408 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

682 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1699 N. 404
juge que ceux qu’on veut faire conferer ne conviendront gueres. Outre cela dis je, quand
on conviendroit comme autres fois à Rintelen; bien loin que cela serviroit, je suis quasi
asseuré que presque tous les autres se trouveroient infiniment piqués, qu’une affaire de
si grande importance eût esté entamée sans aucune communication avec eux; de sorte
5 qu’ils prendroient asseurement le Contrepied. Les Rigoristes entre nous se reveilleroient,
et prendroient des mesures qu’il seroit difficile de rompre, et les Papistes sur tout en
profiteroient merveilleusement. Cela pourroit meme aller à une scission nouvelle (dont
Dieu nous preserve) et aigrir du moins les esprits des nostres entre eux d’une estrange
façon. D’autant qu’il y a deja de si mauvaises dispositions à l’occasion des controverses
10 pietistiques. De sorte que je reviens à l’opinion que j’ay tousjours eue sur la maniere
de negotier avec succés, et que je crois presque seule possible. C’est qu’il faut bien sans
doute que sa Majesté et son Altesse Electorale de Brandebourg poussent cette grande
affaire, si elle doit reussir, et que les Theologiens Anglois y seront sur tout tres propres,
à cause de leur moderation; mais qu’il faudra venir necessairement à des negotiations
15 secretes, avant que de faire aucune demarche qui puisse faire naistre le moindre eclat.
Ces negotiations secretes doivent tendre à s’asseurer des principaux Theologiens par des
conversations particulieres, et par l’entremise de quelques Ministres d’Estat éclairés et
bien intentionnés. Apres cela et de concert avec les principaux interessés, on viendra aux
conferences à coup seur. Car apres l’experience de tant de colloques inutiles, je suis per-
20 suadé qu’il n’y faut jamais venir avant que d’avoir gagné les principaux non seulement
intervenans, mais encor absens, de qui dependra de faire recevoir le resultat; et avec les
quels on doit tout concerter auparavant sur la matiere, la forme, les personnes et le detail
de la conference. Par ce moyen on surprendra aussi les mal intentionnés, et previendra
toutes leur practiques.
25 Je vous aurois écrit tout cecy Monsieur de moy même connoissant vostre bonne
intention, vos grandes connoissances et l’employ qui vous autorise de la part du Roy à y
entrer; mais estant encor sommé de vous en ecrire par les lettres des personnes deputées
2 comme . . . à Rintelen: Leibniz meint hier den Auszug der lutherischen Theologen aus Rinteln
(1665), nachdem die im Kasseler Religionsgespräch (1661) vereinbarte Duldung von Reformierten und
lutherischen Calixtinern vom hessischen Landgrafen Wilhelm VII. widerrufen worden war. Vgl. H.-W.
Krumwiede, Kirchengeschichte, in Geschichte Niedersachsens, Bd. 3, 2, Hildesheim 1983, S. 151 f.