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30.04.2013 Views

356 DE REBUS GESTIS ALEXANDRI LIBER 1Y. iiupedimentorumque contémpsit, quum in ipsaacie summum rei videret esse discrimen; dubioque adhuc pugnse eventu, pro victore se gessit; perculsos deinde hostes fudit; fugienteSj quod in illo ardore animi vix credi potest, prudentius quam avidius persecutus est. î\ T am si, parte exercitus adhuc in acie stànte, instare cedentibus perseverasset, aut sua culpa viclus esset. aut aliéna'virtute Yicisset; jam, si multitudinem equitum ôccurrentium extimuisset, victori aut fœde fugiendum aut mîserabiliter cadendum fuit. Ne duces quidenucopiarum sua îaude fraudandi sunt; quippe vulnèra quse quisque êxcepit indicia virtutis sunt. Hephsestionis brachium hasta ictum est; Perdiccas ac Cœnus et Menidas sagittis prope occisi, Et, si vere aestimare Macedonas qui tune erant volumus, fatebimur et regem talibus ministris, et iîlos tanto rege fuisse dignissimos. de la perte des effets et des bagages; car il voyait que tout allait dépendre du succès de la bataille : et quoique l'issue fût encore douteuse, il ne laissa pas de se comporter eu vainqueur; dès qu'il vit les ennemis ébranlés, il les mit en déroute; et, chose qu'on a peine . à croire d'un courage si bouillant, quand ils prirent la fuite, il mit à leur poursuite plus de prudence que d'ardeur. Car si, pendant qu'une partie de l'armée était encore aux mains,.il se fût obstiné à la poursuite dés fuyards, il aurait perdu la victoire par sa faute, ou il ne l'aurait due qu'à la valeur d'autrui. Enfin, s'il tût été intimidé par le nombre des cavaliers qu'il rencontra, il était réduit, malgré . ea victoire, ou à fuir honteusement ou à périr misérablement. 11 ne " faut pas non plus refuser aux chefs" les• éloges qui leur sont dus, puisque les blessures que reçut chacun d'eux sont des preuves de leur . valeur. Héphestïon fut frappé au bras d'un coup de pique ; Perdiccas, Cénus et Ménïdas faillirent être tués à coups de flèches. Et, si nous voulons apprécier justement les Macédoniens de ce temps-là, nous avouerons que.le roi était bien digne de pareils serviteurs, et que ces hommes étaient bien dignes d'un tel roi.

356 DE REBUS GESTIS ALEXANDRI LIBER 1Y.<br />

iiupedimentorumque contémpsit, quum in ipsaacie summum<br />

rei vi<strong>de</strong>r<strong>et</strong> esse discrimen; dubioque adhuc pugnse eventu,<br />

pro victore se gessit; perculsos <strong>de</strong>in<strong>de</strong> hostes fudit; fugienteSj<br />

quod in illo ardore animi vix credi potest, pru<strong>de</strong>ntius<br />

quam avidius persecutus est. î\ T am si, parte exercitus adhuc<br />

in acie stànte, instare ce<strong>de</strong>ntibus perseverass<strong>et</strong>, aut sua<br />

culpa viclus ess<strong>et</strong>. aut aliéna'virtute Yiciss<strong>et</strong>; jam, si multitudinem<br />

equitum ôccurrentium extimuiss<strong>et</strong>, victori aut fœ<strong>de</strong><br />

fugiendum aut mîserabiliter ca<strong>de</strong>ndum fuit. Ne duces qui<strong>de</strong>nucopiarum<br />

sua îau<strong>de</strong> fraudandi sunt; quippe vulnèra<br />

quse quisque êxcepit indicia virtutis sunt. Hephsestionis brachium<br />

hasta ictum est; Perdiccas ac Cœnus <strong>et</strong> Menidas sagittis<br />

prope occisi, Et, si vere aestimare Macedonas qui tune<br />

erant volumus, fatebimur <strong>et</strong> regem talibus ministris, <strong>et</strong> iîlos<br />

tanto rege fuisse dignissimos.<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> perte <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>s bagages; car il voyait que tout al<strong>la</strong>it<br />

dépendre du succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> bataille : <strong>et</strong> quoique l'issue fût encore douteuse,<br />

il ne <strong>la</strong>issa pas <strong>de</strong> se comporter eu vainqueur; dès qu'il vit<br />

les ennemis ébranlés, il les mit en déroute; <strong>et</strong>, chose qu'on a peine<br />

. à croire d'un courage si bouil<strong>la</strong>nt, quand ils prirent <strong>la</strong> fuite, il mit<br />

à leur poursuite plus <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce que d'ar<strong>de</strong>ur. Car si, pendant<br />

qu'une partie <strong>de</strong> l'armée était encore aux mains,.il se fût obstiné à<br />

<strong>la</strong> poursuite dés fuyards, il aurait perdu <strong>la</strong> victoire par sa faute, ou<br />

il ne l'aurait due qu'à <strong>la</strong> valeur d'autrui. Enfin, s'il tût été intimidé<br />

par le nombre <strong>de</strong>s cavaliers qu'il rencontra, il était réduit, malgré<br />

. ea victoire, ou à fuir honteusement ou à périr misérablement. 11 ne<br />

" faut pas non plus refuser aux chefs" les• éloges qui leur sont dus,<br />

puisque les bles<strong>sur</strong>es que reçut chacun d'eux sont <strong>de</strong>s preuves <strong>de</strong> leur .<br />

valeur. Héphestïon fut frappé au bras d'un coup <strong>de</strong> pique ; Perdiccas,<br />

Cénus <strong>et</strong> Ménïdas faillirent être tués à coups <strong>de</strong> flèches. Et, si<br />

nous voulons apprécier justement les Macédoniens <strong>de</strong> ce temps-là,<br />

nous avouerons que.le roi était bien digne <strong>de</strong> pareils serviteurs, <strong>et</strong><br />

que ces hommes étaient bien dignes d'un tel roi.

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