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408 - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

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530 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1699 N. 316<br />

qui nous interresse bien d’avantage. Autant que l’Europe surpasse l’Asie et que Monsieur<br />

de Walther surpasse Tavernier en politesse et en lumieres pour le grand monde; autant<br />

vos relations seroient elles plus curieuses et plus utiles que les siennes. Ne vous en excusés<br />

donc pas, Monsieur, ou en allegués de meilleures raisons, je doute pourtant que vous en<br />

5 puissiés jamais trouver. Ainsi vous aurés en moy une espece de Creancier importun, qui<br />

se croit autorisé de poursuivre les gens, qui dérobent quelque chose au public comme d’un<br />

crime de peculat. Et ne trouvés vous pas Monsieur, que c’est luy derober beaucoup, que<br />

de le priver d’une infinité de belles choses, que vous sçavés? Vous faites tort à vostre gloire,<br />

et la satisfaction de vos amis et j’ose dire que vous vous privés d’un avantage considerable.<br />

10 Et à combien de Princes et Princesses et autres personnes distinguées parleriés vous par<br />

ce moyen, lors que vous ne sçauriés leur parler de bouche, puisque vous ne sçauriés estre<br />

en même temps partout? Combien obligeriés vous d’honnestes gens qui profiteroient de<br />

vos lumieres, et combien feriés vous taire ou mepriser d’ignorans, qui parlent des cours<br />

et pays sans les avoir vûs, ou sans les avoir bien vûs? Si vous n’estiés pas assez desiré et<br />

15 écouté partout où vous voulés bien vous trouver, combien de sollicitations et d’invitations<br />

ne vous susciteriés vous pas par vostre livre, qui vous seroient toujours utiles et glorieuses,<br />

quand vous ne pourriés satisfaire à toutes. Ravisés vous donc, Monsieur, ou craignés des<br />

lettres plus pressantes et meme quelque chose de pis de ma part.<br />

J’ay vû dans l’un de ces livres de Hollande qu’on debite tous les mois (je ne sçay si<br />

20 c’est le Mercure ou les lettres Historiques) quelque chose qui m’a scandalisé. C’est une<br />

espece de relation de la mort de Madame la Duchesse Princesse douairiere d’Ostfrise, où<br />

au lieu de prendre les ordres que cette genereuse Princesse donna avec tant de tranquillité<br />

sur ce qui se devoit faire apres sa mort, pour une marque de la grande elevation de<br />

son esprit, que la mort approchante ne pouvoit ébransler; on en parle d’un air, qui ne<br />

25 convient nullement ny à sa pieté, ny à la solidité de ses sentimens. Ces sortes de jugemens<br />

temeraires me déplaisent. Ceux qui ne connoissent point les Caractéres des personnes en<br />

devroient parler avec plus de retenue, surtout quand ce sont des personnes qu’on doit<br />

respecter. Je suis avec Zele —<br />

19 J’ay vû: nicht ermittelt.

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