commentariüs in epistolam pauli ad corinthios il - Archive ouverte ...

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nous la discernions de toutes fausses doctrines, et
de toutes les subtilitez curieuses des hommes: et
que nostre Seigneur Iesus Christ domine par dessus
nous, qu'il nous retienne: qu'il nous possède du
tout, et que nous soyons siens, non pas en partie,
ou avec exception, mais en toute intégrité, quand
l'Evangile nous est une fois adressé. Voilà donc
ce que nous avons à retenir pour faire nostre
profit de ce passage, à fin de n'estre point accusez
au dernier iour, combien que Dieu nous ait appelez
à soy, que nous l'ayons délaissé et abandonné, et
que nous luy ayons faussé la promesse, veu que luy
estoit tout appareillé à nous garder la foy qu'il
nous donne, non seulement pour un iour, mais
pour continuer de nous estre tousiours père et sauveur
tant en la vie qu'en la mort.
Or nous nous prosternerons devant la maiesté
de nostre bon Dieu, en cognoissance de nos fautes,
le priant que de plus en plus il nous les face sentir,
et que ce soit pour nous faire tant mieux re-
VINGTSEPTI
GALATES. Chap. IV, v. 11—14.
Nous avons traitté cidevant combien que sainct
Paul- de prime face n'ameine pas un argument qui
semble estre de grand pois ni importance, toutesfois
que ce n'est point sans cause, qu'il dit que sa
peine pourra estre perdue et que tout le fruict de
son labeur périra entre les Galatiens, d'autant
qu'ils observent les iours de festes et les autres
ceremonies de la Loy : car il ne faut point regarder
qu'emporte un iour, ni une espèce de viande, ni
choses semblables: mais la fin pourquoy on s'abstiendra
de manger de quelque viande, ou pourquoy
on gardera certains iours, et les autres ceremonies.
Or nous avons déclaré que par ce moyen, la clarté
de l'Evangile est comme estouffee, voire quasi du
tout esteinte. Car tout cela avoit esté ordonné
anciennement, afin que les Peres fussent nourris
et entretenus en l'espérance du Rédempteur qui
ne leur estoit point encores apparu. Quand nostre
Seigneur Iesus Christ est venu au monde, et a
parfait et accompli tout ce qui estoit requis pour
le salut des hommes, c'est bien deroguer à la perfection
qu'on trouve en luy, quand encores on met
en avant les figures: cest comme si on tendoit un
voile pour empescher qu'il ne fust cognu tel qu'il
est. Davantage il y a l'astriotion, quand on commande
une chose sur peine de péché mortel, les
cognoistre les graces que nous avons reoeuës de
luy, voire quand nous voyons qu'elles nous ont
esté communiquées comme à ceux qui n'en estoyent
pas dignes, que cela nous les face gouster avec un
plus grand désir. Et que par ce moyen nous
mettions peine de iour en iour à nous despouiller
de nos meschantes affections et de tous nos vices,
desquels nous serions abysmez, si n'estoit qu'il y
eust pitié de nous, et qu'il nous fist sentir sa grace,
laquelle il luy plaist de continuer en telle sorte,
que nous ne cerchions sinon de nous réduire pleinement
à luy. Et qu'en attendant que nous parvenions
à la pleine clarté, là où nous le verrons
face à face pour estre transfigurez en sa gloire,
que tousiours il continue à nous monstrer le chemin
de salut, et qu'il nous y face cheminer en vraye
perseverance. Que non seulement il nous face ceste
grace, mais aussi à tous peuples et nations de
la terre etc.
EME SERMON.
poures consciences sont assuietties à une tyrannie
qu'on leur met sus, tellement que Dieu perdt son
authorité et maistrise qu'il a sur nous: car il ne
veut point qu'on face scrupule d'une chose, sinon
d'autant qu'elle nous est commandée par luy. Et
voilà en quoy il veut estre discerné d'avec les
creatures, qu'il ait tout empire pour reigler nostre
vie: que ce qu'il commande soit trouvé bon sans
contredit et nécessaire: que ce qu'il defend soit
aussi reietté, et qu'on n'en face conte ne scrupule:
mais il y a encores plus, qu'en observant les ceremonies
et cuidans mériter envers Dieu, on renonce
à ce qui nous a esté acquis par la mort et passion
de son Fils, d'autant que nostre Seigneur Iesus
Christ nous a acquittez de toutes nos dettes envers
Dieu son Père: non pas pour nous donner licence
de mal faire, mais c'est à fin que nous ayons
nostre refuge à luy seul, quand nous aurons failli,
si nous sommes conveincus d'avoir transgressé la
Loy de Dieu, et que nostre conscience propre nous
redargue, il n'y a autre remède, sinon de nous
presenter à nostre Seigneur Iesus Christ, à fin que
par le mérite de sa mort et passion et par l'effusion
de son sang nous soyons absous devant Dieu pour
estre lavez de toutes nos macules.
En somme sainct Paul declare ici que les
hommes se fourvoyent quand ils cerchent autres
moyens de salut çà et là qu'en Iesus Christ, telle-