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Prescription_et_place_du_medicament_dans_relation_medecin_patient_pharmacien__CNP_2012

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Non seulement le respect des règles déontologiques les m<strong>et</strong>, pour le moment, à<br />

l’abri des poursuites, mais, <strong>et</strong> surtout, ils ont pour devoir déontologique de<br />

soigner donc de prescrire. La peur de leur responsabilité ne doit pas y faire<br />

obstacle, dès lors que l’intérêt de leur <strong>patient</strong> le commande. C’est la grandeur <strong>et</strong><br />

l’intérêt de notre métier.<br />

Après avoir envisagé les responsabilités que le médecin prescripteur engage visà-vis<br />

de ses <strong>patient</strong>s nous traiterons plus brièvement de celles qu’il engage vis-àvis<br />

de la collectivité <strong>et</strong> qui l’oblige souvent à arbitrer entre des intérêts contraires.<br />

2.3 - La responsabilité économique <strong>du</strong> médecin lors de la prescription<br />

L’aspect économique a été traité <strong>dans</strong> un paragraphe précédent <strong>et</strong> nous avons déjà<br />

vu qu’il intervenait, évidemment, <strong>dans</strong> la responsabilité conventionnelle. Nous<br />

rappellerons qu’il s’agit, également, d’une obligation déontologique : deuxième<br />

alinéa de l’article 8. Les pressions <strong>et</strong> les contraintes se sont considérablement<br />

alourdies <strong>dans</strong> ce domaine ces dernières années <strong>et</strong> le médecin devra garder à<br />

l’esprit que, <strong>dans</strong> des limites raisonnables qu’il apprécie en conscience (mais dont il<br />

devra peut-être se justifier) l’intérêt de son <strong>patient</strong> prime sur toute autre<br />

considération : l’article 5 de notre Code l’y engage.<br />

2.4 - La responsabilité en santé publique<br />

Elle est indissociable de la fonction médicale <strong>et</strong> incluse <strong>dans</strong> le serment médical<br />

actualisé : « Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la<br />

santé <strong>dans</strong> tous ses éléments, physiques <strong>et</strong> mentaux, indivi<strong>du</strong>els <strong>et</strong> sociaux ». Ces<br />

deux derniers mots posent bien le problème <strong>et</strong> éclairent les <strong>relation</strong>s parfois<br />

difficiles qu’ont eues <strong>dans</strong> l’Histoire nos confrères avec les autorités politiques ou<br />

religieuses.<br />

Il faut distinguer, schématiquement, entre la médecine d’urgence collective,<br />

épidémique ou de catastrophe (voir l’article 48 de notre code) <strong>et</strong> les obligations<br />

conventionnelles <strong>et</strong> déontologiques en matière de santé publique (articles 12 <strong>et</strong> 13).<br />

La première peut sembler hors suj<strong>et</strong>, mais il n’en est rien : il n’est, par exemple, pas<br />

facile d’obéir aux recommandations de l’OMS sur la prescription pré-partum d’un<br />

« bolus » d’antirétroviraux pour éviter une contamination <strong>du</strong> nouveau-né par le VIH.<br />

Plus près de nous, l’éventualité de l’imposition de la prescription d’antiviraux par<br />

les pouvoirs publics lors d’une hypothétique menace épidémique a pu poser<br />

problème…<br />

Les deuxièmes sont plus évidentes, qu’il s’agisse d’é<strong>du</strong>cation thérapeutique sur le<br />

bon usage des médicaments, de prescriptions à visées préventives <strong>dans</strong> les<br />

maladies métaboliques <strong>et</strong> cardio-vasculaires… <strong>et</strong> font partie de notre pratique<br />

quotidienne. Elles peuvent, cependant occasionner, là encore, des dilemmes que<br />

nous traiterons avec la liberté de la prescription. Un bon exemple est celui des<br />

antibiotiques : nous devons, en eff<strong>et</strong>, assurer à notre <strong>patient</strong> une sécurité rapide en<br />

cas d’infection microbienne suspectée ou avérée, sans multiplier les examens<br />

complémentaires coûteux tout en minimisant nos prescriptions pour ne pas<br />

entrainer de résistances préjudiciables pour la Santé Publique !!!

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