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565 SUR L'EPITRE AUX GALATES. 566 gneur Iesus Christ nous est communiqué. Et puis si nous avons commis tant d'offenses que nous sentions l'ire de Dieu estre enflammée contre nous, voilà Iesus Christ qui a offert un sacrifice, par lequel nous sçavons que l'appointement a esté fait entre Dieu et nous : puis donc que Dieu nous a tellement testifié l'amour qu'il nous porte, que nous ne pouvons douter que tousiours il ne vienne au devant quand nous le cercherons en vérité de foy: c'est à dire en une telle rondeur que nous ne doutions point qu'il nous ait voulu frustrer quand il s'est monstre si liberal envers nous. Voilà donc comme il nous faut faire valoir nostre Baptesme : c'est que nous en usions comme d'un bouclier pour repousser toutes les defiances qui nous surviennent, tellement que nous serions empeschez de prier Dieu, et avoir tout nostre refuge à luy, si ce n'estoit que nous vinssions à luy. Or il est vray que i'ay en moy tant de péchez que le nombre seroit pour me rendre detestable devant mon Dieu: mais ie n'y vien point aussi comme en ma personne : ie renonce à moy et ma nature, où il n'y a que honte et confusion: mais i'y vien au nom de nostre Seigneur Iesus Christ, et mesmes il va devant moy, il me donne comme son vestement, il parle pour moy, et c'est en son nom que ie me présente, comme si i'estoye luy-mesme, puis qu'il luy a pieu me faire ceste grace que ie soye uni à luy. Voilà donc comme il nous faut oublier quels nous sommes, quand nous venons à Dieu, et faut que nous prenions la personne de nostre Seigneur Iesus Christ, voire nous oublier: non pas que nous ne sentions nos deffauts pour estre vrayement humiliez et nous y desplaire: mais cependant si faut-il que nous prenions ceste resolution et certitude que Dieu nous accepte comme venans à luy en la personne de son fils unique. Mais il y en a bien peu qui pensent à cela. Et de fait combien que nous facions tous profession de l'Evangile, nous en trouverons beaucoup qui ne sçavent que c'est de l'usage du Baptesme, ne de quoy il nous profite, ni à quelle fin il a esté ordonné. Or il coustera bien cher à telles gens d'avoir receu un tel gage de Dieu: il monstrera que c'est une chose trop précieuse pour en abuser, quand il est dit que c'est le moyen par lequel nous soyons unis à nostre Seigneur Iesus Christ, et entez en sa mort et resurrection. Quand donc plusieurs dès leur enfance auront receu le Baptesme, et auront vescu en ce monde quarante ou cinquante ans sans sçavoir pourquoy ils ont esté baptisez, il vaudroit mieux que leurs mères les eussent avortez et qu'ils fussent abysmez cent fois en terre, que d'avoir ainsi profané une chose si saincte. Et ainsi pensons tant mieux à nous, et que nous apprenions combien qu'on ne nous iette qu'un peu d'eau sur la teste: toutesfois que ce n'est pas une figure vaine (car Dieu parle du ciel), Iesus Christ nous est là tesmoin de l'usage et vertu de ce Sacrement: mais sur tout que sa mort et resurrection nous y est ratifiée. Pensons bien à ces choses, et que nous cognoissions pourquoy nous sommes baptisez, et quel bien cela nous apporte, et que cela soit bien enraciné en nos coeurs, et que toutesfois et quantes qu'on baptise les petis enfans, nous pensions mieux à nous. Car pourquoy est-ce que le Baptesme se fait en la compagnie des fidèles? Il est vray que c'est à fin que l'enfant soit recommandé à Dieu: et puis c'est comme une bourgeoisie celeste, qu'il ne faut pas que cela se face en cacheté: mais c'est un acte qui est si excellent, qu'il mérite d'estre gardé d'une façon plus authentique et solennelle que toutes les choses appartenantes à la police du monde: mais cependant nous avons là un miroir du bien qui nous a esté desia communiqué, à fin que nous en iouissions iusques en la fin. Car nous voyons que les incrédules se privent et se bannissent par leur ingratitude de ceste adoption de Dieu. Afin donc que nous y soyons confermez de plus en plus, nous devons bien penser quand on célèbre un Baptesme, que cela nous attouche et que Dieu nous appelé à soy pour nous monstrer en la personne d'autruy que de nature nous estions perdus et damnez. Mais d'autant qu'il nous a unis au corps de nostre Seigneur Iesus Christ, nous ne sommes plus recognus en nostre nature, Dieu ne considère pas quels nous sommes, ne que nous avons mérité: mais il nous tient comme si Iesus Christ estoit en nous: comme aussi nous ne devons point estre séparez d'avec luy. Voilà en somme ce que nous avons à retenir sur ce passage. Or là dessus S. Paul conclud qu'il n'y a ni Grec ne Iuif, il n'y a ne serf ni franc (dit-il), il n'y a ne masle ni femelle: mais que Iesus Christ est un en nous tous, et nous tous sommes un en luy. Or par ceste sentence S. Paul a voulu encores mieux exprimer que la seule foy nous doit suffire, et qu'il nous faut exclure tous autres moyens : car ce seroit deroguer tant à la grace de nostre Seigneur Iesus Christ, qu'à la vertu de son sainct Esprit. Si on allègue que la Circoncision a esté tousiours aux Peres un tesmoignage de ce que nous avons auiourd'huy au Baptesme, ceste difficulté est solue au 2. chap, des Colossiens b. 11, où S. Paul dit que nous sommes circoncis estans baptisez: non point de main d'homme, ne d'un signe visible, mais ce nous doit bien estre assez que Dieu nous recognoisse pour estre participans de la Circoncision spirituelle, voire d'autant que le Baptesme est ordonné auiourd'huy à ceste fin là. Or. notons que la Circoncision a esté pour distinguer ou discerner entre les Iuifs et les Payons : c'estoit (comme il est 36*

567 SERMONS 568 dit en l'autre passage) une paroy au milieu, à fin que les Iuifs fussent comme enclos selon que Dieu les avoit choisis. Mais maintenant la benediction a esté publiée partout, tellement qu'il n'y a plus de diversité. Or donc le Baptesme auiourd'huy estant succédé au lieu de la Circoncision, supplée au défaut de ce signe ancien qui a esté figure et ombrage des choses à venir. Et il ne faloit point que cela fust, sinon en l'absence de nostre Seigneur Iesus Christ. Maintenant qu'il nous est manifesté, nous avons le Baptesme qu'il nous a institué. Cependant notons (comme desia nous avons dit) que nous ne pouvons rien apporter du nostre pour acquérir grace devant Dieu: nous n'avons sinon une simple confession de nos péchez pour estre abysmez comme en desespoir. Et au reste nous avons la foy, par laquelle nous recouvrons ce qui estoit requis à nostre salut. Nous le recouvrons (di-ie), le cerchant en nostre Seigneur Iesus Christ. Or maintenant si nous disons, voire nous sommes debiles et rudes, nous ne pouvons pas parvenir si haut qu'à ses secrets celestes, voilà le Baptesme, qui nous est donné comme si Dieu nous tendoit la main. Là il nous monstre à l'oeil comme il nous retire de la malediction en laquelle nous estions plongez, et nous couvre de nostre Seigneur Iesus Christ à fin que toutes nos fautes soyent ensevelies par la perfection de iustice qui est en luy. Car nous sçavons qu'il a rendu une telle obéissance à Dieu son Père, que quand nous venons estans là fondez, nous ne pouvons faillir d'estre agréables. Voilà donc comme d'un costé Dieu veut qu'on s'arreste à luy et à nostre Seigneur Iesus Christ son fils, à fin que nous puisions de la plenitude de ceste fontaine là: et il veut qu'on attribue toute la louange de salut à la vertu de son sainct Esprit. Et puis à cause de nostre rudesse et infirmité, il nous donne le Baptesme. Quand nous avons tout cela, que cerchons nous plus? N'est ce pas comme de8pouiller Dieu à nostre escient, si nous voulons avoir quelque autre aide, et adiouster des opinions et fantasies selon qu'il nous viendra en la teste? de quoy servira tout cela? Or tels meslinges sont corruptions diaboliques. Voilà pourquoy S. Paul declare qu'il nous faut estre tellement unis à nostre Seigneur Iesus Christ que nul ne s'esleve comme s'il valoit mieux que les autres: mais que nous cognoissions que nous tenons tout de la pure grace de Dieu, et que grans et petis s'estudient ensemble à cela, et que d un commun accord ils confessent qu'ils ont tout ce qui est à souhaiter en nostre Seigneur Iesus Christ, et qu'ils renoncent à toutes inventions et fantasies qui leur pourroyent venir au cerveau. Or cependant sainct Paul n'a pas voulu dire, quant à la police de ce monde, qu'il n'y ait des degrés divers: car nous sçavons qu'il I y a des serviteurs et maistres: il y a des magistrats, et peuples suiets: il y a au mesnage l'homme qui est le chef, et la femme qui luy doit estre suiete: nous sçavons donc que cest ordre-là est inviolable et nostre Seigneur Iesus Christ n'est pas venu au monde pour faire une telle confusion, que ce qui est establi de Dieu son Père soit aboli. Mais quand sainct Paul dit qu'il n'y a ne maistre ne serviteur, qu'il n'y a ne masle ni femelle, il entend que pour estre asseurez de nostre salut il ne faut pas que les hommes viennent ici comme des paons pour lever la queue et pour se mirer en leurs plumes: mais il faut que ce que nous pensons avoir de dignité propre, que cela soit effacé : qu'il soit mis sous le pié : que nous cognoissions mesmes que ce n'est sinon autant d'empeschemens qui nous destournent de venir à Iesus Christ. Quand donc et grans et petis auront cognu qu'ils ne peuvent rien apporter de leur costé: mais qu'il faut qu'ils reçoivent tout de la pure bonté et liberale de Dieu, voilà comme nostre Seigneur Iesus Christ sera luy seul tout en nous: c'est à dire que nous ne voudrons rien adiouster à la grace qu'il nous a acquise, et laquelle il nous offre iournellement par son Evangile, à fin que nous en soyons participans, et que nous en iouissions à nostre salut. Voilà en somme comme d'un costé nous garderons la police du monde : que ceux qui sont grans et ceux qui sont en authorité pardessus les autres, ils cognoistront que Dieu se veut servir d'eux en cest estât là. Comme les Magistrats qu'ils regardent qu'ils sont d'autant plus obligez à faire leur devoir, quand Dieu leur fait cest honneur d'estre ainsi eslevez pardessus les autres. Apres, ceux qui sont personnes privées, et qui doivent obéir aux Magistrats, il faut qu'ils regardent de se ronger, s'ils ne veulent se rebequer à l'encontre de Dieu et luy faire la guerre. Voici donc sainct Paul qui nous tient en ceste sobriété et modestie, et sous la bride qui n'a point esté inventée des hommes: mais que Dieu a dediee à nostre usage, d'autant que sans cela le genre humain ne peut consister. Et mesmes il faut avoir en honneur et reverence ceste police-là comme nostre Seigneur l'ordonne. Et cependant si nous venons à la vie celeste, que nous cognoissions que là tout ce qui est du monde s'escoule et s'esvanouit, comme le monde et sa figure qui passe, dit sainct Paul: mais le Royaume de Dieu est permanent. Ainsi donc quant est d'estre ses héritiers, nous n'y parvenons point ni par les richesses, ni par la noblesse ou dignité, ni par nostre source ou vertu. Comment donc? C'est de la pure grace et bonté de Dieu. Car il faut que les grans s'humilient et s'abaissent, I et que les petis s'esbahissent, voyans une bonté de

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gneur Iesus Christ nous est communiqué. Et puis<br />

si nous avons commis tant d'offenses que nous sentions<br />

l'ire de Dieu estre enflammée contre nous,<br />

vo<strong>il</strong>à Iesus Christ qui a offert un sacrifice, par lequel<br />

nous sçavons que l'appo<strong>in</strong>tement a esté fait<br />

entre Dieu et nous : puis donc que Dieu nous a tellement<br />

testifié l'amour qu'<strong>il</strong> nous porte, que nous ne<br />

pouvons douter que tousiours <strong>il</strong> ne vienne au devant<br />

quand nous le cercherons en vérité de foy:<br />

c'est à dire en une telle rondeur que nous ne doutions<br />

po<strong>in</strong>t qu'<strong>il</strong> nous ait voulu frustrer quand <strong>il</strong><br />

s'est monstre si liberal envers nous. Vo<strong>il</strong>à donc<br />

comme <strong>il</strong> nous faut faire valoir nostre Baptesme :<br />

c'est que nous en usions comme d'un bouclier pour<br />

repousser toutes les defiances qui nous surviennent,<br />

tellement que nous serions empeschez de prier Dieu,<br />

et avoir tout nostre refuge à luy, si ce n'estoit que<br />

nous v<strong>in</strong>ssions à luy. Or <strong>il</strong> est vray que i'ay en<br />

moy tant de péchez que le nombre seroit pour me<br />

rendre detestable devant mon Dieu: mais ie n'y<br />

vien po<strong>in</strong>t aussi comme en ma personne : ie renonce<br />

à moy et ma nature, où <strong>il</strong> n'y a que honte et confusion:<br />

mais i'y vien au nom de nostre Seigneur<br />

Iesus Christ, et mesmes <strong>il</strong> va devant moy, <strong>il</strong> me<br />

donne comme son vestement, <strong>il</strong> parle pour moy, et<br />

c'est en son nom que ie me présente, comme si<br />

i'estoye luy-mesme, puis qu'<strong>il</strong> luy a pieu me faire<br />

ceste grace que ie soye uni à luy.<br />

Vo<strong>il</strong>à donc comme <strong>il</strong> nous faut oublier quels nous<br />

sommes, quand nous venons à Dieu, et faut que nous<br />

prenions la personne de nostre Seigneur Iesus Christ,<br />

voire nous oublier: non pas que nous ne sentions nos<br />

deffauts pour estre vrayement hum<strong>il</strong>iez et nous y<br />

desplaire: mais cependant si faut-<strong>il</strong> que nous prenions<br />

ceste resolution et certitude que Dieu nous<br />

accepte comme venans à luy en la personne de son<br />

f<strong>il</strong>s unique. Mais <strong>il</strong> y en a bien peu qui pensent<br />

à cela. Et de fait combien que nous facions tous<br />

profession de l'Evang<strong>il</strong>e, nous en trouverons beaucoup<br />

qui ne sçavent que c'est de l'usage du Baptesme,<br />

ne de quoy <strong>il</strong> nous profite, ni à quelle f<strong>in</strong><br />

<strong>il</strong> a esté ordonné. Or <strong>il</strong> coustera bien cher à telles<br />

gens d'avoir receu un tel gage de Dieu: <strong>il</strong> monstrera<br />

que c'est une chose trop précieuse pour en<br />

abuser, quand <strong>il</strong> est dit que c'est le moyen par lequel<br />

nous soyons unis à nostre Seigneur Iesus<br />

Christ, et entez en sa mort et resurrection. Quand<br />

donc plusieurs dès leur enfance auront receu le<br />

Baptesme, et auront vescu en ce monde quarante<br />

ou c<strong>in</strong>quante ans sans sçavoir pourquoy <strong>il</strong>s ont<br />

esté baptisez, <strong>il</strong> vaudroit mieux que leurs mères<br />

les eussent avortez et qu'<strong>il</strong>s fussent abysmez cent<br />

fois en terre, que d'avoir a<strong>in</strong>si profané une chose<br />

si sa<strong>in</strong>cte. Et a<strong>in</strong>si pensons tant mieux à nous, et<br />

que nous apprenions combien qu'on ne nous iette<br />

qu'un peu d'eau sur la teste: toutesfois que ce n'est<br />

pas une figure va<strong>in</strong>e (car Dieu parle du ciel), Iesus<br />

Christ nous est là tesmo<strong>in</strong> de l'usage et vertu de<br />

ce Sacrement: mais sur tout que sa mort et resurrection<br />

nous y est ratifiée. Pensons bien à ces<br />

choses, et que nous cognoissions pourquoy nous<br />

sommes baptisez, et quel bien cela nous apporte,<br />

et que cela soit bien enrac<strong>in</strong>é en nos coeurs, et que<br />

toutesfois et quantes qu'on baptise les petis enfans,<br />

nous pensions mieux à nous. Car pourquoy est-ce<br />

que le Baptesme se fait en la compagnie des fidèles?<br />

Il est vray que c'est à f<strong>in</strong> que l'enfant soit recommandé<br />

à Dieu: et puis c'est comme une bourgeoisie<br />

celeste, qu'<strong>il</strong> ne faut pas que cela se face<br />

en cacheté: mais c'est un acte qui est si excellent,<br />

qu'<strong>il</strong> mérite d'estre gardé d'une façon plus authentique<br />

et solennelle que toutes les choses appartenantes<br />

à la police du monde: mais cependant nous<br />

avons là un miroir du bien qui nous a esté desia<br />

communiqué, à f<strong>in</strong> que nous en iouissions iusques<br />

en la f<strong>in</strong>. Car nous voyons que les <strong>in</strong>crédules se<br />

privent et se bannissent par leur <strong>in</strong>gratitude de<br />

ceste <strong>ad</strong>option de Dieu. Af<strong>in</strong> donc que nous y soyons<br />

confermez de plus en plus, nous devons bien<br />

penser quand on célèbre un Baptesme, que cela<br />

nous attouche et que Dieu nous appelé à soy pour<br />

nous monstrer en la personne d'autruy que de nature<br />

nous estions perdus et damnez. Mais d'autant<br />

qu'<strong>il</strong> nous a unis au corps de nostre Seigneur<br />

Iesus Christ, nous ne sommes plus recognus en<br />

nostre nature, Dieu ne considère pas quels nous<br />

sommes, ne que nous avons mérité: mais <strong>il</strong> nous<br />

tient comme si Iesus Christ estoit en nous: comme<br />

aussi nous ne devons po<strong>in</strong>t estre séparez d'avec<br />

luy. Vo<strong>il</strong>à en somme ce que nous avons à retenir<br />

sur ce passage.<br />

Or là dessus S. Paul conclud qu'<strong>il</strong> n'y a ni<br />

Grec ne Iuif, <strong>il</strong> n'y a ne serf ni franc (dit-<strong>il</strong>), <strong>il</strong> n'y<br />

a ne masle ni femelle: mais que Iesus Christ est un<br />

en nous tous, et nous tous sommes un en luy. Or<br />

par ceste sentence S. Paul a voulu encores mieux<br />

exprimer que la seule foy nous doit suffire, et qu'<strong>il</strong><br />

nous faut exclure tous autres moyens : car ce seroit<br />

deroguer tant à la grace de nostre Seigneur Iesus<br />

Christ, qu'à la vertu de son sa<strong>in</strong>ct Esprit. Si on<br />

allègue que la Circoncision a esté tousiours aux<br />

Peres un tesmoignage de ce que nous avons auiourd'huy<br />

au Baptesme, ceste difficulté est solue<br />

au 2. chap, des Colossiens b. 11, où S. Paul dit<br />

que nous sommes circoncis estans baptisez: non<br />

po<strong>in</strong>t de ma<strong>in</strong> d'homme, ne d'un signe visible,<br />

mais ce nous doit bien estre assez que Dieu nous<br />

recognoisse pour estre participans de la Circoncision<br />

spirituelle, voire d'autant que le Baptesme est<br />

ordonné auiourd'huy à ceste f<strong>in</strong> là. Or. notons que<br />

la Circoncision a esté pour dist<strong>in</strong>guer ou discerner<br />

entre les Iuifs et les Payons : c'estoit (comme <strong>il</strong> est<br />

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