong>2012</strong><br />

(R.4624-34 à 36 modifiés <strong>du</strong> code <strong>du</strong> travail)<br />

La réforme intro<strong>du</strong>it deux importants changements :<br />

1)- L'avis d'aptitude ou d’<strong>inaptitude</strong> ne pourra être<br />

contesté que dans un délai de 2 mois, par LR avec AR à<br />

l'inspecteur <strong>du</strong> travail (R.4624-35 nouveau <strong>du</strong> CT).<br />

2)- Ce délai et les voies de recours devront, en outre,<br />

figurer dans l'avis médical (R.4624-34 nouveau <strong>du</strong> CT).<br />

Cette évolution réglementaire rejoint la position affichée<br />

depuis plusieurs années par la DIRECCTE des Pays de la<br />

Loire (ex DRTEFP) et présentée sous la forme de<br />

recommandations dans les précédentes éditions de cette<br />

brochure.<br />

La contestation peut viser toutes les difficultés ou<br />

désaccords nés des propositions formulées par le<br />

médecin <strong>du</strong> travail : avis d’aptitude, d’<strong>inaptitude</strong>,<br />

mesures indivi<strong>du</strong>elles proposées, recommandations<br />

destinées à orienter l’employeur dans sa recherche de<br />

poste de reclassement.<br />

L’inspecteur <strong>du</strong> travail a deux mois pour répondre (à<br />

défaut, c’est un rejet implicite). Il sollicite<br />

obligatoirement l’avis <strong>du</strong> médecin inspecteur <strong>du</strong> travail,<br />

avant de se prononcer sur l’aptitude <strong>du</strong> <strong>salarié</strong> à<br />

occuper un poste. Sa décision se substitue à l’avis <strong>du</strong><br />

médecin <strong>du</strong> travail qui se trouve alors privé de tout effet<br />

juridique. L’inspecteur <strong>du</strong> travail n’a pas à confirmer, ni<br />

annuler l’avis <strong>du</strong> médecin, mais doit déclarer le <strong>salarié</strong><br />

apte, inapte, décider de l’aménagement <strong>du</strong> poste de<br />

travail en donnant les détails, sans pouvoir enjoindre le<br />

médecin <strong>du</strong> travail de formuler de nouvelles<br />

propositions après avoir annulé celles qu’il a déjà<br />

émises. 117<br />

La saisine de l’administration n’est pas suspensive <strong>du</strong><br />

délai d'un mois imparti à l'employeur pour reclasser, ni<br />

de la procé<strong>du</strong>re de licenciement. L’employeur, informé<br />

<strong>du</strong> recours exercé par le <strong>salarié</strong> (ce qui n’est pas une<br />

obligation pour celui-ci 118 ), ne devrait pas procéder au<br />

licenciement sans attendre la décision de l’inspecteur<br />

<strong>du</strong> travail, en particulier tant que le délai <strong>du</strong> mois n’est<br />

pas expiré ; à défaut il prend le risque de se voir<br />

reprocher, par le juge, sa précipitation. 119<br />

15

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!