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685 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 686 comme guides, et mesmes ils leur donneroyent courage de marcher. Or combien qu'on voye le monde plein de rebellion, et que chacun soit addonné à son sens propre, si nous faut-il pourtant faire nostre profit de ceste doctrine: c'est à sçavoir que nous captivions nos esprits pour ne point prendre une licence desbordee de faire ce que bon nous semblera : mais que nous obéissions à la vérité, sçachans que c'est le fondement sur lequel il nous faut bastir, que ceste obéissance de foy laquelle nous rendons à la parole de Dieu. Et mesmes quand sainct Paul use de ce mot là de Yerité, c'est pour abatre toute folle présomption, et outrecuidance, d'autant que les hommes se font accroire qu'ils sont assez sages pour ordonner leur vie. Et de ceste audace aussi est venu cest abysme de superstitions. Car si les hommes se cognoissoyent tels qu'ils sont, c'est à sçavoir, poures aveugles et ignorans, il est certain qu'avec toute humilité ils escouteroyent Dieu, et ainsi n'y auroit pas tant de bandes et tant de sectes. Mais quoy? Comme i'ay dit, les hommes veulent tousiours estre trop sages. Or sainct Paul pour condamner toute hautesse et pour despouiller chacun de nous de toute fierté et présomption, dit que la vérité ne se trouvera sinon en la doctrine qui procède de Dieu, et quelque asseurance que nous cuidions avoir, qu'il n'y a que pure folie, sinon que Dieu nous gouverne, et que la parole de Dieu domine du tout pardessus nous. Et au reste cognoissons que de nous rendre dociles, c'est une plus grande vertu sans comparaison, que d'entrer en dispute, et nous vouloir enquérir plus qu'il ne nous appartient, et ne nous est licite. Vray est que la foy n'est pas une sottise pour croire et recevoir sans contredit tout ce qu'on nous proposera: mais quand Dieu parle, si faut-il que nous luy portions tous ceste reverence d'avoir la bouche close et d'ouvrir les aureilles pour estre attentifs à ce qu'il nous monstre, et nous y renger du tout en simplicité. Voilà donc en somme la bonne course à laquelle nous ne pourrons faillir pour estre transportez çà et là, c'est quand nous aurons Dieu qui nous monstrera le chemin par sa parole. Et sans cela (comme i'ay dit) nous ne ferons que tracasser: comme aussi sainct Paul use de ceste similitude là, quand il se moque de tout ce que les ignorans et incrédules font pour servir à Dieu: car combien qu'ils travaillent tant et plus, si est-ce qu'ils perdent leur peine. Mais cependant notons aussi que sainct Paul reproche ici aux Galatiens qu'ils ne devoyent pas estre destournez du milieu du chemin, et que leur faute est tant moins excusable de ce qu'ils avoyent bien commencé, et qu'ils ne persévèrent pas. Vray est que les plus ignorans du monde ne laisseront pas d'estre condamnez quand ils ne suy vront point la parole de Dieu : mais quoy qu'il en soit, nous faillons beaucoup plus lourdement quand Dieu une fois nous a fait ceste grace de nous appeler à soy et nous declarer sa volonté. Apres donc que nous aurons esté enseignez en Bon eschole, et que nous serons entrez au chemin, si nous tournons bride, et que .nous quittions la saincte vocation du ciel, il est certain que. nostre faute est double, et méritons aussi plus grieve punition beaucoup. C'est ce que sainct Paul a voulu dire en ce passage: Comment? vous couriez bien. Il est vray que c'est une grande vertu que ceste promptitude de foy, quand nous sommes prompts de respondre à Dieu si tost qu'il nous a dit le mot : mais ce n'est rien sans perseverance. S'il y a donc une telle legiereté et inconstance en nous, qu'après avoir marché trois pas, nous soyons prests de courir à l'opposite, et nous esgarer de costé et d'autre: ceste ingratitude-là est beaucoup plus vilaine que si jamais nous n'eussions preste l'aureille à Dieu : car il n'y a plus d'ignorance dont nous puissions faire bouclier. Comme ceux qui sont nourris en erreurs et abus, ils diront, Helas, si nous sçavions quelle est la vérité, nous ne ferions pas ainsi nous tirer l'aureille: mais nous sommes en doute, nous ne sçavons de quel costé nous tourner: ceux donc qui ont commencé à suy vre Dieu, voire ayans instruction certaine et infallible par sa parole, si puis après ils se fourvoyent, ou bien qu'ils cheminent tout au rebours, ne monstrentils pas bien que ce n'est point par ignorance, mais plustost par malice et rebellion, comme s'ils vouloyent despiter Dieu à leur escient? Or il nous faut bien noter ceci, et surtout d'autant que Dieu nous a fait la grace de nous declarer quel est le chemin de salut, ce qu'il ne fait pas à tout le monde: car nous en voyons beaucoup . de poures aveugles qui courent et trottent çà et là, et ne sçavent qu'ils font: et cependant si est-ce qu'ils monstrent quelque désir d'honorer Dieu. Si on leur demande s'ils cuident bien faire, ils respondront qu'ouy: mais il n'y a qu'un cuider, ils n'ont nulle certitude. Or de nostre costé nous avons le tesmoignage du sainct Esprit qui doit estre seellé en nos coeurs, que la doctrine qui nous est preschee n'est point forgée des hommes: mais que Dieu en est le vray autheur, l'Escriture saincte est assez approuvée, nous sçavons que sans adiouster rien Dieu est nostre conducteur, en telle sorte auiourd'huy il n'y a celuy si abruti ou idiot qui soit, qui ne doive estre conveincu, s'il ne reçoit la doctrine laquelle est preschee et publiée: qu'il ne cognoisse qu'il ne soit son iuge, qu'il veut faire la guerre manifestement à Dieu. Quand donc nostre Seigneur nous a fait ce privilege de nous appeler à soy, et que iournellement il nous solicite encores,

687 SERMONS 688 et nous exhorte de marcher plus outre, iusques à ce que nous soyons parvenus à nostre but : puis qu'ainsi est donc, quand nous serons faschez de l'escouter, et qu'un voudra prendre la vogue pour suyvre ce que son appétit portera, quelle excuse ou eschappatoire cuiderons nous avoir, que nous ne soyons condamnez avec les Galatiens, de ce qu'après avoir bien couru et nous estre avancez au bon chemin, nous suyvrons nos tracas? Mesmes nous devons aussi noter ce mot que sainct Paul entrelace: Qui vous a (dit-il) empeschez? Il pou voit dire simplement (comme il avoit parlé au commencement de l'Epistre) qu'ils estoyent dèsbauchez du tout, voire qu'ils s'estoyent révoltez comme des apostats: mais il use du mot d'Empescher, pour monstrer que ce n'est point assez, quand nous ne serons pas du tout destournez de Dieu: mais si nous sommes retardez, et que nous ne marchions pas de un droit fil, et que nous ne persistions constamment à tousiours approcher de Dieu, ' que voilà desia une chose pernicieuse. Ainsi donc gardons nous des astuces de Satan, et non seulement craignons d'estre du tout révoltez de l'obéissance de nostre Dieu, mais que nous soyons aussi avisez et prudens, quand le diable taschera de nous refroidir, de nous retarder nostre course, et que nous n'irons plus sinon en clochant, qu'il aura par trop gagné sur nous. Voilà donc en somme ce que nous avons à retenir de ce passage. Or pour mieux condamner les Galatiens d'ingratitude, il adiouste, que ceste persuasion ne vient point de céluy qui les appelle. Il avoit dit au premier chapitre, le m'esbahi comme vous estes si tost transportez de Iesus Christ qui vous appelle à la grace de son Evangile. Car c'est bien raison que Dieu soit escouté quand il daigne ouvrir sa • bouche sacrée pour nous enseigner. Qui sommes nous? poures vers de terre, pourriture, et cependant nostre Seigneur fait retentir sa voix du ciel, à fin que nous soyons asseurez, quand il nous esclaire, et qu'il nous conduit, nous ne pouvons point faillir, et pourtant qu'il faut que nous dépendions du tout de luy, et que nous soyons appuyez sur sa vérité. Or cependant si nous près tons l'aureille à ceci et à cela, et quand Dieu parle que nous voltigions en l'air, et que nous escoutions l'un qui sible, l'autre qui chante, ne voilà pas une ingratitude par trop vileine? Si un maistre void ses escholiers gazouiller ensemble quand il parle, ou bien forger des chasteaux en Espagne, et n'entendre pas à ce qu'il dit, il faudra que la verge trote : et à bon droit. Et mesmes chacun ne pourra porter son pareil et son compagnon s'il devise avec luy et qu'il s'amuse à autre chose, nous prenons cela comme un mespris et un opprobre. Et voici Dieu qui nous appelle, et cependant s'il y vient quelque séducteur nous flagorner en l'aureille, que nous l'escoutions pour suyvre oe qu'il nous dira, c'est signe que iamais il n'y a eu cognoissanoe en nous, pour sçavoir quelle est la maiesté de nostre Dieu, pour luy porter la reverence qu'il mérite. Nous sçavons que le principal hommage qu'il requiert de nous, c'est de nous avoir attentifs et en nos sens et en nos affections, pour sçavoir oe qu'il nous commande et ordonne. Pour ceste cause donc sainct Paul dit que ceste persuasion n'est point de Dieu qui appelle les Galatiens. Or il est vray qu'il les avoit appelez desia de longtemps: mais tant y a qu'il ne se contente pas de nous avoir déclaré pour un iour comme nous devons marcher: mais il continué comme aussi nous avons besoin qu'il nous rafraichisse la memoire de ceste dootrine chacun iour. Puis qu'ainsi est donc que Dieu est tousiours après nous voire (comme dit le Prophète Isaie) soir et matin, c'est à dire- qu'il a ün soin continuel de nous ramener à soy, et nous en faire approcher de plus en plus, il est certain que le crime est d'autant plus agravé si nous avons une aureille au champ et l'autre à la ville (comme on dit), et que nous ne soyons point du tout arrestez et addonnez à luy et à sa parole. Brief, nous voyons ici quelle est la vraye perfection des enfans de Dieu, o'est de s'offrir pleinement à luy, se laisser gouverner d'une façon paisible avec toute docilité, en sorte que nul ne dise, voilà mon opinion et fantasie, voilà ce que i'ay apprins des hommes: mais que ceste obéissance de foy precede. Oar il n'y a autre lampe pour nous bien guider, sinon la parole de Dieu. Voilà pour un item. Or après que sainct Paul a parlé ainsi, il adiouste, Qu'un peu de levain corrompt toute la paste. C'est pour conformer le propos que i'ay touché n'agueres, c'est à sçavoir que ce n'est point assez quand il n'y aura point une révolte manifeste pour quitter pleinement Dieu, et renoncer toute sa parole: mais il faut aussi que nous demourions purs et entiers, et que nous soyons comme à délivre pour nous avancer de plus en plus: combien que Satan machine, combien qu'il tasohe à mettre des barres pour nous retarder, que neantmoins nous ne laissions pas de continuer tousiours. Or ceci est encores bien à noter d'autant que le diable ne monstre pas du premier coup les cornes (comme on dit) pour nous faire aliener de Dieu: mais il se transfigure en Ange de clarté, et vient par voyes obliques, et mine par dessous terre. Et voilà comme nous sommes séduits: car il semble que ce ne soit point grand' chose de ceci ou de cela, et passons legierement, et calons la voile, comme on dit. Or nous sommes tout esbahis que le diable nous tient enveloppez en ses filets. En somme sainct Paul .a voulu ici dire que ce n'est point assez que ceux

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et nous exhorte de marcher plus outre, iusques à<br />

ce que nous soyons parvenus à nostre but : puis<br />

qu'a<strong>in</strong>si est donc, quand nous serons faschez de<br />

l'escouter, et qu'un voudra prendre la vogue pour<br />

suyvre ce que son appétit portera, quelle excuse<br />

ou eschappatoire cuiderons nous avoir, que nous<br />

ne soyons condamnez avec les Galatiens, de ce<br />

qu'après avoir bien couru et nous estre avancez au<br />

bon chem<strong>in</strong>, nous suyvrons nos tracas? Mesmes<br />

nous devons aussi noter ce mot que sa<strong>in</strong>ct Paul<br />

entrelace: Qui vous a (dit-<strong>il</strong>) empeschez? Il pou voit<br />

dire simplement (comme <strong>il</strong> avoit parlé au commencement<br />

de l'Epistre) qu'<strong>il</strong>s estoyent dèsbauchez du<br />

tout, voire qu'<strong>il</strong>s s'estoyent révoltez comme des<br />

apostats: mais <strong>il</strong> use du mot d'Empescher, pour<br />

monstrer que ce n'est po<strong>in</strong>t assez, quand nous ne<br />

serons pas du tout destournez de Dieu: mais si<br />

nous sommes retardez, et que nous ne marchions<br />

pas de un droit f<strong>il</strong>, et que nous ne persistions<br />

constamment à tousiours approcher de Dieu, ' que<br />

vo<strong>il</strong>à desia une chose pernicieuse. A<strong>in</strong>si donc gardons<br />

nous des astuces de Satan, et non seulement<br />

craignons d'estre du tout révoltez de l'obéissance<br />

de nostre Dieu, mais que nous soyons aussi avisez<br />

et prudens, quand le diable taschera de nous refroidir,<br />

de nous retarder nostre course, et que nous<br />

n'irons plus s<strong>in</strong>on en clochant, qu'<strong>il</strong> aura par trop<br />

gagné sur nous. Vo<strong>il</strong>à donc en somme ce que nous<br />

avons à retenir de ce passage.<br />

Or pour mieux condamner les Galatiens d'<strong>in</strong>gratitude,<br />

<strong>il</strong> <strong>ad</strong>iouste, que ceste persuasion ne vient<br />

po<strong>in</strong>t de céluy qui les appelle. Il avoit dit au premier<br />

chapitre, le m'esbahi comme vous estes si<br />

tost transportez de Iesus Christ qui vous appelle<br />

à la grace de son Evang<strong>il</strong>e. Car c'est bien raison<br />

que Dieu soit escouté quand <strong>il</strong> daigne ouvrir sa<br />

• bouche sacrée pour nous enseigner. Qui sommes<br />

nous? poures vers de terre, pourriture, et cependant<br />

nostre Seigneur fait retentir sa voix du ciel,<br />

à f<strong>in</strong> que nous soyons asseurez, quand <strong>il</strong> nous<br />

esclaire, et qu'<strong>il</strong> nous conduit, nous ne pouvons<br />

po<strong>in</strong>t fa<strong>il</strong>lir, et pourtant qu'<strong>il</strong> faut que nous dépendions<br />

du tout de luy, et que nous soyons appuyez<br />

sur sa vérité. Or cependant si nous près tons l'aure<strong>il</strong>le<br />

à ceci et à cela, et quand Dieu parle que<br />

nous voltigions en l'air, et que nous escoutions l'un<br />

qui sible, l'autre qui chante, ne vo<strong>il</strong>à pas une <strong>in</strong>gratitude<br />

par trop v<strong>il</strong>e<strong>in</strong>e? Si un maistre void<br />

ses escholiers gazou<strong>il</strong>ler ensemble quand <strong>il</strong> parle,<br />

ou bien forger des chasteaux en Espagne, et<br />

n'entendre pas à ce qu'<strong>il</strong> dit, <strong>il</strong> faudra que la<br />

verge trote : et à bon droit. Et mesmes chacun<br />

ne pourra porter son pare<strong>il</strong> et son compagnon s'<strong>il</strong><br />

devise avec luy et qu'<strong>il</strong> s'amuse à autre chose,<br />

nous prenons cela comme un mespris et un opprobre.<br />

Et voici Dieu qui nous appelle, et cependant s'<strong>il</strong> y<br />

vient quelque séducteur nous flagorner en l'aure<strong>il</strong>le,<br />

que nous l'escoutions pour suyvre oe qu'<strong>il</strong> nous<br />

dira, c'est signe que iamais <strong>il</strong> n'y a eu cognoissanoe<br />

en nous, pour sçavoir quelle est la maiesté de nostre<br />

Dieu, pour luy porter la reverence qu'<strong>il</strong> mérite.<br />

Nous sçavons que le pr<strong>in</strong>cipal hommage qu'<strong>il</strong> requiert<br />

de nous, c'est de nous avoir attentifs et en<br />

nos sens et en nos affections, pour sçavoir oe qu'<strong>il</strong><br />

nous commande et ordonne. Pour ceste cause donc<br />

sa<strong>in</strong>ct Paul dit que ceste persuasion n'est po<strong>in</strong>t de<br />

Dieu qui appelle les Galatiens. Or <strong>il</strong> est vray qu'<strong>il</strong><br />

les avoit appelez desia de longtemps: mais tant y<br />

a qu'<strong>il</strong> ne se contente pas de nous avoir déclaré<br />

pour un iour comme nous devons marcher: mais<br />

<strong>il</strong> cont<strong>in</strong>ué comme aussi nous avons beso<strong>in</strong> qu'<strong>il</strong><br />

nous rafraichisse la memoire de ceste dootr<strong>in</strong>e<br />

chacun iour. Puis qu'a<strong>in</strong>si est donc que Dieu est<br />

tousiours après nous voire (comme dit le Prophète<br />

Isaie) soir et mat<strong>in</strong>, c'est à dire- qu'<strong>il</strong> a ün so<strong>in</strong><br />

cont<strong>in</strong>uel de nous ramener à soy, et nous en faire<br />

approcher de plus en plus, <strong>il</strong> est certa<strong>in</strong> que le<br />

crime est d'autant plus agravé si nous avons une<br />

aure<strong>il</strong>le au champ et l'autre à la v<strong>il</strong>le (comme on<br />

dit), et que nous ne soyons po<strong>in</strong>t du tout arrestez<br />

et <strong>ad</strong>donnez à luy et à sa parole. Brief, nous<br />

voyons ici quelle est la vraye perfection des enfans<br />

de Dieu, o'est de s'offrir ple<strong>in</strong>ement à luy, se laisser<br />

gouverner d'une façon paisible avec toute doc<strong>il</strong>ité,<br />

en sorte que nul ne dise, vo<strong>il</strong>à mon op<strong>in</strong>ion et<br />

fantasie, vo<strong>il</strong>à ce que i'ay appr<strong>in</strong>s des hommes:<br />

mais que ceste obéissance de foy precede. Oar<br />

<strong>il</strong> n'y a autre lampe pour nous bien guider, s<strong>in</strong>on<br />

la parole de Dieu. Vo<strong>il</strong>à pour un item.<br />

Or après que sa<strong>in</strong>ct Paul a parlé a<strong>in</strong>si, <strong>il</strong><br />

<strong>ad</strong>iouste, Qu'un peu de leva<strong>in</strong> corrompt toute la<br />

paste. C'est pour conformer le propos que i'ay<br />

touché n'agueres, c'est à sçavoir que ce n'est po<strong>in</strong>t<br />

assez quand <strong>il</strong> n'y aura po<strong>in</strong>t une révolte manifeste<br />

pour quitter ple<strong>in</strong>ement Dieu, et renoncer toute sa<br />

parole: mais <strong>il</strong> faut aussi que nous demourions<br />

purs et entiers, et que nous soyons comme à délivre<br />

pour nous avancer de plus en plus: combien que<br />

Satan mach<strong>in</strong>e, combien qu'<strong>il</strong> tasohe à mettre des<br />

barres pour nous retarder, que neantmo<strong>in</strong>s nous ne<br />

laissions pas de cont<strong>in</strong>uer tousiours. Or ceci est<br />

encores bien à noter d'autant que le diable ne<br />

monstre pas du premier coup les cornes (comme<br />

on dit) pour nous faire aliener de Dieu: mais <strong>il</strong> se<br />

transfigure en Ange de clarté, et vient par voyes<br />

obliques, et m<strong>in</strong>e par dessous terre. Et vo<strong>il</strong>à comme<br />

nous sommes séduits: car <strong>il</strong> semble que ce ne soit<br />

po<strong>in</strong>t grand' chose de ceci ou de cela, et passons<br />

legierement, et calons la vo<strong>il</strong>e, comme on dit. Or<br />

nous sommes tout esbahis que le diable nous tient<br />

enveloppez en ses f<strong>il</strong>ets. En somme sa<strong>in</strong>ct Paul .a<br />

voulu ici dire que ce n'est po<strong>in</strong>t assez que ceux

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