14.05.2013 Views

Chimène et le Cid - Musée Pierre Corneille

Chimène et le Cid - Musée Pierre Corneille

Chimène et le Cid - Musée Pierre Corneille

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

En 1660, <strong>Pierre</strong> Corneil<strong>le</strong> apporta une modification importante : décidé à céder à ses détracteurs<br />

de l’Académie, il fait disparaître deux vers, laissant ainsi une certaine ambiguïté à la fin de la<br />

pièce. <strong>Chimène</strong> ne se précipite plus dans <strong>le</strong>s bras de son amant qui bénéficie d’un délai<br />

supplémentaire forcé.<br />

Laisse faire <strong>le</strong> temps, ta vaillance <strong>et</strong> ton roi. L’honneur est sauf, combattre une nouvel<strong>le</strong><br />

fois <strong>le</strong>s Maures n’est pas une mince affaire.<br />

<strong>Pierre</strong> Corneil<strong>le</strong> a démontré qu’il n’était pas dupe de c<strong>et</strong>te modification : Le temps assez souvent<br />

a rendu légitime ce qui semblait d’abord ne se pouvoir sans crime.<br />

Le succès de la pièce de <strong>Pierre</strong> Corneil<strong>le</strong> suscita des imitations comme par exemp<strong>le</strong> : la suite <strong>et</strong> <strong>le</strong><br />

mariage du <strong>Cid</strong>. Tragi-comédie par Urbain Chevreau représentée au Théâtre du Marais, dès <strong>le</strong><br />

printemps de 1637 <strong>et</strong> imprimée en juill<strong>et</strong> de la même année.<br />

Dans c<strong>et</strong>te pièce, <strong>le</strong> personnage de l’Infante a été tota<strong>le</strong>ment revu <strong>et</strong> pas à son avantage. Jalouse<br />

de <strong>Chimène</strong> puisqu’el<strong>le</strong> aime aussi Rodrigue, l’Infante fait croire à la mort de celui-ci en espérant<br />

qu’el<strong>le</strong> en mourra de chagrin ! La pièce sera rééditée avec succès jusqu’en 1702. La Bibliothèque<br />

municipa<strong>le</strong> de Rouen possède d’ail<strong>le</strong>urs un p<strong>et</strong>it livre réunissant la pièce de <strong>Pierre</strong> Corneil<strong>le</strong> <strong>et</strong><br />

cel<strong>le</strong> d’Urbain Chevreau, édité en 1646 à Paris par Antoine de Sommavil<strong>le</strong>.<br />

En 1637, Desfontaines fait représenter une pièce en 5 actes <strong>et</strong> en vers : La Vraie Suite du <strong>Cid</strong>,<br />

tragi-comédie qui est publiée par Antoine de Sommavil<strong>le</strong> en 1638.<br />

En 1638, un auteur soutenant <strong>Pierre</strong> Corneil<strong>le</strong> publiait de manière anonyme une pièce :<br />

L’Innocence <strong>et</strong> <strong>le</strong> véritab<strong>le</strong> amour de <strong>Chimène</strong>. (dédié aux dames. Imprimé c<strong>et</strong>te année 1638) qui<br />

est <strong>le</strong> seul ouvrage prenant la défense de <strong>Chimène</strong>.<br />

Puis c’est la publication d’une tragi-comédie par Timothée de Chillac : L’ Ombre du comte de<br />

Gormas <strong>et</strong> la mort du <strong>Cid</strong>.(Paris, Cardin Besongne, 1639)<br />

Dès 1650, parurent des traductions de la pièce de <strong>Pierre</strong> Corneil<strong>le</strong>, en anglais, en al<strong>le</strong>mand, en<br />

hollandais, en italien ( Amore e Honore en 1679, Honore contra amore en 1691 ou encore<br />

L’Amante inimica en 1699)<br />

Au dix-neuvième sièc<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s hommages littéraires à <strong>Pierre</strong> Corneil<strong>le</strong> se multiplient <strong>et</strong> Le <strong>Cid</strong> suscite<br />

encore l’inspiration. Casimir Delavigne écrit La Fil<strong>le</strong> du <strong>Cid</strong>, une tragédie en 3 actes qui fut<br />

représentée pour la première fois à Paris, sur <strong>le</strong> Théâtre de la Renaissance, <strong>le</strong> 15 décembre<br />

1839. Rodrigue fils d’Alvar compagnon d’armes du <strong>Cid</strong>, croupit dans un couvent de novices au<br />

lieu de se faire un nom, répondant ainsi au vœu fait par sa mère si son frère aîné Fernand<br />

réchappait de la mort. Le <strong>Cid</strong> est <strong>le</strong> parrain de Rodrigue. Elvire est la fil<strong>le</strong> du <strong>Cid</strong> <strong>et</strong> de <strong>Chimène</strong>.<br />

Quiproquos, fausses sorties, dissimulations, <strong>le</strong> romantisme a fait son chemin, l’influence de<br />

Torquemada de Victor Hugo est manifeste.<br />

Bien connu aujourd’hui des rouennais pour la statue monumenta<strong>le</strong> vis à vis du Théâtre des Arts,<br />

<strong>le</strong> sculpteur David D’Angers crée en 1846 un bas-relief Le <strong>Cid</strong> (illustrant la scène IV de l’acte III)<br />

destiné au théâtre de Béziers.<br />

Enfin, la visite du nouveau tombeau de Rodrigue <strong>et</strong> <strong>Chimène</strong> à Burgos devint une étape<br />

indispensab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s écrivains romantiques voyageant en Espagne au dix-neuvième sièc<strong>le</strong> ,<br />

Victor Hugo, Théophi<strong>le</strong> Gautier, …La sépulture d’origine à San Pedro de Cardena avait été violée<br />

par <strong>le</strong>s soldats français peu avant l’hiver 1808-1809.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!