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Mouche Médium

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<strong>Mouche</strong> 3<br />

Nathalie Brisac, minusm@n.net 4<br />

Pascale Chadenat, Ariane l’araignée 5<br />

Sophie Chérer, Mathilde met son grain de sel 6<br />

Ariel Kenig, Je ne suis pas une lumière 7<br />

Agnès Desarthe, Mission impossible 8-9<br />

Nathalie Kuperman, Punie ! 10<br />

Élisabeth Motsch, Mister Ka et le squelette inca 11<br />

Louis Muratet, L’Enchanteur 12<br />

Christian Oster, La princesse Poussiéreuse 13<br />

Brigitte Smadja, Les Pozzis, Abel et Capone 14-15<br />

Grégoire Solotareff et Nadja, Anticontes de fées 16-17<br />

Zeruya Shalev, Un petit garçon idéal 18<br />

Neuf 19<br />

Yann Apperry et Tanja Siren, L’île aux histoires 20<br />

Audren, Mon sorcier bien-aimé 21<br />

Jean-François Chabas, Les lionnes 22<br />

Malika Ferdjoukh, Aggie change de vie 23<br />

Philippe Dumas et Boris Moissard, Contes à l’envers 24-25<br />

Colas Gutman, Rose 26<br />

Tormod Haugen, Prinçusse Klura et la sorcière Salamandrine 27<br />

Marie-Aude Murail, Malo de Lange, fils de voleur 28-29<br />

Xavier-Laurent Petit, Mon petit cœur imbécile 30<br />

Florence Seyvos, Nanouk et moi 31<br />

Grégoire Solotareff, Moi, Fifi 32<br />

Linda Urban, La formule du succès 33<br />

Contes de Roumanie 34<br />

Contes inuits 35<br />

<strong>Médium</strong> 36<br />

Eva Almassy, Les cheveux de la poupée 37<br />

Gisèle Bienne, La chasse à l’enfant 38<br />

Anne Bouin, Petite feuille nénètse 39<br />

Jean-François Chabas, J’irai au Pays des licornes 40<br />

Manuela Draeger, Le radeau de la sardine 41<br />

Agnès Desarthe, La plus belle fille du monde 42-43<br />

Marie Desplechin, Le journal d’Aurore 3 – Rien ne va plus 44-45<br />

Tormod Haugen, Une résidence d’hiver 46


Polly Horvath, Une fille intrépide 47<br />

Martin Page, Traité sur les miroirs pour faire apparaître les dragons 48<br />

Xavier-Laurent Petit, L’attrape-rêves 49<br />

Tania Sollogoub, Les babouins du baobab 50<br />

Arnaud Tiercelin, S’échapper d’ici 51<br />

Collectif, C’est l’aventure ! 52-53<br />

<strong>Médium</strong> documents 54<br />

Présentation 55<br />

Hervé Jubert, Robert Louis Stevenson 56<br />

James MacManus, Un ange venu d’ailleurs 57<br />

Sylvie Dodeller, Léonard de Vinci 58<br />

Linus Torvalds et David Diamond, Linux, c’est gratuit 59<br />

théâtre 60<br />

Bettina Wegenast, Une vie de mouche 61<br />

Catherine Zambon, Dans la maison de l’ogre Monsieur 62<br />

Classiques et classiques abrégés 63<br />

Charles Dickens, Histoires de fantômes, Un chant de Noël et autres récits 64<br />

George Sand, L’Orgue du titan et autres récits fantastiques 65<br />

Louisa May Alcott, Les Quatre Filles du pasteur March 66<br />

Chrétien de Troyes, Le Chevalier de la charrette 67<br />

Instantanés par Grégoire Solotareff 68-69<br />

Bjorn le Morphir, en BD chez Casterman 70-71<br />

Chut ! les livres lus de l’école des loisirs 72-75<br />

Mes premiers romans préférés 76<br />

Mon écrivain préféré 77<br />

Le dernier mot de Xavier-Laurent Petit par Sophie Chérer 78-79<br />

ecoledesloisirs.com 80


<strong>Mouche</strong>


Longtemps institutrice,<br />

Nathalie Brisac travaille<br />

maintenant dans l’édition<br />

jeunesse. Voici le quatrième<br />

opus des aventures de son<br />

Minusman, le petit justicier.<br />

Porté par l’enthousiasme des<br />

jeunes lecteurs, celui-ci devrait<br />

connaître encore de<br />

nombreuses péripéties. « Les<br />

enfants l’ont rendu vivant, confie<br />

Nathalie Brisac. J’ai maintenant<br />

besoin de lui, j’aime ce qui dure<br />

toujours ! » À suivre...<br />

Dans la même collection :<br />

Minusman, Minusman et<br />

les 100 papiers, Le grand<br />

voyage de Minusman<br />

4<br />

Illustrations de Magali Bonniol<br />

56 pages – 7,50 €<br />

9:HSMCLB=U^[YXU:<br />

Isaac se sent seul sans sa Juliette qui a déménagé.<br />

Heureusement, il a son ordinateur avec Juliette à l’intérieur.<br />

Grâce à son écran, il peut quand même parler à son amie<br />

et lui raconter sa rencontre avec Père Poubelle : un vieux<br />

monsieur sans argent et sans famille. Isaac voudrait faire<br />

quelque chose pour lui. Pour cela, il doit redevenir<br />

Minusman « le petit qui gagne contre les grands » !<br />

« Comme dit Maman, c’est le premier pas<br />

qui compte. Oui, mais celui-là on attend<br />

parfois longtemps a vant de le f aire, on<br />

s’habitue vite à rester seul. Quand je joue à<br />

cache-cache, je trouve souvent une cachette<br />

secrète, mais j’adore lorsque l’on finit par<br />

me découvrir ; je fais de petits br uits pour<br />

ceux qui ne me retrouvent pas. Père Poubelle<br />

ne parle presque pas. On dirait qu’être pauvre enlève<br />

la parole. Personne ne le cher che. Dans la vie , je ne compr ends<br />

pas pourquoi les autres ne sentent pas qu’ils de vraient venir lui<br />

parler.»


Illustrations de Delphine Bournay<br />

88 pages – 8,00 €<br />

9:HSMCLB=U^]U^U:<br />

« C’est la dernière soirée où je suis laide, se dit Ariane. L’opération<br />

Tout le monde déteste les araignées. Ariane, la petite<br />

araignée orpheline, vient de comprendre pourquoi :<br />

elle est laide à faire peur ! Elle donnerait n’importe quoi<br />

pour ressembler à Sept Points, la jolie coccinelle.<br />

Mais il y a peut-être une solution. Elle pourrait<br />

consulter le professeur Lucanus qui possède un talent<br />

extraordinaire : il répare, transforme les insectes<br />

disgracieux. Ariane va-t-elle commettre l’irréparable ?<br />

chez Lucanus était prévue pour le lendemain matin. Ainsi pour enterrer<br />

sa vie d’araignée , elle fit une chose qu’elle n’a vait<br />

jamais faite. Elle se leva fièrement, traversa les planches debout sur<br />

ses longues pattes et courut à perdre haleine. Une bande de jeunes<br />

criquets tenait l’or chestre et f aisait vibr er les planches comme<br />

jamais. Ariane, emportée par le rythme, se déhanchait furieusement.<br />

L’écharpe rouge qu’elle avait nouée autour de l’abdomen lui dessinait<br />

une taille de guêpe, ses pattes noires élastiques rebondissaient sur<br />

la piste de danse, elle était absolument ravissante pour un mâle de<br />

son espèce.»<br />

Pascale Chadenat<br />

est publicitaire, plus exactement,<br />

conceptrice rédactrice. Son<br />

métier lui a donné l’amour des<br />

mots. Elle a toujours aimé<br />

raconter des histoires aux<br />

enfants. Elle a écrit une comédie<br />

musicale, des chansons,<br />

un court métrage pour<br />

Canal+ et un scénario<br />

d’animation. Ariane l’araignée<br />

est son premier livre.<br />

5


À la suite d’une rencontre avec<br />

de jeunes lecteurs, Sophie<br />

Chérer s’est lancé un défi :<br />

écrire trois aventures de<br />

Mathilde sur trois sujets tabous,<br />

« l’amour, l’argent et la religion,<br />

des sujets dont on évitait de<br />

parler à table dans les bonnes<br />

familles du XIX e siècle, de peur<br />

d’exprimer des sentiments ou<br />

de remettre en cause un ordre<br />

établi ». C’est ainsi<br />

qu’aujourd’hui elle met son grain<br />

de sel dans le fatras monétaire.<br />

Dans la même collection :<br />

Mathilde à la déchetterie,<br />

Aime comme Mathilde<br />

6<br />

de Véronique Deiss<br />

80 pages – 7,50 €<br />

9:HSMCLB=U^\YU[: Illustrations<br />

L’argent ? Il est partout, mais on en manque. Tout le<br />

monde en parle, et on ne sait rien sur lui. Mathilde se<br />

pose un tas de questions depuis qu’elle a visité son futur<br />

collège tout pourri. Elle aimerait bien que les adultes lui<br />

expliquent pourquoi on n’en dépense pas plus, d’argent,<br />

pour construire de beaux établissements où il ferait bon<br />

étudier.<br />

Et tant qu’à faire, elle aimerait bien comprendre ce que<br />

c’est au juste l’argent, et d’où ça vient.<br />

L’enquête de Mathilde s’annonce compliquée,<br />

car chacun y va de son couplet.<br />

Après avoir milité pour la suppression de l’argent puis<br />

tenté de promouvoir le troc auprès de sa boulangère,<br />

Mathilde a une idée révolutionnaire pour changer<br />

le système monétaire.<br />

Le monde ne le sait pas encore, mais grâce à elle, il sera<br />

bientôt sauvé !


« Comme d’habitude,<br />

quelques heures après que<br />

je me suis endormi, un<br />

bruit me réveille. Une fois<br />

que mes parents ronflent<br />

sous leur couette et que le<br />

feu de cheminée du salon<br />

est éteint, Balthazar monte<br />

à l’étage et griffe à ma<br />

porte. »<br />

Ariel ne comprend pas<br />

que son chat Balthazar<br />

le réveille toutes les nuits<br />

pour dormir dans son lit.<br />

Vient-il par amour ? Ou<br />

simplement pour se rassurer parce qu’il a peur du noir ?<br />

Le petit garçon doute de la sincérité de son affection.<br />

Balthazar est pourtant son meilleur ami, et le seul<br />

à connaître son secret.<br />

Illustrations de Gabriel Gay<br />

64 pages – 8,00 €<br />

9:HSMCLB=U^ZWZ^:<br />

Ariel Kenig<br />

écrit des livres pour adultes<br />

(Camping Atlantic, La Pause,<br />

Quitter la France, New Wave).<br />

Pour la jeunesse, il poursuit sa<br />

série des Je ne suis pas... dans<br />

la collection <strong>Mouche</strong>. Alors qu’il<br />

avouait récemment ne pas être<br />

un panda, il vient de réaliser<br />

qu’il n’était pas non plus une<br />

lumière. Depuis, il cherche une<br />

nouvelle chose à laquelle il ne<br />

ressemblerait pas…<br />

Dans la même collection :<br />

Je ne suis pas un panda<br />

7


8<br />

Missions impossibles<br />

Les vœux de l’archiduchesse Von der Socissèche, tu exauceras<br />

Avant de raccr ocher, une der nière mission attend Choupiche ,<br />

génie de petite taille : r encontrer l’ar chiduchesse Von der<br />

Socissèche. Pour celle-ci, les génies, c’est la routine. Choupiche<br />

est juste le 453 e génie qui lui propose d’exaucer trois vœux. Elle<br />

ne veut RIEN, rien de r ien. Choupiche aimerait bien qu’elle<br />

désire une CHOSE, un truc, un bidule, comme un tour de tapis<br />

volant ou mieux la paix dans le monde. Mais elle, elle se moque<br />

royalement de tout ça et des génies encore plus. Cœur comblé,<br />

cœur de pierre de Socissèche… cœur de génie encagé.<br />

Des souris sur les parcours de golf, tu attraperas<br />

Pour Tony le chat, les parcours<br />

de golf , réser vés aux chiens,<br />

regorgent de sour is bonnes à<br />

être attrapées. Qu’à cela ne<br />

tienne, un masque de caniche ,<br />

un gant de caniche, un langage<br />

de caniche et le tour est joué,<br />

Tony devient un golfeur hor s<br />

pair… avant d’être contraint de<br />

changer de rég ime alimentaire<br />

– vive le poisson – et d’ouvr ir<br />

avec son frère, Mario, un stand<br />

« Aux poissons du golf ».<br />

Un poisson rouge, tu garderas (en vie)<br />

Gisèle a quatorze milliards de cheveux sur la tête. Ça la rend<br />

moche. Et c’est une épreuve, pas aussi grave que la famine ou<br />

la guerre, mais tout de même , elle est cer taine que Maur ice<br />

refuse de la v oir et de l’aimer par ce qu’elle est tellement<br />

moche et lui tellement beau. Alors, quand Maurice lui confie<br />

Jacques, son poisson r ouge, pendant les v acances, Gisèle est<br />

persuadée que tout va changer. Elle est un être fiable. Elle va le<br />

prouver à Maurice en s’acharnant sur Jacques. Elle le saoule de<br />

confidences. Elle lui déclare sa flamme : je t’aime parce que tu<br />

es orange et petit. Mais Jacques, lui, a bien décidé de finir , le<br />

ventre en l’air, coûte que coûte.<br />

Ta voix de crécelle, tu abandonneras<br />

Palpitos aurait dû finir en crotte de bique à cause du sort que lui<br />

a jeté une vieille femme un peu embrouillée. Il est donc devenu<br />

l’homme le plus for t du monde. Mais il vit a vec Crakita, une<br />

femme belle et douce , dotée aussi d’une v oix aiguë qui v ous<br />

crève les oreilles. Il faudrait trouver une solution, peut-être dans<br />

le monde d’à côté où tout est différ ent et où la di vine diva<br />

Devine Kipoura pour rait transfor mer la v oix de Crakita en<br />

merveilleuses sonor ités. Mais parfois les v oix de crécelle qui<br />

crèvent les oreilles, on les aime à mourir.<br />

À la question « À partir de combien est-on un groupe? »,<br />

tu répondras<br />

Léna et Samira connaissent beaucoup de réponses à beaucoup<br />

de questions vitales. Comme : pourquoi les boulettes sontelles<br />

le plat le plus estimab le ? P arce qu’elles puent. Mais<br />

aucune d’elles ne peut dir e à par tir de combien on est un<br />

groupe. Parce que dans les classes parfois il y a plusieur s Lionel,<br />

ce qui f ait un g roupe d’amoureux (sans compter P edro, qui<br />

doit s’appeler Lionel en cachette), parce qu’aussi les mèr es,<br />

comme celle de Johanna, s’invitent lors des classes vertes et là<br />

ça fait un groupe d’ennuis, et parce que les maths c’est lourd.<br />

Mais en vrai, Léna trouve que deux, Samira et elle, ça fait un<br />

groupe formidable.<br />

La tête d’Omar le Ouistiti, tu couperas<br />

Pour faire fuir l’ennui, le roi de la Steppe-Savane, Ferdinand le<br />

Basset, aime à couper, couic, des têtes. Omar le Ouistiti n’est<br />

qu’un couic par mi les autr es couics. Un couic un peu<br />

différent puisqu’il est le singe le plus menteur que la steppe ait<br />

pu supporter. Le plus inventif aussi. Omar a l’idée de raconter<br />

encore et encor e des histoir es au r oi. Des histoir es si drôles<br />

que le roi s’en fait pipi dessus. Peu à peu, Omar devient la tête<br />

sur les épaules préférée et indispensable de Ferdinand.<br />

Pour ta seule beauté, tu rayonneras<br />

Milos est le plus beau gnou de la tere et, plus<br />

encore, de la terre de sa mère. Il est normal,<br />

logique, évident que Milos par ticipe au<br />

concours de beauté ouvert aux animaux. Il<br />

pourrait gagner le premier prix, le voyage<br />

à Paris, et être reconnu pour son extrême<br />

beauté. C’est sans compter Denis le<br />

pingouin et son jeune congélo, tous les<br />

deux installés à l’ombre d’une passerelle<br />

en bois de palmier, une vraie camelote,<br />

alors même que le concur rent<br />

éléphant s’a vance. Milos le bra ve,<br />

Milos le génér eux, Milos le sauv eur.<br />

Voilà ce qu’est secrètement Milos le gnou<br />

(et toujours le plus beau pour sa maman).


Tout le monde connaît Gisèle pour son prénom bizarre,<br />

sa voix bizarre et ses quatorze milliards de cheveux<br />

bizarres follement posés sur sa tête. Cela fait six ans<br />

que Gisèle aime Maurice chéri en secret. Rien à faire.<br />

Maurice ne la voit pas.<br />

Sauf qu’aujourd’hui, tout va changer. Maurice<br />

cherche quelqu’un de fiable pour garder son poisson<br />

rouge, Jacques, pendant les vacances. Gisèle a beau être<br />

invisible, elle a un cœur. Elle est prête à donner sa vie<br />

pour ce poisson.<br />

Elle lui demande seulement une toute petite chose : ne<br />

pas mourir. Mais pour Jacques, c’est mission impossible…<br />

« – Moi je suis fiable et je peux garder ton poisson rouge pendant les<br />

vacances parce que je n’ai pas d’autres responsabilités.<br />

Maurice a l’air étonné. Il sursaute quand Gisèle apparaît. Ses yeux sont<br />

écarquillés, sa bouche ouverte. Il a l’air un peu idiot, mais il est encore<br />

plus beau que d’habitude.»<br />

Illustrations d’Anaïs Vaugelade<br />

80 pages – 8,50 €<br />

9:HSMCLB=U^\Y^^:<br />

Comment va la vie ?<br />

Pour Agnès Desarthe,<br />

« ça suit son cours », des<br />

romans pour la jeunesse (Je ne<br />

t’aime pas, Paulus et tant<br />

d’autres), des romans de<br />

littérature générale (en 2009,<br />

Le Remplaçant, l’Olivier), des<br />

traductions, et un nouvel enfant.<br />

Son secret ? Elle déteste les<br />

jugements glacés et les dictons<br />

réchauffés. Elle adore les<br />

situations épouvantables<br />

(le séjour suicidaire d’un<br />

poisson chez un ami de<br />

son fils de quinze ans).<br />

Dans la même collection :<br />

Je veux être un cheval,<br />

Les frères chats<br />

Du même auteur voir aussi<br />

pages 42-43, 72-75<br />

9


Nathalie Kuperman<br />

écrit des romans pour adultes<br />

(chez Gallimard, J’ai renvoyé<br />

Martha, Petit éloge de la haine,<br />

et aux éditions de l’Olivier, Petit<br />

déjeuner avec Mick Jagger),<br />

des livres pour enfants et<br />

adolescents, des histoires pour<br />

la presse jeunesse, des pièces<br />

radiophoniques. Elle est aussi<br />

critique de spectacle pour<br />

enfants à Télérama.<br />

Dans la même collection :<br />

Mensonges et vérité, Carlotta<br />

et les monstres, Carlotta et le<br />

poisson d’argent<br />

10<br />

d’Anaïs Vaugelade<br />

80 pages – 8,50 €<br />

9:HSMCLB=U^\WY[: Illustrations<br />

Un jour, Olivia passe la récréation au coin, près<br />

des poubelles. Mais ce n’est pas la maîtresse qui<br />

l’a punie, c’est Coralie, sa meilleure amie. Olivia<br />

est terrifiée. Si elle en parle à sa mère, celle-ci<br />

voudra savoir exactement ce qui s’est passé.<br />

C’est trop difficile. Comment lui expliquer<br />

le secret qui la lie à Coralie, comment lui faire<br />

admettre que les objets se transforment<br />

en monstres et que, la nuit, le lampadaire<br />

et la poupée complotent dans son dos?<br />

Comment lui dire que, depuis qu’elle a deux<br />

maisons, rien n’est plus comme avant ?<br />

« Je pense à Maman. Elle serait malheur euse de me<br />

savoir près des poubelles pendant la récré, et Papa lui aussi<br />

serait triste. En parler à Papa serait plus drôle qu’en parler<br />

à Maman. Lui, il dirait : « Tu as des muscles, ma fille, et des<br />

frères pour te défendre. Cette imbécile de Coralie, on va<br />

l’anéantir en moins de temps qu’il n’en faut pour tuer un<br />

moustique qui nous empêche de dor mir la nuit ! » Et il<br />

rigolerait pour me montr er que tout cela n’a aucune<br />

importance, que je suis bien plus forte que la terre entière.<br />

Je rirais avec lui pour lui pr ouver qu’il a raison mais, au<br />

fond, j’aurais envie de pleurer.»


En vacances chez sa grand-mère, Mister Ka, le petit<br />

détective, retrouve ses amis, Déborah et Jack, qui<br />

partagent sa passion pour les énigmes. En regardant un<br />

documentaire sur les Incas, les trois amis ont une idée :<br />

pourraient-ils, comme les archéologues, percer le secret<br />

des squelettes ? Tout le monde sait qu’au village,<br />

on en a trouvé sur la colline aux loups…<br />

Après Pas de Coca pour Mister Ka et Mister Ka et la cave<br />

aux mystères, le petit détective se lance dans de nouvelles<br />

aventures.<br />

« En approchant, on constate que la ter re a été<br />

retournée. J e f ais r emarquer que l’herbe l’a déjà<br />

envahie. Donc , ce n’est pas récent. Rex nous<br />

entraîne à présent vers un autre rectangle de terre.<br />

Et là, pas d’hésitations, cela ressemble à une tombe.<br />

Une petite tombe . Il y a peut-êtr e un cada vre, là.<br />

Immobiles, nous restons un long moment, les yeux<br />

fixés vers le sol.»<br />

Illustrations de Kimiko<br />

64 pages – 8,00 €<br />

9:HSMCLB=U^\Y[]:<br />

Elisabeth Motsch<br />

est romancière. Elle écrit pour<br />

les adultes et pour les enfants.<br />

Pour les adolescents, elle vient<br />

de publier La seconde mort<br />

d’Axel T., un inspecteur du<br />

travail y mène l’enquête. Dans<br />

la série des Mister Ka, un jeune<br />

garçon, aidé de ses amis,<br />

cherche à comprendre les<br />

mystères inquiétants qui<br />

l’entourent. La vie, la mort,<br />

l’amour offrent des occasions<br />

de nouvelles péripéties…<br />

Dans la même collection :<br />

Pas de Coca pour Mister Ka,<br />

Mister Ka et la cave aux<br />

mystères<br />

11


Pour plonger dans le monde de<br />

l’invisible, il suffit de lire une des<br />

histoires de Louis Muratet.<br />

Ce jeune auteur, expert en<br />

musique et en bandes<br />

dessinées, connaît parfaitement<br />

le rythme du fantastique avec<br />

ses images fortes, ses<br />

révélations et ses mots. Tous les<br />

ingrédients du conte classique<br />

associés à sa propre modernité.<br />

Dans la même collection :<br />

Le neuvième métro, Mon cher<br />

Grand-père<br />

12<br />

d’Isabelle Bonameau<br />

48 pages – 6,50 €<br />

9:HSMCLB=U]^ZUU: Illustrations<br />

Ce soir est un grand soir pour Lou. Elle va faire<br />

la rencontre de son petit cousin Toly.<br />

Tout est installé. Il y a du champagne et des chips,<br />

et les grands ne sont pas près de se coucher. C’est joyeux,<br />

même mieux que ça, car il se passe des choses magiques.<br />

Des fleurs apparaissent. Des portes se ferment toutes seules.<br />

Et derrière les portes, son père et son oncle parlent de<br />

spectre et d’enchanteur. D’un certain Toly l’Enchanteur.<br />

La nuit suivante, sa chambre se remplit de fumée.<br />

Au-dessus de son lit, un visage terrifiant, le visage d’un<br />

spectre, est prêt à l’engloutir.<br />

« Lou fer me les y eux. Elle sent une<br />

odeur bizar re. Et entend un r ire. Elle<br />

allume sa lampe de chevet.<br />

– Qui est là ?<br />

Sa chambre est remplie de fumée. Une<br />

fumée qui bouge et qui a un visage . Un<br />

visage terrifiant. Lou ne peut plus bouger.<br />

Le visage la regarde.<br />

– Lou ? Merci de m’avoir réveillé. Tu<br />

as tapé les trois coups du spectre au bon<br />

endroit. Bra vo, tu seras la pr emière à<br />

disparaître !»


Le prince Désolant est tombé fou amoureux de<br />

la princesse Poussiéreuse. Dès qu’il l’a vue apparaître<br />

dans un nuage de poussière, un balai à la main, il est parti<br />

tuer un ours pour le lui offrir. La princesse a trouvé cela<br />

beaucoup plus original que des fleurs et lui a<br />

immédiatement donné son cœur. Mais l’amour ne suffit<br />

pas, le prince Désolant et la princesse Poussiéreuse ont<br />

un problème : les écureuils qui hébergent le prince dans<br />

leur arbre sont allergiques à la poussière…<br />

« Et, de derrière un tronc d’arbre, la princesse<br />

Poussiéreuse surgit dans un immense<br />

nuage de poussière avec son balai à la main.<br />

Elle se dirigea vers la cabane, tandis que le<br />

roi essayait de distinguer quelle était la couleur<br />

de sa r obe, les traits de son visage et<br />

toutes ces choses qui font qu’on r econnaît<br />

une personne. Mais il ne voyait rien que le<br />

nuage de poussière et, à la r igueur, le bout<br />

du nez de la princesse, qui dépassait un peu,<br />

sans doute parce que la pr incesse Poussiéreuse<br />

avait le nez légèrement plus long que<br />

la normale.<br />

– Elle est quand même très poussiéreuse,<br />

estima le roi.»<br />

Illustrations de Willy Glasauer<br />

48 pages – 6,50 €<br />

9:HSMCLB=U^[^[[:<br />

Christian Oster<br />

a publié de nombreux romans<br />

aux éditions de Minuit.<br />

À l’école des loisirs, il compte<br />

parmi les auteurs les plus<br />

réguliers et les plus fantaisistes.<br />

Ses innombrables contes, qui<br />

déclinent absurde et comique<br />

de situation, s’inspireraient<br />

parfois de son quotidien ! Ainsi,<br />

il avoue préférer balai et<br />

serpillière aux aspirateurs et,<br />

dans son dernier livre, un prince<br />

tombe amoureux d’une princesse<br />

poussiéreuse, possédant pour<br />

seul accessoire un balai !<br />

Dans la même collection :<br />

La sonnette du lapin, Le cochon<br />

en panne…<br />

13


14<br />

Dix petites choses à savoir pour<br />

se promener dans le pays des Pozzis<br />

Le pays des Pozzis est formé d’un immense tapis de mousse verte.<br />

Sur ce tapis, il y a des lacs. Pour les traverser, les Pozzis ont construit<br />

et continuent à construire des ponts.<br />

Les Pozzis mesurent environ vingt centimètres et peuvent changer<br />

de robe aussi souvent qu’ils le souhaitent : il suffit d’un peu de<br />

concentration. Ils peuvent en avoir des imprimées, des à rayures,<br />

des à pois et même des à carreaux.<br />

Ils ont une corne unique, une vraie. Mais ils peuvent en avoir des<br />

fausses. Ils les sculptent eux-mêmes et ils se les collent sur le front<br />

grâce à la bouillasse spéciale collante, pour faire joli.<br />

Les Pozzis vivent dans des grottes autour du marais. Ils en ont une<br />

chacun.<br />

Ils ne se nourrissent que de potage. Le potage peut être soit tiède,<br />

soit chaud, soit froid.<br />

Un bébé Pozzi est un bébé pendant quinze jours maximum et<br />

habite dans la grotte du chef. Après, c’est fini, il est grand et il est<br />

prêt à avoir sa grotte pour lui tout seul et à mener sa vie.<br />

À partir de cent neuf ans, les Pozzis sont vieux et leur robe devient<br />

définitivement noire, mais ils vivent encore longtemps jusqu’à<br />

environ deux cent sept ans.<br />

En principe, ils sont tous musiciens. Leur instrument préféré est<br />

la flûte.<br />

Les Pozzis ont un chef. Il a une robe noire, bien sûr, mais avec<br />

des fils d’argent et, même s’il est le chef, elle ne peut pas changer<br />

de couleur.<br />

À la lisière du pays des Pozzis, il y a le Lailleurs où nul ne<br />

s’aventure parce que le Lailleurs fait trop peur.


Illustrations d’Alan Mets<br />

8,50 €<br />

9:HSMCLB=U^\ZYX:<br />

Chez les Pozzis, c’est la fête ou plutôt la récréation.<br />

Au programme : concours du meilleur lanceur de<br />

boulettes-rectangles et du plus grand avaleur de potage.<br />

Mais Abel, l’extra-lucideur qui voit mieux et plus loin<br />

que les autres Pozzis, n’a pas le cœur à s’amuser, ni même<br />

à danser avec la belle Adèle. A-t-il compris que son chef,<br />

Capone, était en danger ou bien est-il inquiet pour les<br />

bébés Pozzis ? À moins que le danger ne vienne du<br />

Lailleurs car le danger vient toujours du Lailleurs…<br />

Mais flûtedezut, zutdeflûte, que se passe-t-il au pays si<br />

paisible des Pozzis ?<br />

Illustrations d’Alan Mets<br />

8,50 €<br />

9:HSMCLB=U^\Z[\:<br />

Brigitte Smadja<br />

pense que nous sommes tous<br />

des Pozzis et des Lailleuriens.<br />

C’est que depuis une balade en<br />

Corse, elle a changé d’univers<br />

pour créer un nouveau monde.<br />

Le sien. D’ailleurs elle le dit ellemême<br />

: Les Pozzis est son<br />

premier récit vraiment<br />

autobiographique. Elle raconte<br />

son histoire mais a pris un autre<br />

chemin qui grimpe, qui<br />

descend, et qui arrive à un<br />

paysage sous la forme d’un<br />

puzzle, où il est question de<br />

plein de choses et sûrement<br />

aussi de transmission.<br />

Dans la même collection :<br />

Lilou, Nina Titi<br />

Du même auteur voir aussi<br />

pages 72-75<br />

15


Il était une fois (ou peut-être pas)<br />

L’expression « laide comme un pou » inventée par une grenouille et une Laide<br />

au Bois Dormant et le tee-shirt assorti « I Love Pou ».<br />

Une grand-bmère très enrhubmée dans sa bmaison perdue dans les bois qui<br />

attend sa chère petite-fille verte avec son panier rempli de bmédicabments<br />

et de bonnes choses à bmanger.<br />

La sixième femme de Barbe-Bleue, Boulotte, coupée en morceaux par<br />

le couteau brillant de Barbe-Bleue, comme la cinquième, la quatrième,<br />

la troisième… et la septième Rosalynde (cependant recousue brillamment<br />

par son beau-frère Barbe-Rose).<br />

Le sort horrible d’une treizième sage-femme oubliée au grand banquet donné<br />

en l’honneur de la Belle, et donc horriblement vexée, et heureusement<br />

l’anti-mauvais sort d’une douzième ou d’une cinquième, bref, d’une autre<br />

sage-femme.<br />

Des nananananères très agaçants du Petit Chaperon rouge.<br />

Une Belle et une Laide, l’une promise aux fastes de la cour et à l’immense<br />

château de son papa, l’autre au bois mort et à l’immense cruauté de sa maman.<br />

L’une destinée à se piquer le doigt avec un fuseau et à être embrassée par un<br />

jeune prince riche de sa tronçonneuse en or, l’autre destinée à occuper cent ans<br />

le château inanimé par des rangements, des lectures, des réflexions et des jeux<br />

en tous genres. Pour un baiser comme pour une vie, cent ans sont bien longs<br />

(et bien courts aussi).<br />

Une certaine habitante de la tour du château, Anne Masseuranne, qui ne voit<br />

rien venir, rien de rien, en dehors de l’herbe qui verdoie et du soleil qui<br />

poudroie, encore et encore, ce qui est bien dramatique et très répétitif.<br />

Une sage-femme furieuse (la treizième du nom) et néanmoins humaine<br />

nourrissant de pudding la Laide au Bois Dormant et la nommant Lady<br />

comme sa propre fille.<br />

Une chevillette. Utile pour que la bobinette puisse choir. Autrement dit :<br />

ouvrir la porte.<br />

Une Lady Laide prisonnière d’un mur de ronces et libre de dévorer ses<br />

formidables provisions de chips, de chocolat aux noisettes et de chocolat à la<br />

crème, de sucettes et de caramels.<br />

Des cavaliers cavalant, des cuisiniers cuisinant et des mouchants volant (sauf<br />

quand une Belle a l’idée de rencontrer un fuseau).


Dans certains Bois Dormants vivent des princesses Belles,<br />

destinées à se piquer le doigt avec un fuseau, et leurs<br />

sœurs, les Laides, destinées à être laides, mais aussi à vivre<br />

leur vie de manière heureuse et sage. Barbe-Bleue a, lui<br />

aussi, un frère caché, Barbe-Rose, toujours joyeux mais<br />

totalement inconnu. Jusqu’au jour où Rosalynde,<br />

septième femme de Barbe-Bleue, entre dans le cabinet<br />

secret de son époux assassin. Par amour, mais un peu trop<br />

tard, Barbe-Rose va agir. Comme le Petit Chaperon Vert.<br />

Le loup rôde, alors il essaie de sauver le Petit Chaperon<br />

Rouge, même si ce dernier est insensé et moqueur.<br />

« Pendant ce temps-là, dans le château inanimé, Lady organisa sa<br />

vie de cette façon : elle prit une chambre à côté de celle où elle avait<br />

mis sa sœur, au cinquième étage. (« Comme elle est belle, Belle ! » se<br />

disait souvent Lady en la r egardant dor mir debout.) Elle fit des<br />

provisions qu’elle entr eposa dans la ca ve pr ofonde du deuxième<br />

sous-sol. Elle ne put plus sortir pour se rendre au Bois Dormant, le<br />

passage étant bouché par les victuailles amassées. Ainsi elle ne se<br />

rendit pas compte de l’en vahissement du château par les r onces et<br />

fut, elle aussi, prisonnière de cet incroyable mur végétal.»<br />

Illustrations de Nadja – Grand format<br />

14,80 €<br />

9:HSMCLB=U^]VVX:<br />

Et si la Belle au Bois Dormant<br />

avait une sœur ? Et si Barbe-<br />

Bleue avait lui aussi un frère<br />

caché ?<br />

Et si le Petit Chaperon Rouge<br />

était en fait « une peau de<br />

vache » ? Grégoire<br />

Solotareff et Nadja<br />

connaissent ces « autres<br />

histoires » cachées à l’envers<br />

des contes classiques. Elles<br />

surgissent avec un naturel<br />

hilarant de leurs réservoirs<br />

débordant d’albums et de récits<br />

hors normes (entre beaucoup<br />

d’autres, Chien Bleu, la série<br />

des Momo, les apprenties fées,<br />

Mathieu, Les garçons et les<br />

filles, Loulou, U…). Cet héritage<br />

familial du « contre-pied »<br />

(Grégoire), du « mouvement<br />

vivant » (Nadja), ils le cultivent<br />

depuis toujours comme une<br />

philosophie créatrice, pour nous<br />

faire bien lire et bien grandir.<br />

De Grégoire Solotareff voir aussi<br />

pages 32, 68-69.<br />

17


Zeruya Shalev,<br />

fille de l’écrivain Meir Shalev,<br />

est née dans un kibboutz en<br />

1959. Cette femme discrète<br />

a déclenché un des scandales<br />

littéraires les plus violents de ces<br />

dernières années en Israël, lors<br />

de la parution de Vie<br />

amoureuse, en 1997. De<br />

nombreuses références à la<br />

Bible, qu’elle a étudiée à<br />

l’université, étaient glissées dans<br />

les affres d’une passion sexuelle<br />

hors norme. Ses romans dont<br />

Mari et femme et Thèra<br />

(Gallimard) sont traduits dans de<br />

nombreux pays. Un petit garçon<br />

idéal est son premier livre pour<br />

les enfants.<br />

18<br />

d’Iris de Moüy<br />

48 pages – 7,00 €<br />

9:HSMCLB=U^Z^\[: Illustrations<br />

Gour est l’enfant le plus joli du monde, il est aussi le plus<br />

intelligent, le plus fort et le plus grand. C’est ce que dit<br />

Maman. Pourtant à l’école, Noa est plus grande que lui,<br />

Mikaël est plus beau, Itamar donne de vrais coups de<br />

pied. Gour réfléchit : sa maman ne va vraiment pas bien<br />

si elle se trompe à ce point. Et puis, l’aimerait-elle encore<br />

si elle réalisait son erreur ?<br />

« – Gour est un peu tr iste aujourd’hui,<br />

il a même pleuré, dit la<br />

maîtresse à Maman lor sque celle-ci<br />

vient le chercher.<br />

Maman le ser re fort dans ses bras et<br />

demande :<br />

– Mais qu’as-tu donc à pleur er, mon<br />

Gour chér i ? Tu es l’enf ant le plus<br />

merveilleux au monde !<br />

Elle saisit le dessin que Gour a f ait et<br />

s’exclame :<br />

– Quelle araignée magnifique !<br />

Gour regarde sa mère, puis le dessin. Il<br />

ne dit rien.»


Neuf


Bâtir un monde à l’écart de tout.<br />

Une sorte de « bible folle » en<br />

mouvements et créations<br />

perpétuels (avec bientôt des<br />

lectures musicales en<br />

compagnie de grands noms du<br />

jazz). Pour cela, il fallait une<br />

poétesse née dans un bois de<br />

Finlande, trilingue, guérisseuse<br />

de chevaux malades comme<br />

son père, artiste complète,<br />

Tanja Siren, et un auteur de<br />

romans (entre autres Diabolus in<br />

musica, prix Médicis et<br />

Farrago, prix Goncourt des<br />

lycéens, chez Grasset) et de<br />

pièces de théâtre, librettiste,<br />

vivant à Berlin, Yann<br />

Apperry. Quatre mains, une<br />

île, une terre follement promise<br />

d’expressions artistiques.<br />

20<br />

et illustrations de Christian Volckman<br />

128 pages – 9,00 €<br />

9:HSMCLB=U^\YWU: Couverture<br />

Sur l’île aux histoires, le monde ne tourne pas rond.<br />

Les maisons changent de trottoir. Les bus sentent le miel.<br />

Les histoires poussent sur les arbres et soufflent dans<br />

les airs. Ici, rien n’est à sa place. Tout est imaginable<br />

et autorisé.<br />

Comme voler haut, très haut, sans permis en poche,<br />

sur le tapis volant d’un mage. Prendre au pied de la lettre<br />

des expressions et sauver ainsi une ravissante petite fille et<br />

son poney. Aller au bord du monde à la pêche aux rêves<br />

avec la fille aux trop grandes mains. Ou partir toujours<br />

plus loin à la recherche de la plus belle comète pour dire<br />

son amour.<br />

Et si par un malheureux hasard, les histoires ont fui<br />

les esprits, le professeur Tirelalangue, connaît le chemin<br />

de secours…


Prénom : Amazir<br />

Nom : Casablanquette<br />

Âge : 9 ans<br />

Signe particulier : sorcier ! Un vrai !<br />

La preuve ? Et tac, d’un claquement de doigt, je range<br />

ma chambre et tic, d’un coup de baquette magique, je fais<br />

mes devoirs. Vous ne me croyez pas ? Très bien, de toute<br />

façon, aujourd’hui, j’ai décidé d’abandonner tous mes<br />

pouvoirs. Fini le transport en balai et autres sorcelleries :<br />

ça ne m’amuse plus. Et puis comment savoir si Leslie<br />

Cocovino m’aime pour de vrai, si je l’ensorcelle ?<br />

Renoncer à mes pouvoirs ? Mon frère, le petit Robert, va<br />

penser que je suis tombé sur la tête et mon père, le grand<br />

sorcier William Casablanquette, ne va pas être content !<br />

Mais, tant pis. J’ouvre le vieux grimoire et je prononce<br />

la formule magique :<br />

Par le bazar du grand hasard.<br />

Faites qu’à tous mes pouvoirs<br />

Je dise enfin au revoir.<br />

Ça y est, je ne suis plus sorcier ! Hou là là, qu’est-ce<br />

que j’ai fait ?<br />

Couverture de Stephanie Blake<br />

80 pages – 8,00 €<br />

9:HSMCLB=U^\W^V:<br />

Audren<br />

croit aux fées, aux anges<br />

gardiens et au temps élastique<br />

évoqué dans Les aventures<br />

d’Olsen Petersen. Elle peut aussi<br />

deviner les gens en moins de<br />

deux. C’est d’ailleurs bien<br />

enquiquinant pour eux. Et puis<br />

elle aime transformer les choses,<br />

les éléments, les aliments, les<br />

mots… bref, elle est un peu<br />

sorcière, fée et magicienne !<br />

Dans la même collection :<br />

Réservé à ceux, Le petit prince<br />

noir et les 1213 moutons…<br />

21


Depuis sa plus tendre enfance,<br />

Jean-François Chabas est<br />

fasciné par les animaux<br />

sauvages qui sont très présents<br />

dans ses livres, que ce soient les<br />

mammifères marins, les tortues<br />

géantes, les crocodiles ou les<br />

tigres. Il y a belle lurette qu’il<br />

ne met plus les pieds au zoo.<br />

Les fauves, il les préfère libres,<br />

plutôt que de les voir en cage.<br />

Dans la même collection :<br />

Je suis la fille du voleur,<br />

La balle fantôme…<br />

Du même auteur voir aussi<br />

page 40.<br />

22<br />

© François Bourru<br />

de Philippe Dumas<br />

64 pages – 7,50 €<br />

9:HSMCLB=U^XY]Y: Couverture<br />

Ce sont deux lionnes qui avancent sans bruit dans<br />

les herbes sèches.<br />

Il y a la mère. Un an plus tôt, deux de ses sœurs ont<br />

été tuées à coups de tonnerre court par les hommes à<br />

l’odeur nouvelle, avec des peaux par-dessus leurs peaux.<br />

Il y a la fille. Elle a eu des petits jadis, ils ont été<br />

dévorés par un mâle rival de leur père. Depuis, elle ne<br />

s’est plus accouplée.<br />

Ensemble, elles ont quitté la harde, côte à côte, d’un<br />

seul pas.<br />

Elles sont seules.


Aggie est la reine de la débrouille. Difficile de faire<br />

autrement quand on est orpheline et qu’on ne mange<br />

pas tous les jours à sa faim. Avec son ami Orin et son<br />

chien Mister Bones, elle a mis au point un numéro<br />

pour détrousser les riches passants qui s’aventurent dans<br />

les bas quartiers de Boston.<br />

C’est d’ailleurs en essayant de voler le portefeuille<br />

de Pemberton Rushworth qu’Aggie l’a rencontré.<br />

Plutôt que de la conduire à la police, ce détective privé<br />

lui fait alors une proposition extraordinaire.<br />

Jusqu’à présent, Aggie n’a pas eu beaucoup de chance.<br />

Mais cette drôle de rencontre est une occasion inespérée<br />

d’échapper à son destin de gamine des rues. Si Aggie suit<br />

attentivement les conseils du détective, elle pourra enfin<br />

changer de vie.<br />

Couverture de Cati Baur<br />

96 pages – 8,50 €<br />

9:HSMCLB=U^\XU\:<br />

Aggie Barrie, la nouvelle<br />

héroïne de Malika<br />

Ferdjoukh doit beaucoup aux<br />

lectures d’enfance de son<br />

auteur. Son prénom est<br />

directement inspiré d’Aggie<br />

Mack, le personnage d’une<br />

bande dessinée des années 50,<br />

et son nom est un hommage à<br />

James Matthew Barrie, le<br />

créateur de Peter Pan. Aggie<br />

pourrait d’ailleurs être la sœur<br />

jumelle de Minuit-Cinq, un autre<br />

orphelin dont Malika Ferdjoukh<br />

a raconté l’histoire dans le<br />

roman qui porte son nom.<br />

Dans la même collection :<br />

Minuit-Cinq<br />

23


24<br />

La Belle Histoire de Blanche-Neige<br />

Le Petit Chaperon bleu marine<br />

Le Don de la fée Mirobola<br />

La Belle au doigt bruyant<br />

Contes à rebours<br />

Le Pommier de Pomanchou


Une présidente de la République féministe à qui un<br />

sondage révèle qu’une certaine Blanche-Neige est plus<br />

intelligente qu’elle… Une descendante du Petit<br />

Chaperon rouge vêtue de bleu marine qui se croit plus<br />

maligne que tout le monde, et enferme sa grand-mère<br />

dans la cage au loup du Jardin des Plantes… Un enfant<br />

maltraité par son oncle et dont chaque larme qui coule<br />

se transforme en cigarette…<br />

Vers 1980, Philippe Dumas et Boris Moissard furent<br />

les premiers à mettre en pièces, retourner, réécrire,<br />

en un mot à pasticher les contes classiques de Grimm<br />

et de Perrault pour mieux leur rendre hommage<br />

dans un recueil qui allait devenir un best-seller.<br />

Leur secret ? Décors et accessoires contemporains,<br />

langue châtiée.<br />

Souvent imités, jamais égalés, ils ont décidé de fêter<br />

leur amitié et ses trente ans de bonheur en ajoutant à<br />

leurs cinq textes d’origine un inédit : Le pommier de<br />

Pomanchou.<br />

Couverture et illustrations de Philippe Dumas<br />

136 pages – 7,00 €<br />

9:HSMCLB=U^]U\[:<br />

Ils sont amis d’enfance. Boris<br />

Moissard était libraire quand<br />

Philippe Dumas est venu lui<br />

demander de rédiger des textes<br />

pour un projet d’album qui<br />

comptait alors quelques croquis,<br />

dont un Petit Chaperon vêtu de<br />

bleu. Aussitôt dit, aussitôt fait.<br />

Pour regarder d’un œil étranger,<br />

sinon objectif, la pile de<br />

volumes diminuer sur son<br />

comptoir, le libraire prit un<br />

pseudonyme, qui est à lui seul,<br />

sous forme de contrepèterie, un<br />

hommage à la littérature<br />

(Maurice Boissard était un<br />

pseudonyme de Léautaud).<br />

Le couple légendaire Dumas-<br />

Moissard était né.<br />

Dans la même collection :<br />

Contes de la tête en plein ciel<br />

Des mêmes auteurs voir aussi<br />

pages 72-75<br />

25


« Rose est très combative et très<br />

maligne, elle m’a donné pas<br />

mal de fil à retordre. »<br />

Colas Gutman a mis du<br />

temps à accepter l’idée d’écrire<br />

un livre dont le personnage<br />

principal serait une fille. Rose et<br />

son langage fleuri se sont donc<br />

imposés petit à petit. « Je n’ai<br />

pas voulu inventer de manière<br />

délibérée un langage. J’ai<br />

surtout essayé de me laisser<br />

aller avec Rose. En tout cas, à<br />

chaque fois que j’essayais de<br />

faire mon malin, ça ne marchait<br />

pas, Rose n’en voulait pas ! »<br />

Dans la même collection :<br />

Mon frère est un singe,<br />

Les inséparables<br />

26<br />

de Dorothée de Monfreid<br />

88 pages – 8,50 €<br />

9:HSMCLB=U^[[WV: Couverture<br />

Rose parle comme une nouille.<br />

Dans sa bouche, les grandes personnes deviennent<br />

des lampadaires, les bisous des ventouses et les chats des<br />

moustaches à cul. Les médecins disent que Rose est une<br />

petite fille très intelligente, très émotive, avec un énorme<br />

défaut de langage.<br />

Alors elle s’entraîne sur le chemin de sa nouvelle école :<br />

« Bonjour, je m’appelle Rose et je suis nouvelle. » Mais<br />

face à la classe, ça donne : « Bon levant, je suis neuve, et<br />

mon nom d’avant est Rose. » Et tout le monde la regarde<br />

comme une bête curieuse.<br />

Heureusement, une fois dans la cour, Rose se révèle<br />

très forte pour jouer à chat et ne se laisse pas ennuimerder<br />

par les Sixièmes qui adorent taper sur les petits. Ça<br />

impressionne. Il faut dire que Rose n’a pas la langue<br />

dans sa poche…


D’accord, Prinçasse Bragitte lui a menti sur toute<br />

la ligne, mais tout de même, c’était sa meilleure amie.<br />

Aussi, quand Prinçusse Klura reçoit son appel<br />

au secours par grenouille interposée, son sang noble<br />

et passionné ne fait-il qu’un tour. En route pour<br />

de nouvelles aventures féeriques, au galop de ce bon<br />

vieux Turnudu !<br />

Arrivée à la grotte du dragon, Klura comprend<br />

son malheur. Bragitte est là, en train de se transformer<br />

sans arrêt. Crapaud, humain. Humain, crapaud.<br />

C’est imprévisible, épuisant et dangereux. Il faut agir !<br />

En consultant le livre de sorcellerie des parents de<br />

leur ami Pellus, les deux princesses apprennent que<br />

la sorcière Salamandrine serait la personne idéale pour<br />

résoudre leur problème.<br />

Oui, mais où est-elle ?<br />

Couverture de Nadja<br />

Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud<br />

88 pages – 9,00 €<br />

9:HSMCLB=U\]YVW:<br />

Tormod Haugen, prix Hans<br />

Christian Andersen à 45 ans,<br />

avait déclaré, quelque temps<br />

avant de mourir, qu’il lui était de<br />

plus en plus difficile d’écrire<br />

pour les enfants, parce qu’il y<br />

avait de moins en moins<br />

d’enfants autour de lui et que,<br />

plus ou moins coupé de leur<br />

réalité et de leurs<br />

préoccupations, il avait la<br />

hantise de leur mentir.<br />

Ce troisième tome sera le<br />

dernier de la série des Prinçusse<br />

Klura. Alors profitons-en !<br />

Dans la même collection :<br />

Prinçusse Klura et le dragon,<br />

Prinçusse Klura et Pellus<br />

Du même auteur voir aussi<br />

page 46<br />

27


28<br />

Malo de Lange, fils de voleur :<br />

tous les ingrédients d’un roman trépidant<br />

On lit les premières lignes, on s’emballe, et très vite on ca vale derrière Malo, ce fils de<br />

grinche à la recherche de son daron ! On tremble, on rit, on accepte de bonne grâce les<br />

situations rocambolesque et les coïncidences en pagaille . On dévore à belles dents un<br />

vrai roman d’aventures, trop heureux de le lire d’un trait et pas découpé en feuilleton dans<br />

Le Journal des débats ou dans Le Siècle, le genre de presse populaire où Malo de Lange aurait<br />

eu toute sa place au XIX e siècle.<br />

Marie-Aude Murail a emprunté aux grands feuilletonistes de l’époque certaines de leurs<br />

techniques. Nous, nous leur a vons pris leurs techniques de v ente et conçu un placar d<br />

publicitaire pour annoncer la parution prochaine de Malo de Lange, fils de voleur.<br />

Alors demandez le journal !<br />

Malo de Lange,<br />

fils de voleur<br />

par<br />

Marie-Aude Murail<br />

5 c 5 c<br />

LE NUMÉRO LE NUMÉRO<br />

À partir du 10 octobre<br />

LA PETITE PRESSE<br />

Publiera tous les jours une page entière (600 lignes de texte en 15 pages de livre)


Du mystère ! Malo de Lange est le fils de personne. Rien<br />

ne permet d’identifier l’enfant recueilli en 1822 par l’abbé<br />

Pigrièche à l’orphelinat de Tours. Rien, sauf une marque<br />

tatouée sur son épaule, la fleur de lys des bagnards que<br />

découvrent, horrifiées, les demoiselles de Lange qui viennent<br />

de l’adopter.<br />

De l’aventure ! Il n’a que douze ans, il est à peine éduqué,<br />

et déjà le voilà arraché à ses tantes adoptives par un certain<br />

Riflard, une brute qui se prétend son père, mais qui le bat et<br />

le séquestre. Malo parvient à s’échapper et part sur les routes<br />

à la recherche de son vrai père.<br />

De l’amour ! Elle s’appelle Léonie de Bonnechose, elle est<br />

belle, elle est riche. Malo a décidé que c’était sa fiancée, mais<br />

elle n’est pas au courant. Gagnera-t-il son cœur ? Aimerat-elle<br />

le fils du voleur ?<br />

Un héros partagé entre le bien et le mal ! Vagabond,<br />

bonimenteur, voleur à la tire, escorté du petit Craquelin,<br />

du gros Bourguignon et de La Bouillie qui lui apprend à<br />

jaspiner l’argot, Malo se retrouve avec sa bande à la taverne<br />

du Lapin volant, un repaire de voleurs et d’assassins. C’est<br />

le Lapin volant qui connaît le secret de sa naissance, Malo<br />

en est persuadé. Oui, mais gare ! À force de fréquenter la<br />

canaille, Malo risque de s’enfoncer dans le crime comme<br />

le couteau dans le beurre…<br />

Couverture d’Yvan Pommaux<br />

280 pages – 11 €<br />

9:HSMCLB=U^[XXV:<br />

Avant de se lancer aux trousses<br />

de son Malo de Lange,<br />

Marie-Aude Murail a pris<br />

le temps de relire les grands<br />

romans-feuilletons du XIX e ,<br />

Rocambole ou bien Les Mystères<br />

de Paris, pour s’inspirer de leur<br />

technique narrative. Elle en a<br />

obtenu bien davantage : la<br />

permission de se libérer des<br />

convenances, et elle en a profité<br />

allègrement : « Il faut y aller<br />

franco ! Invraisemblances,<br />

coïncidences, on s’en fiche !<br />

La même poignée de bons et de<br />

méchants se croise et se recroise<br />

tout au long du roman… »<br />

Dans la même collection :<br />

Nonpareil, Mytho<br />

Du même auteur voir aussi<br />

pages 72-75 29


Il y a souvent une histoire vraie<br />

à l’origine d’un roman de<br />

Xavier-Laurent Petit.<br />

Ce dévoreur de journaux a<br />

découvert l’existence de<br />

Chemokil Chilapong dans un<br />

article de Courrier international<br />

qui racontait comment cette<br />

simple fermière avait pu financer<br />

la scolarité de ses enfants grâce<br />

à sa victoire au marathon de<br />

Nairobi. Il n’en fallait pas plus<br />

pour que son imagination<br />

s’emballe et nous entraîne dans<br />

les foulées de Maswala,<br />

la mamantilope d’une petite fille<br />

au cœur malade…<br />

Du même auteur voir aussi<br />

pages 49, 77, 78-79<br />

30<br />

de Gwen Le Gac<br />

136 pages – 8,50 €<br />

9:HSMCLB=U^\YYY: Couverture<br />

Toudoum… Toudoum… Chaque matin, Sisanda<br />

commence par compter les battements de son cœur<br />

et le nombre de jours qu’elle a vécus depuis sa naissance.<br />

Puis, elle regarde sa mère se glisser hors de la case pour<br />

aller courir dans les collines : Maswala, sa Mamantilope,<br />

cavale pour le plaisir pendant des heures, pieds nus,<br />

là où même les bergers ne vont pas avec leurs troupeaux.<br />

Sisanda, elle, ne peut pas courir. Ni sauter, ni jouer avec<br />

les autres, ni rien, à cause de son petit cœur imbécile<br />

et de sa maladie idiote. Le médecin lui a dit qu’elle avait<br />

beaucoup de chance d’être encore en vie. Vraiment<br />

beaucoup. Ici, il ne peut rien faire, il faudrait opérer<br />

Sisanda dans un hôpital spécialisé à l’étranger. Et ça coûte<br />

cher… Un million de kels ! Elle a compté qu’il faudrait<br />

à ses parents trente-huit ans, trois mois et vingt jours<br />

pour réunir autant d’argent…<br />

Mais tous ces calculs sont faussés lorsqu’elle découvre<br />

que Maswala pourrait gagner la même somme en courant<br />

aussi vite qu’une antilope…


Thomas a rendez-vous avec le docteur Zblod qui ne<br />

l’ausculte pas, ne regarde ni sa gorge ni ses oreilles.<br />

Ce n’est pas ce genre de docteur.<br />

C’est un spécialiste des angoisses et des cauchemars.<br />

On peut lui dire tout ce qui nous passe par la tête, a dit<br />

maman. Thomas craint que cette phrase n’agisse comme<br />

une malédiction, et que n’importe quoi, absolument<br />

n’importe quoi lui passe par la tête.<br />

« – Les cauchemars que tu fais le jour, est-ce que ce<br />

sont toujours les mêmes ? a demandé le docteur.<br />

– Il y en a plusieurs sortes. Mais il y en a un qui<br />

revient plus souvent que les autres.<br />

– Est-ce que je peux te demander de quel cauchemar<br />

il s’agit, si ce n’est pas indiscret ?<br />

C’était un moment important, parce que j’allais<br />

prononcer le nom qui compte le plus dans ma vie. »<br />

Le nom qui compte le plus dans la vie de Thomas,<br />

depuis qu’il a vu le film, c’est celui de Nanouk l’Eskimo.<br />

Couverture de Gabirel Gay<br />

8,00 €<br />

9:HSMCLB=U^]UX]:<br />

Florence Seyvos travaille<br />

dans l’édition pour la jeunesse<br />

depuis l’âge de 22 ans. Elle a<br />

publié à l’école des loisirs de<br />

nombreux livres et albums, parmi<br />

lesquels Le jour où j’ai été le chef,<br />

Voleuse de peluche, Pochée…<br />

et des romans pour adultes aux<br />

éditions de l’Olivier. Elle a<br />

également co-écrit plusieurs films<br />

de Noémie Lvosky.<br />

Dans la même collection :<br />

Le jour où j’ai été le chef<br />

31


Pour Grégoire Solotareff,<br />

célèbre auteur d’albums, de<br />

récits et de contes, directeur de<br />

la collection Loulou et<br />

Compagnie, et créateur de films<br />

d’art et d’animation, « passer<br />

une semaine seul dans la forêt<br />

a souvent été un fantasme »,<br />

alors un jour, à partir d’une<br />

photo prise à Beyrouth en<br />

1959, il a écrit l’histoire de Fifi,<br />

perdu dans ce bois aux odeurs<br />

de rhododendrons, d’anémones<br />

et de cyclamens, des odeurs de<br />

son enfance.<br />

Dans la même collection :<br />

Les garçons et les filles, Contes<br />

de printemps, Contes d’hiver…<br />

Du même auteur voir aussi<br />

pages 16-17, 68-69<br />

32<br />

et illustrations de l’auteur<br />

64 pages – 8 €<br />

9:HSMCLB=U^]UZW: Couverture<br />

Grégoire Solotareff<br />

N fd l’é l d l i i<br />

Dans sa vie d’avant, Fifi avait des parents, une sœur,<br />

une maison avec un jardin et le droit de ne pas aimer<br />

les légumes. Son rêve, c’était de rester tout petit et tout<br />

malade, tout contre ses parents.<br />

Mais depuis quelques heures, Fifi est tout seul, perdu<br />

dans la grande forêt. Il a été puni, et soudain, il n’y a plus<br />

eu personne. Ni ses parents, ni sa sœur boudeuse. Plus que<br />

des arbres gigantesques, du vent terrifiant et des cris de<br />

bêtes. Ça, c’est la vie d’après pour Fifi, six ans et demi,<br />

une éternité à attendre que quelqu’un vienne le chercher.<br />

Alors, dans le trou d’un arbre avec quelques provisions<br />

comme des noisettes (vertes) et malheureusement pas de<br />

dessert (pour l’instant), Fifi commence à écrire son journal<br />

(des histoires vraies).<br />

Il y a les jours qui passent et il y a surtout les amis qui<br />

accourent. Raphaël Écureuil, Monsieur et Madame<br />

Grenouille, Didi Souris, Emmanuel Lapin, Monsieur<br />

Hibou, Thomas le renard. Très vite, la vie de maintenant<br />

n’est plus si pénible. Bien au contraire.


Zoé était censée jouer du piano.<br />

D’après ses calculs, il lui restait six ans avant d’atteindre<br />

la perfection et donner son premier concert de jeune<br />

prodige au Carnegie Hall. Elle s’imaginait déjà sur scène<br />

dans une robe époustouflante, avec un diadème posé sur<br />

ses cheveux lissés par son coiffeur personnel…<br />

Pourtant, Zoé a bien été obligée de revoir ses<br />

ambitions à la baisse.<br />

À la place d’un piano blanc plus lisse qu’une<br />

patinoire, son père lui a déniché un orgue électronique<br />

en simili-bois qui fait un bruit de soufflerie.<br />

Le Perfectone D-60.<br />

En guise de récital au Carnegie Hall, elle se voit<br />

préparer le Concert-O-rama annuel de Perfectone en<br />

jouant les génériques de vieilles séries télé et le thème<br />

de Scoubidou.<br />

Mais au fur et à mesure que son rêve s’éloigne,<br />

Zoé va découvrir que la musique, même sur un orgue<br />

électronique, peut avoir des effets singuliers sur sa vie<br />

et son entourage.<br />

Couverture d’Audrey Poussier<br />

Traduit de l’anglais par Cyrielle Ayakatsikas<br />

294 pages – 11,50 €<br />

9:HSMCLB=U^UXU]:<br />

© Julio Thompson<br />

Comme Zoé, Linda Urban<br />

a rêvé de faire du piano. Et tout<br />

comme Zoé, elle a dû se<br />

résoudre à jouer de l’orgue<br />

électronique, que son père,<br />

subjugué par les changements<br />

de rythmes entendus au<br />

magasin, avait préféré lui offrir.<br />

La comparaison s’arrête là,<br />

« Zoé est bien plus intelligente,<br />

patiente et surtout beaucoup<br />

plus drôle que moi ! » Sa<br />

vocation de jeune prodige<br />

réduite en miettes, Linda Urban<br />

s’est consacrée à la littérature et<br />

a longtemps travaillé dans une<br />

librairie de Pasadena, en<br />

Californie. La formule du succès<br />

est son premier roman.<br />

33


Ana Palanciuc, comme on<br />

l’aura compris, est roumaine.<br />

Elle termine sa thèse de<br />

philosophie à Paris.<br />

Elle aime particulièrement les<br />

dessins de Philippe Dumas et lui<br />

a donc demandé d’illustrer son<br />

recueil.<br />

34<br />

Choisis, traduits et adaptés par Ana Palanciuc<br />

Couverture et illustrations de Philippe Dumas<br />

128 pages – 8,00 €<br />

9:HSMCLB=U^WX^Z:<br />

Contes de Roumanie<br />

La jeune fille qui portait malheur<br />

Choisis, traduits et adaptés par Ana Palanciuc<br />

Illustrations de Philippe Dumas<br />

Contes du monde entier<br />

l’école des loisirs<br />

Au temps où les peupliers faisaient des noix, l’osier<br />

des fleurs de pois, au temps où les loups et les moutons<br />

se tenaient par le menton et s’embrassaient tendrement,<br />

les dragons régnaient sur les forêts roumaines.<br />

Le zburator, un ange déchu, hantait le cœur des jeunes<br />

filles.<br />

Un prince partait à la recherche de la terre d’éternité.<br />

Une jeune fille portait malheur à tout le monde.<br />

Un petit morceau de soie pesait plus lourd qu’un roi.<br />

Un bœuf très sage labourait un jardin de cuivre.<br />

Un père, imprudemment, promettait à son fils jeunesse<br />

sans vieillesse et vie éternelle.<br />

Pour savoir comment tout cela est bel et bien arrivé,<br />

osez affronter les dragons maléfiques! L’auteur,<br />

Ana Palanciuc, les a retrouvés bien cachés dans de très<br />

vieux contes de son pays.


Contes inuits<br />

Un ourson chez les hommes<br />

Collectés par Knud Rasmussen<br />

Choisis, traduits et adaptés par Nils Ahl<br />

Contes du monde entier<br />

l’école des loisirs<br />

Knud Rasmussen est né en 1879 à Ilulissat au Groenland.<br />

Son père était un missionnaire danois et sa mère une<br />

Inuit. Très vite, il se passionna pour la vie et la culture<br />

des Inuits et il mena de nombreuses expéditions au<br />

Groenland. C’est dans ses récits de voyage que Nils Ahl<br />

a choisi ces contes. Il les a traduit du danois pour nous<br />

faire découvrir un ourson irrésistible, des monstres<br />

terrifiants et des enfants vraiment très courageux.<br />

Pour nous montrer aussi comment les hommes<br />

et les animaux du Pôle deviennent parfois si proches<br />

qu’ils finissent par s’aimer pour de bon.<br />

Choisis, traduits et adaptés par Nils Ahl<br />

Illustrations d’Hélène Muller<br />

128 pages – 8,00 €<br />

9:HSMCLB=U\[]\[:<br />

Nils Ahl a réalisé dans cette<br />

collection un recueil de contes<br />

danois et un autre de contes<br />

norvégiens. Il est aussi l’auteur<br />

d’un roman : Les carnets<br />

souterrains de Zénon dans la<br />

collection Neuf.<br />

Dans la même collection :<br />

Contes danois,<br />

Contes norvégiens<br />

35


<strong>Médium</strong>


Eva Almassy<br />

Les cheveux de la poupée<br />

<strong>Médium</strong><br />

Pour ses dix ans, Charlotte a eu le droit de choisir une<br />

poupée dans la collection de son oncle. C’était impossible<br />

et pourtant, soudain, elle fut là. La poupée parfaite, avec<br />

son beau sourire triste, ses yeux riboulants et ses cheveux<br />

naturels, humains et vivants.<br />

Alors, dans le noir de la chambre, Charlotte et<br />

la poupée se parlent. Elles s’aiment. Elles se ressemblent,<br />

comme deux sœurs, comme une mère et son enfant.<br />

Marianne, son amie, voudrait lui apprendre à se<br />

maquiller, à mûrir et mentir, à se vieillir. Marianne, elle,<br />

n’est plus une petite fille. Elle connaît les choses qui font<br />

grandir. Les histoires des adultes, par exemple. Les secrets<br />

de fabrication des poupées aussi, avec leurs cheveux de<br />

morte. Marianne raconte, Charlotte ne comprend pas.<br />

C’est impossible. Toutes ces horreurs, les mots se<br />

bousculent, les images blessent les yeux. Charlotte doit<br />

découvrir la vérité. Mais la poupée, cette enfant des<br />

morts, est toujours là.<br />

Couverture de Franck Juery<br />

64 pages – 7,50 €<br />

9:HSMCLB=U^[VUW:<br />

Parce qu’écrire est une pratique<br />

magique, Eva Almassy utilise<br />

des objets talismans (pièces<br />

radiophoniques pour France<br />

Culture et romans pour tous les<br />

âges). Comme des gants pour<br />

glisser sur le clavier de<br />

l’ordinateur. Deux poupées<br />

posées sur son bureau. Des<br />

souvenirs aussi, des chocs, de<br />

son enfance. Un jour, elle coupa<br />

les cheveux d’une splendide<br />

poupée américaine envoyée<br />

par sa tante. Elle avait quatre<br />

ans. C’était son premier tour<br />

d’écrivain.<br />

Dans la même collection :<br />

Autobiographie d’un fantôme<br />

et autres fictions<br />

37


Depuis toujours et sans<br />

désemparer, Gisèle Bienne<br />

est l’amie des rebelles, des<br />

marginaux, des réfractaires, des<br />

mauvaises têtes et des<br />

cancres… Elle s’est inspirée de<br />

plusieurs garçons de son<br />

entourage pour écrire cette<br />

histoire. Ceux qu’elle aidait,<br />

quand elle était professeur, par<br />

exemple, à rédiger leurs lettres<br />

de motivation pour devenir<br />

objecteurs de conscience.<br />

Dans la même collection :<br />

Chicago, je reviendrai, Tatiana<br />

sous les toits…<br />

38<br />

de Franck Juery<br />

128 pages – 8,50 €<br />

9:HSMCLB=U^[U]^: Couverture<br />

Longtemps, Jack a fui.<br />

Il ne s’est pas présenté à un examen, il est descendu<br />

d’un train, il a quitté sa famille de gens bien, il s’est évadé<br />

d’un internat, d’une maison de correction, d’une caserne,<br />

il a passé une frontière.<br />

Il a fui les questions, les étiquettes, les brimades<br />

et les embrigadements.<br />

Il a fini par trouver refuge au cœur de la nature.<br />

Il est devenu berger. Taiseux, solitaire et attentif comme<br />

les bergers. Respectable comme eux. Il a rebâti une maison,<br />

construit ses meubles. Il élève des abeilles. Il veille sur<br />

le petit garçon de ses voisins. Il aime les fleurs, les livres<br />

et Natacha, une femme douce et rieuse.<br />

Tout est bien qui finit bien.<br />

Mais les voilà qui le rattrapent. Ils ont lancé un détective<br />

privé à ses trousses.


Par quel hasard une minuscule feuille séchée a-t-elle pu<br />

se glisser entre les pages d’un livre ? Dans la chambre<br />

de leur pensionnat russe, Sanouk, Pénélope et Ludmilla<br />

savourent leur découverte. Est-ce encore un tour de leur<br />

nouveau professeur de littérature pour les intriguer<br />

et leur donner envie de lire ce drôle de bouquin ? Est-ce<br />

que cette feuille est là pour les alerter des dangers qui<br />

guettent ce peuple nénètse, ces nomades de Sibérie dont<br />

parle le livre ? Très vite, Sanouk et ses amies veulent<br />

en savoir plus. Elles consultent Internet et découvrent<br />

que le livre dit vrai : une compagnie pétrolière menace<br />

bien les terres des Nénèts. Elles n’iront pas plus loin,<br />

le livre « subversif » est confisqué par la direction<br />

et le nouveau professeur menacé.<br />

Mais parfois, il suffit d’une minuscule feuille séchée<br />

pour semer la révolte dans un pensionnat de jeunes filles<br />

russes…<br />

Couverture de Rascal<br />

238 pages – 10,00 €<br />

9:HSMCLB=U^Z\^W:<br />

© Danièle Pétrès<br />

Après vingt ans passés dans<br />

l’édition, Anne Bouin<br />

a pris la clé des champs pour<br />

aller planter sa graine d’écriture<br />

dans la nature. « Après une<br />

lente germination, un premier<br />

roman s’est élaboré. Une<br />

histoire de feuille, forcément, la<br />

feuille de l’arbre et la feuille de<br />

papier étant constituées des<br />

mêmes fibres. » Dans le village<br />

où elle vit, elle anime des<br />

ateliers de poésie pour les<br />

jeunes et elle fabrique des livres<br />

d’artiste en papier, en tissu, en<br />

fibres de tout genre pouvant<br />

transporter des mots, des petites<br />

histoires, des poèmes.<br />

39


La rue, ses menaces et ses<br />

combats, Jean-François<br />

Chabas connaît bien. Mais<br />

c’est la situation de la Thaïlande<br />

contemporaine qui<br />

a été le déclic de ce roman.<br />

Là-bas, les combats d’enfants<br />

sont légaux et les fortunes<br />

gagnées grâce aux paris,<br />

colossales. Avec amertume,<br />

poésie, réalisme et pudeur, c’est<br />

la face sombre de sa Boxe du<br />

Grand Accomplissement que<br />

l’auteur nous livre ici, ainsi que<br />

sa façon, subtile, originale, de<br />

parler de l’antisémitisme.<br />

Dans la même collection :<br />

Les Monts de l’Éléphant, Saia…<br />

Du même auteur voir aussi<br />

page 22<br />

40<br />

© François Bourru<br />

de Franck Juery<br />

182 pages – 9,00 €<br />

9:HSMCLB=U^YWYZ: Couverture<br />

Parfois, la nuit, je n’arrive pas à dormir.<br />

À cause d’une dent cassée, des hématomes, de la peur.<br />

Avant, dans la rue, ou au foyer d’État, il fallait<br />

se défendre et se battre ou se cacher. Ici, au camp<br />

d’entraînement, je mange à ma faim. Je ne suis pas seul. Il y<br />

a Guimbarde, Oleksandr, Aaron qui ne ment jamais, dont<br />

j’admire la fierté. Il y a même une fille, Alina, qui est<br />

peut-être la plus courageuse de nous tous.<br />

Le week-end, des riches désœuvrés font trois cents<br />

kilomètres pour venir nous voir.<br />

Pour voir des enfants pratiquer le MMA, le combat<br />

ultime, un cocktail de tous les arts martiaux et de tous<br />

les sports de lutte.<br />

Quand le sommeil ne vient pas, j’appelle mes licornes.<br />

Celles dont ma mère me racontait l’histoire. Elles sont<br />

belles, blanches et caressantes.<br />

Un jour, j’irai les rejoindre.


Bobby Potemkine s’était roulé sur le trottoir en<br />

compagnie de ses trompettistes préférées, deux louves<br />

arctiques au pelage immaculé.<br />

Lili Nebraska s’était mise en tenue de gala : bracelet<br />

de coquillages roses à la cheville, foulard vermillon<br />

autour du cou, et rien d’autre.<br />

Volgone Krof avait quitté l’atelier « Connaissance<br />

du Chou » où elle est professeur, pour venir avec<br />

son accordéon, et sa voix des steppes désolées.<br />

Jusque-là, tout était normal.<br />

Le concert de mélodies de la toundra pouvait<br />

commencer.<br />

Mais soudain, la musique s’est assourdie, les notes<br />

se sont atténuées, puis on n’a plus entendu un seul bruit,<br />

alors que l’orchestre se déchaînait toujours.<br />

– C’était déjà comme ça hier soir, a dit Zori Platipus<br />

le hibou, l’ami d’enfance de Bobby, qui venait d’arriver<br />

en radeau.<br />

C’était bizarre, ça faisait un peu peur. Il était temps<br />

que Bobby mène l’enquête.<br />

Couverture de Lise Sarfati © Magnum<br />

64 pages – 7,50 €<br />

9:HSMCLB=U^YX\Z:<br />

Avec cette nouvelle enquête<br />

post-exotique de Bobby<br />

Potemkine, c’est en fait un sillon<br />

humaniste que continue de<br />

creuser Manuela Draeger.<br />

Comment vivre bien, selon son<br />

cœur, en être humain ? Peut-être<br />

en s’intéressant aux choux<br />

et aux sardines. En<br />

accompagnant les vieilles<br />

bûcheronnes de la toundra<br />

comme Volgone Krof, qui ne<br />

savent pas s’habiller<br />

discrètement. En se roulant sur<br />

le trottoir avec des louves<br />

arctiques. Vaste programme !<br />

Dans la même collection :<br />

Un œuf dans la foule, Belle-<br />

Méduse, L’arrestation de la<br />

grande Mimille…<br />

41


42<br />

Quand la beauté fait la part belle… à l’écriture<br />

C’est l’histoire de la plus belle fille du monde qui débar que<br />

dans une classe et sème le chaos. Mais pas seulement. C’est<br />

aussi le récit d’une écriture en cours, celle du premier roman<br />

de Sandra, la narratrice, qui a décidé de raconter l’événement<br />

avec ses mots. Mais c’est encor e insuffisant. C’est également<br />

l’histoire d’une amitié for te et frag ile qui unit quatr e<br />

adolescentes au moment où l’amour de vient impor tant.<br />

Plusieurs fils s’entremêlent dans ce r oman d’Agnès Desar the<br />

où la beauté f ait la par t belle à l’écr iture et à bien d’autr es<br />

propos…<br />

La beauté<br />

« À la cantine, il y a eu un moment d’émoi quand elle a f ait son<br />

entrée et que les autres secondes , les premières et les ter minales ont<br />

découvert sa beauté. C’était comme un éb louissement collectif, une<br />

onde étincelante qui s’est répandue de table en table, une inflation de<br />

murmures. Et puis le couscous est arivé et la lutte pour les merguez a<br />

commencé. »<br />

La beauté est un sujet impossible parce qu’il n’y a rien à dire<br />

sur la beauté, c’est opaque , c’est quelque chose que l’on<br />

constate. C’est justement par ce que ça « arrête » que ça<br />

m’intéresse. Pourquoi est-on heureux face à la beauté? Est-ce<br />

que ça crée une émotion ? Quel type d’émotion ? Comment<br />

se sentent les gens qui sont beaux ? Est-ce qu’il savent qu’ils<br />

sont beaux ? Est-ce que ça dérange ?<br />

Quand je parle de la beauté des personnes, je m’intéresse aussi<br />

à la beauté des choses et à ce sentiment m ystérieux qu’on<br />

appelle l’émotion esthétique . Il me semb le que c’était plus<br />

simple et plus concret d’aborder ce concept en parlant de la<br />

plus belle fille du monde plutôt que de raconter l’histoir e<br />

d’un paysage qui me bouleverse. Ce qui aurait fait un livre très<br />

très ennuyeux…<br />

« Liouba Gogol est la plus belle fille du monde et elle est dans ma<br />

classe cette année. Un nom pareil, pour qui que ce soit d’autre, ce serait<br />

une malédiction, un coup à faire passer vos propres parents devant les<br />

juges pour ab us de pouv oir, cr ime contre l’individualité, cruauté<br />

délibérée contre un mineur . Mais dans le cas de mon héroïne , ces<br />

accusations ne s’appliquent pas. »<br />

Liouba et non pas Loubia ! J’insiste car Liouba, ça veut dire<br />

amour en russe et Loubia, c’est un plat de har icots blancs en<br />

arabe.<br />

L’amitié<br />

« Quelque chose comme une épine, un courant d’air s’était glissé au<br />

cœur de notre amitié. Fleur, Allison, Mon Commandant et moi,<br />

n’étions plus un groupe, nous étions quatre personnes distinctes, ayant<br />

chacune ses intérêts, ses priorités. »<br />

Je ne m’attendais pas à ce que l’amitié pr enne autant<br />

d’importance dans le livre, je suis contente que ce soit le cas.<br />

Cela paraissait nécessaire, comme si l’ar rivée de la plus belle<br />

fille du monde et tous les désir s qu’elle peut susciter était<br />

capable de menacer l’amitié. L’amitié est un sentiment fort et<br />

fragile, surtout à l’adolescence où l’on pense aussi beaucoup à<br />

l’amour. Qu’est-ce qui reste de l’amitié à un âge où l’amour<br />

passe au premier plan ? J’ai le souvenir d’avoir été dans un état<br />

amoureux d’une puissance extraor dinaire, sans a voir<br />

forcément quelqu’un en tête. Ça m’intéressait aussi d’étudier<br />

cet état-là, de le comparer à l’amitié qui, elle, est plus entière,<br />

qui a aidé à se construire très tôt dans la vie.<br />

« Nous sentions que le moment était venu d’ouvrir notre petit groupe<br />

au monde extérieur, de le renouveler, de le laisser grandir pour grandir,<br />

nous aussi, avec lui. »<br />

Ça, c’est aussi mon souv enir des amitiés qui sont très<br />

puissantes, et très v olatiles puis de nouv eau très puissantes.<br />

Comme à cette période-là chacun cherche à être au centre, à<br />

devenir sujet, à se définir par rapport aux autres, c’est un peu<br />

les auto-tamponneuses. On s’appr oche très près, on heur te<br />

l’autre, il s’éloigne , puis il r evient très for t. J’ai un souv enir<br />

assez beau et émouvant de ces mouvements d’amitié.<br />

L’écriture<br />

« Vous me direz que , justement, comme c’est un livre que j’écr is,<br />

comme l’histoire de la plus belle fille du monde est celle que je v eux<br />

raconter, je peux parf aitement n’en f aire qu’à ma tête et passer en<br />

accéléré jusqu’au grand événement d’après. Je peux même inventer cet<br />

événement. Je f ais ce que je v eux. P ar ex emple, je décide que<br />

Mme Thiercelin, notre prof de français commet un meurtre à la page<br />

trente pour corser mon récit. (…) Je vois parfaitement que c’est moi le<br />

chef et que personne ne v a venir vérifier si ce que je dis est vr ai, et<br />

pourtant. Dès que je suis tentée de aire f ça, d’inventer, d’accélérer, d’en<br />

rajouter, quelque chose se bloque. »<br />

Je me pose toujour s la question de sa voir comment on f ait<br />

pour écr ire un r oman. Quand je commence un li vre, j’ai<br />

toujours envie d’appeler un écr ivain pour lui demander des<br />

tuyaux parce que je ne vois pas du tout comment on peut y<br />

parvenir. Il m’ar rive de lir e des li vres et de me dir e : « Mais<br />

comment il a fait pour faire ça ? » Je suis souvent émerveillée<br />

et je tr ouve que la technique et l’ar tisanat de la chose<br />

méritaient d’être explorés, d’être un peu dév oilés. C’est vrai<br />

que les questions que se posent Sandra: est-ce que je vais faire<br />

une ellipse ou pas ? Est-ce que je n’en ai pas trop fait ? Est-ce<br />

que je suis en train de mentir ? Est-ce que je suis en train de<br />

dire la vérité ? Ce sont des questions que moi, écrivain, je me<br />

pose sans arrêt, et ça me soulageait de pouv oir les mettre en<br />

scène et d’in viter le lecteur à v enir f aire un petit tour en<br />

coulisses.<br />

« Autant vous le dire tout de suite , je ne suis pas l’héroïne de cette<br />

histoire. La plus belle fille du monde ce n’est pas moi. (…) Je suis<br />

juste moi, Sandra Walzer, j’ai quatorze ans. (…) Je ne suis pas non<br />

plus un personnage secondaire, je suis la narratrice, et ça c’est quand<br />

même important. »<br />

Sandra a beau dire qu’elle n’est pas l’héroïne du roman, c’est<br />

en fait un livre sur elle. La confrontation avec Liouba, et le fait<br />

qu’elle ait besoin d’en parler, la remet au centre de sa propre<br />

histoire. Liouba est un prétexte , le deus ex mac hina, le tr uc<br />

énorme, mais la vér itable histoir e, c’est ça : comment on<br />

devient sujet, sujet ag issant, sujet de sa pr opre histoir e. J’ai<br />

l’impression que c’est ça, le fil conducteur de ce roman.


Agnès Desarthe<br />

La plus<br />

belle<br />

fille du<br />

monde<br />

« Les enfants, je vous présente, Liouba Gogol », a dit<br />

M. Dubeuf au moment où elle pénétrait dans la salle.<br />

Personne n’a ri. C’était comme si une averse de neige<br />

s’était soudain abattue sur la salle. J’ai pensé à toutes les<br />

fois où j’avais traité Djézone de gogol et j’ai eu honte. Je<br />

n’étais pas la seule. Nous étions collectivement victimes<br />

d’un retournement de sens. À partir de cette seconde,<br />

gogol ne voulait plus dire débile, ça voulait dire un mètre<br />

soixante-dix, un visage en triangle, des joues roses, des<br />

yeux verts, un chignon blond à moitié défait,<br />

une bouche très rouge et de longues mains de pianiste. »<br />

Dès l’instant où la plus belle fille du monde débarque<br />

dans sa classe, Sandra, la narratrice de cette histoire, sait<br />

que plus rien ne sera comme avant…<br />

Couverture Sereg<br />

168 pages – 9,00 €<br />

9:HSMCLB=U^[Y\]:<br />

C’est un livre qu’Agnès<br />

Desarthe a écrit sans savoir<br />

où elle allait. « C’était volontaire<br />

de ma part, parce c’était aussi<br />

un livre sur l’écriture. » Agnès<br />

Desarthe aime se laisser<br />

entraîner par ses personnages<br />

au point d’écrire parfois le<br />

« livre d’à côté », celui qui<br />

n’était pas prévu. Elle vient de<br />

publier Le Remplaçant aux<br />

éditions de l’Olivier, un roman<br />

qui devait surtout parler du<br />

pédagogue Janusz Korczak et<br />

qui s’est transformé en un livre<br />

sur son grand-père…<br />

Dans la même collection :<br />

Je ne t’aime toujours pas, Paulus,<br />

Je manque d’assurance…<br />

Du même auteur voir aussi<br />

pages 8-9, 72-75<br />

43


© Franck Juery<br />

Dans ce troisième tome très<br />

attendu de son journal, Aurore<br />

se met à l’écriture de chansons<br />

de rock et à la rédaction de<br />

fiches de lecture pour le cours<br />

de français. Avec l’humour qui<br />

la caractérise, Marie<br />

Desplechin a laissé libre<br />

cours à la verve créatrice de<br />

son héroïne. Elle qui a toujours<br />

été une excellente élève, s’est<br />

beaucoup amusée à imaginer<br />

les commentaires d’Aurore sur<br />

des classiques de la littérature<br />

comme La Princesse de Clèves<br />

ou Tristan et Yseult.<br />

Dans la même collection, les<br />

deux premiers tomes du journal<br />

d’Aurore :<br />

Du même auteur voir aussi<br />

pages 72-75<br />

44<br />

de Soledad Bravi<br />

336 pages – 11,00 €<br />

9:HSMCLB=U^\V]Z: Couverture<br />

11 octobre : Areski a trouvé un nom pour le groupe.<br />

Blanche-Neige et les sept nains. Ce n’est pas que ça<br />

m’ennuie de faire Blanche-Neige, mais les garçons ne sont<br />

que cinq. Donc, inutile d’y penser plus longtemps, voilà ce<br />

que j’ai dit. Mais justement, a répondu Areski, c’est comme<br />

pour les trois mousquetaires. Un clin d’œil. Un clin d’œil ?<br />

– Je ne vois même pas de quoi tu parles.<br />

– Des trois mousquetaires.<br />

– Et alors ?<br />

– Ils étaient quatre.<br />

– Comment tu le sais ?<br />

– Tu n’as pas lu le livre ?<br />

– Quel livre ?<br />

– Les Trois Mousquetaires, bien sûr.<br />

– C’est le titre ?<br />

– Ben oui, c’est le titre. Qu’est-ce que tu veux<br />

que ce soit ?<br />

– Je ne sais pas, moi… Les auteurs ?<br />

J’en ai plein le dos, de tous ces bouquins que je ne<br />

connais pas. Areski était mort de rire. Il a raconté l’histoire<br />

aux autres nains au fur et à mesure qu’ils arrivaient<br />

de la mine. Et tous les nains de se gausser joyeusement.


Si j’étais… par Aurore<br />

Si j’étais une fleur, je serais… un cactus<br />

J’ai acheté un cactus pour mes grands-parents.<br />

Il est petit, pointu, et très piquant. Ils n’auront<br />

qu’à l’appeler Aurore.<br />

Si j’étais un chanteur, je serais… Johnny Cash<br />

Étrangement, son histoire m’a beaucoup fait penser à moi, alors que je n’ai<br />

rien à voir avec un homme qui est non seulement américain mais mort de<br />

toute façon. Spécialement le moment où il chante dans une prison. Je me suis<br />

identifiée à fond. Je me demande si un homme adultère m’aimera assez pour<br />

me sortir du malheur et de la dépendance, et se marier avec moi. Qui sait ?<br />

Si j’étais une époque, je serais… les années soixante<br />

Je n’aime pas mon époque, je préfère celle des<br />

autres. Celle de Janis Joplin. Ça m’aurait bien plu,<br />

d’être hippie au temps des hippies. Tout le monde<br />

sur la route avec une guitare et des fleurs dans les<br />

cheveux. Niveau cheveux, j’aurais eu un problème.<br />

Pas question d’y planter des fleurs. Même petites.<br />

Mais pour la route et la guitare, j’étais bonne.<br />

Si j’étais un plat, je serais… la tarte au boudin<br />

Je viens de pulvériser le record maternel mondial du<br />

dîner économique immangeable. Avec une tarte au<br />

boudin. Hé oui, au boudin. Sanction immédiate :<br />

je suis interdite de cuisine jusqu’à nouvel ordre.<br />

Si j’étais une voix, je serais… Janis Joplin<br />

Je n’ai peut-être pas vu Dieu, mais j’ai entendu<br />

Janis Joplin. Alléluia. Quand Janis chante, j’ai<br />

des frissons qui partent des ongles des orteils et<br />

remontent au centre de mon crâne.<br />

Si j’étais un personnage de roman, je serais… Charlie dans Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes<br />

C’est le dernier livre que je lis de ma vie. Si c’est pour me ruiner l’existence, à partir de maintenant<br />

je ferai sans. La grande traîtrise, c’est que celui-ci est écrit comme un journal. Comme ça, on peut<br />

bien s’attacher au héros. C’est ignoble. « Plus tu seras intelligent, plus tu auras de problèmes,<br />

Charlie. » Voilà ma nouvelle devise.<br />

Si j’étais un vêtement, je serais… un panty<br />

Avis à tous les dictionnaires : le panty est un short collant<br />

qui descend à mi-cuisses. Un cycliste version mémère. Le<br />

véritable sous-vêtement fait pour moi. Je pourrais même<br />

me passer de la robe et y aller directement en panty.<br />

Panty, panty. Quel drôle de mot. Mon mariage en panty.<br />

Si j’étais un sentiment, je serais… l’amour<br />

Je suis devenue ce genre de fille atroce qui veut<br />

que rien ne change jamais. La toujours contente.<br />

La souriante perpétuelle. La gourde absolue.<br />

Si j’étais un animal, je serais… un oursin<br />

Femme, la vieille maladie chronique et<br />

pas orpheline du tout. Sans blague, je<br />

préférerais être un oursin. Je me demande<br />

quelle sexualité on pratique, chez les<br />

oursins. Un truc un peu sommaire à<br />

mon avis. Couverts de piques, on ne<br />

risque pas de faire le malin. La planque.<br />

45


L’écrivain norvégien Tormod<br />

Haugen est mort en 2008. Il<br />

a écrit exclusivement pour les<br />

enfants et a obtenu en 1990, le<br />

prestigieux prix Hans Christian<br />

Andersen, petit Nobel de la<br />

littérature jeunesse. Il fut<br />

également l’un des rares<br />

nominés pour le prix de<br />

Littérature du Conseil Nordique<br />

en 1984, avec son roman Le<br />

Jour disparu, l’année de la<br />

publication d’Une résidence<br />

d’hiver. Ses livres ont été traduits<br />

en allemand, en anglais, en<br />

suédois et en japonais. En<br />

France, son diptyque, Les<br />

oiseaux de nuit et Joakim sont<br />

publiés chez Pocket Jeunesse.<br />

Depuis 2003, l’école des loisirs<br />

poursuit la publication de son<br />

œuvre.<br />

Du même auteur voir aussi<br />

page 27<br />

46<br />

Couverture de Franck Juery<br />

Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud<br />

10,50 €<br />

9:HSMCLB=U][]WU:<br />

En plein cœur de l’hiver norvégien, Andréas se rend dans<br />

la maison de famille pour se suicider. La grande<br />

demeure qui porte le doux nom d’Eden a connu,<br />

chaque été, les retrouvailles des grands-parents, des<br />

oncles, des tantes, d’Andréas et de son cousin Mats.<br />

Au fil du temps, les angoisses, les haines et les frustrations<br />

se sont aussi transmises de génération en génération.<br />

Cette fois, le jeune garçon y est seul... du moins le<br />

croit-il. Car des ombres passent dans la nuit : Ingella,<br />

la fille du jardinier, et Mats, son cousin, qui le hait et<br />

a décidé de le tuer.<br />

Les desseins de chacun s’accompliront-ils ?


Jane n’a que douze ans mais elle peut déjà vous parler de<br />

la thrombose de Mrs Parks, de l’homme-cintre qui est<br />

peut-être son père, de ses frères et sœur : Max, Hershel<br />

et Maya, de sa mère poétesse, de ses attentes au bord de<br />

mer, de son âme qui grandit trop vite, qui la démange et<br />

se tortille en elle, du jour où elle jeta une bible sur la tête<br />

d’un bébé du haut d’une montgolfière, de ses journées<br />

à garder les horribles enfants de Mrs Gourd avec son<br />

amie Ginny, de madame Creenshaw une voyante adepte<br />

de « l’orteil télépathe », de sa rencontre avec un père<br />

Noël en roulotte, de l’attaque d’un radeau par une<br />

baleine. Oui, Jane est une fille intrépide, et toutes ses<br />

aventures l’ont fait grandir le temps d’un été.<br />

Couverture Sereg<br />

Traduit de l’anglais par Agnès Desarthe<br />

238 pages – 10,50 €<br />

9:HSMCLB=U^X^UX:<br />

Polly Horvath<br />

a commencé à écrire vers l’âge<br />

de huit-neuf ans. Par la suite<br />

et quelques années plus tard,<br />

elle a été serveuse, dactylo et<br />

a enseigné la danse<br />

contemporaine. Aujourd’hui,<br />

elle se consacre à l’écriture<br />

à plein temps et vit dans une<br />

maison au cœur de la forêt<br />

avec ses deux filles et son mari.<br />

Ses livres sont traduits en<br />

allemand, en thaïlandais, en<br />

japonais, en danois, en italien<br />

et heureusement en français.<br />

Dans la collection Neuf :<br />

La saison des mûres, La fille sur<br />

la balançoire rouge, Les Trolls<br />

47


Un jour, Martin Page<br />

est tombé amoureux du titre d’un<br />

ouvrage italien (Traité sur les<br />

miroirs pour faire apparaître les<br />

dragons). Il a aussitôt signé un<br />

contrat d’édition, avec seulement<br />

la beauté des mots en poche.<br />

Juste avant, il avait déjà commis<br />

un délit créatif avec Thomas<br />

B. Reverdy en créant une<br />

communauté d’auteurs défendant<br />

leurs livres fétiches (aux éditions<br />

Intervalles) et quelques crimes<br />

passionnels (entre autres, Peutêtre<br />

une histoire d’amour aux<br />

éditions de l’Olivier). Par amour<br />

donc ? Par « faim » d’alentours,<br />

avoue-t-il.<br />

Dans la collection Neuf :<br />

Je suis un tremblement de terre,<br />

Le garçon de toutes les couleurs<br />

48<br />

de Rascal<br />

64 pages – 7,50 €<br />

9:HSMCLB=U^Y[YV: Couverture<br />

L’autre jour, à la bibliothèque, la vie de Martin a basculé.<br />

Dans un souffle comme une caresse, Marie lui a dit<br />

qu’elle l’aimait. Qu’elle voulait sortir avec lui. Elle,<br />

Marie, la fille qui rend le monde plus monde et le cœur<br />

dément. Avec lui, Martin.<br />

Forcément, Martin est tombé amoureux. Tout pouvait<br />

être oublié, le futur sans espoir et la mort de sa mère, les<br />

excentricités de son père et la survie au collège, et même le<br />

prochain enterrement-barbecue de son chien. Martin a dit<br />

oui, oui et encore oui.<br />

Cela a duré soixante minutes.<br />

Puis, Martin et Marie sont redevenus de simples amis.<br />

Parce que Marie s’était trompée. Parce que l’amour<br />

ne s’explique pas. Parce que l’existence est une saleté de<br />

terrain vague dépeuplé. Parce que le cœur de Martin<br />

est un gruyère rempli de fantômes et de dragons. Parce que<br />

quoi ?<br />

Le chagrin d’amour a des réponses étrangères à<br />

la raison. Cela tombe bien, Martin a énormément de<br />

cœur et d’imagination.


Louise vit au bout du monde, tout là-haut, dans une<br />

vallée belle et rude dont les rares habitants n’aiment pas<br />

se mélanger avec ceux « d’en bas ». Alors, quand un<br />

nouvel élève déboule dans la classe en cours d’année,<br />

Louise, comme les autres, pense à une erreur. Non<br />

seulement Chems n’est pas de la vallée, mais il est différent,<br />

avec ses cheveux longs, la couleur de sa peau, la vieille<br />

caravane dans laquelle il vit avec sa mère au milieu des<br />

bois…<br />

C’est cette différence que Louise trouve attirante.<br />

Elle est bien la seule.<br />

Pour les autres, comme son père, un étranger n’a rien<br />

à faire dans la vallée où le travail manque, où la scierie du<br />

coin bat de l’aile.<br />

Louise se sent coupée en deux.<br />

Mais Chems va prouver qu’il aime cet endroit<br />

comme s’il y était né. Quitte à le défendre au péril<br />

de sa vie.<br />

Couverture de Franck Juery<br />

266 pages – 10,50 €<br />

9:HSMCLB=U^W]^U:<br />

Ce livre est né comme une envie<br />

de faussaire. À force de<br />

fréquenter les écrivains de<br />

« la confrérie du Montana »,<br />

Rick Bass ou Jim Harrison,<br />

Xavier-Laurent Petit a<br />

voulu écrire « un faux roman »<br />

à la manière de l’un de ces<br />

auteurs américains et nous<br />

entraîner dans « ces coins<br />

désertiques, dans lesquels la<br />

nature a pris le pas sur l’homme,<br />

ces coins si fascinants où l’on<br />

peut se perdre… »<br />

Dans la même collection :<br />

Be safe, Maestro, Les yeux de<br />

Rose Andersen…<br />

Du même auteur voir aussi<br />

pages 30, 77, 78-79<br />

49


Elle voyage léger, avec, rangées<br />

dans son sac à main, une photo<br />

d’une jeune indienne et des<br />

histoires pour « déplacer les<br />

frontières du monde ». Alors, elle<br />

n’est plus seulement cette<br />

économiste spécialiste des pays<br />

émergents mais Tania<br />

Sollogoub, écrivain explorateur.<br />

En Russie ou dans un village de<br />

la forêt amazonienne, elle avance<br />

au cœur des « mondes perdus »,<br />

à la rencontre de ses « nouveaux<br />

amis », ses personnages. Tous ces<br />

« gens d’ailleurs », sur sa carte,<br />

avec cette légende : « On peut<br />

modifier les choses. »<br />

Dans la même collection :<br />

Il y avait un garçon de mon âge<br />

juste en dessous de chez nous<br />

50<br />

de couverture © Getty<br />

154 pages – 9,00 €<br />

9:HSMCLB=U^]UU\: Photographie<br />

Perchée dans les bras de son baobab, Adupa passe ses<br />

journées à écouter le chant de la jungle. Elle parle aux<br />

arbres. Elle est la fille de la forêt.<br />

Cela fait sept ans qu’elle est arrivée au village indien des<br />

Mbayas, sur les bords de l’Orénoque, sept ans de séparation<br />

avec sa mère et de refuge contre la poitrine de la vieille<br />

Taoma, sept ans de moqueries. Adupa ne sert à rien, à part<br />

à recevoir les pierres lancées par les autres enfants du<br />

village. Pourtant, elle peut deviner les ombres des animaux<br />

et se laisser traverser par le vent. Elle est la fille de la forêt.<br />

Adupa a vu ce que les autres ignorent encore. Le cœur<br />

de la jungle saigne depuis plusieurs semaines : le chemin de<br />

fer des Blancs détruit les arbres, les animaux, les Indiens,<br />

peut-être même le souffle du monde. Personne ne veut la<br />

croire. Personne, en dehors des babouins du baobab. Eux<br />

savent. C’est la guerre. Ils vont devoir agir. Adupa, la fille de<br />

la forêt, les attend.


Il y a deux semaines, mon père tenait ma mère par la<br />

taille et la suppliait pour qu’elle mette des robes. Il disait<br />

qu’il avait joué au loto et qu’on allait bientôt partir,<br />

que j’aurais ma terrasse avec vue sur les vagues. La leur<br />

donnerait sur les dunes. Eux, dans un lit à baldaquin, moi,<br />

dans une baignoire de chocolat fondu.<br />

C’était quand tout allait bien. C’était avant que<br />

la lettre arrive. Une lettre écrite il y a plus de dix ans.<br />

Treize, pour être exact. Mon âge. Une enveloppe toute<br />

gondolée adressée à Clara Riss, le nom de jeune de fille<br />

de ma mère.<br />

Et depuis, je vois mes parents, les deux êtres qui<br />

m’ont construit, s’émietter comme un château de sable<br />

sous<br />

la tempête.<br />

J’ai pitié.<br />

Je ne les reconnais plus.<br />

Si je ne fais rien, cette lettre va foutre ma famille en<br />

l’air.<br />

Couverture de Franck Juery<br />

196 pages – 9,00 €<br />

9:HSMCLB=U^[U[Z:<br />

Arnaud Tiercelin<br />

a vingt-huit ans et vit à Bordeaux<br />

où il est professeur des écoles. Il<br />

écrit depuis ses quatorze ans.<br />

Pour imaginer son premier<br />

roman, il a puisé dans ses<br />

souvenirs et inventé ce qu’il<br />

voulait garder pour lui, En<br />

secret. Aujourd’hui, il creuse<br />

toujours son puits et y a trouvé<br />

Gabriel, couvert de boue mais<br />

le sourire aux lèvres, prêt lui<br />

aussi à S’échapper d’ici.<br />

Dans la même collection :<br />

En secret<br />

51


52<br />

Que se passe-t-il dans la tête des auteurs avant d’écrire une nouvelle sur<br />

l’aventure ? Nous leur avons posé la question. Voici leurs réponses :<br />

Thomas Lavachery<br />

« Pour le décor, c’est la lecture récente de Souvenirs d’un voyage dans<br />

la Tartarie, du Père Huc (1813-1860), qui m’a inspiré. J’ai eu envie,<br />

après la découverte de ce beau livre, de composer une histoire dans<br />

une Mongolie imag inaire, suivant le pr incipe adopté pour Bjorn le<br />

Morphir, dont les a ventures se dér oulent dans une Scandina vie<br />

réinventée.<br />

Pour certains détails, je me suis replongé dans Un Voyage à Sakhaline<br />

de Tchékhov : les oignons sauv ages, aliment de base du village de<br />

Kaltuk…<br />

L’idée du train m’est venue en train, alors que je me rendais au Salon<br />

du Livre de Colmar. J’ai créé l’histoire mentalement dans les grandes<br />

lignes, et une autre idée s’est vite imposée à moi : celle de l’ellipse<br />

finale. La vie d’Iv an chez les Baïgour s doit r ester mystérieuse, me<br />

suis-je dit – c’est le lecteur qui, sachant seulement que l’intégration<br />

du garçon par mi les barbar es a réussi, v a f aire tra vailler son<br />

imagination.<br />

L’adolescent sans parents, une figure paternelle de remplacement (à<br />

peine esquissée dans ma nouv elle avec le per sonnage de Bottes-<br />

Rouges) et le v oyage sont autant d’éléments typiques du r oman<br />

d’aventures ; je les ai utilisés naturellement, sans y penser. »<br />

Moka<br />

« Quand Véronique m’a proposé d’écrire une nouvelle sur le thème<br />

de l’aventure, j’en ai été ravie. D’abord, parce que c’est le genre de<br />

thème qui me convient et ensuite car cela m’a per mis de revenir à<br />

l’exercice de la nouvelle que j’affectionnais quand j’étais jeune. J’ai,<br />

très vite, décidé que je ne voulais pas parler d’enfants ou d’ados. Mes<br />

personnages sont donc des adultes. Mon histoire est venue tout de<br />

suite, j’avais déjà pensé à enfermer un de mes malheureux héros dans<br />

les profondeurs de la Terre. Il ne me manquait que l’occasion et ce<br />

format par ticulier de la nouv elle qui v ous contraint à aller à<br />

l’essentiel. Je ne fais jamais de plan, j’aime partir au hasard. Là, je me<br />

suis compliqué la vie en choisissant de commencer par la fin. J’ai mis<br />

mon héroïne dans une situation absolument épouvantable que l’on<br />

pourrait croire désespérée. Le récit, c’est le comment et le pourquoi<br />

elle s’est retrouvée suspendue dans le vide, ce dont je n’avais pas la<br />

moindre idée au dépar t. L ’histoire, bien sûr , est totalement<br />

imaginaire mais r ien de ce que je décr is, des hallucinations à la<br />

couleur vert émeraude de la glace pure, n’est fantaisiste. J’ai lu trois<br />

livres sur la spéléolo gie a vant d’écr ire la pr emière ligne… Quel<br />

bonheur d’apprendre des choses en cherchant sa documentation ! »<br />

Audren<br />

« Loin de l’événement extraordinaire, de l’intrigue amoureuse ou de<br />

l’entreprise r isquée, le mot a venture au singulier m’év oqua tout<br />

d’abord une douceur surannée, une sorte de bonbon un peu piquant<br />

qui dynamise les scouts en bermuda lorsqu’ils traversent la forêt de<br />

Fontainebleau, le couteau suisse à la main, en s’imag inant que les<br />

chutes du fleuve Amazone grondent à quelques mètres ou en rêvant<br />

au serpent qui piquera la cheftaine pour a voir le plaisir de lui f aire<br />

un garrot et qui sait, peut-être du bouche-à-bouche.<br />

L’aventure, c’était jusqu’ici un mot de pacotille , un pour voyeur<br />

d’adrénaline à deux euros juste un peu plus excitant qu’un manège<br />

de la foire du Trône. Ça ne m’intéressait pas vraiment.<br />

Par contre, l’aventure au pluriel m’avait toujours plu : Les Aventures<br />

du baron de Münc hausen et celles d’Olsen P etersen, les a ventures<br />

amoureuses parce qu’elles deviennent si légères lorsqu’on ne peut<br />

plus les compter. L’aventure au singulier pèse toujours trop lourd car<br />

elle est unique. Elle devient vite une icône, une légende alors qu’elle<br />

n’est rien de plus qu’un moment de la vie vu sous un autr e angle. En<br />

effet, l’aventure est partout. Traverser la rue pour aller chercher son<br />

pain peut êtr e une a venture… il suffit de mettr e un ber muda et<br />

d’ouvrir son couteau suisse.<br />

Et voilà comment soudain l’aventure et les scouts me sont devenus<br />

sympathiques. En f ait, l’a venture, c’était un petit film intér ieur,<br />

l’œuvre d’un rêveur qui voulait pimenter sa vie. J’ai réalisé que pour<br />

l’apprécier au plur iel, j’étais sûr ement un jour passée par son<br />

singulier. Mais, à tort, j’oublie souvent mes commencements.<br />

Alors, j’ai mis mon ber muda, j’ai pris mon couteau suisse et je suis<br />

entrée dans la nouv elle. D’habitude , je ne sais jamais où je v ais<br />

lorsque j’écris.<br />

Sophie Chérer<br />

« Dans une aventure, pour moi, il y a :<br />

• du mouvement<br />

• de l’anticonformisme<br />

• de la séduction (qui allie mouvement et anticonformisme : séduire,<br />

c’est détour ner quelqu’un de son bonhomme de chemin, par<br />

surprise).<br />

Je rédige la plupar t de mes textes comme des puzzles. Une idée<br />

derrière la tête (l’image à r eproduire), un tas d’ing rédients en vrac<br />

(décors, souv enirs, figur es, phrases, sentiments – rév olte, désir ,<br />

nostalgie souvent), et le besoin de commencer par poser des jalons<br />

(les coins du puzzle, les pièces les plus faciles à identifier).<br />

Dans le cas de cette nouvelle, j’avais des coins, des déclics :<br />

• deux textes de commande écr its jadis sur le train. Une pub pour<br />

un nouvel horaire SNCF Paris-Metz, il y a dix ans, avant le TGV.<br />

Une nouvelle pour un recueil édité par la SNCB à l’occasion de la<br />

Foire du Livre de Bruxelles, en 2008.<br />

• Un western, vu 3 fois, adoré, en novembre 2007 : L’Assassinat de<br />

Jesse James par le lâche Robert Ford.<br />

• Des aller s-retours fréquents, ces der niers temps, en TGV, tr op<br />

rapide, tr op cher , inconfor table, peuplé de gens sur menés dotés<br />

d’abonnements « TGV Pro ». Et des souvenirs, multiples, de voyages<br />

lents, contemplatifs, amour eux, désargentés, impr ovisés, dans des<br />

trains aujourd’hui disparus.<br />

• Un f antasme de détour nement et d’enlèv ement à l’en vers : des<br />

bandits attaquent un train, mais par pour dév aliser ni br utaliser les<br />

passagers… au contraire.<br />

J’ai pris tout ça, je l’ai agité dans tous les sens, j’ai fermé les yeux, et<br />

je suis partie… à cheval. »<br />

Gaëlle Obiegly<br />

« J’avais envie de raconter une de ces aventures qui se produisent au<br />

coin de la rue. Une aventure qu’on ne recherche pas mais qu’on ne<br />

refuse pas. Sur son chemin, une fille rencontre une femme. C’est une<br />

diseuse de bonne aventure. La fille a peur du destin fâcheux qui lui<br />

est annoncé. Comment en tr iompher ? En r efusant d’y cr oire. Se<br />

libérer de la peur et de l’emprise d’autrui est l’aventure qui précède<br />

toutes les aventures. »


Audren<br />

Thomas<br />

Lavachery<br />

Sophie<br />

Chérer<br />

Gaëlle<br />

Obiegly<br />

C’est<br />

l’aventure !<br />

médium<br />

Moka<br />

Une releveuse de compteurs recherche l’aventure au<br />

bureau des aventures, un écolier saute d’un train et se<br />

lance à la poursuite d’un dénommé Bottes-Rouges dans<br />

une Mongolie imaginaire et dangereuse. Les passagers<br />

d’un TGV se font enlever par des bandits de grand<br />

chemin. Un couple se prépare à un jeu de massacre<br />

au fond d’une grotte, une collégienne se fait prédire<br />

l’avenir sur un passage piéton.<br />

Qu’ont tous ces personnages en commun ?<br />

Rien, sinon de faire partie d’une aventure littéraire<br />

commune : celle d’un recueil de nouvelles sur le thème<br />

de l’aventure. Audren, Sophie Chérer, Thomas Lavachery,<br />

Moka, et Gaëlle Obiegly se sont prêtés au jeu.<br />

Que l’aventure commence…<br />

Couverture Sereg<br />

140 pages – 8,50 €<br />

9:HSMCLB=U^\WVZ:<br />

Dans la même collection :<br />

La cinquième saison, Juke-box,<br />

Il va y avoir du sport...<br />

53


<strong>Médium</strong> documents


Un type de vingt et un ans « bidouille » son ordinateur dans sa chambre. Personne<br />

ne sait vraiment ce qu’il fait, d’ailleurs tout le monde s’en fiche. Pourtant,<br />

il va devenir le plus grand informaticien de la planète. Il s’appelle Linus<br />

Torvalds et vous avez sûrement entendu parler de son logiciel, Linux.<br />

Soixante ans plus tôt, un jeune Anglais fraîchement diplômé d’Oxfor d et<br />

assoiffé d’aventures part en Chine pour découvrir le monde. Son nom ne vous<br />

dira rien. Pour les Chinois, c’est un héros qui a sauvé des enfants des atrocités de<br />

la guerre sino-japonaise. Son histoire vous en apprendra beaucoup plus sur cette<br />

période mal connue de la Seconde Guer re mondiale que n’importe quel livre<br />

d’histoire. Les dates sont plus faciles à comprendre lorsqu’elles sont vécues par un<br />

héros qui, un peu comme nous tous à vingt ans, cherche un sens à sa vie.<br />

En Italie cette fois-ci, au XV e siècle, un jeune homme g ribouille des centaines<br />

de notes dans ses carnets : sous-marins, chars d’assaut, bicyclettes… On<br />

le prend pour un fou. Pour se faire un peu d’argent, il faut bien vivre, il peint.<br />

Avec succès. Mais pour lui, ce n’est pas sérieux. Artiste ? Vous voulez rire. Non,<br />

lui se voit inventeur ou fabricant d’armes. Pourtant, il deviendra le plus grand<br />

peintre de la Renaissance. Vous avez deviné de qui on parle ?<br />

Et puis, il y a cet écrivain en mauvaise santé mais tellement attaché à la vie<br />

qu’il trouve l’énergie d’écrire le plus g rand roman d’aventures de tous les<br />

temps : L’Île au trésor . Vous aurez reconnu Stevenson que la mor t aurait pu<br />

faucher dès le plus jeune âge et qui lutta toute sa vie contr e la maladie pour<br />

raconter de bonnes histoires avant de s’éteindre à… quarante-quatre ans.<br />

Ces histoires ont beaucoup de choses en commun. Elles sont passionnantes,<br />

documentées, instructives et vraies. Vous les lirez comme un bon r oman que<br />

vous ne pourrez plus lâcher.<br />

En les publiant, <strong>Médium</strong> Documents f ait sienne une maxime de Galilée :<br />

« Il y a mille f açons de lire le monde » parce que nous pensons que les plus<br />

belles histoires sont là, sous nos yeux, dans la vie.<br />

55


La mort. Quelle étonnante<br />

narratrice. Un parti pris singulier<br />

qui ne surprendra pas les fidèles<br />

lecteurs d’Hervé Jubert qui<br />

retrouveront là son style si<br />

particulier. Bien connu des<br />

amateurs de science-fiction pour<br />

le cycle de Blanche et celui de<br />

Roberta, Hervé Jubert exploite<br />

les éléments du réel pour<br />

raconter une histoire. Après la<br />

vie légendaire d’Alexandre le<br />

Grand, dans la collection Belles<br />

Vies, il s’attaque à l’un de ses<br />

auteurs favoris.<br />

Dans la collection Belles vies :<br />

Alexandre le Grand<br />

56<br />

de couverture © Corbis<br />

136 pages –12,00 €<br />

9:HSMCLB=U^XYVZ: Photographie<br />

ROBERT LOUIS<br />

STEVENSON<br />

La mort aurait pu le faucher dès le plus jeune âge. Elle attendra<br />

quarante-quatre ans, histoire de lui laisser parcourir le monde et écrire<br />

le plus grand roman d’aventures de tout les temps : L’Île au trésor.<br />

HERVÉ JUBERT<br />

La mort l’a frappé le 3 décembre 1894. Robert Louis<br />

Stevenson avait quarante-quatre ans. Il avait abattu une<br />

bonne journée de travail et aidait sa femme à préparer<br />

une mayonnaise. Il laissait derrière lui une production<br />

littéraire immense dont L’Île au trésor et le fameux<br />

Docteur Jekyll et Mister Hyde.<br />

Si la mort l’a frappé subitement, elle le guettait depuis sa<br />

naissance à Edimbourg, le 13 novembre 1850. Elle aurait<br />

même dû se manifester avant qu’il souffle sa cinquième<br />

bougie et l’emporter dans une de ses fulgurantes quintes de<br />

toux. La mort aura préféré attendre quarante-quatre<br />

années. Elle voulait mieux connaître sa victime. Mais,<br />

surtout, elle doit bien l’admettre, pour entendre les<br />

merveilleux récits que Stevenson, déjà tout petit, inventait.<br />

Alors qui mieux que la mort pouvait raconter la vie<br />

de Robert Louis Balfour Stevenson.


UN ANGE<br />

VENU<br />

D’AILLEURS<br />

Jeune diplômé d’Oxford, rien ne dispose George Hogg<br />

à parcourir la Chine en pleine guerre avec comme bagage cinquante<br />

orphelins et l’équipement complet d’une école d’apprentissage.<br />

JAMES MACMANUS<br />

George Hogg, jeune Anglais de 22 ans, fraîchement<br />

diplômé d’Oxford, se pose des questions sur son destin.<br />

Ses amis envisagent la fonction publique ou la finance.<br />

Lui rêve d’aventure. En 1937, le monde peine à sortir<br />

de la crise : de grands conflits se profilent. Le hasard –<br />

une tante pacifiste – l’emmène en Chine. Le pays est<br />

dévasté par la guerre civile et la guerre avec le Japon.<br />

Le jeune homme devient correspondant, s’engage auprès<br />

des civils, frôle la mort, assiste aux effroyables massacres<br />

de Nankin.<br />

Dans la vallée du mont Tsingling, George rencontre<br />

enfin son destin : directeur d’école. Une école sans livres,<br />

sans chauffage, sans toit, sans lit, où déambulent de jeunes<br />

orphelins affamés, couverts de gale et infestés de poux. Il<br />

faut tout reconstruire, nourrir ces enfants, leur apprendre<br />

un métier, les protéger de l’armée chinoise qui recrute et<br />

des Japonais qui attaquent. Et, au plus profond de l’hiver<br />

1944, déplacer l’école à 1 126 km au nord du pays pour<br />

sauver les élèves d’une guerre qui, entre 1937 et 1945,<br />

tua plus de 15 millions de Chinois.<br />

Droits réservés<br />

Traduit de l’anglais par Emmanuelle Kryger<br />

280 pages –14,80 €<br />

9:HSMCLB=U^YY[\:<br />

James MacManus<br />

est un journaliste anglais.<br />

Lorsqu’il découvre l’histoire de<br />

George Hogg, Pékin est le<br />

théâtre d’événements<br />

inhabituels. Deng Xiaoping va<br />

entamer le processus de<br />

libéralisation économique qui<br />

doit mettre la Chine sur le<br />

chemin de l’économie de<br />

marché. Dans les rues de la<br />

capitale, les voitures<br />

commencent tout juste à<br />

concurrencer les millions de<br />

bicyclettes. James MacManus<br />

paraît surpris d’apprendre que<br />

la Chine va honorer un Anglais<br />

totalement inconnu en lui<br />

érigeant une statue.<br />

Raconter l’histoire d’un type<br />

ayant existé « pour de vrai »,<br />

analyser sa personnalité<br />

complexe, le remettre dans son<br />

contexte historique et imaginer<br />

dans la mesure du possible ce<br />

qui a pu se passer : James<br />

MacManus adore ça et il le fait<br />

très bien. Son livre a tellement<br />

plu que Hollywood en a fait un<br />

film en 2008. Mais ça, c’est<br />

encore une autre histoire…<br />

57


Avec un vrai talent pour faire vivre<br />

le passé, Sylvie Dodeller<br />

dévoile ici, comme elle l’a déjà<br />

fait dans la biographie de<br />

Molière, la petite histoire cachée<br />

sous les aspects quotidiens de la<br />

vie. Dans un style précis et<br />

accessible, elle parvient à rendre<br />

humain un personnage<br />

énigmatique, considéré comme<br />

l’un des plus grands génies de<br />

notre histoire. Chaque chapitre<br />

regorge de détails et dévoile de<br />

façon vivante la période de la<br />

Renaissance. Les livres de Sylvie<br />

Dodeller sont à l’opposé des<br />

livres d’histoire figés dans le<br />

temps.<br />

Dans la collection Belles vies :<br />

Molière<br />

58<br />

de Léonard de Vinci © akg-images<br />

168 pages – 13,50 €<br />

9:HSMCLB=U^\WX^: Dessins<br />

LÉONARD<br />

DE VINCI<br />

Il lui arrive souvent de ne pas finir ses tableaux.<br />

Lui, un artiste ? Vous voulez rire. Il se voit inventeur ou<br />

fabricant d’armes. Pas le plus grand peintre de la Renaissance.<br />

SYLVIE DODELLER<br />

C’est l’histoire d’un petit garçon bavard, curieux et un<br />

peu triste.<br />

Bon élève, il aurait pu étudier le droit ou la médecine.<br />

Mais, dans l’Italie du XV e siècle, lorsqu’on est un bâtard,<br />

le fils d’un notaire et d’une fille de ferme, on doit vite<br />

apprendre un métier. Léonard de Vinci aime dessiner.<br />

Parfait ! À seize ans, on l’envoie en apprentissage à<br />

Florence, chez un artisan peintre.<br />

Dix ans plus tard, Léonard est le peintre le plus doué<br />

de sa génération. Les commandes pleuvent. Mais, il traîne<br />

à finir ses tableaux. Parfois, il ne les finit pas du tout. Et,<br />

les clients perdent patience. C’est que Léonard a d’autres<br />

idées en tête. Des projets un peu farfelus qu’il consigne<br />

dans ses carnets : un char d’assaut, une bicyclette, un<br />

sous-marin…<br />

Car, l’auteur de la Joconde se voyait ingénieur,<br />

inventeur, fabricant d’armes… Tout sauf le plus grand<br />

peintre de la Renaissance.


LINUX<br />

C’EST<br />

GRATUIT<br />

Mais aidez-moi<br />

à l’installer…<br />

LINUS TORVALDS<br />

et David Diamond<br />

Rien ne prédisposait Linus Torvalds à devenir l’informaticien<br />

le plus convoité de la planète.<br />

Tout commence en 1981, à Helsinki, en Finlande.<br />

À l’époque, il n’y a pas de console, pas de Mac, pas de PC,<br />

pas de Wii et pas d’Internet.<br />

À onze ans, alors que la plupart des garçons jouent au<br />

hockey et font du ski avec leurs parents, Linus découvre<br />

l’informatique. Son grand-père lui a offert pour son<br />

anniversaire le premier ordinateur familial disponible sur le<br />

marché.<br />

À vingt et un ans, il développe son propre système<br />

d’exploitation (le programme qui donne un visage humain<br />

aux ordinateurs) et le publie sur Internet. Gratuit et ouvert,<br />

les internautes du monde entier peuvent l’améliorer nuit et<br />

jour, bénévolement : Linux est né. La légende dit que le<br />

visage rond à lunettes de Linus Torvalds devint alors la cible<br />

préférée des jeux de fléchettes chez Microsoft. Le géant de<br />

l’informatique venait de découvrir une grande famille de<br />

programmateurs complètement passionnés. Prêts à travailler<br />

gratuitement dans leur lit, en pyjama, avec leur copine<br />

et à partager généreusement leurs découvertes. Tout ça<br />

pour améliorer un projet commun. Tout ça pour jouer<br />

ensemble. Tout ça grâce à Internet, évidemment !<br />

Droits réservés<br />

Traduit de l’anglais par Olivier Engler<br />

406 pages – 14,80 €<br />

9:HSMCLB=U^Z]^V:<br />

Linus Torvalds<br />

est le créateur de Linux.<br />

D’origine finlandaise, il vit<br />

aujourd’hui en Amérique, à<br />

Beaverton, Oregon, avec sa<br />

femme Tove et leurs trois filles<br />

dans une très, très grande<br />

maison. Les salles de bains – il y<br />

en a plusieurs – sont toutes cinq<br />

fois plus grandes que la petite<br />

chambre de l’appartement où il<br />

a passé toutes ses années,<br />

enfant et adolescent, à<br />

bidouiller ses ordinateurs en<br />

mangeant des spaghettis<br />

bolognaises et à développer le<br />

logiciel qui allait en faire un<br />

milliardaire de l’informatique.<br />

Linus Torvalds raconte avec<br />

humour son histoire : celle d’un<br />

petit, un type issu d’une famille<br />

un peu bohème, pas riche et<br />

très communiste, devenu<br />

complètement par hasard l’un<br />

des plus grands informaticiens<br />

de la planète et le représentant<br />

du mouvement des logiciels<br />

libres.<br />

59


théâtre


p<br />

Bettina<br />

Wegenast<br />

Une<br />

vie<br />

de<br />

mouche<br />

théâtre<br />

l’école<br />

des<br />

loisirs<br />

Knud est une mouche mâle qui vient de commencer sa<br />

vie. Un peu maladroit et angoissé, il sait, comme tout le<br />

monde, que le temps est compté. Aussi a-t-il décidé de<br />

suivre à la lettre un emploi du temps précis. Mais il oublie<br />

les hasards, les surprises, les bonnes comme les mauvaises.<br />

Ainsi il rencontre la mouche Karo, une rigolote qui<br />

ne songe qu’à s’amuser et Ariadne, étrange bestiole qui le<br />

paralyse. Il découvrira alors que le hasard fait souvent<br />

bien les choses, même si la vie ne tient qu’à un fil…<br />

d’araignée.<br />

KARO : Ouah ! Un emploi du temps : 10 h 30 : terminer<br />

l’emploi du temps ; 10 h 42 : toiletter les ailes ; 10 h 50 : polir les<br />

ailes ; 11 h 02 : m’échauffer les jambes ; 11 h 05 : m’entraîner à<br />

voler jusqu’à 11 h 48. Pause. 11 h 50 à 12 h 27 : faire le tour du<br />

grand pré. Pause de 12 h 27 à 12 h 30. Survoler la mare. Trois fois<br />

minimum. […] 16 h 07 : fonder une famille. Toi ? Tu veux fonder<br />

une famille ? À 16 h 07 ?<br />

KNUD : Pourquoi, ce n’est pas une bonne heure ?<br />

Karo rit sans pouvoir s’arrêter.<br />

KARO : Un emploi du temps ! Tu as vraiment fait un emploi<br />

du temps !<br />

KNUD : Un « emploi de vie ».<br />

Nombre de personnages : 3<br />

À partir de 8 ans<br />

48 pages – 6,50 €<br />

9:HSMCLB=U^[Z]Y:<br />

Suisse-allemande, Bettina<br />

Wegenast est née en 1963.<br />

Auteur pour la jeunesse,<br />

journaliste, elle a été libraire de<br />

bandes dessinées à Berne.<br />

Dans la même collection :<br />

Erwin & Grenouille, Être le loup<br />

61


Née en 1957, à Villefranchesur-Saône,<br />

Catherine<br />

Zambon, qui est également<br />

comédienne, a écrit une<br />

vingtaine de pièces. Nombre<br />

de ces textes ont fait l’objet de<br />

lectures publiques, de<br />

réalisations radiophoniques sur<br />

France Culture, et de mises en<br />

scène.<br />

Dans la même collection :<br />

Sissi pieds-jaunes, Les Rousses…<br />

62<br />

© Henri Jacques Bourgeat<br />

Nombre de personnages : 7<br />

À partir de 10 ans<br />

64 pages – 6,50 €<br />

9:HSMCLB=U^YW]X:<br />

Catherine<br />

Zambon<br />

Dans<br />

la<br />

maison<br />

de<br />

l’Ogre<br />

Monsieur<br />

théâtre<br />

l’école des loisirs<br />

À la suite d’un accident, la maman de Larida est<br />

hospitalisée. Larida, sa petite fille, n’en sait rien. On la<br />

confie à des voisins, les Danielli. Ils sont très gentils avec<br />

elle. Pour la consoler, M. Danielli lui raconte l’histoire de<br />

l’Oiseau bleu. Il croit l’apaiser, mais Larida, au début, ne<br />

veut rienentendre et déteste cet homme qui bredouille<br />

chaque soir ce conte cruel. Pourtant, peu à peu, elle puise<br />

dans son imaginaire la force d’entrer en contact avec sa<br />

mère et avec un autre enfant, étrange, qui tous les jours lui<br />

parle. Jusqu’à quel point leurs histoires finissent-elles par se<br />

confondre ?<br />

ROBERT : Je t’accompagne à l’école chaque jour mais c’est tout,<br />

j’en sais pas plus.<br />

LARIDA : T’es comme eux, les Danielli. Nuls.<br />

ROBERT : Oui, je suis comme eux si tu veux. Les Danielli.<br />

LARIDA : Et t’es vieux. Robert, c’est un nom de vieux-vieux.<br />

ROBERT : Et Larida, c’est un nom d’oiseau.<br />

Temps<br />

LARIDA : Dans le ciel, il y a Maman. Elle me fait des signes. Elle<br />

me parle. Je voudrais voler. Apprends-moi.<br />

ROBERT : Je ne sais pas.<br />

LARIDA : Tu ne sais rien, t’es un faux grand, un qui fait semblant,<br />

un qui mange du mensonge.


Classiques et classiques abrégés


Charles Dickens<br />

Un père criblé de dettes, une<br />

scolarité chaotique, divers petits<br />

métiers, quelques tentatives pour<br />

monter sur les planches : les<br />

débuts de Dickens ne sont pas<br />

brillants. Tout s’arrange dès qu’il<br />

prend la plume : la notoriété<br />

vient en 1837 avec Les<br />

Aventures de Mr Pickwick.<br />

La suite fera de lui l’un des plus<br />

grands romanciers anglais.<br />

Dans ce recueil : « Un chant de<br />

Noël », « L’Aiguilleur », « Le<br />

Treizième Juré ou le Procès pour<br />

crime », « L’Histoire de la femme<br />

de journée », « Manuscrit d’un<br />

fou », « Histoire du sacristain<br />

emporté par les goblins »,<br />

« Le Baron de Grogzwig »,<br />

« Le Locataire et le fantôme »,<br />

« Le Fauteuil hanté ».<br />

64<br />

Textes réunis et présentés par Marie-Hélène Sabard<br />

238 pages – 6 €<br />

automne 2009<br />

9:HSMCLB=U^]V[]:<br />

Charles Dickens<br />

Histoires de fantômes<br />

Un chant de Noël et autres récits<br />

Classiques<br />

Comme ses contemporains victoriens, Charles Dickens<br />

adore les histoires de fantômes. Ses spectres sont parfois<br />

terriblement inquiétants, parfois comiques, ou encore<br />

porteurs d’un message, comme dans « Un chant de Noël »,<br />

ce Christmas Carol que l’on se lit aujourd’hui encore à la<br />

veillée de Noël dans le monde anglo-saxon.<br />

C’est justement cette version, la version lue, qui a été<br />

retenue ici. Dickens l’a lui-même condensée pour<br />

pouvoir l’interpréter lors de ses tournées de lectures<br />

publiques. Elle raconte l’histoire d’Ebenezer Scrooge, vieil<br />

Harpagon dont le personnage connaîtra une certaine<br />

fortune littéraire puisqu’il sera le père de… Balthazar<br />

Picsou. Rien ne compte plus pour lui que d’exploiter son<br />

prochain. Il déteste tout, et surtout Noël. Une veille de<br />

Noël, justement, le voilà qui reçoit la visite de Jacob<br />

Marley, son ancien associé… mort depuis sept ans. Le<br />

fantôme vient le prévenir : Scrooge doit changer, sans quoi<br />

il portera pour l’éternité les chaînes du remords. Il va<br />

d’ailleurs recevoir la visite de trois spectres, ceux des Noëls<br />

passés, du Noël présent et des Noëls à venir, qui vont lui<br />

faire comprendre qu’une rapide rédemption s’impose…


George Sand<br />

L’Orgue du titan<br />

et autres récits fantastiques<br />

Classiques<br />

Victime de sa réputation de conteuse régionaliste, George<br />

Sand figure rarement dans les anthologies parmi les grands<br />

auteurs fantastiques. Pourtant, elle a exploré toute la<br />

gamme des ressorts du genre. Chez elle, le mystère coule<br />

de source. Rêve, folie, hallucination, don de double vue<br />

sont fréquents dans ses Légendes rustiques (1858) et dans<br />

les Contes d’une grand-mère (1873).<br />

Les nouvelles retenues dans ce recueil, en dehors du<br />

spectaculaire « Géant Yéous », appartiennent aux deux<br />

ensembles. Toute la mythologie fantastique est mobilisée<br />

par une romancière qui sait jouer sur les nerfs de ses<br />

lecteurs en leur offrant des spectacles hors du commun :<br />

fantômes, feux follets, lavandières suspectes qui ressemblent<br />

fort aux Parques et aux Moires, moines inquiétants ou<br />

démons. Et même si elle donne souvent à ces apparitions<br />

des explications rationnelles – phénomènes naturels ou<br />

états morbides de la conscience –, le doute qu’elle<br />

maintient laisse subsister longtemps le souvenir du frisson<br />

qui nous a parcourus à la lecture de ses contes.<br />

Textes choisis et présentés par Anne-Marie Baron<br />

238 pages – 6 €<br />

automne 2009<br />

9:HSMCLB=U^X]]U:<br />

George Sand<br />

Elle s’habillait en homme, parlait<br />

d’elle au masculin et fumait<br />

ostensiblement le cigare et la<br />

pipe. Elle n’en eut pas moins<br />

une vie sentimentale aussi riche<br />

qu’agitée. « Pour moi, écrit-elle<br />

à sa mère, la liberté de penser<br />

et d’agir est le premier des<br />

biens. » Féministe avant l’heure,<br />

elle fut républicaine. C’est pour<br />

lui plaire que Gustave Flaubert<br />

écrira Un cœur simple. Elle<br />

mourra avant de l’avoir lu.<br />

Dans ce recueil : « L’Orgue du<br />

titan », « La Fée aux gros yeux »,<br />

« La Grand’bête », « Le Moine<br />

des Étangs-Brisses », « Les<br />

Demoiselles », « Les<br />

Flambettes », « Le Meuneu’de<br />

loups », « Lubins ou lupins »,<br />

« Le Lupeux », « Les Laveuses<br />

de nuit ou lavandières »,<br />

« Le Casseu’de bois »,<br />

« Le Géant Yéous ».<br />

65


Louisa May Alcott<br />

Abolitionniste et féministe,<br />

Louisa May Alcott fera dire à<br />

Simone de Beauvoir dans ses<br />

Mémoires d’une jeune fille<br />

rangée : « Il y eut un livre où je<br />

crus reconnaître mon visage et<br />

mon destin : Little Women, de<br />

Louisa Alcott. Je m’identifiai<br />

passionnément à Jo,<br />

l’intellectuelle. (…) elle était bien<br />

plus garçonnière et plus hardie<br />

que moi ; mais je partageais<br />

son horreur de la couture et du<br />

ménage, son amour des livres. »<br />

66<br />

Traduction nouvelle abrégée et présentée par Malika Ferdjoukh<br />

238 pages – 6 €<br />

hiver 2010<br />

9:HSMCLB=U^Z\\]:<br />

Louisa May Alcott<br />

Les quatre filles<br />

du pasteur March<br />

Classiques abrégés<br />

L’histoire de Meg, Jo, Beth et Amy a traversé le siècle<br />

sous des titres divers, Les Quatre Filles du docteur March<br />

étant le plus célèbre et sans doute le moins exact,<br />

puisque leur père n’est pas médecin, mais bien pasteur…<br />

Cette chronique d’une année dans la vie d’une famille<br />

américaine pendant la guerre de Sécession est bien<br />

autobiographique, mais, à l’image de la famille de<br />

l’auteur, celle des March n’est ni aussi conventionnelle ni<br />

aussi ordinaire qu’on a bien voulu le faire croire au<br />

lecteur. Car, de ce livre, ressort la figure forte de<br />

Josephine, dite Jo : alter ego affiché de Louisa May Alcott,<br />

elle est la rebelle en conflit avec le modèle féminin en<br />

vigueur dans la société puritaine de l’Amérique du XIX e<br />

siècle. Elle dit qu’on peut être mal dans la peau d’une<br />

fille dans le Boston des années 1860, avoir envie de<br />

prendre des airs de garçon et nourrir de farouches<br />

ambitions littéraires, être pieuse sans être soumise – bref,<br />

qu’on peut vivre en 1868 et être progressiste.<br />

Alors, ces Quatre Filles, roman mièvre, féminin et bien<br />

pensant ? Rien n’est moins sûr. C’est ce que cette<br />

nouvelle traduction, abrégée par l’auteur d’autres sœurs<br />

inoubliables, s’efforce de montrer.


Chrétien de Troyes<br />

Le Chevalier de la charrette<br />

Classiques abrégés<br />

Le Chevalier de la charrette a été composé vers 1180 par<br />

Chrétien de Troyes, le plus célèbre romancier du Moyen<br />

Âge, à la demande de sa protectrice, Marie de Champagne.<br />

Dans cette œuvre, il se fait le héraut de l’amour courtois<br />

tel qu’elle le conçoit : une relation basée sur le modèle<br />

féodal, où la dame occupe la position de suzeraine et le<br />

chevalier celle de vassal à son service. L’auteur, qui<br />

n’adhère pas totalement à ce modèle, laissera Godefroi de<br />

Lagny achever la rédaction de l’aventure.<br />

C’est dans cet ouvrage qu’apparaît pour la première<br />

fois un mystérieux chevalier qui, par amour pour la reine<br />

Guenièvre, affronte les pires dangers (le gué aventureux,<br />

le pont de l’épée), allant jusqu’à monter dans la charrette<br />

d’infamie réservée aux voleurs et aux assassins ou aux<br />

chevaliers vaincus et déshonorés. Ce chevalier n’est autre<br />

que Lancelot du Lac, le plus célèbre et le plus attachant de<br />

tous les chevaliers de la Table Ronde.<br />

Le Chevalier de la charrette occupe une place essentielle<br />

dans l’histoire du roman français. Les instructions<br />

officielles en recommandent l’étude au collège.<br />

Traduction nouvelle abrégée, présentée et annotée par Jean-Pierre Tusseau<br />

238 pages – 6 €<br />

hiver 2010<br />

9:HSMCLB=U^[^YW:<br />

Chrétien de Troyes<br />

De sa vie, on ne sait rien ou<br />

presque, sinon que l’auteur<br />

d’Yvain, le Chevalier au lion et<br />

d’Érec et Énide sut se faire le<br />

peintre de l’amour courtois et<br />

que son nom est indissociable<br />

du cycle des grands romans<br />

arthuriens.<br />

67


Instantanés par Grégoire Solotareff


Ceci est une photo graphie de ce<br />

que j’ai de vant les y eux tous les<br />

matins en ar rivant à mon atelier :<br />

mon Mac, une théière anglaise, une<br />

tasse chinoise , un appar eil photo<br />

numérique japonais, tout un f atras<br />

de pinceaux, de crayons, de feutres,<br />

souvent une pomme, plus ou moins<br />

récente. Plus loin, là-bas, sous la<br />

fenêtre, un f auteuil de cuir. Entre<br />

le bureau et la fenêtr e il y a cinq<br />

mètres que je ne décr is pas car ils<br />

sont proprement indescriptibles.<br />

Grégoire Solotareff


Bjorn le Morphir, en BD chez Casterman<br />

70<br />

Quand on m’a parlé d’une adaptation de mon Morphir en BD, c’est la question du<br />

graphisme qui m’a d’abord préoccupé. Je redoutais le réalisme heroïc fantasy, souvent<br />

vulgaire, et je ne voulais surtout pas d’un dessin trop enfantin. Nous avons cherché<br />

un moment, avec les éditeurs, et puis, par un beau jour de mar s, j’ai reçu quelques<br />

planches signées Thomas Gilbert. Style inspiré, élégant, dynamique – bingo ! ai-je<br />

pensé. Ensuite, j’ai eu le plaisir de découvrir, en la personne de Thomas, un bédéiste<br />

sympa et très ouvert aux suggestions. Le travail s’est donc accompli dans la complicité<br />

et le respect mutuel. Cela dit, je n’ai fait qu’accompagner Thomas Gilbert, lequel<br />

est, à part entière, l’auteur de la bande dessinée Bjorn le Morphir.<br />

Thomas Lavachery


Chut ! les livres lus de l’école des loisirs<br />

72


76<br />

Mes<br />

premiers romans<br />

préférés<br />

45 romans de la collection <strong>Mouche</strong><br />

pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls<br />

l’école des loisirs<br />

Si ce catalogue et/ou la brochure sur Xavier-Laurent Petit<br />

vous intéresse(nt), envoyez votre demande avec vos coordonnées<br />

à l’école des loisirs, 11 rue de Sèvres, 75006 Paris


Mon écrivain préféré L’école des loisirs<br />

« Si je me regarde de l’intérieur, je n’ai pas grand-chose à raconter car, à vrai dire,<br />

je n’ai pas la fibre introspectiv e. En revanche, si j’observe ce qui se passe dans le<br />

monde autour de moi, là je sens qu’il y a de quoi dire. »<br />

Nous voilà prévenus. Xa vier-Laurent Petit aime raconter les autr es,<br />

raconter le monde comme il va, ses lecteurs le savent bien, mais parler de<br />

lui, c’est une autre affaire.<br />

Alors ?<br />

Alors, Xavier-Laurent Petit nous a ouvert en grand sa maison et son lieu<br />

d’écriture niché sous les toits. Ils nous a f ait par tager ses enthousiasmes,<br />

nombreux, pour des auteur s, des r omanciers, des m usiciens. Il a déplié<br />

devant nous une car te géographique très per sonnelle composée de pa ysages<br />

imaginaires mais aussi de déserts de sable ou de glace qu’il a arpentés<br />

lors de ses voyages au long cours.<br />

Dernier cadeau. À travers des photos étonnantes, curieuses, dépaysantes,<br />

il nous offre son regard sur le monde.<br />

77


Le dernier mot de Xavier-Laurent Petit par Sophie Chérer<br />

78<br />

La règle du jeu<br />

Pour jouer au dernier mot, c’est très simple. Vous prenez les seize premiers mots qui vous passent par la tête. Vous les<br />

écrivez en colonne. Ensuite, sans trop réfléchir (mais un peu quand même), vous les associez deux par deux dans<br />

l’ordre, et vous en tirez un nouveau, auquel vous ont fait penser les deux précédents. Vous obtenez une deuxième colonne,<br />

de huit mots cette fois. Et ainsi de suite, jusqu’à ne plus obtenir qu’un dernier mot, très significatif de vos<br />

obsessions inavouées, de votre être profond, de l’étendue de votre vocabulaire, ou, tout simplement, de votre humeur du<br />

moment. Il ne vous reste plus qu’à commenter vos choix.<br />

Neige<br />

Bach<br />

Partir<br />

Lire<br />

Ensemble<br />

Jouer<br />

Bois<br />

Temps<br />

Ailleurs<br />

Ici<br />

Abattre<br />

Photo<br />

Hésiter<br />

Papier<br />

Froid<br />

Cuisine<br />

Lundi 16 février 2009, 20 heures 20. Xavier-Laurent Petit et son épouse Marie viennent d’arriver pour les<br />

vacances dans leur maison de Bourgogne, à la fois très ancienne et toute neuve. Très ancienne car cette<br />

toute petite ferme est dans la famille de Marie depuis une éternité. Toute neuve car ils ont juste fini d’aménager<br />

la grange à leur goût. Après une longue balade dans la neige, ils goûtent devant l’âtre un repos bien mérité.<br />

Le feu crépite et Marie tente de souffler des mots à son homme qui, attentif mais scrupuleux, met un point<br />

d’honneur à trouver ses réponses tout seul !<br />

}<br />

}<br />

}<br />

}<br />

}<br />

}<br />

}<br />

}<br />

Leipzig<br />

Voyages<br />

Les billes<br />

chinoises<br />

Rhumatismes<br />

Départ<br />

Mitrailler<br />

Écrire<br />

Petits plats<br />

}<br />

}<br />

}<br />

}<br />

Est<br />

Farniente<br />

Voyage<br />

Ce que j’aime<br />

faire<br />

}<br />

}<br />

Bourgogne<br />

Découverte<br />

} Plaisir


Neige et Bach sont associés pour moi à un voyage en<br />

Allemagne, il y a deux ans, à Leipzig plus précisément. Un<br />

coin rude et raide que je ne connaissais pas et que j’ai<br />

adoré. Je me souviens en particulier de la statue de Bach,<br />

le Kantor de Leipzig, sous la neige.<br />

Partir et lire qui donnent voyages, c’est une évidence, une<br />

banalité.<br />

Ensemble, jouer aux billes chinoises, c’est un vieux truc<br />

entre Marie et moi. On n’est pas joueurs du tout,<br />

d’ordinaire, mais ici, on joue à ce jeu des billes chinoises<br />

fabriqué jadis en guise de cadeau de Noël par un de ses<br />

beaux-frères. Ça nous prend du temps, on ne se fait pas<br />

de cadeau, on joue ensemble mais l’un contre l’autre. Le<br />

plus incroyable, c’est que ce jeu soit toujours intact après<br />

toutes ces années. Pas une bille perdue !<br />

Bois et temps procurent des rhumatismes, c’est une<br />

allusion directe à ce que j’ai fait hier. Avec le coup de<br />

vent monstrueux d’il y a quelques jours, on a un gros<br />

arbre qui a pris un sérieux coup de gîte. Hier j’ai décidé<br />

de l’abattre. Évidemment, j’avais une tronçonneuse pas<br />

aiguisée, je ne savais pas trop de quel côté il allait<br />

tomber… Bref, le voisin a fini par arriver pour me donner<br />

un coup de main, il a apporté sa lime pour aiguiser, sa<br />

femme nous a rejoints et ça s’est terminé comme il se doit<br />

par un apéro du soir au coin du feu ! Et par… des<br />

rhumatismes le lendemain. C’est là que tu te rends compte<br />

qu’on fait un boulot de feignants, les écrivains. Quatre<br />

heures avec une tronçonneuse à bout de bras, et on est<br />

mort ! En même temps, j’aime beaucoup cette lourdeur<br />

dans les gestes qu’on éprouve après un effort physique.<br />

Ailleurs et ici associés à départ, c’est presque évident.<br />

J’aime beaucoup voyager et cependant c’est toujours une<br />

pesanteur de partir. Je suis tiraillé entre le nomade et le<br />

sédentaire. Je deviens psycho au moment du départ. La<br />

valise, c’est des heures avant, et des questions sans fin :<br />

si je mets ceci, je n’en aurai pas l’usage, si j’oublie ça, je<br />

vais en avoir besoin…<br />

Abattre est venu dans la lignée de mon arbre d’hier.<br />

Photo, j’en fais beaucoup, je me balade souvent avec un<br />

appareil photo, et mitrailler est arrivé par pur jeu de mots.<br />

Hésiter, papier et écrire traduisent le fait que plus ça va,<br />

plus je suis lent pour écrire. Est-ce que le bon mot est à la<br />

bonne place ? J’hésite sans fin.<br />

Froid : je ne sais pas trop ce qu’il vient faire là, celui-là.<br />

Je devais repenser aux voyages dans le Nord ? Quant à<br />

cuisine, c’est ce que j’aime bien faire. C’est passé par le<br />

Frigidaire, peut-être ?<br />

Leipzig, voyages et Est : il est évident que mes destinations<br />

préférées, ce ne sont pas les plages et les cocotiers du<br />

Sud. Ça me casse les pieds. Je préfère les coins un peu<br />

plus désolés, les endroits déserts des pays de l’Est et du<br />

Nord, comme le Groenland ou la Laponie où j’ai eu<br />

l’occasion d’aller. Quant à l’Allemagne, mot qui a failli<br />

se retrouver à la place d’Est, j’y ai fait plusieurs fois des<br />

tournées de lectures, j’aime ses villes, j’aime l’accueil<br />

qu’on y reçoit, la très grande attention à l’autre, le respect.<br />

Les billes chinoises et rhumatismes évoquent ces deux<br />

derniers jours : après avoir usiné comme des bûcherons,<br />

journée au coin du feu, jeu et farniente !<br />

Départ associé à voyage, qui revient une deuxième fois,<br />

n’est pas une surprise. Mitrailler est là en référence à la<br />

photo. Ce que j’aime dans la photo, c’est qu’en un<br />

millième de seconde, par le plus grand des hasards, tu<br />

peux capter un instant parfaitement évocateur de quelque<br />

chose de profond. L’immédiateté est le contraire de<br />

l’insignifiance. Quand je voyage, j’aimerais arriver plus<br />

souvent à choper ces instants où le temps se fige. Il y a<br />

quelques photos dont je suis fier. La plus étonnante, je l’ai<br />

faite en noir et blanc, à Vézelay, dans la crypte sous la<br />

basilique. Tout près de l’autel, il y avait, agenouillé, un<br />

moine – ou une femme – tellement immobile que je l’ai<br />

pris pour une statue de pierre. Il y avait très peu de<br />

lumière. Je me suis approché pour le toucher et au dernier<br />

moment, je me suis rendu compte que c’était quelqu’un, et<br />

j’ai reculé.<br />

Écrire et petits plats, ça se ressemble pas mal et c’est ce<br />

que j’aime faire. Ce que j’adore par-dessus tout, c’est<br />

écouter les infos de France Inter en faisant la popote. Potau-feu,<br />

coquilles Saint-Jacques, de la cuisine traditionnelle,<br />

de la bonne viande en sauce, des trucs pas très légers,<br />

quelque chose d’un peu balèze ! Ici, les gens chassent<br />

beaucoup et chance, nos voisins ne mangent pas de<br />

gibier ! Alors ils apportent et moi, je fais la petite sauce.<br />

Est et farniente associés donnent Bourgogne, c’est-à-dire<br />

le coin dans lequel nous sommes, où on se relâche, sans<br />

trop de contraintes. Ce n’est pas un lieu anodin, c’est le<br />

village de la famille (nombreuse) de Marie, à l’écart de la<br />

Bourgogne touristique des vignobles, mais où, l’été, tous<br />

les âges se croisent et se retrouvent. C’est rigolo pour moi<br />

qui ai une famille très réduite, de voir cette micro-société<br />

de cent cinquante personnes, ce reflet du monde en grand<br />

avec ses itinéraires si variés, depuis le cousin un peu<br />

déjanté converti à l’Islam à celui propre sur lui qui fait du<br />

marketing, les couples qui tiennent depuis toujours, celle<br />

qui vient avec un nouveau compagnon chaque année, le<br />

fêlé à moto rafistolé de partout, la grand-tante de quatrevingt-sept<br />

ans qui a tout vu…<br />

Le voyage comme découverte, c’est vraiment ce que<br />

j’aime faire. On vient de voir Eden à l’ouest, le dernier<br />

film de Costa-Gavras, l’errance de ce jeune gars qui ne<br />

fonctionne que par le hasard des rencontres. On a un de<br />

nos fils qui, à vingt ans, fait ça beaucoup mieux que nous.<br />

L’été dernier, il est parti deux mois à Madagascar, dans<br />

un mélange d’aventure et d’extrême confiance. Le hasard<br />

est son moteur : ne pas savoir du tout ce qui va se passer<br />

dans les cinq prochaines minutes. Deux exemples de<br />

moments rares, de moments de grâce vécus en voyage :<br />

il y a quelques années, nous avons pu partir en famille en<br />

Indonésie. On se baladait, hors de tout circuit, sur un<br />

minuscule sentier de la forêt primaire avec un guide<br />

quand on a vu arriver devant nous deux gars (des prêtres,<br />

des bonzes ?) pieds nus, rien d’autre que les fringues<br />

qu’ils avaient sur le dos. Une apparition muette. Au cours<br />

du même voyage, Marie brossait les cheveux de Manon,<br />

neuf ans, quand elle a vu par la fenêtre, en face, une<br />

femme indonésienne qui faisait exactement les mêmes<br />

gestes sur sa petite fille…<br />

Mon dernier mot est plaisir, il renoue les deux extrêmes,<br />

les deux opposés. La Bourgogne, c’est le terrier. Quand j’y<br />

suis, à part quelques balades à pied, je suis sédentaire et<br />

l’idée même de prendre la voiture m’emballe moyen. La<br />

découverte, c’est bien sûr l’opposé, être nomade. Le<br />

plaisir, c’est de pouvoir naviguer entre les deux.<br />

79


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