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601 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 602 me voici. Voilà Dieu qui magnifie sa grace, à fin que les hommes ne soyent pas si outreouidez de penser qu'ils soyent parvenus à la foy par leur sagesse. Non, dit-il, vous estiez tous en voye de perdition, et n'y a celuy que ie n'aye attiré à moy, comme ayant pitié de vostre misère en laquelle vous estiez plongez: ie me suis donc manifesté: mais le tout est de ma pure grace: car iamaia vous ne m'eussiez cercbé: qui plus est, il n'y a celui qui ne s'eslongnast de plus en plus: car nous sommes non seulement comme bestes errantes: mais comme bestes sauvages et farouches: nous sommes du tout adonnez à rebellion iusques à ce que Dieu nous ait apprivoisez: et qu'il nous ait changez pour estre brebis de son estable, et pour faire office de Pasteur envers nous. Ainsi donc ce n'est point sans cause que sainct Paul corrige ce mot quand il dit vous avez [cognu Dieu: mais plustost (dit-il) vous avez esté cognu de luy, comme s'il disoit que quand nous sommes parvenus à la cognoissance de l'Evangile, il ne faut pas que nous cuidions mieux valoir que les autres: mais que nous sçachions que Dieu nous a prévenus, et que nous fussions péris cent fois plustost en nostre bestise, que de venir à quelque bonne correction, si Dieu ne nous eust du tout changez. Or maintenant nous voyons que peut le franc arbitre, duquel les poures ignorans se glorifient pour obscurcir la grace de Dieu. Il est vray que tous confesseront qu'ils ne peuvent pas estre illuminez que Dieu n'y besongne: mais puis après ils restraignent cela, disans, que ce n'est qu'en partie, et leur semble qu'un chacun y apporte du sien. Or tout cela est ici exclud quand il est dit qu'il n'y a que Dieu seul qui nous cognoisse et qui nous marque, à fin de se declarer à nous et de nous faire approcher de luy. En general donc cognoissons que ce n'est point par nostre dignité que nous ayons obtenu ce bien que l'Evangile nous soit purement presche, et qu'un chacun applicque ceci à sa personne: car si ie cuide avoir ie ne sçay quoy en moy pour estre préféré ni à cestui-ci, ni a cestui-là, c'est comme ravir la louange de Dieu pour me l'usurper. Or ce sacrilege là est insupportable: il nous faut donc revenir à ce que dit sainct Paul en l'autre passage, Et qui est celuy qui te fait excellent? Il parle à ceux qui se prisoyent, estimans avoir en eux quelque vertu et quelque excollence: comme de fait les Corinthiens avoyent des dons spirituels qui pouvoyent estre en reputation entre les hommes. Sainct Paul leur accorde assez qu'ils ont de grandes graces, et qui sont dignes d'estre prisées: mais il leur demande dont leur vient tout cela, et s'ils l'ont acquis, si personne d'eux s'en est rendu capable? Il est bien certain que non. Apprenons donc qu'il ne suffirait pas que la parole de Dieu nous fust preschee, sinon que Dieu besongnast en nous par son S. Esprit, comme l'expérience le monstre, qu'il n'est pas donné à tous. Et qui plus est, encores iamais nul ne s'avisera de cercher la bonne pasture, sinon qu'elle luy soit offerte du costé de Dieu. Ostons donc toute folle imagination de nostre teste, et soyons despouillez de tout orgueil: ne pensons point estre plus habiles que les autres, d'autant que nous avons cognu l'Evangile: mais attribuons ceste louange là à nostre Dieu, que du temps que nous luy tournions le dos, que nous estions comme abysmez cent mille fois en perdition, il nous a regardez et nous a réduits à soy, à fin que quand on nous dit que nous sommes iustifiez par foy, que nous obtenons salut, que nous sçachions que cela vient de pure grace, et que la foy nous est donnée, d'autant que nous ne la pouvons pas acquérir, et confessons avec la poure Agar que nous avons veu celuy qui nous avoit regardé auparavant. Car là nous avons un miroir de tout le genre humain. Ceste poure femme-là est en grande tristesse, abandonnée de chacun, et ne sçait où elle doit aller: mais Dieu a pitié d'elle, et la visite au desert. Là dessus elle confesse que Dieu l'a regardée devant qu'elle pensast à luy. Ainsi donc que nous soyons retenus en crainte et humilité, voyans que la source et le principe de nostre salut c'est que Dieu nous a recognus et marquez du temps qu'il ne nous challoit de luy, et qu'outre l'ignorance, il y avoit un mespris et une telle brutalité, qu'un chacun eust cerché sa ruine et perdition, sinon que nous eussions esté retirez par sa bonté infinie. Voilà en somme ce que nous avons à observer. Or cependant pratiquons la remonstrance qui est ici contenue: c'est puis que Dieu nous a appelez à la pure cognoissance de son Evangile, que nous persistions à cheminer constamment selon la voye qu'il nous propose, comme nous le cognoissons la fontaine vive de tous biens, ainsi qu'il est dit au 2. chap, de Ieremie: si nous allons donc maintenant fouir des cavernes pertuisees, et qui ne puissent tenir une goutte d'eau, n'est-ce pas pleinement renoncer au bien qui nous estoit mis entre mains? Quand un homme verra la viande apprestee pour sa nourriture: et sçait qu'il en peut tirer bonne substance, s'il quitte la table, et qu'il s'en aille cercher des ordures çà et là et des puantises, s'il s'en veut paistre, n'est-il pas digne de s'empoisonner? Ainsi donc en est-il de tous ceux qui ne se contentent pas de la pure doctrine de la Loy de Dieu et de son Evangile. Car voilà la fontaine qui est devant eux, ils y peuvent boire pour en estre pleinement rassasiez, comme il est dit au 55. chap. d'Isaie, et au 5. de
603 SERMONS 604 sainct lean, là dessus ils aiment mieux estre affamez, ou bien se paistre de vent. Ne faut-il pas donc qu'une telle ingratitude soit punie au double, comme sainct Paul en parle ici? Est-il possible que vous retourniez encores à des elemens inutiles et debiles, et qui ne vous peuvent profiter de rien? Or de prime face, il semblerait que sainct Paul fust trop aspre et rude, en parlant ainsi des ceremonies de la Loy: car à la vérité, combien que les ceremonies ayent esté les premiers rudimens (comme on a accoustumé d'enseigner les enfans, commençans par l'ABC), si est-ce toutesfois que nostre Seigneur Iesus Christ a esté là figuré. Il y avoit des promesses pour mener les hommes à salut: car la remission des péchez est le principal bien que nous puissions souhaiter de Dieu, pour ce que par ce moyen là nous sommes reconciliez à luy. Il nous reçoit comme ses enfans, nous le pouvons invoquer en pleine liberté. Voilà donc la vraye et parfaite félicité des hommes, quand leurs péchez leur sont pardonnez. Or ils en avöyent comme un gage en leurs sacrifices anciennement. Quand ils se lavoyent, il y avoit là aussi pleine certitude que Dieu les purifioit, et que leurs macules ne leur estoyent plus imputées: mais plustost qu'ils estoyent receus comme nets et sans aucune tache. Comment donc sainct Paul appelle-il elemens inutiles les choses qui apportent une telle instruction? mesmes il est dit que le patron de tout le Sanctuaire a esté monstre à Moyse, voire un patron celeste: la Loy donc n'a pas esté pour retenir les hommes en quelque ieu, comme si Dieu les eust occupez en des menus fatras: mais sainct Paul aussi n'a point regardé de quoy les ceremonies ont profité et servi anciennement aux Peres. Il n'a sinon monstre que quand nostre Seigneur Iesus Christ est apparu, cela a esté du tout anéanti. Car (comme il le dit au 2. chap, des Colossiens c. 17.) nous n'avons plus les ombres et figures, d'autant que nous possédons auiourd'huy le corps et la substance. Puis qu'ainsi est donc, quand on voudrait mettre en avant les sacrifices et semblables ceremonies de la Loy, on les separeroit de nostre Seigneur Iesus Christ, et qu'est-ce qu'elles seroyent plus? Il n'y auroit nulle vigueur: car si on les veut séparer de Iesus Christ, il est certain que ce n'est plus que menu bagage (comme i'ay dit). Quand donc on a gardé les ceremonies, et qu'elles ont esté appliquées à leur usage legitime, c'estoyent de bons exercices: et les Peres anciens n'ont pas perdu leur temps, pour ce qu'ils ont esté conformez en l'espérance de leur salut, ils ont eu un vray gage de l'amour paternelle de Dieu, ils ont esté amené à nostre Seigneur Iesus Christ, qui est la fontaine de tout bien. Mais quand on s'amusera à garder les cere monies, sans sçavoir pourquoy, il est certain que ce n'est plus que mocquerie: car les Payens ont bien sacrifié, et aucuns n'ont pas eu des idoles, ils ont pensé sacrifier au Dieu créateur du ciel et de la terre: mais tous leurs sacrifices de quoy leur ont-ils servi, sinon de condamnation? car ils avoyent perverti l'ordre de Dieu pour ce qu'ils ne tendoyent pas à nostre Seigneur Iesus Christ. Or donc, ce n'est point sans cause que sainct Paul dit que les ceremonies de la Loy, quand on ne tend point à ce but de cercher tout son bien en nostre Seigneur Iesus Christ, ne sont qu'elemens (dit - il), c'est à dire choses corruptibles de ce monde. Apres, choses où il n'y a nulle vertu, choses sans profit, d'autant que Iesus Christ n'y est point, qui vivifie toutes choses. Et cela est encores tant mieux à observer, à fin que nous ne soyons point trompez: il est dit, qu'anciennement tous ont sacrifié, et qu'ils ont cuidé adorer Dieu: et toutesfois que le service de ceux qui n'ont pas la foy arrestee en Iesus Christ, a esté du tout reprouvé. Car l'Apostre en l'onzième des Hebrieux, a. 4. dit que le sacrifice de Abel n'a esté accepté que par foy. Maintenant donc quand les Payens en sacrifiant ont imaginé que Dieu estoit charnel, et qu'ils pouvoyent s'appointer avec luy par tels moyens, ils se sont amusez à ces choses extérieures, et n'ont point regardé quand nous sommes coulpables, il nous faut avoir un prix plus excellent que nous ne pouvons apporter. Quand nous aurions une centaine de mondes, cela ne suffira point pour effacer un seul delict que nous avons commis devant Dieu. Il faut donc qu'il y ait un sacrifice celeste qui responde pour tous nos péchez. Les Payens n'ont pas regardé à cela: car ils se sont amusez à l'ombre, comme encores auiourd'huy les Turcs et les Iuifs se laveront tant et plus, et soir et matin, et à midi, et tant d'autres ceremonies: là ils confessent qu'ils sont souillez, et qu'il faut bien qu'ils soyent purgez d'ailleurs : mais ils renoncent nostre Seigneur Iesus Christ, qui est la pureté par laquelle nous devons estre tous nettoyez: comme vrayement aussi il a effacé toutes nos souillures. Puis qu'ainsi est donc, tous ceux qui gardent quelques ceremonies, pensans acquérir grace devant Dieu par icelles, non seulement se trompent et se tormentent en vain, et sans aucun fruict: mais il est certain qu'ils provoquent tousiours de plus en plus l'ire de Dieu. Or de nostre costé nous sommes enseignez que nostre Seigneur Iesus Christ a espandu son sang pour le lavement de nos âmes. Si donc nous cerchons puis après une autre purgation, voilà un sacrilege insupportable. Or si sainct Paul a ainsi parlé des ceremonies de la Loy, que sera-ce auiourd'huy de tous ces badinages qui se font en la Papauté? Car voilà les
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me voici. Vo<strong>il</strong>à Dieu qui magnifie sa grace, à<br />
f<strong>in</strong> que les hommes ne soyent pas si outreouidez<br />
de penser qu'<strong>il</strong>s soyent parvenus à la foy par<br />
leur sagesse. Non, dit-<strong>il</strong>, vous estiez tous en voye<br />
de perdition, et n'y a celuy que ie n'aye attiré à<br />
moy, comme ayant pitié de vostre misère en laquelle<br />
vous estiez plongez: ie me suis donc manifesté:<br />
mais le tout est de ma pure grace: car<br />
iamaia vous ne m'eussiez cercbé: qui plus est, <strong>il</strong><br />
n'y a celui qui ne s'eslongnast de plus en plus:<br />
car nous sommes non seulement comme bestes<br />
errantes: mais comme bestes sauvages et farouches:<br />
nous sommes du tout <strong>ad</strong>onnez à rebellion iusques<br />
à ce que Dieu nous ait apprivoisez: et qu'<strong>il</strong> nous<br />
ait changez pour estre brebis de son estable, et<br />
pour faire office de Pasteur envers nous. A<strong>in</strong>si<br />
donc ce n'est po<strong>in</strong>t sans cause que sa<strong>in</strong>ct Paul<br />
corrige ce mot quand <strong>il</strong> dit vous avez [cognu Dieu:<br />
mais plustost (dit-<strong>il</strong>) vous avez esté cognu de luy,<br />
comme s'<strong>il</strong> disoit que quand nous sommes parvenus<br />
à la cognoissance de l'Evang<strong>il</strong>e, <strong>il</strong> ne faut<br />
pas que nous cuidions mieux valoir que les autres:<br />
mais que nous sçachions que Dieu nous a prévenus,<br />
et que nous fussions péris cent fois plustost en<br />
nostre bestise, que de venir à quelque bonne correction,<br />
si Dieu ne nous eust du tout changez.<br />
Or ma<strong>in</strong>tenant nous voyons que peut le franc<br />
arbitre, duquel les poures ignorans se glorifient<br />
pour obscurcir la grace de Dieu. Il est vray que<br />
tous confesseront qu'<strong>il</strong>s ne peuvent pas estre<br />
<strong>il</strong>lum<strong>in</strong>ez que Dieu n'y besongne: mais puis après<br />
<strong>il</strong>s restraignent cela, disans, que ce n'est qu'en<br />
partie, et leur semble qu'un chacun y apporte du<br />
sien. Or tout cela est ici exclud quand <strong>il</strong> est dit<br />
qu'<strong>il</strong> n'y a que Dieu seul qui nous cognoisse et<br />
qui nous marque, à f<strong>in</strong> de se declarer à nous et<br />
de nous faire approcher de luy. En general donc<br />
cognoissons que ce n'est po<strong>in</strong>t par nostre dignité<br />
que nous ayons obtenu ce bien que l'Evang<strong>il</strong>e<br />
nous soit purement presche, et qu'un chacun<br />
applicque ceci à sa personne: car si ie cuide<br />
avoir ie ne sçay quoy en moy pour estre préféré<br />
ni à cestui-ci, ni a cestui-là, c'est comme ravir la<br />
louange de Dieu pour me l'usurper. Or ce<br />
sacr<strong>il</strong>ege là est <strong>in</strong>supportable: <strong>il</strong> nous faut donc<br />
revenir à ce que dit sa<strong>in</strong>ct Paul en l'autre passage,<br />
Et qui est celuy qui te fait excellent? Il parle à<br />
ceux qui se prisoyent, estimans avoir en eux quelque<br />
vertu et quelque excollence: comme de fait les<br />
Cor<strong>in</strong>thiens avoyent des dons spirituels qui pouvoyent<br />
estre en reputation entre les hommes.<br />
Sa<strong>in</strong>ct Paul leur accorde assez qu'<strong>il</strong>s ont de<br />
grandes graces, et qui sont dignes d'estre prisées:<br />
mais <strong>il</strong> leur demande dont leur vient tout cela, et<br />
s'<strong>il</strong>s l'ont acquis, si personne d'eux s'en est rendu<br />
capable? Il est bien certa<strong>in</strong> que non. Apprenons<br />
donc qu'<strong>il</strong> ne suffirait pas que la parole de Dieu<br />
nous fust preschee, s<strong>in</strong>on que Dieu besongnast en<br />
nous par son S. Esprit, comme l'expérience le<br />
monstre, qu'<strong>il</strong> n'est pas donné à tous. Et qui plus<br />
est, encores iamais nul ne s'avisera de cercher la<br />
bonne pasture, s<strong>in</strong>on qu'elle luy soit offerte du<br />
costé de Dieu. Ostons donc toute folle imag<strong>in</strong>ation<br />
de nostre teste, et soyons despou<strong>il</strong>lez de tout<br />
orgue<strong>il</strong>: ne pensons po<strong>in</strong>t estre plus hab<strong>il</strong>es que<br />
les autres, d'autant que nous avons cognu l'Evang<strong>il</strong>e:<br />
mais attribuons ceste louange là à nostre<br />
Dieu, que du temps que nous luy tournions le dos,<br />
que nous estions comme abysmez cent m<strong>il</strong>le fois<br />
en perdition, <strong>il</strong> nous a regardez et nous a réduits à<br />
soy, à f<strong>in</strong> que quand on nous dit que nous sommes<br />
iustifiez par foy, que nous obtenons salut, que nous<br />
sçachions que cela vient de pure grace, et que la<br />
foy nous est donnée, d'autant que nous ne la pouvons<br />
pas acquérir, et confessons avec la poure<br />
Agar que nous avons veu celuy qui nous avoit<br />
regardé auparavant. Car là nous avons un miroir<br />
de tout le genre huma<strong>in</strong>. Ceste poure femme-là<br />
est en grande tristesse, abandonnée de chacun, et<br />
ne sçait où elle doit aller: mais Dieu a pitié<br />
d'elle, et la visite au desert. Là dessus elle confesse<br />
que Dieu l'a regardée devant qu'elle pensast<br />
à luy. A<strong>in</strong>si donc que nous soyons retenus en<br />
cra<strong>in</strong>te et hum<strong>il</strong>ité, voyans que la source et le<br />
pr<strong>in</strong>cipe de nostre salut c'est que Dieu nous a<br />
recognus et marquez du temps qu'<strong>il</strong> ne nous<br />
challoit de luy, et qu'outre l'ignorance, <strong>il</strong> y avoit<br />
un mespris et une telle brutalité, qu'un chacun<br />
eust cerché sa ru<strong>in</strong>e et perdition, s<strong>in</strong>on que nous<br />
eussions esté retirez par sa bonté <strong>in</strong>f<strong>in</strong>ie. Vo<strong>il</strong>à en<br />
somme ce que nous avons à observer.<br />
Or cependant pratiquons la remonstrance qui<br />
est ici contenue: c'est puis que Dieu nous a<br />
appelez à la pure cognoissance de son Evang<strong>il</strong>e,<br />
que nous persistions à chem<strong>in</strong>er constamment<br />
selon la voye qu'<strong>il</strong> nous propose, comme nous le<br />
cognoissons la fonta<strong>in</strong>e vive de tous biens, a<strong>in</strong>si<br />
qu'<strong>il</strong> est dit au 2. chap, de Ieremie: si nous allons<br />
donc ma<strong>in</strong>tenant fouir des cavernes pertuisees, et<br />
qui ne puissent tenir une goutte d'eau, n'est-ce<br />
pas ple<strong>in</strong>ement renoncer au bien qui nous estoit<br />
mis entre ma<strong>in</strong>s? Quand un homme verra la<br />
viande apprestee pour sa nourriture: et sçait qu'<strong>il</strong><br />
en peut tirer bonne substance, s'<strong>il</strong> quitte la table,<br />
et qu'<strong>il</strong> s'en a<strong>il</strong>le cercher des ordures çà et là et<br />
des puantises, s'<strong>il</strong> s'en veut paistre, n'est-<strong>il</strong> pas<br />
digne de s'empoisonner? A<strong>in</strong>si donc en est-<strong>il</strong> de<br />
tous ceux qui ne se contentent pas de la pure<br />
doctr<strong>in</strong>e de la Loy de Dieu et de son Evang<strong>il</strong>e.<br />
Car vo<strong>il</strong>à la fonta<strong>in</strong>e qui est devant eux, <strong>il</strong>s y<br />
peuvent boire pour en estre ple<strong>in</strong>ement rassasiez,<br />
comme <strong>il</strong> est dit au 55. chap. d'Isaie, et au 5. de