408 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

N. 404 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1699 681
Vous sçavés, Monsieur que je vous ay dit et écrit autresfois que la Cour de Brandebourg
pousse fort les desseins pacifiques, et que ceux qu’on y a deputés pour cela
sont entré[s] là dessus avec moy, et avec d’autres par mon moyen, dans un detail assez
considerable. Maintenant sur des éclaircissemens qui ont esté donnés de part et d’autre,
on s’y trouve tellement encouragé, qu’on m’ecrit de la part de Mons. de Fuchs chef de 5
la deputation, qu’il est temps de venir de la Theorie à la practique; et qu’il faut penser
à la maniere d’entamer la negotiation. On adjoute que certains Theologiens Suisses ont
proposé une conference avec les nostres, et sont prests de venir à Berlin pour cet effect,
en cas qu’on fera entrer aussi en conference avec eux des Theologiens de la Confession
d’Augsbourg. on delibere là dessus à la Cour de Brandebourg et on m’a fait l’honneur 10
de m’en demander mon sentiment. On s’y [est] fait meme fort que le Roy veut ou voudra
concourir à tous ces bon desseins; et on desire exprés, Monsieur que je rentre là dessus
en commerce avec Vous.
Pour moy je ne doute point du zele de ce Grand Roy, que Dieu nous a veritablement
donné pour le maintien de la religion et la liberté publique, pourveu que nous profitions 15
bien de cette grace du ciel; je trouve aussi qu’on ne sçauroit assez louer les genereux et
pieux desseins de Monsg r l’Electeur de Brandebourg, ny les charitables travaux de ceux
qui s’en mêlent par ses ordres. Mais quant à la maniere d’agir proposée par messieurs les
Suisses il faut que je vous avoue, Monsieur, et je ne le dissimule pas aussi en repondant
aux amis de Berlin, que je me trouve fort en tres grand doute là dessus. Car une telle 20
conference fera un grand éclat, et pourra faire naistre des grands inconveniens, et cependant
je ne voy pas encor qu’elle puisse produire aucun bien considerable; car outre que
les Suisses sont bien plus éloignés des nostres que les Reformés Anglois et Allemands,
qui sont assez pour la grace universelle (pour ne point parler d’autres articles), et qu’il
me semble qu’il faudroit plustost faire conferer ceux qui s’approchent le plus; par où je 25
arrestera 〈...〉 () ayant deja tant tr bricht ab () ayant travaillé depuis si long temps, et estant prest de
le faire encor () comme aussi celuy qve j’ay de faire () et je n’ay pas moins celuy de faire reconnoistre
en toute occasion qve je suis Monsieur etc. (2 ) Vous sçavés L
2 desseins pacifiques: die Bemühungen um die Angleichung der lutherischen und der reformierten
Konfession. 3 autres: vor allem die Helmstedter Theologen J. Fabricius und J. A. Schmidt.
4 éclaircissemens: D. E. Jablonski, Kurtze Vorstellung (vgl. N. 308) und als Antwort darauf Leibniz
und G. W. Molanus, Unvorgreiffliches Bedencken. 5 qu’on m’ecrit: vgl. N. 390. 7 Theologiens:
B. Pictet und J. Sterky. 19 repondant: N. 405.