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617 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 618 c'est merveilles que ceux qui font ainsi des enragez quand on les reprend, qui se tempestent et grincent les dents, que ceux là neantmoins, s'ils entrent en eux, que maugré qu'ils en ayent se condamneront tousiours, mais tant y a qu'ils aiment mieux faire des forcenez à l'encontre de Dieu, le despiter en tout et par tout, que de passer condamnation pour s'humilier. Voici donc le moyen que nous avons à observer, c'est que si on nous redargue, nous escoutions ceux qui nous pourront faire entrer en conte. Et surtout, que nous regardions à ce qui est en nous, et où le trouveronsnous? escrit et engravé en nos consciences: et encores que nous ne le sentions pas du tout, tenons nous suspects: car nul n'est iuge competant en sa cause propre (comme on dit), il est vray que Dieu nous fait desia iuger en partie, mais tant y a qu'encores nous faut-il plustost accepter la condamnation que nous n'appercevons pas, que de nous rebecquer sans avoir bien poisé à la vérité trente fois, si nous sommes coulpables ou non. Mais il y en a beaucoup qui sont bien aises de clorre les yeux, ou de se les bander, pour ne point voir leur turpitude, quand on les vient soliciter à repentance, ils s'e8carmouchent du premier coup, et se sont-ils ainsi débauchez? c'en est fait, il n'y a plus nulle audience: qu'ils soyent convaincus cent fois, ce ne leur est rien. Ils n'en font que torcher leur bouche: car ils se veulent tousiours Justifier, et encores qu'ils soyent ridicules iusques aux petis enfans, ce leur est tout un, encores font-ils gloire d'estre ainsi endurcis en leurs vilenies et ordures. Gardons bien donc de nous plonger en telle obstination: mais en iugeant à la vérité et sans feintise de nos vices, qu'aussi nous ayons un esprit d'humilité pour nous assuiettir et pour abbatre tout orgueil en nous, à fin qu'il n'y ait rien qui nous empesche que tousiours nous ne confessions librement que nous avons failli. Voilà en somme ce que nous avons à retenir de ce passage. Or on pourroit trouver estrange de ce que sainct Paul dit, que les Gàlatiens Vavoyent receu comme un Ange de Dieu, voire comme Iesus Christ. Car quelque perfection de saincteté qu'il eust, si est-ce qu'il ne se pouvoit pas accomparer aux Anges, comme nous voyons qu'il en parle au septième chapitre des Romains, là où il confesse qu'il est miserable, et se declare comme un poure homme captif et esclave en ce monde, sous la servitude de peohé: combien que sainct Paul eust un zèle ardent de servir Dieu, toutesfois il cognoist qu'il ne fait que trainer les iambes, et qu'il y a beaucoup d'infirmitez en luy qui le retardent, et ici il dit qu'il a esté receu comme un Ange, voire et ne se contente pas de cela, mais il adiouste, comme Iesus Christ, lequel, comme nous sçavons, est le vray j fils de Dieu, le Roy souverain qui a l'empire sur toutes creatures. Mais ici il n'est point question de la vie de sainct Paul, ne de quelque dignité qu'il prétende en sa personne. Il regarde seulement à la doctrine. Il dit en premier lieu qu'il a esté receu comme un Ange de Dieu. Et pourquoy non? Gar ce titre là aussi est attribué à tous ceux qui ont eu la charge de porter la doctrine de la Loy, et par plus forte raison de l'Evangile: car c'est là où Dieu desploye sa vertu et maiesté beaucoup plus qu'il n'avoit fait anciennement sous la Loy. D'autant donc que Dieu ordonne les hommes mortels pour parler en son nom et authorité, il faut bien qu'ils soyent recognus comme ses Anges, c'est à dire messagers: car le mot d'Ange n'emporte autre chose. Et de faiot, que seroit-ce de la doctrine que nous oyons, si elle ne procedoit de Dieu ? Il vaudroit beaucoup mieux que nous fussions muets saos pouvoir parler, et que les auditeurs ne vissent goutte, que d'escouter un homme qui parle, et cependant qu'il ne soit pas envoyé de Dieu : car le principal hommage que Dieu demande de nous, c'est que nous luy facions silence, que nous escoutions sa parole en luy attribuant toute authorité, nous nous tenions là bridez et captifs, comme sous le sceptre royal auquel il nous veut assuiettir. Or ai une creature usurpe cela à soy, que sera-ce? Ainsi donc notons bien que non sans cause sainct Paul s'accompare à un Ange, quand il est question de la doctrine. Et pourquoy? car il sçait bien qu'il ne l'a voit pas forgée en sa teste: mais qu'il la tenoit de Dieu. Et voilà pourquoy aussi il adiouste comme Iesus Christ. Car de faict nostre Seigneur Iesus Christ veut qu'on reçoive ceux qu'on constitue ses ministres comme s'il estoit ici en forme visible au ' milieu de nous. Qui vous escoute, il m'escoute. Or là, il est certain qu'il n'a point voulu faire des idoles, quand il a establi ses Apostres et ceux qui devoyent estre ministres de sa parole. Il n'a pas voulu qu'ils fussent adorez en son lieu : car il n'est pas question mesmes de donner ceste authorité-là aux Anges de Paradis: et que sera-ce donc de nous qui ne sommes que fange et pourriture? Or nostre Seigneur Iesus Christ n'a pas regardé quels sont les hommes: mais il a voulu magnifier sa parole, à fin que tous s'assuiettissent à icelle. Combien donc que nous soyons comme des pots de terre fragiles, voire cassez, que nous soyons de nulle valeur, tant y a que ce thresor de l'Evangile que nous portons, ne doit point estre mesprisé pourtant. Et ainsi quand la parole de Dieu nous est preschee purement, c'est comme s'il habitoit au milieu de nous, qu'il nous apparust en personne, et faut que nous donnions approbation de la crainte, de l'a mour et de l'obéissance que noua luy portons, rece-

619 SERMONS 620 vans sa parole, combien qu'elle procède d'an homme mortel. Et au reste cognoissons quand nous desdaignerons l'Evangile BOUS ombre que nous alléguerons que ceux qui parlent à nous ne sont ne rois ne princes pardessus nous, il est certain que oeste rebellion-là s'adresse à nostre Seigneur Iesus Christ: Qui vous mesprise (dit-il), il me mesprise: qui vous reiette, il me reiette. Et ceci est bien à noter: car nous voyons que sous ombre des personnes auiourd'huy la parole de Dieu sera vilipendée, tant que c'est un horreur, et tous ceux qui ne voudront point estre reprins auront ceste réplique incontinent en la bouche, et qui estes vous? à sçavoir si vous estes mon prince? Voire comme si Dieu n'avoit pas la supériorité pardessus nous, et qu'il ne peut parler par la bouche de ses serviteurs. Un prince envoyera bien un officier, ou un tel homme qu'il voudra choisir, et encores qu'il ne soit de nulle qualité, si voudra-il qu'on le reçoive sans aucune doute, et on le fera aussi. Et quand Dieu qui a le souverain empire pardessus nous, et qui a toute supériorité pardessus les royaumes et principautez de ce monde, que cestui là nous envoyé ses serviteurs lesquels il avoue et veut qu'on les escoute, si cependant nous les desdaignons, et que pour le regard de leurs personnes nous ne tenions conte du message qui est envoyé par eux, où est-ce aller? et puis on allègue, et comment? cestui-là est-il Dieu? Si un homme porte fidèlement la parole de Dieu, et qu'il declare que quiconque la mesprise, il s'adresse à Dieu et qu'il s'esleve contre luy, et quoy? celuy-là se fait Dieu, voire comme si Dieu ne pouvoit parler par ceux qu'il a constituez ses instrumens: car comme i'ay dit, malheur sur nous si nous apportons nos «inventions. Il vaudrait mieux que nous fussions cent fois abysmez que de monter iamais en chaire, si ce n'estoit pour fidèlement exposer la volonté de Dieu, et que nous tenions de luy ce qu'il nous a commandé et que nous le puisions de la pure fontaine de sa parole: ne faut-il pas que cela soit déclaré? Pensons nous que Dieu puisse estre despouillé de ce qui luy est propre, c'est à sçavoir de sa vérité? non, ce sont choses inseparables. Ainsi que nous détestions ces blasphemes là comme vilains, quand on dira, O celui qui parle se veut faire Dieu: s'il demande qu'on l'escoute sans contredit, voire quand il aura ceste certitude en soy de n'apporter rien qui ne soit de Dieu, c'est bien raison qu'il face valoir l'authorité de son maistre. Ainsi donc que nous ne ayons nulle accointance avec toutes ces gens profanes: mais que nous portions telle reverence à nostre Dieu, qu'encores que ceux qui parlent en son nom soyent contemptibles, que nous ne laissions pas toutesfois en vraye humilité de foy d'obéir à ce qu'ils nous proposent. Or cependant il faut aussi discerner entre ceux qui faussement prennent le nom de Dieu et en font une vaine couverture, et ceux qui sont fidèles dispensateurs de sa parole, laquelle il leur a commise. Voilà le Pape qui n'a pas honte avec toute sa canaille de dire, qui vous escoute, il m'escoute, et qui vous reiette, il me reiette, et amené ce passage à fin d'estre authorité: mais ceux qui voudront estre receus comme Anges, il faut qu'ils facent office d'Anges, c'est à dire qu'ils soyent vrayement messagers de Dieu, au nom de nostre Seigneur Iesus Christ qui les a envoyez, et qu'ils tiennent tout de luy: que vrayement .ils le servent, et qu'ils ne cerchent en rien leur maistrise: mais que tousiours il soit le pasteur de l'Eglise, et que les brebis de son troupeau oyent sa voix pour suyvre partout où ils les appellent: mais ceux qui sont faussaires et qui pervertissent la vérité, ceux qui usurpent maistrise pour obscurcir la parole de Dieu, il faut bien qu'on les tienne tels qu'ils sont: et cela a esté monstre par ce que i'ay dit du commencement: c'est à sçavoir que nostre Seigneur Iesus Christ a prononcé qu'il veut qu'on escoute ceux qui viendront en son nom, comme si luymesmes parloit en personne: qu'en cela il n'a point voulu faire des idoles entre les hommes, à fin que ceux qui avoyent lar charge de parler en son nom fussent eslevez pour avoir quelque tyrannie: mais il a voulu que sa parole fust receuë en toute reverence et sans contredit, et quand sainct Paul dit ici qu'il a esté receu comme un Ange, voire comme Iesus Christ, c'est d'autant qu'il n'est point venu en son nom, mais qu'il s'est estudié de purement annoncer la grace de Dieu, et faire que Iesus Christ fust suyvi, et qu'on se rengeast à luy seul, qu'il eust l'authorité qui luy appartient, que l'Evangile fust receu sans contredit, et qu'il apportast le fruict tel qu'il doit produire: à sçavoir qu'il soit la vertu de Dieu en salut à tous croyans, comme il en est parlé au commencement de l'Epistre aux Romains. Or nous nous prosternerons devant la maiesté de nostre bon Dieu, en cognoissance de nos fautes, le priant de nous les faire tellement sentir, que de plus en plus nous soyons induits à repentance, et qu'il luy plaise nous supporter en nos infirmitez, iuBques à ce qu'il nous en ait despouillez du tout, et nous ait tellement renouveliez à son image, qu'il n'y ait plus que pureté en nous et que sa . gloire y apparoisse : et que de plus en plus nous bataillions tellement contre nos vices qu'ils soyent anéantis en nous, et qu'il nous remplisse des graces de son sainct Esprit: en sorte que nous puissions y attirer les autres: à fin que chacun d'un commun accord nous taschions de servir à sa gloire et de nous y dédier du tout. Ainsi* nous dirons tous, Dieu tout puissant, Père celeste etc.

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vans sa parole, combien qu'elle procède d'an homme<br />

mortel. Et au reste cognoissons quand nous desdaignerons<br />

l'Evang<strong>il</strong>e BOUS ombre que nous alléguerons<br />

que ceux qui parlent à nous ne sont ne<br />

rois ne pr<strong>in</strong>ces pardessus nous, <strong>il</strong> est certa<strong>in</strong> que<br />

oeste rebellion-là s'<strong>ad</strong>resse à nostre Seigneur Iesus<br />

Christ: Qui vous mesprise (dit-<strong>il</strong>), <strong>il</strong> me mesprise:<br />

qui vous reiette, <strong>il</strong> me reiette. Et ceci est bien à<br />

noter: car nous voyons que sous ombre des personnes<br />

auiourd'huy la parole de Dieu sera v<strong>il</strong>ipendée,<br />

tant que c'est un horreur, et tous ceux<br />

qui ne voudront po<strong>in</strong>t estre repr<strong>in</strong>s auront ceste<br />

réplique <strong>in</strong>cont<strong>in</strong>ent en la bouche, et qui estes<br />

vous? à sçavoir si vous estes mon pr<strong>in</strong>ce? Voire<br />

comme si Dieu n'avoit pas la supériorité pardessus<br />

nous, et qu'<strong>il</strong> ne peut parler par la bouche de ses<br />

serviteurs. Un pr<strong>in</strong>ce envoyera bien un officier,<br />

ou un tel homme qu'<strong>il</strong> voudra choisir, et encores<br />

qu'<strong>il</strong> ne soit de nulle qualité, si voudra-<strong>il</strong> qu'on le<br />

reçoive sans aucune doute, et on le fera aussi. Et<br />

quand Dieu qui a le souvera<strong>in</strong> empire pardessus<br />

nous, et qui a toute supériorité pardessus les<br />

royaumes et pr<strong>in</strong>cipautez de ce monde, que cestui<br />

là nous envoyé ses serviteurs lesquels <strong>il</strong> avoue et<br />

veut qu'on les escoute, si cependant nous les desdaignons,<br />

et que pour le regard de leurs personnes<br />

nous ne tenions conte du message qui est envoyé<br />

par eux, où est-ce aller? et puis on allègue, et<br />

comment? cestui-là est-<strong>il</strong> Dieu? Si un homme<br />

porte fidèlement la parole de Dieu, et qu'<strong>il</strong> declare<br />

que quiconque la mesprise, <strong>il</strong> s'<strong>ad</strong>resse à Dieu et<br />

qu'<strong>il</strong> s'esleve contre luy, et quoy? celuy-là se fait<br />

Dieu, voire comme si Dieu ne pouvoit parler par<br />

ceux qu'<strong>il</strong> a constituez ses <strong>in</strong>strumens: car comme<br />

i'ay dit, malheur sur nous si nous apportons nos<br />

«<strong>in</strong>ventions. Il vaudrait mieux que nous fussions<br />

cent fois abysmez que de monter iamais en chaire,<br />

si ce n'estoit pour fidèlement exposer la volonté de<br />

Dieu, et que nous tenions de luy ce qu'<strong>il</strong> nous a<br />

commandé et que nous le puisions de la pure fonta<strong>in</strong>e<br />

de sa parole: ne faut-<strong>il</strong> pas que cela soit déclaré?<br />

Pensons nous que Dieu puisse estre despou<strong>il</strong>lé<br />

de ce qui luy est propre, c'est à sçavoir<br />

de sa vérité? non, ce sont choses <strong>in</strong>separables.<br />

A<strong>in</strong>si que nous détestions ces blasphemes là comme<br />

v<strong>il</strong>a<strong>in</strong>s, quand on dira, O celui qui parle se veut<br />

faire Dieu: s'<strong>il</strong> demande qu'on l'escoute sans contredit,<br />

voire quand <strong>il</strong> aura ceste certitude en soy<br />

de n'apporter rien qui ne soit de Dieu, c'est bien<br />

raison qu'<strong>il</strong> face valoir l'authorité de son maistre.<br />

A<strong>in</strong>si donc que nous ne ayons nulle acco<strong>in</strong>tance<br />

avec toutes ces gens profanes: mais que nous portions<br />

telle reverence à nostre Dieu, qu'encores que<br />

ceux qui parlent en son nom soyent contemptibles,<br />

que nous ne laissions pas toutesfois en vraye<br />

hum<strong>il</strong>ité de foy d'obéir à ce qu'<strong>il</strong>s nous proposent.<br />

Or cependant <strong>il</strong> faut aussi discerner entre ceux<br />

qui faussement prennent le nom de Dieu et en<br />

font une va<strong>in</strong>e couverture, et ceux qui sont fidèles<br />

dispensateurs de sa parole, laquelle <strong>il</strong> leur a commise.<br />

Vo<strong>il</strong>à le Pape qui n'a pas honte avec toute<br />

sa cana<strong>il</strong>le de dire, qui vous escoute, <strong>il</strong> m'escoute,<br />

et qui vous reiette, <strong>il</strong> me reiette, et amené ce<br />

passage à f<strong>in</strong> d'estre authorité: mais ceux qui<br />

voudront estre receus comme Anges, <strong>il</strong> faut qu'<strong>il</strong>s<br />

facent office d'Anges, c'est à dire qu'<strong>il</strong>s soyent<br />

vrayement messagers de Dieu, au nom de nostre<br />

Seigneur Iesus Christ qui les a envoyez, et qu'<strong>il</strong>s<br />

tiennent tout de luy: que vrayement .<strong>il</strong>s le servent,<br />

et qu'<strong>il</strong>s ne cerchent en rien leur maistrise: mais<br />

que tousiours <strong>il</strong> soit le pasteur de l'Eglise, et que<br />

les brebis de son troupeau oyent sa voix pour<br />

suyvre partout où <strong>il</strong>s les appellent: mais ceux qui<br />

sont faussaires et qui pervertissent la vérité, ceux<br />

qui usurpent maistrise pour obscurcir la parole de<br />

Dieu, <strong>il</strong> faut bien qu'on les tienne tels qu'<strong>il</strong>s sont:<br />

et cela a esté monstre par ce que i'ay dit du<br />

commencement: c'est à sçavoir que nostre Seigneur<br />

Iesus Christ a prononcé qu'<strong>il</strong> veut qu'on escoute<br />

ceux qui viendront en son nom, comme si luymesmes<br />

parloit en personne: qu'en cela <strong>il</strong> n'a po<strong>in</strong>t<br />

voulu faire des idoles entre les hommes, à f<strong>in</strong> que<br />

ceux qui avoyent lar charge de parler en son nom<br />

fussent eslevez pour avoir quelque tyrannie: mais<br />

<strong>il</strong> a voulu que sa parole fust receuë en toute reverence<br />

et sans contredit, et quand sa<strong>in</strong>ct Paul dit<br />

ici qu'<strong>il</strong> a esté receu comme un Ange, voire comme<br />

Iesus Christ, c'est d'autant qu'<strong>il</strong> n'est po<strong>in</strong>t venu<br />

en son nom, mais qu'<strong>il</strong> s'est estudié de purement<br />

annoncer la grace de Dieu, et faire que Iesus<br />

Christ fust suyvi, et qu'on se rengeast à luy seul,<br />

qu'<strong>il</strong> eust l'authorité qui luy appartient, que l'Evang<strong>il</strong>e<br />

fust receu sans contredit, et qu'<strong>il</strong> apportast le<br />

fruict tel qu'<strong>il</strong> doit produire: à sçavoir qu'<strong>il</strong> soit la<br />

vertu de Dieu en salut à tous croyans, comme <strong>il</strong> en est<br />

parlé au commencement de l'Epistre aux Roma<strong>in</strong>s.<br />

Or nous nous prosternerons devant la maiesté<br />

de nostre bon Dieu, en cognoissance de nos fautes,<br />

le priant de nous les faire tellement sentir, que de<br />

plus en plus nous soyons <strong>in</strong>duits à repentance, et<br />

qu'<strong>il</strong> luy plaise nous supporter en nos <strong>in</strong>firmitez,<br />

iuBques à ce qu'<strong>il</strong> nous en ait despou<strong>il</strong>lez du tout,<br />

et nous ait tellement renouveliez à son image,<br />

qu'<strong>il</strong> n'y ait plus que pureté en nous et que sa<br />

. gloire y apparoisse : et que de plus en plus nous<br />

bata<strong>il</strong>lions tellement contre nos vices qu'<strong>il</strong>s soyent<br />

anéantis en nous, et qu'<strong>il</strong> nous remplisse des graces<br />

de son sa<strong>in</strong>ct Esprit: en sorte que nous puissions<br />

y attirer les autres: à f<strong>in</strong> que chacun d'un commun<br />

accord nous taschions de servir à sa gloire<br />

et de nous y dédier du tout. A<strong>in</strong>si* nous dirons<br />

tous, Dieu tout puissant, Père celeste etc.

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