408 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

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494 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1699 N. 296 Je me suis acquité de la commission, dont vous m’aviez chargé pour le Pere Grimaldi. Je crois qu’il y repondra lui mesme. L’Empereur de la Chine a fait grand cas des machines Astonomiques de l’invention de M r Romer, que nous lui presentames il y a 12. ans à nostre arrivée: et pour marque 5 de l’estime qu’il en fait, car elles ont esté tres bien conservées, il les a fait placer dans un des principaux appartemens de son palais, aux deux costez de son trosne, comme un des plus beaux ornemens de ce lieu, où je les vis encore il n’y a que trois jours. Pour contenter le desir que vous avez de savoir ce qu’on a transporté de la Chine en France et de France à la Chine, je vous dirai pour le dernier point que nous y avons porté 10 toute sorte d’Instrumens fins de mathematique, grands et petits, des lunetes d’approche de toutes les grandeurs, diverses sortes de microscopes, de montres, et de pendules à repetition, et pour les observations Astronomiques, à plan incliné, des Instruments de musique, des miroirs grands et petits, des ouvrages de marqueterie, de nos plus belles estampes, toute sorte de curiosités de chymie et de physique, de verres, de tous à tourner 15 et autres machines curieuses; de nos meilleurs remedes specifiques, de nos graines du jardin Royal des plantes, diverses sortes de pierreries et perles fausses, et autres bijouteries semblables plus curieuses pour la delicatesse du travail que pour la matiere. Et enfin un assez grand nombre de nos plus excellens livres. Pour ce qui est de celles que nous avons portées de la Chine en France, ce sont choses plus ordinaires, et moins curieuses à 20 proportion. Si vous en exceptez plusieurs livres choisis, dont je crois qu’on vous a envoyé la liste, avec quelques peintures, quelques unes de leurs meilleures drogues, comme du ginseng et du Thé de la bouche de l’Empereur, quelqu’uns de leurs bijous, des pieces de brocard, de satin et autres sortes aussi bien que des porcellaines aux dragons et usages de l’Empereur, de la cire blanche approchant de l’albastre pour sa dureté et sa 25 blancheur faite sur des arbres par des vers, quelques Instrumens de musique, de leur anchre, du papier de 11. à 12. piés de long la feuille du temps de la famille (dynastie) des Ming, des ouvrages de vernix, des essays de beaucoup de sorte[s] de drogues inconnuës en Europe, avec plusieurs sortes de leur graines; hormis toutes ces choses, le reste ne merite pas d’estre rapporté. Mais nous esperons bien dans la suite tirer des Chinois 30 d’autres choses beaucoup plus utiles à l’Europe, pour ne leur pas devenir inferieurs, en 2 repondra: Eine Antwort erfolgte nicht. 3 machines: O. Rømers Maschinen zur Veranschaulichung der Planetenbewegungen bzw. von Sonnenfinsternissen; vgl. u. a. Histoire de l’Académie Royale des Sciences, T. 1, Paris 1733, S. 317 (zum Jahr 1680).

N. 296 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1699 495 leur communiquant si liberalement nos plus belles connoissances pour profiter du bon avis, que vous nous donnez. Quelqu’estime que je fasse universellement de tous les points de vostre lettre, celui qui m’a plû davantage, comme le plus conforme à mon sentiment particulier, est l’Article où vous parlez de la philosophie; et où vous marquez combien il est important, si on veut 5 introduire celle d’Europe à la Chine, comme un moyen tres propre pour disposer les esprits à recevoir l’Evangile, qui est la veritable sagesse, de ne pas se servir de la Philosophie moderne, si ce n’est pour l’orner et l’enrichir; mais de l’ancienne philosophie, dont les principes bien entendus sont en eux mesmes plus solides et mesme plus conformes aux Idées de la vraie philosophie des anciens Chinois, et consequemment plus propres pour 10 les conduire à la connoissance de la philosophie surnaturelle. Et pour cete raison principalement, j’aurois extrémement souhaité dans mon voyage d’Europe d’avoir quelques heures d’entretien avec vous sur ce sujet, si j’avois pu avoir le bonheur de vous voir. Je pourrai bien quelque jour dans la suite, lors que j’aurais un peu plus de loisir, me donner l’honne[u]r de vous ecrire plus au long sur ce sujet, si vous voulez bien me le permettre 15 de vous consulter, comme un grand maistre en cete matiere aussi bien que dans toutes les autres. Comme j’estois sur le point de m’embarquer, lors que je reçus v e derniere letre, je ne repondis rien, ce me semble à l’article, où vous me parliez du livre chronologique imprimé par M r Menzelius, estant inutile d’y repondre alors. Pour ce qui est du ginseng, 20 en attendant que j’en envoye des connoissances plus particulieres, vous pouvez dire à M r Menzelius que cette racine croist principalement dans la Corée et dans le Leao tong. Celui de Leao tong est le plus excellent. Le meilleur est pour la bouche de l’Empereur. Il en croist aussi en quelques endroits de la Chine: mais il est inferieur mesme à celui de la Corée. 25 J’ecris un mot au P e Kochanski v e Ami, en attendant que j’aie le loisir de repondre aux questions qu’il m’a proposées. Je prens la liberté de vous addresser sa letre. J’ay 27–496,1 letre. J’ay . . . lui A letre. J’ay envoyé à Batavie la lettre de M. Schrokius que vous m’aviez addressée. korr. LiA 18 letre: I, 15 N. 175. 19 livre: Chr. Mentzel, Kurtze Chinesische Chronologia, 1696. 27 questions: I, 14 N. 450. 27–496,1 envoyé . . . lui: Bouvet meint hier wohl den Brief L. Schroecks vom 16. Januar 1698 für A. Cleyer in Batavia und nicht einen Brief an Schroeck; vgl. Leibniz’ Korrektur in A und I, 15 N. 175.

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Je me suis acquité de la commission, dont vous m’aviez chargé pour le Pere Grimaldi.<br />

Je crois qu’il y repondra lui mesme.<br />

L’Empereur de la Chine a fait grand cas des machines Astonomiques de l’invention<br />

de M r Romer, que nous lui presentames il y a 12. ans à nostre arrivée: et pour marque<br />

5 de l’estime qu’il en fait, car elles ont esté tres bien conservées, il les a fait placer dans<br />

un des principaux appartemens de son palais, aux deux costez de son trosne, comme un<br />

des plus beaux ornemens de ce lieu, où je les vis encore il n’y a que trois jours.<br />

Pour contenter le desir que vous avez de savoir ce qu’on a transporté de la Chine en<br />

France et de France à la Chine, je vous dirai pour le dernier point que nous y avons porté<br />

10 toute sorte d’Instrumens fins de mathematique, grands et petits, des lunetes d’approche<br />

de toutes les grandeurs, diverses sortes de microscopes, de montres, et de pendules à<br />

repetition, et pour les observations Astronomiques, à plan incliné, des Instruments de<br />

musique, des miroirs grands et petits, des ouvrages de marqueterie, de nos plus belles<br />

estampes, toute sorte de curiosités de chymie et de physique, de verres, de tous à tourner<br />

15 et autres machines curieuses; de nos meilleurs remedes specifiques, de nos graines du<br />

jardin Royal des plantes, diverses sortes de pierreries et perles fausses, et autres bijouteries<br />

semblables plus curieuses pour la delicatesse du travail que pour la matiere. Et enfin un<br />

assez grand nombre de nos plus excellens livres. Pour ce qui est de celles que nous<br />

avons portées de la Chine en France, ce sont choses plus ordinaires, et moins curieuses à<br />

20 proportion. Si vous en exceptez plusieurs livres choisis, dont je crois qu’on vous a envoyé<br />

la liste, avec quelques peintures, quelques unes de leurs meilleures drogues, comme du<br />

ginseng et du Thé de la bouche de l’Empereur, quelqu’uns de leurs bijous, des pieces<br />

de brocard, de satin et autres sortes aussi bien que des porcellaines aux dragons et<br />

usages de l’Empereur, de la cire blanche approchant de l’albastre pour sa dureté et sa<br />

25 blancheur faite sur des arbres par des vers, quelques Instrumens de musique, de leur<br />

anchre, du papier de 11. à 12. piés de long la feuille du temps de la famille (dynastie) des<br />

Ming, des ouvrages de vernix, des essays de beaucoup de sorte[s] de drogues inconnuës<br />

en Europe, avec plusieurs sortes de leur graines; hormis toutes ces choses, le reste ne<br />

merite pas d’estre rapporté. Mais nous esperons bien dans la suite tirer des Chinois<br />

30 d’autres choses beaucoup plus utiles à l’Europe, pour ne leur pas devenir inferieurs, en<br />

2 repondra: Eine Antwort erfolgte nicht. 3 machines: O. Rømers Maschinen zur Veranschaulichung<br />

der Planetenbewegungen bzw. von Sonnenfinsternissen; vgl. u. a. Histoire de l’Académie Royale<br />

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