30.04.2013 Views

commentariüs in epistolam pauli ad corinthios il - Archive ouverte ...

commentariüs in epistolam pauli ad corinthios il - Archive ouverte ...

commentariüs in epistolam pauli ad corinthios il - Archive ouverte ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

665 ~SUR L'EPITRE AUX GALATES. 666<br />

formité entre eux. Car <strong>il</strong> n'y a iamais eu Payens<br />

au monde qui n'ayent senti qu'<strong>il</strong>s ne pouvoyent<br />

pas satisfaire à Dieu: mais si est-ce qu'<strong>il</strong>s se glorifioyent<br />

en leurs oeuvres, et pensoyent que de là<br />

procedoit leur salut. Les Payens donc se sont<br />

tou8iours fait accroire qu'<strong>il</strong>s pouvoyent acquérir<br />

grace et mériter quelque chose devant Dieu. Or<br />

comme <strong>il</strong>s luy ont offert des sacrifices, ne sçachans<br />

que cela fust figure de Iesus Christ, quoy qu'<strong>il</strong> en<br />

soit, <strong>il</strong>s cuidoyent apporter quelque satisfaction.<br />

Vo<strong>il</strong>à comme en ont fait les Iuifs, quand <strong>il</strong>s ont<br />

dépravé et corrompu le vray sens de la Loy. Autant<br />

en font auiourd'huy les Papistes, et ont cela<br />

pour tout résolu que Dieu accepte ce qu'<strong>il</strong>s font,<br />

et qu'<strong>il</strong> est comme obligé envers eux. Qu'<strong>il</strong>s entrent<br />

donc en paction avec luy: qu'<strong>il</strong> faut qu'<strong>il</strong> ap-<br />

. prouve ce qu'<strong>il</strong>s font encores qu'<strong>il</strong>s deffa<strong>il</strong>lent: car<br />

<strong>il</strong>s sont assez conva<strong>in</strong>cus qu'<strong>il</strong>s ne peuvent pas satisfaire<br />

en tout et par tout: mais d'autre part <strong>il</strong>s<br />

disent qu'<strong>il</strong>s peuvent faire plus que Dieu n'a commandé,<br />

et que cela servira de recompense et de<br />

payement.<br />

Or pour ce qu'<strong>il</strong> est tant diffic<strong>il</strong>e de persu<strong>ad</strong>er<br />

aux hommes que Iesus Christ ne leur sert po<strong>in</strong>t<br />

à demi, tant mieux notis faut-<strong>il</strong> noter ce passage<br />

de sa<strong>in</strong>ct Paul, où <strong>il</strong> dit que quiconque est circonci,<br />

<strong>il</strong> est deteur de toute la Loy. Nous avons à observer<br />

quand sa<strong>in</strong>ct Paul parle ici de la Circoncision,<br />

qu'<strong>il</strong> ne la prend pas selon qu'elle avoit esté<br />

<strong>in</strong>stituée de Dieu, car pourquoy a-elle esté donnée<br />

à Abraham? c'a esté comme un seau de la iustice<br />

de foy, et luy mesmes en parle a<strong>in</strong>si au 4. chap,<br />

des Roma<strong>in</strong>s. Quand donc Abraham a esté circonci,<br />

ce n'a pas esté pour le faire deteur d'observer<br />

toute la Loy: mais à l'opposite c'a esté pour obtenir<br />

remission de ses péchez, et pour estre asseuré*<br />

que Dieu le recevoit comme l'un de ses enfans, au<br />

nom de nostre Seigneur Iesus Christ. Vo<strong>il</strong>à donc<br />

la Circoncision qui a ple<strong>in</strong>ement affranchi nostre<br />

Père Abraham. Pourquoy donc l'a <strong>il</strong> pr<strong>in</strong>se? D'autant<br />

que Dieu luy donnoit là un tesmoignage et<br />

sacrement de sa bonté gratuite. Or au contraire<br />

ceux contre lesquels sa<strong>in</strong>ct Paul dispute, prenoyent<br />

la Circoncision comme une oeuvre méritoire, et en<br />

cuidant a<strong>in</strong>si mériter envers Dieu, <strong>il</strong>s entroyent<br />

comme en paction avec luy pour dire, et ie suis<br />

bien tenu à toy de telle chose, et i'ay fait ceci et<br />

cela pour recompense. Quand donc nous entrons<br />

a<strong>in</strong>si en paction avec Dieu, nous sommes deteurs<br />

de toute la Loy. Comme s'<strong>il</strong> disoit, <strong>il</strong> ne faut<br />

po<strong>in</strong>t a<strong>in</strong>si barguigner: que les hommes ne se facent<br />

po<strong>in</strong>t accroire qu'<strong>il</strong>s pourront obliger Dieu en<br />

partie, et qu'<strong>il</strong> leur doive bien estre redevable, et<br />

qu'<strong>il</strong> soit bien tenu de les mettre en son Par<strong>ad</strong>is,<br />

quand <strong>il</strong>s luy auront apporté ceci ou cela. Non,<br />

non (dit sa<strong>in</strong>ct Paul), <strong>il</strong> y faut aller en autre ron­<br />

deur, <strong>il</strong> ne faut po<strong>in</strong>t que nous entrions en paction<br />

mutuelle avec Dieu, pour dire qu'<strong>il</strong> nous oblige à<br />

observer toute la Loy, et que nous l'obligeons à<br />

nous donner la vie éternelle. Si nous en venons<br />

là, nous sommes deteurs de toute la Loy.<br />

Brief, sa<strong>in</strong>ct Paul combat ici avec cest erreur<br />

diabolique qui regne en la Papauté. Ils appellent<br />

iustice partiale, c'est à dire une iustice procédante<br />

en partie de la grace de Dieu, et en portion des<br />

oeuvres méritoires. Et pourquoy? Or c'est une<br />

chose par trop notoire qu'<strong>il</strong> n'y a iamais eu homme<br />

en ce monde qui ait accompli la Loy de Dieu: et<br />

l'expérience le monstre par trop. D'autant donc<br />

que les Papistes cognoissent assez, et quelques effrontez<br />

qu'<strong>il</strong>s soyent, que la chose est par trop patente,<br />

comme i'ay dit, qu'on ne peut observer toute la<br />

Loy, <strong>il</strong>s disent, O nous ne disons pas que nous<br />

soyons iustes en tout et par tout: mais Iesus ChriBt<br />

est noBtre iustice en partie, et nostre Rédempteur,<br />

et en partie aussi nous méritons par nos oeuvres.<br />

Pi, fi (dit S. Paul), quiconque entre en ceste paotion-là<br />

pour dire qu'<strong>il</strong> méritera devant Dieu, qu'<strong>il</strong><br />

luy apportera quelque recompense, qu'<strong>il</strong> le constituera<br />

comme son deteur, qui voudra estre mercenaire,<br />

pour dire, i'ay fait ceci, tu me rendras cela,<br />

<strong>il</strong> se constitue deteur de tout: et ce ne sont que<br />

folles imag<strong>in</strong>ations, que les hommes se trompent,<br />

cuidans que Dieu prenne et reçoive ce qu'<strong>il</strong>s luy<br />

apportent, et puis qu'<strong>il</strong> leur quitte le reste. Comme<br />

pour exemple, Si un homme est obligé pour cent<br />

escus, et qu'<strong>il</strong> fale qu'<strong>il</strong> les paye et délivre, et cependant<br />

qu'<strong>il</strong> imag<strong>in</strong>e que son créancier se doit<br />

contenter quand <strong>il</strong> luy apportera quatre flor<strong>in</strong>s, et<br />

qu'<strong>il</strong> luy dira, Tenez vo<strong>il</strong>à sur bon conte: et puis<br />

<strong>il</strong> luy en apporte encores six et puis dix: brief,<br />

qu'à grand pe<strong>in</strong>e <strong>il</strong> face la troisième et quatrième<br />

partie de la somme pr<strong>in</strong>cipale, s'<strong>il</strong> se fait accroire<br />

que par ce moyen <strong>il</strong> est acquitté, ne vo<strong>il</strong>à po<strong>in</strong>t<br />

une <strong>in</strong>gratitude trop v<strong>il</strong>a<strong>in</strong>e? car vo<strong>il</strong>à son ami qui<br />

a ouvert sa bourse pour le secourir en sa nécessité,<br />

et ne s'est po<strong>in</strong>t espargné pour luy subvenir, et<br />

cependant <strong>il</strong> veut estre quitte en apportant ie ne<br />

sçay quoy, et en disant, Vo<strong>il</strong>à sur bon conte, et<br />

tout ce qu'<strong>il</strong> a apporté n'est pas la quatrième partie<br />

de la somme entière. Les hommes voyent bien<br />

que cela seroit ridicule: que sera-ce donc de ceux<br />

qui veulent entrer en conte avec Dieu pour mériter?<br />

Car Dieu prononce que quiconque ne fera<br />

toutes les choses qui sont contenues en sa Loy,<br />

sera maudit, comme desia sa<strong>in</strong>ct Paul a allégué ce<br />

tesmoignage.<br />

A quoy donc est-ce que Dieu nous oblige en<br />

sa Loy? A l'observer tout entièrement. Et qui<br />

est-ce qui y peut satisfaire? Il n'y a nul qui puisse<br />

accomplir un seul article en telle perfection qu'<strong>il</strong><br />

n'y ait tousiours à redire. Et ma<strong>in</strong>tenant que font

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!