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657 SUR L'EPITRB AUX GALATES. 658 diateur à Dieu son Père. Nous avons déclaré quant et quant pourquoy sainct Paul parle ici d'une semence servile et franche: c'est pour ce que ceux qui cerchent leur iustice en leurs vertus s'aliènent de nostre Seigneur Iesus Christ et de sa grace. Car par ce moyen ils s'obligent à une chose impossible, c'est de satisfaire à Dieu en observant ses commandemens. Or il y a une telle faiblesse en nous que nul ne se pourra acquitter du moindre article de la Loy: tant s'en faut qu'en tout et partout nous puissions venir à la perfection laquelle nous est là monstree. Et voilà pourquoy sainct Paul conclud maintenant qu'il nous faut tenir en la liberté qui nous a esté acquise par nostre Seigneur Iesus Christ. Or il est certain qu'il traitte ici des ceremonies de la Loy: mais il nous faut tousiours venir à la source et au but principal. Car s'il n'estoit question que de garder un iour de feste, et de s'abstenir de manger quelque viande, cela ne seroit pas de si grand pois qu'il en fallust esmouvoir telles contentions en l'Eglise. Mais sainct Paul ne s'est pas amusé à ce qui estoit frivole et de petite consequence: il a regardé à la doctrine; il a regardé que si on veut attacher les hommes à quelle nécessité d'apporter ceci ou cela, c'est les exclurre d'espérance de salut: car s'il me faut sur peine de péché mortel garder une chose: me voilà constitué transgresseur quand i'auray failli, et n'y a point de remède. Car Dieu est mon iuge, et me faudra venir à conte, et n'y a nul moyen de me racheter. Or il est vray que nous sommes tous suiets à observer la Loy: mais cependant il y a le remède, c'est qu'en nos deffauts nous recourons à nostre Seigneur Iesus Christ, lequel a esté assuietti à la Loy: à fin de nous acquérir liberté: lequel a porté nostre malediction, à fin que nous en fussions affranchis. Maintenant si on impose quelque nécessité pour dire que de faire ceci ou cela soit péché, voilà nostre Seigneur Iesus Christ qui ne nous servira plus du remède que nous avons dit. Il faudra donc que nous soyons plongez en nostre malediction sans en estre aucunement relevez. Ainsi ce n'est point sans cause que sainct Paul exhorte les Galatiens à tenir bon, et ne se point laisser assuiettir: car par ce moyen il dit qu'ils seront privez d'un bien inestimable, voire iusqu68 à estre decheus de la grace de Dieu, et séparez de nostre Seigneur Iesus Christ, là où gist tout nostre salut et félicité. Maintenant pour mieux comprendre le sens de sainct Paul, et recueillir aussi le fruict qui nous est offert en ce passage, notons qu'en ce mot de liberté, qu'il s'entend que nous puissions cheminer devant Dieu avec pleine confiance qu'il nous sera tousiours propice-' et au reste que si nous sommes coulpables de beaucoup de fautes, qu'elles nous Calvi/ni opera. Vol. L. seront quittées au nom de nostre Seigneur Iesus Christ. Davantage qu'il n'est point en la puissance des hommes de nous brider ni tenir captifs: mais qu'il nous doit suffire de nous rendre obeissans à nostre Dieu, voire non pas encores d'une façon servile et contrainte, mais comme les enfans se rendent suiets à leur père, sçachans bien que le père ne les voudra point traitter à la rigueur. Voilà qu'emporte ce mot de liberté dont S. Paul use. Mais à fin que ceste briefveté ne soit obscure, ie declareray le tout plus au long: cependant que nous sommes en doute: si Dieu nous aime, ou s'il nous hait, il y aura tousiours torment et inquietude en nos consciences, et seront là tenus comme en prison. Il n'y aura donc nulle franchise en nos âmes, iusques à ce que nous ayons cognu et que nous soyons bien persuadez que Dieu nous est propice, et qu'il nous reçoit en son amour et en sa grace, combien que nous n'en soyons pas dignes. Or il est impossible d'avoir nulle certitude, sinon que tousiours nous ayons devant les yeux nostre quittance qui nous a esté faite en la mort et passion de nostre Seigneur Iesus Christ. Pourquoy? comme i'ay desia dit, nous sommes redevables à Dieu en beaucoup de sortes, voire infinies. Car nous sommes obligez à garder sa Loy, et nous faillons cent fois le iour, voire sans y penser. Apres il y a des cheuttes bien lourdes. Quoy qu'il en soit, nous ne pouvons pas nous asseurer de l'amour de Dieu, sinon que nous soyons acquittez envers luy de l'obligation de mort éternelle en laquelle nous sommes detenus. Or nous obtenons un tel bien, quand nous sommes persuadez par l'Evangile que le sang de nostre Seigneur Iesus Christ a esté espandu pour nous laver de toutes nos macules, et que sa mort nous est un sacrifice pour appaiser l'ire de Dieu, et effacer la memoire de toutes nos offenses et iniquitez. Voilà donc comme nous sommes affranchis, c'est en cognoissant que Dieu nous reçoit à merci au nom de nostre Seigneur Iesus Christ, et que nos fautes et péchez ne empescheront point que tousiours nous ne trouvions grace devant luy, et que nous n'y ayons accès privé comme enfans envers leurs pères. Il y a pour le second, que nous ne soyons point agitez de costé et d'autre pour faire scrupule de tout ce que les hommes auront inventé en leur teste: mais qu'il nous suffise de cheminer selon la parole de Dieu, sçachans au reste que nos consciences sont libres, si les hommes commandent, s'ils défendent, que cela ne nous soit rien, ie di quant au regime spirituel de nos âmes: car il n'est point ici question de la police, ne de la vie commune des hommes : il est question de nostre salut. Ainsi dono toutes choses nous doivent estre libres, quand elles ne nous sont 42

659 SERMONS 660 point défendues par la bouche de Dieu. Or encores ne suffît-il pas que nous ayons la parole de Dieu pour nostre conduite, sans y mesler rien qui soit: mais il nous faut quant et quant sçavoir, comme i'ay desia touché, que Dieu accepte nostre affection, quand il void que nous luy voulons estre obeissans, encore qu'il y ait beaucoup à redire, qu'il y ait des infirmitez tant et plus, et que nous venions à luy comme en clochant, que tout ce que nous faisons ne soit que menus fatras, quand il le vöudroit examiner à la rigueur, neantmoins qu'il accepte le tout. Et pourquoy ? car il nous supporte comme un père ses enfans. Voilà donc la liberté en laquelle il nous faut estre maintenus, sinon que nous vueillions estre séparez de nostre Seigneur Iesus Christ. Et pourquoy ? Car si nous ne sommes résolus, comme i'ay desia dit, que Dieu nous aime, encores que nous en soyons indignes, et que cela se fait d'autant que nos péchez sont ensevelis par la mort et passion de nostre Seigneur Iesus Christ, que sera-ce? Iesus Christ de quoy nous profiterail alors? et puis quand nous sommes en doute et en inquietude, pour sçavoir si Dieu a nostre service agréable: et puis s'il faut garder ceci ou cela comme les hommes le veulent: si donc nous sommes ainsi entortillez en tant de disputes, nous ne aurons iamais repos. Et ce n'est point sans cause que sainct Paul après avoir exhorté que les fidèles demeurent en ceste liberté qui leur a esté si chèrement acquise, il adiouste que Iesus Christ ne leur profitera rien, sinon qu'ils cognoissent ce qu'il leur a acquis, et qu'ils ne s'en laissent point despouiller en façon que ce soit par les hommes. Or ici nous voyons que ceste liberté dont S. Paul parle, n'est pas pour nous donner une licence de faire ce que bon nous semblera: comme s'il nous mettoit la bride sur le col: et il protestera aussi en son lieu. Il ne pretend donc à autre fin, sinon que nous puissions servir paisiblement à Dieu sans regret, sans contrainte, et aussi sans estre gehennez continuellement de beaucoup de disputes et de scrupules, comme nous voyons que les incrédules en sont là: c'est à sçavoir ceux qui n'ont point leur fiance du tout appuyée en nostre Seigneur Iesus Christ. Nous avons donc (outre ce qui a esté dit) à noter quelle est la fin de ceste liberté, c'est que nous puissions estre comme aleigres et paisibles devant Dieu: car si nous n'avons cela, il est certain que iamais nous ne prendrons courage de luy obéir, et puis nous serons tousiours en trouble, et ne le pourrons invoquer, qui est le principal service qu'il demande et qu'il approuve. Nous voyons donc qu'ici il est question du principal poinct de nostre salut, quand il sera bien entendu. Les Papistes auiourd'huy, quand nous parlons de la liberté Chrestienne, disent que nous ne prétendons que d'abolir toutes ordonnances et traditions de l'Eglise, et que ce nous est tout un moyennant qu'un chacun vive à son appétit, qu'on mange chair tous les iours sans difficulté, que toutes choses semblables soyent mesprisees: mais c'est d'autant que iamais n'ont cognu qu'on ne peut obéir à Dieu, sinon d'une franche volonté. Car qu'on face examen de tous les Papistes, tant qu'il y en a, et des plus dévots, il est certain qu'ils rongent leur frein, quand ils se tormentent et qu'ils travaillent beaucoup pour servir à Dieu: car tout ce qu'ils font n'est que par despit: et s'il leur estoit possible de s'en exempter, ils le feroyent très volontiers. Au reste quand ils ont ainsi tracassé en leurs folles devotions, ils se font accroire que Dieu se doit contenter de cela: mais si on leur remonstre qu'ils ne peuvent rien faire qui soit accepté de Dieu, et cependant, encores que leurs oeuvres fussent bonnes, qu'elles ne méritent rien devant luy, alors qu'on leur verra desgorger leur venin (comme ils font), qu'ils blasphèment à l'encontre de Dieu, sinon qu'on leur face accroire que par leurs mérites ils font merveilles. Quoy qu'il en soit, iamais ne peuvent cognoistre et ne peuvent gouster que c'est d'obéir à Dieu. Et pourquoy? car ils n'entendent pas que c'est d'estre paisibles: c'est à sçavoir qu'ils offrent à Dieu d'un franc courage ce qu'ils font, et qu'ils sçachent que cela est accepté de luy, voire d'autant qu'il les traitte humainement et les supporte comme ses enfans. Les Papistes ne cognoissent point cela: il ne se faut donc point esbahir s'ils trouvent si estrange que nous combations pour ceste liberté, car ils ne sçavent que c'est. Or tant y a que ceci n'est point dit sans cause de sainct Paul: et par ces mots nous voyons combien ceste liberté est précieuse, et que ce n'est pas une chose à mespriser. Car Iesus Christ ne s'est pas ioué en sa mort et passion, quand il s'est offert à Dieu son Père, c'a esté pour faire un ouvrage qui surmonte en excellence et dignité la creation du ciel et de la terre. Or si ainsi est que S. Paul ameine ceste liberté pour~un fruict excellent qui nous a esté acquis par la mort et passion de nostre Seigneur Iesus Christ, il faut bien que ce soit une chose haute et précieuse que ceste liberté dont il parle. Et pour comprendre quelle est sa nature et vertu, il faut que nous apprenions de nous recueillir à Dieu, quand on nous en parle. Exemple: si on nous impose quelques loix ou nécessité de faire telle chose, et bien, quant aux hommes cela n'empesche pas que nous ne soyons libres devant Dieu : car ce qui est de la police on le défendra ou commandera, pour ce que cela tourneroit au dommage commun, ou bien que telle chose soit requise, et qu'il faut

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diateur à Dieu son Père. Nous avons déclaré<br />

quant et quant pourquoy sa<strong>in</strong>ct Paul parle ici<br />

d'une semence serv<strong>il</strong>e et franche: c'est pour ce<br />

que ceux qui cerchent leur iustice en leurs vertus<br />

s'aliènent de nostre Seigneur Iesus Christ et de<br />

sa grace. Car par ce moyen <strong>il</strong>s s'obligent à une<br />

chose impossible, c'est de satisfaire à Dieu en observant<br />

ses commandemens. Or <strong>il</strong> y a une telle<br />

faiblesse en nous que nul ne se pourra acquitter<br />

du mo<strong>in</strong>dre article de la Loy: tant s'en faut qu'en<br />

tout et partout nous puissions venir à la perfection<br />

laquelle nous est là monstree. Et vo<strong>il</strong>à pourquoy<br />

sa<strong>in</strong>ct Paul conclud ma<strong>in</strong>tenant qu'<strong>il</strong> nous faut<br />

tenir en la liberté qui nous a esté acquise par<br />

nostre Seigneur Iesus Christ. Or <strong>il</strong> est certa<strong>in</strong><br />

qu'<strong>il</strong> traitte ici des ceremonies de la Loy: mais <strong>il</strong><br />

nous faut tousiours venir à la source et au but<br />

pr<strong>in</strong>cipal. Car s'<strong>il</strong> n'estoit question que de garder<br />

un iour de feste, et de s'abstenir de manger quelque<br />

viande, cela ne seroit pas de si grand pois<br />

qu'<strong>il</strong> en fallust esmouvoir telles contentions en<br />

l'Eglise. Mais sa<strong>in</strong>ct Paul ne s'est pas amusé à<br />

ce qui estoit frivole et de petite consequence: <strong>il</strong> a<br />

regardé à la doctr<strong>in</strong>e; <strong>il</strong> a regardé que si on veut<br />

attacher les hommes à quelle nécessité d'apporter<br />

ceci ou cela, c'est les exclurre d'espérance de salut:<br />

car s'<strong>il</strong> me faut sur pe<strong>in</strong>e de péché mortel garder<br />

une chose: me vo<strong>il</strong>à constitué transgresseur quand<br />

i'auray fa<strong>il</strong>li, et n'y a po<strong>in</strong>t de remède. Car Dieu<br />

est mon iuge, et me faudra venir à conte, et n'y<br />

a nul moyen de me racheter. Or <strong>il</strong> est vray que<br />

nous sommes tous suiets à observer la Loy: mais<br />

cependant <strong>il</strong> y a le remède, c'est qu'en nos deffauts<br />

nous recourons à nostre Seigneur Iesus Christ, lequel<br />

a esté assuietti à la Loy: à f<strong>in</strong> de nous acquérir<br />

liberté: lequel a porté nostre malediction, à<br />

f<strong>in</strong> que nous en fussions affranchis. Ma<strong>in</strong>tenant si<br />

on impose quelque nécessité pour dire que de faire<br />

ceci ou cela soit péché, vo<strong>il</strong>à nostre Seigneur Iesus<br />

Christ qui ne nous servira plus du remède que<br />

nous avons dit. Il faudra donc que nous soyons<br />

plongez en nostre malediction sans en estre aucunement<br />

relevez. A<strong>in</strong>si ce n'est po<strong>in</strong>t sans cause que<br />

sa<strong>in</strong>ct Paul exhorte les Galatiens à tenir bon, et<br />

ne se po<strong>in</strong>t laisser assuiettir: car par ce moyen <strong>il</strong><br />

dit qu'<strong>il</strong>s seront privez d'un bien <strong>in</strong>estimable, voire<br />

iusqu68 à estre decheus de la grace de Dieu, et<br />

séparez de nostre Seigneur Iesus Christ, là où gist<br />

tout nostre salut et félicité.<br />

Ma<strong>in</strong>tenant pour mieux comprendre le sens de<br />

sa<strong>in</strong>ct Paul, et recue<strong>il</strong>lir aussi le fruict qui nous<br />

est offert en ce passage, notons qu'en ce mot de<br />

liberté, qu'<strong>il</strong> s'entend que nous puissions chem<strong>in</strong>er<br />

devant Dieu avec ple<strong>in</strong>e confiance qu'<strong>il</strong> nous sera<br />

tousiours propice-' et au reste que si nous sommes<br />

coulpables de beaucoup de fautes, qu'elles nous<br />

Calvi/ni opera. Vol. L.<br />

seront quittées au nom de nostre Seigneur Iesus<br />

Christ. Davantage qu'<strong>il</strong> n'est po<strong>in</strong>t en la puissance<br />

des hommes de nous brider ni tenir captifs: mais<br />

qu'<strong>il</strong> nous doit suffire de nous rendre obeissans à<br />

nostre Dieu, voire non pas encores d'une façon<br />

serv<strong>il</strong>e et contra<strong>in</strong>te, mais comme les enfans se<br />

rendent suiets à leur père, sçachans bien que le<br />

père ne les voudra po<strong>in</strong>t traitter à la rigueur.<br />

Vo<strong>il</strong>à qu'emporte ce mot de liberté dont S. Paul<br />

use. Mais à f<strong>in</strong> que ceste briefveté ne soit obscure,<br />

ie declareray le tout plus au long: cependant que<br />

nous sommes en doute: si Dieu nous aime, ou s'<strong>il</strong><br />

nous hait, <strong>il</strong> y aura tousiours torment et <strong>in</strong>quietude<br />

en nos consciences, et seront là tenus comme en<br />

prison. Il n'y aura donc nulle franchise en nos<br />

âmes, iusques à ce que nous ayons cognu et que<br />

nous soyons bien persu<strong>ad</strong>ez que Dieu nous est<br />

propice, et qu'<strong>il</strong> nous reçoit en son amour et en<br />

sa grace, combien que nous n'en soyons pas dignes.<br />

Or <strong>il</strong> est impossible d'avoir nulle certitude, s<strong>in</strong>on<br />

que tousiours nous ayons devant les yeux nostre<br />

quittance qui nous a esté faite en la mort et passion<br />

de nostre Seigneur Iesus Christ. Pourquoy?<br />

comme i'ay desia dit, nous sommes redevables à<br />

Dieu en beaucoup de sortes, voire <strong>in</strong>f<strong>in</strong>ies. Car<br />

nous sommes obligez à garder sa Loy, et nous<br />

fa<strong>il</strong>lons cent fois le iour, voire sans y penser. Apres<br />

<strong>il</strong> y a des cheuttes bien lourdes. Quoy qu'<strong>il</strong> en soit,<br />

nous ne pouvons pas nous asseurer de l'amour<br />

de Dieu, s<strong>in</strong>on que nous soyons acquittez envers<br />

luy de l'obligation de mort éternelle en laquelle<br />

nous sommes detenus.<br />

Or nous obtenons un tel bien, quand nous<br />

sommes persu<strong>ad</strong>ez par l'Evang<strong>il</strong>e que le sang de<br />

nostre Seigneur Iesus Christ a esté espandu pour<br />

nous laver de toutes nos macules, et que sa mort<br />

nous est un sacrifice pour appaiser l'ire de Dieu,<br />

et effacer la memoire de toutes nos offenses et <strong>in</strong>iquitez.<br />

Vo<strong>il</strong>à donc comme nous sommes affranchis,<br />

c'est en cognoissant que Dieu nous reçoit à merci<br />

au nom de nostre Seigneur Iesus Christ, et que<br />

nos fautes et péchez ne empescheront po<strong>in</strong>t que<br />

tousiours nous ne trouvions grace devant luy, et<br />

que nous n'y ayons accès privé comme enfans<br />

envers leurs pères. Il y a pour le second, que<br />

nous ne soyons po<strong>in</strong>t agitez de costé et d'autre<br />

pour faire scrupule de tout ce que les hommes<br />

auront <strong>in</strong>venté en leur teste: mais qu'<strong>il</strong> nous<br />

suffise de chem<strong>in</strong>er selon la parole de Dieu, sçachans<br />

au reste que nos consciences sont libres, si<br />

les hommes commandent, s'<strong>il</strong>s défendent, que cela<br />

ne nous soit rien, ie di quant au regime spirituel<br />

de nos âmes: car <strong>il</strong> n'est po<strong>in</strong>t ici question de la<br />

police, ne de la vie commune des hommes : <strong>il</strong> est<br />

question de nostre salut. A<strong>in</strong>si dono toutes choses<br />

nous doivent estre libres, quand elles ne nous sont<br />

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