commentariüs in epistolam pauli ad corinthios il - Archive ouverte ...

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que si nous estjpns persécutez en nos corps: car
celuy qui nous coupera la gorge, et mesmes qui
nous fera tous les tormens qu'il est possible : comme
nous voyons que les ennemis de l'Evangile ne se
peuvent auiourd'huy rassasier en leur rage qu'ils
ont contre nos poures frères en tortures, en petis
feux, en coupures de langues et choses semblables:
quand donc nous serions ainsi tormentez, que cela
ne nous soit point si dur, que quand nous verrons
le nom de Dieu èstre deschiré par pieces et mis
en opprobre par les meschants. Et pourquoy?
Car ils nous coupent la gorge, non seulement pour
nous priver de ceste vie caduque et transitoire:
mais pour nous aliener du royaume des cieux. Car
sitost que la doctrine de Dieu est corrompue, la
viande est convertie en poison, la vie en mort, et
la clarté en ténèbres. Ainsi donc que nous soyons
advertis et exhortez par ce passage de sainct Paul
de ne point estre si addonnez à la terre et à ce
monde, que tousiours nous n'ayons nos esprits et nos
sens eslevez à ce bien inestimable qui nous est
offert par l'Evangile, et que nous combattions pour
ceste querelle plus que nostre vie propre. Car de
faict un million de vies, telles que nous les avons
ici bas, ne peuvent pas estre accomparees à ceste
éternité celeste qui nous est promise en nostre Seigneur
Iesus Christ.
Voilà donc en quoy il nous faut exercer: et
ne pourrons point excéder mesure, quand nous
serons passionnez, voyans les meschans blasphemer
ainsi à l'encontre. de Dieu, et qui taschent par
leurs astuces et articifices de pervertir et falsifier
la doctrine en laquelle seule nous vivons spirituellement.
Et au reste notons aussi ce que sainct Paul
adiouste en la fin pour la conclusion, que tous ceux
qui se vantent ainsi auiourd'huy estre de l'Eglise,
et mesmes qui ont le titre de primogeniture, seront
deschassez comme enfans bastards. Ne nous abusons
point donc à toutes ces pompes qui sont entre ceux
qui bataillent contre la pure vérité de Dieu, pour
se maintenir en leur tyrannie par force, par persecutions,
par vanteries ou choses semblables: mais
GALATES. Chap. V, v. 1—3.
Nous avons veu ci dessus que pour avoir estât
permanent en l'Eglise, il nous faut estre fondez
sur nostre Seigneur Iesus Christ: car plusieurs se
vantent d'estre enfans de Dieu, qui neantmoins ne
TRENTEÜNIEME SERMON.
attendons la fin, c'est à sçavoir qu'ils seront retranchez
: car ils ne sont point héritiers. Us
pourront bien habiter en la maison, comme il est
dit que l'Antéchrist sera assis au temple de Dieu:
mais si est-ce qu'il faudra qu'ils en soyent raclez
comme ordure et pollution. Et si cela n'est devant
les hommes, et qu'il nous soit encores auiourd'huy
caché, que nous attendions que Dieu manifeste sa
vérité plus à plein, et que nostre Seigneur Iesus
confonde son ennemi par l'Esprit de sa bouche et
par la vertu' de sa parole. Voilà donc comme il
nous faut estre conformez en constance invincible,
combien qu'auiourd'huy nous soyons mesprisez et
en opprobre, que nous ne laissions pas de persister
en la saincte vocation de nöstre Dieu, sçachans
que nous ne serons pas frustrez, estans appuyez
sur la doctrine de l'Evangile, estans là arrestez
du tout, iusques à ce que Dieu descouvre ce qui
nous est maintenant caché, et que nous soyons
vrayement recueillis à soy, et que nous cognoissions
que ce n'a pas esté en vain que nous avons esté
enseignez en sa pure parole, renonçans à toutes
les fantasies des hommes, et ne cerohant vie sinon
en la semence par laquelle nous avons esté régénérez,
et en ceste pasture par laquelle nous sommes substantez
et nourris iusques en la fin.
Or nous nous prosternerons devant la' maiesté
de nostre bon Dieu, en cognoissance de nos fautes,
le priant qu'il nous les face tellement sentir que
ce soit pour nous amener à une vraye repentance,
pour gémir continuellement devant sa maiesté, et
recevoir telle confusion sur nous, que toutesfois
nous ne doutions point qu'il ne nous accepte au
nom de nostre Seigneur Iesus Christ, et que nous
n'ayons tousiours la remission de nos péchez toute
certaine, quand nous la cercherons avec une vraye
foy, sans en décliner ni à dextre, ni à gauche:
mais suivant le chemin qu'il nous a monstre, comme
nous ne pourrons point faillir quand nous aurons
le soleil de iustice qui nous esclaire. Que non
seulement il nous face ceste grace, mais aussi à tous
peuples et nations de la terre etc.
sont pas engendrez de la vraye semence qui emporte
discretion, par laquelle Dieu nous avoué et
recognoist pour ses enfans. Il faut donc retenir la
pure doctrine de l'Evangile, si nous voulons estre
vrayement unis à nostre Seigneur Iesus Christ, à
fin qu'il nous conioigne comme noBtre chef et me-