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3 Sheep - Androphyne

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Tu es plus Belle sans Apprêt<br />

- Les mains lumineuses -<br />

2 Nest<br />

- Ecoutée chaques soir sur le trajet CCN-Gîtes -<br />

3 <strong>Sheep</strong><br />

- Instrumental où l’idée prime -<br />

4 Entre Buda et Pest<br />

- Première rencontre entre Eddy et Pierre-Johann, dans les toilettes d’un théâtre -<br />

5 Inside<br />

- Souvenir de concert au Localypso, à Pau -<br />

6 Ah Aha Ha<br />

- Instrumental où l’idée prime 2 -<br />

7 Late Night (Syd Barrett cover)<br />

- Un héros commun -<br />

8 DorémiPlastique<br />

- Résumé d’Eddy dans une loge... -<br />

9 Sifflout<br />

- Version expurgée du Martyre de Jacques le Mineur -<br />

www.myspace.com/eddycrampes<br />

Visuel : Marie Gribouille<br />

Anne Cécile Massoni : choeurs sur Inside<br />

Jean-Michel Noel : piano sur Inside<br />

Pascal Seixas : contrebasse sur Inside<br />

Marie Anna Tribouilloy : chant sur Nest et Late night<br />

Julien Gasc : Guitares sur Late Night<br />

Pierre Dutrey : Guitare sur <strong>Sheep</strong><br />

Ula Siemon : Mots sur Inside et Nest<br />

Merci à Emma Mario, Ulrich, Marie, Manuel, Pierre Yo et Mag.<br />

Enregistré et mixé entre 2006 et 2007 par Eddy Crampes.


Cet ouvrage est édité avec le soutien du théâtre municipal “Le Parnasse” (Mimizan)<br />

et le Conseil Général des Landes.<br />

Le spectacle dont vous êtes le héros est un spectacle produit par ANDROPHYNE, co-produit par le Centre Chorégraphique National d’ORLEANS, le Centre<br />

Chorégraphique National de BIARRITZ (Accueil studio 2006), l’Office Artistique de la Région Aquitaine (OARA), avec le soutien du Cuvier de Feydeau<br />

(Artiques-près-Bordeaux), du Centre National de la Danse de Pantin et de la commune du Bourdalat.<br />

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction<br />

intégrale ou partielle faite par quelque procédé que se soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une<br />

contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.<br />

© androphyne, 2007<br />

© Manuel Sorto, 2007, pour le texte<br />

© Guy Delahaye, 2007, pour les photographies<br />

Manuel Sorto<br />

Les Papiers d’Orléans<br />

avec quatorze photographies de Guy Delahaye<br />

Traduit de l’espagnol (El Salvador) par<br />

Camilo Sorto-Cazaux<br />

2 3


PRéFACE<br />

Ils sont arrivés et tout a changé… Ils sont arrivés et le Centre Chorégraphique s’est transformé<br />

en un lieu de magie!<br />

Tout s’est posé comme si l’avant n’avait jamais existé et que l’après était à réinventer…<br />

Nous gardons en mémoire l’image magique du Foyer où toutes les illusions se préparent,<br />

où tous les retours de répétitions se tiennent, où l’on fait et refait ce que l’on vient<br />

d’essayer sur le plateau, avec, se détachant de ce groupe, deux témoins, presque silencieux...<br />

Josef Nadj, qui venait de se blesser, était là, presque tous les jours et regardait<br />

d’un air amusé la fabrication des tours de magie et leurs essais... sur nous, et Manuel<br />

Sorto, surnommé « le Gourou », en constante émulation, par son attente contemplative<br />

et mystérieuse, prenait des notes, dessinait, repensait avec eux les scènes à venir!<br />

Chaque compagnie en résidence laisse une empreinte qui vient nourrir notre lieu, au<br />

fur et à mesure…<br />

A leur départ, à l’issue de la deuxième représentation, Manuel nous a laissé à chacun un<br />

dessin, secrètement élaboré aux cours de nos observations mutuelles et partagées.<br />

Ce dessin est exposé dans chacun de nos bureaux, et nous laisse à penser que nous ne<br />

sommes pas toujours des héros…<br />

L’équipe du CCN d’Orléans.<br />

4 5


Les jours des Papiers d’Orléans étaient comptés<br />

Ils furent du feu à l’état pur<br />

Il existe des papiers nés pour brûler<br />

Sois prudent.<br />

A María Inés Moreno Navarrete<br />

mi madre<br />

que siempre se levanta cantando<br />

A Ana Cristina Sorto, mi hermana<br />

A cada una de las neuronas de <strong>Androphyne</strong><br />

que han creado el espectáculo<br />

donde usted es el héroe. Tú<br />

6 7<br />

Cambio las cosas de lugar<br />

Por piedad<br />

Con ello evito su estatismo<br />

Y su rituálico estupor<br />

Os digo que está loco, es de confiar.<br />

M.S.<br />

Roque Dalton<br />

De la realidad nacen los cuentos más sorprendentes.<br />

J.C. Andersen


8 9<br />

Je change les choses d’endroit<br />

Par pitié<br />

Ainsi j’évite leur immobilisme<br />

Et leur ritualique stupeur


Saltar al vacío<br />

pero con una nimia e hipotética<br />

red<br />

de protección y cobertura<br />

Aunque sólo sea una tela de araña<br />

El volatinero ama la fragilidad del arte<br />

Saltar al vacío<br />

Sin trucaje de alas<br />

para elevarse o detenerse<br />

en la sublime caída<br />

El arte del guerrero reside ahí<br />

Sauter dans le vide<br />

mais avec un hypothétique et maigre<br />

filet<br />

de protection<br />

de couverture<br />

Et bien que ce ne soit qu’une toile d’araignée<br />

Le saltimbanque aime la fragilité de l’art<br />

Sauter dans le vide<br />

Sans ailes truquées<br />

pour s’élever et s’arrêter<br />

dans la sublime chute<br />

L’art du guerrier réside en elle<br />

0<br />

Las esperanzas también tienen nombre<br />

Arcáicos signos descubiertos desde el Lieu dit Gourdon<br />

pasando por el Cuvier de Feydeau d’Artigues-près-Bordeaux<br />

vuelta en herradura a Bourdalat<br />

hasta llegar a la piedra de sacrificios destinada: Orléans<br />

rue du Bourdon Blanc, para más señas.<br />

Sí. Orléans<br />

Donde se gana la Gloria<br />

Y el derecho a la Hoguera:<br />

vía abierta a la Santidad<br />

La risa como defensa<br />

La risa como ataque<br />

Sólo la risa<br />

En plena caída<br />

En pleno vuelo<br />

Les espérances aussi ont un nom<br />

Signes archaïques découverts depuis le lieu dit Gourdon<br />

en passant par le Cuvier de Feydeau d’Artigues-près-Bordeaux,<br />

retour en épingle au Bourdalat<br />

Jusqu’à parvenir à la pierre des sacrifices destinée: Orléans<br />

rue du Bourdon Blanc, pour plus de précisions<br />

Oui. Orléans<br />

où l’on gagne la Gloire<br />

et le droit au Bûcher :<br />

voie ouverte vers la Sainteté<br />

Le rire comme défense<br />

Le rire comme attaque<br />

Seul le rire<br />

En pleine chute<br />

En plein vol


Soy un brujo<br />

Me repito que soy un brujo<br />

Ni siquiera toco mis manos<br />

Puro fluido<br />

Remando<br />

Empujado por otros fluidos desatados<br />

Eyectados en un chorro de palomas y ruidos<br />

Voces Golpes Cuchillos Sogas<br />

¡Shóóó!<br />

Sobre todo<br />

No mencionar la soga en casa del ahorcado<br />

Je suis un sorcier<br />

Je me répète que je suis un sorcier<br />

Je ne touche même pas mes mains<br />

Pur fluide<br />

Pagayant<br />

Poussé par d’autres fluides détachés<br />

éjectés en un jet de colombes et de bruits<br />

Voix Coups Couteaux Cordes<br />

Chuuttt!<br />

Surtout<br />

Ne pas évoquer la corde dans la maison du pendu<br />

Perdone señor<br />

¿Dónde queda La Piedra de los sacrificios?<br />

¿O sea que voy bien?<br />

Excusez, monsieur<br />

Où se trouve la Pierre des Sacrifices?<br />

Je vais donc dans la bonne direction?<br />

2 3


LE TRAIN-BuS<br />

Ce lundi, le Dr Cassecouilles a raté le<br />

train-bus Bayonne-Dax-Mont-de-Marsan<br />

du matin. Il est arrivé alors que la<br />

nuit était bien entamée.<br />

Les horizons ne viennent de nulle part, pensa<br />

Cassecouilles, sans savoir pourquoi, alors<br />

qu’il attendait que Petrus Augustus vienne le<br />

chercher à la gare.<br />

Après les routiniers ça va, le blèm c’est<br />

l’attente d’une heure et demie à Dax, et<br />

caetera, et une fois en voiture, Cassecouilles<br />

demanda quelles étaient les nouvelles.<br />

- Le bordel, encore une fois, répondit Petrus.<br />

- Raconte moi.<br />

- Comme toujours: Démoniack. Même s’il ne<br />

fut que la goutte qui fit déborder le vase. Il<br />

improvisait depuis presque une heure. Et chacun,<br />

immobile dans sa position, supportait<br />

son prêche. Moi je ne supportais plus.<br />

- Et il en était conscient?<br />

- Il me regardait. Bien sûr qu’il le savait.<br />

- Et?<br />

- Je me suis cassé .<br />

- En laissant le bébé et l’eau du bain à La<br />

Magicienne...<br />

- Non. Elle était à la maison. Ils sont restés<br />

seuls. Tu n’étais pas là.<br />

- Et?<br />

- Je n’ai rien dit à Mag en arrivant. Je me<br />

suis enfermé un moment dans les toilettes,<br />

après j’ai pris le téléphone et j’ai appelé Administratus.<br />

Je lui ai dit d’annuler tous les contrats, Orléans,<br />

Toulouse et Paris, et de faire en sorte que<br />

la compagnie s’en tire le moins mal possible.<br />

- Et...<br />

- Administratus a essayé de me calmer puis<br />

de me convaincre.<br />

- Et ?<br />

- J’ai raccroché.<br />

- Et... La Magicienne...<br />

- Mag aussi a essayé de me convaincre que<br />

c’était de la folie.<br />

- ... ?<br />

- Je l’ai envoyée chier aussi. Je me suis enfermé<br />

et j’ai pris une douche, longue. Lorsque<br />

je suis sorti de la douche elle n’était plus là.<br />

Les enfants non plus.<br />

- Et après?<br />

- Mag est revenue et nous n’avons pas parlé.<br />

Elle sait que quand je suis comme ça...<br />

- Et maintenant qu’est-ce qu’il se passe?<br />

- Ils sont arrivés pour dîner. Moi j’attendais<br />

ton putain d’appel pour venir te chercher.<br />

C’est une véritable merde les liaisons avec<br />

Bayonne.<br />

- C’est moi qui me suis trompé d’heure ce<br />

matin... Et maintenant, on fait quoi ?<br />

- Je t’attendais pour le savoir.<br />

BAYONNE-DAx-M ONT-DE-MARSAN<br />

4 5


unos más, otros menos<br />

y al revés<br />

Todos tenemos algo de<br />

despiste<br />

de complicado<br />

de complejo<br />

de delicado<br />

pero también<br />

de simple<br />

D’autres plus, d’autres moins<br />

et à l’inverse<br />

Nous avons tous quelque chose de<br />

distrait<br />

de compliqué<br />

de complexe<br />

de délicat<br />

mais aussi<br />

de simple<br />

Taller de animales locos<br />

Solos y locos<br />

Locos, pero de atar<br />

Nuestro supuesto arte no es más<br />

que<br />

una camisa de fuerza improvisada<br />

Sin ella moriríamos de soledad<br />

o de tristeza, que es peor<br />

De ahí<br />

la solidaridad<br />

Aún a contracorriente<br />

Por ello,<br />

y sólo por ello<br />

logramos soportarnos<br />

Taller de magia corporated inc.<br />

Viaje a profundis ego<br />

Al profundo Ego<br />

Carga de alta profundidad<br />

6 7<br />

Atelier d’animaux fous<br />

Seuls et fous<br />

Fous au point de les attacher<br />

Notre supposé art n’est<br />

qu’une camisole de force improvisée<br />

Sans elle nous mourrions de solitude<br />

ou de tristesse, ce qui est pire<br />

De là<br />

la solidarité<br />

Même à contre courant<br />

Pour ça<br />

et seulement pour ça<br />

nous parvenons à nous supporter<br />

Atelier de magie corporated inc.<br />

Voyage au profundis ego<br />

Au profond Ego<br />

Charge de haute profondeur


Condenados al sacrilegio<br />

los comediantes, austeros se desgañitan<br />

y durante tres meses se despeinan y pelean<br />

Caprichosos<br />

Duro el trabajo del artista, te voy a decir<br />

Más que amor fue tormento<br />

el tener que soportarnos<br />

sesenta y séis días<br />

con cada una de sus noches,<br />

y todo, para lograr despeñarnos juntos<br />

y airosos,<br />

sobre ustedes, mi marabunta de fieles<br />

y trasnochados héroes<br />

Condamnés au sacrilège<br />

les comédiens, austères s’égosillent<br />

et pendant trois mois s’emmêlent et se chamaillent<br />

Capricieux<br />

Dur le travail d’artiste, je vais te dire<br />

Plus qu’amour ce fut tourment<br />

avoir à nous supporter<br />

soixante six jours<br />

avec chacune de leurs nuits<br />

et tout cela, pour réussir à nous précipiter ensemble,<br />

aériens,<br />

sur vous, ma clique de fidèles<br />

héros de nuits blanches<br />

Iván Nureyevitch dice que necesita<br />

hora y media de calentamiento<br />

Petrus Augusto responde:<br />

Pues llegas hora y media antes<br />

Petrus Augusto no calienta jamás<br />

Siempre trabaja sin calentar<br />

dice La Maga, suavecito,<br />

sonriendo divertida<br />

!Ave César Petrus Augustus!<br />

Ivan Nureyevitch dit qu’il a besoin<br />

d’une heure et demie d’échauffement<br />

Petrus Auguste répond:<br />

Et bien tu arrives une heure et demie avant<br />

Petrus Auguste ne s’échauffe jamais<br />

Il travaille toujours sans s’échauffer<br />

dit La Magicienne doucement<br />

en souriant, amusée<br />

Ave César Petrus Augustus!<br />

8 9


La Maga<br />

es la quinta esencia de la belleza<br />

del movimiento<br />

y del rigor<br />

La Maga se ocupa<br />

de que Petrus Augustus<br />

no se rompa la cara<br />

con demasiada frecuencia<br />

La Maga escucha y observa<br />

Piensa, analiza, imagina: muestra<br />

La Maga es el verdadero poder<br />

detrás de las bambalinas<br />

del caótico tinglado<br />

de Petrus Augustus<br />

Ella es tan dulce y amable<br />

que Demoníack Metal Monseñor<br />

le ruega a cada rato, casi a diario<br />

más dureza y autoridad de su parte<br />

Al menos con él<br />

Y durante el parto de creación<br />

La Maga llorará tres veces<br />

en los refugios de Rompehuevos<br />

y de Petrus Augustus<br />

A la tercera es la vencida<br />

La Magicienne<br />

est la quinte essence de la beauté<br />

du mouvement<br />

et de la rigueur<br />

La Magicienne veille<br />

à ce que Petrus Augustus<br />

ne se casse pas la figure<br />

trop fréquemment<br />

La Magicienne écoute et observe<br />

Pense, analyse, imagine: montre<br />

La Magicienne est le véritable pouvoir<br />

à l’arrière des coulisses<br />

de la chaotique intrigue<br />

de Petrus Augustus<br />

20 2<br />

Elle est si douce et aimable<br />

que Monseigneur Métal Démoniack<br />

lui demande à chaque instant, presque chaque jour<br />

plus de dureté et d’autorité de sa part<br />

Au moins avec lui<br />

Pendant l’accouchement de la création<br />

La Magicienne pleurera trois fois<br />

dans les refuges de Petrus Augustus<br />

et de Cassecouilles<br />

Mais jamais deux sans trois


Y si se enoja,<br />

Demoníack Metal Monseñor es capaz<br />

de verguear la batería noche y día, y día y noche.<br />

Et s’il se fâche,<br />

Monseigneur Métal Démoniack est capable<br />

de cogner la batterie nuit et jour, et jour et nuit.<br />

22 23


24 25


Ha nacido un romance en nuestros<br />

jardines<br />

un amor apasionado y loco<br />

Es insoportable<br />

Pero es hermoso verlos siempre de la mano<br />

Siempre pegados como siameses<br />

Hasta en los calentamientos<br />

Siempre el uno encima del otro<br />

Sin misericordia<br />

Creo que hasta a la letrina van juntos<br />

El uno le guarda la comida al otro<br />

Si van a París regresan hasta con Clip<br />

Beso con la Torre Eifell de fondo<br />

Abrazados en los Campos Elíseos<br />

Caminando bajo el Arco del Triunfo, caétera<br />

Todos los lugares comunes de la Ciudad Luz<br />

un amor devorante<br />

Janisroll y Gladiatorus son insoportables<br />

Quiebracojones los adora<br />

Con una envidia sana<br />

26 27


une romance est née en nos jardins<br />

un amour passionné et fou<br />

Personne ne supporte<br />

Mais c’est beau de les voir toujours main dans la main<br />

Toujours collés comme des siamois<br />

Jusque pendant les échauffements<br />

Toujours l’un sur l’autre<br />

Sans miséricorde<br />

Je crois qu’ils vont même aux latrines ensemble<br />

L’un garde le repas pour l’autre<br />

S’ ils vont à Paris ils reviennent même avec un Clip<br />

Bisou avec la Tour Eiffel en toile de fond<br />

Enlacés sur les Champs-élysées<br />

Marchant sous l’Arc de Triomphe, et caetera<br />

Tous les endroits communs de la Ville Lumière<br />

un amour dévorant<br />

Janisroll et Gladiatorus sont insupportables<br />

Cassecouilles les adore<br />

Avec une saine jalousie<br />

DIALOGuE ENTRE<br />

DIALOGUE ENTRE DIABLES<br />

DIABLES<br />

Dr Cassecouilles:<br />

Quel est l’objectif de votre personnage?<br />

Monseigneur Métal Démoniack:<br />

Emmerder tout le monde, sa seigneurie.<br />

Dr Cassecouilles:<br />

Et, votre super-objectif?<br />

Monseigneur Métal Démoniack:<br />

Emmerder tout le monde, je vous l’ai déjà dit, seigneurie. Et cela<br />

vous inclut.<br />

Dr Cassecouilles:<br />

Je comprends, Monseigneur. La construction de votre personnage<br />

ne laisse rien à désirer. (MMD se prépare à parler mais Cassecouilles<br />

ne le laisse pas) Au contraire: brillante, exquise et énorme<br />

est votre capacité d’improvisation, tant verbale que gestuelle,<br />

énorme votre domination et l’utilisation de l’espace scénique et<br />

extra-scénique, c’est pour…<br />

MMD (l’interrompant):<br />

Ne faites pas chier docteur. Arrêtez de blablater et de m’embobiner.<br />

Restons-en à ce que j’ai dit: Je suis ici pour emmerder tout le<br />

monde, et cela vous inclut.<br />

Dr Cassecouilles:<br />

Je n’oserais jamais, Monseigneur!<br />

MMD (se retournant):<br />

un conseil: le mouvement aide à échapper au danger. Tire-toi !!<br />

(Il sort et se mélange au public respectable)<br />

DIALOGuE<br />

28 29


Todo está claro. Pero no tanto<br />

El principio está más o menos resuelto<br />

La oscuridad<br />

una tela de 4x2 metros<br />

Que todo está requeteclarísimo<br />

Desde el inicio en los camerinos<br />

Petruscam 1 debe seguir a Santiago el Menor<br />

de camerino en camerino<br />

hasta su entrada en escena<br />

Y Monseñor, en un momento determinado<br />

pasar de cámara-fija 3 a 4<br />

Sólo para brujos<br />

La Maga intenta pintar el lienzo con sus<br />

cabellos<br />

... Si un pájaro se cruza con un gato<br />

¿Maúlla o canta?<br />

Diría que todo es posible<br />

Me siento malsánico<br />

Es una maravilla la síntesis del aire<br />

O del vacío<br />

Janisroll y Santiago el Menor se lanzan<br />

los cuencos tibetanos, haciéndolos deslizarse<br />

sobre el suelo, de uno al otro lado del<br />

escenario, produciendo así, música místicoconcreta<br />

Las industrias del paraíso y el Capital<br />

son lo más Internacionalista que hay<br />

Eso para anticlimax de la pieza<br />

Matemática pura<br />

No álgebra<br />

El poema que alguien dejó a alguien<br />

¿Y los cuchillos?<br />

Las reglas de sumar, restar, multiplicar y<br />

dividir me las paso por<br />

Mi divino rostro<br />

Lo que se necesita para esta puta pieza<br />

es una quinta regla, y más que fueran. Nada<br />

más que eso<br />

¿Y si el recipiente tibetano<br />

después de haberse llenado gota a gota con<br />

el vino<br />

sirviera para pintar el 4x2?<br />

Sólo para brujos. Ya dije. No apto para apopléjicos<br />

Gladiatorus helicópterus impulsado por zapatos<br />

tacón alto de mujer<br />

un pas-de-deux,<br />

alguien sobre la escena y otro en un camerino<br />

(Camfix-O Lux-Boitier 2)<br />

se trata de la última genialidad de Petrus, o<br />

de La Maga,<br />

o de Santiago el Menor, quién sabe<br />

<strong>Androphyne</strong> funciona así, como una esponja<br />

absorbe de todos, como debe ser<br />

Si tuviéramos más tiempo, lo lograríamos<br />

Es como si Dios pensara<br />

30 3


Tout est clair. Mais pas vraiment<br />

Le début est plus ou moins résolu<br />

L’obscurité<br />

une toile de 4x2 métres<br />

Tout ceci est très clair<br />

Dès le départ dans les loges<br />

Petruscam 1 doit suivre Jacques le Mineur<br />

De loge en loge<br />

Jusqu’à son entrée en scène<br />

Et Monseñor, à un moment donné<br />

Passer de la caméra-fixe 3 à 4<br />

uniquement pour sorciers<br />

La Magicienne essaye de peindre la toile<br />

avec ses cheveux<br />

…Si un oiseau se mélange à un chat<br />

Il miaule ou il chante?<br />

Je dirais que tout est possible<br />

Je me sens malsanique<br />

C’est une merveille la synthèse de l’air<br />

Ou du vide<br />

Janisroll et Jacques le Mineur se lancent des<br />

bols tibétains<br />

en les faisant glisser sur le sol d’un côté à<br />

l’autre de la scène, produisant ainsi de la<br />

musique mystico-concrète<br />

Les industries du Paradis et du Capital<br />

sont les plus Internationalistes qui soient<br />

Cela pour anti climax de la pièce<br />

Mathématique pure<br />

Pas de l’algèbre<br />

Le poème que quelqu’un laissa à quelqu’un<br />

Et les couteaux?<br />

Les quatre règles d’addition, de soustraction, de<br />

multiplication et de division<br />

Je n’en ai strictement rien à f…<br />

Ce dont on a besoin pour cette putain de pièce<br />

c’est d’une cinquième règle et plus encore.<br />

Pas plus que ça<br />

Et si le récipient tibétain<br />

après s’être rempli goutte à goutte avec le vin<br />

servait à peindre la 4x2<br />

uniquement pour sorciers. Déjà dit.<br />

Pas approprié pour les apoplectiques<br />

Gladiatorus helicopterus impulsé par des<br />

chaussures de femme à talons hauts<br />

un pas-de-deux<br />

L’un deux sur scène et l’autre dans un vestiaire<br />

(Camfix-0 Lux-Boitier 2)<br />

il s’agit de la dernière génialité de Petrus ou de<br />

La Magicienne<br />

ou de Jacques le Mineur, qui sait<br />

<strong>Androphyne</strong> fonctionne ainsi, comme une éponge<br />

Elle absorbe de chacun, comme il se doit.<br />

Si nous avions davantage de temps, nous y parviendrions<br />

C’est comme si Dieu pensait<br />

32 33


Santiago el Menor es genial<br />

Cada día tiene<br />

como mínimo<br />

tres o cuatro ideas geniales<br />

Y cuando digo geniales quiero decir<br />

¡Verdaderamente geniales!<br />

El problema es que no tenemos<br />

ni el tiempo ni el espacio suficiente<br />

-nunca mejor dichopara<br />

tantas genialidades<br />

El otro problemita ha sido<br />

cómo hacer para explicárselo<br />

Sin herirlo<br />

Jacques le Mineur est génial<br />

Il a chaque jour<br />

Au minimum<br />

Trois ou quatre idées géniales<br />

Et quand je dis géniales je veux dire<br />

Véritablement géniales!<br />

Le problème est que nous n’avons<br />

Ni le temps ni l’espace suffisant<br />

- autrement dit jamais -<br />

pour autant d’idées géniales<br />

L’autre petit problème fut<br />

comment faire pour le lui expliquer,<br />

Sans le blesser<br />

Nocturno parisino sobre paisaje histórico<br />

Embotellamieno autoruta<br />

Laberinto periférico<br />

Ocho y pico de la noche<br />

Logramos mear frente al portón cerrado<br />

del Père Lachaise<br />

Frío<br />

Café y chocolate con Santiago el Menor<br />

Ocho y pico de euros<br />

Ya había olvidado París<br />

Menos mal que sólo estamos de paso<br />

Nocturne parisien sur paysage historique<br />

Embouteillage autoroute<br />

Labyrinthe périphérique<br />

un peu plus de huit heures du soir<br />

Nous arrivons à pisser face au portail fermé<br />

du Père Lachaise<br />

Froid<br />

Café et chocolat avec Jacques le Mineur<br />

un peu plus de huit euros<br />

J’avais déjà oublié Paris<br />

Heureusement que nous ne faisons que passer<br />

34 35


Para comenzar no hay sillas<br />

Y por lo menos necesitamos cinco<br />

(Habría que contratar a Ionesco a tiempo<br />

completo)<br />

Se notan los diez días sin trabajar<br />

No hay rítmo<br />

Mejor olvidarlo y terminar de instalarnos<br />

O comer<br />

Las tripas truenan tanto<br />

que no dejan oír la batería<br />

Y toda esta venida a Pantin<br />

sólo para mostrar dos bloques inconexos<br />

a quién sabe qué altas Magistraturas Draconianas<br />

y justificar que en estos dos meses de trabajo<br />

hemos utilizado, bien o en algo,<br />

las Benditas Subvenciones<br />

Si el comediante (¿por qué no: tragediante?)<br />

no está concentrado, mucho menos el público.<br />

Demoníack Metal ha salido a sonarse<br />

Hemos decidido no mostrar el Penis Sonoro<br />

Sería lo más prudente, diría Mr Lumière<br />

Pour commencer, il n’y a pas de chaises<br />

Et il nous en faut au moins cinq<br />

(Il faudrait engager Ionesco à temps complet)<br />

On sent les dix jours sans travailler<br />

Pas de rythme<br />

Mieux vaut oublier et terminer de s’installer<br />

Ou manger<br />

Les tripes font tant de bruit<br />

qu’elles ne permettent pas d’entendre la batterie<br />

36 37<br />

Et tout ce voyage à Pantin<br />

seulement pour montrer deux blocs déconnectés<br />

à on ne sait quelles hautes Magistratures Draconiennes<br />

et justifier que durant ces deux mois de travail,<br />

nous avons utilisé, bien,<br />

ou au moins à quelque chose qui en vaut la peine,<br />

les Subventions Bénies<br />

Si le comédien (et pourquoi pas tragédien?)<br />

n’est pas concentré, encore moins le public.<br />

Métal Démoniack est sorti se moucher<br />

Nous avons décidé de ne pas montrer le Pénis Sonore<br />

Ce serait plus judicieux, dirait Mr Lumière


Con nuestra probable ciencia e<br />

imaginación<br />

Amasamos la materia<br />

Cuerpos, movimientos, voces, sonidos, brincos<br />

Música, color<br />

Forjamos la materia<br />

Con paciencia de orfebres<br />

Peregrinos en el ojo de la aguja<br />

Anudamos el techo del cielo<br />

Para vos,<br />

Para inflamarte a vos<br />

Oh, héroe, Oh heroína nuestra<br />

Con nuestro aliento de vida<br />

Avec notre probable science et<br />

imagination<br />

Nous amassons la matière:<br />

Corps, mouvements, voix, sons, sauts<br />

Musique, couleur<br />

Nous forgeons la matière<br />

Avec la patience des orfèvres<br />

Pèlerins dans le chat d’une aiguille<br />

Nous dénudons le toit du ciel<br />

Pour toi,<br />

Pour t’enflammer toi<br />

Oh héros, oh notre héroïne<br />

Avec notre souffle de vie<br />

38 39


Cuando Frescura canta<br />

es suavecito<br />

Su voz<br />

después de penetrarte<br />

hace que aparezcan<br />

luces pulimentadas y vibrátiles<br />

alrededor de tus orejas<br />

Como estrellitas fugaces<br />

O espermatozóides al galope<br />

Libres<br />

Libre y seguro se siente uno<br />

Profundamente, libre<br />

o,<br />

Cuando ella levanta sus ojos para mirarte<br />

alucinas<br />

Su mirada es fuego natural<br />

Basta verla<br />

desde el ángulo de Petrus<br />

cuando ella<br />

después de tanta espera, llega<br />

envolviéndose en sí misma<br />

girando sobre sí misma<br />

envolviéndote mientras desciende<br />

por tu erizado cuerpo<br />

y<br />

levanta sus hermosos ojos<br />

y te mira desde abajo<br />

sin detenerse<br />

ascendiendo contra tu tronco<br />

y<br />

descubres sus pechos de tierra recién nacida<br />

que ya suben hacia tu rostro<br />

y sus labios a los tuyos...<br />

Y en ellos te vas<br />

Lorsque Frescura chante<br />

c’est tout doux<br />

Sa voix<br />

après t’avoir pénétré<br />

fait qu’apparaissent<br />

des lumières brillantes et vibrantes<br />

autour de tes oreilles<br />

Comme des petites étoiles fugaces<br />

ou des spermatozoïdes au galop<br />

Libres<br />

Libre et sûr on se sent<br />

Profondément, libre<br />

ou,<br />

Lorsque Frescura lève ses yeux pour te regarder<br />

tu hallucines<br />

Son regard est du feu naturel<br />

Il suffit de le voir<br />

de l’angle de vue de Petrus<br />

lorsqu’elle,<br />

après tant d’attente, arrive<br />

s’enroulant en elle-même<br />

tournant sur elle-même<br />

t’enroulant pendant qu’elle descend<br />

par ton corps herissé<br />

et<br />

elle lève ses merveilleux yeux<br />

et te regarde depuis en bas<br />

sans s’arrêter<br />

grimpant contre ton tronc<br />

et<br />

tu découvres ses seins de terre à peine née<br />

qui déjà montent vers ta face<br />

et ses lèvres vers les tiennes…<br />

Et avec elles, tu t’en vas<br />

40 4


Me acordé de Don Luis Buñuel<br />

la primera vez que trabajó en<br />

Francia<br />

como asistente de Renoir<br />

Se quejaba que era insoportable<br />

cada día al llegar al estudio<br />

el tener que decir Bon jour y dar la mano<br />

a cada miembro del equipo<br />

tanto técnico como artístico<br />

Y la perdida de tiempo que ello representaba<br />

Cada día<br />

Menos mal que al bueno de Don Luis<br />

no le tocó la lotería<br />

de trabajar en una compañía de danza<br />

Bon jour<br />

la mano<br />

Y doble beso<br />

uno en cada mejilla. Cada día<br />

A cada miembro de la tropa<br />

Ni Judas<br />

42 43<br />

Je me suis rappelé la première fois<br />

que Don Luis Buñuel travailla en France<br />

comme assistant de Renoir<br />

Il se plaignait qu’il était insupportable<br />

en arrivant chaque jour au studio<br />

d’avoir à dire Bon jour et serrer la main<br />

à chaque membre de l’équipe<br />

qu’il soit technicien ou artiste<br />

Et la perte de temps que cela impliquait<br />

Chaque jour<br />

Ce n’est pas plus mal qu’au bon Don Luis<br />

le hasard ne lui ait imposé<br />

de travailler dans une compagnie de danse<br />

Bon jour<br />

La main<br />

Et deux baisers<br />

un sur chaque joue. Chaque jour<br />

A chaque membre de la troupe<br />

Pas même Judas


La Maga ha tocado la batería esta tarde<br />

Demoníack Metal Monseñor se quedó pendejo<br />

De piedra se quedó<br />

Boquiabierto se quedó<br />

Cosa enorme en él, y cosa rara<br />

Rarísima, tomando en cuenta<br />

de que es la encarnación del mal<br />

y del baterista<br />

Tengo que decírselo a La Maga:<br />

he encontrado la manera<br />

de que ella imponga la autoridad<br />

que Demoníack Metal tanto reclama<br />

con aullidos y provocaciones constantes<br />

¡Vamos, hermosa Maga!<br />

¡Duro con él!<br />

¡Duro, duro, duro, dale duro Maga!<br />

¡A baquetazo limpio de batería, duro, dale!<br />

¡Verguealo duro, sagradísima Maga!<br />

!Topalo!<br />

¡Arrinconalo!<br />

¡Firmes bateríazos como él hace con nosotros!<br />

¡Dale, requeteduro dale!<br />

¡Que se revuelque!<br />

¡Gritos de placer!<br />

Hasta que se le dilaten las pupilas<br />

Y que<br />

El espectáculo...<br />

le absuelva<br />

44 45<br />

La Magicienne a joué de la batterie cet après-midi<br />

Monseigneur Métal Démoniack est resté tout con<br />

De pierre il est resté<br />

Tout béat il est resté<br />

Chose énorme pour lui, et chose rare<br />

Rarissime, prenant en compte<br />

qu’il est l’incarnation du mal<br />

Et du batteur<br />

Je dois le dire à La Magicienne:<br />

j’ai trouvé le moyen<br />

pour qu’elle impose l’autorité<br />

que Métal Démoniack réclame<br />

avec des hurlements et provocations constantes<br />

Allez, belle Magicienne!<br />

Dur avec lui!<br />

Dur, dur, dur, tape dur Magicienne!<br />

A grands coups de baguette, tape, dur!<br />

Frappe le dur, saintissime Magicienne!<br />

Coince-le!<br />

Isole-le!<br />

De fermes coups de baguette comme il fait avec nous!<br />

Tape, tape, vraiment dur!<br />

Qu’il se torde!<br />

Avec des cris de plaisir!<br />

Jusqu’à ce que se dilatent ses pupilles<br />

Et que<br />

Le spectacle…<br />

l’absolve


Petrus estaba en el taller tratando de soldar<br />

otra vez, el cable de los anteojos de Klark<br />

(Era ya tercer intento, y siempre se zafaba.<br />

Petrus estaba hasta los güevos de buscar<br />

el electrodo preciso para el putito cable casi milimétrico).<br />

El Dr Rompe Huevos entró buscando un taladro<br />

para hacerle un agujero intermediario a su cinturón de cuero<br />

(desde que no chupaba, Gargantúa se quedaba chiquito).<br />

uno de los técnicos trabajaba<br />

en asegurar la máquina de los cuchillos.<br />

Alguien entró para decirle a Petrus que Mr Lumiere lo necesitaba.<br />

Petrus salió.<br />

El técnico asistente<br />

viendo que Rompehuevos estaba hecho bolas<br />

con el sistema de rosca del taladro se acercó para ayudarle.<br />

Mientras enroscaba la broca del diámetro adecuado,<br />

el técnico preguntó:<br />

¿Es que ese chamaco es el coreógrafo?<br />

Si, respondió Rompehuevos, ¿por qué?<br />

Porque es la primera vez que veo a un coreógrafo en el taller.<br />

Mejor dicho, precisó,<br />

es la primera vez que veo a un coreógrafo trabajar en el taller.<br />

Rompehuevos se quedó como alelado, reflexionando<br />

mientras el muchacho empuñaba el taladro y cogía el cinturón.<br />

Es mejor que lo haga yo, dijo el técnico con sonrisa cómplice,<br />

no vaya a ser que usted se perfore una mano.<br />

46 47<br />

Petrus était dans l’atelier en train de souder<br />

à nouveau, le câble des lunettes de Klark<br />

(C’était la troisième tentative et il sautait toujours.<br />

Petrus en avait ras le cul de chercher<br />

la bonne électrode pour ce putain de petit câble quasiment millimètrique).<br />

Dr Cassecouilles entra, à la recherche d’un foret<br />

pour faire un trou intermédiaire dans sa ceinture en cuir<br />

(depuis qu’il ne buvait plus, Gargantua n’était rien à ses côtés).<br />

un des techniciens travaillait<br />

à la solidité de la machine à couteaux.<br />

Quelqu’un entra pour dire à Petrus que Mr Lumière avait besoin de lui.<br />

Petrus sortit.<br />

Le technicien assistant,<br />

voyant que Cassecouilles était emberlificoté<br />

avec le système de vis du foret, s’approcha pour l’aider.<br />

Tandis qu’il vissait la caboche du diamètre adéquat,<br />

le techinicien demanda :<br />

Est-ce-que c’est ce garçon le chorégraphe ?<br />

Oui, répondit Cassecouilles, pourquoi ?<br />

Parce que c’est la première fois que je vois un chorégraphe dans l’atelier.<br />

Je veux dire, précisa t-il,<br />

C’est la première fois que je vois un chorégraphe travailler dans l’atelier.<br />

Cassecouilles demeura ahuri, réfléchissant<br />

tandis que le jeune-homme s’emparait du foret et prenait la ceinture.<br />

Il vaut mieux que ce soit moi qui le fasse, dit le technicien avec un sourire complice,<br />

il ne faudrait pas que vous vous perforiez la main.


Todo cambia constantemente<br />

Valga la perogrullada<br />

Ya uno<br />

dos, o tres, o chorromil sabios<br />

lo habrán dicho<br />

Pero<br />

¡No crack-pas!<br />

Este espectáculo del carajo<br />

Se transforma de tal manera<br />

y a tal velocidad, que<br />

lo imprevisto, evidente es<br />

48 49<br />

Tout change constamment<br />

Quelle lapalissade<br />

Déjà un<br />

deux, ou trois, ou pléthore de sages<br />

l’auront dit<br />

Mais<br />

Ne crack pas!<br />

Ce spectacle du tonnerre<br />

se transforme de telle manière<br />

et à une telle vitesse, que<br />

l’imprévu, est évident


Yo no sé -dijo esta tarde Gladiator Baby<br />

Yo no sé por qué a Petrus siempre se le ocurre<br />

montar piezas tan complicadas<br />

Gladiatorus nunca ha danzado antes<br />

Se está estrenando<br />

Eso es lo que pasa<br />

Pero cuando salta ya parece un helicópterus<br />

El mejor y más difícil combate<br />

del que Gladiatorus haya salido victorioso<br />

fue sobre la Arena de la Vida<br />

contra un enemigo de los más peligrosos<br />

al que muchos prefieren ni nombrarlo<br />

Le quedan como prueba de su coraje<br />

dos espléndidas cicatrices:<br />

una a nivel de la yugular<br />

y otra en el costado<br />

en el mismo y exacto lugar que xsto<br />

Gladiatorus venció a uno de los más fuertes<br />

colosos de la Muerte<br />

Fue cuando decidió<br />

participar en la danza no sólo desde su consola de sonido<br />

No<br />

Decidió hacerla también con su cuerpo<br />

La Maga y Petrus Augusto Magnus le dieron la alternativa<br />

Claro que saldrás airoso Gladiatorus<br />

Difícil contrincante es la danza. Cierto<br />

Pero con tu experiencia, simple<br />

¡Bienaventurado seas Gladiatorus!<br />

50 5<br />

Moi je ne sais pas - a dit ce soir Gladiator Baby<br />

Je ne sais vraiment pas pourquoi il vient toujours à l’esprit de Petrus<br />

de monter des pièces si compliquées<br />

Gladiatorus n’a jamais dansé avant<br />

Il débute<br />

C’est ça qui se passe<br />

Mais quand il saute il ressemble déjà à un helicopterus<br />

Le meilleur et le plus difficile combat<br />

dont Gladiatorus soit sorti vainqueur<br />

eut lieu dans l’Arène de la Vie<br />

contre un des ennemis les plus dangereux<br />

que beaucoup préfèrent ne même pas nommer<br />

Il lui reste comme preuve de son courage<br />

deux splendides cicatrices:<br />

l’une au niveau de la jugulaire<br />

et l’autre sur le flanc<br />

au même et exact endroit que le Christ<br />

Gladiatorus a vaincu l’un des plus forts<br />

colosses de la Mort<br />

Ce fut alors qu’il décida<br />

Ne plus seulement voir la danse depuis sa table de mixage<br />

Non.<br />

Il décida d’y entrer avec son corps<br />

La Magicienne et Petrus Augustus Magnus lui donnèrent l’alternative<br />

Bien sûr que tu seras gracieux Gladiatorus<br />

Difficile adversaire, la danse. C’est vrai<br />

Mais avec ton expérience: simple<br />

Sois bienheureux Gladiatorus!


Cuando Frescura viste de negro y verde<br />

fulmina<br />

Frescura me trajo de París un cuaderno<br />

con la virgen María en la carátula<br />

y una plegaria escrita en polaco por atrás<br />

Frescura tiene un rosario de cuentas negras<br />

con un crucifijo de plata<br />

Cuando Frescura viste de verde sobre negro<br />

Fulmina lo que sea<br />

Lorsque Frescura s’habille en noir et en vert<br />

elle fulmine<br />

Frescura m’a ramené de Paris un cahier<br />

avec la Vierge Marie en couverture<br />

et une prière écrite en polonais au dos<br />

Frescura a un chapelet de perles noires<br />

avec un crucifix d’argent<br />

Lorsque Frescura s’habille en vert sur noir<br />

Elle fulmine n’importe quoi<br />

52 53


54 55


Sobre lo artesanal y lo ciertamente<br />

falso<br />

Cool<br />

Lo falsamente cierto<br />

verdaderamente falso<br />

Hablando a calzón quitado<br />

Todo espectáculo es falso<br />

Todos los hacedores manipulan<br />

Desde lo cierto<br />

Para lograr lo no verdadero,<br />

pero real<br />

Pero,<br />

la manipulación del hacedor<br />

busca<br />

buscándose en sí mismo y en los otros<br />

El manipulador se aventura<br />

Sufre el miserable<br />

para fabricar una joya<br />

en la que ninguna cara es idéntica a otra<br />

El manipulador llega a su objetivo<br />

Se pone en evidencia<br />

A propósito<br />

56 57<br />

A<br />

propos de l’artisanal et du certainement<br />

faux<br />

Cool<br />

Le faussement vrai<br />

véritablement faux<br />

Pour parler cartes sur table<br />

Tout spectacle est faux<br />

Tous les faiseurs manipulent<br />

Depuis ce qui est certain<br />

Jusqu’à réussir ce qui n’est pas vrai,<br />

mais réel<br />

Mais,<br />

la manipulation du faiseur<br />

cherche<br />

se cherchant en lui-même et en les autres<br />

le manipulateur s’aventure<br />

Le misérable souffre<br />

pour fabriquer un joyau<br />

dans lequel aucune tête n’est identique à une autre<br />

Le manipulateur arrive à son objectif<br />

Se met en évidence<br />

A dessein


GîTE NuMéRO uN<br />

Dans le gîte numéro un ce fut une nuit de grande décision:<br />

la répartition des chambres.<br />

Le rez-de-chaussée, avec un grand salon salle à manger,<br />

cheminée, salle de bain, cuisine et une spacieuse chambre ensoleillée,<br />

une vraie chambre, bon, était réservée à l’avance pour<br />

la famille royale : La Magicienne, Petrus, Lady Norma-Jean et<br />

Aureliano Primero.<br />

En haut, deux chambrettes et une mezzanine, deux hommes et<br />

une femme pour se les partager : l’honorable Mr Lucien Lumière,<br />

le Docteur Rompe Huevos, et Sommeil Léger (Cuisinière, Babysiter<br />

et Masseuse Officielle du Royaume). Mr Lucien Lumière<br />

avait gagné la chambre du fond à droite grâce au volume et à<br />

l’exotisme de ses ronflements qui les effrayaient tous, mis à part<br />

le Dr Cassecouilles à qui les fameux ronflements de Mr Lumière<br />

ne faisaient ni chaud ni froid: lui aussi ronflait, et bien. Même si<br />

lui ne faisait pas trembler les chambres, disaient-ils.<br />

Cassecouilles savait que, la hiérarchie lui donnait droit à la<br />

chambre restante, mais lui, avec ses cabalistiques mœurs d’antan,<br />

lorsqu’il existait encore des cavaliers sur la face de la Terre (il avait<br />

même été adoubé par Lady Norma-Jean Grand Cavalier Gourou<br />

de la Triple Arcane, mais la dite cérémonie, puisque purement<br />

anecdotique, sera racontée plus loin, s’il reste de l’espace et du<br />

temps) et, reprenant le fil, Sir Cassecouilles, pensant sûrement au<br />

minimum d’intimité et de privacité que toute dame seule mérite,<br />

donna le choix entre chambre et mezzanine à Sommeil Léger.<br />

Elle a dit non (mensonge, pensa Sir Casse), se faisant prier,<br />

l’incunable, petit louis d’or, comme si Cassecouilles était en train<br />

de lui proposer de partager la chambre et non pas de la lui céder.<br />

« C’est que pour moi, pour le travail, la mezzanine convient<br />

mieux, dit-elle ». Notre Dr et Sir, dans les limites de sa courtoisie,<br />

dit : je me lève tout le temps pour pisser à cause de tout le liquide<br />

que je bois et cela interromprait ton délicat sommeil.<br />

« C’est que… je ne sais pas… » répondit-elle, sur un ton angoissé<br />

et incrédule. Cassecouilles se rappela de Le Oui des Petites Filles<br />

de Garcilaso et, sur le point de perdre patience et abandonnant<br />

son talent de gentleman, lui jeta : décide toi une fois pour toutes<br />

parce que tu commences à me casser les couilles!<br />

Sommeil Léger sursauta : elle connaissait par ouïe dire les bruyantes<br />

colères du Dr, et face à un tel accès d’amabilité, contrariée,<br />

Sommeil Léger choisit, bien entendu, la chambre que tacitement,<br />

notre Sir et Dr lui cédait.<br />

Tout semblait résolu jusqu’à ce qu’après le dîner, surgit un nouveau<br />

petit problème : « Et toi, où vas-tu dormir ? » demanda<br />

Sommeil Léger à Administratus. « Ici, je crois » répondit Administratus.<br />

« J’ai pensé que pour une nuit, ça ne valait pas la peine<br />

de réserver un hôtel ». C’est alors que Monsieur Cassecouilles<br />

explosa mentalement et Administratus, poum ! d’un coup, s’est<br />

transformé en parfait parachutiste.<br />

« Squatteur », le corrigea dans sa barbe Mr Lumière, devinant<br />

sa pensée. Sa chambre bien gagnée le protégeait de la partager<br />

avec quelqu’un, et surtout pas avec Administratus. une légère<br />

suspicion commença à germer dans le cerveau compliqué de<br />

Cassecouilles. Des yeux, il chercha Petrus et se confronta à son<br />

expression déjà connue de moi, je n’en sais rien. Je l’ai foiré tout<br />

seul pour être galant, pensa Cassecouilles, et sa suspicion de je<br />

ne sais quoi augmenta. Et sans savoir pourquoi il pensa qu’il<br />

pouvait aussi avoir fait foirer un plan quelconque, une intention<br />

de Sommeil Léger, ou d’Administratus, ou des deux. Sa connerie<br />

dans la répartition de l’espace le blessait, parce qu’il devait supporter<br />

qu’Administratus dorme dans la mezzanine, mais surtout<br />

parce qu’il aurait pu, sans le vouloir, avoir enrayé un possible<br />

plan amoureux ; mais ce n’est ma faute, se dit-il dans son tortueux<br />

cerveau : sa colère initiale avec l’emmerdeuse de Sommeil<br />

Léger était montée brusquement, avant l’intempestive et irrévo-<br />

GîTE NuMéRO uN<br />

58 59


GîTE NuMéRO uN<br />

cable décision, en une nuit si lumineuse, que celui de Poitiers<br />

dormirait ici. Cassecouilles demanda pourquoi il ne restait pas<br />

dans l’autre maison. Administratus argumenta en disant qu’elle<br />

était surpeuplée. C’est vrai, enchaîna à grande vitesse Sommeil<br />

Léger. Cassecouilles la regarde d’une façon indescriptible et sourit.<br />

Sa petite suspicion devint géante. Don Lucien Lumière alluma<br />

quelque chose, of course… Tous pensaient que ce n’était pas numériquement<br />

exact : dans l’autre il y avait Ivanovitch, Jacques le<br />

Mineur, Monseigneur, Frescura, Janis et Gladiator Baby.<br />

C’est-à-dire 6. Janis et Gladiatorus partageaient la chambre,<br />

obligé.<br />

Et ici, 7 : Petrus, La Magicienne, Lady Norma-Jean, Aureliano<br />

Primero, Sommeil Léger, Cassecouilles et Mr Lumière. La visite<br />

d’Administratus était purement logistique, mais le fait de rester<br />

cette nuit-là emmerdait plus qu’autre chose la situation de<br />

l’habitat. Et tout ça parce qu’Administratus faisant bien son travail,<br />

comme le prouve le fait qu’il fasse économiser une nuit<br />

d’hôtel à la compagnie.<br />

Se démerder comme l’on pouvait semblait être la consigne.Et tout<br />

semblait être ni plus ni moins à cause de notre Dr et Sir. Monsieur<br />

Lumière et Cassecouilles eurent des regards croisés lorsqu’ils virent<br />

Sommeil Léger et Administratus improviser grâce à un matelas<br />

et des coussins, un lit commode dans la mezzanine.<br />

Monsieur Lumière fut le premier à se coucher, il avait conduit<br />

plus de 6 heures.<br />

Cassecouilles but son hypnotique et se coucha mais se mit à lire<br />

Paranoia et repassa les notes de la journée, alors que la pilule<br />

l’assommait.<br />

Mademoiselle Sommeil Léger et Administratus restèrent parler<br />

dans la cuisine, personne ne sait jusqu’à quelle heure.<br />

Lorsque Cassecouilles se réveilla, il mit longtemps à se rendre<br />

compte, peut être à cause de l’hypnotique, que le bruit infernal<br />

qui l’avait sorti de son sommeil étaient les rires d’Administratus<br />

et de Sommeil Léger qui montaient du premier étage.<br />

Il demanda de vive voix ce qu’il se passait et les rires furent<br />

d’autant plus forts.<br />

Administratus n’était pas là, les matelas et les coussins avaient<br />

disparu. C’est alors que Cassecouilles, encore déconcerté, perçut<br />

les ronflements qui parvenaient de la caverne de Lumière : ils<br />

étaient monumentaux ! Dignes d’un championnat du monde ! De<br />

Jeux Olympiques ! Cassecouilles comprit et commença à rire lui<br />

aussi, aux éclats. Mr Lumière n’y prêta pas attention et continua<br />

son concert.<br />

Le Dr Cassecouilles comprit pourquoi tous évitaient, non seulement<br />

de partager sa chambre mais aussi celle d’à côté ! Ses ronflements<br />

étaient du tonnerre et réussissaient même à faire trembler<br />

légèrement le sol de ses voisins. Cette nuit-là, à l’aube, Sir<br />

Cassecouilles pleura de joie et ce fut comme un orgasme ; puis il<br />

se rendormit, heureux et en paix.<br />

Plus tard, Cassecouilles se réveilla pour faire pipi, Mr Lumière<br />

improvisait des demi tons et le Dr sourit en se souvenant de<br />

tout.<br />

Il entendit des bruits, des pas, dans la cuisine. Sous les escaliers,<br />

dans l’obscurité pour ne pas déranger ceux du bas « ne me marche<br />

pas dessus ! » dit la voix de Sommeil Léger dans l’ombre.<br />

« Jamais ! » lui répondit-il.<br />

Pour aller aux toilettes, il fallait passer par la cuisine. Il alluma<br />

la lumière des WC et pissa. Lorsqu’il sortit, il put voir dans la<br />

frange de lumière, avant de l’éteindre, qu’Administratus semblait<br />

dormir.<br />

Le jour suivant, Sommeil Léger sortit ses affaires de la chambre et<br />

s’installa dans la mezzanine. Cassecouilles comprit tout.<br />

GîTE NuMéRO uN<br />

60 6


Frescura se especializa en dibujar héroes<br />

Sé que no tengo pasta de héroe<br />

Ser héroe me daría miedo<br />

Seguro. Yo lo sé<br />

Espero que Frescura lo comprenda<br />

Frescura<br />

tiene la piel<br />

color canela tierna<br />

De ahí su nombre<br />

Frescura parece tierra recién parida<br />

Frescura es tierra de cultivo<br />

62 63<br />

Frescura se spécialise en dessins de héros<br />

Je sais ne pas avoir la gueule d’un héros<br />

Être un héros me ferait peur<br />

C’est sûr. Je le sais<br />

J’espère que Frescura le comprendra<br />

Frescura<br />

a la peau<br />

couleur cannelle douce<br />

De là vient son nom<br />

Frescura ressemble à la terre fraîchement née<br />

Frescura est terre de culture


A CARNE VIVA. SuEñO EN SEGuNDO<br />

la acción. Es maravilloso cómo hemos llegado a establecer<br />

A CARNE vIvA. SUEñO EN SEGUN-<br />

una relación que desborda, diríamos, lo artístico (y esto no<br />

DO GRADO.<br />

hay que tomarlo en su posible sentido orgiástico), porque<br />

A UN PELíN DE LA PESADILLA. (ORhemos<br />

trabajado como un grupo pero también como una<br />

familia (hay cada hijo de putilla). Y ése era uno de nuestros<br />

objetivos (y los sueños, sueños son, imbécil). Sólo el desa-<br />

Sí, es nuestra primera creación con tantos intérpretes, más<br />

yuno no tomábamos todos juntos (morning Darling), pero<br />

el hecho de que venimos de formaciones diferentes, danza,<br />

sí en dos grupos. Ello ha permitido que afloren nuestras<br />

teatro, música... (cada cabroncito sale con sus mañas y<br />

mejores calidades, el mútuo respeto, la solidaridad, la re-<br />

caprichos, yo incluído). Por otra parte, lo más complejo<br />

sponsabilidad, incluso la gentileza, el esfuerzo para llegar<br />

ha sido ensamblarlo todo hasta obtener un resultado co-<br />

al entendimiento recíproco (no me han faltado las ganas<br />

herente e interactivo: una unidad entre los intérpretes, la<br />

de retorcerle el pescuezo a más de alguno), aunque a vec-<br />

música en vivo sobre la escena y las cámaras miniatura,<br />

es, repito, ha sido difícil por aquello de las diversas for-<br />

tanto fijas o no (Joder), camuflajeadas en los camerinos,<br />

maciones artísticas de donde cada uno viene y que antes<br />

en los instrumentos o en los intérpretes y que transmiten<br />

mencionaba, pero todos con el deseo de aportar, aprender<br />

constantemente escenas, secuencias con su montaje en di-<br />

y compartir nuestros conocimientos (el pedo ha sido como<br />

recto. Insisto, en directo (si, ya oímos). Incluso las trans-<br />

no dejarse devorar los unos por los otros). Con esta pieza<br />

mite el mismo héroe, seleccionado al azar entre el público<br />

<strong>Androphyne</strong> ha logrado un sueño largamente acariciado de<br />

(.....). Ello significó trabajo e investigación en técnicas<br />

creación colectiva, disciplina, rigor, imaginación, y humor<br />

audiovisuales (si contara cada cagada que hemos tenido).<br />

(aunque sea de perros). En verdad me faltan las palabras<br />

Para cerrar con broche de oro, se realiza una pintura de<br />

para describir y definir la experiencia de esta creación. Lo<br />

gran formato sobre la escena. Por otra parte, toda la con-<br />

importante son los resultados (Tumblínblin!).<br />

strucción de la pieza esta basada en la improvisación. Y<br />

eso es importante remarcarlo, la pieza se ha escrito al rit-<br />

Fragmento del © Diario de sueños y pesadillas de Rompemo<br />

que el trabajo de improvisación se desarrollaba (mehuevos<br />

Tropical<br />

nos mal que la sangre no llegó al río). Y se ha logrado<br />

A uN<br />

tanto (una<br />

PELíN<br />

confusión que...) que, no sin dolor hemos<br />

DE<br />

de-<br />

LA PESADILLA.<br />

bido eliminar, o fusionar segmentos (Al borde de Crimen<br />

y castigo, preferimos La Guerra y la paz). Estos casi tres<br />

meses de creación han sido una gran experiencia, tanto<br />

en lo artístico como en lo humano. Se trata de crear una<br />

obra libre cuya esencia sería lo intantáneo del cuerpo y de<br />

(ORLéANS. C-Q.R. ENVIADO ESPECIAL)<br />

64 65<br />

GRADO.<br />

LéANS. C-Q.R. ENvIADO ESPECIAL)


A VIF. RÊVE Au SECOND DEGRé.<br />

l’action. C’est incroyable comment nous sommes parvenus<br />

A vIf. RêvE AU SECOND DEGRé.<br />

à établir une relation qui déborde, dirons-nous (et ceci il<br />

A UN CHEvEU DU CAUCHEMAR.<br />

ne faut pas le prendre dans sa possible signification Orgi-<br />

(ORLéANS. C-Q.R. - ENvOyé SPéCIAL)<br />

astique), le côté artistique, car nous avons travaillé comme<br />

un groupe mais aussi comme une famille (il y a quelques<br />

…Oui, c’est notre première création avec autant d’interprètes<br />

enfants de salaud). Et ceci était l’un de nos objectifs (et<br />

et, facteur aggravant, nous sommes issus de formations<br />

les rêves ne sont que des rêves, imbécile). Il n’y a que le<br />

différentes, danse, théâtre, musique... (chaque petit con<br />

petit déjeuner que nous ne prenions pas ensemble (morn-<br />

arrive avec ses manies et caprices, moi inclus). Par ailing<br />

Darling), mais en deux groupes. C’est ce qui a permis<br />

leurs, le plus complexe a été de tout assembler jusqu’à<br />

que nos meilleures qualités affleurent, le respect mutuel,<br />

obtenir un résultat cohérent et interactif : une unité entre<br />

la solidarité, la responsabilité, et même la gentillesse, pour<br />

les interprètes, la musique en direct sur scène et les ca-<br />

arriver à l’entente réciproque (j’ai pourtant eu envie de<br />

méras miniatures, fixes ou pas (putain), camouflées dans<br />

tordre le cou à plus d’un), même si, parfois, je répette, ça<br />

les vestiaires, dans les instruments ou sur les interprètes et<br />

a été difficile à cause des diverses formations artistiques<br />

qui transmettent constamment des scènes, des séquences<br />

d’où chacun provient et dont je parlais avant. Mais, tous<br />

avec leur montage, en direct. J’insiste, en direct (oui, nous<br />

avec le désir d’apporter, d’apprendre et de partager nos<br />

avons entendu). Et même le héros, sélectionné au hasard<br />

connaissances (le blèm c’était comment faire pour ne pas<br />

dans le public, les transmet (.....). Ceci suppose du travail et<br />

se laisser dévorer les uns par les autres). Avec cette pièce<br />

de la recherche dans les techniques audiovisuelles (si vous<br />

<strong>Androphyne</strong> a concrétisé un rêve, longuement caressé, de<br />

saviez chaque merde qu’il y a eu…).Cerise sur le gâteau,<br />

création collective, discipline, rigueur, imagination et hu-<br />

on réalise à chaque fois, sur scène, une peinture de grand<br />

mour (...). En vérité, les mots me manquent pour décrire et<br />

format. Par ailleurs, toute la construction de la pièces se<br />

définir l’expérience de cette création. L’important, ce sont<br />

fonde sur l’improvisation. Et il est important de souligner<br />

les résultats (tralalouille !).<br />

que la pièce s’est écrite au fur et à mesure que le travail<br />

d’improvisation avançait (heureusement, le sang n’a<br />

Fragment du © Journal de rêves et de cauchemars de Casse-<br />

pas coulé). On en a tant obtenu (une telle confusion...)<br />

A uN<br />

que, non<br />

CHEVEu<br />

sans douleur, nous avons dû éliminer ou as-<br />

Du CAuCHEMAR.<br />

couille Tropical.<br />

sembler des fragments (face à Crime et chatiment, nous<br />

avons préféré Guerre et paix). Ces presque quatre mois de<br />

création ont représenté une grande expérience, tant sur le<br />

plan artistique qu’humain. Il s’agissait de créer une œuvre<br />

libre dont l’essence serait l’instantané du corps et de<br />

(ORLéANS. C-Q.R. - ENVOYé SPéCIAL)<br />

66 67


Rompecabezas vivientes<br />

buscando un cuerpo único<br />

del que tú<br />

malvado y bello, astuto héroe autoproyectado,<br />

hijo de nuestras entrañas<br />

hija de nuestra imaginación<br />

de nuestro ingenio<br />

Hijo en fin<br />

de nuestra gran capacidad de improvisación<br />

y de cagarla<br />

Oh heroína nuestra<br />

No te inquietes<br />

Saldrás inerte<br />

68 69<br />

Casse-têtes vivants<br />

cherchant un corps unique<br />

duquel toi<br />

dépravé et beau, astucieux héros auto projeté<br />

Fils de nos entrailles<br />

Fille de notre imagination<br />

De notre esprit<br />

Fils enfin<br />

de notre grande capacité d’improvisation<br />

et de foirer<br />

Oh notre héroïne<br />

Ne t’inquiète pas<br />

Tu en sortiras inerte


ENTRE<br />

ENTRE MESOAMERICANOS<br />

No en balde Luciano Lumière se llama como se llama.<br />

un día a la mitad de una improvisación que no me acuerdo<br />

nos comenzó a hablar de unas lamparitas<br />

con abrazadera para la mano<br />

que alumbran en blanco, o rojo, a voluntad.<br />

« Esta compañía es la más pura mierda en que he me haya<br />

tocado trabajar », le dijo Ivan Nureyevitch a Rompehu-<br />

Los bailarines al moverse, intentó explicar<br />

evos. Su cólera se podía sentir a océanos de distancia. « Es<br />

iluminarían en la oscuridad los rostros o los...<br />

caótica, continuó, la ley del valeverga, de la indisciplina y<br />

Petrus, a quien no se le va una, ni volando,<br />

no lo dejó terminar:<br />

¿Y dónde las podemos encontrar?<br />

En cualquier supermercado, respondió Luciano<br />

Apurémonos, todavía están abiertos, ordenó Petrus<br />

del desorden. Es un desastre. »<br />

Estaba de pie, desentrenzándose los brazos. Era evidente<br />

que esperaba una respuesta.<br />

« Es la única compañía de danza en la que he trabajado<br />

en mi vida, tanto aquí como allá, por nuestras lejanas<br />

Así surgieron Oh héroe Oh heroína nuestra<br />

las manos luminosas<br />

que tanto amas cuando recorren tu cuerpo<br />

tierras », respondió Quiebra. « Pero allá del otro lado del<br />

charco, me ha tocado con grupos de teatro, aún más patéticos.<br />

Aquí en las europas, con las dificultades de siempre,<br />

normales en el oficio de teatrero. Con una excepción, en<br />

esa mi entrepatria dividida, el País Vasco, francés. Yo di-<br />

Ce n’est pas en vain que Lucien Lumière s’appelle comme il s’appelle.<br />

un jour au milieu d’une improvisation dont je ne me souviens pas<br />

il commença à nous parler de petites lampes<br />

avec des anses pour la main<br />

qui éclairent en blanc ou en rouge, à volonté.<br />

Les danseurs en bougeant, tenta t-il d’expliquer<br />

rigía la pieza, y el patético fui yo. Tanto que se quedó en<br />

proyecto ».<br />

Este comentario logró hacer sonreír a Ivanovitch.<br />

« Yo soy sobre todo bailarín », dijo, con la dignidad del<br />

oficio y la modestia del coreógrafo latente. Su cólera se<br />

había suavizado. « He trabajado con varias compañías aquí<br />

illumineraient dans l’obscurité les visages ou les…<br />

en Europa, y también por allá, pero ¡puta! ni allá, en el<br />

Petrus, qui n’en perd jamais une même quand il plane<br />

subdesarrollo nuestro. Es patético, como decís », dijo. Y se<br />

ne le laissa pas terminer<br />

Et où peut-on les trouver?<br />

Dans n’importe quel supermarché, répondit Lucien<br />

Dépêchons-nous, ils sont encore ouverts, ordonna Petrus<br />

rió. Parecía haber recuperado su tranquilidad natural, su<br />

calidad de catalizador en el grupo, como Petrus bien había<br />

observado desde el principio.<br />

« Lo que pasa es que vos ya te los podías de antes », dijo.<br />

Ainsi surgirent Oh héros Oh notre héroïne<br />

les mains lumineuses<br />

que tu aimes tant lorsqu’elles parcourent ton corps<br />

« No a todos », aclaró Rompe. « A la Janis, a Gladiatorus<br />

y a Santiago el Menor. Y sólo un poco. Y a Luciano Lumière<br />

sólo de oídas, ya que en los dos anteriores trabajos,<br />

MESOAMERICANOS<br />

70 7


ENTRE<br />

él entraba para rematar, con la luz, cuando yo ya había<br />

terminado mi función. Respeto mucho su trabajo, rápido<br />

y eficaz. Simplicidad en el diseño. Excelente creador de<br />

atmósferas ».<br />

« Yo también lo respeto, y lo quiero mucho », dijo Ivanovitch.<br />

« Ya hemos trabajado juntos ».<br />

« Y ése ha estado por allá, donde nosotros. En México. Y<br />

en Colombia ».<br />

« Y en Brasil, creo, añadió Ivanovitch. Sólo plazas gruesas,<br />

y delicadas ».<br />

« Luciano ha trabajado con la compañía desde la fundación.<br />

¿Le has hablado de lo que venís de decirme, lo<br />

del vale verga »?<br />

« No con la crudeza que a vos. La de allá ».<br />

« ¿Y? »<br />

« Dice que están locos, pero que son de confiar. Mis críticas<br />

son para Petrus sobre todo. Pero ahorita me estoy dando<br />

cuenta de que Luciano y Petrus andan juntos. Los dos son<br />

los del atraso ».<br />

Esta vez, fue Quiebracojones el que soltó una carcajada.<br />

Cuando terminaron de reír, Quiebracojones dijo, explicativo:<br />

« Es la primera vez que Petrus y La Maga juegan con<br />

un tanate tan grande. Pero, y hablo únicamente a partir de<br />

mis dos experiencias anteriores, siempre logran con éxito<br />

su objetivo -con todo y lo de vulgar que el éxito contiene.<br />

Ellos pierden más que nosotros en este viaje. Vos lo<br />

sabés. Ellos son los menos interesados en el naufragio, es<br />

su proyecto ».<br />

un silencio se estableció. Ambos parecieron reflexionar.<br />

« Y guardando las distancias » continuó Rompe « ¿te<br />

acordás del motín en el primer viaje de Cristóphorus Colombus<br />

»?<br />

« Sí, me acuerdo. Y guardando muy bien las distancias.<br />

Porque a los que no íbamos en la puta Niña o en la puta<br />

Santa María o fuera cual fuera la carabela, a los que estábamos<br />

allá, nos llevó la grandísima puta ».<br />

« Ya sabía yo que el putito ejemplo no era el mejor ».<br />

Ivanovitch sonrió con la picardía del paisano. « Pero<br />

aguanta. Seguile » dijo.<br />

« Pues que... -continuó Quiebra con cara de aceptapuestas<br />

y de quien intenta expresar sus pensamientos a medida<br />

que los organiza-... Pues que, sin posibilidad de retorno...<br />

y, como aquí, sí, todos estamos en el mismo barco... o ganamos<br />

el maratón, o nos hundimos todos ».<br />

« Estamos hablando en serio ¿verdad? », preguntó Ivanovitch,<br />

mirándole a los ojos, con toda su sinceridad. Su<br />

pregunta era una afirmación.<br />

« Como allá », respondió Rompehuevos, mirada frente a<br />

mirada. « Como allá, donde asustan », precisó.<br />

« Bueno, démole », concluyó Ivan Nureyevitch, nuestro<br />

gran bailarín.<br />

Y metió una Croque Monsieur en el micro-ondas.<br />

Rompehuevos respiró. También a él se le había abierto el<br />

apetito.<br />

MESOAMERICANOS<br />

72 73


ENTRE<br />

ENTRE MéSO-AMéRICAINS<br />

le Mineur. Et un peu, c’est tout. Lucien Lumière seulement<br />

de réputation, vu que lors des deux montages antérieurs,<br />

il arrivait simplement pour parachever, grâce à la lumière,<br />

« Cette compagnie est la plus pure merde dans laquelle j’ai<br />

alors que moi j’avais déjà terminé ma prestation. Je re-<br />

eu à travailler », dit Yvan Nureyevitch à Cassecouilles. Sa<br />

specte beaucoup son travail : rapide et efficace. Simplicité<br />

colère pouvait se sentir à des océans de distance. « Elle<br />

du dessin. Excellent créateur d’atmosphères ».<br />

est chaotique, continua-t-il, la loi du je-m’en-foutisme, de<br />

« Moi aussi je le respecte et je l’aime beaucoup », dit Iva-<br />

l’indiscipline et du désordre. C’est un désastre. »<br />

novitch. « Nous avons déjà travaillé ensemble ».<br />

Il était debout, les bras croisés. Il était évident qu’il atten-<br />

« Et ce mec-là est déjà allé là-bas, chez nous. Au Mexique.<br />

dait une réponse.<br />

Et en Colombie ».<br />

« C’est l’unique compagnie de danse avec laquelle j’ai tra-<br />

« Et au Brésil, je crois », dit Ivanovitch. « Que des grandes<br />

vaillé dans ma vie, répondit Cassecouilles. Ici comme là-<br />

places délicates ».<br />

bas, dans nos terres lointaines. Mais là-bas, de l’autre côté<br />

« Lucien a travaillé avec la compagnie depuis sa fonda-<br />

de la flaque, j’ai eu à travailler avec des groupes de théâtre<br />

tion. Tu lui as parlé de ce que tu viens de me dire ? Du<br />

encore plus pathétiques. Ici aussi, en Europe, avec les dif-<br />

je-m’en-foutisme »?<br />

ficultés normales de toujours dans le métier du théâtre. A<br />

« Pas aussi crûment qu’à toi, pas avec la franchise de là-<br />

une exception près, dans mon entrepatrie divisée, le Paysbas<br />

».<br />

Basque français. Je dirigeais la pièce et le pathétique ce fut<br />

« Et alors »?<br />

moi. Tellement qu’elle en est restée au stade de projet ».<br />

« Il dit qu’ils sont fous, mais qu’on peut leur faire confi-<br />

Ce commentaire réussit à faire sourire Ivanovitch.<br />

ance. Mes critiques étaient surtout pour Petrus. Mais main-<br />

« Moi, je suis avant tout danseur », dit-il, avec la dignité<br />

tenant je me rends compte que Lucien et Petrus marchent<br />

du métier et la modestie du chorégraphe latent. Sa colère<br />

ensemble. Les deux sont responsables du retard ».<br />

s’était adoucie. « J’ai travaillé avec plusieurs compagnies<br />

Cette fois ce fut Cassecouilles qui éclata de rire.<br />

ici en Europe et aussi là-bas mais, putain! même là-bas,<br />

Lorsqu’ils finirent de rire, Cassecouilles dit sur un ton ex-<br />

avec notre sous-développement de merde, cela n’arrive<br />

plicatif: « C’est la première fois que Petrus et La Magici-<br />

pas. C’est pathétique comme tu dis! » dit-il. Et il rit. Il<br />

enne jouent avec un truc aussi important. Mais, et je parle<br />

semblait avoir retrouvé sa tranquillité naturelle, sa qualité<br />

uniquement de mes deux expériences antérieures, ils at-<br />

de catalyseur dans le groupe, comme Petrus l’avait bien<br />

teignent toujours avec succès leur objectif, avec tout ce<br />

observé depuis le début.<br />

que le succès a de vulgaire. Ils ont davantage à perdre<br />

« Ce qu’il y a c’est que toi, tu les connaissais déjà d’avant<br />

que nous dans cette histoire. Ce sont eux que le naufrage<br />

», dit-il.<br />

intéresse le moins, c’est leur projet ».<br />

« Pas tous », précisa Casse. « La Janis, Gladiator et Jacques<br />

MéSO-AMéRICAINS<br />

74 75


ENTRE<br />

un silence s’installa. Tous deux semblèrent réfléchir.<br />

« Toutes proportions gardées », continua Cassecouilles, «<br />

tu te souviens de l’émeute lors du premier voyage de Cristophorus<br />

Colombus »?<br />

« Oui, je m’en souviens. Et, toutes proportions gardées parce<br />

qu’à nous, qui n’étions pas sur la putain de Niña ou la<br />

putain de Santa Maria, ou peu importe quelle caravelle, à<br />

nous qui étions là-bas, il nous est arrivé les pires merdes ».<br />

« Je savais que ce putain de petit exemple n’était pas le<br />

meilleur ».<br />

Ivanovitch sourit avec la malice du pékin. « Mais il tient la<br />

route. Continue », dit-il.<br />

« Cest à dire que… » continua Casse avec la tête du parieur<br />

et de celui qui essaie d’exprimer ses pensées au fur et<br />

à mesure qu’il les organise, « … eh bien, sans possibilités<br />

de retour… et comme ici nous sommes tous dans le même<br />

bateau... ou nous gagnons le marathon, ou nous coulons<br />

tous ».<br />

« On parle sérieusement, pas vrai »? demanda Ivanovitch<br />

le regardant droit dans les yeux, avec toute sa grande sincérité.<br />

« Comme là-bas », répondit Cassecouilles, les yeux dans<br />

les yeux.<br />

« Comme là-bas, où ils font peur », précisa t-il.<br />

« Bon, allons-y », conclut Ivan Nureyevitch, notre grand<br />

danseur.<br />

Et il mit un croque-monsieur dans le micro-ondes.<br />

Cassecouilles respira. A lui aussi ça lui avait ouvert<br />

l’appétit.<br />

La risa como defensa<br />

La risa como ataque<br />

Sólo la risa<br />

Le rire comme défense<br />

Le rire comme attaque<br />

Seul le rire<br />

MéSO-AMéRICAINS<br />

76 77


RESUMEN CONvERSATORIO MR LUMIèRE<br />

y DR ROMPEHUEvOS – NOv. 0<br />

ExTERIOR COCINA,<br />

A ALTAS HORAS DE LA NOCHE<br />

No es fácil crearse una identidad en la jungla de la danza francesa<br />

y europea. Demasiados parámetros, demasiados ejes y rutas<br />

que pueden absorver o alienar el propósito inicial: nacer y<br />

formarse como ente con carácter propio.<br />

Haber creado su propia identidad, mantener y desarrollar dicha identidad<br />

en cada nueva propuesta de trabajo, quizás sea la calidad más<br />

importante de esta desmadrada <strong>Androphyne</strong>.<br />

RéSUMé CONvERSATOIRE MR LUMIèRE<br />

ET DR CASSECOUILLES - 0 NOv.<br />

ExTéRIEUR NUIT NOIRE, CUISINE<br />

Ce n‘est pas facile de créer son identité dans la jungle de la<br />

danse française et européenne. Trop de paramètres, trop<br />

d’axes et de routes qui peuvent absorber ou aliéner l’objectif<br />

initial: naître et se former comme entité avec son propre caractère.<br />

Avoir créé sa propre identité, conserver et développer la dite identité<br />

dans chaque nouvelle proposition de travail, est peut-être la<br />

qualité majeure de cette bordélique <strong>Androphyne</strong>.<br />

78 79


80 8


Es la historia absurda<br />

de un pie absurdo<br />

que en una cólera absurda<br />

se encuentra con una absurda silla<br />

que podría parecer ligera<br />

Pero no<br />

Inocente la silla, absurda si se quiere<br />

pero no ligera<br />

Y lo prueba lo absurdo del resultado<br />

Fisura del arco del absurdo pie<br />

antiinflamatorios<br />

vendaje<br />

muletas<br />

y absurda también<br />

la cara de pendejo arrepentido<br />

de chucho apaleado<br />

que está obligado a poner Petrus<br />

Y lo más absurdo<br />

A sólo cuatro días del Estreno<br />

82 83<br />

C’est l’histoire absurde<br />

d’un pied absurde<br />

qui dans une colère absurde<br />

rencontre une absurde chaise<br />

qui pourrait paraître légère<br />

Mais non<br />

Innocente la chaise, absurde si l’on veut<br />

mais pas légère<br />

Et l’absurde du résultat le prouve<br />

Fissure de la voûte de l’absurde pied<br />

anti-inflammatoires<br />

bandage<br />

béquilles<br />

et absurde aussi<br />

la figure de couillon repenti,<br />

de chien battu<br />

que Petrus est obligé de faire<br />

Et le plus absurde<br />

A seulement quatre jours de la Première


Se fue relajando. Sintió las manos frotar las pelotas,<br />

las bolas, formadas por sus músculos contraídos y<br />

que poco a poco se deshacían hasta que el masaje<br />

dejó de ser tortura para volverse caricia. Había sido un día<br />

de perros y demonios donde nadie escuchaba a nadie y nadie<br />

se daba a entender ni lograba comunicarse con nadie,<br />

Babel. Babel, seguía gritándole el subconsciente profundo,<br />

pero ya lejano. Su leve erección lo liberó por completo<br />

de las garras de Babel al cobrar dimensiones evidentes. «<br />

Sorprendente », dijo ella, dejándole tranquilo el cuello y<br />

la espalda y bajando por su pecho.<br />

« Es increíble », dijo entusiasmada. « Estabas hecho un<br />

nudo », explicó. Ella sabía lo que hacía. Petrus se lo había<br />

recomendado. El pensó, abriéndose paso entre el enredado<br />

cablerío de sus chamuscadas neuronas, que el masaje<br />

se había vuelto pasional. La manipulación ascendió de<br />

nuevo desde el torax hasta su cuello que se relamió entre<br />

las manos expertas. Tuvo ganas de agarrarla y sentarla a<br />

horcajadas sobre sus piernas y penetrarla. Pero Demoníack<br />

Metal Monseñor, siempre con algún pretexto, entraba a<br />

cada rato a la cocina, y sonreía sin disimulo, ¿lujurioso?<br />

observando de reojo el desarrollo de los acontecimientos.<br />

Era, como Petrus, un veterano del tratamiento.<br />

84 85<br />

Il commença à se détendre. Il sentit les mains frotter les<br />

pelotes, les boules, formées par ses muscles contractés<br />

et qui peu à peu se défaisaient jusqu’à ce que le massage<br />

cessât d’être torture pour devenir caresse. Ce fut une<br />

journée de chiens et de démons où personne n’écoutait personne<br />

et personne ne se faisait comprendre ni ne parvenait<br />

à communiquer avec quiconque. Babel. Babel, continuait à<br />

crier son subconscient profond mais déjà très lointain. Sa<br />

légère érection le libéra complètement des griffes de Babel<br />

en acquérant d’évidentes dimensions. « Surprenant », ditelle,<br />

laissant tranquille le cou et les épaules et descendant<br />

sur son torse. « C’est incroyable », dit-elle enthousiasmée.<br />

« Tu n’étais plus qu’un nœud » expliqua-t-elle. Elle savait<br />

ce qu’elle faisait. Petrus le lui avait conseillé. Il pensa,<br />

s’ouvrant un chemin dans le jeu de câbles enchevêtrés de<br />

ses neurones roussis, que le massage était devenu passionnel.<br />

La manipulation remonta à nouveau du thorax à son<br />

cou qui se pourlécha entre ses mains expertes. Il eut envie<br />

de l’attraper et de l’asseoir à califourchon sur ses jambes et<br />

de la pénétrer. Mais Monseigneur Métal Démoniack, toujours<br />

avec un prétexte quelconque, entrait sans arrêt dans<br />

la cuisine et souriait ouvertement, luxurieux?... observant<br />

du coin de l’oeil le déroulement des évènements. Il était,<br />

comme Petrus, un vétéran du traitement.


Amo estos personajes<br />

que se han apoblado en mí<br />

Aparecieron de repente<br />

Cada uno era varios<br />

Luzasos y mazasos<br />

A diestra y a siniestra<br />

Y hubo que nombrarlos<br />

Articular cada uno de sus posibles nombres<br />

Y no fue juego de niños<br />

J’aime ces personnages<br />

qui ont peuplé mon corps<br />

Ils sont apparus soudainement<br />

Chacun était plusieurs<br />

Grandes lueurs et coup de masse<br />

Habiles et désastreux<br />

GEMELOS<br />

GEMELOS A GüEvO<br />

Josef dice que fue la oscuridad<br />

la causa de su pie enyesado<br />

Las malas lenguas de sus íntimos<br />

le han corrido la bola de que<br />

había bebido entre una o dos copas,<br />

ansioso como andaba,<br />

por la falta que le hacía el tabaco,<br />

que había abandonado (anda siempre<br />

con un palillo de dientes en la bocabulario).<br />

Y,<br />

sobre todo, hablan, los que fueron testigos,<br />

de la enorme belleza de la mujer que iba pasando<br />

Y todo eso en la oscuridad de la noche.<br />

Y en la noche<br />

todos los gatos son pardos<br />

PierYó lo hizo por amor al ridículo.<br />

Y al absurdo<br />

Superando juntos a Beckett, Ionesco y Adamov,<br />

como ya se vio, con pormenores, en esa historia absurda,<br />

contada y comentada por su propio protagonista: el absurdo pie.<br />

Absurdo el hecho absurdo de no haber hecho la foto<br />

que podría haber enriquecido los anales históricos<br />

de la danza contemporánea landesa y voivodina<br />

Fallidas<br />

nuestras prometedoras carreras de fotógrafos<br />

Et il fallut les nommer<br />

El fracaso es uno de los riesgos inherentes al arte.<br />

Articuler chacun de leurs possibles noms<br />

El ridículo, y la angustia, idem.<br />

Intrínseco a, diría un científico amigo, pretencioso, de allá,<br />

Et ce ne fut pas un jeu d’enfant<br />

de los tantos submundos del subdesarrollo<br />

Testigo de los riesgos y las atribulaciones del arte<br />

86 A GüEVO<br />

87


GEMELOS JuMEAux<br />

este texto que vengo de sacarme de la manga<br />

a partir del recuerdo de una foto imaginaria.<br />

Este textículo que habla del fracaso de lo absurdo<br />

y del ridículo, pero no.<br />

Testigo es Iván Nureyevitch<br />

nuestra joya costarricense de grata ascendencia catalana<br />

o nuestro nunca suficientemente ponderado Luciano Lumière<br />

de noble y sagrada estirpe gala-magrebí<br />

o nuestro Gladiator Helycoptherus Bearnés<br />

o nuestra Frescura corso-antillesa-parisina<br />

Nuestra Janisroll, más expansiva que un resorte<br />

o Rompehuevos, nuestro animal tropical<br />

con dos abuelas vascas y más de tres patrias<br />

o nuestro Santiago el Menor que,<br />

enigmáticamente, abre la pieza en inglés,<br />

con una canción que canta pero no canta (?)<br />

O nuestro Administratus Est<br />

que con su sabio y eficaz encanto fenicio<br />

mantiene engrasado el androphýnico carruaje<br />

Testigo también es, y más que nadie,<br />

nuestro capellán marsellés-nantés,<br />

Demoníack Metal Monseñor.<br />

Testigo La Maga y su Misterio<br />

Testigos todos<br />

de nuestros actos absurdos y ridículos,<br />

sobre los que tanto conversamos.<br />

Y de nuestra picardía, también son y somos testigos.<br />

Lo prueba este texto que comenzó con una foto imaginaria,<br />

y fallida. Pero no.<br />

Testigos todos y cada uno de nuestros amorales miembros.<br />

También ése,<br />

mi absúrdico, amado, y pícaro lector,<br />

héroe, espectador, hermano, miembro, testigo nuestro.<br />

¡ufff!<br />

JUMEAUx éCLOPéS<br />

Josef dit que l’obscurité fut<br />

la cause de son pied plâtré<br />

Les mauvaises langues parmi ses proches<br />

ont fait courir le bruit<br />

qu’il avait bu un ou deux verres,<br />

anxieux comme il l’était<br />

à cause du manque de tabac<br />

qu’il avait abandonné<br />

(il se balade toujours<br />

avec un cure-dent dans le vocabulaire)<br />

Et,<br />

surtout, ceux qui furent témoins racontent<br />

l’énorme beauté de la femme qui passait par là<br />

Et tout ceci dans l’obscurité de la nuit.<br />

Et la nuit<br />

tous les chats sont gris<br />

A GüEVO éCLOPéS<br />

88 89<br />

Pierre-Yo<br />

l’a fait par amour du ridicule<br />

Et de l’absurde,<br />

Surpassant ensemble Beckett, Ionesco et Adamov<br />

comme on l’a déjà vu en détails dans cette histoire absurde,<br />

contée et commentée par son protagoniste: l’absurde pied.<br />

Absurde le fait, absurde de ne pas avoir pris la photo<br />

qui aurait pu enrichir les annales d’histoire,<br />

de la danse contemporaine landaise et voïvode<br />

Ratée<br />

nos prometteuses carrières de photographes.<br />

L’échec est l’un des risques inhérents à l’art.<br />

Le ridicule et l’angoise, idem.<br />

Intrinsèque à, dirait un scientifique prétentieux de là-bas,<br />

de l’un des nombreux sous mondes du sous développement.<br />

Témoin des risques et des tribulations de l’art,


JuMEAux<br />

ce texte que je viens de sortir du chapeau<br />

à partir du souvenir d’une photo imaginaire.<br />

Ce texticule qui parle de l’échec de l’absurde<br />

et du ridicule mais, pas vraiment.<br />

Est témoin Ivan Nureyevitch<br />

notre joyau costaricien de gracieuse ascendance catalane<br />

ou notre jamais suffisamment pondéré Lucien Lumière<br />

de noble et sainte lignée gallo-maghrébine<br />

ou notre Gladiator Helycopterus Béarnais<br />

ou notre Frescura corso-antillo-parisienne.<br />

Notre Janisroll, plus expansive qu’un ressor<br />

ou Cassecouilles, notre animal tropical<br />

aux deux grands-mères basques et plus de trois patries.<br />

Ou notre Jacques le Mineur qui, de façon énigmatique ouvre la pièce en anglais,<br />

avec une chanson qu’il chante mais ne chante pas (?)<br />

Ou notre Administratus Est<br />

qui, avec son efficace charme phénicien<br />

maintient bien huilé l’androphynique attelage.<br />

Est aussi témoin, et plus que personne,<br />

notre chapelain marseillo-nantais,<br />

Monseigneur Métal Démoniack.<br />

Témoin La Magicienne et son Mystère.<br />

Tous témoins<br />

de nos absurdes actes ridicules<br />

desquels nous conversons tant.<br />

Et de notre malice, ils sont et nous sommes aussi témoins.<br />

Preuve en est ce texte qui commença avec une photo imaginaire,<br />

et ratée. Pas tout à fait.<br />

Tous témoins ainsi que chacun de nos immoraux membres.<br />

Cui-ci aussi,<br />

Mon aburdique, aimé et malicieux lecteur,<br />

héros, spectateur, frère, membre, notre témoin.<br />

Oufff !<br />

Finalizada no está la batalla<br />

Pero el momento de reflexionar parece haber terminado<br />

Nado a contracorriente<br />

Como puedo<br />

La reflexión permanente<br />

Es la hora de la acción<br />

La esperanza es lo último que se pierde<br />

Incluso ya en plena caída<br />

La carcajada del idiota también pesa<br />

Y mucho<br />

Como piedra al cuello del sumergido<br />

Pesa como piedra preciosa<br />

la carcajada del idiota<br />

que salva<br />

éCLOPéS<br />

90 9


La bataille n’est pas achevée<br />

Mais le moment de réfléchir semble être terminé<br />

Je nage à contre courant<br />

Comme je peux<br />

La réflexion permanente<br />

C’est l’heure de l’action<br />

L’espérance est la dernière chose qui se perd<br />

Même déjà en pleine chute<br />

Le fou rire de l’idiot aussi pèse<br />

Et beaucoup<br />

Comme pierre au cou du submergé<br />

Il pèse comme pierre précieuse<br />

Le fou rire de l’idiot<br />

qui sauve<br />

Es una lástima que por problemas de duración<br />

no hayamos dejado completa sobre escena<br />

la tortura de Santiago el Menor<br />

Lástima por ustedes, público inigualable<br />

Y por Demoníak Metal Monseñor<br />

que se divertía como enano martirizando a Santiago<br />

que quién sabe si hubiera sobrevivido al Estreno<br />

Tres días antes apenas<br />

estuvo a punto de electrocutarse entre el vino y la guitarra<br />

y otra vez a punto de asfixiarse, o de ahogarse, yo no sé,<br />

intentando armonizar las gargaras gregorianas<br />

con el vino sacramental<br />

Y no se trata de que Santiago tenga vocación de masoquista<br />

No.<br />

« Todo por el arte, y por el público » es su consigna<br />

92 93


C’est bien dommage qu’à cause d’un problème de temps<br />

nous n’ayons pas laissé en entier sur scène<br />

les tortures de Jacques le Mineur<br />

Dommage pour vous, public inégalable<br />

Et pour Monseigneur Métal Démoniack<br />

qui s’amusait comme un gosse à martyriser Jacques.<br />

Qui sait s’il aurait survécu à la Première ?<br />

Trois jours avant à peine<br />

il fut sur le point de s’électrocuter entre le vin et la guitare<br />

et aussi sur le point de s’asphyxier, ou de se noyer, je ne sais plus,<br />

en tentant d’harmoniser les gargarismes grégoriens<br />

avec le vin sacramentel<br />

Et il ne s’agit pas de dire que Jacques a une vocation masochiste<br />

Non.<br />

« Tout pour l’art et pour le public », est sa devise<br />

Les encuentros surgen a veces<br />

de manera casi absurda, prueba de ello:<br />

el pie de Petrus,<br />

tan famoso últimamente<br />

Petrus, por supuesto, contentísimo<br />

Ha recuperado su sonrisa de oreja a oreja<br />

y es el centro de casi todas las atenciones<br />

Petrus es increíble<br />

le saca partido a lo que caiga<br />

Desde la ridícula historia de la Crísis-Monseñor en Bourdalat<br />

(que Rompehuevos logró más o menos conjurar<br />

con su profesional labia de Dr, y de Letrado),<br />

hasta la absurda solidez de la realísima silla<br />

Absurdos los cantares<br />

Y no hay quien diga nada<br />

Les rencontres se produisent parfois<br />

de manières quasi absurdes, preuve en est:<br />

le pied de Petrus<br />

si célèbre dernièrement<br />

Petrus, évidemment, contentissime<br />

a retrouvé son sourire d’oreille à oreille<br />

Il est le centre de presque toutes les attentions<br />

Petrus est incroyable:<br />

il tire profit de tout et de rien<br />

depuis la ridicule histoire de la Crise-Monseigneur à Bourdalat<br />

(Que le Dr Cassecouilles parvint plus ou moins à conjurer<br />

avec sa loquacité professionnelle de Dr, et de Lettré)<br />

jusqu’à la solide absurdité de la très réaliste chaise<br />

Absurdes les cantiques<br />

Et il n’y a personne pour dire quoi que se soit<br />

94 95


Pienso que mis días<br />

no han sido del todo perdidos<br />

Como pienso también que mis huesos<br />

no han sido hasta hoy del todo explicitados<br />

Mi hambre de absoluto tampoco se ha calmado<br />

En el aire escucho un nombre<br />

Y me reconozco<br />

Vuelo de tigre<br />

Je pense que mes jours<br />

n’ont pas été totalement perdus<br />

Comme je pense aussi que mes os<br />

n’ont pas été jusqu’à aujourd’hui totalement explicités<br />

Ma faim d’absolu ne s’est pas non plus calmée<br />

Dans l’air j’entends un nom<br />

Et me reconnais<br />

Vol de tigre<br />

Prometo<br />

Juro<br />

Doy Fe<br />

de no volverte a joder<br />

amadísimo<br />

e hipocretinísimo (Así es ¿no?)<br />

lector-espectador<br />

cómplice, aliado nuestro,<br />

prometo, doy Fe, de no volverte a chingar<br />

con el vómito de mis vulgaris latinajos mal ortografiados<br />

Amén<br />

96 97<br />

Je promets<br />

Je jure<br />

Je fais foi<br />

de ne plus t’emmerder à nouveau<br />

bien aimé et hypocrétinique (c’est comme ça non?)<br />

lecteur-spectateur<br />

complice, notre allié à nous,<br />

je promets, je fais foi de ne plus t’emmerder à nouveau<br />

avec la vomissure de mon vulgaire latin de cuisine mal orthographié<br />

Amen


Escríbote desde mi cielo<br />

Esta creación aforme por cambiante<br />

Imperturbable conjunto anárquico<br />

Mis caras son espejos<br />

Mis pasos, puentes<br />

Mis brazos arcos<br />

Mi especie multi<br />

Mi bocabulario<br />

incrustado de generaciones mutantes<br />

talla el verbo a su manera<br />

Nace, incluso,<br />

cada vez que reculo<br />

Preparado para el salto<br />

Espero la señal<br />

Je t’écris depuis mon ciel<br />

Cette création informe car changeante<br />

Imperturbable cercle anarchique<br />

Mes visages sont des miroirs<br />

Mes pas, des ponts<br />

Mes bras des arcs<br />

Mon espèce multi<br />

Mon vocabulaire<br />

incrusté de générations mutantes<br />

taille le verbe à sa manière<br />

Il naît, même<br />

chaque fois que je recule<br />

Prêt pour le saut<br />

J’attends le signal<br />

98 99


!Asi sea!<br />

Mierda<br />

00 0<br />

Ainsi soit-il!<br />

Bordel


A Dios<br />

se le come<br />

desnudo<br />

02 03<br />

Dieu<br />

on le mange<br />

nu


Testament de naissance post face<br />

La lune était demie<br />

Le 2 décembre de l’an 6 de notre troisième millénaire.<br />

Je jure que les premières notes de mon cahier d’Orléans<br />

Datent du 10 novembre de l’an 6.<br />

Je finis de corriger et d’ajouter et d’emmerder ce pauvre texte<br />

Aujourd’hui 5 août.<br />

La Miss en page doit être livrée<br />

A Mr Gutenberg le jour 10.<br />

Exactement 9 mois après<br />

Son tout premier Aïe ! à Orléans<br />

Et je ne plaisante pas<br />

Je jure<br />

Je fais foi<br />

04 05<br />

M.S


Je veux remercier Pantxika Cazaux pour l’aide précieuse<br />

qu’elle m’a apporté par ses lectures et commentaires du<br />

texte original et dans la supervision de la traduction. Je<br />

remercie également la collaboration au cours de diverses<br />

étapes d’Olivia Meerton, Patrica Echeverry, Richard Clear,<br />

Isabel De-la-Nive-Chaabane, Christophe Moreau, Julien<br />

Lacoste, Marie-Hélène Daubagna, Camilo Sorto-Cazaux (le<br />

premier lecteur de mes brouillons et du postérieur travail<br />

de polissage, bien avant d’assumer la responsabilité de<br />

la traduction), Hervé Aram, Sandrine Rigodanzo, Ricardo<br />

Humano Aguilar, Alain Sistiaga, Zoé Bray, Ion Tomao,<br />

Delphine Clays, Oscar El Chino Flores, Pierre-Yo, Magali.<br />

Chacun de ces amis sait pourquoi.<br />

06 07


LE SPECTACLE<br />

DONT vOUS êTES<br />

LE HéROS<br />

Conception / Chorégraphie : Magali Pobel et Pierre-Johann Suc<br />

Créé et joué par : Anne-Cécile Massoni, Carole Bonneau, Magali Pobel,<br />

Ivan Fatjo, Pierre-Johann Suc, Eric Bernard, Eddy Crampes et Jean-Michel Noël<br />

Création lumière : Harrys Picot<br />

Décors : Christian Frapreau<br />

Mise en réflexion : Manuel Sorto<br />

Administration / diffusion : Emmanuel Ragot<br />

Contact :<br />

Tél : 06 89 99 78 90 - mail : androphyne@wanadoo.fr<br />

Site internet : www.androphyne.com<br />

(actualisé en janvier 2008)<br />

Co-production : Centre Chorégraphique National d’Orléans, Centre Chorégraphique National de Biarritz, Office Artistique de la<br />

Région Aquitaine (OARA).<br />

Avec le soutien du Cuvier de Feydeau (Artigues-près-Bordeaux), du Centre National de la Dance de Pantin et de la commune du<br />

Bourdalat.<br />

<strong>Androphyne</strong> est subventionnée par le Conseil Général des Landes, le Conseil Régional d’Aquitaine et le Ministère de la Culture et de<br />

la Communication / DRAC Aquitaine.<br />

08 09

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