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408 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

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N. 391 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1699 661<br />

Monsieur, que je n’ay pas eu le repos, qu’il falloit, pour retoucher mes pensées touchant<br />

le changement des costes de la mer. J’y travailleray pourtant au plustost, quoyque je ne<br />

puisse pas promettre de les achever avant mon arrivée à Hannover, où je pretends de me<br />

rendre dès que mon rhume me le voudra permettre. Son Alt. Elect. Madame me fait sans<br />

doutte plus de grace que je ne merite en prennant plaisir en ma conversation, si ce n’est 5<br />

qu’Elle prend plaisir de voir, que j’ay profité de la sienne, et que les lumieres de son esprit<br />

ont un peu dissipé les tenebres du mien. Quoy qu’il en soit, Elle est toutte genereuse et<br />

c’est ce qui la preoccupe en faveur de ceux, qu’Elle connoist gens de bien. Je luy avois<br />

fait rapport de ma metempsycause en campagnard et en suitte de celle en Philosophe;<br />

Mais Elle ne m’a rien dit sur ce dernier changement. Ce qui me fait juger que je ne 10<br />

suis guere propre à me travestir en sage, et que je ne doy plus sortir de mon naturel. Je<br />

suis devenu depuis quelque temps Maitre charpentier et menusier, où j’espere de mieux<br />

reussir. C’est qu’ayant veu que ces Messieurs là mettoient vint fois une piece de bois sur<br />

une autre pour prendre quelque angle ou mesure, et que cela me faisoit perdre bien du<br />

bois et du temps inutilement, je me suis avisé de leur tracer les angles et les lignes dont 15<br />

ils avoient besoin. Eux voyants que je n’essaye rien et que les mesures que je leur donne<br />

ne laissent pas d’estre fort justes, ils ne font autre chose que de secouer la teste et de me<br />

regarder fixement entre les deux yeux. Vous jugez bien Monsieur ce que cela veut dire,<br />

et que dans un païs où l’on a brulé tant de gens, ces sortes d’amusements me pourroient<br />

mener au bucher. Si cela arrive je deposeray contre vous, et je diray hautement, que vous 20<br />

en sçavez bien plus que moy. L’offre de la Cour de Holstein dont vous parlez Monsieur<br />

sent fort son ministere. J’en connois qui sont capable de mener leur Maistre plus loin<br />

qu’il ne voudroit aller. Je vous prie de faire à Monsieur de Sparvenfeld mes compliments<br />

reciproques et d’estre persuadé que je suis avec passion et Zele<br />

Monsieur Vostre tres humble et tres obeissant serviteur G. D. Schmidt 25<br />

Petershague le 15/25 Nov. 1699.<br />

1 pensées: vgl. I, 15 N. 174. 21 L’offre: nicht identifiziert, möglicherweise im Zusammenhang des<br />

holsteinischen Festungsausbaus im Sommer 1699 im Vorfeld des Nordischen Krieges, vgl. Schnath, Geschichte,<br />

3, 1978, S. 311. 22 ministere: J. L. Pincier v. Königstein. 22 Maistre: Herzog Friedrich IV.<br />

von Holstein-Gottorp.

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